Série de documents de recherche - Revenu
Document de recherche sur la mesure du panier de consommation : examen des coûts de logement et de transport dans les régions de la mesure du panier de consommation correspondant aux régions métropolitaines de recensement

La mesure fondée sur un panier de consommation (MPC) établit des seuils de pauvreté fondés sur le coût d’un panier de biens et de services (aliments, habillement, logement, transport et autres éléments) correspondant à un niveau de vie de base modeste pour une famille de quatre personnes. Selon la MPC, une famille^Note  dont le revenu disponible est inférieur au seuil approprié de la MPC correspondant à sa taille et à sa région de résidence vit dans la pauvreté^Note .

Au cours du deuxième examen exhaustif de la MPC, les intervenants ont souligné la nécessité d’étudier la question de savoir si les coûts du transport et du logement varient dans une région métropolitaine de recensement (RMR) et s’il existe une justification de la méthode de la MPC pour mieux tenir compte de ces variations dans les coûts.

Selon la méthodologie actuelle de la MPC, les coûts des composantes transport et logement pour la MPC des RMR^Note  (p. ex. Toronto, Vancouver) sont les mêmes, peu importe où une personne vit dans cette région. Par exemple, les gens qui vivent dans le centre-ville d’une RMR auraient les mêmes frais de logement et de transport que ceux qui vivent dans une banlieue de la même RMR.

L’examen des coûts des composantes du panier dans les régions de la MPC peut améliorer notre compréhension des problèmes potentiels et des incohérences dans la mesure des coûts. Cela peut ensuite conduire à de nouvelles améliorations potentielles de la méthodologie de la MPC qui pourraient aider à estimer les taux de pauvreté plus précisément au fil du temps. Afin d’examiner les coûts du logement et du transport dans les RMR, le présent document de travail commence par décrire une méthodologie proposée pour délimiter les sous-régions urbaines et suburbaines (banlieues) d’une RMR de la MPC^Note . Il recalcule ensuite les coûts du logement et du transport en fonction des nouvelles limites et évalue la mesure dans laquelle les différences de coûts entre les sous-régions urbaines et suburbaines sont évidentes. L’analyse se termine en examinant la façon dont les nouvelles délimitations auraient une incidence sur l’estimation des taux de pauvreté si elles avaient été mises en œuvre. Le présent document permet également au public et aux intervenants de faire part de leurs commentaires et de leurs réactions.

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Taux de pauvreté

Les taux de pauvreté inclus dans le présent document ont été créés à l’aide des données du recensement de 2016. Par conséquent, ils peuvent différer des taux de pauvreté publiés officiellement calculés à l’aide de l’Enquête canadienne sur le revenu (ECR), la source officielle des statistiques sur la pauvreté. Par exemple, le taux de pauvreté à Toronto en 2015 en utilisant l’ECR était de 19,2 %, alors que d’après les données du recensement de 2016 et la méthodologie de base de 2018, le taux de pauvreté était estimé à 18,9 %.

Fin de la boîte de texte

Délimiter les sous-régions urbaines et les sous-régions suburbaines

La première étape de l’examen des variations des coûts du logement et du transport dans les RMR de MPC (régions de MPC correspondant à une RMR) consiste à identifier des sous-régions urbaines et suburbaines nuancées. Pour ce faire, il est proposé de délimiter ces sous-régions parmi les RMR sélectionnées en utilisant les limites du recensement fondées sur les données du Recensement de 2016, puisque le Recensement de 2016 a été utilisé pour construire la méthodologie de la MPC de base actuelle pour 2018.

Lorsqu’il s’agit d’établir une règle de délimitation appropriée, il est nécessaire de trouver un équilibre entre la nécessité pour chaque nouvelle sous-région d’avoir suffisamment de population pour estimer correctement les coûts et la nécessité de veiller à ce que les sous-régions urbaines englobent les quartiers situés à une distance de navettage « facile » jusqu’au centre-ville. Pour ce faire, il est proposé que la sous-région « urbaine » se compose du centre-ville^Note  et de la périphérie urbaine d’une RMR^Note , qui correspond à chaque Secteur de recensement (SR) ^Note  accessible par une courte distance en voiture du centre-ville (c.-à-d. moins de 10 minutes de route). Les cartes 1, 2 et 3 fournissent une représentation visuelle des centres-villes ainsi que des sous-régions urbaines et suburbaines des RMR de Vancouver, Montréal et Toronto.

