Regards sur la société canadienne
Résultats du Recensement de 2016 : Parcours scolaire et intégration au marché du travail des jeunes Noirs au Canada

par Martin Turcotte

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Début de l’encadré

Regards sur la société canadienne publie aujourd’hui une étude fondée sur les données intégrées des recensements de 2006 et de 2016. Dans cette étude, on examine les résultats liés à l’éducation et à l’intégration au marché du travail d’une cohorte de jeunes Canadiens noirs et de leurs homologues dans le reste de la population.

Fin de l’encadré

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Aperçu de l’étude

À l’aide des données intégrées des recensements de 2006 et de 2016, cette étude examine les résultats liés à l’éducation et à l’intégration au marché du travail d’une cohorte récente de jeunes Canadiens noirs. Plus spécifiquement, l’étude examine le lien entre les caractéristiques des jeunes et de leurs familles lorsqu’ils vivaient avec leurs parents (en 2006) et leurs résultats en éducation et sur le marché du travail dix ans plus tard (en 2016).

  • Les jeunes Noirs âgés de 9 à 13 ans en 2006 étaient aussi susceptibles que les autres jeunes Canadiens d’avoir obtenu un diplôme d’études secondaires en 2016 (environ 90 %).
  • Les jeunes hommes et les jeunes femmes noirs âgés de 13 à 17 ans en 2006 avaient cependant une probabilité plus faible d’avoir complété un certificat, un diplôme ou un grade d’études postsecondaires en 2016 que leurs homologues dans le reste de la population.
  • La prise en compte des variables socioéconomiques et liées à l’origine familiale ne contribuait pas beaucoup à expliquer l’écart entre le taux de diplomation postsecondaire des jeunes Noirs et celui des autres jeunes. D’autres facteurs, non mesurés par le recensement de la population, pourraient être à l’origine de ces écarts.
  • Les jeunes hommes noirs étaient près de deux fois plus susceptibles que les autres jeunes hommes d’être ni en emploi, ni aux études, ni en formation en 2016. Cet écart diminuait mais demeurait significativement différent après la prise en compte des facteurs socioéconomiques. Il n’existait cependant pas d’écart entre les jeunes femmes noires et les autres jeunes femmes à cet égard, une fois les caractéristiques familiales et socioéconomiques prises en compte.
  • La discrimination vécue par la population noire pourrait expliquer certains des résultats de l’étude. Par exemple en 2014, 13 % des Canadiens noirs, par rapport à 6 % de leurs homologues qui n’étaient pas noirs, ont déclaré avoir subi de la discrimination au travail ou dans le contexte d’un processus d’embauche.

Fin de l’encadré

Introduction

L’obtention d’un diplôme d’études postsecondaires est associée à de nombreux avantages individuels et collectifs. Les avantages individuels peuvent inclure un éventail plus large d’opportunités sur le marché du travail et des emplois mieux rémunérés, une meilleure santé et une participation sociale plus importante. Les avantages collectifs incluent des revenus fiscaux accrus, une incidence positive sur la productivité du travail et des dépenses sociales moindres, notamment en raison du meilleur état de santé des personnes plus scolariséesNote . Pour ces raisons et pour bien d’autres, la lutte au décrochage scolaire et l’encouragement à poursuivre des études postsecondaires sont des priorités pour plusieurs acteurs sociaux et gouvernementaux.

Au cours des dernières années, les défis auxquels se heurtent les jeunes Noirs sur le plan de l’éducation ont fait l’objet d’une attention particulière, autant du point de vue de la recherche que de celui des politiques publiquesNote . Cet intérêt découle notamment du fait que, au Canada, les niveaux de scolarité atteints par les personnes noires immigrantes et non-immigrantes sont en moyenne moins élevés que dans le reste de la populationNote . En outre, les femmes et les hommes noirs sont proportionnellement moins nombreux que leurs homologues dans le reste de la population à avoir obtenu un baccalauréat ou un grade supérieurNote . Ces écarts entre la population noire et le reste de la population sont observés autant chez les immigrants que chez les personnes de deuxième ou de troisième génération ou plusNote .

Outre ces résultats moins favorables en ce qui concerne la scolarisation, les Canadiens adultes noirs connaissent un taux de chômage plus élevé et des salaires plus faiblesNote . Au cours des 15 dernières années, les résultats sur le marché du travail chez la population noire, en particulier chez les hommes, sont demeurés moins favorables que ceux enregistrés chez le reste de la population, et ce, même si l’on isolait l’influence de différents facteurs comme le niveau de scolarité, l’âge et le statut d’immigrantNote .

Bon nombre de ces résultats ont été obtenus à l’aide de données transversales, qui ne permettent pas de suivre le parcours des mêmes personnes au fil du temps, ni d’évaluer l’incidence des caractéristiques familiales sur des résultats à plus long terme. L’utilisation d’une intégration des données des recensements de 2016 et de 2006 permet de pallier cette limite, puisqu’elle permet d’examiner le même groupe d’enfants et de jeunes à deux moments dans le temps (voir « Sources de données, méthodes et définitions »). Dans cette étude, on s’intéresse aux résultats liés à l’éducation et à l’intégration au marché du travail d’une cohorte récente de jeunes Canadiens noirs et de leurs homologues dans le reste de la population, alors qu’ils passent de l’enfance ou de l’adolescence à l’âge adulte.

On examine plus précisément, dans la première partie de l’étude, les taux d’obtention en 2016, chez une cohorte de jeunes âgés de 9 à 17 ans en 2006, d’un diplôme d’études secondaires (DES), d’un certificat, diplôme ou grade d’études postsecondaires et d’un diplôme ou grade universitaireNote . Cela permet d’examiner dans quelle mesure les différences relatives aux résultats en éducation en 2016, entre la population noire et le reste de la population, peuvent s’expliquer par les différences de caractéristiques socioéconomiques et familiales des enfants noirs et des autres enfants lorsqu’ils étaient plus jeunes, soit dix ans plus tôt en 2006.

La deuxième partie de l’étude examine l’intégration des membres de cette cohorte de jeunes Noirs au marché du travail canadien et tient aussi compte des caractéristiques socioéconomiques et familiales des jeunes durant leur enfance. En plus des variables liées au statut socioéconomique durant l’enfance, on tient compte du plus haut niveau de scolarité atteint par les jeunes en 2016, de même que de leur situation familiale personnelle en 2016. Les deux indicateurs retenus d’intégration ou d’exclusion par rapport au marché du travail sont le taux de chômage et la proportion de jeunes qui ne sont ni en emploi, ni aux études, ni en formation (taux NEET).

