Près de la moitié des Canadiennes et des Canadiens déclarent que la hausse des prix a une grande incidence sur leur capacité d'assumer leurs dépenses quotidiennes
Diffusion : 2024-08-15
Au printemps 2024, près de la moitié (45 %) des Canadiennes et des Canadiens ont déclaré que la hausse des prix avait une grande incidence sur leur capacité d'assumer leurs dépenses quotidiennes, un taux qui dépasse de 12 points de pourcentage celui enregistré deux ans plus tôt (33 %).
Ces résultats sont tirés du plus récent cycle de l'Enquête sociale canadienne, dont la collecte de données a eu lieu du 19 avril au 3 juin 2024. Ce cycle portait essentiellement sur les indicateurs du Cadre de qualité de vie pour le Canada et sur les répercussions de la hausse des prix. Le Cadre de qualité de vie pour le Canada est un ensemble de 84 indicateurs utilisés pour mesurer le bien-être global au sein de la population canadienne, en vue d'éclairer les priorités stratégiques futures et d'améliorer la prise de décisions fondée sur des données probantes.
Le présent communiqué porte sur l'incidence de la hausse des prix sur la capacité des Canadiennes et des Canadiens à assumer leurs dépenses quotidiennes, sur leurs préoccupations relatives à l'abordabilité du logement, sur la probabilité qu'ils doivent obtenir des aliments ou des repas gratuits auprès d'un organisme communautaire, sur leur niveau de stress financier et sur la relation entre le stress financier et la qualité de vie.
Au printemps 2024, l'abordabilité du logement préoccupe davantage de Canadiennes et de Canadiens que deux ans plus tôt
Les préoccupations relatives à l'abordabilité du logement se sont accentuées au cours des deux dernières années. En effet, au printemps 2024, près de 4 personnes au Canada sur 10 (38 %) ont déclaré être très préoccupées par leur capacité d'acheter une propriété ou de payer un loyer en raison de la hausse des prix des propriétés, comparativement à 3 personnes sur 10 (30 %) au printemps 2022.
Depuis 2021, l'inflation des prix des aliments exerce une pression financière sur les ménages canadiens. Au printemps 2024, plus de 1 personne au Canada sur 5 (23 %) a déclaré qu'il était très probable (8 %) ou assez probable (15 %) que son ménage ait à obtenir des aliments ou des repas gratuits auprès d'un organisme communautaire au cours des six mois suivants, un taux comparable à celui enregistré deux ans plus tôt (20 %).
Cette période prolongée de pression financière peut aussi avoir des répercussions négatives sur la santé mentale. Aux questions portant sur leur niveau de stress lié aux problèmes financiers, plus du tiers (35 %) des répondants ont indiqué que la plupart de leurs journées étaient assez stressantes ou extrêmement stressantes en raison de leurs problèmes financiers au printemps 2024. Il s'agit également d'un taux comparable à celui enregistré deux ans plus tôt (33 %).
La hausse des prix a une incidence disproportionnée sur les personnes à faible revenu
La hausse des prix ne touche pas l'ensemble des Canadiennes et des Canadiens de la même façon. Les personnes faisant partie d'un groupe à faible revenu éprouvent davantage de difficultés financières liées à la hausse des prix que les personnes faisant partie d'un groupe à revenu élevé, ce qui concorde avec les résultats de recherches antérieures. Au printemps 2024, près de 6 personnes du quintile de revenu inférieur sur 10 (59 %) et environ la moitié de celles du deuxième (52 %) et du troisième (48 %) quintile de revenu ont déclaré que la hausse des prix avait eu une grande incidence sur leur capacité à assumer leurs dépenses quotidiennes, comparativement à un peu plus du quart (27 %) des personnes du quintile de revenu supérieur.
