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La diversité ethnoculturelle parmi les personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles au Canada : un aperçu des résultats scolaires et économiques
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Les données désagrégées donnent un aperçu des résultats obtenus par différents groupes de personnes et peuvent être utilisées pour orienter les politiques, les programmes et les services en faveur d’une société plus juste et plus inclusive. Les recherches montrent que les personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles (LGB)Note sont plus susceptibles que les personnes hétérosexuelles d’avoir un revenu inférieur, d’être victimes de discrimination au travail et de rencontrer des obstacles lorsqu’il s’agit de trouver un emploi et d’obtenir une promotionNote . Des études démontrent également que certains groupes racisés courent un risque plus élevé d’être victimes de discrimination et d’éprouver des difficultés sur le marché du travailNote . Les personnes immigrantes au Canada peuvent également devoir faire face à des défis particuliers qui les empêchent d’utiliser leurs compétences au Canada, comme la reconnaissance des titres de compétences étrangers, l’expérience de travail à l’étranger et la connaissance des langues officielles du CanadaNote .
Afin de combler les lacunes dans les données désagrégées sur la population LGB, le présent article brosse un portrait de la diversité ethnoculturelle et linguistique de la population LGB au Canada. Il s’agit du quatrième article d’une série qui utilise les données des cycles combinés de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2015 à 2018. La présente étude, qui s’appuie sur des articles thématiques antérieurs de la série, examine de plus près les résultats scolaires et économiques des personnes LGB nées au Canada, immigrantes et racisées, afin de mieux comprendre les inégalités auxquelles doivent faire face les différents segments de la population. Dans la présente étude, les données sur les répondants ayant déclaré une identité autochtone ne sont pas comprises dans l’analyse, à l’exception de l’encadré sur la diversité linguistique.
La diversité de la population lesbienne, gaie et bisexuelle au Canada
Selon les données de l’ESCC de 2015 à 2018, 2,6 % des personnes raciséesNote âgées de 15 ans et plus ont indiqué qu’elles étaient LGB, comparativement à 3,3 % des personnes non raciséesNote . La petite taille de l’échantillon de la population LGB n’a permis de faire qu’une analyse limitée des plus grandes populations racisées. Cela comprend les populations sud-asiatique, chinoise, noire, philippine et latino-américaine, ainsi que les personnes ayant indiqué deux groupes ethniques ou culturels ou plus (c.-à-d. les groupes racisés multiples). Seuls les groupes présentant des proportions statistiquement significatives par rapport à la population non racisée sont présentés ci-dessous.
Au sein de la population âgée de 15 ans et plus, une plus grande proportion (6,0 %) de personnes ayant sélectionné des groupes racisés multiples ont indiqué être LGB, par rapport à la population non racisée (3,3 %), tandis qu’une proportion légèrement inférieure de la population noire (2,1 %E) a déclaré être LGBNote . Plus précisément, une orientation sexuelle lesbienne ou gaie a été déclarée par 0,5 %E des personnes sud-asiatiques et 0,6 %E des personnes noires, comparativement à 1,6 % de la population non racisée. Une plus forte proportion de personnes ayant sélectionné des groupes racisés multiples (3,4 %E) ont indiqué être bisexuelles, comparativement à 1,8 % de personnes non racisées, tandis qu’une proportion légèrement plus faible de la population philippine (0,7 %E) a déclaré être bisexuelle.
Il y avait un chevauchement important entre les populations racisées et immigrantes, puisque la majorité des personnes racisées âgées de 15 ans et plus (77,6 %) étaient également des personnes immigrantes au Canada. Dans la population âgée de 15 ans et plus, une plus faible proportion (2,3 %) de personnes immigrantes que de personnes nées au
Le tableau 1 montre que la répartition de la région ou du pays de naissance était similaire chez les personnes immigrantes hétérosexuelles et LGB — à l’exception d’une proportion plus élevée de personnes immigrantes LGB nées aux États-Unis comparativement aux personnes hétérosexuelles (9,6 %E par rapport à 3,3 %). Il est possible que des facteurs comme le niveau d’acceptation des personnes LGB dans la région ou le pays de naissance d’un répondant puissent influencer sa volonté de révéler son orientation sexuelle.
