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Caractéristiques du travail et caractéristiques économiques des personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles au Canada
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Les recherches révèlent que les personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles (LGB) sont plus susceptibles que les personnes hétérosexuelles d’avoir un revenu inférieur, d’être victimes de discrimination au travail et de rencontrer des obstacles lorsqu’il s’agit de trouver un emploi et d’obtenir une promotionNote . Les récentes études de Statistique Canada sur la population LGB ont porté sur des questions connexes comme le niveau de scolarité, le logement, l’itinérance et la victimisation, ce qui laisse un vide dans la recherche sur la participation économique de cette population. Le revenu, l’éducation et l’emploi ainsi que les défis découlant de difficultés financières, comme l’insécurité alimentaire, sont des déterminants sociaux clés ayant une incidence sur la santé et la qualité de vie des personnes.
Le présent article examine les caractéristiques du travail et les caractéristiques économiques des personnes LGB au Canada par rapport à la population hétérosexuelle. Celui-ci fait partie d’une série d’articles visant à combler les lacunes dans les données sur cette population plus petite en regroupant divers cycles de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC de 2015 à 2016 et de 2017 à 2018). En plus de cet article et de la diffusion d’un tableau de données sur les caractéristiques socioéconomiques de la population LGB, la série explore les caractéristiques de la famille et du ménage ainsi que la participation aux études et le niveau de scolarité des personnes LGB au Canada. Un prochain article examinera de plus près la diversité ethnoculturelle au sein de la population LGB.
Les femmes hétérosexuelles et bisexuelles sont moins susceptibles d’occuper un emploi que les femmes lesbiennes, les hommes hétérosexuels et les hommes gais
Au cours de la période de 2015 à 2018, la majorité (78,1 %) des personnes de 25 à 64 ans travaillaient à temps plein ou à temps partiel pendant la semaine de référence; toutefois, cette proportion variait selon l’orientation sexuelle et le genreNote . Dans l’ensemble, environ 8 individus sur 10 de ce groupe d’âge occupaient un emploi parmi les personnes gaies ou lesbiennes (81,6 %) et les personnes hétérosexuelles (78,8 %) et près de 7 individus sur 10 parmi les personnes bisexuelles (71,3 %)Note . Le taux d’emploi était le plus élevé chez les hommes hétérosexuels (83,8 %), les femmes lesbiennes ou gaiesNote (83,7 %) et les hommes gais (80,5 %). Les hommes bisexuels (77,7 %) étaient moins susceptibles que les hommes hétérosexuels d’avoir occupé un emploi, alors que les différences entre les hommes bisexuels et tous les autres groupes n’étaient pas statistiquement significatives. Des proportions généralement plus faibles de femmes hétérosexuelles (74,0 %) et de femmes bisexuelles (68,1 %) occupaient un emploi — des populations chez lesquelles les tendances relatives au travail rémunéré peuvent être façonnées par les rôles d’aidantes, puisque les responsabilités familiales et de garde d’enfants relèvent toujours principalement des femmes au Canada (graphique 1)Note , Note .
Parmi les personnes occupant un emploi, les femmes hétérosexuelles et les femmes bisexuelles étaient moins susceptibles de travailler à temps pleinNote (81,5 % et 79,7 %, respectivement) que les hommes hétérosexuels et les hommes gais (93,6 % et 89,9 %, respectivement).