De même, ce sont les personnes du quintile de revenu inférieur qui étaient les plus préoccupées par l'abordabilité du logement au printemps 2024, près de la moitié (48 %) d'entre elles ayant déclaré être très préoccupées à cet égard. Cependant, le statut de propriétaire ou de locataire a aussi une grande incidence sur les préoccupations relatives à l'abordabilité. Dans tous les quintiles de revenu à l'exception du plus élevé, environ 3 locataires sur 5 (taux allant de 58 % à 61 %) ont indiqué être très préoccupés par l'abordabilité du logement, comparativement à environ le tiers (taux allant de 31 % à 38 %) des propriétaires. Les locataires et les propriétaires du quintile de revenu supérieur étaient moins susceptibles de faire état de telles préoccupations que ceux des quintiles inférieurs.
De récents rapports ont montré que les personnes qui vivent dans un logement locatif éprouvent de plus grandes difficultés financières et affichent de plus faibles degrés de satisfaction à l'égard de la vie que les personnes qui vivent dans une propriété appartenant à un membre de leur ménage. Cependant, d'autres recherches semblent indiquer que l'écart observé sur le plan de la satisfaction à l'égard de la vie entre les locataires et les propriétaires pourrait être associé à d'autres facteurs, comme l'état de santé, l'état matrimonial, l'âge et la probabilité de connaître des difficultés financières.
Au printemps 2024, lorsqu'on a demandé aux personnes si elles pensaient que leur ménage aurait besoin d'obtenir des aliments ou des repas gratuits auprès d'un organisme communautaire au cours des six mois suivants, un peu plus de 4 personnes du quintile de revenu inférieur sur 10 (42 %) ont déclaré que c'était assez probable ou très probable. Cependant, de nombreuses personnes des quintiles de revenu supérieurs s'attendaient aussi à ce que leur ménage doive faire appel à un organisme communautaire pour obtenir des aliments ou des repas, même si le taux était plus faible, celui-ci se situant à 14 % chez les personnes du quatrième quintile de revenu et à 9 % chez celles du quintile de revenu supérieur.
Les pressions financières plus prononcées que vivent les personnes à faible revenu au Canada ont des conséquences mesurables sur leur santé et leur bien-être. Au printemps 2024, près de la moitié (45 %) des personnes du quintile de revenu inférieur ont déclaré que la plupart de leurs journées étaient assez stressantes ou extrêmement stressantes en raison de problèmes financiers, comparativement au quart (25 %) des personnes du quintile de revenu supérieur.
Dans l'ensemble, les jeunes adultes éprouvent de plus grandes difficultés financières et sont plus préoccupés par la hausse des prix
De récentes études ont révélé que les jeunes adultes sont aux prises avec davantage de difficultés financières que les personnes plus âgées au Canada. Selon les plus récentes données, recueillies au printemps 2024, plus de la moitié (55 %) des personnes de 25 à 44 ans ont déclaré que la hausse des prix avait une grande incidence sur leur capacité à assumer leurs dépenses quotidiennes. Le taux correspondant était beaucoup moins élevé chez les personnes âgées (28 %). Les jeunes adultes de 25 à 44 ans étaient également plus susceptibles de faire état d'un niveau élevé de stress financier (taux allant de 46 % à 47 %) et de s'attendre à devoir obtenir des aliments auprès d'une banque alimentaire ou d'un organisme communautaire (taux allant de 27 % à 28 %), et cela était particulièrement vrai lorsqu'on comparait les jeunes adultes aux personnes âgées.
L'abordabilité du logement représente toujours une source de préoccupation au sein de la population canadienne, en particulier chez les jeunes adultes. En effet, au printemps 2024, plus de la moitié (56 %) des personnes de 15 à 34 ans ont indiqué être très préoccupées par l'abordabilité du logement en raison de la hausse des prix des propriétés. Les préoccupations relatives à l'abordabilité du logement diminuaient avec l'âge, 1 personne de 65 ans et plus sur 5 (19 %) ayant fait état de telles préoccupations.
Les ménages ayant des enfants éprouvent davantage de difficultés financières liées à la hausse des prix que les autres types de ménages
Conformément à la constatation selon laquelle les jeunes adultes éprouvent davantage de difficultés financières, les ménages comptant des enfants étaient plus susceptibles de faire état de telles difficultés au printemps 2024 que les ménages composés de plusieurs personnes sans enfants et les ménages composés d'une personne vivant seule.
