Enquête sur la population active, juin 2020
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Diffusion : 2020-07-10
Contexte : Les restrictions liées à la COVID-19 sont graduellement assouplies
Les résultats de l'Enquête sur la population active (EPA) de juin rendent compte des conditions du marché du travail durant la semaine allant du 14 au 20 juin. À ce moment-là, les restrictions de santé publique avaient été considérablement assouplies dans la plupart des régions du pays. Des restrictions plus sévères sont demeurées en vigueur dans une grande partie du sud-ouest de l'Ontario, y compris à Toronto. Alors que les entreprises et les lieux de travail ont continué à rouvrir partout au pays, la distanciation physique et les autres exigences sont demeurées en vigueur. Parallèlement, les grands rassemblements ont continué d'être limités.
L'assouplissement graduel des restrictions et la relance de l'économie ont continué à présenter à la fois des possibilités et des défis pour les employeurs et les travailleurs. Les employeurs ont continué d'adapter les lieux de travail pour préserver la santé et la sécurité des travailleurs, des clients et du public. Certains travailleurs sont retournés travailler chez un ancien employeur, tandis que d'autres ont cherché un nouvel emploi. Pour beaucoup de Canadiens, l'adaptation aux nouvelles façons de travailler a nécessité la prise de nouvelles dispositions en rapport avec la garde d'enfants.
Des améliorations sont continuellement apportées à l'enquête pour mesurer le marché du travail pendant cette période sans précédent
Les améliorations qui ont été apportées précédemment à l'enquête ont continué d'être appliquées en juin, y compris les questions supplémentaires portant sur le travail à domicile, la difficulté de répondre aux besoins financiers et la réception d'une aide financière fédérale liée à la COVID-19. De nouvelles questions ont également été ajoutées pour établir la mesure dans laquelle les risques pour la santé associés à la COVID-19 sont atténués au moyen de mesures d'adaptation des lieux de travail et de mesures de protection.
La présente diffusion poursuit la pratique des derniers mois qui consiste à intégrer les concepts uniformisés à l'échelle internationale concernant l'emploi et le chômage à des indicateurs supplémentaires pour aider à saisir toute la portée des perturbations du marché du travail.
Les données de l'EPA sont fondées sur un échantillon de plus de 50 000 ménages chaque mois. En juin, Statistique Canada a continué de protéger la santé et la sécurité des Canadiens en ajustant les processus servant à réaliser ces interviews. Nous sommes profondément reconnaissants de la participation à l'enquête d'un grand nombre de Canadiens. Leur collaboration soutenue nous permet de continuer à dresser un portrait actuel et précis du marché du travail canadien et de la performance économique du Canada.
La reprise de l'emploi se poursuit alors que la relance de l'économie continue
De février à avril, 5,5 millions de travailleurs canadiens ont été touchés par la crise économique provoquée par la COVID-19. Ce nombre comprend une baisse de l'emploi de 3,0 millions ainsi qu'une augmentation de 2,5 millions des absences du travail associées à la COVID-19.
Au cours de la semaine allant du 14 au 20 juin, le nombre de travailleurs touchés par la crise économique liée à la COVID-19 s'est élevé à 3,1 millions, en baisse de 43 % depuis avril.
À la suite de la reprise initiale de 290 000 observée en mai, l'emploi s'est accru de près d'un million en juin (+953 000; +5,8 %), et les hausses ont été réparties entre le travail à temps plein (+488 000 ou +3,5 %) et le travail à temps partiel (+465 000 ou +17,9 %). Par suite de ces deux hausses consécutives, le niveau de l'emploi en juin était de 1,8 million (-9,2 %) en deçà du niveau observé en février.
Le nombre de Canadiens qui étaient en emploi mais qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles pour des raisons probablement liées à la COVID-19 a diminué de 823 000 en juin. Combinées avec les baisses enregistrées en mai, les absences du travail se sont situées à 1,4 million au-dessus des niveaux observés avant la COVID-19.
La reprise initiale de l'emploi est plus prononcée qu'elle ne l'a été lors des ralentissements économiques antérieurs
Les pertes d'emplois attribuables à la crise économique liée à la COVID-19 ont été sans précédent pour ce qui est de leur cadence et de leur ampleur. En seulement deux mois, l'emploi a reculé à un niveau 15,7 % inférieur au niveau observé en février, avant la COVID-19. À titre de comparaison, la récession de 1981-1982 a entraîné une baisse totale de l'emploi de 5,4 % (-612 000) au cours d'une période d'environ 17 mois.
Par suite de l'assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 en mai et en juin, la reprise initiale de l'emploi — qui s'est rapproché de 9,2 % des niveaux observés avant la COVID-19 — a été plus marquée que lors des ralentissements économiques précédents, lorsqu'il avait fallu entre deux et cinq ans pour voir l'emploi se rapprocher de ses niveaux d'avant-récession.
Dans tous les groupes d'âge, les hommes se rapprochent davantage que les femmes des niveaux d'emploi observés avant la crise économique
En juin, l'emploi a progressé un peu plus rapidement chez les femmes (+6,1 % ou +467 000) que chez les hommes (+5,5 % ou +487 000). Toutefois, sur une base cumulative, après avoir tenu compte des hausses enregistrées en mai, l'emploi chez les hommes avait atteint 92,3 % de son niveau de février, par rapport à 89,2 % chez les femmes. Dans chacun des trois principaux groupes d'âge (les jeunes âgés de 15 à 24 ans, les travailleurs du principal groupe d'âge actif âgés de 25 à 54 ans et les personnes de 55 ans et plus), la reprise à la suite des pertes d'emploi liées à la COVID-19 est plus avancée chez les hommes que chez les femmes.
Le taux de chômage baisse en juin après avoir atteint un niveau record en mai
Le taux de chômage s'est établi à 12,3 % en juin, ce qui représente une baisse de 1,4 point de pourcentage par rapport au sommet inégalé de 13,7 % observé en mai. Même s'il s'agit de la plus forte baisse mensuelle jamais enregistrée, le taux de chômage demeure beaucoup plus élevé qu'en février, au moment où il s'est établi à 5,6 %.
Bien que le taux de chômage ait diminué chez tous les principaux groupes démographiques en juin, il est demeuré légèrement plus élevé chez les femmes (12,7 %) que chez les hommes (12,1 %).
Les mises à pied temporaires diminuent alors que l'emploi augmente
Environ 2,5 millions de Canadiens étaient au chômage en juin. Il s'agit d'une baisse de 167 000 (-6,4 %) par rapport à mai, mais d'un niveau plus de deux fois supérieur au niveau de février (1,1 million).