Tableau de données du graphique 1
Orientation sexuelle | Sexe | Pourcentage | Intervalles de confiance de 95 % | |
---|---|---|---|---|
Limite inférieure | Limite supérieure | |||
HétérosexuelleTableau de données du graphique 1 Note † | Masculin | 83,8 | 83,2 | 84,3 |
Féminin | 74,0Note ** | 73,4 | 74,6 | |
Lesbienne ou gaie | Masculin | 80,5 | 76,2 | 84,1 |
Féminin | 83,7Note * | 80,2 | 86,7 | |
Bisexuelle | Masculin | 77,7Note * | 71,5 | 82,9 |
Féminin | 68,1Note * | 63,2 | 72,6 | |
Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2015 à 2018. |
Les femmes de toutes les orientations sexuelles et les hommes gais sont plus susceptibles que les hommes hétérosexuels d’exercer des professions dans la vente et les services ainsi que dans les affaires, la finance et l’administration
Les recherches confirment que les personnes travaillant dans des professions et des industriesNote où les femmes sont majoritaires ont tendance à être moins bien rémunérées que celles employées dans des professions et des industries où les hommes sont majoritaires, même lorsque les niveaux de compétences sont comparablesNote . Des études indiquent également que les hommes gais sont plus susceptibles que les hommes hétérosexuels de travailler dans des professions majoritairement occupées par des femmes. De même, les femmes lesbiennes sont plus susceptibles de travailler dans des professions majoritairement occupées par des hommes, bien que l’écart soit plus prononcé chez les hommes gaisNote . Les personnes LGB peuvent choisir elles-mêmes des secteurs particuliers en fonction de leurs préférences ou chercher des environnements qui leur semblent plus inclusifs, ce qui peut avoir des répercussions sur le revenuNote . La discrimination durant le processus d’embauche peut également avoir une incidence sur l’emploi dans des secteurs particuliers. Dans une analyse récente sur les emplois de cols bleus tenant compte des caractéristiques des personnes postulant à un emploi, les hommes cisgenres hétérosexuels recevaient un plus grand nombre de suivis après avoir posé leur candidature ― soit près de deux fois plus que les hommes LGBTQ2+Note .
Parmi les personnes de 25 à 64 ans travaillant à temps plein et à temps partiel, les professions liées à la vente et aux servicesNote , Note étaient les plus courantes chez les individus de toutes les orientations sexuelles, en particulier dans la population LGB. Les femmes de toutes les orientations sexuelles et les hommes gais étaient plus susceptibles que les hommes hétérosexuels d’exercer des professions liées à la vente et aux services, qui font partie des emplois les moins bien rémunérésNote . Environ le quart des femmes de toutes les orientations sexuelles et des hommes gais travaillaient dans la vente et les services, par rapport à 16,3 % des hommes hétérosexuels (tableaux 1 et 2)Note .
Les femmes de toutes les orientations sexuelles et les hommes gais étaient également plus susceptibles que les hommes hétérosexuels d’occuper des professions liées aux affaires, à la finance et à l’administrationNote . Les hommes gais (19,9 %) et les femmes lesbiennes (19,3 %) étaient deux fois plus susceptibles que les hommes hétérosexuels (10,2 %) d’exercer ces professions. Une proportion encore plus élevée de femmes hétérosexuelles (25,5 %) et bisexuelles (22,5 %) exerçaient des professions liées aux affaires, à la finance et à l’administration (tableaux 1 et 2)Note .
La représentation dans les professions liées à l’enseignement, au droit et aux services sociaux, communautaires et gouvernementauxNote variait également selon le genre et l’orientation sexuelle. Chez les hommes, seuls les hommes gais présentaient cette profession parmi leurs cinq principaux groupes professionnels, mais leur proportion était beaucoup plus faible (10,6 %E) que celle des femmes hétérosexuelles (18,7 %) et des femmes bisexuelles (19,0 %). Les différences entre les hommes gais et les femmes lesbiennes n’étaient pas statistiquement significatives (tableaux 1 et 2).