Région de naissance | HétérosexuelleTable 1 Note † | Lesbienne, gaie ou bisexuelle |
---|---|---|
pourcentage | ||
Asie | 45,8 | 43,5 |
Europe | 27,7 | 25,1 |
Amérique du Sud, Amérique centrale et Caraïbes | 12,7 | 12,9Note E: à utiliser avec prudence |
États-Unis | 3,3 | 9,6Note E: à utiliser avec prudenceNote * |
Afrique | 9,4 | 6,6Note E: à utiliser avec prudence |
Autre | 1,0 | Note F: trop peu fiable pour être publié |
E à utiliser avec prudence (coefficient de variation de 15,0 % à 35,0 %) F trop peu fiable pour être publié
Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2015 à 2018. |
Dans la population âgée de 25 à 64 ans, les personnes LGB — plus particulièrement les personnes bisexuelles — étaient en moyenne plus jeunes que les personnes hétérosexuelles. Le graphique 1 montre l’âge moyen selon l’orientation sexuelle parmi les personnes nées au Canada, immigrantes, racisées et non racisées. Les personnes immigrantes non racisées ont tendance à être plus âgées, tandis que les personnes racisées nées au Canada sont généralement plus jeunes. Toutefois, le profil d’âge plus jeune de la population LGB est constant dans tous les groupes.
Tableau de données du graphique 1
Statut d’immigrant | Catégorie de population racisée | Hétérosexuelle | Lesbienne ou gaie | Bisexuelle |
---|---|---|---|---|
âge moyen | ||||
Personnes nées au Canada | Non racisée | 45 | 44 | 39 |
Racisée | 37 | 35 | 32 | |
Personnes immigrantes | Non racisée | 48 | 45 | 43 |
Racisée | 43 | 38 | 40 | |
Note : Les données sur les répondants autochtones ne sont pas comprises dans la présente analyse. Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2015 à 2018. |
Les personnes gaies ou lesbiennes nées au Canada sont plus susceptibles que les personnes hétérosexuelles de détenir un diplôme universitaire
Le deuxième article de cette série, intitulé Participation aux études et niveau de scolarité des personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles au Canada, a démontré que 4 personnes gaies ou lesbiennes sur 10 (41,2 %) âgées de 25 à 64 ans détenaient un baccalauréat ou un diplôme de niveau supérieur — une proportion beaucoup plus importante que celle constatée chez les personnes bisexuelles (34,2 %) et les personnes hétérosexuelles (32,6 %). Le présent article examine de façon plus approfondie les taux d’obtention d’un diplôme universitaire (c.-à-d. les titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme de niveau supérieur) en fonction de l’orientation sexuelle chez les personnes nées au Canada, immigrantes, racisées et non racisées.
La tendance observée au sein de la population en général s’est poursuivie : les personnes gaies et lesbiennes nées au Canada étaient plus susceptibles que les personnes hétérosexuelles de détenir un baccalauréat ou un diplôme de niveau supérieur (38,0 % par rapport à 28,3 %, respectivement). Près du tiers (31,5 %) des personnes bisexuelles nées au Canada détenaient un diplôme universitaire, une différence qui n’est pas statistiquement significative par rapport aux personnes d’autres orientations sexuelles (graphique 2).
Tableau de données du graphique 2
Orientation sexuelle | Statut d'immigrant | Pourcentage | Intervalle de confiance de 95 % | |
---|---|---|---|---|
Limite inférieure | Limite supérieure | |||
pourcentage | ||||
HétérosexuelleTable 2 Note † | Personnes nées au CanadaTable 2 Note ‡ |
28,3 | 27,7 | 28,8 |
Personnes immigrantes | 45,8Note ** | 44,6 | 47,1 | |
Lesbienne ou gaie | Personnes nées au CanadaTable 2 Note ‡ |
38,0Note * | 34,0 | 42,2 |
Personnes immigrantes | 55,0Note ** | 45,6 | 64,1 | |
Bisexuelle | Personnes nées au CanadaTable 2 Note ‡ |
31,5 | 26,8 | 36,7 |
Personnes immigrantes | 49,6Note ** | 37,9 | 61,4 | |
Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2015 à 2018. |
Chez les personnes nées au Canada, les taux d’obtention d’un diplôme universitaire variaient également selon le genre et l’orientation sexuelle. Une proportion plus importante d’hommes gais (40,0 %), de femmes lesbiennes ou
La grande majorité des personnes racisées nées au Canada ont au moins un parent né à l’étranger (aussi appelées les personnes de « deuxième génération »), plutôt que d’avoir tous leurs parents nés au Canada (« troisième génération »). Dans la population générale, le niveau de scolarité élevé des personnes de deuxième génération est bien documentéNote .