Les chômeurs comprennent trois grandes catégories : les personnes mises à pied temporairement qui s'attendent à retourner à leur ancien emploi au cours des six prochains mois, les personnes qui ne s'attendent pas à retourner à leur ancien emploi et qui cherchent du travail, et les personnes qui ont une entente confirmant qu'elles commencent un nouvel emploi au cours des quatre prochaines semaines.
En général, relativement peu de chômeurs sont mis à pied temporairement et la grande majorité sont des personnes qui cherchent du travail. Le choc sur le marché du travail provoqué par la crise économique liée à la COVID-19 a entraîné une perturbation soudaine de cette tendance. En avril, la moitié des chômeurs (49,6 %) avaient été mis à pied temporairement.
À mesure que les restrictions liées à la COVID-19 sont assouplies et que l'activité économique redémarre, le nombre de personnes mises à pied temporairement devrait diminuer lorsque les gens retourneront à leur ancien emploi ou, soit par choix soit par nécessité, commenceront à chercher un nouvel emploi. Après être demeuré stable en mai, le nombre de personnes mises à pied temporairement a reculé de 29,1 % (-347 000) en juin, en raison principalement de la baisse observée chez les travailleurs du principal groupe d'âge actif âgés de 25 à 54 ans. À la suite de cette diminution, un tiers des chômeurs (34,4 % ou 844 000) étaient en mise à pied temporaire, alors que les deux tiers (65,6 % ou 1,6 million) étaient à la recherche d'un emploi en juin.
Le nombre de personnes à la recherche d'un emploi s'accroît alors que davantage de Canadiens réintègrent le marché du travail
La crise économique provoquée par la COVID-19 a entraîné une forte hausse du nombre de personnes qui voulaient travailler mais qui ne correspondaient pas à la définition de « chômeurs » parce qu'elles n'ont pas cherché du travail, sans doute parce qu'elles ne croyaient guère en leur chance de se trouver un nouvel emploi.
En mai, alors que l'assouplissement initial des restrictions liées à la COVID-19 commençait, le nombre de personnes voulant travailler mais n'ayant pas cherché d'emploi a commencé à diminuer. Cette baisse a été accompagnée par une hausse du nombre de personnes qui ont cherché activement du travail. Ces tendances se sont poursuivies en juin; une hausse a été enregistrée parmi les personnes à la recherche d'un emploi (+180 000 ou +12,6 %), principalement des jeunes, et une baisse a été observée parmi les personnes qui voulaient travailler mais qui n'ont pas cherché d'emploi (-448 000 ou -32,1 %).
Si les personnes voulant travailler mais qui n'ayant pas cherché d'emploi avaient été comptées parmi les chômeurs en juin, le taux de chômage ajusté se serait établi à 16,3 %, en baisse de 3,3 points de pourcentage par rapport au taux ajusté de mai.
Le taux d'activité augmente et des différences marquées sont observées entre les hommes et les femmes
De février à avril, le nombre de personnes actives sur le marché du travail, c'est-à-dire qui occupaient un emploi ou qui étaient en chômage, a reculé de 1,7 million. Cette baisse est principalement attribuable à une hausse du nombre de personnes qui voulaient travailler, mais qui n'ont pas cherché activement un emploi, ainsi qu'à une hausse du nombre de personnes qui ne voulaient pas d'emploi, y compris celles qui avaient assumé d'autres responsabilités en raison de la crise économique liée à la COVID-19.
En juin, à mesure que les restrictions liées à la COVID-19 ont été assouplies, le nombre de personnes au sein de la population active a augmenté de 786 000 (+4,1 %). Cela a fait suite à la hausse de 491 000 (+2,6 %) enregistrée en mai et a ramené la population active totale à 443 000 de son niveau observé en février, avant la COVID-19. Le taux d'activité, c'est-à-dire la population active en pourcentage de la population totale en âge de travailler, a augmenté de 2,4 points de pourcentage pour atteindre 63,8 % en juin, comparativement à 65,5 % en février.
La progression du taux d'activité vers les niveaux d'avant la COVID-19 n'a pas été la même pour les hommes et les femmes. Le taux d'activité des hommes du principal groupe d'âge actif a augmenté de 2,7 points de pourcentage pour atteindre 90,3 % en juin, ce qui est 0,8 point de pourcentage au-dessous du niveau enregistré en février. Chez les femmes du principal groupe d'âge actif, le taux d'activité a augmenté de 2,5 points de pourcentage pour s'élever à 82,0 %, ce qui est 1,4 point de pourcentage plus bas que le niveau observé en février.
La sous-utilisation de la main-d'œuvre en baisse en juin
La sous-utilisation de la main-d'œuvre survient lorsque des personnes qui pourraient potentiellement travailler ne travaillent pas ou lorsque des personnes pourraient travailler plus d'heures qu'elles ne le font. Le « taux de sous-utilisation de la main-d'œuvre » combine les chômeurs, les personnes inactives qui veulent travailler mais qui ne cherchent pas de travail, et les personnes en emploi qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles. Alors que l'économie poursuivait sa reprise en juin, la sous-utilisation de la main-d'œuvre a diminué.
En juin, un peu plus du quart (26,9 %) de la population active potentielle a été pleinement ou partiellement sous-utilisée, ce qui représente une baisse prononcée par rapport au tiers enregistré en mai (34,3 %), mais demeure considérablement plus élevé que les niveaux observés avant la pandémie.
En juin, la plus forte diminution du taux a été enregistrée chez les jeunes (en baisse de 11,3 points de pourcentage pour s'établir à 40,5 %), suivis des personnes du principal groupe d'âge actif (en baisse de 7,2 points de pourcentage pour se fixer à 23,6 %) et des personnes âgées de 55 ans et plus (en baisse de 6,4 points de pourcentage pour s'établir à 27,6 %).
Bien que le taux de sous-utilisation de la main-d'œuvre ait été semblable pour les hommes et les femmes avant le début de la pandémie de COVID-19, il est plus élevé chez les femmes depuis février. En juin, le taux s'est établi à 28,3 % pour les femmes et à 25,5 % pour les hommes.
L'emploi augmente dans toutes les provinces
Au cours de la semaine de référence de l'EPA allant du 14 au 20 juin, toutes les provinces avaient considérablement assoupli les restrictions liées à la COVID-19. Pour la plupart des provinces, cela s'inscrivait dans un processus amorcé au début de mai. Pour d'autres, y compris l'Ontario, l'assouplissement des restrictions a commencé après la semaine de référence de l'EPA de mai.
Cet assouplissement continu des restrictions a été observé dans les marchés du travail provinciaux. En juin, toutes les provinces ont enregistré une hausse de l'emploi et une baisse des absences associées à la COVID-19.
