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L'optimisme est en baisse au Canada : avoir des enfants ou des liens étroits avec une collectivité locale est associé à une perception positive de l'avenir

Diffusion : 2022-05-17

La proportion de Canadiens qui déclarent avoir une perception positive de l'avenir est beaucoup plus faible qu'il y a 5 à 6 ans. En 2016, 75 % des personnes au Canada ont déclaré être optimistes quant à l'avenir, comparativement à 64 % de la population en 2021-2022.

Certains groupes de population présentent des niveaux d'optimisme inférieurs à la moyenne, y compris les personnes ayant une incapacité et la population LGBTQ2+. Toutefois, les personnes qui vivent dans un ménage de plus grande taille comptant des enfants ou qui ont un fort sentiment d'appartenance à leur collectivité locale ont un niveau d'optimisme supérieur à la moyenne.

La pandémie a bouleversé la vie de nombreux Canadiens, et la plupart des personnes et des familles doivent faire face à des circonstances qui évoluent rapidement, à des situations difficiles et à l'incertitude quant à l'avenir. Bon nombre d'obligations et de restrictions liées à la COVID-19 ont récemment été levées, alors que le virus continue de se propager dans nos collectivités. Parallèlement, le coût de la vie augmente, ce qui signifie que les aliments, le logement et l'essence deviennent tous de moins en moins abordables, ce qui pourrait engendrer chez les Canadiens un sentiment d'incertitude quant à l'avenir.

À l'aide des nouvelles données de l'Enquête sociale canadienne (ESC), la présente étude porte sur les perceptions de l'avenir de la population canadienne. Un total de trois vagues de l'ESC ont été combinées pour permettre une meilleure désagrégation des données.

Cet indicateur de perception de l'avenir permet à Statistique Canada de rester à l'affût du niveau d'optimisme que ressentent les Canadiens quant à leur avenir. Cet aspect est important, car une perspective encourageante est associée de façon positive à des indicateurs clés du bien-être, tels que la satisfaction à l'égard de la vie, le sentiment d'avoir un sens et un but à la vie, et la santé mentale et l'état de santé général, qui se trouvent dans le Cadre de qualité de vie du Canada.

La perception de l'avenir, un indicateur du Cadre de qualité de vie, est mesurée au moyen de la question suivante dans l'Enquête sociale canadienne : « En pensant à votre vie en général, à quelle fréquence diriez-vous que vous avez une perception positive de l'avenir? » Les réponses « toujours » ou « souvent » sont utilisées dans cette diffusion pour indiquer qu'une personne a une perception positive de l'avenir.

Cette diffusion donne un aperçu de l'optimisme que différents segments de la population canadienne, soit les personnes âgées de 15 ans et plus vivant dans les 10 provinces du Canada, ont généralement ressenti à l'égard de leur avenir entre le 6 août 2021 et le 13 mars 2022.

L'optimisme quant à l'avenir est en baisse dans toutes les provinces

Dans chaque province, les Canadiens étaient moins optimistes en 2021-2022 quant à l'avenir qu'ils ne l'étaient en 2016, bien que l'ampleur de ce déclin ait varié selon la province. La Colombie-Britannique a connu la plus forte baisse de la proportion de personnes qui déclarent avoir une perception positive de l'avenir entre 2016 et 2021-2022 (de 76 % à 62 %).

La population du Québec était celle qui avait le plus d'optimisme quant à l'avenir en 2021-2022 (70 %), suivie de celle de l'Île-du-Prince-Édouard (66 %) et de la Saskatchewan (65 %). Ces provinces avaient également déclaré les plus hauts niveaux d'optimisme en 2016.

En général, les personnes qui vivent dans les régions rurales sont plus optimistes quant à l'avenir que celles qui vivent dans les régions urbaines (66 % contre 64 %). L'Alberta constituait une exception notable, où 51 % de la population rurale était optimiste quant à l'avenir, comparativement à 64 % des personnes vivant en milieu urbain en 2021-2022. D'autres recherches permettront de mieux comprendre ces conclusions.

Ces résultats globaux concordent avec les tendances observées pour d'autres indicateurs clés de la qualité de vie. Selon les dernières vagues de l'Enquête sociale canadienne, la population du Québec était également plus susceptible de déclarer un niveau élevé de satisfaction à l'égard de la vie ainsi qu'un fort sentiment de sens et de but à la vie.

