Rapports sur la santé
L’insécurité alimentaire des ménages au Canada au début de la pandémie de COVID-19

par Jane Y. Polsky et Didier Garriguet

Date de diffusion : le 16 février 2022Date de correction : 18 février, 2022

DOI: https://www.doi.org/10.25318/82-003-x202200200002-fra

Avis de Correction

Dans l’article « L’insécurité alimentaire des ménages au Canada au début de la pandémie de COVID-19 » publié le 16 février 2022, des erreurs ont été trouvées dans la figure 2 et le tableau 1.

Les corrections suivantes ont été apportées :

Dans la figure 2, les provinces du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse ont été inversées.

Dans le tableau 1 le symbole qui signifie une valeur significativement différente par rapport à la catégorie d’état de sécurité alimentaire des ménages correspondante en 2017-2018 (p<0,05) a été enlevé du numéro pour l’estimation de l’Insécurité grave pour le groupe d’âge de 18 à 34 ans.

Les tableaux de données des figures 1 et 2 ont été mis à jour pour inclure les intervalles de confiance.

Résumé

Contexte

L’insécurité alimentaire liée à un revenu insuffisant est un déterminant important de la santé. On ne sait pas si la pandémie de COVID-19 a exacerbé les niveaux d’insécurité alimentaire au Canada, en particulier parmi les groupes vulnérables. Cette étude a permis d’estimer la proportion de Canadiens qui déclarent avoir connu de l’insécurité alimentaire dans leur ménage au cours des six à neuf mois suivant le début de la pandémie, ainsi que de faire des comparaisons avec les niveaux prépandémiques.

Données et méthodes

Les données sur l’état de sécurité alimentaire des ménages pendant la pandémie proviennent de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) transversale menée auprès de la population de septembre à décembre 2020. Les analyses ont été effectuées en fonction de 26 831 répondants âgés de 12 ans et plus résidant dans les 10 provinces. Le module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages a été utilisé pour classer l’état de sécurité alimentaire des répondants au cours des 12 mois précédents comme étant adéquat ou marginalement, modérément ou extrêmement précaire. Le pourcentage de Canadiens qui déclarent avoir connu de l’insécurité alimentaire dans leur ménage a été estimé pour l’ensemble de la population et pour divers groupes sociodémographiques. Des tests T ont été utilisés pour établir des comparaisons avec les taux prépandémiques de l’ESCC de 2017-2018.

Résultats

À l’automne 2020, 9,6 % des Canadiens ont déclaré avoir connu un certain niveau d’insécurité alimentaire dans leur ménage au cours des 12 mois précédents l’enquête, ce qui est inférieur à l’estimation de 12,6 % de 2017-2018. Les estimations globales étaient également plus faibles à l’automne 2020 lorsqu’examinées à l’intérieur des niveaux d’insécurité alimentaire des ménages (c.-à-d. marginale, modérée ou grave). Le pourcentage de Canadiens qui déclarent avoir connu de l’insécurité alimentaire au sein de leur ménage est demeuré inchangé ou était inférieur par rapport à 2017-2018 parmi les groupes sociodémographiques vulnérables à l’insécurité alimentaire liée au revenu, y compris les locataires et les personnes ayant un faible niveau de scolarité.

Interprétation

Lors de la deuxième vague de la pandémie de COVID-19 à l'automne 2020, environ 1 Canadien sur 10 âgé de 12 ans et plus a déclaré avoir connu de l’insécurité alimentaire dans son ménage au cours des 12 mois précédents. Cette proportion était plus faible par rapport à 2017-2018, tant dans l’ensemble que parmi plusieurs groupes plus à risque de souffrir d’insécurité alimentaire. Il sera toujours important de surveiller l’insécurité alimentaire des ménages pendant la pandémie de COVID-19 et au cours des années de reprise qui s’annoncent.

Mots-clés

Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, insécurité alimentaire, sécurité alimentaire, pandémie de COVID-19, inégalités

Auteurs

Jane Y. Polsky et Didier Garriguet travaillent à la Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada, à Ottawa.

 

Ce que l’on sait déjà sur le sujet ?

  • L’insécurité alimentaire des ménages est un déterminant bien établi de la santé et est étroitement liée aux difficultés financières.
  • La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions profondes sur la situation financière de millions de Canadiens.
  • On ne sait pas trop si elle a exacerbé les niveaux d’insécurité alimentaire des ménages au Canada pendant la pandémie, particulièrement parmi les groupes vulnérables.

Ce qu’apporte l’étude ?

  • Lors de la deuxième vague de la pandémie de COVID-19 à l'automne 2020, environ 1 Canadien sur 10 (9,6 %) âgé de 12 ans et plus vivant dans les 10 provinces a déclaré avoir connu de l’insécurité alimentaire dans son ménage au cours des 12 mois précédents.
  • Cette proportion était inférieure à celle d’environ un Canadien sur huit (12,6 %) qui a déclaré une expérience semblable au cours de la période prépandémique de 2017-2018.
  • Parmi les groupes sociodémographiques vulnérables à l’insécurité alimentaire liée au revenu, y compris les locataires et les personnes ayant un faible niveau de scolarité, la proportion de personnes vivant dans un ménage en situation d’insécurité alimentaire est demeurée inchangée ou était inférieure à l’automne 2020 par rapport à 2017-2018.

End of text box

Introduction

L’insécurité alimentaire, ou un accès incertain ou inadéquat à la nourriture en raison de contraintes financières, est un puissant déterminant de la santé au Canada et dans d’autres pays à revenu élevéNote 1Note 2Note 3. L’insécurité alimentaire s’est révélée constamment associée à un éventail de problèmes de santé physique et mentale, ainsi qu’à l’augmentation des coûts des soins de santé pour les adultesNote 3Note 4Note 5Note 6Note 7Note 8Note 9. Certains groupes y sont plus vulnérables, y compris les ménages avec enfants, les familles monoparentales et les personnes dont la principale source de revenu est l’aide gouvernementaleNote 10Note 11Note 12. En 2017-2018, la dernière fois où l’état de sécurité alimentaire des ménages a été évalué à l’échelle nationale dans le cadre de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC), 12,7 % des ménages canadiens, ou 1,8 million de ménages, ont déclaré avoir connu un certain niveau d’insécurité alimentaire au cours des 12 mois précédentsNote 11.

Depuis la mi-mars 2020, lorsque l’Organisation mondiale de la Santé a déclaré que la nouvelle maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) était une pandémie, des millions de Canadiens ont dû faire face à de l’incertitude financière, car les mesures de santé publique ont entraîné la fermeture des lieux de travail et des entreprises afin de limiter la propagation du virus. Cela a suscité des préoccupations immédiates au sujet de l’augmentation possible des niveaux d’insécurité alimentaire ainsi que de la hausse de la demande dans les banques alimentaires et auprès d’autres organismes caritatifs alimentairesNote 13Note 14. Peu après le début de la pandémie, le gouvernement canadien a commencé à adopter une série de mesures d’aide financière pour les particuliers, les ménages et les entreprises touchés par l’arrêt économiqueNote 15. En 2020 puis de nouveau en 2021, le gouvernement fédéral a également alloué un financement d’urgence aux organismes nationaux d’aide alimentaire afin d’améliorer l’accès à la nourriture pour les personnes qui connaissent de l’insécurité alimentaire au Canada en raison de la pandémieNote 16Note 17.

Il reste à déterminer si la pandémie de COVID-19 a exacerbé les niveaux d’insécurité alimentaire des ménages au Canada à divers moments pendant la pandémie, particulièrement parmi les groupes vulnérables. Dans le cadre d’une enquête en ligne menée à l’échelle nationale pendant la première période pandémique (mai 2020), on a estimé que près d’un Canadien sur sept (14,6 %) avait déclaré avoir vécu de l’insécurité alimentaire dans son ménage au cours des 30 jours précédentsNote 18. Des taux plus élevés ont été documentés parmi les Canadiens vivant dans un ménage avec enfants et parmi ceux qui étaient absents du travail en raison de la COVID-19 au cours de la semaine précédente. Toutefois, la capacité de comparaison avec les niveaux prépandémiques était très limitée en raison de différences dans les plans d’enquête, les bases de sondage et les échelles utilisées pour mesurer l’insécurité alimentaire des ménages.

