Série de documents de recherche - Revenu
Document de recherche sur la mesure fondée sur un panier de consommation : délimitation des régions éloignées aux fins de la mesure fondée sur un panier de consommation

par Madeleine Steinmetz-Wood

Date de diffusion : le 7 mars 2022

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La mesure fondée sur un panier de consommation (MPC) sert à établir des seuils de pauvreté en fonction du coût d’un panier de biens et de services (aliments, habillement, logement, transport et autres éléments) correspondant à un niveau de vie de base modeste pour une famille de quatre personnes. On considère qu’une famille vit en situation de pauvreté si son revenu disponible est inférieur au seuil de la MPC pour la taille de cette famille et la région où elle habiteNote .

Lors des consultations menées dans le cadre du deuxième examen approfondi de la MPC ainsi que des analyses ayant conduit à l’établissement de la MPC pour l’année de base 2018, certains sujets de recherche relatifs à la MPC ont été désignés comme nécessitant un examen plus poussé. L’un d’entre eux consistait à déterminer si la MPC peut être ajustée de manière à mieux rendre compte des différences relatives au coût de la vie pour les personnes qui vivent dans des régions ou des collectivités éloignéesNote . Statistique Canada et Emploi et Développement social Canada (EDSC) ont commencé à regarder si des ajustements pourraient être apportés à la méthodologie qui sous-tend la MPC afin de rendre compte des coûts associés au fait de vivre dans ces régions. L’objet du présent document est de tenir les utilisateurs informés des progrès réalisés à l’égard de ces travaux de recherche et de proposer une méthodologie pour délimiter les régions éloignées dans les provinces canadiennes. La prochaine étape consistera à proposer des ajustements aux seuils de la MPC afin de rendre compte des variations des coûts à l’échelle des collectivités éloignées et de déterminer s’il y a lieu d’établir des seuils de pauvreté propres aux régions éloignées pour la MPC. (Voir l’encadré Seuils de la mesure du panier de consommation pour les régions éloignées.)

Voici le premier de deux documents de travail sur le sujet. Il contient une description de la méthodologie proposée pour délimiter les régions éloignées aux fins de la MPC, et il offre au public et aux parties prenantes l’occasion de formuler des commentaires au sujet de cette méthodologie. Le second document de travail explorera la faisabilité d’établir des seuils de pauvreté propres aux régions éloignées ayant été ainsi délimitées.

Introduction

Le 21 août 2018, le gouvernement du Canada a publié sa stratégie Une chance pour tous : la première Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté. Celle-ci fait état des engagements à long terme qui orienteront les initiatives et les investissements actuels et futurs du gouvernement en vue de réduire la pauvreté. Pour sa part, la Loi sur la réduction de la pauvreté énonce les engagements pris dans le cadre de la Stratégie. En application de la Loi, Statistique Canada est tenu de réviser régulièrement le seuil officiel de la pauvreté, déterminé au moyen de la MPC, « afin de faire en sorte qu’il reflète le prix courant d’un panier de biens et de services correspondant à un niveau de vie de base modeste au Canada ».

Dans le cadre du deuxième examen exhaustif de la MPC, Statistique Canada et EDSC ont travaillé en partenariat pour mener des consultations auprès de la population canadienne, de spécialistes de la pauvreté et de représentants fédéraux, provinciaux et territoriaux dans le but d’éclairer la mise à jour de la MPCNote . Lors de ces consultations, on a mentionné que la production de seuils de pauvreté pour les régions éloignées nécessiterait une étude plus poussée en prévision de l’examen approfondi de 2023.

L’éloignement physique par rapport aux centres sociaux et économiques peut être un déterminant important des possibilités socioéconomiques et du coût de la vie au sein d’une collectivité. Selon la méthodologie actuelle, toutes les collectivités rurales des provinces sont traitées de la même manière aux fins de déterminer les seuils de la MPC. Cela signifie que le seuil de pauvreté est le même pour les familles qui vivent dans des collectivités rurales relativement accessibles (p. ex. Saint-Charles-sur-Richelieu, au Québec) et pour celles qui vivent dans des collectivités plus isolées (p. ex. Akulivik). La délimitation des collectivités rurales et éloignées pourrait permettre de produire des estimations plus robustes de la pauvreté.

