StatCan et la COVID-19 : Des données aux connaissances, pour bâtir un Canada meilleurL'insécurité alimentaire pendant la pandémie COVID-19, mai 2020
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Près d’un Canadien sur sept déclare vivre une situation d’insécurité alimentaire
La pandémie de COVID-19 a eu d’importantes répercussions sur la stabilité financière des Canadiens, entraînant de lourdes pertes d’emplois et une réduction des heures de travail. Les experts en insécurité alimentaire estiment que les répercussions financières de cette pandémie pourraient se traduire par une augmentation du nombre de Canadiens en situation d’insécurité alimentaire.
Durant la semaine allant du 4 au 10 mai, Statistique Canada a recueilli les données de la deuxième enquête par panel en ligne de la nouvelle Série d’enquêtes sur les perspectives canadiennes. Le questionnaire de cette enquête renfermait une série de questions visant à déterminer les niveaux d’insécurité alimentaire qu’éprouvent les Canadiens.
Près d’un Canadien sur sept (14,6 %) a indiqué vivre dans un ménage qui avait connu de l’insécurité alimentaire au cours des 30 derniers jours. Ce chiffre s’appuie sur une échelle de six expériences en matière de nourriture allant du fait d’avoir mangé toute la nourriture avant d’avoir l’argent pour en racheter à celui d’avoir faim parce qu’il n’y avait pas assez d’argent pour la nourriture. La plupart des Canadiens n’ont déclaré qu’une seule expérience négative, mais 2,0 % ont en ont déclaré cinq ou six, leur situation en matière d’insécurité alimentaire étant ainsi la plus grave.
Des études menées aux États-Unis, où les questionnaires pour la période de 30 jours et celle de 12 mois ont été utilisés, montrent que l’on a tendance à obtenir un taux d’insécurité alimentaire plus bas lorsqu’on utilise la période de 30 jours. De plus, une évaluation de l’échantillon de l’enquête par panel en ligne révèle que celle-ci sous-représente certaines populations connues pour être vulnérables à l’insécurité alimentaire (p. ex. les personnes divorcées, veuves ou séparées, les locataires et les personnes qui exercent les types de professions dans les industries où le travail à domicile est moins possible). Compte-tenu de ces deux facteurs, l’estimation provenant du panel en ligne constitue probablement une estimation conservatrice de l’insécurité alimentaire au Canada au moment où la collecte a été effectuée.
Il est intéressant de comparer les résultats du panel en ligne et celles de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2017-2018 qui incluait un module sur la sécurité alimentaire plus précis comportant 18 questions. Bien que l’ESCC ait fait référence aux expériences au cours des 12 derniers mois, en considérant les six questions communes à l’ESCC et au panel en ligne, on observe que l’insécurité alimentaire est significativement plus élevée pendant la COVID-19 en comparaison avec les résultats de l’ESCC de 2017-2018 avec des taux respectifs de 14,6 % et 10,5 %.
Les Canadiens vivant dans un ménage avec enfants étaient plus susceptibles d’être en situation d’insécurité alimentaire
Les résultats de l’enquête par panel en ligne montrent que les Canadiens vivant dans un ménage comptant des enfants (19,2 %) ont fait état d’un taux d’insécurité alimentaire plus élevé que ceux vivant sans enfants (12,2 %). En particulier, lorsqu’on les compare aux ménages sans enfants, les Canadiens vivant dans un ménage avec enfants étaient plus susceptibles de craindre de manquer de nourriture avant d’avoir de l’argent pour en racheter et de ne pas avoir les moyens de manger des repas équilibrés (tableau 1).