Après l’interruption des activités en raison de la pandémie à la mi-mars 2020, l’ESCC a repris la collecte des données de septembre à décembre. L’enquête a administré le module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages de 18 questions, une échelle couramment utilisée pour surveiller l’insécurité alimentaire des ménages au CanadaNote 1, auprès de répondants des 10 provinces. Les données de cette enquête fournissent, pour la première fois, une occasion d’estimer la prévalence de l’insécurité alimentaire des ménages dans les 10 provinces pendant la pandémie de COVID-19 et de faire de solides comparaisons avec les taux prépandémiques. Les objectifs de la présente étude consistaient donc à estimer la proportion de Canadiens qui déclarent avoir connu de l’insécurité alimentaire dans leur ménage six à neuf mois après le début de la pandémie pour l’ensemble de la population et pour divers sous-groupes sociodémographiques, ainsi qu’à fournir des comparaisons avec les niveaux prépandémiques.

Méthodes

Sources des données

Cette étude s’appuie principalement sur deux cycles de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) pour estimer les taux d’insécurité alimentaire prépandémique et pandémique, soit la composante annuelle du cycle 2017-2018 (avant la pandémie)Note 19 et le cycle de septembre à décembre de l’automne 2020 (pendant la deuxième vague de la pandémie ; fichier infra-annuel avec le suréchantillon de l'Enquête canadienne sur la santé des aînés)Note 20. Étant donné que seules les données pour les 10 provinces canadiennes étaient disponibles pour le cycle de 2020, seules les données provinciales de l’ensemble de données de 2017-2018 ont été incluses dans la présente étude. De plus, le cycle de l’ESCC de 2019 contenait des données sur l’état de sécurité alimentaire des ménages pour toutes les provinces à l’exception de la Colombie-Britannique (qui s’était retirée du module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages), et n’a servi qu’à produire des estimations à l’échelle provinciale.

L’ESCC transversale recueille des renseignements sur l’état de santé, l’utilisation des soins de santé et les déterminants de la santé pour la population canadienne âgée de 12 ans et plus. Sont exclues de sa portée les personnes vivant dans les réserves et les autres établissements autochtones dans les provinces, les membres à temps plein des Forces armées canadiennes, les jeunes de 12 à 17 ans vivant dans un foyer d’accueil, la population institutionnalisée et les résidents de certaines régions éloignées. Ensemble, ces exclusions représentent moins de 3 % de la population canadienne âgée de 12 ans et plus.

Des intervieweurs formés ont effectué les interviews de l’ESCC à l’aide d’un logiciel d’interview assistée par ordinateur. Pour le cycle de 2017-2018, 87,2 % des interviews ont été menées par téléphone et 12,1 % en personneNote 19. Pour le cycle d'automne 2020, toutes les interviews ont été menées par téléphoneNote 20. Lorsque le répondant sélectionné était âgé de 12 à 17 ans, on a demandé une personne mieux renseignée dans le ménage de répondre à des questions sur le revenu du ménage et la sécurité alimentaire. Le taux de réponse global était de 60,8 % pour le cycle de 2017-2018 et de 24,6 % pour le cycle de l’automne 2020. Après la suppression de 1 697 observations comportant des valeurs manquantes sur l’état de sécurité alimentaire des ménages, l’échantillon analytique final pour le cycle prépandémique s’élevait à 109 332 répondants, représentant plus de 30,5 millions de Canadiens vivant dans les 10 provinces. Pour le cycle de l’automne 2020, après la suppression de 442 enregistrements comportant des valeurs manquantes, l’échantillon analytique s’élevait à 26 831 répondants, soit près de 31,8 millions de Canadiens.

Définitions

État de sécurité alimentaire des ménages

L’état de sécurité alimentaire des ménages a été évalué à l’aide du module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages (MESAM), une échelle de gravité de l’insécurité alimentaire normalisée et validée comportant 18 éléments et incluse dans l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) depuis 2005Note 1. Les questions saisissent les expériences d’insécurité alimentaire vécues au cours des 12 mois précédents l’enquête et vont de la préoccupation de manquer de nourriture avant qu’il y ait de l’argent pour en acheter d’autre à la réduction des portions des repas ou au fait de sauter des repas, en passant par une journée complète sans manger. Le libellé complet de chaque question demande explicitement si les conditions étaient « parce qu’il n’y avait pas assez d’argent pour se procurer de la nourriture ». Les réponses ont été codées à l’aide d’une méthodologie précédemment publiéeNote 21 pour saisir quatre types de situations :

Pour les analyses utilisant une version binaire de l’état de sécurité alimentaire (c.-à-d. sécurité alimentaire ou insécurité alimentaire), l’insécurité alimentaire a été définie comme marginale, modérée ou grave.

Renseignements sociodémographiques

Étant donné que le MESAM évalue l’état de sécurité alimentaire de l’ensemble du ménage, la présente analyse porte principalement sur les caractéristiques sociodémographiques au niveau du ménage, dont la composition du ménage (les enfants étant définis comme étant âgés de moins de 18 ans), le plus haut niveau de scolarité atteint parmi tous les membres du ménage, le statut de propriétaire du logement, la province de résidence et l’urbanité (centre de population ou résidence rurale). Le revenu du ménage avant impôt et la principale source de revenu du ménage ont été déterminés pour l’année civile précédente (p. ex., en 2020, les répondants ont déclaré leur revenu en 2019). Pour améliorer la qualité des données sur le revenu, le revenu des ménages a été calculé à partir de données fiscales couplées ou imputé par Statistique Canada pour 83,4 % des répondants de l’ESCC de 2017-2018 et 96,6 % à l'automne 2020. Le revenu du ménage a été divisé par la racine carrée du nombre de membres du ménage pour tenir compte de sa tailleNote 12. L’identité autochtone (Première Nation, Métis, Inuk ou Inuit), l’appartenance à une minorité visible et le statut d’immigrant ont été déterminés au niveau du répondant. Le concept de « minorité visible » est fondé sur la Loi sur l’équité en matière d’emploi, qui définit les minorités visibles comme « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ». Le nombre d’années écoulées depuis l’immigration a été déterminé seulement pour les immigrants reçus et a été utilisé pour classer les immigrants récents (moins de cinq ans) et les immigrants de longue date (cinq ans ou plus) au Canada. Tous les autres immigrants (p. ex., les résidents non permanents) ont été classés dans une catégorie distincte.

Activité sur le marché du travail

Dans les cycles de 2017-2018 et de septembre à décembre 2020, les répondants âgés de 15 à 75 ans ont été interrogés sur leur activité sur le marché du travail au cours de la semaine précédant l’interview. On a également demandé aux répondants occupant un emploi et à ceux travaillant à leur compte qui faisaient partie de la population active de préciser le type d’entreprise, d’industrie ou de service. Ces réponses ont été codées au groupe selon le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord de 2017 au niveau à deux chiffres. Le groupe n’était pas disponible pour les répondants qui ont indiqué qu’ils occupaient un emploi au cours de la semaine précédente, mais étaient absents en raison d’un licenciement temporaire ou saisonnier, ou parce que leur emploi était occasionnel et qu’il n’y avait pas d’heures. De plus, seuls les répondants de l’ESCC à l'automne 2020 ont dû indiquer s’ils travaillaient à domicile par mesure de précaution contre la COVID-19. L’estimation des niveaux d’insécurité alimentaire selon la situation de travail à domicile à l'automne 2020 se limitait aux répondants qui exerçaient un emploi ou travaillaient pour une entreprise au cours de la semaine précédente (8 868 répondants, représentant 16,7 millions de Canadiens).