Le présent document de travail décrit la méthodologie proposée pour délimiter les régions éloignées aux fins de la MPC dans le but de pouvoir se fonder sur ces régions pour établir les seuils applicables aux collectivités éloignées. Les lecteurs sont invités à nous faire part de leurs commentaires.

Les régions géographiques de la MPC

Les 53 régions provinciales prises en compte aux fins du calcul de la MPC pour l’année de référence 2018 comprennent 19 collectivités spécifiques, et 34 régions intraprovinciales définies d’après la taille de la population, dont 10 régions rurales. De plus, au fil du temps, le nombre et la configuration des régions servant à la détermination de la MPC peuvent varier. Par exemple, la croissance démographique relevée lors du Recensement de 2016 a mené à l’ajout de trois régions aux fins de la MPC pour l’année de référence 2018 par rapport à la MPC pour l’année de référence 2008. À l’heure actuelle, les réservesNote et les territoiresNote ne sont pas inclus dans la méthodologie de calcul de la MPC au niveau provincial.

Les collectivités spécifiques aux fins de la MPC sont les suivantes : St. John’s, Charlottetown, Halifax, Cape-Breton, Fredericton, Moncton, Saint John, Québec, Montréal, Ottawa, Hamilton/Burlington, Toronto, Brandon, Winnipeg, Saskatoon, Regina, Edmonton, Calgary et Vancouver.

À l’extérieur de ces collectivités, les régions entrant dans le calcul de la MPC d’une province sont établies en fonction de la taille et de la densité de la population :

  • Les régions rurales qui comprennent des collectivités dont la population est inférieure à 1 000 habitants ou dont la densité de population est inférieure à 400 personnes par kilomètre carré et qui sont situées à l’extérieur des régions métropolitaines de recensement (RMR) ou des agglomérations de recensement (AR)Note Note .
  • Les régions qui ont une population de moins de 30 000 habitants (AR de moins de 30 000 habitants et centres de population de moins de 10 000 habitants).
  • Les régions qui ont une population de 30 000 à 99 999 habitants (AR comptant entre 30 000 et 99 999 habitants).
  • Les régions qui ont une population de 100 000 à 499 999 habitants (RDR comptant entre 100 000 et 499 999 habitants).
  • Les régions qui ont une population de 500 000 habitants et plus (RDR de 500 000 habitants ou plus).

Ces combinaisons de régions urbaines et rurales donnent ultimement 53 régions utilisées à l’heure actuelle afin d’appliquer les seuils de la MPC pour l’année de référence 2018 dans les provinces et d’estimer les taux de pauvreté au niveau des provinces. Les régions de la MPC pour l’année de référence 2018 sont présentées à la figure 1Note .

Figure 1: Régions servant au calcul de la mesure fondée sur un panier de consommation (MPC), année de référence 2018

Description de la figure 1

Il y a une carte des provinces divisées en sept catégories distinctes. Ces catégories représentent les six types de régions de la MPC pour la MPC de base de 2018 et une catégorie sans objet. Chaque catégorie a une couleur unique. Le bleu clair, le bleu foncé, le vert clair, le vert foncé, le rouge, le brun clair et le violet clair représentent respectivement les collectivités spécifiques aux fins de la MPC, les populations de 500 000 personnes et plus, les populations de 100 000 à 499 999 personnes, les populations de 30 000 à 99 999 personnes, les populations de moins de 30 000 personnes, les régions rurales et la catégorie sans objet.

Méthodologie proposée pour déterminer les régions éloignées aux fins du calcul de la mesure fondée sur un panier de consommation