En Ontario, où l'assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 a commencé à la fin de mai et a été élargi le 12 juin, l'emploi a augmenté de 378 000 (+5,9 %) en juin. Il s'agit de la première hausse depuis le début de la crise économique liée à la COVID-19. La proportion des personnes en emploi qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures de travail habituelles a diminué de 6,5 points de pourcentage pour se situer à 14,1 % en Ontario. Le taux de chômage a diminué de 1,4 point de pourcentage pour s'établir à 12,2 %, le nombre de personnes mises à pied temporairement ayant reculé.
Dans la région métropolitaine de recensement de Toronto, où l'assouplissement de certaines restrictions liées à la COVID-19 a été reporté au 24 juin, le taux de reprise a été légèrement inférieur à celui de la province en juin. Le niveau d'emploi à Toronto a atteint 89,6 % du niveau observé en février, comparativement à 94,5 % pour le reste de la province (données non désaisonnalisées).
Le Québec a enregistré une hausse d'emploi de 248 000 (+6,5 %) en juin. Cette hausse s'ajoute à l'augmentation semblable (+231 000) observée en mai, rapprochant l'emploi à 92,2 % de son niveau observé en février. Parallèlement, le nombre de personnes en chômage dans la province a reculé pour un deuxième mois consécutif en juin (-119 000), ce qui a entraîné une baisse de 3,0 points de pourcentage du taux de chômage, lequel est passé à 10,7 %. Le recul du chômage au Québec est entièrement attribuable à la baisse du nombre de personnes mises à pied temporairement.
Le nombre de personnes en emploi en Colombie-Britannique s'est accru de 118 000 (+5,4 %) en juin, après avoir augmenté de 43 000 en mai. La proportion de personnes en emploi qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures de travail habituelles a diminué de 2,9 points de pourcentage pour se situer à 14,6 %. Le nombre de chômeurs observé dans la province a peu varié en juin, et le taux de chômage a légèrement diminué (-0,4 point de pourcentage) pour s'établir à 13,0 %.
Dans les provinces de l'Ouest, l'emploi en Saskatchewan a augmenté (+30 000) pour la première fois depuis le début de la crise économique liée à la COVID-19, et il a enregistré une hausse pour un deuxième mois consécutif en Alberta (+92 000) et au Manitoba (+29 000).
Au Nouveau-Brunswick, la première province à avoir assoupli les restrictions liées à la COVID-19, l'emploi a progressé de 22 000 en juin. Cette hausse, combinée avec les augmentations enregistrées en mai, a permis à l'emploi dans la province d'atteindre 97,1 % de son niveau observé en février avant la COVID-19. Il s'agit de la reprise de l'emploi la plus complète à ce jour parmi toutes provinces.
L'emploi a augmenté pour un deuxième mois consécutif en Nouvelle-Écosse (+29 000), à Terre-Neuve-et-Labrador (+6 000) et à l'Île-du-Prince-Édouard (+1 700).
Au deuxième trimestre de 2020, le nombre de personnes en emploi au Yukon a reculé d'environ 1 200 personnes, comparativement au premier trimestre de l'année. Au cours de la même période, l'emploi en pourcentage de la population âgée de 15 ans et plus a baissé de 4,4 points de pourcentage pour s'établir à 65,6 %. Le taux de chômage a augmenté pour passer de 3,2 % au premier trimestre de 2020 à 6,2 % au deuxième trimestre de 2020.
Comparativement au premier trimestre de l'année, l'emploi dans les Territoires du Nord-Ouest a diminué d'environ 1 300 personnes au trimestre se terminant en juin. Le taux de chômage a peu varié, s'établissant à 9,6 % en raison d'une diminution du nombre de personnes actives sur le marché du travail.
Au deuxième trimestre de 2020, le nombre de personnes en emploi au Nunavut a reculé de 2 100 par rapport au premier trimestre. Au cours de la même période, le taux d'activité a aussi diminué, et le taux de chômage a peu varié, se fixant à 15,3 % à la suite d'une baisse du nombre de personnes actives.
L'emploi progresse dans l'ensemble des secteurs alors que davantage de Canadiens travaillent à un endroit autre que leur domicile
Les mesures d'adaptation des lieux de travail vont maintenant au-delà du télétravail
D'un secteur à l'autre, la proportion d'emplois nécessitant de travailler en proximité physique avec d'autres varie grandement. Dans certains secteurs de l'économie, comme dans les administrations publiques ainsi que dans la finance, les assurances, les services immobiliers et de location, relativement peu d'emplois requièrent de travailler en proximité physique avec d'autres, comme les collègues, les clients ou le public. Dans certaines industries, comme le commerce de détail et les services d'hébergement et de restauration, une proportion élevée d'emplois requiert cette proximité physique et présente un risque de transmission de la COVID-19.
Au cours de la semaine allant du 12 au 18 avril, 3,3 millions de Canadiens s'étaient adaptés aux restrictions en matière de santé publique en faisant de leur domicile leur lieu de travail habituel.
Dans les industries où une proportion relativement faible d'emplois requiert de travailler en proximité physique avec d'autres et où les tâches peuvent être exécutées à distance, le travail à domicile a représenté un élément crucial de l'adaptation initiale à la crise économique liée à la COVID-19 et a joué un rôle essentiel dans l'atténuation des pertes d'emploi.
Dans les industries où une proportion d'emplois élevée nécessite de travailler en proximité physique avec d'autres, le travail à domicile a été moins fréquent et les pertes d'emploi ont été prononcées. En avril, par exemple, l'emploi dans les services d'hébergement et de restauration a diminué pour passer à 50 % du niveau observé en février avant la COVID-19.
Alors que l'assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 se poursuit, la capacité de rétablir la confiance des travailleurs et des consommateurs en atténuant les risques pour la santé associés à la COVID-19 sera déterminante pour le redressement du marché du travail. Des données récentes de la Série d'enquêtes sur les perspectives canadiennes, par exemple, indiquent que près de 4 Canadiens sur 10 travaillant à domicile pendant la semaine du 9 juin, ou ayant été absents du travail, ne se sentaient pas en sécurité de retourner à leur lieu de travail habituel.
Les nouvelles données de l'Enquête sur la population active permettent d'en savoir davantage sur la mesure dans laquelle les employeurs ont commencé à répondre à ces préoccupations en adaptant les lieux de travail et en prenant d'autres mesures de protection. Parmi les personnes qui ont travaillé à un endroit autre que leur domicile au cours de la semaine allant du 14 au 20 juin, environ 8 sur 10 ont indiqué que leur employeur avait mis en place des protocoles de nettoyage en profondeur (80,8 %) ou avait réorganisé leur lieu de travail ou leurs pratiques en milieu de travail (79,6 %). Plus de 8 personnes sur 10 (83,4 %) ont indiqué qu'elles avaient accès à de l'équipement de protection individuelle, tandis qu'une proportion semblable (87,9 %) a indiqué qu'elles avaient davantage accès à du désinfectant pour les mains ou à des installations de lavage des mains.