Les personnes gaies ou lesbiennes racisées nées au Canada affichaient un taux élevé d’obtention d’un diplôme universitaire. Dans la population née au Canada de 25 à 64 ans, une plus grande proportion de personnes gaies ou lesbiennes racisées (64,3 %E) que de personnes gaies ou lesbiennes non racisées (37,1 %) détenaient un diplôme universitaireNote . Les personnes hétérosexuelles racisées avaient également un niveau de scolarité plus élevé que celui des personnes hétérosexuelles non racisées (tableau 2). Les recherches sur la population générale laissent entendre que les résultats scolaires et les résultats sur le marché du travail varient en fonction de groupes racisés particuliers (p. ex. Chinois ou Noir) et du genre; cependant, la taille de l’échantillon de la population LGB ne permettait pas une désagrégation plus poussée de la population racisée dans la présente étude.
En résumé, dans la population née au Canada, les personnes gaies ou lesbiennes étaient plus susceptibles que les personnes hétérosexuelles de détenir un diplôme universitaire. Toutefois, dans la population née au Canada, une proportion plus importante de personnes hétérosexuelles et gaies ou lesbiennes racisées détenaient un diplôme universitaire, par rapport aux personnes non racisées, toutes orientations sexuelles confondues (tableau 2).
Orientation sexuelle | Pourcentage | Intervalle de confiance de 95 % | |
---|---|---|---|
Limite inférieure | Limite supérieure | ||
pourcentage | |||
Non raciséeTable 2 Note ‡ | |||
HétérosexuelleTable 2 Note † | 27,3 | 26,7 | 27,8 |
Lesbienne ou gaie | 37,1Note * | 33,1 | 41,2 |
Bisexuelle | 29,9 | 25,9 | 34,2 |
Racisée | |||
HétérosexuelleTable 2 Note † | 46,3Note ** | 43,4 | 49,2 |
Lesbienne ou gaie | 64,3Note E: à utiliser avec prudenceNote ** | 43,2 | 80,9 |
Bisexuelle | Note F: trop peu fiable pour être publié | F | Note F: trop peu fiable pour être publié |
E à utiliser avec prudence (coefficient de variation de 15,0 % à 35,0 %) F trop peu fiable pour être publié
Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2015 à 2018. |
Peu importe l’orientation sexuelle, une proportion plus importante de personnes immigrantes que de personnes nées au Canada détiennent un diplôme universitaire
En ce qui concerne les critères de sélection des personnes immigrantes, le Canada a donné la priorité à la scolarité au cours des trois dernières décennies, ce qui a donné lieu à une population immigrante au Canada ayant un niveau de scolarité élevéNote . Selon les résultats d’études antérieures sur la population générale, les personnes immigrantes sont plus scolarisées que les personnes nées au CanadaNote . Dans la présente étude, cette tendance s’est maintenue, peu importe l’orientation sexuelle. Plus de la moitié des personnes immigrantes gaies ou lesbiennes (55,0 %) et près de la moitié des personnes immigrantes bisexuelles (49,6 %) et hétérosexuelles (45,8 %) âgées de 25 à 64 ans détenaient au moins un baccalauréat, ce qui constitue une proportion plus élevée que celle des personnes nées au Canada ayant les mêmes orientations sexuelles (graphique 2).
Les résultats scolaires variaient également entre les personnes immigrantes racisées et non racisées. Le tableau 3 montre que les personnes immigrantes gaies ou lesbiennes non racisées étaient les plus susceptibles de détenir un diplôme universitaire (67,7 %), suivies des personnes immigrantes hétérosexuelles racisées (47,3 %) et des personnes immigrantes hétérosexuelles non racisées (42,4 %). Les autres différences dans le niveau de scolarité chez les personnes immigrantes n’étaient pas statistiquement significatives.