L'optimisme connaît une baisse plus prononcée chez les jeunes Canadiens

En 2016, les jeunes Canadiens étaient plus optimistes que les personnes plus âgées. Près de 8 jeunes Canadiens sur 10 âgés de 15 à 34 ans avaient toujours ou souvent une perception positive de l'avenir, comparativement à 7 personnes sur 10 âgées de 65 ans et plus. Toutefois, en 2021-2022, le groupe des jeunes était autant optimiste quant à l'avenir que les Canadiens plus âgés : environ 63 % des jeunes âgés de 15 à 34 ans avaient une perception positive de l'avenir, ce qui représente une baisse importante par rapport à 2016 (-15 %).

Cette constatation coïncide avec une diminution constante de la santé mentale chez les jeunes. Il y a une décennie, les jeunes Canadiens déclaraient avoir une meilleure santé mentale que leurs homologues plus âgés. Toutefois, la situation s'est depuis inversée : récemment, une plus faible proportion de jeunes Canadiens ont déclaré avoir une excellente ou une très bonne santé mentale comparativement aux Canadiens plus âgés.

Les personnes LGBTQ2+ déclarent avoir une perception moins positive de l'avenir

Les femmes (65 %) avaient une perception de l'avenir légèrement plus positive que les hommes (63 %) en 2021-2022. Toutefois, les personnes transgenres ou non binaires étaient beaucoup moins optimistes quant à leur avenir (38 %) que l'étaient les personnes cisgenres.

Près de la moitié des personnes LGBTQ2+, c'est-à-dire les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers, bispirituelles, ou qui utilisent d'autres termes liés à la diversité de genre ou à la diversité sexuelle, avaient une perception positive de l'avenir (49 %). En comparaison, près des deux tiers des personnes qui ne sont pas LGBTQ2+ avaient une perception positive de l'avenir (65 %).

Des variations au sein de la population LGBTQ2+ s'observaient en fonction de l'orientation sexuelle. Environ 52 % des personnes lesbiennes ou gaies, 49 % des personnes bisexuelles et 44 % des personnes ayant une autre orientation sexuelle avaient une perception positive de l'avenir.

La vision moins optimiste de l'avenir de la population LGBTQ2+ pourrait être en partie liée à sa plus grande probabilité de déclarer que sa santé mentale est passable ou mauvaise, d'être victime de violence ou d'envisager sérieusement de se suicider au cours de sa vie comparativement à la population qui n'est pas LGBTQ2+.

Environ la moitié des personnes ayant une incapacité ont une perception positive de l'avenir en 2021-2022 

Les personnes ayant une incapacité, une difficulté ou une condition à long terme étaient considérablement moins susceptibles d'avoir une perception positive de l'avenir comparativement au reste de la population (53 % contre 72 %).

En ce qui concerne les différences entre les sexes, les femmes ayant une incapacité, une difficulté ou une condition à long terme avaient une perception de l'avenir légèrement plus positive que les hommes ayant une incapacité, une difficulté ou une condition à long terme (55 % contre 51 %).

Les défis économiques et sociaux sont liés à une perception moins positive

Les ménages qui ont éprouvé des difficultés financières pendant la pandémie pour répondre aux besoins fondamentaux de leur ménage, comme le transport, le logement, la nourriture et l'habillement, avaient une perception de l'avenir moins positive que ceux qui n'ont pas connu de difficultés financières (47 % contre 69 %) en 2021-2022.

De même, comparativement aux personnes qui étaient en emploi (66 %), celles qui étaient à la recherche d'un travail rémunéré au cours de la semaine précédant leur participation à l'enquête étaient moins susceptibles d'avoir une perception positive de l'avenir (51 %).

Des situations sociales difficiles, comme les expériences de discrimination, étaient également associées à des niveaux plus faibles d'optimisme. Plus particulièrement, parmi les personnes qui ont été victimes de discrimination ou de traitement injuste au cours des cinq dernières années, 55 % avaient une perception positive de l'avenir comparativement à 68 % chez celles qui n'avaient pas vécu de telles expériences.

Les groupes de population pour lesquels les niveaux d'optimisme étaient inférieurs à la moyenne comprenaient les Japonais (55 %; cette donnée devrait être utilisée avec prudence), les Chinois (58 %), les Asiatiques du Sud-Est (60 %) et les Coréens (61 %) font partie des groupes ethnoculturels dont les niveaux d'optimisme sont inférieurs à la moyenne. Notamment, ces groupes ont déclaré avoir subi davantage de discrimination pendant la pandémie.