Au printemps 2024, plus de la moitié (55 %) des ménages comptant des enfants ont déclaré que la hausse des prix avait une grande incidence sur leur capacité à assumer leurs dépenses quotidiennes. Il s'agit d'un taux plus élevé que celui enregistré chez les ménages composés de plusieurs personnes sans enfants (42 %) et les ménages composés d'une personne vivant seule (37 %).
De même, les ménages ayant des enfants étaient plus susceptibles que les autres types de ménages de décrire la plupart de leurs journées comme étant stressantes en raison de problèmes financiers et de faire état de préoccupations relatives à l'abordabilité du logement au printemps 2024. De surcroît, un peu plus du quart (28 %) des ménages ayant des enfants s'attendaient à devoir obtenir des aliments ou des repas gratuits auprès d'un organisme communautaire au cours des six mois suivants, comparativement à environ 1 ménage sur 5 chez les autres types de ménages. Ces résultats concordent en partie avec les résultats de recherches antérieures selon lesquels les familles monoparentales et d'autres types de familles sont plus susceptibles d'éprouver des difficultés financières (p. ex. recours aux prêts sur salaire) que les couples sans enfants.
Les personnes ayant une incapacité ont plus de difficulté à joindre les deux bouts en raison de la hausse des prix
Selon les résultats de l'analyse, les personnes ayant indiqué avoir une incapacité étaient systématiquement plus susceptibles de faire état de préoccupations financières liées à la hausse des prix que les personnes sans incapacité, et ce, pour tous les résultats examinés. Au printemps 2024, plus de la moitié (57 %) des personnes ayant une incapacité ont déclaré que la hausse des prix avait une grande incidence sur leur capacité à assumer leurs dépenses quotidiennes, comparativement à environ 4 personnes sans incapacité sur 10 (43 %).
Au printemps 2024, parmi les personnes ayant indiqué avoir une incapacité, plus de 4 personnes sur 10 ont déclaré être très préoccupées par l'abordabilité du logement en raison de la hausse des prix (43 %) et ont décrit la plupart de leurs journées comme étant assez stressantes en raison de problèmes financiers (45 %). Ces taux dépassent ceux observés chez les personnes sans incapacité : 38 % d'entre elles ont déclaré être très préoccupées par l'abordabilité du logement en raison de la hausse des prix et 33 % ont décrit la plupart de leurs journées comme étant assez stressantes en raison de problèmes financiers. En ce qui concerne l'augmentation des prix des aliments, un peu plus du tiers (34 %) des personnes ayant une incapacité s'attendaient à ce que leur ménage ait à obtenir des aliments ou des repas gratuits auprès d'un organisme communautaire au cours des six mois suivants, comparativement à environ 1 personne sans incapacité sur 5 (21 %). Selon les données provenant d'autres sources, le taux d'emploi des personnes ayant une incapacité était environ 20 % inférieur à celui des personnes sans incapacité en 2023, et les personnes ayant une incapacité étaient plus susceptibles de vivre dans la pauvreté en 2020. L'augmentation des prix peut donc avoir une incidence disproportionnée sur ce groupe de population.
Les difficultés financières sont associées à une qualité de vie moindre
L'incidence que peuvent avoir les difficultés financières sur le bien-être global est bien connue. Chez les personnes ayant décrit la plupart de leurs journées comme étant assez stressantes ou extrêmement stressantes en raison de problèmes financiers au printemps 2024, environ 1 personne sur 5 (17 %) a fait état d'une grande satisfaction à l'égard de la vie, comparativement à près des trois quarts (70 %) des personnes ayant déclaré que la plupart de leurs journées n'étaient pas du tout stressantes ou pas très stressantes.