Orientation sexuelle | Pourcentage | Intervalle de confiance de 95 % | |
---|---|---|---|
Limite inférieure | Limite supérieure | ||
pourcentage | |||
Non raciséeTable 3 Note ‡ | |||
HétérosexuelleTable 3 Note † | 42,4 | 40,5 | 44,4 |
Lesbienne ou gaie | 67,7Note * | 53,3 | 79,3 |
Bisexuelle | 55,8Note E: à utiliser avec prudence | 38,5 | 71,8 |
Racisée | |||
HétérosexuelleTable 3 Note † | 47,3Note ** | 45,7 | 48,8 |
Lesbienne ou gaie | 47,5 | 36,2 | 59,0 |
Bisexuelle | 45,6Note E: à utiliser avec prudence | 31,2 | 60,8 |
E à utiliser avec prudence
Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2015 à 2018. |
Les résultats économiques des personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles
Conformément aux recherches antérieures, le troisième article de la série, intitulé Caractéristiques du travail et caractéristiques économiques des personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles au Canada, a permis de constater que le revenu d’emploi moyen variait selon l’orientation sexuelle et le genre de 2015 à 2018. Parmi les personnes de 25 à 64 ans travaillant à temps plein, les hommes hétérosexuels avaient tendance à gagner un revenu médian plus élevé que les femmes hétérosexuelles et les personnes LGB, peu importe leur groupe d’âge et leur niveau de scolarité. Les personnes bisexuelles étaient en moyenne plus jeunes que les personnes hétérosexuelles, mais même au sein de la population plus jeune (âgée de 25 à 34 ans) détenant un diplôme universitaire, les hommes bisexuels et les femmes bisexuelles gagnaient moins que les personnes hétérosexuelles et les personnes gaies ou lesbiennes.
À l’aide d’une méthodologie similaire (voir la note aux lecteurs), la section suivante porte sur les différences de revenu d’emploi entre les personnes immigrantes et les personnes nées au Canada, avec une analyse intersectionnelle des populations racisées et non racisées. Les personnes nées au Canada et les personnes immigrantes sont analysées séparément, car les résultats sur le marché du travail sont influencés par des caractéristiques propres aux personnes immigrantes, comme la reconnaissance des titres de compétences étrangers, l’expérience de travail à l’étranger et la connaissance des langues officielles. En revanche, les personnes nées au Canada acquièrent principalement des expériences pertinentes à la réussite professionnelle au pays. La politique en matière d’immigration et les critères de sélection peuvent également modifier les caractéristiques démographiques des personnes immigrantes, la catégorie d’admission, la région d’origine, la répartition géographique au Canada et l’expérience de travail au Canada avant l’admission, qui ont à leur tour une incidence sur le revenu d’emploiNote .
Bien que les données disponibles n’aient pas permis la désagrégation selon les facteurs liés à l’immigration décrits ci-dessus, il est important de tenir compte du fait que certaines personnes LGB immigrent en tant que réfugiés ou demandent l’asile en raison du risque de préjudice auquel elles peuvent s’exposer dans leur pays d’origine. Les expériences et les résultats de ces personnes peuvent être différents de ceux des personnes qui ne doivent pas faire face à de telles situations. Dans 69 pays du monde, les relations sexuelles consensuelles entre adultes du même sexe demeurent criminaliséesNote . Parallèlement, la stigmatisation des personnes qui sont perçues comme étant non hétérosexuelles reste élevée dans de nombreux pays où les activités homosexuelles ne sont pas criminalisées. La Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada a établi des lignes directricesNote afin de mieux comprendre les difficultés que peuvent rencontrer les personnes de la diversité sexuelle et de genre, ainsi que les personnes intersexes, lorsqu’elles présentent leur dossier d’asile.