Techniques d’analyse

Des fréquences pondérées et des tableaux croisés ont été générés pour examiner le pourcentage de Canadiens qui déclarent des expériences de sécurité ou d’insécurité alimentaire dans les ménages en général et par province et caractéristiques sociodémographiques. Des tests T ont été effectués pour vérifier les différences entre ce qui se passait avant et pendant la pandémie. Toutes les analyses ont appliqué des facteurs de pondération d’enquête pour tenir compte du plan d’échantillonnage complexe et de la probabilité de non-réponse, ainsi que pour maintenir la représentativité de la population. Les présentes analyses ont appliqué des facteurs de pondération au niveau de la personne pour refléter le nombre de Canadiens âgés de 12 ans et plus qui ont déclaré des expériences de sécurité ou d’insécurité alimentaire dans leur ménage. Les poids bootstrap fournis avec chaque cycle d’enquête ont été utilisés pour calculer des erreurs-types et des coefficients de variation fiables. Toutes les analyses ont été effectuées dans SAS 9.4 et dans la version 11.0 exécutable SAS de SUDAAN. L’importance statistique a été évaluée à un seuil de signification de 0,05.

Résultats

Avant la pandémie de COVID-19, en 2017-2018, 87,4 % (intervalle de confiance [IC] à 95 %: de 87,1 % à 87,8 %) des Canadiens âgés de 12 ans et plus vivaient dans un ménage classé, selon le module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages (MESAM), comme étant en situation de sécurité alimentaire au cours des 12 mois précédents. Six à neuf mois après le début de la pandémie, à l’automne 2020, cette proportion est passée à 90,4 % (IC à 95 %: de 89,7 % à 91,1 %; valeur de p pour la comparaison < 0,0001). À l’inverse, la proportion de Canadiens vivant dans un ménage en situation d’insécurité alimentaire a diminué, passant de 12,6 % (IC à 95 %: de 12,2 % à 12,9 %) avant la pandémie à 9,6 % (IC à 95 %: de 8,9 % à 10,3 %; p < 0,0001) pendant celle-ci. Cette diminution était significative pour chaque catégorie d’insécurité alimentaire (c.-à-d. marginale, modérée ou grave) dans l’ensemble de la population (figure 1).

Figure 1

Tableau de données de la figure 1 
Tableau de données Figure 1
Pourcentage de Canadiens âgés de 12 ans et plus qui déclarent l'expérience d’insécurité alimentaire dans leur ménage, Canada à l’exclusion des territoires, 2017-2018 et 2020 (septembre à décembre)
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de Canadiens âgés de 12 ans et plus qui déclarent l'expérience d’insécurité alimentaire dans leur ménage 2017/2018, 2020 (septembre à décembre), Estimation et 95% Intervalle de confiance (figurant comme en-tête de colonne).
2017/2018 2020 (septembre à décembre)
Estimation 95% Intervalle de confiance Estimation 95% Intervalle de confiance
de à de à
Insécurité alimentaire grave 2,6 2,4 2,8 1,7Tableau de données Figure 1
Pourcentage de Canadiens âgés de 12 ans et plus qui déclarent l'expérience d’insécurité alimentaire dans leur ménage  Canada à l’exclusion des territoires  2017-2018 et 2020 (septembre à décembre) Note 
1,4 2,1
Insécurité alimentaire modérée 5,8 5,5 6,0 4,5Tableau de données Figure 1
Pourcentage de Canadiens âgés de 12 ans et plus qui déclarent l'expérience d’insécurité alimentaire dans leur ménage  Canada à l’exclusion des territoires  2017-2018 et 2020 (septembre à décembre) Note 
4,0 5,1
Insécurité alimentaire marginale 4,2 4,0 4,4 3,3Tableau de données Figure 1
Pourcentage de Canadiens âgés de 12 ans et plus qui déclarent l'expérience d’insécurité alimentaire dans leur ménage  Canada à l’exclusion des territoires  2017-2018 et 2020 (septembre à décembre) Note 
3,0 3,7

L’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2019 a administré le MESAM auprès de répondants de toutes les provinces sauf la Colombie-Britannique, ce qui a permis de produire des estimations pour neuf provinces pour l’année précédant la pandémie, en plus des principales estimations prépandémiques (2017-2018) et des estimations correspondant à la période de la pandémie (figure 2). En 2019, la proportion de Canadiens déclarant avoir connu de l’insécurité alimentaire dans leur ménage, par province, est demeurée en grande partie inchangée par rapport à 2017-2018. Les exceptions étaient l’Ontario et le Québec, où les taux ont diminué, particulièrement en Ontario (de 13,1 % en 2017-2018 à 9,9 % en 2019). Une comparaison des estimations de 2017-2018 avec celles de l’automne 2020 pour les 10 provinces a révélé des diminutions significatives de la proportion de Canadiens vivant dans un ménage en situation d’insécurité alimentaire dans cinq provinces (Québec, Ontario, Manitoba, Saskatchewan et Colombie-Britannique).

Figure 2

Tableau de données de la figure 2 
Tableau de données Figure 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données Figure 2 Estimation et 95% Intervalle de confiance(figurant comme en-tête de colonne).
Estimation 95% Intervalle de confiance
de à
2017-2018
C.-B. 12,5 11,7 13,4
Alb. 13,4 12,5 14,3
Sask. 14,2 12,8 15,6
Man. 13,3 12,1 14,7
Ont. 13,1 12,5 13,8
Qc 10,8 10,1 11,4
N.-B. 12,8 11,3 14,4
N.-É. 14,0 12,7 15,4
Î.-P.-É. 13,9 12,1 15,9
T.-N.-L. 13,3 11,8 15,0
2019
C.-B. Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer ....
Alb. 14,0 12,6 15,5
Sask. 13,5 11,4 15,9
Man. 11,7 9,7 14,0
Ont. 9,9Tableau de données Figure 2 Note  9,2 10,6
Qc 9,4Tableau de données Figure 2 Note  8,7 10,3
N.-B. 13,4 11,3 15,9
N.-É. 16,2 14,1 18,6
Î.-P.-É. 15,0 12,3 18,2
T.-N.-L. 12,1 9,9 14,8
2020 (septembre à décembre)
C.-B. 8,9Tableau de données Figure 2 Note  7,2 10,9
Alb. 11,8 9,9 14,2
Sask. 7,5Tableau de données Figure 2 Note  5,6 10,0
Man. 9,3Tableau de données Figure 2 Note  7,2 11,9
Ont. 10,3Tableau de données Figure 2 Note  9,1 11,7
Qc 7,0Tableau de données Figure 2 Note  5,8 8,5
N.-B. 11,7Note E: à utiliser avec prudence 8,4 16,0
N.-É. 12,8 9,7 16,8
Î.-P.-É. 10,6Note E: à utiliser avec prudence 6,4 17,1
T.-N.-L. 11,0Note E: à utiliser avec prudence 7,7 15,7

Le tableau 1 présente la répartition des Canadiens selon les caractéristiques sociodémographiques et l’état de sécurité alimentaire des ménages. Tant avant que pendant la pandémie, les personnes qui ont déclaré un niveau plus élevé d’insécurité alimentaire dans leur ménage étaient les jeunes, les personnes n’ayant pas terminé leurs études secondaires, celles vivant dans un ménage monoparental, celles vivant dans un ménage qui compte sur l’aide sociale ou l’assurance-emploi comme principale source de revenus, les personnes qui louent leur logement plutôt que d’en être propriétaire et les personnes qui s’identifient comme Autochtones ou Noirs. Comparativement à la période prépandémique, les niveaux d’insécurité alimentaire des ménages à l’automne 2020 étaient un peu plus faibles chez plusieurs groupes vulnérables, y compris les personnes ayant une identité autochtone, les ménages avec enfants, les ménages monoparentaux, les locataires et les personnes ayant un faible niveau de scolarité. Par exemple, parmi les personnes vivant dans un ménage sans diplôme d’études secondaires, la proportion de personnes classées comme étant en situation de sécurité alimentaire a augmenté de façon significative, passant de 78,8 % en 2017-2018 à 85,2 % pendant la pandémie, tandis que la proportion de personnes classées comme étant en situation d’insécurité alimentaire modérée a diminué, passant de 9,5 % à 5,9 %. On a observé peu ou pas de changements significatifs dans l’état de sécurité alimentaire des ménages pour les personnes appartenant à des groupes désignés comme minorités visibles, les immigrants au Canada et les personnes faisant partie d’un ménage dont la principale source de revenu en 2019 était l’assistance sociale, l’assurance-emploi ou autre ou aucune.