Malgré la discrimination ou le traitement injuste subi à des taux plus élevés, certains groupes de population ont déclaré avoir un niveau d'optimisme supérieur à la moyenne à l'égard de l'avenir, y compris la population canadienne noire (73 %), les immigrants récents (74 %) et les résidents non permanents (72 %). Cela concorde avec les constatations antérieures selon lesquelles la population noire du Canada déclare une résilience supérieure à la moyenne. Ces constatations laissent croire que l'optimisme offre une protection contre certaines des répercussions négatives de la discrimination et peut garder les gens motivés, engagés et résilients face à l'adversité.

Le fait de vivre dans un ménage de grande taille avec des enfants et d'avoir un fort sentiment d'appartenance à une collectivité locale sont associés à l'optimisme

Les Canadiens qui vivaient dans des ménages comptant plusieurs personnes et avec des enfants étaient plus optimistes quant à l'avenir (70 %) que ceux vivant dans des ménages composés de plusieurs personnes sans enfants (64 %) ou ceux vivant seuls (56 %). En particulier, les Canadiens en congé de maternité, de paternité ou parental ont déclaré les niveaux d'optimisme les plus élevés (83 %).

Près de 8 personnes sur 10 (78 %) qui avaient un fort sentiment d'appartenance envers leur collectivité locale avaient toujours ou souvent une perception positive de l'avenir. À l'inverse, un peu plus du tiers des personnes qui se sentaient toujours ou souvent seules (35 %) avaient une perception positive de l'avenir.

À mesure que la reprise de l'économie canadienne se poursuit et que la vie sociale s'ajuste à une nouvelle normale, le Canada suivra la qualité de vie de tous les Canadiens à l'aide du Cadre de qualité de vie. L'indicateur de perspectives encourageantes peut être compris comme une mesure du bien-être qui est interrelié à d'autres indicateurs, comme la santé mentale, la solitude et le sentiment d'appartenance envers les collectivités locales. De futures recherches pourraient être effectuées pour mieux comprendre ces interrelations ainsi que leurs répercussions potentielles sur les décideurs.



  Note aux lecteurs

Pour cette diffusion, les trois vagues suivantes de l'Enquête sociale canadienne (ESC) ont été regroupées :

- ESC – Bien-être, activités et perception du temps (données recueillies entre le 6 août et le 18 septembre 2021).

- ESC – Bien-être, travail non rémunéré et temps passé en famille (données recueillies entre le 26 octobre et le 7 décembre 2021).

- ESC – Bien-être et relations familiales (données recueillies entre le 28 janvier et le 13 mars 2022).

L'ESC permet de recueillir des renseignements sur divers sujets sociaux, comme la santé, le bien-être, les répercussions de la COVID-19, les changements dans le ménage, l'équilibre travail-vie personnelle, l'emploi du temps, les intentions d'avoir des enfants et les changements dans l'état des relations.

Son objectif est de mieux comprendre rapidement des enjeux sociaux en menant des enquêtes sur divers sujets tous les trois mois. Statistique Canada tient à remercier tous les Canadiens et toutes les Canadiennes qui ont pris le temps de participer à l'enquête en cette période de crise.

Des comparaisons sont effectuées avec l'Enquête sociale générale de 2016 (Les Canadiens au travail et à la maison) afin de mieux saisir l'évolution des points de vue des Canadiens sur l'avenir.

Les personnes ayant une incapacité, une difficulté ou une condition à long terme comprennent celles qui s'identifient comme étant une personne ayant une incapacité et/ou qui ont déclaré avoir au moins une difficulté ou condition à long terme. Le regroupement des données de l'ESC permet de désagréger les indicateurs de la qualité de vie selon le type d'incapacité. Toutefois, la désagrégation de l'indicateur des perceptions de l'avenir par type d'incapacité ne faisait pas partie de la portée de la présente étude.

Les personnes cisgenres désignent les personnes dont le genre déclaré correspond à leur sexe déclaré à la naissance. Cela comprend les hommes et les femmes cisgenres.

Les personnes transgenres comprennent les personnes dont le genre déclaré ne correspond pas à leur sexe déclaré à la naissance. Cela comprend les hommes et les femmes transgenres. Les personnes non binaires sont exclues.

Les personnes non binaires désignent les personnes dont le genre déclaré n'est pas exclusivement masculin ou féminin.

Produits

L'infographie « L'espoir au Canada » est disponible dans le cadre de la série Statistique Canada – Infographies (Numéro au catalogue11-627-M).

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