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Au Canada, une personne sur quatre n'a pas les moyens d'assumer une dépense inattendue de 500 $

Diffusion : 2023-02-13

Au Canada, une personne sur quatre n'a pas les moyens d'assumer une dépense inattendue de 500 $

À l'automne 2022, plus du tiers (35 %) des Canadiennes et Canadiens ont déclaré qu'au cours des 12 mois précédents, il avait été difficile pour leur ménage de répondre à ses besoins financiers. Quand on leur a demandé si leur ménage avait les ressources nécessaires pour assumer une dépense imprévue de 500 $, 26 % ont répondu par la négative, les femmes (29 %) dans une proportion légèrement supérieure que les hommes (24 %). Par ailleurs, tandis que la vaste majorité des répondants ont déclaré être très préoccupés par la hausse des prix de l'essence et des aliments, près de la moitié (44 %) ont indiqué être très préoccupés par la capacité de leur ménage à acheter une propriété ou à payer le loyer.

Ces résultats sont tirés du plus récent volet de l'Enquête sociale canadienne – Qualité de vie et coût de la vie, laquelle a été menée du 21 octobre au 4 décembre 2022, en réponse à la hausse de l'inflation économique.

En 2022, l'Indice des prix à la consommation (IPC) au Canada a affiché sa plus forte augmentation depuis 1982 (+10,9 %), enregistrant une croissance de 6,8 % par rapport à 2021. Les prix ont augmenté dans les huit composantes principales de l'IPC, et les plus fortes hausses ont été enregistrées dans les composantes des transports (+10,6 %), des aliments (+8,9 %) et du logement (+6,9 %).

Alors que la plupart des Canadiennes et Canadiens ont fait état de préoccupations à l'égard de difficultés croissantes liées au coût de la vie, ils n'étaient pas tous touchés de la même manière.

Les jeunes adultes ont du mal à répondre à leurs besoins financiers

Les jeunes adultes figuraient parmi les personnes les plus préoccupées par des questions financières. Près de la moitié (46 %) des personnes de 35 à 44 ans ont trouvé qu'il avait été difficile de répondre à leurs besoins financiers au cours des 12 mois précédents, ce qui représente la proportion la plus élevée de tous les groupes d'âge. Au deuxième rang venaient les personnes de 45 à 54 ans (41 %). Les personnes de 65 ans et plus (25 %) étaient les moins susceptibles de faire état de telles difficultés.

De manière similaire, quand on leur a demandé si leur ménage serait en mesure d'assumer une dépense imprévue de 500 $ le jour même, plus du tiers (35 %) des personnes de 35 à 44 ans ont déclaré que leur ménage n'en avait pas la capacité, venaient ensuite les personnes de 45 à 54 ans (30 %). Les personnes de 65 ans et plus (19 %) étaient les moins susceptibles de penser que leur ménage aurait du mal à assumer une telle dépense imprévue.

L'écart générationnel était particulièrement marqué en ce qui a trait aux préoccupations concernant les prix du logement. Quand on leur a demandé si elles ressentaient des préoccupations à l'égard de leur capacité à acheter une propriété ou à payer le loyer, 58 % des personnes de 15 à 24 ans ont déclaré être très préoccupées, suivies de 56 % des personnes de 25 à 34 ans. Ce sont les personnes de 65 ans et plus (27 %) qui étaient les moins préoccupées à cet égard.

Quant à savoir si la hausse des prix des propriétés avait influencé leurs décisions à propos d'un déménagement au cours des six mois précédents, 44 % des personnes de 25 à 34 ans ont répondu par l'affirmative, indiquant qu'elles voulaient acheter une propriété ou déménager, mais qu'en raison de la hausse des prix, soit elles ne l'ont pas fait, soit elles ont devancé leur déménagement ou choisi une option plus abordable (p. ex. acheter ou louer un logement plus petit et plus abordable). En guise de comparaison, moins de 15 % des personnes de 45 ans et plus ont répondu de la même façon. Ces résultats sont conformes aux résultats de 2021, selon lesquels le taux de propriété au Canada est en baisse depuis 2011, surtout chez les jeunes adultes.

Certains groupes racisés sont touchés d'une manière disproportionnée par la hausse des coûts du logement

Les jeunes Canadiennes et Canadiens ne sont pas les seuls à être préoccupés par la hausse des prix du logement. En effet, 74 % des personnes noires et 65 % des personnes sud-asiatiques ont déclaré être très préoccupées à cet égard. Selon les données du Recensement de la population de 2021, certains membres de ces groupes étaient moins susceptibles d'être propriétaires et plus susceptibles d'être en situation de vulnérabilité financière en ce qui a trait au logement. Les personnes non racisées et non autochtones (38 %) étaient les moins susceptibles de déclarer être préoccupées par les prix du logement.

Quand on leur a demandé si la hausse des prix avait influencé leurs décisions à propos d'un déménagement au cours des six mois précédents, plus de 4 personnes sur 10 au sein des populations philippine (48 %), sud-asiatique (41 %) et noire (40 %) ont répondu par l'affirmative, comparativement à un peu plus de 1 personne non racisée et non autochtone sur 5 (21 %).

D'autres indicateurs révèlent aussi une plus grande vulnérabilité financière au sein de certains groupes de population. Lorsqu'on leur a demandé si leur ménage était en mesure d'assumer une dépense imprévue de 500 $ le jour même, plus de la moitié (51 %) des personnes noires ont indiqué que leur ménage n'avait pas cette capacité, suivi de 38 % des personnes philippines. À titre comparatif, 14 % des personnes chinoises ont déclaré que leur ménage ne serait pas en mesure d'assumer une dépense imprévue de 500 $.