Tableau 1
Pourcentage de Canadiens âgés de 12 ans et plus selon l’état d’insécurité alimentaire du ménage Tableau 1 Note a, Canada à l’exclusion des territoires, 2017-2018 et 2020 (septembre à décembre)
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de Canadiens âgés de 12 ans et plus selon l’état d’insécurité alimentaire du ménage 2017-2018, Sécurité alimentaire, Insécurité marginale, Insécurité modérée, Insécurité grave, Estimation et Intervalle de confiance à 95 % (figurant comme en-tête de colonne).
2017-2018
Sécurité alimentaire Insécurité marginale Insécurité modérée Insécurité grave
Estimation Intervalle de confiance à 95 % Estimation Intervalle de confiance à 95 % Estimation Intervalle de confiance à 95 % Estimation Intervalle de confiance à 95 %
de à de à de à de à
Sexe (%)
Homme 88,8 88,3 89,3 3,8 3,5 4,1 5,0 4,7 5,4 2,3 2,1 2,6
Femme 86,0 85,5 86,5 4,6 4,3 5,0 6,5 6,2 6,9 2,8 2,6 3,1
Groupe d’âge (%)
De 12 à 17 ans 79,4 78,0 80,7 7,3 6,5 8,3 10,0 9,0 11,1 3,3 2,8 3,9
De 18 à 34 ans 84,4 83,6 85,2 5,3 4,8 5,8 7,1 6,5 7,7 3,3 2,9 3,6
De 35 à 49 ans 85,6 84,8 86,4 4,6 4,1 5,0 6,9 6,3 7,4 3,0 2,7 3,3
De 50 à 64 ans 89,4 88,8 90,0 3,2 2,8 3,7 4,8 4,3 5,3 2,6 2,3 2,9
65 ans et plus 94,1 93,6 94,5 2,5 2,2 2,8 2,5 2,2 2,8 1,0 0,8 1,2
Identité autochtone (%)
Oui 72,8 70,8 74,6 5,2 4,5 6,2 13,3 11,9 14,8 8,7 7,5 10,1
Non 88,0 87,7 88,4 4,2 3,9 4,4 5,5 5,2 5,7 2,3 2,2 2,5
Appartenance à une minorité visible (%)
Sud-Asiatique 84,1 81,9 86,2 6,7 5,3 8,5 7,9 6,4 9,7 1,2Note E: à utiliser avec prudence 0,7 2,1
Chinois 93,9 92,5 95,1 2,8 2,2 3,7 2,9Note E: à utiliser avec prudence 2,2 4,0 X X X
Noir 70,8 67,2 74,2 6,3 4,8 8,2 16,0 13,5 19,0 6,9 5,2 8,9
Philippin 77,1 72,9 80,8 11,3 8,6 14,8 10,2 8,0 13,0 X X X
Latino-Américain 78,0 73,9 81,7 8,8 6,5 11,7 9,2Note E: à utiliser avec prudence 6,8 12,4 4,0Note E: à utiliser avec prudence 2,6 6,0
Arabe 79,7 75,1 83,6 6,2Note E: à utiliser avec prudence 4,2 9,1 12,1Note E: à utiliser avec prudence 9,0 16,3 1,9Note E: à utiliser avec prudence 1,0 3,6
Asiatique du Sud-Est 87,8 83,8 91,0 4,6Note E: à utiliser avec prudence 2,8 7,6 6,6Note E: à utiliser avec prudence 4,4 10,0 X X X
Asiatique occidental 77,1 69,7 83,2 5,6Note E: à utiliser avec prudence 2,9 10,7 11,9Note E: à utiliser avec prudence 7,5 18,3 X X X
Coréen 92,5 87,4 95,6 X X X X X X X X X
Japonais 85,4 76,5 91,3 X X X X X X X X X
Autres minorités visibles 83,9 80,0 87,3 8,4Note E: à utiliser avec prudence 5,6 12,3 6,0Note E: à utiliser avec prudence 4,4 8,1 1,7Note E: à utiliser avec prudence 1,0 2,9
Minorités visibles multiples 86,6 84,1 88,7 4,4Note E: à utiliser avec prudence 3,2 6,0 6,6 5,2 8,4 2,4Note E: à utiliser avec prudence 1,6 3,7
Personne n’étant pas d’une minorité visible (blanche) 89,4 89,1 89,7 3,5 3,3 3,8 4,6 4,4 4,9 2,4 2,3 2,6
Statut d’immigrant (%)
Non immigrant 88,1 87,8 88,5 3,8 3,6 4,0 5,2 5,0 5,5 2,9 2,7 3,1
Immigrant récent (moins de cinq ans) 81,3 78,6 83,8 6,0 4,7 7,5 11,4 9,3 13,9 1,3Note E: à utiliser avec prudence 0,8 2,1
Immigrant de longue date (cinq ans ou plus) 86,4 85,5 87,3 5,3 4,7 6,0 6,5 5,9 7,2 1,8 1,5 2,1
Immigrant, autre 83,0 79,9 85,7 6,1Note E: à utiliser avec prudence 4,5 8,4 8,7 6,8 11,0 2,2Note E: à utiliser avec prudence 1,4 3,6
Type de ménage (%)
Personne seule, vivant seule ou avec d’autres 82,5 81,7 83,3 4,7 4,3 5,2 7,2 6,7 7,7 5,5 5,1 6,0
Couple sans enfants 93,7 93,2 94,1 2,6 2,3 2,8 2,5 2,2 2,7 1,3 1,1 1,5
Couple avec enfants 86,9 86,2 87,5 4,9 4,5 5,3 6,7 6,2 7,2 1,5 1,3 1,8
Parent seul 67,5 65,5 69,5 8,3 7,3 9,5 16,6 15,1 18,2 7,5 6,6 8,6
Autre 89,3 88,3 90,2 4,0 3,4 4,7 4,9 4,3 5,6 1,9 1,5 2,2
Niveau de scolarité du ménage (%)
Sans diplôme d’études secondaires 78,8 77,2 80,2 5,3 4,6 6,2 9,5 8,5 10,6 6,4 5,5 7,5
Diplôme d’études secondaires 81,1 80,0 82,1 5,5 4,9 6,1 8,9 8,1 9,7 4,5 4,1 5,0
Certificat ou diplôme 86,0 85,4 86,6 4,8 4,5 5,1 6,4 6,0 6,8 2,8 2,6 3,1
Baccalauréat ou grade supérieur 92,4 91,9 92,9 3,1 2,7 3,4 3,4 3,1 3,8 1,1 1,0 1,3
Manquant 84,6 82,6 86,4 4,5 3,6 5,8 7,6 6,2 9,3 3,3 2,6 4,1
Revenu moyen du ménageTableau 1 Note b ($ ± ET) 71 210 ± 673 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 48 796 ± 2 736 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 34 288 ± 533 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 31 526 ± 3 225 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Principale source de revenu du ménage (%)
Salaires, traitements, travail autonome 88,1 87,7 88,5 4,4 4,2 4,7 5,5 5,3 5,8 1,9 1,8 2,1
Revenu de personne âgée 93,7 93,1 94,2 2,2 1,9 2,6 2,7 2,4 3,0 1,4 1,2 1,7
Assurance-emploi, indemnisation des accidents du travail 68,0 62,9 72,7 6,6Note E: à utiliser avec prudence 4,4 9,7 14,7 11,2 19,0 10,7 8,4 13,7
Assistance sociale 40,9 37,7 44,2 9,3 7,6 11,3 26,1 23,5 28,9 23,7 21,1 26,5
Autre ou nul 79,4 76,8 81,7 5,6 4,5 7,0 9,5 8,0 11,1 5,6Note E: à utiliser avec prudence 4,0 7,7
Manquant 86,7 84,6 88,5 3,8Note E: à utiliser avec prudence 2,8 5,1 6,3 5,0 7,9 3,2 2,5 4,1
Mode d’occupation du logement (%)
Propriétaire 92,3 91,9 92,6 3,3 3,1 3,5 3,4 3,2 3,6 1,0 0,9 1,1
Locataire 74,3 73,4 75,2 6,7 6,2 7,2 12,2 11,5 12,8 6,8 6,4 7,4
Région de résidence (%)
Provinces de l’Atlantique 86,6 85,7 87,4 4,1 3,7 4,6 6,3 5,8 6,9 3,0 2,6 3,4
Québec 89,2 88,6 89,9 3,8 3,5 4,2 5,1 4,6 5,6 1,8 1,6 2,1
Ontario 86,9 86,2 87,5 4,6 4,2 5,0 5,7 5,3 6,2 2,8 2,5 3,1
Provinces des Prairies 86,5 85,8 87,2 4,1 3,7 4,5 6,6 6,1 7,1 2,8 2,5 3,1
Colombie-Britannique 87,5 86,6 88,3 4,0 3,5 4,6 5,7 5,1 6,3 2,8 2,5 3,2
Urbanité (%)
Centre de population 86,9 86,5 87,3 4,4 4,1 4,6 6,1 5,8 6,3 2,7 2,5 2,9
Région rurale 89,9 89,4 90,5 3,5 3,2 3,8 4,5 4,1 4,9 2,1 1,9 2,4