Le revenu d’emploi des personnes bisexuelles nées au Canada, qu’elles soient racisées ou non, est inférieur à celui des personnes hétérosexuelles et gaies ou lesbiennes
Selon les données de l’ESCC de 2015 à 2018, le revenu d’emploi annuel médian des personnes hétérosexuelles était le plus élevé (58 000 $) parmi les travailleuses et les travailleurs à temps plein nés au Canada et âgés de 25 à 64 ans. Le revenu médian des personnes gaies ou lesbiennes (50 100 $) était inférieur à celui des personnes hétérosexuelles, et le revenu des personnes bisexuelles était le plus bas (38 800 $) dans la population née au Canada.
Le revenu d’emploi variait également selon le genre chez les personnes nées au Canada. Les hommes hétérosexuels avaient le revenu médian le plus élevé avant impôt (65 000 $), suivis des hommes gais (52 100 $) et des femmes hétérosexuelles (49 400 $). Les femmes lesbiennes gagnaient moins (46 900 $) que les hommes hétérosexuels, mais il n’y avait aucune différence statistiquement significative entre les femmes lesbiennes et les autres groupes à l’étude.
Les résultats économiques étaient moins favorables pour les hommes bisexuels et les femmes bisexuelles nés au Canada. Les hommes bisexuels avaient un revenu d’emploi médian inférieur (38 100 $) à celui des hommes hétérosexuels et des hommes gais, et les femmes bisexuelles gagnaient moins (39 100 $) que les femmes hétérosexuelles. Les différences entre les hommes bisexuels et les femmes bisexuelles nés au Canada n’étaient pas statistiquement significatives.
La grande majorité (95 %) des personnes nées au Canada de 25 à 64 ans travaillant à temps plein n’était pas racisée. Par conséquent, les profils de rémunération des personnes non racisées étaient très similaires à ceux de l’ensemble de la population née au Canada. Le graphique 3 montre que les personnes hétérosexuelles non racisées avaient le revenu d’emploi annuel médian le plus élevé (58 200 $). Les personnes gaies ou lesbiennes non racisées avaient un revenu d’emploi médian inférieur (49 900 $), alors que les personnes bisexuelles non racisées gagnaient moins (39 100 $) que les personnes hétérosexuelles et les personnes gaies ou lesbiennes.
Le revenu d’emploi annuel des personnes racisées nées au Canada est également présenté dans le graphique 3. Les personnes bisexuelles racisées affichaient le revenu d’emploi médian le plus bas dans l’ensemble (27 100 $), tandis que l’écart de revenu entre les personnes hétérosexuelles et les personnes gaies ou lesbiennes (53 700 $ et 59 800 $, respectivement) n’était pas statistiquement significatifNote . Autrement dit, les personnes bisexuelles nées au Canada — qu’elles soient racisées ou non — présentaient des résultats économiques moins favorables que ceux des personnes hétérosexuelles, gaies ou lesbiennes. Il n’y avait aucune différence statistiquement significative entre le revenu des personnes bisexuelles racisées et des personnes bisexuelles non racisées nées au Canada.
Tableau de données du graphique 3
Orientation sexuelle | Catégorie de population racisée | Dollars | Intervalle de confiance de 95 % | |
---|---|---|---|---|
Limite inférieure | Limite supérieure | |||
dollars | ||||
HétérosexuelleTable 3 Note † | Non raciséeTable 3 Note ‡ | 58 200 | 57 507 | 58 962 |
Racisée | 53 700Note ** | 50 953 | 56 492 | |
Lesbienne ou gaie | Non raciséeTable 3 Note ‡ | 49 900Note * | 45 508 | 54 370 |
Racisée | 59 800 | 47 305 | 72 358 | |
Bisexuelle | Non raciséeTable 3 Note ‡ | 39 100Note * | 35 368 | 42 911 |
Racisée | 27 100Note * | 12 194 | 41 910 | |
Les données sur les répondants autochtones ne sont pas comprises dans la présente analyse. Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2015 à 2018. |
Les résultats économiques des personnes immigrantes hétérosexuelles et gaies ou lesbiennes non racisées sont plus favorables que ceux des personnes immigrantes racisées, toutes orientations sexuelles confondues
Bien que les personnes LGB nées au Canada, en particulier les personnes bisexuelles, aient un revenu d’emploi médian inférieur à celui des personnes hétérosexuelles, on observait une tendance quelque peu différente chez les personnes immigrantes de 25 à 64 ans. L’avantage comparatif dont bénéficiaient les personnes hétérosexuelles nées au Canada n’a pas été constaté chez les personnes immigrantes hétérosexuelles, qui avaient des revenus semblables à ceux des personnes immigrantes LGB. Les personnes immigrantes hétérosexuelles touchaient un revenu médian inférieur à celui des personnes hétérosexuelles nées au Canada (48 300 $ par rapport à 58 000 $), mais elles gagnaient plus que les personnes bisexuelles nées au Canada (38 800 $). Il n’y avait pas de différence statistiquement significative quant au revenu chez les personnes immigrantes ayant différentes orientations sexuelles qui ont travaillé à temps plein au cours de la semaine de référence.