Les hommes hétérosexuels sont les plus susceptibles de travailler dans les métiers, le transport, la machinerie et les domaines apparentés
De tous les groupes à l’étude, les hommes hétérosexuels étaient les plus susceptibles de travailler dans les métiers, le transport, la machinerie et les domaines apparentésNote . Le quart (25,2 %) des hommes hétérosexuels et environ 1 homme bisexuel sur 7 (15,1 %E) exerçaient ces professions (tableau 1). Les hommes gais ainsi que les femmes lesbiennes et bisexuelles étaient moins susceptibles que les hommes hétérosexuels et bisexuels d’exercer ces professionsNote , alors que les femmes hétérosexuelles affichaient la plus faible proportion dans ces domaines (2,0 %). Les emplois dans les métiers, le transport, la machinerie et les domaines apparentés sont généralement mieux rémunérés que les professions liées à la vente et aux services, ce qui peut contribuer aux disparités de revenu d’emploi observées entre les hommes hétérosexuels et d’autres groupes étudiés. Ce sujet sera abordé plus en détail dans une section ultérieure du présent article.
Orientation sexuelle | Profession | Pourcentage | Intervalles de confiance de 95 % | |
---|---|---|---|---|
Limite inférieure | Limite supérieure | |||
HétérosexuelleTableau 1 Note † | Métiers, transport, machinerie et domaines apparentés | 25,2 | 24,5 | 25,8 |
Vente et services | 16,3 | 15,7 | 17,0 | |
Sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés | 13,7 | 13,2 | 14,2 | |
Gestion | 12,6 | 12,1 | 13,2 | |
Affaires, finance et administration | 10,2 | 9,7 | 10,6 | |
Gaie | Vente et services | 24,8Note * | 19,8 | 30,6 |
Affaires, finance et administration | 19,9Note * | 15,3 | 25,5 | |
Gestion | 13,8 | 10,4 | 18,2 | |
Enseignement, droit et services sociaux, communautaires et gouvernementaux | 10,6Note E: à utiliser avec prudence | 7,9 | 14,2 | |
Sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés | 8,7Note E: à utiliser avec prudence Note * | 6,3 | 11,8 | |
Bisexuelle | Vente et services | 19,4Note E: à utiliser avec prudence | 13,8 | 26,5 |
Métiers, transport, machinerie et domaines apparentés | 15,1Note E: à utiliser avec prudence Note * | 9,8 | 22,5 | |
Secteur de la santé | Note F: trop peu fiable pour être publié | Note F: trop peu fiable pour être publié | Note F: trop peu fiable pour être publié | |
Sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés | 11,8Note E: à utiliser avec prudence | 8,3 | 16,5 | |
Affaires, finance et administration | Note F: trop peu fiable pour être publié | Note F: trop peu fiable pour être publié | Note F: trop peu fiable pour être publié | |
E à utiliser avec prudence (coefficient de variation de 15,0 % à 35,0 %) F trop peu fiable pour être publié
Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2015 à 2018. |
Orientation sexuelle | Profession | Pourcentage | Intervalles de confiance de 95 % | |
---|---|---|---|---|
Limite inférieure | Limite supérieure | |||
HétérosexuelleTableau 2 Note † | Affaires, finance et administration | 25,5Note ** | 24,8 | 26,2 |
Vente et services | 22,0Note ** | 21,4 | 22,7 | |
Enseignement, droit et services sociaux, communautaires et gouvernementaux | 18,7Note ** | 18,1 | 19,3 | |
Secteur de la santé | 14,3Note ** | 13,9 | 14,9 | |
Gestion | 7,4Note ** | 7,0 | 7,8 | |
Lesbienne ou gaie | Vente et services | 22,7 | 17,7 | 28,8 |
Affaires, finance et administration | 19,3Note * | 14,9 | 24,6 | |
Enseignement, droit et services sociaux, communautaires et gouvernementaux | 17,2 | 13,7 | 21,2 | |
Secteur de la santé | 10,6Note E: à utiliser avec prudence | 7,0 | 15,7 | |
Gestion | 10,1Note E: à utiliser avec prudence | 6,4 | 15,7 | |
Bisexuelle | Vente et services | 26,9 | 22,2 | 32,1 |
Affaires, finance et administration | 22,5 | 18,0 | 27,8 | |
Enseignement, droit et services sociaux, communautaires et gouvernementaux | 19,0Note ** | 15,2 | 23,5 | |
Secteur de la santé | 9,7Note E: à utiliser avec prudence Note * | 7,2 | 12,8 | |
Gestion | 5,4Note E: à utiliser avec prudence | 3,4 | 8,5 | |
E à utiliser avec prudence (coefficient de variation de 15,0 % à 35,0 %)
Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2015 à 2018. |
Les personnes bisexuelles ont un revenu d’emploi nettement inférieur à celui des personnes hétérosexuelles, gaies ou lesbiennes
La section suivante examine les données de l’ESCC sur le revenu d’emploi recueillies à partir de diverses sourcesNote et dont la moyenne a été établie pour la période de 2015 à 2018. L’analyse se limite aux personnes qui travaillaient à temps plein pendant la semaine de référence, et dont le principal revenu annuel provenait de salaires, de traitements ou d’un travail autonomeNote . Les résultats fournissent un indicateur au niveau de la personne du bien-être économique des hommes et des femmes de différentes orientations sexuelles.