Les jeunes Noirs sont aussi susceptibles que les autres jeunes d’avoir obtenu un diplôme d’études secondaires

La majorité des jeunes Canadiens réussissent à obtenir un DES, et bon nombre d’entre eux entreprennent par la suite un programme d’études postsecondaires. Cependant, ceux qui ne parviennent pas à obtenir un DES éprouvent souvent des difficultés d’intégration au marché du travail, et ont un taux de chômage plus élevé et des revenus d’emploi nettement plus faiblesNote .

Parmi les jeunes Canadiens âgés de 9 à 13 ans en 2006, un peu plus de 9 personnes sur 10 avaient au moins obtenu, 10 ans plus tard, un DES. Autant chez les jeunes Noirs que chez les autres jeunes, les filles étaient plus susceptibles que les garçons d’avoir au moins obtenu un DES. Par contre, il n’existait pas de différences importantes entre les jeunes noirs et les autres jeunes en ce qui concerne les taux d’obtention d’un DES (graphique 1).

Graphique 1 Pourcentage des jeunes âgés de 9 à 17 ans en 2006 ayant obtenu un certificat, diplôme ou grade d'études en 2016

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 Type de diplôme obtenu en 2016, Au moins un diplôme d’études secondaires, Certificat, diplôme ou grade
d’études postsecondaires, Diplôme ou grade universitaire
(baccalauréat ou niveau supérieur), Garçons et Filles, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type de diplôme obtenu en 2016
Au moins un diplôme d’études secondairesTableau de Note 1 Certificat, diplôme ou gradeTableau de Note 2
d’études postsecondairesTableau de Note 2
Diplôme ou grade universitaireTableau de Note 2
(baccalauréat ou niveau supérieur)Tableau de Note 2
Garçons Filles Garçons Filles Garçons Filles
pourcentage
Noirs 89 95 51 69 17 34
Autres 90 94 62 75 26 41

Le scénario était différent pour ce qui est de l’obtention d’un certificat, diplôme ou grade d’études postsecondaires, y compris un certificat ou diplôme d’apprenti inscrit ou d’une école de métiers, un certificat ou diplôme d’un collège, cégep ou autre établissement non universitaire, ou un certificat, diplôme ou grade universitaire.

Les filles et garçons noirs étaient moins susceptibles d’avoir obtenu un tel diplôme que les autres filles et garçons. Par exemple, parmi les garçons noirs âgés de 13 à 17 ans en 2006, environ la moitié avaient obtenu un diplôme d’études postsecondaires en 2016, alors qu’ils avaient atteint l’âge de 23 à 27 ans (51 %). En comparaison, cette proportion était de 62 % chez les autres garçons.

Les jeunes femmes noires étaient proportionnellement plus nombreuses que les jeunes hommes noirs à avoir terminé des études postsecondaires. Comparativement aux autres femmes de la même cohorte, les jeunes femmes noires étaient cependant moins susceptibles d’avoir obtenu un certificat, diplôme ou grade de niveau postsecondaire en 2016. En outre, 34 % des filles noires âgées de 13 à 17 ans en 2006 avaient obtenu, 10 ans plus tard, un diplôme ou grade universitaire, comparativement à 41 % des autres filles de la même cohorte.

La prise en compte des origines socioéconomique et familiale ne réduisait pas les écarts de résultats liés à l’éducation entre les jeunes Noirs et les autres jeunes

Les déterminants sociaux et économiques des résultats en matière d’éducation sont bien documentés par la recherche portant sur la population en général : niveau de scolarité des parents, niveau de revenu et de richesse de la famille d’origine, capital culturel et social des parents, aspirations et attentes parentales et personnelles en matière de scolarisation, capacités cognitives, intérêt pour les études, sexe, région de résidence, besoins particuliers en éducation, structure familiale et statut d’immigrantNote .

Pour ce qui est de la plupart des variables socioéconomiques, les jeunes Noirs étaient désavantagés par rapport aux autres jeunes. Tout d’abord, comme le montre le tableau 1, une plus faible proportion de jeunes Noirs âgés de 9 à 17 ans en 2006 vivaient avec un parent ayant un diplôme ou grade universitaire comme plus haut niveau de scolarité atteint (23 %, comparativement à 30 % des autres jeunes). La scolarité des parents est reconnue comme l’un des déterminants les plus importants des résultats des enfants en matière d’éducation.


Tableau 1
Caractéristiques socioéconomiques en 2006 des jeunes Noirs et des autres jeunes âgés de 9 à 17 ans en 2006
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Caractéristiques socioéconomiques en 2006 des jeunes Noirs et des autres jeunes âgés de 9 à 17 ans en 2006 Jeunes Noirs et Autres jeunes , calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Jeunes Noirs Autres jeunes
pourcentage
Lieu de naissance
Canada 82 92
Autre pays 18 8
Lieu de naissance des parents
Canada 11 71
Autre pays 89 29
Plus haut niveau de scolarité atteint par les parents
Sans diplôme d’études secondaires 8 7
Diplôme d’études secondaires 15 17
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat 54 46
Baccalauréat 16 21
Diplôme ou certificat supérieur au baccalauréat 7 9
Quintile de revenu de la famille
Premier quintile (inférieur) 37 20
Deuxième quintile 22 20
Troisième quintile 18 20
Quatrième quintile 13 20
Cinquième quintile (supérieur) 9 20
Au moins un parent travaille à temps plein
Non 22 8
Oui 78 92
Logement
Locataire 44 17
Propriétaire; valeur du logement de moins de 100 000 $ 4 10
Propriétaire; valeur du logement de 100 000 à 250 000 $ 23 35
Propriétaire; valeur du logement de plus de 250 000 $ 29 37
Structure familiale
Couple marié 50 73
Couple en union libre 6 10
Parent seul 45 17
Stabilité résidentielle depuis cinq ans
A déménagé 48 34
N’a pas déménagé 52 66
Type de région de résidence
Hors des RMR et des AR 3 19
Agglomération de recensement (AR) 3 13
Région métropolitaine de recensement (RMR) 95 69
Région de résidence
Atlantique 3 7
Québec 23 25
Ontario 63 39
Prairies 3 7
Alberta 5 11
Colombie-Britannique 3 11
Territoires 0,1 0,2
Bilinguisme français-anglais
Non 77 80
Oui 23 20
Âge
9 ans 12 11
10 ans 14 11
11 ans 13 12
12 ans 13 11
13 ans 11 11
14 ans 11 11
15 ans 9 11
16 ans 9 11
17 ans 9 10

Les écarts observés étaient encore plus marqués pour d’autres caractéristiques, les jeunes Noirs étant plus susceptibles de vivre au sein de familles désavantagées économiquement (en 2006). En outre, ils étaient environ deux fois plus susceptibles que les autres jeunes d’appartenir à une famille dont le revenu se situait dans le quintile inférieur (37 % et 20 %). Les jeunes Noirs étaient aussi moins susceptibles de vivre dans un logement dont un membre du ménage était propriétaire (56 % et 83 %). Enfin, 45 % des jeunes Noirs vivaient avec un seul de leurs parents en 2006, comparativement à 17 % des autres jeunes, une situation généralement associée à des conditions socioéconomiques plus précaires. La monoparentalité est, depuis plusieurs décennies, proportionnellement plus élevée chez la population noire immigrante et non-immigranteNote .