Il est proposé que les régions éloignées soient délimitées d’après l’Indice d’éloignement élaboré par Statistique Canada pour mieux comprendre l’accès des collectivités aux biens, aux services et aux possibilités économiquesNote . La version de 2016Note de cet indice repose sur les chiffres de population et les limites géographiques du Recensement de 2016. Il est calculé pour chaque subdivision de recensement (SDR) au Canada. La SDR est le terme générique servant à désigner les municipalités ou les régions qui sont considérées comme équivalant à une municipalité à des fins statistiquesNote . L’Indice d’éloignement est en soi une mesure continue qui fournit une indication relative de l’éloignement de chaque SDR sur une échelle variant de 0 à 1, où 0 correspond à la SDR la plus accessible et 1, à la SDR la moins accessible. Afin de pouvoir procéder à une délimitation plus précise des régions éloignées, en particulier les territoires non organisés et les municipalités couvrant une grande région géographique, il est proposé de recourir au krigeageNote pour produire des estimations de l’éloignement au niveau de l’aire de diffusion (AD)Note . À partir de techniques géospatiales et en se fondant sur le jugement d’experts, on a déterminé qu’une AD dont l’Indice d’éloignement est supérieur ou égal à 0,53 correspond à une « région éloignée » aux fins de la MPC. La méthodologie proposée pour déterminer la limite inférieure de l’Indice d’éloignement délimitant les régions éloignées est décrite à l’annexe CNote .

Selon les résultats obtenus au moyen de cette méthodologie, il n’y aurait aucune région éloignée en Nouvelle-Écosse ou à l’Île-du-Prince-Édouard. Par conséquent, des seuils de pauvreté applicables aux régions éloignées pourraient être créés pour les provinces suivantes : Terre-Neuve-et-Labrador, Nouveau-Brunswick, Québec, Ontario, Manitoba, Saskatchewan, Alberta et Colombie-Britannique.

Si l’on se fie à la méthodologie proposée, 0,51 % de la population provinciale vivrait dans des régions éloignées selon le Recensement de 2016 (tableau 1). Les provinces où l’on retrouverait le plus grand nombre de personnes vivant dans des régions éloignées seraient Terre-Neuve-et-Labrador (n=47 869), le Québec (n=40 828) et l’Ontario (n=31 816). Si l’on regarde la proportion de la population qui vivrait dans des régions éloignées, les provinces avec la plus forte proportion seraient Terre-Neuve-et-Labrador (9,26 %), le Manitoba (1,04 %) et la Saskatchewan (0,83 %).

Début de la boîte de texte

Seuils de la MPC pour les régions éloignées

Le fait d’inclure des régions éloignées dans le calcul de la MPC fournirait les bases nécessaires en vue de produire des seuils de la MPC pour ces régions. Pour l’essentiel, les seuils fondés sur un panier de biens et de services dans une région « éloignée » (logement, transport, aliments, vêtements et autres nécessités) seraient calculés au moyen d’une version adaptée de la méthodologie actuelle de détermination de la MPC, avec des ajustements apportés au contenu du panier pour mieux refléter la vie et les conditions dans les régions éloignées. La méthodologie d’estimation du coût des composantes du panier dans les régions éloignées et d’estimation préliminaire des seuils de pauvreté sera abordée dans un second document de travail.

Fin de la boîte de texte 
Tableau 1
Statistiques descriptives des aires de diffusion désignées comme étant « éloignées » et de la population correspondante, par province, 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Statistiques descriptives des aires de diffusion désignées comme étant « éloignées » et de la population correspondante. Les données sont présentées selon Province (titres de rangée) et Aires de diffusion, Population, Éloignées et MPC(figurant comme en-tête de colonne).
Province Aires de diffusion Population
Éloignée MPC Éloignée MPC
# # % # # %
Terre-Neuve et Labrador 162 1 068 15,17 47 869 516 801 9,26
Île-du-Prince-Édouard 0 290 0,00 0 142 311 0,00
Nouvelle-Écosse 0 1 615 0,00 0 913 543 0,00
Nouveau Brunswick 1 1 420 0,07 145 738 938 0,02
Québec 150 13 534 1,11 40 828 8 120 215 0,50
Ontario 90 19 878 0,45 31 816 13 390 208 0,24
Manitoba 37 2 030 1,82 12 571 1 213 110 1,04
Saskatchewan 44 2 164 2,03 8 648 1 042 240 0,83
Alberta 31 5 657 0,55 16 705 4 014 035 0,42
Colombie-Britannique 72 7 068 1,02 18 307 4 565 142 0,40
Toutes les provinces 587 54 724 1,07 176 889 34 656 543 0,51

La méthodologie proposée entraînerait la reclassification non seulement de collectivités rurales, mais aussi de certaines collectivités plus petites (moins de 30 000 habitants). Globalement, il y aurait 25 petits centres de population, principalement en Ontario et au Québec, qui seraient reclassés dans la catégorie des régions éloignées. Les noms et les chiffres de population de ces centres de population selon les données du Recensement de 2016 sont présentés à l’annexe E. Une illustration des régions éloignées est présentée à la figure 2.