Au sein de la population occupée de 25 à 64 ans, les personnes hétérosexuelles touchaient le revenu médian avant impôt le plus élevé (55 000 $), par rapport aux personnes gaies ou lesbiennes (50 100 $) et bisexuelles (39 200 $)Note . Les hommes hétérosexuels, dont le revenu d’emploi annuel médian s’élevait à 61 400 $, constituaient le groupe ayant le revenu le plus élevé dans l’ensemble (graphique 2). Comparativement aux hommes hétérosexuels, les hommes gais avaient un revenu d’emploi médian inférieur (51 400 $), et les hommes bisexuels touchaient un revenu moins élevé (39 400 $) que celui des hommes hétérosexuels et des hommes gais. Les femmes lesbiennes et les femmes hétérosexuelles avaient un revenu médian similaire (48 600 $ et 47 300 $, respectivement), alors que les femmes bisexuelles touchaient un revenu moindre (38 500 $).
Contrairement à la disparité de revenu entre les hommes hétérosexuels et les femmes hétérosexuelles qui occupent un emploi (61 400 $ par rapport à 47 300 $), les différences de revenu d’emploi entre les hommes gais et les femmes lesbiennes n’étaient pas statistiquement significatives, tout comme les différences entre les hommes bisexuels et les femmes bisexuelles. Cependant, les hommes gais touchaient un revenu d’emploi plus élevé que celui des femmes bisexuelles, et les femmes lesbiennes gagnaient plus que les hommes bisexuels.
Tableau de données du graphique 2
Orientation sexuelle | Sexe | Dollars | Intervalles de confiance de 95 % | |
---|---|---|---|---|
Limite inférieure | Limite supérieure | |||
HétérosexuelleTableau de données du graphique 2 Note † | Masculin | 61 400 | 60 461 | 62 307 |
Féminin | 47 300Note ** | 46 600 | 48 074 | |
Lesbienne ou gaie | Masculin | 51 400Note * | 46 008 | 56 714 |
Féminin | 48 600 | 43 680 | 53 423 | |
Bisexuelle | Masculin | 39 400Note * | 34 222 | 44 666 |
Féminin | 38 500Note * | 34 534 | 42 436 | |
Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2015 à 2018. |
Parmi les personnes de 25 à 64 ans travaillant à temps plein, les personnes bisexuelles étaient en moyenne plus jeunes (38 ans) que les personnes gaies ou lesbiennes et les personnes hétérosexuelles (41 ans et 43 ans, respectivement) (graphique 3). L’âge moyen plus jeune des personnes bisexuelles donne à penser qu’elles en sont peut-être en début de carrière; cependant, l’âge n’explique peut-être pas entièrement les différences constatées dans le revenu d’emploi. On observait également un écart de revenu important entre les personnes bisexuelles et les personnes hétérosexuelles plus jeunes. Les femmes bisexuelles de 25 à 34 ans touchaient un revenu médian moins élevé que celui des femmes hétérosexuelles du même groupe d’âge, tandis que l’écart de revenu n’était pas statistiquement significatif entre les femmes bisexuelles et les femmes hétérosexuelles de 35 à 64 ans. Chez les hommes, l’écart de revenu entre les hommes bisexuels plus jeunes et les hommes hétérosexuels a persisté chez les hommes bisexuels de 35 à 64 ans.