La majorité des jeunes Noirs de cette cohorte étaient nés au Canada (82 % comparativement à 92 % chez les autres jeunes). En revanche, une proportion plus élevée de jeunes Noirs étaient issus de l’immigration, c’est-à-dire qu’ils avaient des parents qui sont nés hors du Canada (89 %, par rapport à 29 % pour les autres jeunes). Cela pourrait être un facteur favorable, puisqu’au Canada, les enfants issus de l’immigration atteignent en moyenne un plus haut niveau de scolarité que les enfants de parents nés au paysNote . De plus, la très forte majorité des jeunes Noirs résidaient dans des régions métropolitaines, là où sont situés la plupart des établissements d’enseignement postsecondaire — ce qui peut aussi constituer un avantage en matière d’accès aux études postsecondairesNote .

Cependant, la prise en compte des variables socioéconomiques et liées à l’origine familiale avait une incidence faible, voire nulle, sur la réduction des écarts de taux de diplomation postsecondaire entre les jeunes Noirs et les autres jeunes. Par exemple, sans tenir compte des différences de composition entre les deux populations, 51 % des jeunes hommes noirs âgés de 9 à 17 ans en 2006 avaient obtenu un diplôme ou grade d’études postsecondaires en 2016, comparativement à 62 % des autres jeunes hommes (une différence de 11 points de pourcentage). Lorsqu’on isolait l’influence de ces facteurs, l’écart demeurait pratiquement identique, soit 10 points de pourcentageNote .

Le scénario était similaire pour les jeunes femmes. Spécifiquement, la probabilité ajustée que les jeunes femmes noires âgées de 13 à 17 ans en 2006 aient obtenu un diplôme ou grade universitaire était de 0,33, par rapport à 0,41 pour les autres jeunes femmes. Cet écart de huit points de pourcentage était presque le même que celui observé initialement, c’est-à-dire sans isoler l’influence de vue de la situation socioéconomique et familiale.

La répartition complète de tous les niveaux de scolarité possibles en 2016 fournit une perspective différentes des écarts entre les résultats liés à l’éducation entre les jeunes Noirs et les autres jeunes. Le graphiques 2A et 2B illustre cette répartition du plus haut niveau de scolarité atteint en 2016 par les jeunes âgés de 13 à 17 ans en 2006 (après avoir contrôler pour les différences socio-économiques)Note . Chez les jeunes hommes noirs, le niveau de scolarité le plus susceptible d’avoir été atteint en 2016 était le DES (40 %), alors que chez les autres jeunes hommes, il s’agissait d’un diplôme d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat (36 %).

Chez les jeunes filles noires âgées de 13 à 17 ans en 2006, le niveau de scolarité le plus susceptible d’avoir été atteint en 2016 était le diplôme d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat; chez les autres jeunes filles, c’était le baccalauréat ou un titre de niveau supérieur au baccalauréat.

Graphique 2A Plus haut niveau de scolarité atteint en 2016 par les jeunes hommes noirs et les autres jeunes hommes, taux non ajustés et taux adjustés, jeunes âgés de 13 à 17 ans en 2006

Tableau de données du graphique 2A 
Tableau de données du graphique 2A
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2A. Les données sont présentées selon Plus haut niveau de scolarité atteint en 2016 (titres de rangée) et Sans diplôme d’études secondaires, Diplôme d’études secondaires, Titre d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat et Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur), calculées selon probabilités prédites unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Plus haut niveau de scolarité atteint en 2016 Sans diplôme d’études secondaires Diplôme d’études secondaires Titre d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur)
probabilités prédites
Noirs, taux non ajustés 0,08 0,41 0,34 0,17
Noirs, taux ajustés 0,07 0,40 0,37 0,16
Autres, taux non ajustés 0,08 0,30 0,37 0,26
Autres, taux ajustés 0,08 0,30 0,36 0,26

Graphique 2B Plus haut niveau de scolarité atteint en 2016 par les jeunes femmes noires et les autres jeunes femmes, taux non ajustés et taux ajustés, jeunes aĝées de 13 à 17 ans en 2006

Tableau de données du graphique 2B 
Tableau de données du graphique 2B
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2B. Les données sont présentées selon Plus haut niveau de scolarité atteint en 2016 (titres de rangée) et Sans diplôme d’études secondaires, Diplôme d’études secondaires, Titre d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat et Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur), calculées selon probabilités prédites unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Plus haut niveau de scolarité atteint en 2016 Sans diplôme d’études secondaires Diplôme d’études secondaires Titre d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur)
probabilités prédites
Noires, taux non ajustés 0,04 0,26 0,36 0,34
Noires, taux ajustés 0,05 0,26 0,37 0,33
Autres, taux non ajustés 0,05 0,20 0,34 0,41
Autres, taux ajustés 0,05 0,20 0,34 0,41

Les jeunes Noirs dont les parents sont plus fortement scolarisés obtiennent des résultats moins favorables que ceux des autres jeunes

Conformément aux résultats d’études antérieures, le plus haut niveau de scolarité atteint par les parents était, parmi les facteurs pris en compte, celui qui était le plus fortement associé aux résultats en matière d’éducation, et ce, autant en ce qui concerne l’obtention d’au moins un DES qu’en ce qui concerne l’obtention d’un certificat, diplôme ou grade de niveau postsecondaireNote . En comparaison, l’incidence du niveau de revenu familial était moindre, tout comme celle d’autres facteurs tels que le logement en propriété, le type de région de résidence et la structure familiale. En particulier, le fait de vivre dans une famille monoparentale s’avérait assez faiblement associé aux résultats en éducation, une fois les autres facteurs pris en compte.

Cette section examine si ces facteurs avaient une influence différente sur le niveau de scolarité atteint chez les populations noires et chez le reste de la population. En effet, les avantages et désavantages d’ordre socioéconomique peuvent avoir une incidence différente chez les hommes et chez les femmes, de même que pour certains groupes racialisésNote .

Premièrement, l’écart entre les taux de diplomation universitaire des hommes et des femmes était plus important chez les jeunes Noirs que chez les autres jeunes. Ainsi, les jeunes femmes noires étaient deux fois plus susceptibles d’avoir obtenu un diplôme universitaire que les jeunes hommes noirs (34 % comparativement à 17 %). Chez les autres jeunes, ce ratio était un peu moins prononcé, les femmes étant 1,6 fois plus susceptibles que les hommes d’avoir obtenu un tel diplôme (tableau 2).