Tableau 1
Pourcentage de Canadiens âgés de 12 ans et plus selon l’état d’insécurité alimentaire du ménage Tableau 1 Note a, Canada à l’exclusion des territoires, 2017-2018 et 2020 (septembre à décembre) (continue)
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de Canadiens âgés de 12 ans et plus selon l’état d’insécurité alimentaire du ménage 2020 (septembre à décembre), Sécurité alimentaire, Insécurité marginale, Insécurité modérée, Insécurité grave, Estimation et Intervalle de confiance à 95 % (figurant comme en-tête de colonne).
2020 (septembre à décembre)
Sécurité alimentaire Insécurité marginale Insécurité modérée Insécurité grave
Estimation Intervalle de confiance à 95 % Estimation Intervalle de confiance à 95 % Estimation Intervalle de confiance à 95 % Estimation Intervalle de confiance à 95 %
de à de à de à de à
Sexe (%)
Homme 91,2Tableau 1 Note  90,1 92,2 3,2 2,7 3,9 4,3 3,5 5,2 1,3Tableau 1 Note  1,0 1,7
Femme 89,8Tableau 1 Note  88,7 90,7 3,4Tableau 1 Note  2,9 4,0 4,7Tableau 1 Note  4,0 5,5 2,1Tableau 1 Note  1,6 2,7
Groupe d’âge (%)
De 12 à 17 ans 84,2Tableau 1 Note  81,5 86,6 6,7 5,1 8,7 7,2Tableau 1 Note  5,6 9,1 2,0Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 1,2 3,2
De 18 à 34 ans 87,8Tableau 1 Note  85,7 89,7 3,5Tableau 1 Note  2,7 4,5 6,2 4,9 7,8 2,5Note E: à utiliser avec prudence 1,7 3,6
De 35 à 49 ans 89,4Tableau 1 Note  87,8 90,7 3,9 3,0 5,0 4,9Tableau 1 Note  3,9 6,1 1,9Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 1,3 2,5
De 50 à 64 ans 91,4Tableau 1 Note  89,9 92,6 3,2 2,5 4,2 3,6 2,7 4,8 1,8Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 1,3 2,4
65 ans et plus 96,1Tableau 1 Note  95,5 96,6 1,5Tableau 1 Note  1,2 1,8 2,0 1,6 2,5 0,5Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 0,3 0,6
Identité autochtone (%)
Oui 81,8Tableau 1 Note  77,0 85,7 2,9Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 1,8 4,9 8,5Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 5,8 12,4 6,8Note E: à utiliser avec prudence 4,3 10,4
Non 90,8Tableau 1 Note  90,0 91,5 3,3Tableau 1 Note  3,0 3,8 4,3Tableau 1 Note  3,8 4,9 1,5Tableau 1 Note  1,3 1,9
Appartenance à une minorité visible (%)
Sud-Asiatique 86,2 81,0 90,1 6,3Note E: à utiliser avec prudence 4,1 9,8 6,8Note E: à utiliser avec prudence 3,7 11,9 X X X
Chinois 90,4 85,7 93,7 5,7Note E: à utiliser avec prudence 3,2 10,0 3,7Note E: à utiliser avec prudence 2,0 6,8 X X X
Noir 76,0 69,2 81,6 5,8Note E: à utiliser avec prudence 3,4 9,7 15,5Note E: à utiliser avec prudence 10,8 21,7 X X X
Philippin 74,7 65,2 82,3 8,3Note E: à utiliser avec prudence 4,8 13,9 16,8Note E: à utiliser avec prudence 10,4 26,0 X X X
Latino-Américain 83,8 71,6 91,4 X X X X X X X X X
Arabe 75,5 62,5 85,1 X X X X X X X X X
Asiatique du Sud-Est 82,4 68,9 90,8 X X X X X X X X X
Asiatique occidental 79,3 61,3 90,2 X X X X X X X X X
Coréen 82,5 59,2 93,8 X X X X X X X X X
Japonais 93,7 78,9 98,3 X X X X X X X X X
Autres minorités visibles 92,9 55,7 99,3 X X X X X X X X X
Minorités visibles multiples 97,5Tableau 1 Note  89,7 99,4 X X X X X X X X X
Personne n’étant pas d’une minorité visible (blanche) 93,0Tableau 1 Note  92,3 93,6 2,6Tableau 1 Note  2,2 3,0 2,9Tableau 1 Note  2,5 3,3 1,6Tableau 1 Note  1,3 1,9
Statut d’immigrant (%)
Non immigrant 91,7Tableau 1 Note  90,92 92,38 2,8Tableau 1 Note  2,5 3,3 3,7Tableau 1 Note  3,2 4,3 1,8Tableau 1 Note  1,5 2,1
Immigrant récent (moins de cinq ans) 76,7 68,20 83,55 7,0Note E: à utiliser avec prudence 4,1 11,8 10,6Note E: à utiliser avec prudence 6,5 17,0 X X X
Immigrant de longue date (cinq ans ou plus) 88,5 86,47 90,23 4,6 3,5 5,9 6,2 4,8 7,9 0,8Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 0,4 1,4
Immigrant, autre 86,2 80,04 90,68 3,5Note E: à utiliser avec prudence 1,8 6,8 7,2Note E: à utiliser avec prudence 4,0 12,4 X X X
Type de ménage (%)
Personne seule, vivant seule ou avec d’autres 89,2Tableau 1 Note  88,1 90,3 2,6Tableau 1 Note  2,1 3,2 4,9Tableau 1 Note  4,2 5,7 3,3Tableau 1 Note  2,7 4,1
Couple sans enfants 95,8Tableau 1 Note  94,8 96,5 1,8Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 1,3 2,6 1,7Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 1,3 2,3 Note F: trop peu fiable pour être publié Note F: trop peu fiable pour être publié Note F: trop peu fiable pour être publié