Description de la carte 1

Il y a une carte des secteurs de recensement de Vancouver divisée en deux catégories distinctes. Chaque catégorie comporte une couleur unique. Le jaune représente les secteurs de recensement urbains et le vert représente les secteurs de recensement suburbains. La limite du centre-ville de Vancouver est délimitée par une épaisse ligne noire. Un tableau figurant sur la carte indique les seuils de mesure fondée sur un panier de consommation (MPC) et les taux de pauvreté pour les régions urbaines et suburbaines. Le seuil de la MPC en région urbaine est de 47 913 $, le seuil de la MPC en région suburbaine est de 48 222 $. Le taux de pauvreté pour la MPC en région urbaine est de 22,5 % et le taux de pauvreté pour la MPC en région suburbaine est de 18,7 %.

Description de la carte 2

Il y a une carte des secteurs de recensement de Montréal divisée en deux catégories distinctes. Chaque catégorie comporte une couleur unique. Le jaune représente les secteurs de recensement urbains et le vert représente les secteurs de recensement en banlieue. La limite du centre-ville de Montréal est délimitée par une épaisse ligne noire. Un tableau figurant sur la carte indique les seuils de MPC et les taux de pauvreté pour les régions urbaines et suburbaines. Le seuil de la MPC en région urbaine est de 40 889 $, le seuil de la MPC en région suburbaine est de 40 183 $. Le taux de pauvreté pour la MPC en région urbaine est de 25,4 % et le taux de pauvreté pour la MPC en région suburbaine est de 12,0 %.

Description de la carte 3

Il y a une carte des secteurs de recensement de Toronto divisée en deux catégories distinctes. Chaque catégorie comporte une couleur unique. Le jaune représente les secteurs de recensement urbains et le vert représente les secteurs de recensement en banlieue. La limite du centre-ville de Toronto est délimitée par une épaisse ligne noire. Un tableau figurant sur la carte indique les seuils de MPC et les taux de pauvreté pour les régions urbaines et suburbaines. Le seuil de la MPC en région urbaine est de 49 984 $, le seuil de la MPC en région suburbaine est de 47 943 $. Le taux de pauvreté pour la MPC en région urbaine est de 24,2 % et le taux de pauvreté pour la MPC en région suburbaine est de 18,3 %.

Le processus de division des RMR en sous-régions urbaines et suburbaines s’est déroulé pour toutes les régions de la MPC qui représentent une RMR, tandis que les autres régions de MPC n’ont pas changé. Par conséquent, les RMR subdivisées étaient St. John’s, Halifax, Saint John, Moncton, Québec, Montréal, Ottawa–Gatineau, Hamilton, Toronto, Winnipeg, Saskatoon, Regina, Edmonton, Calgary et Vancouver.

Recalculer les nouveaux frais de logement et de transport

Étant donné que cette analyse porte sur les coûts du logement et du transport dans certaines RMR, seuls les coûts de ces deux composantes ont été recalculés pour les RMR mentionnées précédemment. Les coûts des autres composantes de la MPC (c.-à-d. la nourriture, les vêtements et les autres nécessités) et le calcul du revenu disponible sont demeurés inchangés^Note . On a recalculé les ajustements selon le type de mode d’occupation (ATMO) à l’aide de la délimitation des sous-régions urbaines et suburbaines pour les RMR sélectionnées incluses dans l’analyse.