Deuxièmement, l’écart entre les jeunes Noirs et les autres jeunes était plus important parmi ceux qui avaient des parents plus fortement scolarisés. En effet, parmi les jeunes Noirs dont au moins un des parents avait obtenu un diplôme d’études universitaires (baccalauréat ou niveau supérieur), 47 % avaient eux aussi obtenu un tel diplôme en 2016, par rapport à 57 % des autres jeunes.

Enfin, l’association entre le lieu de naissance des parents et les résultats en éducation était différente chez les jeunes Noirs et chez les autres jeunes, en particulier au niveau universitaire. En effet, conformément aux résultats d’autres étudesNote , les autres jeunes issus de l’immigration étaient plus susceptibles d’avoir obtenu un diplôme universitaire (44 %) que les autres jeunes de parents nés au Canada (29 %). Chez les jeunes Noirs, cependant, ce n’était pas le cas : les jeunes Noirs dont les parents sont nés au Canada étaient presque aussi susceptibles d’avoir obtenu un diplôme universitaire que ceux issus de l’immigration.


Tableau 2
Pourcentage des jeunes âgés de 9 à 17 ans en 2006 ayant obtenu un certificat, un diplôme ou un grade d'études en 2016, selon le sexe, le lieu de naissance des parents et le plus haut niveau de scolarité atteint par les parents
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage des jeunes âgés de 9 à 17 ans en 2006 ayant obtenu un certificat Type de diplôme obtenu en 2016, Au moins un diplôme d’études secondaires, Certificat, diplôme ou grade d’études postsecondaires, Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur), Noirs, Autres et Autres, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type de diplôme obtenu en 2016
Au moins un diplôme d’études secondairesTableau 2 Note 1 Certificat, diplôme ou grade d’études postsecondairesTableau 2 Note 2 Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur)Tableau 2 Note 2
Noirs Autres Noirs Autres Noirs Autres
pourcentage
Sexe
Hommes 89 90 51 62 17 26
Femmes 95 94 69 75 34 41
Lieu de naissance des parents
Canada 87 91 55 67 23 29
Autres pays 92 96 62 73 26 44
Plus haut niveau de scolarité atteint par les parents
Diplôme d’études secondaires ou moins 85 86 54 55 17 18
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat 92 92 58 68 21 27
Baccalauréat ou niveau supérieur 97 97 75 81 47 57

D’autres facteurs, non mesurés, sont à l’origine des écarts entre les résultats en éducation des jeunes Noirs et des autres jeunes

Malgré quelques nuances, on doit conclure que peu importe le niveau du certificat, du diplôme ou du grade, les jeunes Noirs obtiennent des résultats relativement moins favorables en matière d’éducation postsecondaire et que la neutralisation des différents facteurs socioéconomiques ne change pas sensiblement l’ampleur des écarts entre les résultats des jeunes Noirs et des autres jeunes. L’ensemble de ces résultats suggère que, même si les jeunes Noirs de cette cohorte avaient possédé des caractéristiques socioéconomiques et familiales semblables à celles des autres jeunes, leurs taux de diplomation postsecondaire auraient été en moyenne moins élevés. Cela suggère aussi que d’autres facteurs que ceux liés à l’origine socioéconomique des jeunes pourraient être associés aux résultats relativement moins favorables des jeunes Noirs.

Selon de nombreuses études, deux des variables les plus fortement associées à la poursuite et la réussite d’études postsecondaires sont les aspirations scolaires des parents et des jeunes (le niveau de scolarité qu’on aimerait atteindre) et surtout les attentes en matière d’éducation (le niveau qu’on pense pouvoir atteindre)Note .

À la lumière des données de l’Enquête sociale générale, la presque totalité des jeunes Noirs âgés de 15 à 25 ans ont dit qu’ils aimeraient au moins obtenir un baccalauréat en 2016 (94 %, par rapport à 82 % des autres jeunes du même groupe d’âge). En revanche, les jeunes Noirs exprimaient un optimisme moins grand quant au plus haut niveau de scolarité qu’ils pensaient pouvoir atteindre. Plus précisément, 60 % des jeunes Noirs du même groupe d’âge pensaient qu’ils obtiendraient un baccalauréat ou un titre de niveau supérieur, comparativement à 79 % des autres jeunes.

D’après un certain nombre d'études menées au courant des années 2010 dans la région de Toronto, cet optimisme moins grand des jeunes Noirs quant à leurs chances d’obtenir un diplôme universitaire se développerait, notamment, sous l’influence d’attitudes et de comportements de certains enseignants et professionnels du système scolaire à leur égardNote . Selon ces études, certains enseignants et professionnels pourraient entretenir, dès l’école élémentaire, des préjugés plus négatifs et des attentes plus limitées en ce qui concerne les aptitudes et le potentiel scolaires des jeunes Noirs. Par exemple, certaines études ont montré que pour un groupe d’élèves ayant des capacités académiques semblables, les enseignants expriment généralement des attentes plus faibles à l’égard des jeunes des minorités ethniques, particulièrement les élèves noirsNote . En conséquence, les jeunes Noirs pourraient avoir plus tendance à s’inscrire, au niveau secondaire, dans des programmes d’études appliquées (applied) ou de base (essentials)Note . Ceci pourrait limiter leur accès à l’université, pourrait décourager les jeunes Noirs qui ont le potentiel d’entreprendre des études universitaires de le faire et pourrait diminuer, par le fait même, leurs attentes en matière de scolarisationNote .

En plus de ces facteurs, le fait que peu d’enseignants sont issus de la population noire pourrait aussi, d’après certaines études, influer sur les résultats des jeunes Noirs, ces derniers n’ayant pas de modèles auxquels s’identifierNote . Selon le Recensement de 2016, il y avait 31 320 enseignants aux niveaux primaire et secondaire au Canada, dont 580 étaient des enseignants noirs. Ceux-ci représentaient donc 1,8 % des enseignants aux niveaux primaire et secondaire, alors que les travailleurs noirs représentaient 3,3 % des travailleurs de l’ensemble des autres professions au Canada (parmi les personnes âgées de 25 à 64 ans qui occupaient un emploi au moment du Recensement de 2016).

Même si les facteurs à l’origine des résultats en matière d’éducation continuent de faire l’objet de recherches, de discussions et de débats, il n’en reste pas moins que les taux de diplomation postsecondaire plus faibles des jeunes Noirs sont réels. Ces résultats peuvent avoir de nombreuses conséquences, en particulier une intégration plus difficile au marché du travail. La prochaine section traite de cet enjeu.

Intégration des jeunes Noirs au marché du travail

Même si certains jeunes commencent à travailler à un âge plus hâtif que d’autres, la plupart font leur transition des études au marché du travail au début de la vingtaine ou à la mi-vingtaine. La présente section examine des indicateurs du marché du travail en 2016 de jeunes Canadiens qui étaient âgés de 13 à 17 ans en 2006 (soit ceux ayant terminé ou étant majoritairement sur le point de terminer leur parcours scolaire en 2016).