Un plus grand nombre de Canadiens travaillent à un endroit autre que leur domicile
L'assouplissement des restrictions ainsi que la mise en place de mesures de protection et de nouvelles mesures d'adaptation des lieux de travail se reflètent dans le nombre de Canadiens travaillant à un endroit autre que leur domicile. Parmi les personnes en emploi qui ont travaillé au moins la moitié de leurs heures habituelles, le nombre de personnes travaillant à un endroit autre que leur domicile a augmenté de 2 millions en juin, tandis que le nombre de Canadiens travaillant à domicile a diminué de 400 000.
En juin, comme au cours des mois précédents, des différences notables de profils ont été observées entre les personnes qui travaillent à domicile et celles qui travaillent à un endroit autre que leur domicile. La majorité des personnes ayant travaillé à un endroit autre que leur domicile et qui ont travaillé au moins la moitié de leurs heures habituelles ont été des hommes (58,9 %). En revanche, autant d'hommes que de femmes ont travaillé à partir de leur domicile. Moins du quart (23,3 %) des personnes ayant travaillé à un endroit autre que leur domicile étaient titulaires d'un baccalauréat ou d'un diplôme de niveau supérieur, comparativement à 6 personnes sur 10 (58,5 %) ayant travaillé à partir de leur domicile.
Alors que les lieux de travail s'adaptent, l'emploi continue d'enregistrer une reprise dans les services d'hébergement et de restauration ainsi que dans le commerce de détail
Dans les services d'hébergement et de restauration, trois emplois sur quatre (74,5 %) requièrent de travailler en proximité physique avec d'autres. Dans le commerce de détail, cette proportion s'élève à 63,4 %.
Les deux secteurs, qui ont été les plus durement touchés par les pertes d'emploi attribuables à la crise économique liée à la COVID-19, ont enregistré des hausses de l'emploi marquées pour un deuxième mois consécutif en juin. L'emploi s'est accru de 164 000 dans les services d'hébergement et de restauration et de 184 000 dans le commerce de détail.
Malgré ces hausses, l'emploi dans les deux secteurs est demeuré bien en deçà des niveaux observés en février avant la COVID-19. Au cours de la semaine allant du 14 au 20 juin, l'emploi dans les services d'hébergement et de restauration a atteint 66,7 % du niveau observé en février. La reprise était plus avancée dans le commerce de détail; en juin, l'emploi a atteint 88,7 % des niveaux observés en février.
En juin, la quasi-totalité des travailleurs des services d'hébergement et de restauration (93,6 %) a déclaré avoir accès à de l'équipement de protection individuelle; cette proportion était légèrement inférieure dans le commerce de détail (87,7 %).
Dans les deux secteurs, les petites entreprises ont été touchées disproportionnellement par la crise économique liée à la COVID-19 en mars et en avril. De mai à juin, l'emploi dans les services d'hébergement et de restauration a augmenté de 39,9 % pour les petites entreprises (comptant moins de 20 employés), comparativement à 27,9 % pour les moyennes et grandes entreprises (comptant 20 employés ou plus). En juin, dans le commerce de détail, l'emploi dans les petites entreprises a atteint 92,3 % des niveaux observés en février, comparativement à 89,7 % dans les moyennes et grandes entreprises.
Pour un deuxième mois consécutif, tant la proportion de personnes travaillant moins de la moitié de leurs heures habituelles que le nombre de chômeurs mis à pied temporairement qui avaient travaillé dans le secteur au cours des 12 derniers mois ont reculé dans le commerce de détail et dans les services d'hébergement et de restauration (données non désaisonnalisées). Toutefois, le nombre de personnes à la recherche d'un emploi qui ont travaillé pour la dernière fois dans ces secteurs a également augmenté pour un deuxième mois consécutif, ce qui porte à croire que bien qu'un grand nombre de personnes retournent au travail, un certain nombre de personnes qui ont déjà occupé un emploi dans ces secteurs ne s'attendent pas à retourner à leur ancien emploi (données non désaisonnalisées).
L'emploi augmente dans les services d'enseignement ainsi que dans les soins de santé et l'assistance sociale
Une proportion élevée d'emplois dans le secteur des soins de santé et de l'assistance sociale ainsi que dans celui des services d'enseignement requiert de travailler en proximité physique avec d'autres.
Alors que la plupart des provinces ont continué d'assouplir les restrictions liées à la COVID-19 en juin, y compris les restrictions relatives aux services de soins de santé non essentiels, l'emploi dans le secteur des soins de santé et de l'assistance sociale a augmenté de 121 000 pour atteindre 95,8 % de son niveau observé avant la COVID-19.
Parmi les travailleurs des soins de santé et de l'assistance sociale qui ont travaillé à un endroit autre que leur domicile en juin, la quasi-totalité (94,9 %) a indiqué avoir eu accès à de l'équipement de protection individuelle.
Dans le secteur des services d'enseignement, l'emploi a augmenté de 57 000 d'avril à juin, et le nombre de personnes en emploi a atteint 92,6 % de son niveau observé en février. De nombreux travailleurs des services d'enseignement ont fait de leur domicile leur lieu de travail principal, les deux tiers (66,9 %) ayant travaillé à partir de leur domicile au cours de la semaine du 14 juin.
L'emploi progresse légèrement dans les autres secteurs de services
Le secteur de l'information, de la culture et des loisirs a été touché par certaines des premières restrictions en matière de santé publique en raison des limitations de la taille des rassemblements, et l'ensemble des provinces a continué de limiter le nombre de personnes pouvant se rassembler en public en juin. Bien qu'une hausse notable de l'emploi ait été observée en juin (+60 000), l'emploi dans ce secteur a atteint 83,1 % de son niveau observé avant la COVID-19, ce qui représente la deuxième plus faible proportion dans l'ensemble des secteurs.
Dans les services aux entreprises, les services relatifs aux bâtiments et les autres services de soutien, l'emploi a progressé de 71 000 en juin, ce qui a porté le nombre total de personnes en emploi à 93,0 % du niveau observé en février. L'emploi a aussi augmenté de 46 000 dans le secteur des « autres services », qui comprennent les salons de coiffure et les salons de barbier ainsi que les organismes religieux et les organisations professionnelles, et de 44 000 dans le transport et l'entreposage.