Les pressions financières que subit la population canadienne varient d'une région à l'autre

Les effets de la hausse du coût de la vie varient d'une région à l'autre au Canada. Dans la région de l'Atlantique et celle des Prairies, 38 % des répondants ont déclaré qu'au cours des 12 mois précédents, il avait été difficile pour leur ménage de répondre à ses besoins financiers. À titre de comparaison, au Québec, province où le taux était le plus faible, ce pourcentage s'est chiffré à 29 %. Ce constat concorde avec les résultats selon lesquels les prix à la consommation augmentent à un rythme plus rapide à l'Île-du-Prince-Édouard (+8,9 %) et au Manitoba (+7,9 %).

De plus, lorsqu'on leur a demandé si leur ménage serait en mesure d'assumer une dépense inattendue de 500 $ le jour même, le tiers (33 %) des répondants de la région de l'Atlantique ont répondu que non, venaient ensuite les répondants de la région des Prairies (28 %). Les ménages de la Colombie-Britannique étaient mieux en mesure d'assumer une telle dépense, moins de 1 répondant sur 5 (19 %) ayant déclaré que leur ménage n'avait pas capacité de le faire.

En revanche, les personnes de la région de l'Atlantique et de la région des Prairies étaient les moins préoccupées par la hausse des prix du logement (39 % pour chacune des deux régions) et les moins susceptibles de voir leurs décisions relatives à un déménagement influencées par la hausse des prix (21 % dans la région de l'Atlantique et 23 % dans la région des Prairies). Ceci est en contraste avec les résultats enregistrés en Colombie-Britannique (46 %) et en Ontario (47 %), où près de la moitié des répondants ont déclaré être très préoccupés par leur capacité à acheter une propriété ou à payer le loyer. De plus, 28 % des répondants de la Colombie-Britannique et 28 % des répondants de l'Ontario ont indiqué qu'ils voulaient déménager, mais qu'en raison de la hausse des prix du logement, soit ils ne l'ont pas fait, soit ils ont déménagé plus tôt que prévu.

L'optimisme financier prévaut malgré les difficultés

Malgré leurs préoccupations accrues à l'égard de la hausse du coût de la vie, les personnes de 25 à 34 ans étaient les plus optimistes quant à leurs perspectives financières, 37 % d'entre elles ayant déclaré penser que leur situation financière serait meilleure dans un an. Le degré d'optimisme diminue graduellement selon le groupe d'âge, et 7 % des personnes de 65 ans et plus étaient d'avis que leur situation financière serait meilleure dans un an. Une explication possible est que les personnes âgées sont plus susceptibles de vivre d'un revenu fixe ou d'une pension.

De manière similaire, bien qu'elles aient fait état d'une certaine vulnérabilité financière et qu'elles aient exprimé des préoccupations, plus du quart des personnes racisées ont déclaré penser que leur situation financière s'améliorerait dans un an, y compris plus du tiers (35 %) des personnes noires, comparativement à moins de 1 personne non racisée sur 5 (19 %).

Graphique 1  Graphique 1: La hausse des prix a une influence sur les décisions des jeunes Canadiens relatives à un déménagement
La hausse des prix a une influence sur les décisions des jeunes Canadiens relatives à un déménagement

Graphique 2  Graphique 2: Les groupes racisés sont plus préoccupés par la hausse des prix du logement
Les groupes racisés sont plus préoccupés par la hausse des prix du logement

  Note aux lecteurs

Le présent communiqué se fonde sur les données de l'Enquête sociale canadienne (ESC) – Qualité de vie et coût de la vie (données recueillies du 21 octobre au 4 décembre 2022), lesquelles ont été diffusées aujourd'hui. L'ESC permet de recueillir des renseignements sur divers sujets sociaux, dont la santé, le bien-être, les répercussions de la pandémie COVID-19, les changements au sein du ménage, l'équilibre travail-vie personnelle, l'emploi du temps, l'intention d'avoir des enfants et les changements de situation conjugale.

La diffusion comprend les données obtenues grâce aux questions suivantes : « Êtes-vous préoccupé par votre capacité d'acheter une propriété ou de payer le loyer en raison de la hausse des prix des propriétés et des loyers? »; « La hausse des prix des propriétés ou du coût du loyer a-t-elle influencé vos décisions à propos d'un déménagement au cours des six derniers mois? »; « Au cours des 12 derniers mois, à quel point était-il difficile ou facile pour votre ménage de répondre financièrement à ses besoins en matière de transport, de logement, de nourriture ou de vêtements et d'effectuer d'autres dépenses nécessaires? »; « Aujourd'hui, est-ce que votre ménage pourrait assumer une dépense imprévue de 500 $ à partir des ressources du ménage? »; « Pensez-vous que votre situation financière sera meilleure, à peu près la même ou pire dans un an? ».

L'objectif de l'ESC est d'améliorer rapidement notre compréhension des enjeux sociaux en menant des enquêtes sur divers sujets tous les trois mois. Statistique Canada tient à remercier toutes les Canadiennes et les Canadiens qui ont pris le temps d'y participer.

Dans le présent communiqué, le terme « Canadiennes et Canadiens » désigne les résidents du Canada, peu importe leur statut de citoyenneté.

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