Le revenu d’emploi variait selon le genre au sein de la population immigrante, mais uniquement pour les personnes hétérosexuelles. Le revenu d’emploi médian chez les hommes immigrants hétérosexuels était plus élevé que celui des femmes immigrantes hétérosexuelles (53 500 $ par rapport à 43 000 $), mais les autres écarts entre celui des hommes immigrants et des femmes immigrantes de diverses orientations sexuelles n’étaient pas statistiquement significatifs.
Lorsqu’on compare les personnes immigrantes racisées de 25 à 64 ans en fonction de leur orientation sexuelle, on n’observe aucune différence statistiquement significative quant au revenu d’emploi médian entre les différents groupes d’orientation sexuelle. Cette parité relative reflète en partie le revenu médian annuel généralement plus faible des personnes immigrantes hétérosexuelles (45 000 $) et gaies ou lesbiennes (42 400 $) racisées, qui était similaire à celui des personnes bisexuelles (40 700 $). Chez les personnes immigrantes non racisées, les différences de revenu d’emploi entre les personnes de diverses orientations sexuelles n’étaient pas statistiquement significatives (graphique 4).
Les disparités dans le revenu d’emploi n’étaient évidentes que lorsqu’on comparait les personnes immigrantes racisées et non racisées. Le graphique 4 montre que le revenu médian des personnes immigrantes hétérosexuelles et gaies ou lesbiennes non racisées était plus élevé que celui des personnes immigrantes racisées, toutes orientations sexuelles confondues. Chez les personnes immigrantes bisexuelles, les différences de revenu d’emploi entre les personnes racisées et non racisées n’étaient pas statistiquement significatives.
Tableau de données du graphique 4
Orientation sexuelle | Catégorie de population racisée | Dollars | Intervalle de confiance de 95 % | |
---|---|---|---|---|
Limite inférieure | Limite supérieure | |||
dollars | ||||
HétérosexuelleTable 4 Note † | Non raciséeTable 4 Note ‡ | 56 900 | 54 958 | 58 852 |
Racisée | 45 000Note ** | 43 625 | 46 371 | |
Lesbienne ou gaie | Non raciséeTable 4 Note ‡ | 77 200 | 58 312 | 96 115 |
Racisée | 42 400Note ** | 33 642 | 51 072 | |
Bisexuelle | Non raciséeTable 4 Note ‡ | 57 300 | 41 750 | 72 816 |
Racisée | 40 700 | 29 488 | 51 852 | |
Les données sur les répondants autochtones ne sont pas comprises dans la présente analyse. Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2015 à 2018. |
La structure par âge plus jeune de la population LGB, et des personnes bisexuelles en particulier, laisse entendre que ces groupes sont peut-être en début de carrière, ce qui pourrait expliquer les revenus généralement plus faibles observés dans cette population. Cependant, une analyse de régression multivariée a permis de confirmer que les écarts de rémunération entre les groupes étudiés subsistaient après avoir pris en compte l’âge et le niveau de scolarité.
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Une proportion plus élevée de personnes LGB que de personnes hétérosexuelles parlent les deux langues officielles du Canada à la maison
Selon les données de l’ESCC de 2015 à 2018, 9 personnes sur 10 (90,3 %) âgées de 15 ans et plus parlaient l’une des deux langues officielles du Canada à la maison, seule ou en combinaison avec d’autres langues, peu importe leur orientation sexuelle. Cependant, les modèles linguistiques variaient parmi les personnes de différentes orientations sexuelles.