Étant donné que de plus en plus de jeunes poursuivent leur parcours scolaire durant et même au-delà de la vingtaine, certains indicateurs tels que le taux d’emploi ou les salaires ne sont probablement pas les plus appropriés pour étudier leur intégration au marché du travail. Le taux de chômage et le pourcentage de personnes qui ne sont ni en emploi, ni aux études, ni en formation (taux NEET) sont, à cet égard, plus pertinents. Le taux de chômage exprime la proportion de personnes à la recherche d’un emploi par rapport à la population active. Le taux NEET, quant à lui, permet de dénombrer le nombre de jeunes dont l’intégration à la société est à risque, puisque ces jeunes ne sont ni en emploi, ni aux études, ni en formation à un moment crucial de leur vie activeNote . Dans le cadre de cette étude, les jeunes qui n’étaient ni en emploi, ni aux études, ni en formation  représentent les jeunes qui n’occupaient pas un emploi durant la semaine de référence du recensement et qui n’avaient pas fréquenté un établissement d’enseignement ou suivi un programme d’enseignement reconnu à un moment ou à un autre au cours des neuf derniers mois (soit de septembre 2015 au 10 mai 2016, le jour du recensement) (Consulter : Sources de données, méthodes et définitions).

Chez les jeunes qui étaient âgés de 13 à 17 ans en 2006, le taux de chômage en 2016 des jeunes Noirs, alors qu’ils étaient âgés de 23 à 27 ans, était supérieur à celui des autres jeunes (graphique 3). L’écart était particulièrement important chez les hommes, le taux de chômage des jeunes hommes noirs (19 %) étant presque deux fois plus élevé que celui enregistré chez les autres jeunes hommes (11 %).

Graphique 3 Taux de chômage et pourcentage de personnes qui n'étaient ni en emploi, ni aux études, ni en formation en 2016, jeunes âgés de 13 à 17 ans en 2006

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3 Taux de chômage, Ni en emploi, ni aux études, ni en formation, Hommes et Femmes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Taux de chômage Ni en emploi, ni aux études, ni en formation
Hommes Femmes Hommes Femmes
pourcentage
Jeunes Noirs 19 11 20 13
Autres jeunes 11 7 12 10

Le taux NEET était encore plus élevé chez les jeunes hommes noirs : environ 20 % d’entre eux, soit 1 homme sur 5, n’étaient ni en emploi, ni aux études, ni en formation en 2016, comparativement à 12 % chez les autres jeunes hommes.

Chez les hommes, la prise en compte des facteurs socioéconomiques et familiaux durant l’enfance (en 2006), de même que du plus haut niveau de scolarité atteint en 2016 et des caractéristiques familiales en 2016, réduisait l’écart initial entre les jeunes Noirs et les autres jeunes en ce qui concerne le chômage et le taux NEETNote . Lorsque les caractéristiques socioéconomiques (incluant les différences du niveau de scolarité) étaient prises en compte, les jeunes hommes noirs âgés de 13 à 17 ans en 2006 demeuraient plus à risque que les autres jeunes hommes d’être en chômage en 2016 (probabilités respectives de 0,16 et de 0,11). Le portrait était le même en ce qui concerne la proportion de ceux qui n’étaient ni en emploi, ni aux études, ni en formation : les jeunes hommes noirs avaient une probabilité ajustée de 0,16 de n’être ni en emploi, ni aux études, ni en formation  en 2016, comparativement à 0,12 pour les autres jeunes hommes.

En revanche, chez les femmes, les écarts au chapitre du taux de chômage et du taux NEET diminuaient et devenaient non statistiquement significatifs lorsqu’on ajustait les résultats pour tenir compte des effets de composition des populations à l’étude.

Niveau de scolarité et situation chez les jeunes Noirs qui ne sont ni en emploi, ni aux études, ni en formation

Chez les jeunes hommes, la probabilité de n’être ni en emploi, ni aux études, ni en formation était nettement supérieure chez ceux n’ayant pas obtenu un DES par rapport à ceux ayant déjà obtenu un diplôme universitaire. Ce résultat rejoint les conclusions de nombreuses autres études, qui démontrent les difficultés importantes des personnes sans DES à trouver un emploi et à réintégrer le système scolaireNote .

L’association entre le plus haut niveau de scolarité atteint et l’intégration au marché du travail n’était cependant pas la même pour les jeunes hommes noirs que pour les autres jeunes hommes. Parmi les jeunes Noirs qui n’avaient pas obtenu un DES en 2016, le pourcentage d’entre eux qui n’étaient ni en emploi, ni aux études, ni en formation  atteignait 58 %, comparativement à 33 % parmi les autres jeunes (Graphique 4A). En revanche, chez les hommes plus fortement scolarisés, soit les titulaires d’un diplôme universitaire, les taux NEET étaient sensiblement les mêmes pour les jeunes hommes noirs et les autres jeunes hommes.

Graphique 4A Pourcentage d'hommes qui n'étaient ni en emploi, ni aux études, ni en formation en 2016, selon le plus haut niveau de scolarité atteint en 2016, jeunes hommes âgés de 13 à 17 ans en 2006

Tableau de données du graphique 4A 
Tableau de données du graphique 4A
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4A. Les données sont présentées selon Plus haut niveau de scolarité atteint en 2016 (titres de rangée) et Jeunes hommes noirs et Autres jeunes hommes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Plus haut niveau de scolarité atteint en 2016 Jeunes hommes noirs Autres jeunes hommes
pourcentage
Sans diplôme d’études secondaires 58 33
Diplôme d’études secondaires 25 15
Titre d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat 11 8
Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur) 6 6

Chez les femmes, on constatait aussi une association importante entre le niveau de scolarité et les risques d’être ni en emploi, ni aux études. Cependant, les différences entre les jeunes femmes noires et les autres jeunes femmes étaient moins importantes que celles enregistrées chez les hommes, quel que soit le niveau de scolarité (graphique 4B).

Graphique 4B Pourcentage de femmes qui n'étaient ni en emploi, ni aux études, ni en formation en 2016, selon le plus haut niveau de scolarité atteint en 2016, jeunes femmes âgées de 13 à 17 ans en 2006

Tableau de données du graphique 4B 
Tableau de données du graphique 4B
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4B. Les données sont présentées selon Plus haut niveau de scolarité atteint en 2016 (titres de rangée) et Jeunes femmes noires et Autres jeunes femmes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Plus haut niveau de scolarité atteint en 2016 Jeunes femmes noires Autres jeunes femmes
pourcentage
Sans diplôme d’études secondaires 46 40
Diplôme d’études secondaires 20 18
Titre d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat 10 8
Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur) 7 4

Ces résultats illustrent les risques élevés d’exclusion auxquels se heurtent les jeunes sans DES, en particulier parmi les jeunes hommes noirs. Les raisons pour lesquelles ces derniers éprouvent plus de difficultés d’intégration au marché du travail que les autres jeunes hommes pourraient être multiples.

