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Chapitre 5: Travail rémunéré et non rémunéré

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Plus de femmes au travail

L’augmentation du nombre de femmes qui occupent un emploi rémunéré est l’une des tendances sociales les plus importantes observées au Canada au cours du dernier quart de siècle1. En fait, 7,5 millions de femmes occupaient un emploi en 2004, soit deux fois plus qu’au milieu des années 1970. Dans l’ensemble, 58 % des femmes de 15 ans et plus font maintenant partie de la population active rémunérée, ce qui représente une hausse par rapport à 42 % en 1976. Par contre, la proportion d’hommes ayant un emploi a chuté de 73 % à 68 % au cours de la même période. Il s’ensuit que les femmes formaient 47 % de la population active occupée en 2004 — une hausse par rapport à 37 % en 1976 (tableau 5.1).

Tableau 5.1 Tendances d’emploi des femmes et des hommes de 15 ans et plus, 1976 à 2004

C’est au cours des années 1970 et 1980 qu’on a observé une augmentation particulièrement importante de l’emploi des femmes. Le pourcentage de femmes ayant un emploi a augmenté de 42 % en 1976 à 54 % en 1990. Par contre, on a observé peu de changements dans le taux d’emploi des femmes durant la première moitié des années 1990, en raison de la récession qui a marqué cette période. En effet, la proportion de femmes qui avaient un emploi en 1996 (52 %) s’établissait en réalité à quelques points de pourcentage sous les chiffres de 1990. Le niveau d’emploi des femmes, en revanche, a commencé à remonter au milieu des années 1990 et a continué d’augmenter tous les ans depuis.

Le niveau d’emploi des hommes a également augmenté au cours des dernières années, renversant la longue tendance à la baisse de la part du marché de l’emploi occupée par les hommes. Au début des années 1990, seulement 65 % des hommes de 15 ans et plus participaient à la population active rémunérée, ce qui représente une baisse par rapport aux 73 % enregistrés à la fin des années 1970. Depuis 1995, toutefois, on a observé une croissance lente, bien que continue, de la proportion d’hommes d’âge adulte au travail. Le pourcentage actuel d’hommes ayant un emploi (68 %) est cependant toujours bien au-dessous des chiffres de la fin des années 1970.

Variations provinciales de l’emploi

Les femmes sont davantage susceptibles d’occuper un emploi en Alberta que dans les autres provinces. En 2004, 64 % des femmes de 15 ans et plus avaient un travail en Alberta, tandis que ce chiffre s’établissait à 60 % au Manitoba, 59 % en Ontario et en Saskatchewan, 57 % à l’Île-du-Prince-Édouard, 56 % au Québec et en Colombie- Britannique, 55 % au Nouveau-Brunswick et 54 % en Nouvelle-Écosse. D’autre part, à Terre-Neuve-et-Labrador, seulement 47 % des femmes occupaient un emploi; il s’agit de la seule province où moins de la moitié des femmes faisaient partie de la population active rémunérée (tableau 5.2).

Tableau 5.2 Pourcentage de femmes et d’hommes occupés de 15 ans et plus selon la province, 1976 à 2004

Bien que les niveaux d’emploi des femmes dans les provinces de l’Ouest et en Ontario tendent à être un peu plus élevés que ceux du Québec et de la région de l’Atlantique, l’écart a diminué durant la dernière décennie. Entre 1995 et 2004, par exemple, la part des femmes de 15 ans et plus qui occupaient un emploi a augmenté de près de 9 points de pourcentage en Nouvelle-Écosse, tandis que ce chiffre augmentait de 8 points au Québec et au Nouveau-Brunswick, et de 7 points à l’Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuveet- Labrador. Par contre, les niveaux d’emploi des femmes s’établissent actuellement autour de 5 points de pourcentage de plus qu’ils ne l’étaient il y a une décennie en Ontario, au Manitoba et en Saskatchewan, alors qu’on a enregistré une augmentation de 4 points en Alberta. Le plus faible taux de croissance de l’emploi des femmes a été enregistré en Colombie-Britannique, où 56 % des femmes occupaient un emploi en 2004, ce qui représente une hausse de seulement 2 points de pourcentage par rapport aux 54 % enregistrés en 1995.