L'emploi se rapproche davantage du niveau observé avant la COVID-19 dans les secteurs de services dont un moins grand nombre d'emplois requièrent de travailler en proximité physique avec d'autres
Dans plusieurs secteurs de services, comme le commerce de gros, les administrations publiques ainsi que la finance, les assurances, les services immobiliers et les services de location et de location à bail, moins de 40 % des emplois requièrent de travailler en proximité physique avec d'autres. Dans bon nombre de ces secteurs, l'emploi enregistré en juin a atteint ou presque atteint les niveaux observés avant la crise économique liée à la COVID-19.
Des hausses mensuelles de l'emploi ont été enregistrées dans le commerce de gros (+38 000) ainsi que dans la finance, les assurances, les services immobiliers et les services de location et de location à bail (+17 000). L'emploi a atteint les niveaux observés avant la COVID-19 dans le commerce de gros, tandis qu'il était 1,0 % inférieur aux niveaux enregistrés avant la COVID-19 dans la finance, les assurances, les services immobiliers et les services de location et de location à bail.
Bien qu'aucune hausse de l'emploi n'ait été observée dans les administrations publiques ainsi que dans les services professionnels, scientifiques et techniques en juin, les pertes d'emploi attribuables à la COVID-19 ont été relativement faibles dans les deux secteurs. Comparativement à février, l'emploi était 2,2 % inférieur dans les administrations publiques, et 5,0 % inférieur dans les services professionnels, scientifiques et techniques.
Dans la plupart des secteurs où peu d'emplois requièrent de travailler en proximité physique avec d'autres, les travailleurs ont commencé à travailler à partir de leur domicile dans une grande mesure. Dans la finance, les assurances et les services immobiliers et les services de location et de location à bail, 6 travailleurs sur 10 (61,2 %) ont travaillé à partir de leur domicile pendant la semaine du 14 juin, proportion plus de deux fois supérieure à celle habituellement observée (28,5 %). Une proportion plus élevée que d'habitude de travailleurs a continué à travailler à partir de son domicile dans les services professionnels, scientifiques et techniques (73,2 %) ainsi que dans les administrations publiques (53,8 %).
La reprise de l'emploi est vigoureuse dans les secteurs des biens
Après avoir évité d'importantes pertes d'emplois au cours du premier mois de la crise économique liée à la COVID-19, les secteurs de la construction et de la fabrication ont enregistré des baisses prononcées en avril, suivies d'un début de reprise en mai.
En juin, l'emploi dans la construction a augmenté de 157 000 par rapport à avril pour atteindre 89,3 % de son niveau observé en février. Dans le secteur de la fabrication, les hausses de l'emploi enregistrées en mai et en juin ont totalisé 160 000, ce qui a ramené l'emploi à 91,9 % de son niveau observé en février.
Dans les secteurs de la construction et de la fabrication, tant la proportion de personnes travaillant moins de la moitié de leurs heures habituelles que le nombre de personnes mises à pied temporairement ont reculé de façon marquée en juin. La construction a enregistré une baisse de 53,8 % de nombre de personnes mises à pied temporairement (données non désaisonnalisées).
Après avoir progressé d'avril à mai, l'emploi a reculé dans les ressources naturelles en juin (-6 000), et la baisse est presque entièrement survenue au Québec. L'emploi dans le secteur était essentiellement inchangé en Alberta en juin, mais il est demeuré à 93,8 % du niveau observé en février. À l'échelle nationale, l'emploi dans le secteur a atteint 95,4 % de son niveau enregistré en février.
La plupart des travailleurs des secteurs des biens ont indiqué qu'ils avaient pris des mesures pour réduire leur risque d'exposition à la COVID-19, ou que leur employeur avait mis en place de telles mesures. Toutefois, certaines mesures d'adaptation étaient moins fréquentes dans l'agriculture, où moins de 5 travailleurs sur 10 (47,8 %) avaient accès à de l'équipement de protection individuelle au travail et un peu moins de 6 travailleurs sur 10 (57,0 %) travaillaient dans un environnement où des protocoles de nettoyage en profondeur étaient en place.
Les jeunes, les étudiants et les travailleurs faiblement rémunérés doivent encore faire face à d'importants défis sur le marché du travail
L'emploi chez les jeunes enregistre de fortes augmentations, mais demeure bien inférieur aux niveaux observés avant la COVID-19
L'emploi chez les jeunes de 15 à 24 ans a augmenté de 15,4 % (+263 000) en juin. Cela concorde avec la relance graduelle des secteurs dans lesquels la concentration de jeunes travailleurs est importante, comme les services d'hébergement et de restauration ainsi que le commerce de détail. De février à avril, l'emploi chez les jeunes a diminué de plus du tiers (-34,2 % ou -873 000). En juin, l'emploi était toujours 22,7 % (-580 000) inférieur au niveau observé en février, et le recul a été plus prononcé chez les jeunes femmes (-26,4 %) que chez les jeunes hommes (-19,1 %).
Les conditions du marché du travail des étudiants poursuivant leurs études sont beaucoup plus difficiles que celles de l'année précédente
Les étudiants poursuivant leurs études, c'est-à-dire ceux qui fréquentaient l'école à temps plein en mars et qui avaient l'intention de retourner aux études en septembre, ont continué à devoir composer avec des conditions particulièrement difficiles sur le marché du travail en juin. Par rapport à 12 mois plus tôt, l'emploi au sein de ce groupe a diminué de 277 000 (-23,0 %) (données non désaisonnalisées). La baisse correspondante chez les jeunes non étudiants s'est chiffrée à 190 000 (-15,3 %) (données non désaisonnalisées).
Toutefois, de mai à juin, l'emploi chez les étudiants poursuivant leurs études a progressé de 263 000 (+39,6 %) (données non désaisonnalisées). Cette hausse est plus élevée que ce qui est habituellement observé entre mai et juin (environ 100 000 ces dernières années), ce qui pourrait indiquer que le marché du travail des étudiants s'est amélioré un peu en juin.
Le taux de chômage chez les jeunes poursuivant leurs études a atteint 33,1 % en juin, en hausse par rapport à la proportion de 12,7 % observée en juin 2019, et celui des jeunes non étudiants s'est établi à 20,6 %, en hausse par rapport au taux de 8,5 % observé en juin 2019. Chez les étudiants poursuivant leurs études âgés de 20 à 24 ans, c'est-à-dire les étudiants qui étaient les plus susceptibles d'avoir terminé leur année scolaire en cours en juin, le taux de chômage a grimpé, il est passé de 8,0 % en juin 2019 à 33,3 % en juin 2020.
Comparativement à juin 2019, le nombre d'étudiants poursuivant leurs études âgés de 17 à 19 ans qui avaient un emploi en juin 2020 a reculé de 93 000 (-19,0 %), et l'ensemble de la baisse a été observée dans le travail à temps partiel. Le taux de chômage chez ces étudiants plus jeunes a progressé de 17,3 points de pourcentage pour se chiffrer à 31,4 % et le nombre d'entre eux qui étaient à la recherche d'un emploi est monté en flèche, augmentant de 126,9 %.