Parmi les hypothèses souvent avancées, on compte notamment celles liées à la discrimination et au racisme au moment de l’embauche et dans les milieux de travail en général. À cet égard, les résultats de l’Enquête sociale générale de 2014 montrent que les Canadiens noirs étaient environ deux fois plus susceptibles de déclarer avoir subi de la discrimination ou avoir été traités injustement au cours des cinq dernières années que leurs homologues qui n’étaient pas noirs (28 % et 13 % respectivement). Plus précisément, 13 % des Canadiens noirs, par rapport à 6 % de leurs homologues qui n’étaient pas noirs, ont déclaré avoir subi de la discrimination au travail ou dans le contexte d’un processus d’embauche. Ceci étant dit, les hommes noirs n’étaient pas plus susceptibles que les femmes noires de déclarer avoir subi cette discrimination (de manière générale ou dans le cadre du travail).

D’autres études canadiennes, réalisées à l’aide de curriculum vitæ fictifs, permettent de renforcer ces perceptions de discrimination vécue par la population noire. Ces études ont, entre autres, permis de constater que les candidats racialisés étaient, à qualifications et à expérience équivalentes, nettement moins susceptibles d’être convoqués en entrevueNote .

Conclusion

Les avantages personnels associés à l’obtention d’un certificat, diplôme ou grade d’études postsecondaires sont nombreux et bien documentés. Pour ces raisons, il est souhaitable que le plus grand nombre possible de jeunes Canadiens poursuivent leurs études après avoir obtenu leur diplôme d’études secondaires.

Parmi les membres d’une cohorte de jeunes âgés de 9 à 17 ans en 2006, il n’existait pas de différences importantes, en 2016, entre les taux d’obtention d’au moins un DES chez les jeunes Noirs et chez les autres jeunes. Cependant, des écarts persistants demeuraient en ce qui concerne l’obtention d’un diplôme d’études postsecondaires, en particulier au niveau universitaire. Certaines études américaines ont conclu que les écarts entre les divers groupes ethnoculturels diminuaient beaucoup lorsqu’on tenait compte des différences de profils socioéconomiquesNote . La présente étude ne permet toutefois pas de conclure que les taux d’obtention plus faibles d’un diplôme d’études postsecondaires chez les jeunes Noirs que chez les autres jeunes s’expliquent par les différences de profils socioéconomiques ou d’origine familiale entre ces deux groupes. Les écarts persistants entre la population noire et le reste de la population suggèrent que d’autres facteurs, non mesurés dans les données utilisées (dont la discrimination), peuvent avoir une incidence.

L’intégration des jeunes adultes au marché du travail est souvent difficile pour ceux qui n’obtiennent pas un DES. Elle semble l’être particulièrement pour les jeunes hommes noirs. En effet, ces derniers sont plus susceptibles de se retrouver au chômage ou de n’être ni en emploi, ni aux études, ni en formation, et ce, même à niveau de scolarité atteint équivalent. D’autres études, qui porteraient sur l’intégration des jeunes hommes noirs au marché du travail, pourraient traiter de facteurs autres que ceux d’ordre socioéconomique (origine familiale) ou encore de facteurs liés au capital humain, pour permettre de comprendre la raison pour laquelle un nombre aussi important de ces jeunes hommes sont exclus du marché du travail alors qu’ils font leurs premiers pas dans la vie active.

Martin Turcotte est éditeur en chef de Regards sur la société canadienne, qui fait partie du Centre de renseignements et d’innovation en données sociales de Statistique Canada.

Début de l'encadré

Sources de données, méthodes et définitions

La présente étude s’appuie sur une intégration des données des recensements de 2006 et de 2016. Cet ensemble de données comprend les réponses des personnes qui ont rempli à la fois le questionnaire détaillé du Recensement de la population de 2006 et celui du Recensement de la population de 2016. Par conséquent, il est possible de suivre l’évolution des caractéristiques de ces mêmes répondants pendant 10 ans.

L’un des avantages de l’intégration des données du recensement pour l’analyse des parcours des jeunes, par rapport aux données transversales courantes du recensement, est qu’elles permettent de tenir compte des caractéristiques socioéconomiques et familiales de ces jeunes durant leur enfance et leur adolescence, alors qu’ils vivaient avec leurs parents (en 2006).

Les personnes noires au Canada ont des origines et des expériences diversifiées. Certaines sont établies au pays depuis plusieurs générations, alors que d’autres ont immigré au cours des dernières décenniesNote . Dans cette étude cependant, les enfants et les jeunes sont très majoritairement nés au Canada (soit 82 % des jeunes noirs et 92 % des autres jeunes). Tous les autres jeunes faisant partie de l’échantillon de l’étude ont été admis au pays avant l’âge de 15 ans (génération 1.5). L’inclusion ou l’exclusion des enfants de la génération 1.5 n’influe pas sur les conclusions de l’étude en ce qui concerne les écarts de résultats entre les jeunes Noirs et les autres jeunes.

Étant donné que la majorité des enfants et adolescents âgés de 9 à 17 ans vivaient avec leurs parents en 2006 (98 % de l’échantillon), ceux pour qui ce n’était pas le cas ont été exclus de l’analyse. Les jeunes âgés de 18 ans ou plus en 2006 ont été exclus étant donné que, à partir de cet âge, une proportion plus forte de jeunes ne vivent plus avec leurs parents (ce qui rend impossible la prise en compte des variables de contexte familial). Les jeunes âgés de moins de 9 ans en 2006 ont, quant à eux, été exclus parce qu’ils n’avaient majoritairement pas atteint, en 2016, l’âge minimal pour avoir obtenu un diplôme d’études secondaires.

Le sous-échantillon de l’intégration des données des recensements de 2006 et de 2016, utilisé dans le cadre de cette étude, était de 122 810 répondants âgés de 5 à 17 ans en 2006 (et donc de 15 à 27 ans en 2016). Étant donné la taille relativement restreinte de la population noire, il n’a pas été possible de désagréger les données selon la région d’origine (Canada, Antilles et Amérique latine, Afrique) ou selon le statut des générations. On tient cependant compte du lieu de naissance des parents dans les analyses multivariées.

Les « taux ajustés » ou « probabilités ajustées » présentés dans l’étude correspondent aux probabilités prédites calculées à partir des modèles multivariés (régressions logistique et logistique multinomiale). Dans les tableaux, les probabilités prédites représentent la moyenne des taux prédits pour un groupe donné. Ceci correspond à l’option par défaut de la commande margins dans le logiciel Stata.