Dans toutes les provinces, cependant, les femmes sont moins susceptibles que les hommes d’occuper un emploi. En Alberta, par exemple, 64 % des femmes de 15 ans et plus faisaient partie de la population active rémunérée en 2004, comparativement à 76 % des hommes, ce qui représente une différence de 12 points de pourcentage. On a de plus constaté un écart de 11 points entre les taux d’emploi des femmes et des hommes au Manitoba et en Saskatchewan, tandis que cette différence dans les autres provinces allait de 10 points en Ontario et au Québec à tout juste 6 points au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard.

Ces écarts entre les niveaux d’emploi des femmes et des hommes dans l’ensemble du pays sont toutefois beaucoup moins importants qu’ils ne l’ont été dans le passé. Il y a à peine 10 ans, la part des femmes de 15 ans et plus ayant un emploi était de plus de 10 points de pourcentage sous celle des hommes dans à peu près toutes les provinces, alors qu’en 1976, l’écart était d’environ 30 points dans tout le pays.

Niveau de scolarité et emploi

Fait peu étonnant, la probabilité que les femmes aient un emploi augmente de façon spectaculaire en fonction de leur niveau de scolarité. En 2004, 75 % des femmes détenant un diplôme universitaire et 69 % de celles qui détenaient un certificat ou un diplôme d’un collège communautaire faisaient partie de la population active rémunérée, comparativement à 60 % des femmes qui avaient obtenu un diplôme d’études secondaires, 37 % de celles qui avaient fait des études mais qui n’avaient pas terminé leurs études secondaires, et seulement 16 % de celles qui n’avaient pas dépassé la huitième année (tableau 5.3).

Tableau 5.3 Pourcentage de femmes et d’hommes occupés de 15 ans et plus, selon l’âge et le niveau de scolarité, 2004

Peu importe leur niveau de scolarité, toutefois, les femmes sont toujours un peu moins susceptibles que les hommes d’occuper un emploi. Chez les personnes qui détiennent un diplôme universitaire, par exemple, 75 % des femmes avaient un emploi en 2004, comparativement à 79 % des hommes. De même, parmi les titulaires d’un certificat ou d’un diplôme d’études non universitaires, 69 % des femmes, comparativement à 77 % des hommes, occupaient un emploi cette année-là.

Âge et emploi

À l’heure actuelle, les femmes de 25 à 54 ans ont les plus hauts niveaux d’emploi chez les femmes. En 2004, 77 % des femmes de 25 à 44 ans et 76 % de celles de 45 à 54 ans faisaient partie de la population active rémunérée, comparativement à 58 % des femmes de 15 à 24 ans et à 46 % des femmes de 54 à 65 ans (tableau 5.4).

Tableau 5.4 Pourcentage de femmes et d’hommes occupés de 15 ans et plus selon l’âge, 1976 à 2004

La situation actuelle présente un contraste frappant avec celle du milieu des années 1970, alors que les femmes de 15 à 24 ans étaient un peu plus susceptibles que les femmes plus âgées d’avoir un emploi. Or, dans les années qui ont suivi, on a enregistré une augmentation spectaculaire des taux de participation à la population active des femmes de 25 ans et plus, tandis que le taux d’emploi des femmes de 15 à 24 ans a peu changé. En 2004, 76 % des femmes de 45 à 54 ans avaient un emploi, comparativement à seulement 46 % en 1976. Une croissance semblable a été observée dans les niveaux d’emploi des femmes de 25 à 44 ans, tandis que la part des femmes de 55 à 64 ans au sein de la population active rémunérée a augmenté de 30 % à 46 % au cours de la même période. Par ailleurs, la proportion de femmes de 15 à 24 ans qui avaient un emploi n’a augmenté que de 51 % à 58 % durant les trois dernières décennies.

Malgré ces tendances, les femmes de 25 à 54 ans sont toujours considérablement moins susceptibles que les hommes d’avoir un emploi. En 2004, 77 % des femmes de 25 à 44 ans occupaient un emploi, comparativement à 86 % des hommes du même groupe d’âge. De même, 76 % des femmes de 45 à 54 ans avaient un emploi cette année-là, comparativement à 85 % des hommes. Ces écarts, toutefois, se sont rétrécis sensiblement depuis le milieu des années 1970, alors que les femmes de ces groupes d’âge étaient environ deux fois moins nombreuses à occuper un emploi que les hommes du même âge.