En mai, le gouvernement fédéral a lancé le processus de demande d'aide financière temporaire destiné spécifiquement aux étudiants du niveau postsecondaire et aux diplômés récents. Les questions supplémentaires ajoutées à l'EPA de juin ont permis d'établir que 12,7 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans avaient reçu des paiements dans le cadre de la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants et que plus du quart d'entre eux (28,5 %) avaient reçu des paiements dans le cadre de la Prestation canadienne d'urgence.
L'emploi chez les travailleurs faiblement rémunérés, particulièrement les femmes, demeure inférieur aux niveaux observés avant la COVID-19
La crise économique liée à la COVID-19 a eu des répercussions sur le marché du travail, particulièrement pour les travailleurs faiblement rémunérés. De février à avril, l'emploi chez les travailleurs qui gagnaient moins de 16,03 $ l'heure (deux tiers du salaire médian annuel de 2019 s'élevant à 24,04 $ l'heure) a diminué de 38,1 %, tandis que l'emploi a reculé de 12,7 % chez tous les autres employés rémunérés (données non désaisonnalisées).
En juin, l'emploi a progressé plus rapidement chez les travailleurs faiblement rémunérés (+19,3 % ou +414 000) que chez les autres employés (+6,0 % ou +699 000) (données non désaisonnalisées). Cependant, le taux de reprise de l'emploi chez les travailleurs faiblement rémunérés (78,8 % du niveau observé en février) était nettement moindre que celui des autres employés (96,7 %) (données non désaisonnalisées).
En juin, le niveau d'emploi chez les femmes occupant un emploi faiblement rémunéré a atteint 74,8 % du niveau observé en février, tandis que chez les hommes, cette proportion s'est établie à 84,7 % (données non désaisonnalisées).
Parmi les parents, la reprise de l'emploi est la plus lente chez les mères ayant des enfants d'âge scolaire
L'emploi chez les travailleurs du principal groupe d'âge actif dont l'enfant le plus jeune était âgé de moins de 6 ans a augmenté en juin, tant pour les hommes (+6,4 %) que pour les femmes (+5,2 %). Au cours de la semaine allant du 14 au 20 juin, période pendant laquelle les services de garde des enfants de 0 à 5 ans avaient repris dans certaines provinces, l'emploi a atteint son niveau de février pour les pères de ce groupe (données non désaisonnalisées) et il s'est rapproché du niveau observé avant la COVID-19 pour les mères.
Chez les parents dont le plus jeune enfant était âgé de 6 à 17 ans, les pères ont enregistré une hausse de l'emploi en juin, qui a rapproché leur niveau d'emploi à celui qui a été observé en février. Toutefois, chez les mères dont l'enfant le plus jeune était âgé de 6 à 17 ans, l'emploi est demeuré inférieur d'environ 5 points de pourcentage au niveau observé avant la COVID-19, malgré une hausse de 2,6 % d'un mois à l'autre (données non désaisonnalisées). Comme l'assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 se poursuivra au cours des prochains mois et que les enfants âgés de 6 à 17 ans retourneront à l'école en septembre, il sera intéressant d'observer la capacité des mères de ces enfants d'atteindre des niveaux d'emploi semblables à ceux ayant été observés avant la COVID-19.
En juin, la proportion de femmes du principal groupe d'âge actif ayant des enfants de moins de 18 ans qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures de travail habituelles (14,3 %) a été plus élevée que celle des hommes de la même catégorie (8,7 %), même si les pourcentages des deux groupes ont enregistré des reculs importants depuis avril (données non désaisonnalisées). Bien que les proportions demeurent plus élevées comparativement à la période ayant précédé la pandémie de COVID-19, tant pour les femmes que pour les hommes, la tendance en matière d'absence du travail est plus marquée chez les mères que chez les pères, et ce, depuis longtemps.
Le nombre de personnes vivant dans des familles dans lesquelles aucun membre n'occupe un emploi baisse
En juin, le nombre de personnes vivant au sein de couples dont aucun partenaire n'occupe un emploi a diminué pour un deuxième mois consécutif (-4,6 %), et le nombre de personnes vivant au sein de couples dont un seul partenaire occupe un emploi a également reculé (-7,0 %) (données non désaisonnalisées). Même si le nombre de personnes vivant au sein de couples dont aucun ou un seul partenaire occupe un emploi a diminué depuis avril, il demeure bien plus élevé qu'au cours de la période ayant précédé la pandémie de COVID-19. Le nombre de parents seuls sans emploi a également reculé en juin (-11,9 %), et la baisse en pourcentage la plus marquée a été enregistrée chez les hommes. En moyenne au Canada, environ trois quarts des familles monoparentales sont dirigés par des femmes.
La proportion de personnes vivant au sein d'un ménage déclarant avoir de la difficulté à répondre à ses besoins financiers diminue légèrement
En juin, plus du quart (28,3 %) des Canadiens âgés de 15 à 69 ans ont déclaré avoir reçu une forme quelconque d'aide fédérale au revenu depuis le 15 mars (la Prestation canadienne d'urgence, la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants, les prestations régulières d'assurance-emploi ou de nouvelles prestations dont les répondants ne connaissaient pas la source). Cette proportion était plus élevée chez les personnes vivant au sein d'un ménage déclarant avoir de la difficulté à répondre à ses besoins financiers (40,7 %) que chez celles vivant dans un ménage déclarant avoir de la facilité à répondre à ses besoins financiers (21,7 %).
Depuis avril, l'EPA comprend une question supplémentaire sur la capacité des ménages à satisfaire à leurs besoins financiers fondamentaux, comme payer le loyer ou l'hypothèque, les services publics et l'épicerie. En juin, au moment où la reprise de l'emploi et l'aide gouvernementale au revenu sans précédent se poursuivent, la proportion de Canadiens vivant au sein de ménages déclarant avoir de la difficulté à répondre à ces besoins a légèrement diminué pour passer de 22,5 % en mai à 20,1 %.
Chez les personnes âgées de 25 à 54 ans, un peu plus de la moitié (51,5 %) de celles vivant au sein de couples dont aucun partenaire n'occupe un emploi vivaient dans un ménage déclarant avoir de la difficulté à répondre à ses besoins financiers. À l'opposé, dans les couples dont les deux partenaires occupaient un emploi, ce pourcentage se chiffrait à 13,9 %. Ces résultats sont nettement différents de ceux enregistrés en avril et ils pourraient illustrer des différences qui étaient présentes avant le début de la crise économique liée à la COVID-19.