Jeunes Noirs et autres jeunes

Dans cette étude, les jeunes Noirs sont ceux qui se sont autodéclarés comme étant noirs à la question sur le groupe de population (ou groupe de minorité visible) dans le cadre du recensement. Les « autres jeunes » incluent ceux qui ont déclaré qu’ils n’appartenaient pas à un groupe de minorité visible (85 % d’entre eux) ainsi que ceux qui se sont autodéclarés comme appartenant à l’un ou l’autre des autres groupes de minorité visible.

Il existait une certaine hétérogénéité parmi les « autres jeunes », les résultats en éducation variant selon le groupe de minorité visible. Par exemple, parmi les garçons âgés de 13 à 17 ans en 2006, 49 % des Sud-Asiatiques et 60 % des Chinois avaient obtenu un diplôme ou grade universitaire en 2016 (Tableau A1 de l’annexe). En revanche, c’était le cas de 15 % des jeunes hommes latino-américains et de 23 % de ceux n’appartenant pas un groupe de minorité visible. L’examen des résultats des « autres jeunes » selon les groupes de minorité visible ne modifiait pas les conclusions principales de cette étude.

Ni en emploi, ni aux études, ni en formation (indicateur NEET)

Au Canada, la population NEET est généralement définie comme celle des jeunes qui, durant une semaine de référence donnée, ne travaillaient pas et n’étaient pas aux études. La taille de cette population est habituellement estimée à l’aide de données d’enquête comme l’Enquête sur la population activeNote ou l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennesNote .

Dans la présente étude, le taux NEET est défini comme la proportion de jeunes qui ne travaillaient pas et qui n’étaient pas en emploi durant la semaine de référence du recensement (du 1 au 7 mai 2016) et qui n’avaient pas fréquenté un établissement ou un programme d'enseignement reconnu au cours des huit mois précédant la semaine de référence du recensement (soit entre septembre 2015 et mai 2016).

Fin de l’encadré


Tableau A1
Pourcentage des jeunes âgés de 9 à 17 ans en 2006 ayant obtenu un certificat, diplôme ou grade d'études en 2016, selon le sexe et le groupe de minorité visible
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage des jeunes âgés de 9 à 17 ans en 2006 ayant obtenu un certificat Type de diplôme obtenu en 2016, Au moins un diplôme d’études secondaires, Certificat, diplôme ou grade d’études postsecondaires, Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur), Garçons et Filles, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type de diplôme obtenu en 2016
Au moins un diplôme d’études secondairesTableau A1 Note 1 Certificat, diplôme ou grade d’études postsecondairesTableau A1 Note 2 Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur)Tableau A1 Note 2
Garçons Filles Garçons Filles Garçons Filles
pourcentage
Groupe de minorité visible
Noir 89 95 51 69 17 34
N'appartenant pas à un groupe de minorité visible 89 93 61 74 23 38
Sud-Asiatique 98 98 72 79 49 58
Chinois 98 99 80 87 60 73
Phillipin 96 99 66 84 23 45
Latino-Américain 89 93 54 64 15 24
Asiatique occidental/Arabe 95 98 71 81 37 57
Asiatique du Sud-Est 97 97 63 85 30 47
Autres groupesTableau A1 Note 3 95 96 67 78 38 52

Tableau A2
Probabilités ajustées des jeunes âgés de 9 à 17 ans en 2006 d’avoir obtenu un certificat, diplôme ou grade d'études en 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Probabilités ajustées des jeunes âgés de 9 à 17 ans en 2006 d’avoir obtenu un certificat Type de diplôme obtenu en 2016, Au moins un diplôme d’études secondaires, Certificat, diplôme ou grade d’études postsecondaires, Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur), Garçons et Filles, calculées selon probabilité prédite unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type de diplôme obtenu en 2016
Au moins un diplôme d’études secondairesTableau A2 Note 1 Certificat, diplôme ou grade d’études postsecondairesTableau A2 Note 2 Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur)Tableau A2 Note 2
Garçons Filles Garçons Filles Garçons Filles
probabilité prédite
Groupe de population
Jeunes Noirs 0,893 0,948 0,523Note * 0,695Note * 0,159Note * 0,326Note *
Autres jeunes (catégorie de référence) 0,904 0,941 0,622 0,749 0,257 0,409
Lieu de naissance des parents
Canada (catégorie de référence) 0,891 0,932 0,600 0,730 0,227 0,376
Autres pays 0,935Note * 0,966Note * 0,665Note * 0,786Note * 0,313Note * 0,477Note *
Plus haut niveau de scolarité atteint par les parents
Sans diplôme d’études secondaires (catégorie de référence) 0,820 0,878 0,446 0,602 0,116 0,206
Diplôme d’études secondaires 0,881Note * 0,932Note * 0,534Note * 0,701Note * 0,164Note * 0,305Note *
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat 0,905Note * 0,944Note * 0,614Note * 0,747Note * 0,201Note * 0,365Note *
Baccalauréat 0,946Note * 0,974Note * 0,724Note * 0,830Note * 0,387Note * 0,566Note *
Certificat, diplôme ou grade supérieur au baccalauréat 0,958Note * 0,969Note * 0,748Note * 0,833Note * 0,450Note * 0,622Note *
Quintile de revenu de la famille en 2006
Premier quintile (inférieur) 0,878 0,918 0,577 0,703 0,225 0,357
Deuxième quintile 0,898Note * 0,937Note * 0,590 0,716 0,233 0,370
Troisième quintile 0,910Note * 0,950Note * 0,621Note * 0,745Note * 0,243 0,381Note *
Quatrième quintile 0,923Note * 0,963Note * 0,633Note * 0,775Note * 0,250 0,428Note *
Cinquième quintile (supérieur) 0,940Note * 0,968Note * 0,677Note * 0,810Note * 0,302Note * 0,481Note *
Au moins un parent travaille à temps plein en 2006
Non (catégorie de référence) 0,902 0,932 0,599 0,728 0,273 0,393
Oui 0,903 0,943Note * 0,622 0,750 0,254 0,408
Logement en 2006
Locataire (catégorie de référence) 0,863 0,916 0,545 0,679 0,191 0,336
Propriétaire; valeur du logement de moins de 100 000 $ 0,898Note * 0,935Note * 0,607Note * 0,737Note * 0,210 0,357
Propriétaire; valeur du logement de 100 000 à 250 000 $ 0,918Note * 0,950Note * 0,620Note * 0,747Note * 0,238Note * 0,390Note *
Propriétaire; valeur du logement de plus de 250 000 $ 0,929Note * 0,962Note * 0,658Note * 0,790Note * 0,299Note * 0,463Note *
Structure familiale en 2006
Couple marié 0,916Note * 0,946 0,630Note * 0,758Note * 0,261Note * 0,418Note *
Couple en union libre 0,880Note * 0,921Note * 0,561Note * 0,681Note * 0,209Note * 0,336Note *
Parent seul (catégorie de référence) 0,887 0,943 0,605 0,741 0,243 0,389
Stabilité résidentielle depuis cinq ans
A déménagé (catégorie de référence) 0,893 0,937 0,588 0,719 0,236 0,370
N’a pas déménagé 0,911Note * 0,944Note * 0,634Note * 0,761Note * 0,263Note * 0,423Note *
Type de région de résidence
Hors des RMR et des AR (catégorie de référence) 0,894 0,946 0,628 0,762 0,215 0,392
Agglomération de recensement (AR) 0,899 0,933Note * 0,618 0,739Note * 0,244Note * 0,398Note *
Région métropolitaine de recensement (RMR) 0,908Note * 0,941 0,617 0,745 0,265Note * 0,412Note *
Région de résidence
Atlantique 0,946Note * 0,965Note * 0,631 0,762 0,290 0,458
Québec 0,865Note * 0,925Note * 0,728Note * 0,814Note * 0,210Note * 0,370Note *
Ontario (catégorie de référence) 0,914 0,948 0,612 0,759 0,280 0,438
Prairies 0,912 0,949 0,502Note * 0,668Note * 0,272 0,433
Alberta 0,905Note * 0,927Note * 0,548Note * 0,668Note * 0,248Note * 0,375Note *
Colombie-Britannique 0,928 0,956 0,533Note * 0,662Note * 0,239Note * 0,359Note *
Territoires 0,801Note * 0,814Note * 0,411Note * 0,645Note * 0,130Note * 0,380
Bilinguisme français-anglais
Non (catégorie de référence) 0,899 0,937 0,609 0,734 0,233 0,377
Oui 0,934Note * 0,966Note * 0,667Note * 0,794Note * 0,336Note * 0,492Note *
Âge en 2006
9 ans 0,880Note * 0,921Note * Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
10 ans 0,899Note * 0,940 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
11 ans 0,906 0,948 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
12 ans 0,916 0,951 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
13 ans (catégorie de référence) 0,915 0,946 0,541 0,682 0,210 0,353
14 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,608Note * 0,730Note * 0,244Note * 0,396Note *
15 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,631Note * 0,769Note * 0,263Note * 0,421Note *
16 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,656Note * 0,779Note * 0,279Note * 0,436Note *
17 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,670Note * 0,783Note * 0,284Note * 0,433Note *