Tableau de données du graphique 3
Groupe d'âge | Orientation sexuelle | ||
---|---|---|---|
Hétérosexuelle | Lesbienne ou gaie | Bisexuelle | |
pourcentage | |||
25 à 34 ans | 26,5 | 37,5 | 48,5 |
35 à 44 ans | 26,4 | 21,8 | 22,3 |
45 à 54 ans | 28,3 | 23,8 | 18,6 |
55 à 64 ans | 18,9 | 16,9 | 10,6 |
Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2015 à 2018. |
Les hommes hétérosexuels ont tendance à avoir un revenu plus élevé par rapport aux femmes de toutes les orientations sexuelles et aux hommes gais et bisexuels ayant le même niveau de scolarité
Le deuxième article de cette série, intitulé « Participation aux études et niveau de scolarité des personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles au Canada », a révélé qu’au sein de la population âgée de 25 à 64 ans, les personnes gaies et lesbiennes — les hommes gais en particulier — avaient généralement un niveau de scolarité plus élevé que celui des personnes hétérosexuelles. Comparativement aux hommes hétérosexuels, une plus grande proportion de femmes hétérosexuelles détenaient un diplôme d’études collégiales ou un diplôme universitaire comme plus haut niveau de scolarité. Cependant, les différences concernant l’obtention d’un diplôme d’études collégiales et un diplôme universitaire entre les femmes de différentes orientations sexuelles n’étaient pas statistiquement significatives. En revanche, les hommes hétérosexuels étaient les plus susceptibles de détenir un diplôme d’une école de métiers comme plus haut niveau de scolarité, par rapport aux femmes de toutes les orientations sexuelles et aux hommes gais.
Le niveau de scolarité, le groupe professionnel et l’âge sont souvent utilisés pour expliquer les inégalités de revenu. Cependant, les résultats présentés dans cet article donnent à penser que ces facteurs ne peuvent pas entièrement expliquer les disparités observées dans le revenu d’emploi entre les personnes de différentes orientations sexuelles. Parmi les personnes travaillant à temps plein, les hommes hétérosexuels de 25 à 64 ans gagnaient plus que les femmes de toutes les orientations sexuelles et les hommes gais et bisexuels, et ce, peu importe que leur plus haut niveau de scolarité soit un diplôme d’études collégiales, un diplôme d’une école de métiers ou un diplôme d’études secondaires ou moinsNote . Les hommes hétérosexuels détenant un baccalauréat ou un diplôme de niveau supérieur avaient également un revenu d’emploi médian plus élevé que celui des autres groupes étudiés ayant le même niveau de scolarité, à l’exception des hommes gais (les différences ne se sont pas révélées statistiquement significatives).
Parmi les hommes détenant un baccalauréat ou un diplôme de niveau supérieur, les hommes hétérosexuels et les hommes gais avaient un revenu médian avant impôt plus élevé (77 200 $ et 68 900 $, respectivement) que celui des hommes bisexuels (39 900 $; tableau 3), un écart de revenu attribuable au fait que la population d’hommes bisexuels est beaucoup plus jeune. Les hommes bisexuels de 25 à 34 ans ayant fait des études universitaires gagnaient moins que les hommes hétérosexuels et les hommes gais ayant le même niveau de scolarité, alors que les différences entre les hommes de 35 et 64 ans n’étaient pas statistiquement significatives.