Figure 2: Régions prises en compte aux fins de la MPC d’après les données du Recensement de 2016, après l’ajout de la catégorie des régions éloignées

Description de la figure 2

Il y a une carte des provinces divisées en huit catégories distinctes. Ces catégories représentent les six types de régions de la MPC pour la MPC de base de 2018, les régions éloignées, et une catégorie sans objet. Chaque catégorie a une couleur unique. Le bleu clair, le bleu foncé, le vert clair, le vert foncé, le rouge, le brun clair, le rose, et le violet clair représentent respectivement les collectivités spécifiques aux fins de la MPC, les populations de 500 000 personnes et plus, les populations de 100 000 à 499 999 personnes, les populations de 30 000 à 99 999 personnes, les populations de moins de 30 000 personnes, les régions rurales, les régions éloignées, et la catégorie sans objet.

Conclusion

Le présent document fait partie de la série de documents de recherche qui serviront à étayer le prochain examen approfondi de la MPC, prévu en 2023. On y propose une méthodologie pour délimiter les régions éloignées aux fins de la méthodologie de calcul de la MPC pour les provinces. De plus, il établit les bases pour la détermination de seuils de pauvreté applicables aux régions éloignées, dont il sera question dans un second document de travail.

La série de documents de recherche vise à favoriser la mobilisation du public et des parties prenantes, à proposer des sujets de recherche qui éclaireront les discussions entourant le prochain examen approfondi, améliorer les connaissances relatives à la méthodologie utilisée pour la MPC et élargir l’éventail d’outils analytiques qui utilisent la MPC ou reposent sur elle. Les sujets de recherche proposés ont pour but d’assurer la participation des utilisateurs à des discussions préliminaires sur une grande variété de thèmes. Nous encourageons les utilisateurs à poser des questions, à formuler des commentaires et à faire des suggestions concernant les travaux futurs.

Pour communiquer avec nous, veuillez écrire à : statcan.market.basket.measure-mesure.du.panier.de.consommation.statcan@canada.ca.