Bien que la majorité des personnes au Canada (67,6 %) parlent l’anglais ou l’anglais en combinaison avec une langue non officielle à la maison, cela était le cas d’une plus grande proportion de personnes bisexuelles que des personnes d’autres orientations sexuelles. Près des trois quarts (74,4 %) des personnes bisexuelles parlaient le plus souvent l’anglais ou l’anglais en combinaison avec une langue non officielle à la maison, comparativement à plus des deux tiers (67,8 %) des personnes hétérosexuelles et à 6 personnes gaies ou lesbiennes sur 10 (61,3 %) (graphique 5).
Une plus grande proportion de personnes gaies ou lesbiennes parlaient le plus souvent le français ou le français en combinaison avec une langue non officielle à la maison, par rapport aux personnes hétérosexuelles et bisexuelles. Plus du quart (26,5 %) des personnes gaies ou lesbiennes parlaient le français ou le français en combinaison avec une langue non officielle à la maison, comparativement à 1 personne hétérosexuelle sur 5 (20,0 %) et à 1 personne bisexuelle sur 6 (16,1 %).
En ce qui concerne le bilinguisme anglais-français à la maison, une proportion un peu plus importante de personnes gaies ou lesbiennes et bisexuelles (6,3 %E et 5,0 %, respectivement) que de personnes hétérosexuelles (3,0 %) parlaient les deux langues officielles du Canada (ou les deux langues officielles et une langue non officielle) le plus souvent à la maison.
Les personnes hétérosexuelles étaient plus susceptibles que les personnes LGB de parler une langue non officielle (c.-à-d. une langue autre que l’anglais ou le français) le plus souvent à la maison. Près de 1 personne hétérosexuelle sur 10 (9,2 %) parlait plus souvent une langue non officielle à la maison, comparativement à une plus faible proportion de personnes gaies ou lesbiennes (5,9 %) et bisexuelles (4,5 %E) (graphique 5).
Tableau de données du graphique 5
Orientation sexuelle | Langues officielles parlées le plus souvent à la maison | Pourcentage | Intervalle de confiance de 95 % | |
---|---|---|---|---|
Limite inférieure | Limite supérieure | |||
pourcentage | ||||
Hétérosexuelle | Anglais / Anglais et autre | 67,8 | 67,4 | 68,1 |
Français / Français et autre | 20,0 | 19,8 | 20,2 | |
Anglais et français / Anglais, français et autre | 3,0 | 2,9 | 3,2 | |
Langue non officielle | 9,2 | 8,8 | 9,5 | |
Lesbienne ou gaie | Anglais / Anglais et autre | 61,3 | 58,0 | 64,4 |
Français / Français et autre | 26,5 | 23,9 | 29,3 | |
Anglais et français / Anglais, français et autre | 6,3Note E: à utiliser avec prudence | 4,7 | 8,4 | |
Langue non officielle | 5,9 | 4,5 | 7,8 | |
Bisexuelle | Anglais / Anglais et autre | 74,4 | 71,9 | 76,8 |
Français / Français et autre | 16,1 | 14,2 | 18,1 | |
Anglais et français / Anglais, français et autre | 5,0 | 3,9 | 6,5 | |
Langue non officielle | 4,5Note E: à utiliser avec prudence | 3,3 | 6,0 | |
E à utiliser avec prudence (coefficient de variation de 15,0 % à 35,0 %) Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2015 à 2018. |
Note aux lecteurs
L’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) vise la population âgée de 12 ans et plus vivant dans l’ensemble des provinces et des territoires. Sont exclues de la base de sondage les personnes vivant dans les communautés des Premières Nations (dans les réserves), les pensionnaires d’un établissement institutionnel (établissements de santé, prisons, institutions religieuses, couvents, etc.), les membres à temps plein des Forces canadiennes, les jeunes de 12 à 17 ans vivant dans des familles d’accueil et les résidents de certaines régions éloignées. L’ESCC couvre environ 98 % de la population canadienne âgée de 12 ans et plus. Elle est menée tous les deux ans auprès d’un échantillon de 130 000 répondants et elle constitue une source de données adéquate pour la recherche sur de petites populations, comme les personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles vivant au Canada.