Les femmes bisexuelles plus jeunes détenant un diplôme universitaire ont un revenu d’emploi inférieur à celui des femmes lesbiennes et des femmes hétérosexuelles
Parmi les personnes travaillant à temps plein, les femmes lesbiennes et les femmes hétérosexuelles de 25 à 64 ans détenant un baccalauréat ou un diplôme de niveau supérieur touchaient un revenu d’emploi médian avant impôt similaire (69 100 $ et 64 200 $, respectivement) ― soit plus que les femmes bisexuelles ayant le même niveau de scolarité (49 500 $). Ces différences étaient attribuables à la population disproportionnellement élevée de jeunes dans la population des femmes bisexuelles. Les femmes bisexuelles de 25 à 34 ans détenant un diplôme universitaire gagnaient moins que les femmes hétérosexuelles et les femmes lesbiennes, alors qu’il n’y avait pas de différence statistiquement significative dans le revenu d’emploi chez les femmes de 35 à 64 ans. Parmi les femmes dont le plus haut niveau de scolarité est un diplôme d’études collégiales, l’écart de revenu est demeuré entre les femmes hétérosexuelles (44 700 $) et les femmes bisexuelles (37 200 $) (tableau 3).
Les hommes hétérosexuels de 25 à 64 ans dont le plus haut niveau de scolarité était un certificat ou un diplôme d’une école de métiers recevaient une rémunération annuelle beaucoup plus élevée pour leur travail (60 000 $) que les hommes gais (42 200 $) ou bisexuels (34 600 $) (tableau 3). Les femmes de toutes les orientations sexuelles ayant un certificat ou un diplôme d’une école de métiers comme plus haut niveau de scolarité touchaient également un revenu d’emploi médian inférieur à celui des hommes hétérosexuels ayant un certificat ou un diplôme d’une école de métiers, bien qu’il n’y ait pas de différence statistiquement significative entre les femmes. Cet écart de revenu pourrait s’expliquer par le fait que, selon les données du Recensement de 2016, les métiers moins bien rémunérés, comme celui de coiffeuse, sont plus courants chez les femmes, alors que les métiers pour lesquels les hommes suivent une formation, comme celui d’électricien, sont associés à un revenu plus élevéNote .
Sexe | Orientation sexuelle | Plus haut niveau de scolarité | |||
---|---|---|---|---|---|
Diplôme d'études secondaires ou moins | Certificat ou diplôme d'une école de métiers | Diplôme d'un collège, d'un cégep ou diplôme universitaire inférieur au baccalauréat | Baccalauréat ou diplôme de niveau supérieur | ||
dollars | |||||
Masculin | HétérosexuelleTableau 3 Note † | 50 000 | 60 000 | 61 700 | 77 200 |
Gaie | 39 700Note * | 42 200Note * | 45 000Note * | 68 900 | |
Bisexuelle | 34 100Note * | 34 600Note * | 44 300Note * | 39 900Note * | |
Féminin | HétérosexuelleTableau 3 Note † | 36 100 | 35 200 | 44 700 | 64 200 |
Lesbienne ou gaie | 40 300 | 37 800 | 41 700 | 69 100 | |
Bisexuelle | 30 200 | 29 500 | 37 200Note * | 49 500Note * | |
Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2015 à 2018. |
Parmi les personnes exerçant une profession liée à la vente et aux services, les hommes hétérosexuels ont un revenu plus élevé que celui des hommes et des femmes d’autres orientations sexuelles
Les hommes hétérosexuels étaient moins susceptibles de travailler dans la vente et les services, mais ils touchaient tout de même un revenu annuel médian plus élevé dans ces professions (45 800 $) que tous les autres groupes à l’étude. Parmi les personnes de 25 à 64 ans qui travaillaient à temps plein dans les professions liées à la vente et aux services, les femmes hétérosexuelles touchaient un revenu d’emploi plus élevé (32 500 $) que celui des hommes bisexuels (25 000 $) et des femmes bisexuelles (24 800 $), qui représentaient le groupe le moins bien rémunéré dans les professions liées à la vente et aux services.