Annexe A : Liste des sujets de recherche


Tableau A.1
Liste de sujets de recherche figurant à l'ordre du jour prospectif
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Liste de sujets de recherche figurant à l'ordre du jour prospectif. Les données sont présentées selon Sujet de recherche (titres de rangée) et Description abrégée(figurant comme en-tête de colonne).
Sujet de recherche Description abrégée
Frais de garde d’enfants À l’heure actuelle, les frais de garde d’enfants sont inclus dans la MPC sous forme de déduction directe du revenu disponible. De cette façon, les besoins d’une famille sont mis en concordance avec une mesure du revenu qui reflète les ressources dont elle dispose. Des spécialistes ont demandé à Statistique Canada si cela constitue vraiment la meilleure façon de procéder. Les frais de garde d’enfants pourraient-ils plutôt constituer une composante distincte du panier de consommation?
Éloignement Statistique Canada examinera s’il faut rajuster la MPC pour tenir compte des coûts plus élevés auxquels font face les familles vivant dans des régions ou collectivités éloignées afin d’obtenir (par exemple) de meilleures estimations pour les parties septentrionales des provinces.
Différents types de familles À l’heure actuelle, Statistique Canada estime les seuils de la MPC pour une famille de quatre personnes, puis utilise l’échelle de pondération de la racine carrée pour obtenir les seuils applicables à des familles de différentes tailles. Cette méthode permet-elle d’établir les meilleurs seuils possibles pour les petites familles et les personnes seules? Une étude supplémentaire pourrait également être menée pour déterminer s’il serait approprié de déterminer des valeurs de panier séparées pour des familles de même taille, mais de composition différente (p. ex., une famille monoparentale avec trois enfants comparativement à un couple avec deux enfants) ou pour d’autres caractéristiques (p. ex., l’âge des membres de la famille).
Analyse de pondération
Technologie des communications Statistique Canada se penchera sur la meilleure façon d’ajouter une composante de communication distincte à la MPC. À l’heure actuelle, le besoin en matière de biens et de services de communication fait partie de la composante des « autres nécessités ».
Composante des autres nécessités La « composante des autres nécessités » vise à représenter les coûts des biens et services autres que les aliments, le logement, le transport et l’habillement. La liste des éléments qui pourraient être inclus dans la composante des autres nécessités est très étendue et pourrait varier en fonction de la structure de la famille, de l’âge de ses membres, de son lieu de résidence ou d’autres circonstances. Des recherches en cours sur la méthodologie qui sous-tend la composante des autres nécessités pourraient servir à vérifier si la méthode actuelle servant à établir la valeur de cette composante convient ou si elle devrait être améliorée.
Indice de pauvreté L’un des points forts de la MPC tient au fait qu’elle est fondée sur des années de référence précises, et qu’elle est mise à jour régulièrement afin de refléter les changements touchant le niveau de vie, ce qui permet de maintenir sa pertinence. Cependant, le changement périodique de l’année de référence de la MPC entraîne l’établissement de plusieurs seuils de pauvreté, de sorte qu’il peut être difficile de faire le suivi des tendances entourant la pauvreté sur de longues périodes. Par souci de transparence et pour faciliter le suivi de l’évolution de la pauvreté sur de longues périodes, on étudiera la possibilité d’établir un indice de réduction de la pauvreté.
Corrélation inverse entre les coûts du logement et ceux du transport Souvent, dans les régions où les frais de logement sont relativement élevés, les frais de transport sont relativement bas, et vice versa. Par exemple, les habitants des régions rurales paient habituellement des frais hypothécaires ou des loyers moins élevés, mais ils doivent dépenser plus pour le carburant et ils ont rarement accès à des services de transport en commun. Nous proposons de procéder à une étude pour déterminer si la MPC peut être améliorée en prenant en compte de manière plus précise ces différences de coûts.
Utilisation de la MPC de concert avec des données administratives Sous leur forme actuelle, les taux de pauvreté reposant sur la MPC ne peuvent être calculés avec précision qu’au moyen d’une combinaison de données d’enquête et de données administratives. Nous proposons d’évaluer s’il est possible d’appliquer les seuils de la MPC uniquement aux données administratives.
Indicateurs supplémentaires de l’inégalité des revenus aux fins de la MPC Puisque la majorité des produits analytiques actuels qui reposent sur la MPC ne décrivent pas la distribution du revenu dans son intégralité (parce qu’ils comparent habituellement les seuils de la MPC au revenu disponible), ils ne rendent pas entièrement compte de l’inégalité des revenus. D’autres indicateurs de l’inégalité des revenus proposés seront présentés, ce qui permettra de bien cerner les disparités de revenu entre les Canadiens.

Annexe B : Régions prises en compte aux fins de la MPC

Liste des régions prises en compte aux fins de la mesure du panier de consommation (MPC), année de référence 2018 :

Terre-Neuve et Labrador

  • Régions rurales
  • Moins de 30 000
  • 30 000 à 99 999
  • St. John’s

Île-du-Prince-Édouard

  • Régions rurales
  • Moins de 30 000
  • Charlottetown

Nouvelle-Écosse

  • Régions rurales
  • Moins de 30 000
  • 30 000 à 99 999
  • Halifax
  • Cape Breton

Nouveau Brunswick

  • Régions rurales
  • Moins de 30 000
  • 30 000 à 99 999
  • Fredericton
  • Saint John
  • Moncton

Québec

  • Régions rurales
  • Moins de 30 000
  • 30 000 à 99 999
  • 100 000 à 499 999
  • Québec
  • Montréal

Ontario

  • Régions rurales
  • Moins de 30 000
  • 30 000 à 99 999
  • 100 000 à 499 999
  • 500 000 et plus
  • Ottawa
  • Hamilton/Burlington
  • Toronto

Manitoba

  • Régions rurales
  • Moins de 30 000
  • 30 000 à 99 999
  • Brandon
  • Winnipeg

Saskatchewan

  • Régions rurales
  • Moins de 30 000
  • 30 000 à 99 999
  • Saskatoon
  • Régina

Alberta

  • Régions rurales
  • Moins de 30 000
  • 30 000 à 99 999
  • 100 000 à 499 999
  • Edmonton
  • Calgary

Colombie-Britannique

  • Régions rurales
  • Moins de 30 000
  • 30 000 à 99 999
  • 100 000 à 499 999
  • Vancouver

Annexe C : Méthodologie proposée pour la délimitation des régions éloignées

L’Indice d’éloignement est une mesure continue qui fournit une indication relative de l’éloignement de chaque subdivision de recensement (SDR) peuplée, sur une échelle variant de 0 à 1, où 0 correspond à la SDR la plus accessible et 1, à la SDR la moins accessible. Les valeurs de l’Indice d’éloignement étaient disponibles pour 5 125 des 5 162 SDR du Canada en 2016.