Couple avec enfants 89,6Tableau 1 Note  88,1 91,0 4,4 3,6 5,4 5,1Tableau 1 Note  4,1 6,3 0,9Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 0,6 1,4
Parent seul 72,4 67,3 76,9 8,8 6,6 11,7 10,9Tableau 1 Note  8,5 14,0 7,9Note E: à utiliser avec prudence 4,5 13,4
Autre 89,5 87,4 91,3 3,1Note E: à utiliser avec prudence 2,3 4,3 5,6 4,2 7,5 1,7Note E: à utiliser avec prudence 1,2 2,5
Niveau de scolarité du ménage (%)
Sans diplôme d’études secondaires 85,2Tableau 1 Note  81,9 88,0 3,9Note E: à utiliser avec prudence 2,8 5,5 5,9Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 4,2 8,3 4,9Note E: à utiliser avec prudence 3,2 7,4
Diplôme d’études secondaires 86,1Tableau 1 Note  83,6 88,3 3,7Tableau 1 Note  2,8 4,8 6,4Tableau 1 Note  4,9 8,3 3,8Note E: à utiliser avec prudence 2,4 5,9
Certificat ou diplôme 88,8Tableau 1 Note  87,5 90,0 3,8Tableau 1 Note  3,1 4,5 5,3Tableau 1 Note  4,5 6,3 2,1Tableau 1 Note  1,7 2,7
Baccalauréat ou grade supérieur 93,9Tableau 1 Note  93,0 94,8 2,8 2,2 3,5 2,8 2,2 3,6 0,5Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 0,3 0,8
Manquant 84,2 76,1 89,9 3,9Note E: à utiliser avec prudence 2,3 6,7 9,4Note E: à utiliser avec prudence 4,8 17,5 X X X
Revenu moyen du ménageTableau 1 Note b ($ ± ET) 78 494Tableau 1 Note  ± 1 303 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 51 472 ± 2 338 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 46 399Tableau 1 Note  ± 2 264 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 40 813Tableau 1 Note  ± 3 043 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Principale source de revenu du ménage (%)
Salaires, traitements, travail autonome 90,7Tableau 1 Note  89,7 91,6 3,5Tableau 1 Note  3,1 4,1 4,5Tableau 1 Note  3,8 5,2 1,3Tableau 1 Note  1,0 1,7
Revenu de personne âgée 96,1Tableau 1 Note  95,3 96,8 1,6Note E: à utiliser avec prudence 1,1 2,3 1,8Tableau 1 Note  1,4 2,4 0,5Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 0,3 0,8
Assurance-emploi, indemnisation des accidents du travail 68,8 55,2 79,8 X X X 16,9Note E: à utiliser avec prudence 9,5 28,4 X X X
Assistance sociale 47,7 37,5 58,0 7,3Note E: à utiliser avec prudence 4,6 11,4 17,9Note E: à utiliser avec prudence 11,3 27,2 27,1Note E: à utiliser avec prudence 18,4 38,0
Autre ou nul 79,7 74,5 84,1 7,9Note E: à utiliser avec prudence 5,0 12,2 8,4Note E: à utiliser avec prudence 5,6 12,3 4,0Note E: à utiliser avec prudence 2,6 6,2
Manquant 90,7Tableau 1 Note  88,5 92,6 2,7Note E: à utiliser avec prudence 1,8 4,2 5,1Note E: à utiliser avec prudence 3,7 6,9 1,5Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 0,8 2,7
Mode d’occupation du logement (%)
Propriétaire 94,1Tableau 1 Note  93,4 94,7 2,7Tableau 1 Note  2,3 3,2 2,5Tableau 1 Note  2,1 3,0 0,7Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 0,5 0,9
Locataire 78,5Tableau 1 Note  76,4 80,5 5,3Tableau 1 Note  4,4 6,4 11,0 9,4 12,8 5,2Tableau 1 Note  4,2 6,4
Région de résidence (%)
Provinces de l’Atlantique 88,0 85,7 90,0 4,3Note E: à utiliser avec prudence 3,1 5,8 5,5 4,1 7,3 2,2Note E: à utiliser avec prudence 1,5 3,1
Québec 93,0Tableau 1 Note  91,5 94,2 2,6Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 1,9 3,7 3,4Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 2,5 4,5 1,0Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 0,6 1,6
Ontario 89,7Tableau 1 Note  88,3 90,9 3,8 3,2 4,6 4,4Tableau 1 Note  3,6 5,4 2,1Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 1,5 2,8
Provinces des Prairies 89,3Tableau 1 Note  87,8 90,7 2,9Tableau 1 Note  2,3 3,7 5,8 4,7 7,1 1,9Tableau 1 Note  1,5 2,6
Colombie-Britannique 91,1Tableau 1 Note  89,1 92,8 3,1Note E: à utiliser avec prudence 2,3 4,2 4,4Note E: à utiliser avec prudence 3,1 6,2 1,4Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 0,8 2,2
Urbanité (%)
Centre de population 90,0Tableau 1 Note  89,2 90,8 3,4Tableau 1 Note  3,0 3,9 4,8Tableau 1 Note  4,2 5,4 1,8Tableau 1 Note  1,5 2,2
Région rurale 92,6Tableau 1 Note  91,5 93,6 3,1 2,4 3,9 3,0Tableau 1 Note  2,4 3,8 1,3Tableau 1 Note  Note E: à utiliser avec prudence 0,9 1,9