Le taux d'emploi chez les immigrants très récents augmente
En juin, le taux d'emploi chez les immigrants très récents (cinq ans ou moins) a progressé de 3,9 points de pourcentage pour atteindre 58,5 %, en raison en partie d'une baisse de la taille de ce groupe de population. L'augmentation d'un mois à l'autre correspond aux hausses enregistrées chez les immigrants établis depuis plus de cinq ans (en hausse de 3,2 points de pourcentage pour s'élever à 53,7 %) et chez les personnes nées au Canada (en hausse de 3,7 points de pourcentage pour atteindre 58,2 %).
La reprise de l'emploi est similaire entre la population autochtone et la population non autochtone
En juin, l'emploi a progressé de 4,1 % (+21 000) parmi les Autochtones vivant hors réserve et de 6,9 % (+1 113 000) parmi la population non autochtone (données non désaisonnalisées). Cela porte l'emploi à un niveau inférieur de 6,9 % et de 6,1 % aux valeurs observées en février pour les Autochtones et la population non autochtone, respectivement.
En juin, le taux d'emploi des Autochtones vivant hors réserve était 4,4 points de pourcentage inférieur au taux enregistré en février, alors que celui de la population non autochtone était 3,9 points de pourcentage plus bas.
Regard vers l'avenir
Le choc subi par le marché du travail à la suite de la crise économique liée à la COVID-19 a eu des répercussions inégales sur différents groupes de Canadiens. En mars et en avril, une proportion disproportionnée de pertes d'emplois a été enregistrée chez les jeunes, les femmes et les travailleurs faiblement rémunérés. Les résultats de l'EPA de mai et de juin indiquent que la route de la reprise du marché du travail de ces groupes pourrait être plus longue que celle des autres.
Parallèlement, les travailleurs d'un certain nombre de secteurs ont continué de travailler pendant la crise économique liée à la COVID-19 et la reprise initiale des activités, même si leurs emplois requièrent de travailler en proximité physique avec d'autres et malgré le risque d'exposition à la COVID-19. Les données récentes de l'Enquête sur l'emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH), par exemple, montrent que les heures supplémentaires des travailleurs des hôpitaux ont augmenté de près du tiers (+31,2 % - données non désaisonnalisées) en avril.
À compter de juillet, l'Enquête sur la population active comportera une nouvelle question dans le cadre de laquelle on demandera aux répondants d'indiquer les groupes ethnoculturels auxquels ils appartiennent. Cette information fournira aux décideurs les renseignements dont ils ont besoin pour traiter les inégalités sociales et économiques, y compris les répercussions de la COVID-19 sur diverses populations. Les résultats de cette nouvelle question seront inclus dans la diffusion des résultats de l'EPA de juillet qui paraîtra le 7 août.
Objectifs liés au développement durable
Le 1er janvier 2016, des pays du monde entier ont officiellement commencé à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l'horizon 2030, le plan d'action des Nations Unies axé sur la transformation qui vise à relever des défis mondiaux urgents au cours des 15 prochaines années. Ce plan repose sur 17 objectifs précis liés au développement durable.
L'Enquête sur la population active est un exemple de la manière dont Statistique Canada appuie le suivi des progrès relatifs aux objectifs mondiaux liés au développement durable. Le présent communiqué contribuera à mesurer les objectifs suivants :
Note aux lecteurs
Les estimations de l'Enquête sur la population active (EPA) de juin sont établies à partir des données recueillies pour la semaine allant du 14 au 20 juin.
Les estimations de l'EPA sont fondées sur un échantillon et sont donc sujettes à la variabilité d'échantillonnage. Par conséquent, les estimations mensuelles se caractériseront par une plus grande variabilité que les tendances observées sur de plus longues périodes. Pour obtenir de plus amples renseignements à ce sujet, veuillez consulter l'article « Interprétation des variations mensuelles de l'emploi provenant de l'Enquête sur la population active ».
La présente analyse porte sur les différences entre les estimations qui sont statistiquement significatives à un niveau de confiance de 68 %.
Les estimations de l'EPA sont les premières d'une série d'indicateurs du marché du travail publiés par Statistique Canada, qui comprennent les indicateurs provenant de programmes tels que l'Enquête sur l'emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH), les Statistiques de l'assurance-emploi ainsi que l'Enquête sur les postes vacants et les salaires. Pour en savoir davantage sur les différences conceptuelles entre les estimations de l'emploi provenant de l'EPA et celles provenant de l'EERH, veuillez consulter la section 8 du Guide de l'Enquête sur la population active (). 71-543-G
Les territoires ne sont pas inclus dans les estimations de l'EPA à l'échelle du Canada.
Depuis mars 2020, toutes les interviews sur place ont été remplacées par des interviews téléphoniques pour protéger la santé des intervieweurs et des répondants. De plus, toutes les interviews téléphoniques ont été réalisées par des intervieweurs qui travaillaient à partir de leur domicile et aucune interview téléphonique n'a été menée à partir d'un centre d'appels de Statistique Canada. En juin, environ 40 000 interviews ont été réalisées, comparativement à 40 700 en mai.
La répartition des interviews de l'EPA de juin 2020 comparativement à mai 2020 s'est faite comme suit :
Interviews sur place
• Mai 2020 0,0 %
• Juin 2020 0,0 %
Interviews téléphoniques menées à partir des centres d'appels
• Mai 2020 0,0 %
• Juin 2020 0,0 %
Interviews téléphoniques menées à partir du domicile des intervieweurs
• Mai 2020 68,3 %
• Juin 2020 69,2 %
Interviews en ligne
• Mai 2020 31,7 %
• Juin 2020 30,8 %
Le taux d'emploi représente le nombre de personnes occupées exprimé en pourcentage de la population de 15 ans et plus. Le taux d'emploi d'un groupe particulier (par exemple les jeunes âgés de 15 à 24 ans) correspond au nombre de personnes occupées dans ce groupe exprimé en pourcentage de la population dans ce même groupe.
Le taux de chômage représente le nombre de chômeurs exprimé en pourcentage de la population active (personnes occupées et chômeurs).
Le taux d'activité est le nombre de personnes occupées et de chômeurs exprimé en pourcentage de la population de 15 ans et plus.
L'emploi à temps plein comprend les personnes qui travaillent habituellement 30 heures ou plus par semaine à leur emploi principal ou à leur emploi unique.
L'emploi à temps partiel comprend les personnes qui travaillent habituellement moins de 30 heures par semaine à leur emploi principal ou à leur emploi unique.
Le total des heures travaillées désigne le nombre d'heures effectivement travaillées par le répondant à son emploi principal au cours de la semaine de référence, y compris les heures rémunérées et non rémunérées. Ces heures rendent compte des diminutions ou des augmentations temporaires des heures de travail (par exemple les heures perdues pour cause de maladie, de vacances, de jours fériés ou de conditions météorologiques, ou encore le plus grand nombre d'heures travaillées en raison des heures supplémentaires).