Afin de pouvoir procéder à une délimitation plus précise des régions éloignées, en particulier les territoires non organisés et les municipalités couvrant une grande superficie géographique, il est proposé de produire des estimations de l’Indice d’éloignement au niveau de l’aire de diffusion (AD). Cela permettrait d’inclure parmi les régions éloignées certaines petites collectivités qui sont situées dans les parties les plus septentrionales des grandes SDR. On procéderait à un krigeage bayésien empirique à l’aide de points représentatifs des SDR et de valeurs d’indice afin de créer une surface continue servant à mesurer l’éloignement, la taille de cellule étant d’un kilomètre. Les points représentatifs des aires de diffusion seraient ensuite utilisés pour extraire les valeurs d’éloignement à partir de la surface continue, après quoi les valeurs de l’Indice d’éloignement des AD seraient remises à l’échelle, la valeur minimale étant de 0 et la valeur maximale, de 1. Le graphique C.1 montre la distribution de ces valeurs pour toutes les AD au Canada.

Graphique C.1

Tableau de données du graphique C.1 
Tableau de données du graphique C.1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique C.1. Les données sont présentées selon Plage d'indices d'éloignement (titres de rangée) et nombre d'aires de diffusion (AD)(figurant comme en-tête de colonne).
Plage d'indices d'éloignement nombre d'aires de diffusion (AD)
0,00 à 0,05 10 391
0,05 à 0,10 11 154
0,10 à 0,15 12 559
0,15 à 0,20 4 718
0,20 à 0,25 4 249
0,25 à 0,30 4 173
0,30 à 0,35 3 073
0,35 à 0,40 2 334
0,40 à 0,45 1 572
0,45 à 0,50 789
0,50 à 0,55 570
0,55 à 0,60 335
0,60 à 0,65 191
0,65 à 0,70 170
0,70 à 0,75 132
0,75 à 0,80 46
0,80 à 0,85 82
0,85 à 0,90 38
0,90 à 0,95 12
0,95 à 1,00 2

Il est proposé que le seuil servant à déterminer si une région est « éloignée » soit fixé à 0,53. Pour calculer ce seuil, on a d’abord comparé la performance de chacune des méthodes de classification décrites dans l’étude de Subedi et de ses collaborateurs (2020)Note afin de classifier les valeurs d’éloignement. La méthode manuelle a été retenue, de sorte que le seuil a été établi manuellement. Dans le cadre de l’établissement manuel des seuils, le nombre d’AD situées dans les zones d’influence métropolitaineNote a été pris en compte (tableau C.1), de même que l’emplacement des AD qui restaient dans les zones d’influence métropolitaine forte à mesure que le seuil augmentait (AD se trouvant dans ces zones à l’intérieur de grandes SDR situées à une distance importante de toute agglomération de recensement).

Certaines AD éloignées étaient situées dans des agglomérations de recensement faisant partie de l’ensemble initial de régions prises en compte aux fins de la MPC. Il est proposé qu’elles restent dans leur région initiale aux fins de la MPC. Les AD éloignées qui se trouvaient dans une zone d’influence métropolitaine forte et qui étaient voisines d’une agglomération de recensement resteraient également dans leur région actuelle.