Début de la boîte de texteL’insécurité alimentaire des ménagesNote survient lorsque l’accès d’un ménage à la nourriture est inadéquat ou précaire en raison de ressources financières insuffisantes pour acheter de la nourriture. L’insécurité alimentaire modérée se caractérise par un compromis en matière de qualité ou de quantité des aliments consommés, tandis que l’insécurité alimentaire est grave lorsque les membres du ménage sautent des repas et réduisent leur consommation d’aliments. Ces types d’insécurité alimentaire sont associés à de mauvais résultats en matière de santé physique et mentaleNote .
Les résultats de l’ESCC de 2015 à 2018 montrent que la population LGB, en particulier les personnes bisexuelles, était plus susceptible de vivre dans un ménage ayant connu une situation d’insécurité alimentaire que les personnes hétérosexuelles. Dans la population âgée de 15 ans et plus, le quart (24,8 %) des personnes bisexuelles et 1 personne gaie ou lesbienne sur 8 (13,3 %) vivaient dans un ménage ayant connu une situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête (graphique 4)Note . À titre de comparaison, 8,5 % des personnes hétérosexuelles vivaient dans un ménage ayant connu une situation d’insécurité alimentaire au cours de la même période. Autrement dit, les personnes bisexuelles étaient près de trois fois plus susceptibles que les personnes hétérosexuelles et presque deux fois plus susceptibles que les personnes gaies ou lesbiennes de vivre dans un ménage ayant connu une situation d’insécurité alimentaire.
Tableau de données du graphique 4
Orientation sexuelle | Pourcentage | Intervalles de confiance de 95 % | |
---|---|---|---|
Limite inférieure | Limite supérieure | ||
HétérosexuelleTableau de données du graphique 4 Note † | 8,5 | 8,2 | 8,8 |
Lesbienne ou gaie | 13,3Note * | 10,9 | 16,1 |
Bisexuelle | 24,8Note * | 21,9 | 27,9 |
|
L’insécurité alimentaire modérée ou grave variait également selon le genre et l’orientation sexuelle. Plus de 1 femme bisexuelle âgée de 15 ans et plus sur 4 (27,4 %) vivait dans un ménage ayant connu une situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête ― soit le double de la proportion (13,0 %) observée chez les femmes lesbiennes. Alors que les femmes hétérosexuelles vivaient, de façon disproportionnée, dans des ménages ayant connu une situation d’insécurité alimentaire comparativement aux hommes hétérosexuels (9,6 % par rapport à 7,2 %), les différences entre les femmes bisexuelles et les hommes bisexuels (27,4 % et 19,5 %, respectivement) n’étaient pas statistiquement significatives, tout comme les différences entre les femmes lesbiennes et les hommes gais (13,0 % et 13,5 %, respectivement).
L’insécurité alimentaire grave a touché de façon disproportionnée les ménages composés de personnes LGB ― en particulier les ménages des personnes bisexuelles. Une personne bisexuelle sur 10 (10,8 %) âgée de 15 ans et plus vivait dans un ménage ayant connu une situation d’insécurité alimentaire grave au cours des 12 mois précédant l’enquête ― soit une proportion plus de trois fois plus élevée (2,9 %) que celle observée chez les personnes hétérosexuelles. Une plus grande proportion (5,0 %E) de personnes gaies et lesbiennes vivaient également dans des ménages ayant connu une situation d’insécurité alimentaire grave, par rapport aux ménages de personnes hétérosexuelles.