Tableau A3
Probabilités ajustées des jeunes âgés de 13 à 17 ans en 2006 d'être au chômage en 2016 ou d'être ni en emploi, ni aux études, ni en formation en 2016, selon le sexe
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Probabilité des jeunes âgés de 13 à 17 ans en 2006 d'être au chômage en 2016 ou d'être ni en emploi Au chômage en 2016, Ni en emploi, ni aux études, ni en formation en 2016 , Hommes et Femmes, calculées selon probabilité prédite unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Au chômage en 2016 Ni en emploi, ni aux études, ni en formation en 2016
Hommes Femmes Hommes Femmes
probabilité prédite
Groupe de population
Jeunes Noirs 0,162Note * 0,093 0,158Note * 0,117
Autres jeunes (catégorie de référence) 0,109 0,071 0,117 0,101
Lieu de naissance des parents
Canada (catégorie de référence) 0,107 0,069 0,116 0,100
Autres pays 0,119 0,076 0,125 0,106
Plus haut niveau de scolarité atteint en 2016
Sans diplôme d’études secondaires (catégorie de référence) 0,178 0,107 0,322 0,306
Diplôme d’études secondaires 0,126Note * 0,095 0,151Note * 0,154Note *
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat 0,097Note * 0,064Note * 0,085Note * 0,083Note *
Baccalauréat ou niveau supérieur 0,092Note * 0,062Note * 0,057Note * 0,052Note *
Situation familiale personnelle en 2016
Sans enfants (catégorie de référence) 0,112 0,064 0,120 0,073
Parent en couple (marié ou en union libre) 0,085Note * 0,108Note * 0,089Note * 0,246Note *
Parent seul 0,168 0,167Note * 0,199 0,200Note *
Plus haut niveau de scolarité atteint par les parents en 2006
Sans diplôme d’études secondaires (catégorie de référence) 0,104 0,069 0,124 0,119
Diplôme d’études secondaires 0,100 0,067 0,113 0,102Note *
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat 0,107 0,063 0,116 0,096Note *
Baccalauréat 0,122 0,085 0,127 0,100Note *
Diplôme ou certificat supérieur au baccalauréat 0,131Note * 0,105Note * 0,122 0,118
Quintile de revenu de la famille en 2006
Premier quintile (inférieur) 0,121 0,088 0,131 0,124
Deuxième quintile 0,115 0,072Note * 0,119 0,100Note *
Troisième quintile 0,112 0,069Note * 0,124 0,095Note *
Quatrième quintile 0,094Note * 0,064Note * 0,110 0,096Note *
Cinquième quintile (supérieur) 0,111 0,064Note * 0,103Note * 0,089Note *
Au moins un parent travaille à temps plein en 2006
Non (catégorie de référence) 0,118 0,071 0,142 0,103
Oui 0,110 0,071 0,115Note * 0,102
Logement en 2006
Locataire (catégorie de référence) 0,114 0,081 0,129 0,111
Propriétaire; valeur du logement de moins de 100 000 $ 0,132 0,070 0,141 0,099
Propriétaire; valeur du logement de 100 000 à 250 000 $ 0,109 0,068Note * 0,113Note * 0,097Note *
Propriétaire; valeur du logement de plus de 250 000 $ 0,102 0,070 0,109Note * 0,101
Structure familiale en 2006
Couple marié 0,107Note * 0,072 0,113Note * 0,103
Couple en union libre 0,110Note * 0,071 0,130 0,104
Parent seul (catégorie de référence) 0,124 0,070 0,128 0,097
Région de résidence en 2016
Atlantique 0,169Note * 0,105Note * 0,168Note * 0,129
Québec 0,094Note * 0,052Note * 0,096Note * 0,066Note *
Ontario (catégorie de référence) 0,106 0,080 0,127 0,121
Prairies 0,100 0,061Note * 0,098Note * 0,098Note *
Alberta 0,141 0,077 0,125 0,111
Colombie-Britannique 0,102Note * 0,060Note * 0,119 0,098Note *
Territoires 0,129 0,106 0,125 0,120
Âge en 2006
13 ans (catégorie de référence) 0,140 0,089 0,108 0,097
14 ans 0,120Note * 0,087Note * 0,119 0,107
15 ans 0,108Note * 0,067Note * 0,127Note * 0,101
16 ans 0,093Note * 0,054Note * 0,123Note * 0,098
17 ans 0,088Note * 0,058Note * 0,115 0,107
Renseignements additionnels

Articles connexes

Sources de données

Références bibliographiques

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