Tableau C.1
Nombre d’aires de diffusion (AD) dans les zones d’influence métropolitaine selon différents seuils d’éloignement
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Nombre d’aires de diffusion (AD) dans les zones d’influence métropolitaine selon différents seuils d’éloignement Agglomération
de recensement, Zone d’influence
métropolitaine forte, Zone d’influence
métropolitaine modérée, Zone d’influence
métropolitaine faible et Zone sans influence
métropolitaine(figurant comme en-tête de colonne).
Agglomération
de recensement
Zone d’influence
métropolitaine forte
Zone d’influence
métropolitaine modérée
Zone d’influence
métropolitaine faible
Zone sans influence
métropolitaine
Nombre (0.50) 15 25 239 348 280
Nombre (0.51) 15 22 189 299 261
Différence 0 3 50 49 19
Diminution en pourcentage 0,0 12,0 20,9 14,1 6,8
Nombre (0.51) 15 22 189 299 261
Nombre (0.52) 14 20 164 229 241
Différence 1 2 25 70 20
Diminution en pourcentage 6,7 9,1 13,2 23,4 7,7
Nombre (0.52) 14 20 164 229 241
Nombre (0.53) 12 18 151 187 233
Différence 2 2 13 42 8
Diminution en pourcentage 14,3 10,0 7,9 18,3 3,3

Le tableau C.2 présente les valeurs d’éloignement moyennes et médianes ainsi que les chiffres de population moyens et médians de l’ensemble des régions entrant dans le calcul de la MPC, ce qui inclut les régions éloignées et les autres régions (agrégation de toutes les régions de la MPC qui ne sont pas des régions éloignées). Le nombre moyen et le nombre médian de personnes vivant dans les régions éloignées étaient plus bas que dans les autres régions entrant dans le calcul de la MPC, comme on pouvait s’y attendre.


Tableau C.2
Indice d’éloignement et chiffres de population pour certaines régions géographiques prises en compte aux fins de la mesure du panier de consommation (MPC), valeurs d’indice et chiffres moyens et médians, 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Indice d’éloignement et chiffres de population pour certaines régions géographiques prises en compte aux fins de la mesure du panier de consommation (MPC) Indice d’éloignement et Population(figurant comme en-tête de colonne).
Indice d’éloignement Population
Moyenne (erreur-type) Médiane Moyenne (erreur-type) Médiane
Toutes les régions MPC 0.1573 (0.1271) 0,1197 633.0 (541.8) 523
Régions éloignées 0.6331 (0.0940) 0,6055 301.3 (276.4) 296
Autres régions MPC 0.1521 (0.1173) 0,1186 636.9 (542.8) 524

Annexe D : Validation à l’aide de la Base de données des mesures de proximité

À des fins de validation, la Base de données des mesures de proximitéNote a été utilisée pour examiner l’accessibilité des biens et services dans les régions éloignées aux fins du calcul de la MPC. Il ressort de cette analyse que la population des régions éloignées était proportionnellement moins nombreuse à avoir accès aux services et aux commodités que la population des autres régions de la MPC. La population ayant accès à un service ou à une commodité est établie en fonction de spécifications prédéfinies, qui changent selon le service ou la commodité en question. Le graphique D.1 montre une comparaison de la population des régions éloignées et de la population des autres régions de la MPC pour ce qui est de l’accès aux services et commodités faisant partie de la Base de données des mesures de proximité.

Graphique D.1

Tableau de données du graphique D.1 
Tableau de données du graphique D.1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique D.1 Régions éloignées et Autres régions MPC, calculées selon pourcentage de la population ayant accès unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Régions éloignées Autres régions MPC
pourcentage de la population ayant accès
Emploi 77,05 99,02
Établissement de soins de santé 32,72 89,05
Garderie 14,90 79,55
École primaire 32,11 71,24
École secondaire 26,09 43,45
Bibliothèque 20,12 30,27
Transports en commun 0,00 66,91
Parc 17,52 76,31
Épicerie 15,10 46,42
Pharmacie 8,24 60,08

Tableau D.1
Accès aux services et au commodités dans les régions éloignées aux fins de la MPC
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Accès aux services et au commodités dans les régions éloignées aux fins de la MPC. Les données sont présentées selon Mesure de proximité (titres de rangée) et Autres régions MPC et Régions éloignées MPC(figurant comme en-tête de colonne).
Mesure de proximité Autres régions MPC Régions éloignées MPC
% de la population ayant accès Intervalles de confiance à 95% % de la population ayant accès Intervalles de confiance à 95%
Emploi 99,02 99.02-99.03 77,05 76.85-77.26
Transport en commun 66,91 66.89-66.92 0,00 0.00-0.00
Pharmacie 60,08 60.06-60.09 8,24 8.10-8.38
Garderie 79,55 79.54-79.56 14,90 14.73-15.08
École primaire 71,24 71.22-71.25 32,11 31.88-32.34
École secondaire 43,45 43.43-43.46 26,09 25.87-26.31
Épicerie 46,42 46.41-46.44 15,10 14.93-15.28
Établissement de soins de santé 89,05 89.04-89.07 32,72 32.49-32.96
Bibliothèque 30,27 30.25-30.28 20,12 19.93-20.32
Parc 76,31 76.30-76.32 17,52 17.33-17.71