Le tableau 2 présente la proportion de Canadiens âgés de 15 à 75 ans qui connaissent de l’insécurité alimentaire selon la situation d’emploi au cours de la semaine précédant l’interview. Comparativement à 2017-2018, la prévalence de l’insécurité alimentaire était plus faible de plus de trois points de pourcentage chez ceux qui exerçaient un emploi ou travaillaient pour une entreprise, et chez ceux qui n’avaient pas d’emploi à l’automne 2020. Lorsqu’elle est analysée par groupe, la proportion de Canadiens qui déclarent un état d’insécurité alimentaire au sein du ménage est demeurée inchangée ou a diminué pendant la pandémie. Des diminutions notables ont été observées chez les Canadiens travaillant dans les secteurs du commerce de détail (de 15,3 % en situation d’insécurité alimentaire avant la pandémie à 9,6 % pendant la pandémie), de l’hébergement et des services de restauration (de 19,6 % à 11,9 %) et des autres services (sauf les administrations publiques, de 14,2 % à 8,7 %).


Tableau 2
Pourcentage de Canadiens âgés de 15 à 75 ans qui déclarent avoir connu de l’insécurité alimentaire dans leur ménage, selon la situation d’emploi au cours de la semaine précédente ainsi que le groupe, Canada à l’exclusion des territoires, 2017-2018 et 2020 (septembre à décembre)Tableau 2 Note a
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de Canadiens âgés de 15 à 75 ans qui déclarent avoir connu de l’insécurité alimentaire dans leur ménage 2017-2018, 2020 (septembre à décembre), % et Intervalle de confiance à 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
2017-2018 2020 (septembre à décembre)
% Intervalle de confiance à 95 % % Intervalle de confiance à 95 %
de à de à
Statut d’emploi la semaine précédente
Avait un emploi/travaillait pour une entreprise 11,2 10,7 11,7 7,8Tableau 2 Note  7,0 8,8
Avait un emploi, mais n’a pas travaillé (absent) 10,3 9,0 11,7 11,4Note E: à utiliser avec prudence 8,2 15,6
N’avait pas d’emploi 16,5 15,8 17,3 13,1Tableau 2 Note  11,8 14,6
GroupeTableau 2 Note b
Agriculture et mines 7,0 5,7 8,5 8,0Note E: à utiliser avec prudence 5,1 12,2
Construction 10,7 9,3 12,4 7,5Note E: à utiliser avec prudence 4,4 12,5
Fabrication 11,3 10,0 12,7 9,9Note E: à utiliser avec prudence 6,6 14,4
Commerce de détail 15,3 13,7 16,9 9,6Tableau 2 Note  Note E: à utiliser avec prudence 7,0 13,1
Transport et entreposage 10,7 8,9 12,9 7,7Note E: à utiliser avec prudence 4,4 13,1
Finance et assurances 6,2 4,8 7,9 6,2Note E: à utiliser avec prudence 3,4 11,0
Services immobiliers et services de location et de location à bail 9,0Note E: à utiliser avec prudence 6,5 12,1 13,9Note E: à utiliser avec prudence 7,1 25,6
Services professionnels, scientifiques et techniques 6,7 5,6 8,0 7,5Note E: à utiliser avec prudence 4,7 12,0
Services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d’assainissement 17,0 14,4 20,0 14,5Note E: à utiliser avec prudence 9,1 22,3
Services d’enseignement 8,1 6,9 9,5 5,0Tableau 2 Note  Note E: à utiliser avec prudence 3,2 7,8
Soins de santé et assistance sociale 12,2 11,0 13,5 9,0Tableau 2 Note  6,9 11,6
Arts, spectacles et loisirs 11,8 9,2 15,2 9,5Note E: à utiliser avec prudence 5,6 15,8
Hébergement et services de restauration 19,6 17,3 22,1 11,9Tableau 2 Note  Note E: à utiliser avec prudence 7,3 19,0
Autres services (sauf les administrations publiques) 14,2 11,9 16,8 8,7Tableau 2 Note  Note E: à utiliser avec prudence 5,1 14,4
Administrations publiques 5,7 4,5 7,3 3,4Note E: à utiliser avec prudence 1,9 6,0
Autres (services publics, commerce de gros, industrie de l’information et industrie culturelle) 6,4 5,3 7,7 4,9Note E: à utiliser avec prudence 2,9 8,3

À l’automne 2020, les Canadiens qui avaient travaillé à domicile au cours de la semaine précédente ont déclaré un niveau plus faible d’insécurité alimentaire dans leur ménage (5,3 %; IC à 95 %: de 4,1 % à 6,9 %) par rapport à ceux qui travaillaient à l’extérieur du domicile (9,5 %; IC à 95 %: de 8,3 % à 10,8 %; valeur de p < 0,0001).

Discussion

La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions économiques profondes sur de nombreux ménages canadiens, entraînant des pertes d’emploi et de revenu pour beaucoup. L’insécurité alimentaire est étroitement liée au revenu des ménages et aux difficultés financières et est un déterminant de la santé bien établiNote 1Note 2Note 10Note 11. La présente étude est la première, à la connaissance des auteurs, à estimer la proportion de Canadiens qui déclarent avoir connu de l’insécurité alimentaire au sein de leur ménage pendant la pandémie de COVID-19 à l’aide du questionnaire complet de 18 questions couramment utilisé pour surveiller l’état de sécurité alimentaire des ménages au Canada, et à établir des comparaisons avec les niveaux prépandémiques. Les résultats indiquent qu’au cours des six à neuf mois suivant le début de la pandémie, à l’automne 2020, environ 1 Canadien sur 10 (9,6 %) âgé de 12 ans et plus vivant dans l’une des 10 provinces a déclaré avoir connu de l’insécurité alimentaire dans son ménage au cours des 12 mois précédents. Cette proportion est inférieure à celle d’environ un Canadien sur huit (12,6 %) qui a déclaré une expérience semblable en 2017-2018, la dernière période où des données à l’échelle nationale sur la sécurité alimentaire des ménages ont été recueillies. Les estimations globales étaient également toujours inférieures à l’automne 2020 par rapport à 2017-2018 lorsqu’examinées dans les catégories d’insécurité alimentaire (c.-à-d. marginale, modérée ou grave). Lorsqu’elle est déterminée pour divers groupes sociodémographiques, la proportion de personnes qui déclarent avoir connu de l’insécurité alimentaire au sein de leur ménage est demeurée inchangée ou était inférieure parmi les groupes historiquement vulnérables à l’insécurité alimentaire en raison de contraintes financières.

Six à neuf mois après le début de la pandémie de COVID-19, les niveaux de sécurité alimentaire des ménages s’étaient améliorés par rapport à 2017-2018, à la fois dans l’ensemble et pour plusieurs groupes à risque, notamment les jeunes Canadiens, les Autochtones, les locataires, les personnes vivant dans un ménage avec enfants et celles ayant un faible niveau de scolarité. Peu après le début de la pandémie de COVID-19 et les interruptions de travail qui ont suivi, le gouvernement fédéral a lancé un vaste plan de prestations financières versées aux particuliers et aux entreprises afin d’atténuer les répercussions financières de la criseNote 15, dont la Prestation canadienne d’urgence (PCU), offerte aux personnes qui ont perdu leur emploi ou qui travaillent un nombre réduit d’heures, la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants et la bonification de l’Allocation canadienne pour enfants, afin d’offrir du soutien financier supplémentaire aux familles avec enfants. En juin 2020, par exemple, plus du quart (28,3 %) des Canadiens en âge de travailler ont déclaré avoir reçu une certaine forme d’allocation fédérale depuis le début de la pandémieNote 22. De nouveaux rapports suggèrent que les prestations pandémiques ont atténué l’incidence des pertes d’emploi et de revenu pour de nombreux ménages canadiens, en particulier les ménages à revenu moyen et faible, et compenseront probablement une hausse potentielle du nombre de ménages canadiens touchant un faible revenu en raison de la pandémieNote 23Note 24Note 25. Cela est conforme aux conclusions de la présente étude, étant donné que l’insécurité alimentaire est étroitement liée aux difficultés financières. De plus, de nombreux ménages ont réduit leurs dépenses de consommation globales en raison de l’arrêt et du ralentissement économiques pendant la pandémieNote 23Note 26. Cette hausse du revenu disponible a peut-être servi de tampon supplémentaire contre l’insécurité alimentaire pour certains ménages.

Les tendances en matière d’insécurité alimentaire illustrées dans la présente étude concordent largement avec les données probantes provenant d’autres territoires. Aux États-Unis, les données nationales indiquent que la prévalence globale de l’insécurité alimentaire des ménages (classée comme une sécurité alimentaire faible ou très faible) en 2020 est demeurée inchangée par rapport au taux de 10,5 % des ménages en 2019Note 27. Également aux États-Unis, l’élargissement des prestations de chômage a été associé longitudinalement à des réductions significatives de l’insécurité alimentaire d’avril à novembre 2020 pour les personnes à faible revenu qui ont perdu leur emploi en raison de la pandémieNote 28. Les ménages à faible revenu avec enfants en Californie ont également déclaré une diminution du niveau de sécurité alimentaire très faible, passant de 19 % en 2019 à 14 % un à quatre mois après le début de l’arrêt économique entraîné par la COVID-19Note 29. Les auteurs ont postulé que l’offre rapide de prestations fédérales et d’État aux familles financièrement vulnérables explique vraisemblablement les résultats.

À la connaissance des auteurs, une analyse d’une cohorte québécoise constitue la seule étude canadienne antérieure à utiliser le module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages de 18 éléments pour estimer tout changement dans les niveaux d’insécurité alimentaire des ménages pendant la pandémieNote 30. Cette étude a documenté une légère réduction du pourcentage de participants qui ont déclaré une insécurité alimentaire modérée à grave pendant les premiers mois de fermeture. Toutefois, l’échantillon affichait des taux de référence d’insécurité alimentaire des ménages très faibles (3,8 %), remettant en question la généralisabilité des constatations aux groupes vulnérables. De plus, bien que les données sur l’utilisation des banques alimentaires au Canada en 2020 aient documenté une hausse de la demande au cours des premières semaines de la pandémie, au moins la moitié des banques alimentaires ont déclaré une diminution de l’utilisation au cours des mois suivantsNote 31. Il convient de souligner qu’étant donné que seulement une faible proportion des ménages en situation d’insécurité alimentaire fréquentent les banques alimentaires et d’autres types d’organismes de bienfaisance dans le domaine de l’alimentation, souvent en dernier ressortNote 7Note 32, le recours à des programmes alimentaires caritatifs ne constitue pas un indicateur fiable de l’ampleur de l’insécurité alimentaire au Canada.