Expérience vécue au cours des 30 derniers jours en matière d’insécurité alimentaire | Enfants dans le ménage | Sans enfants dans le ménage |
---|---|---|
pourcentage | ||
Nourriture toute mangée et pas d’argent pour en racheter, parfois ou souvent | 11,7Note * | 7,3 |
Pas les moyens de manger des repas équilibrés, parfois ou souvent | 13,0Note * | 8,8 |
Adultes dans le ménage sauté des repas ou réduit leur portion | 11,7Note E: à utiliser avec prudence | 8,1Note E: à utiliser avec prudence |
Adultes dans le ménage sauté des repas ou réduit leur portion, 3 jours ou plus | 3,5Note E: à utiliser avec prudence | 2,6Note E: à utiliser avec prudence |
Lui-même mangé moins parce que pas assez d’argent pour acheter de la nourriture | 3,2Note * Note E: à utiliser avec prudence | 2,2Note E: à utiliser avec prudence |
Lui-même eu faim sans pouvoir manger parce que pas les moyens d’avoir assez de nourriture | 9,1Note E: à utiliser avec prudence | 4,6Note E: à utiliser avec prudence |
E à utiliser avec prudence
La situation d’avoir des enfants dans le ménage correspond à celle qu’avait le répondant lorsqu’il faisait partie du groupe de renouvellement de l’échantillon de l’Enquête sur la population active d’avril à juillet 2019. Source : Deuxième enquête de la Série d’enquêtes sur les perspectives canadiennes (mai 2020) |
Les Canadiens qui étaient absents du travail en raison de la COVID-19 étaient près de trois fois plus susceptibles d’être en situation d’insécurité alimentaire que ceux qui travaillaient
Les Canadiens qui occupaient un emploi durant la semaine allant du 26 avril au 2 mai, mais qui étaient absents du travail en raison de la fermeture d’une entreprise, d’une mise à pied ou de circonstances personnelles attribuables à la COVID-19, étaient plus susceptibles d’être en situation d’insécurité alimentaire (28,4 %) que ceux qui travaillaient (10,7 %). Le taux d’insécurité alimentaire des personnes sans se situait entre ces deux taux durant la semaine de référence (16,8 %).
La pandémie continue d'avoir des répercussions importantes sur la santé, les finances et les activités sociales de nombreux Canadiens. Elle entraînera probablement des changements à long terme sur les plans économique et social, et les répercussions seront différentes parmi les divers groupes de Canadiens. Statistique Canada continuera de surveiller les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les Canadiens.
Méthodologie
Pour obtenir des renseignements actuels sur la façon dont les Canadiens réagissent à la crise de la COVID-19, Statistique Canada a élaboré une nouvelle enquête par panel en ligne : la Série d’enquêtes sur les perspectives canadiennes (SEPC). Du 4 au 10 mai 2020, 4 600 répondants des 10 provinces ont participé à la SEPC. Puisque la SEPC vise un sous-échantillon de l’échantillon de l’Enquête sur la population active (EPA), la variable indiquant la présence d’enfants dans un ménage provient des données de l’EPA. Toutes les différences présentées dans ce communiqué entre les sous-groupes de population sont significatives au niveau de 5 % (p<0,05). Des poids bootstrap ont été utilisés pour les tests de signification.
Note
En raison de la taille de l'échantillon de ce panel Web, une estimation de l'insécurité alimentaire par ceux qui ont présenté une demande de prestation canadienne d'urgence selon le statut d’emploi n'a pas pu être évaluée.
Les données sur la sécurité alimentaire provenant de l’enquête par panel en ligne utilisent une version abrégée (6 questions) du module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages (MESAM), un questionnaire de 18 questions qui sert à mesurer la sécurité alimentaire des ménages au Canada depuis 2005. Le questionnaire abrégé comporte des questions sur les expériences vécues au cours des 30 derniers jours en matière d’insécurité alimentaire, tandis que le MESAM complet de l’ESCC pose des questions sur de telles situations vécues au cours des 12 derniers mois. L’ESCC recueille des données auprès d’un échantillon de 130 000 Canadiens tous les deux ans, et la collecte la plus récente de données dans le cadre du MESAM a eu lieu en 2017-2018. L’échantillon plus vaste permet à l’ESCC d’obtenir des données plus détaillées sur les populations plus vulnérables à l’insécurité alimentaire. Les résultats les plus récents sont présentés dans le feuillet d’information sur la santé « L’insécurité alimentaire des ménages, 2017-2018 ».
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