Annexe E : Centres de population reclassifiés dans la catégorie des régions éloignées


Tableau E.1
Population et province des 25 centres de population situés dans des régions éloignées, 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Population et province des 25 centres de population situés dans des régions éloignées. Les données sont présentées selon Province (titres de rangée) et Centre de la population et Population(figurant comme en-tête de colonne).
Province Centre de la population Population
Terre-Neuve et Labrador St. Anthony 2 049
Terre-Neuve et Labrador Burgeo 1 307
Ontario Wawa 2 610
Ontario Atikokan 1 944
Ontario Geraldton 1 828
Ontario Factory Island 1 807
Ontario Manitouwadge 1 708
Ontario Longlac 1 434
Ontario Moosonee 1 405
Ontario Red Lake 1 177
Ontario Chapleau 1 170
Ontario Golden 1 154
Québec Cap-aux-Meules 2 028
Québec Matagami 1 396
Québec Kuujjuaq 1 353
Québec Inukjuak 1 312
Québec Salluit 1 075
Québec Rivière-au-Renard 1 074
Québec Puvirnituq 1 038
Manitoba Cross Lake 19A 2 018
Manitoba Moose Lake 1 225
Manitoba Gillam 1 036
Saskatchewan Pelican Narrows 1 942
Saskatchewan Stanley 157 1 545
Alberta La Crète 1 860

Références

ALASIA, Alessandro, Frédéric Bédard, Julie Bélanger, Eric Guimond et Christopher Penney. 2017. Mesurer l’éloignement et l’accessibilité : Un ensemble d’indices applicables aux collectivités canadiennes Produit no 18-001-X.

ALASIA, Alessandro, Nick Newstead, Joseph Kuchar et Marian Radulescu. 2021. Mesure de la proximité des services et commodités : ensemble expérimental d'indicateurs pour les quartiers et les localités. Produit no 18-001-X.

DEVIN, Nancy, Burton Gustajtis, Keith Lam et Sarah McDermott. 2021. Développement d’une mesure de la pauvreté fondée sur un panier de consommation nordique pour le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest. Produit no 75F0002M.

DJIDEL, Samir, Burton Gustajtis, Andrew Heisz, Keith Lam, Isabelle Marchand et Sarah McDermott. 2020. Rapport du deuxième examen approfondi de la mesure fondée sur un panier de consommation. Produit no 75F0002M2020002.

DJIDEL, Samir, Burton Gustajtis, Andrew Heisz, Keith Lam et Sarah McDermott. 2019b. Définition du revenue disponible dans la mesure fondée sur un panier de consommation. Produit no 75F0002M2019014.

EMPLOI ET DÉVELOPPEMENT SOCIAL CANADA. 2018. Une chance pour tous – la première Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté. Produit no SSD-212-08-18F.

GUSTAJTIS, Burton, Keith Lam et Sarah McDermott. 2021. Propositions pour une mesure du panier de consommation du Nord et son revenu disponible. Produit no 75F0002M2021001.

HATFIELD, Michael, Wendy Pyper et Burton Gustajtis. 2010. «Premier examen complet de la mesure du faible revenu fondée sur un panier de consommation », document de la Direction générale de la recherche appliquée, Ressources humaines et Développement des compétences Canada.

HEISZ, Andrew. 2019. Le point sur l’examen approfondi de la mesure du panier de consommation. Produit no 75F0002M2019009.

SUBEDI, Rajendra, Shirin Roshanafshar et T. Lawson Greenberg. 2020. Élaboration de catégories utiles permettant de distinguer les niveaux d’éloignement au Canada Produit no 11-633-X au catalogue.


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