Le présent article fournit les données combinées des cycles de l’ESCC de 2015 à 2016 et de 2017 à 2018. Les poids des deux cycles de deux ans ont été divisés par deux pour représenter la population totale moyenne au cours des quatre années.
Cet article examine les données sur l’orientation sexuelle et ne présente pas des résultats propres aux personnes transgenres et non binaires. En 2019, l’ESCC a commencé à recueillir des données sur le sexe à la naissance et l’identité de genre autodéclarés, qui sont nécessaires pour déterminer la population transgenre et non binaire. Avant 2019, l’ESCC ne recueillait que des données sur le sexe des répondants (hommes ou femmes), telles qu’elles ont été consignées par l’intervieweur. Bien que le sexe et le genre renvoient à deux concepts différents, le terme « genre » est celui qui est utilisé dans le présent article pour en faciliter la lecture.
La variable de l’orientation sexuelle comprenait trois catégories de réponse avec les définitions suivantes : hétérosexuel (relations sexuelles avec des personnes du sexe opposé); homosexuel, c’est-à-dire lesbienne ou gai (relations sexuelles avec des personnes du même sexe); et bisexuel (relations sexuelles avec des personnes des deux sexes). En 2019 et dans les cycles subséquents de l’ESCC, le texte de définition est omis de ces catégories, et une catégorie de réponse écrite supplémentaire est ajoutée pour que les répondants puissent préciser leur orientation sexuelle. Les données de l’ESCC de 2019 et des années subséquentes n’ont pas été comprises en raison de ce changement de méthodologie de déclaration et de l’incidence sur la comparabilité des données sur l’orientation sexuelle.
Dans le présent article, les données sur la « population racisée » sont mesurées au moyen de la variable « minorité visible ». La « population non racisée », à l’exclusion des répondants autochtones, est mesurée avec la catégorie « pas une minorité visible » de la variable. Le terme « minorité visible » fait référence au fait qu’une personne appartienne ou non à l’un des groupes de « minorités visibles » définis par la Loi sur l’équité en matière d’emploi. Aux termes de cette loi, font partie des minorités visibles « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ». La population des minorités visibles est principalement composée des groupes suivants : Sud-Asiatiques, Chinois, Noirs, Philippins, Latino-Américains, Arabes, Asiatiques du Sud-Est, Asiatiques occidentaux, Coréens et Japonais. Dans le présent article, une désagrégation plus poussée de ces groupes a été limitée par la petite taille de l’échantillon de la population LGB. Les données sur les répondants autochtones ne sont pas comprises dans l’étude, à l’exception de l’encadré sur la diversité linguistique.
Le terme « immigrant » désigne une personne qui est ou qui a déjà été un immigrant reçu ou un résident permanent. Il s’agit d’une personne à qui les autorités de l’immigration ont accordé le droit de résider au Canada en permanence. Les personnes immigrantes qui ont obtenu la citoyenneté canadienne par naturalisation sont comprises dans ce groupe.
L’ESCC a permis de recueillir les données sur le revenu de l’année précédente à partir d’une combinaison de sources (dossiers fiscaux, données fournies par le répondant et données imputées), avec de légers changements de méthodologie au cours de la période de 2015 à 2018. L’échantillon utilisé pour la section sur le revenu d’emploi du présent article comprend les répondants de 25 à 64 ans dont la principale source de revenu personnel au cours de l’année précédente provenait de salaires, de traitements ou d’un travail autonome avec des revenus d’emploi annuels de plus de 1 000 $ au cours de l’année précédente. L’échantillon se limitait aux répondants qui travaillaient à temps plein (c.-à-d. 30 heures ou plus) au cours de la semaine ayant précédé l’enquête. Les données sur le volume de travail (c.-à-d. la situation d’emploi à temps plein et toute l’année) n’étaient pas accessibles pour l’année au cours de laquelle les données sur le revenu ont été recueillies. La moyenne des montants de revenu a été calculée pour la période de 2015 à 2018 et ajustée en dollars de 2015. Les montants présentés ont été arrondis à la centaine près.
Pour obtenir plus de renseignements sur la qualité des données et la méthodologie de l’ESCC.
Cette étude a été financée par Femmes et Égalité des genres Canada (FEGC).
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