En général, la variation d'un mois à l'autre ou d'une année à l'autre du nombre de personnes en emploi au sein d'un groupe d'âge est le résultat net de deux facteurs : (1) le nombre de personnes ayant changé de situation d'emploi entre les périodes de référence, et (2) le nombre de personnes en emploi ayant joint ou quitté le groupe d'âge (y compris par vieillissement, par décès ou par migration) entre les périodes de référence.
Indicateurs supplémentaires utilisés dans l'analyse de juin 2020
Pour continuer à rendre compte des effets de la COVID-19 sur le marché du travail, les indicateurs supplémentaires utilisés en avril ont été légèrement adaptés en mai et en juin. Par conséquent, ils ne sont pas directement comparables aux indicateurs supplémentaires publiés en avril et en mars 2020.
En emploi, n'a travaillé aucune heure — inclut les employés et les travailleurs autonomes qui ont été absents pendant toute la semaine; exclut les absences en raison de vacances, d'un congé de maternité, des activités saisonnières de l'entreprise ou d'un conflit de travail.
En emploi, a travaillé moins de la moitié de ses heures habituelles — inclut les employés et les travailleurs autonomes, mais la raison des absences est demandée uniquement aux employés; exclut les absences en raison de vacances, d'un conflit de travail, d'un congé de maternité, d'un jour férié ou de mauvais temps; exclut également les personnes qui étaient absentes toute la semaine.
Inactif, mais voulait travailler — inclut les personnes qui n'étaient ni occupées, ni au chômage durant la période de référence et qui voulaient travailler, mais qui n'ont pas cherché d'emploi, car elles attendaient d'être rappelées à leur ancien emploi, attendaient que des employeurs leur répondent, croyaient qu'il n'y avait pas de travail (dans la région ou correspondant à leurs compétences), avaient un emploi à long terme qui devait commencer à une date ultérieure, ou autre.
Au chômage, à la recherche d'un emploi — inclut les personnes qui n'avaient pas d'emploi, mais qui avaient cherché un emploi au cours des quatre dernières semaines se terminant avec la période de référence et étaient disponibles pour travailler.
Au chômage, mis à pied temporairement ou emploi devant commencer à une date ultérieure — inclut les personnes qui ont été mises à pied temporairement à cause de la conjoncture économique, mais qui s'attendaient à être rappelées au travail et étaient disponibles pour travailler; inclut également les personnes qui étaient sans emploi, mais qui avaient un emploi devant commencer dans les quatre semaines à compter de la période de référence et étaient disponibles pour travailler (ces personnes n'ont pas à avoir cherché un emploi au cours des quatre semaines se terminant par la semaine de référence).
Le taux de sous-utilisation de la main-d'œuvre (définition spéciale pour mesurer les répercussions de la COVID-19) combine les chômeurs avec les personnes inactives qui voulaient travailler, mais qui n'ont pas cherché d'emploi, et les personnes qui sont demeurées en emploi, mais qui ont perdu l'ensemble ou la majorité de leurs heures de travail habituelles pour des raisons probablement liées à la COVID-19 en proportion de la population active potentielle.
La population active potentielle (définition spéciale pour mesurer les répercussions de la COVID-19) comprend les personnes actives (les personnes occupées et les chômeurs) et les personnes inactives qui voulaient travailler, mais qui n'ont pas cherché d'emploi, car elles attendaient d'être rappelées à leur ancien emploi, attendaient que des employeurs leur répondent, croyaient qu'il n'y avait pas de travail (dans la région ou correspondant à leurs compétences), avaient un emploi à long terme qui devait commencer à une date ultérieure, ou autre.
Le taux de sous-emploi temporel combine les personnes qui sont demeurées en emploi, mais qui ont perdu l'ensemble ou la majorité de leurs heures de travail habituelles en proportion de la population en emploi.
Désaisonnalisation
À moins d'indication contraire, les estimations du présent communiqué sont désaisonnalisées, ce qui facilite la comparaison, car les effets des variations saisonnières sont supprimés. Pour obtenir plus de renseignements sur la désaisonnalisation, veuillez consulter le document Données désaisonnalisées – Foire aux questions.
Les données désaisonnalisées pour les secteurs du commerce de détail et du commerce de gros présentées ici ne sont pas publiées dans les autres tableaux publics de l'EPA. Une série désaisonnalisée est publiée pour la classification combinée des secteurs (commerce de gros et commerce de détail).
Prochaine diffusion
Le prochain communiqué de l'EPA paraîtra le 7 août.
Produits
L'infographie « La COVID-19 et le marché du travail en juin 2020 » est maintenant accessible.
Il est possible d'obtenir de plus amples renseignements en ligne sur les concepts et l'utilisation de l'Enquête sur la population active dans le Guide de l'Enquête sur la population active (). 71-543-G
Il est également possible de consulter le produit « L'Enquête sur la population active en bref : appli interactive » (). Cette application de visualisation interactive fournit des estimations désaisonnalisées selon la province, le sexe, le groupe d'âge et le secteur. Des données historiques remontant à cinq ans sont également comprises pour les variations mensuelles de l'emploi et du taux de chômage. L'application interactive permet aux utilisateurs de parcourir et de personnaliser rapidement et facilement l'information présentée. Ils peuvent même combiner plusieurs provinces, sexes et groupes d'âge pour créer leurs propres domaines d'intérêt relatifs au marché du travail. 14200001
Il est également possible de consulter le produit « Indicateurs du marché du travail, selon la province et la région métropolitaine de recensement, données désaisonnalisées » (). Ce tableau de bord interactif propose un accès facile et personnalisable aux indicateurs clés du marché du travail. Les utilisateurs peuvent maintenant créer une carte et un graphique interactifs qui leur permettront de visualiser les caractéristiques de la population active à l'échelle nationale ou provinciale, ou selon la région métropolitaine de recensement. 71-607-X
Il est également possible de consulter le produit « Indicateurs du marché du travail, selon la province, le territoire et la région économique, données non désaisonnalisées » (). Cette application Web dynamique donne accès aux indicateurs du marché du travail de Statistique Canada pour le Canada, les provinces, les territoires et les régions économiques, et permet aux utilisateurs d'obtenir un aperçu des indicateurs clés du marché du travail, de consulter le classement géographique pour chaque indicateur en utilisant une carte et un tableau interactifs ainsi que d'insérer facilement des données dans d'autres programmes. 71-607-X
Coordonnées des personnes-ressources
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec nous au 514-283-8300 ou composer sans frais le 1-800-263-1136 (STATCAN.infostats-infostats.STATCAN@canada.ca).
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