L’insécurité alimentaire touche également les personnes occupant un emploi, car les faibles salaires et les emplois précaires peuvent faire en sorte que les gens qui ont un emploi ne disposent pas d’un revenu adéquat pour acheter assez de nourriture ou d’aliments suffisamment variés. Les taux d’insécurité alimentaire de la population occupéeNote de 25 à 64 ans ont suivi une tendance similaire à celle observée dans l’ensemble de la population. Même s’ils occupaient un emploi, les personnes bisexuelles occupées étaient trois fois plus susceptibles que leurs homologues hétérosexuels (21,9 % par rapport à 7,3 %) et plus susceptibles que les personnes gaies ou lesbiennes occupées (21,9 % par rapport à 11,5 %E) de vivre dans un ménage ayant connu une situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave au cours des 12 mois précédant l’enquête. L’insécurité alimentaire des ménages était également plus élevée chez les personnes gaies ou lesbiennes occupant un emploi que chez les personnes hétérosexuelles (11,5 %E par rapport à 7,3 %).
L’insécurité alimentaire des ménages est demeurée élevée chez les femmes bisexuelles occupées malgré le fait qu’elles aient un emploi. En effet, une travailleuse bisexuelle sur quatre (24,2 %) vivait dans un ménage ayant connu une situation d’insécurité alimentaire ― une proportion beaucoup plus importante que celle observée chez les femmes lesbiennes (10,4 %E) et hétérosexuelles (8,5 %) occupant un emploi.
Note aux lecteurs
L’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) est une enquête transversale qui permet de recueillir des renseignements sur l’état de santé, l’utilisation des services de santé et les déterminants de la santé de la population canadienne. Elle est menée tous les deux ans auprès d’un échantillon de 130 000 personnes, et elle constitue une source appropriée de données pour la recherche sur des populations plus petites, comme les personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles vivant au Canada.
L’ESCC vise la population âgée de 12 ans et plus vivant dans l’ensemble des provinces et des territoires. Ne font pas partie de la base de sondage les personnes vivant dans les communautés des Premières Nations (dans les réserves), les pensionnaires des établissements institutionnels (établissements de santé, prisons, institutions religieuses, couvents, etc.), les membres à temps plein des Forces canadiennes, les jeunes de 12 à 17 ans vivant dans des familles d’accueil et les personnes qui résident dans certaines régions éloignées. L’ESCC couvre environ 98 % de la population canadienne âgée de 12 ans et plus.
Le présent article fournit les données regroupées des cycles de 2015 à 2016 et de 2017 à 2018. Sauf indication contraire, les poids des deux cycles de deux ans ont été divisés par deux pour représenter la population totale moyenne au cours des quatre années. Avant 2019, l’ESCC ne recueillait que des renseignements sur le sexe de la personne ayant participé à l’enquête (masculin ou féminin), tels que consignés par la personne ayant mené l’interview. Bien que le sexe et le genre renvoient à deux concepts différents, le terme « genre » est celui qui est utilisé dans le présent article pour faciliter la lecture. En 2019 et dans les cycles suivants, des renseignements sur le sexe à la naissance et l’identité de genre autodéclarés par les personnes répondant à l’enquête sont recueillis.
La variable « orientation sexuelle » de l’ESCC contenait trois catégories de réponse possibles ainsi que les définitions suivantes : hétérosexuel (relations sexuelles avec des personnes du sexe opposé); homosexuel, c’est-à-dire lesbienne ou gai (relations sexuelles avec des personnes du même sexe); et bisexuel (relations sexuelles avec des personnes des deux sexes). Dans les cycles 2019 et suivants de l’ESCC, le texte des définitions est omis de ces catégories, et une catégorie de réponse supplémentaire est incluse pour permettre aux personnes répondant à l’enquête de préciser une orientation sexuelle autre que les trois catégories indiquées. En raison de cette modification de la méthodologie de déclaration et de ses répercussions sur la comparabilité des renseignements sur l’orientation sexuelle, les données de l’ESCC de 2019 n’ont pas été incluses.
Pour obtenir plus de renseignements sur la qualité des données et la méthodologie de l’ESCC.
La présente étude a été financée par Femmes et Égalité des genres Canada (FEGC).
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