Bien que cette étude ait noté une certaine amélioration des niveaux de sécurité alimentaire des ménages pour plusieurs groupes sociodémographiques, elle a néanmoins documenté qu’une proportion significative de Canadiens, soit environ 1 sur 10, ou plus de 3 millions de personnes, vivait dans un ménage présentant un certain niveau d’insécurité alimentaire à l’automne 2020. Parmi ceux-ci, près de 2 millions ont déclaré une insécurité alimentaire modérée ou grave, qui est liée à des conséquences graves pour la santé, à une augmentation du recours aux soins de santé et des coûts connexes, ainsi qu’à la mortalité prématuréeNote 5Note 8Note 33. Tant avant que pendant la pandémie, la principale source de revenu des ménages a servi comme indicateur clé de privation alimentaire. La proportion de personnes déclarant une insécurité alimentaire modérée ou grave dans leur ménage était la plus élevée, à plus de 40 %, parmi celles dont la principale source de revenu au cours de l’année précédente était l’assistance sociale, suivies de celles qui dépendaient de l’assurance-emploi, sans changement significatif pendant la pandémie. Ce constat souligne le défi persistant de l’insécurité alimentaire des ménages chez les personnes en âge de travailler à l’extérieur de la population activeNote 12Note 34. Bon nombre de ces personnes n’auraient pas été admissibles aux prestations liées à la pandémie qui nécessitaient la participation récente au marché du travail, comme la PCU.

L’insécurité alimentaire des ménages est également demeurée élevée pour plusieurs autres groupes à risque élevé, y compris les immigrants récents et les personnes appartenant à certains groupes désignés comme minorités visibles. Les Canadiens noirs, les autres groupes de minorités visibles et les immigrants récents ont fait face à des situations plus difficiles sur le marché du travail pendant la pandémie, y compris des taux de chômage et de faible revenu plus élevés que les minorités non visibles et les résidents de longue dateNote 24Note 35Note 36Note 37. Les Canadiens appartenant à certaines minorités visibles et les immigrants récents étaient également plus susceptibles de vivre avec un faible revenu avant la pandémie et de s’inquiéter de leur capacité à répondre à leurs besoins financiers de base pendant la pandémieNote 25Note 38. Ces conditions rendent ces groupes très vulnérables à l’insécurité alimentaire.

Forces et limites

Cette étude est renforcée par de grands échantillons de la population représentatifs des 10 provinces canadiennes, l’utilisation d’une échelle validée de 18 questions pour évaluer plusieurs catégories d’insécurité alimentaire des ménages et l’examen d’un éventail de caractéristiques sociodémographiques.

Plusieurs limites méritent d’être mentionnées. Cette étude a évalué l’état de sécurité alimentaire au cours des 12 mois précédents; pour le cycle de l’automne  2020, l’état de sécurité alimentaire chevauche donc la période prépandémique. De plus, comme les données des territoires n’étaient pas disponibles pour le cycle de l’automne 2020 de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC), les estimations ne peuvent pas être considérées comme représentatives à l’échelle nationale.

Comme l’ESCC est une enquête transversale, il n’a pas été possible d’évaluer l’évolution de l’état de sécurité alimentaire des ménages ou ses déterminants au fil du temps. De plus, l’ESCC recueille des données limitées sur la situation d’emploi ou financière actuelle des répondants. Dans le cadre du cycle de l’automne  2020 de l’ESCC, aucune donnée n’a été recueillie sur les changements survenus dans la situation d’emploi ou financière des répondants depuis la pandémie, ni sur l’obtention de soutien financier lié à la pandémie. Néanmoins, on pouvait examiner des différences de l’état de sécurité alimentaire selon l’activité sur le marché du travail au cours de la semaine précédant l’enquête pour les répondants âgés de 15 à 75 ans. Les résultats reflétaient l’analyse principale et n’ont révélé aucun changement ni diminution, comparativement à 2017-2018, de la proportion de Canadiens déclarant avoir connu de l’insécurité alimentaire dans leur ménage en fonction de leur situation d’emploi et de leur principal secteur d’emploi. Fait intéressant, des baisses notables de l’insécurité alimentaire des ménages ont été observées chez les travailleurs de certains des secteurs les plus durement touchés par l’arrêt de l’économie en 2020, dont l’hébergement et les services de restauration, les autres services (sauf les administrations publiques) et le commerce de détail. Ces travailleurs de ces industries étaient également parmi les personnes les plus susceptibles de recevoir des versements de la PCU en 2020Note 39. De futures études pourraient établir un lien entre l’ESCC et d’autres sources de données, comme les données financières, afin d’examiner la façon dont l’évolution de la situation financière ou d’emploi des ménages ainsi que la façon dont les divers programmes et prestations d’aide financière ont influencé le risque d’insécurité alimentaire des ménages parmi différents groupes de population.

Bien que toutes les données de cette étude proviennent de l’ESCC, le cycle de l’automne 2020 comportait certaines différences. Vraisemblablement en raison des limites de la collecte des données d’enquête pendant une pandémie et du recours uniquement aux interviews téléphoniques, le taux de réponse global était faible, s’établissant à 24,6 %Note 20. Comme pour tous les cycles de l’ESCC précédents, pour celui de septembre à décembre 2020, les facteurs de pondération d’enquête ont été adaptés afin de réduire au minimum tout biais potentiel découlant de la non-réponse. Les ajustements pour la non-réponse et le calage à l’aide de l’information auxiliaire disponible ont été appliqués et se reflètent dans les facteurs de pondération d’enquête fournis avec l’ensemble de données. Des validations exhaustives des estimations d’enquête ont également été effectuées et examinées du point de vue de l’analyse du biaisNote 20. Malgré ces ajustements rigoureux, le niveau plus élevé de non-réponse augmente le risque de biais résiduel. Les estimations tirées du cycle de septembre à décembre 2020 de l’ESCC doivent donc être interprétées avec prudence, en particulier pour les estimations pour les petits sous-groupes et pour les comparaisons avec les cycles précédents.

Conclusions

Cette étude documente une proportion généralement plus faible de Canadiens qui déclarent l'expérience d’insécurité alimentaire dans leur ménage au sein de l’ensemble de la population et parmi un certain nombre de groupes vulnérables lors de la deuxième vague  de la pandémie de COVID-19, comparativement à la période prépandémique de 2017-2018. Néanmoins, la prévalence est demeurée élevée à l’automne 2020, environ 1 Canadien sur 10 âgé de 12 ans et plus ayant déclaré un certain niveau d’insécurité alimentaire dans son ménage au cours des 12 mois précédents. Les faibles revenus et les difficultés financières sont étroitement liés à l’insécurité alimentaire. De nouvelles données probantes suggèrent que les prestations financières d’urgence offertes par les gouvernements ont probablement compensé une hausse potentielle du nombre de ménages ayant un faible revenu en 2020 en raison de la pandémie. Toutefois, la nature temporaire des prestations, ainsi qu'une augmentation notable du coût de la vie en 2021, y compris le coût de la nourritureNote 40, pourraient avoir une incidence sur la situation financière de nombreux ménages canadiens et, par conséquent, sur leur risque d’insécurité alimentaire. Ainsi, la surveillance continue de l’insécurité alimentaire des ménages au Canada pendant la pandémie et au-delà est justifiée pour éclairer la conception de programmes et de politiques afin d’atténuer cet important problème de santé publique et ses répercussions négatives sur la santé et le bien-être.

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