Sur le plan de l'optimisme, des différences évidentes ont été observées entre les groupes selon le niveau de stress quotidien lié aux problèmes financiers. Au printemps 2024, près des trois quarts (73 %) des personnes n'ayant pas fait état d'un stress financier dans leur vie avaient une perception positive de l'avenir, comparativement à un peu plus du tiers (35 %) des personnes ayant indiqué que la plupart de leurs journées étaient assez stressantes ou extrêmement stressantes en raison de problèmes financiers. Des recherches antérieures ont également démontré que les personnes qui éprouvent davantage de difficultés financières et sociales ont une perception moins positive de l'avenir que celles qui ne connaissent pas de telles difficultés.
Dans l'ensemble, les résultats de la présente analyse montrent que le stress financier causé par la hausse des prix est plus prononcé chez certains groupes, y compris les personnes à faible revenu, les jeunes adultes, les ménages ayant des enfants et les personnes ayant une incapacité. Ils indiquent également que les personnes qui vivent un plus grand stress financier sont plus susceptibles de faire état d'une moins bonne qualité de vie.
De plus amples renseignements liés au Cadre de qualité de vie pour le Canada peuvent être consultés dans le Carrefour de la qualité de vie.
Saviez-vous que nous avons une application mobile?
Téléchargez notre application mobile et accédez rapidement aux données du bout des doigts! L'application StatsCAN est offerte gratuitement dans l'App Store et sur Google Play.
Note aux lecteurs
Le présent communiqué repose sur les données de l'Enquête sociale canadienne (ESC), dont la collecte des données s'est déroulée du 19 avril au 3 juin 2024. La population visée comprend toute personne de 15 ans et plus ne vivant pas en établissement et vivant hors réserve dans l'une des 10 provinces canadiennes. L'ESC vise à fournir des renseignements en temps opportun pour améliorer notre compréhension des enjeux sociaux en menant des enquêtes sur divers sujets tous les trois mois.
Les données de l'enquête Portrait de la société canadienne de 2022 – Répercussions de la hausse des prix ont également été utilisées aux fins de comparaison avec les indicateurs déclarés précédemment.
Les quintiles de revenu ajusté ont été calculés au moyen du revenu du ménage avant impôt et de la taille du ménage autodéclarés. Les estimations pour les groupes de revenu doivent être utilisées avec prudence. Les données autodéclarées sur le revenu peuvent comporter certaines inexactitudes, et leur distribution peut différer de la distribution reflétée dans les données fiscales.
Tout au long du texte, les personnes ayant répondu « Oui, beaucoup » à la question « La hausse des prix a-t-elle une incidence sur votre capacité à vous acquitter de vos dépenses habituelles? » étaient considérées comme étant grandement touchées par la hausse des prix en ce qui concerne leur capacité d'assumer leurs dépenses quotidiennes.
Pour identifier les personnes ayant ou n'ayant pas une incapacité, on a demandé aux répondants s'ils s'identifient comme une personne ayant une incapacité. Cette façon de procéder diffère de la méthode utilisée par Statistique Canada dans le cadre de l'Enquête canadienne sur l'incapacité, laquelle comprend des questions d'identification des incapacités qui permettent de recenser les personnes ayant une incapacité et de calculer les taux officiels d'incapacité au Canada. Dans le cadre de l'Enquête sur la population active, des questions d'identification des incapacités sont également posées afin de recenser les personnes ayant une incapacité.
Définitions
Satisfaction élevée à l'égard de la vie — La question suivante a été posée aux répondants : « Sur une échelle de 0 à 10, où 0 correspond à "Très insatisfait" et 10 à "Très satisfait", quel sentiment éprouvez-vous présentement par rapport à votre vie en général? » Dans le cadre du présent communiqué, une grande satisfaction à l'égard de la vie correspond à une cote de 8, 9 ou 10.
Perception positive de l'avenir — La question suivante a été posée aux répondants : « En pensant à votre vie en général, à quelle fréquence diriez-vous que vous avez une perception positive de l'avenir? » Dans le cadre du présent communiqué, les réponses « toujours » et « souvent » correspondent à une perception positive de l'avenir.
Coordonnées des personnes-ressources
Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).
- Date de modification :