Composante du logement

Les seuils de la MPC sont définis pour une famille de référence composée de deux adultes et deux enfants (une fille âgée de 9 ans et un garçon âgé de 13 ans). La norme utilisée pour calculer le coût du volet logement est la Norme nationale d’occupation (NNO) de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Par conséquent, en fonction du sexe et de l’âge des enfants de la famille de référence de la MPC, le coût d’une location de trois chambres est établi^Note . Le nouveau calcul des coûts du logement pour les sous-régions urbaines et suburbaines a utilisé une combinaison d’un modèle de régression quantique ou d’une médiane empirique pour estimer le coût du logement, selon le nombre d’observations disponibles pour chaque sous-région. Pour dériver de nouveaux ATMO, les coûts du logement ont été estimés indépendamment pour chaque type d’occupation dans une région de MPC (p. ex. locataires non subventionnés et subventionnés, propriétaires avec ou sans hypothèque).

Le tableau 1 présente les coûts annuels du logement pour chaque nouvelle sous-région avec leurs intervalles de confiance, ainsi que les différences de coûts entre les sous-régions. Les résultats du tableau 1 indiquent qu’il y a une différence statistiquement significative dans les coûts du logement entre les sous-régions urbaines et suburbaines pour la plupart des RMR de la MPC. Les sous-régions urbaines avaient des coûts d’hébergement statistiquement plus élevés à St. John’s, à Montréal et à Toronto. Les sous-régions urbaines avaient des coûts du logement statistiquement plus bas à Moncton, à Ottawa–Gatineau, à Hamilton–Burlington, à Winnipeg, à Saskatoon, à Regina, à Edmonton et à Calgary.



Le tableau A.1 de l’annexe montre la différence entre les coûts de logement publiés et les coûts de logements recalculés après la mise en œuvre des délimitations urbaines et suburbaines^Note . La différence de coûts variait de zéro à une augmentation de 168 $, avec une augmentation moyenne de 40 $.

Les résultats rapportés dans le présent document sont propres aux locations de trois chambres dans le deuxième décile de revenu sans nécessiter de réparations majeures. La diversité des propriétés peut poser des problèmes lorsqu’on compare les coûts de logements entre les régions urbaines et suburbaines. Les types de logement, le nombre de chambres, de propriétés et d’équipements plus grands comme une piscine ou des places de stationnement incluses dans les locations dans les quartiers de banlieue pourraient également accroître la valeur ou la demande de certaines propriétés en banlieue, contribuant à des coûts d’hébergement plus élevés dans certaines RMR. Par exemple, la prise en compte du type d’habitation dans le modèle de logement a entraîné une augmentation statistiquement significative des coûts du logement dans les zones urbaines pour les RMR de Halifax, Saint John, Québec et Vancouver, en plus des RMR qui ont été déclarées comme ayant des coûts du logement statistiquement élevés dans les zones urbaines dans la présente analyse.

Composante de transport

Dans la méthode de la MPC de base de 2018, la composante transport dans les régions urbaines de la MPC avec un réseau de transport en commun complet est chiffrée en utilisant une moyenne pondérée des coûts de transport en commun et des coûts de transport privé. Les coûts de transport sont calculés à partir des prix directs, tandis que les pondérations sont dérivées du Recensement de 2016. Plus précisément, pour chaque région de la MPC, les poids représentent la proportion de familles où au moins une personne de la famille se déplace en voiture. Le nouveau calcul des coûts de transport supposerait de maintenir constant les coûts dérivés de la tarification directe, tandis que de nouveaux poids seraient calculés pour chacune des nouvelles sous-régions urbaines et suburbaines.

Suivant cette approche, le tableau 2 montre les nouveaux coûts des composantes de transport pour chacune des RMR subdivisées. Les différences dans les coûts annuels entre les régions urbaines et suburbaines varieraient entre une légère différence de 22 $ à Regina et une différence plus importante de 737 $ à Vancouver. Les coûts de transport étaient plus élevés dans les sous-régions suburbaines pour toutes les RMR. À l’exception de Regina, les résultats étaient statistiquement significatifs pour toutes les RMR.



Incidence possible sur les estimations du taux de pauvreté (non officielles)

Cette section porte sur l’examen de la sensibilité des estimations du taux de pauvreté à l’introduction de sous-régions urbaines et suburbaines dans certaines RMR. Le tableau 3 compare les taux officiels de pauvreté au niveau de la RMR avec les estimations produites à l’aide des sous-régions urbaines et suburbaines pour l’année de revenu 2015 (données du Recensement de 2016). Pour chaque RMR, les estimations du taux de pauvreté des sous-régions urbaines sont plus élevées que les taux des sous-régions suburbaines, ce qui suggère une incidence plus élevée de la pauvreté dans la périphérie urbaine des RMR. En outre, il y a eu une différence statistiquement significative entre l’estimation du taux de pauvreté selon la méthodologie de base de 2018 et l’estimation de la méthodologie de la sous-région de la RMR pour 11 des 15 RMR. Les différences statistiquement significatives variaient de -0,18 point de pourcentage dans la RMR de Saskatoon à +0,22 point de pourcentage à Montréal. Comme le montre le tableau A.3 de l’annexe, il n’y a pas de différence statistiquement significative entre les estimations provinciales et les estimations canadiennes produites avec les deux méthodes. Pour voir le nombre de personnes vivant dans la pauvreté selon les deux méthodes, veuillez consulter le tableau A.4 à l’annexe.



Conclusions

Le présent document décrit une méthode pour délimiter les sous-régions urbaines et suburbaines des RMR de MPC afin d’explorer les variations du coût des composantes logement et transport du panier de la MPC. L’analyse exploratoire a démontré qu’il existe des différences dans les coûts du transport et du logement entre les sous-régions urbaines et suburbaines d’une RMR. Il a également démontré que la méthode de délimitation des sous-régions de la RMR produirait des estimations du taux de pauvreté qui sont statistiquement différentes des estimations de base de 2018 dans 11 des 15 RMR de la MPC, avec des différences allant de -0,18 point de pourcentage à +0,22 point de pourcentage. Dans l’ensemble, ces résultats suggèrent que la délimitation supplémentaire des régions de la RMR ne répond pas à une erreur systématique de calcul des seuils de la MPC et des taux de pauvreté. En outre, des considérations importantes concernant la complexité méthodologique accrue, ainsi que la granularité limitée des données d’enquête sur les ménages utilisées pour calculer les indicateurs annuels de la MPC, font toutes ressortir le mérite douteux d’une délimitation plus poussée des RMR.

L’objectif fondamental de cette série de documents de recherche est de mobiliser le public et les intervenants. Nous encourageons les utilisateurs à poser des questions, à formuler des commentaires et à faire des suggestions pour les travaux futurs. Nous invitons les personnes qui souhaitent communiquer avec nous à envoyer un courriel à l’adresse suivante : statcan.market.basket.measure-mesure.du.panier.de.consommation.statcan@statcan.gc.ca.

Annexe A

   

Annexe B



Références

Djidel, Samir, Burton Gustajtis, Andrew Heisz, Keith Lam et Sarah McDermott. 2019. Vers une mise à jour du panier de consommation, n^o 75F0002M au catalogue.

Djidel, Samir, Burton Gustajtis, Andrew Heisz, Keith Lam, Isabelle Marchand et Sarah McDermott. 2020. Rapport du deuxième examen approfondi de la mesure fondée sur un panier de consommation. Produit n^o 75F0002M2020002.

Emploi et Développement Social Canada. 2018. Une chance pour tous – la première Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté. Produit n^o SSD-212-08-18F.

Hatfield, Michael, Wendy Pyper et Burton Gustajtis. 2010. Premier examen complet de la mesure du faible revenu fondée sur un panier de consommation, document de la Direction générale de la recherche appliquée, Ressources humaines et Développement des compétences Canada.

Heisz, Andrew. 2019. Le point sur l’examen approfondi de la mesure du panier de consommation. Produit n^o 75F0002M2019009.

Sergerie, François, Karl Chastko, Dylan Saunder et Patrick Charbonneau. 2021. Définir les quartiers des centres-villes du Canada : limites de 2016.  Produit n^o 91f0015m.

Statistique Canada. 2022. La croissance et l’étalement des grands centres urbains du Canada se poursuivent. Composante du produit n^o 2 11-001-X.