Les femmes de 55 à 64 ans étaient également beaucoup moins susceptibles d’avoir un emploi que les hommes du même groupe d’âge, bien que cet écart ait diminué au cours des deux dernières décennies. D’une part, on a observé une augmentation sensible des taux d’emploi chez les femmes de 55 à 64 ans. En 2004, 46 % de ces femmes faisaient partie de la population active rémunérée, comparativement à 30 % en 1976. En revanche, la proportion d’hommes de 55 à 64 ans qui font actuellement partie de la population active rémunérée est inférieure de plus de 10 points de pourcentage à celle qu’elle était au milieu des années 1970. En fait, en 2004, 62 % des hommes de ce groupe d’âge avaient un emploi, comparativement à 73 % en 1976. Toutefois, après presque deux décennies de recul, la proportion d’hommes de 55 à 64 ans ayant un emploi a augmenté depuis le milieu des années 1990, alors que seulement 53 % d’entre eux avaient un emploi. Il résulte de ces tendances que les femmes de 55 à 64 ans étaient encore considérablement moins susceptibles d’occuper un emploi en 2004 que les hommes de ce groupe d’âge, soit 46 % comparativement à 62 %. Cela équivaut toutefois à moins de la moitié de l’écart enregistré en 1976.

Contrairement à ce qu’on observe chez les groupes plus âgés, les taux d’emploi sont semblables chez les femmes et les hommes de 15 à 24 ans. En fait, en 2004, les femmes de ce groupe d’âge étaient un peu plus susceptibles que leurs homologues de sexe masculin d’avoir un travail rémunéré ou d’effectuer un travail en vue d’en tirer un bénéfice. Cela représente aussi un changement par rapport à 1976, alors que les jeunes femmes étaient un peu moins susceptibles que les jeunes hommes d’avoir un emploi, soit 51 % comparativement à 60 %.

Emploi et présence d’enfants

On a observé une croissance particulièrement importante du taux d’emploi chez les mères au cours des deux dernières décennies. En 2004, 73 % des femmes ayant des enfants de moins de 16 ans vivant à la maison faisaient partie de la population active occupée, comparativement à 39 % en 1976. Les femmes ayant des enfants, toutefois, sont toujours moins susceptibles d’occuper un emploi que les femmes sans enfant. En 2004, 79 % des femmes de moins de 55 ans sans enfant de moins de 16 ans vivant à la maison avaient un emploi (tableau 5.5).

Tableau 5.5 Pourcentage de mères occupées selon l’âge du plus jeune enfant, 1976 à 2004

La croissance a été particulièrement spectaculaire dans les niveaux d’emploi des femmes qui ont de très jeunes enfants. En effet, en 2004, 65 % des femmes ayant des enfants de moins de trois ans avaient un emploi, soit plus du double du chiffre enregistré en 1976, alors que seulement 28 % d’entre elles avaient un emploi. De même, 70 % des femmes dont le plus jeune enfant avait entre 3 et 5 ans effectuaient un travail rémunéré ou un travail en vue d’en tirer un bénéfice en 2004, comparativement à 37 % en 1976.

Les femmes ayant des enfants d’âge préscolaire, toutefois, sont toujours moins nombreuses sur le marché du travail que celles qui ont des enfants d’âge scolaire. Dans l’ensemble, en 2004, 67 % des mères d’enfants de moins de 6 ans avaient un emploi, comparativement à 77 % de celles dont le plus jeune enfant avait entre 6 et 15 ans.

La grande majorité des mères au travail ont des emplois à temps plein. En effet, en 2004, près de 3 femmes au travail sur 4 ayant au moins un enfant de moins de 16 ans à la maison travaillaient à temps plein, c’est-à-dire au moins 30 heures par semaine. Cette année-là, 74 % des femmes au travail ayant au moins un enfant de moins de 16 ans à la maison faisaient partie de la population active rémunérée (graphique 5.1).

Graphique 5.1 Pourcentage des mères qui travaillent à temps plein, selon l’âge du plus jeune enfant, 2004

De plus, l’âge des enfants semble n’avoir que peu d’incidence sur l’éventualité que les mères travaillent à temps plein. En effet, 74 % des femmes au travail dont le plus jeune enfant avait moins de trois ans occupaient un emploi à temps plein en 2004, comparativement à 71 % pour celles dont le plus jeune enfant avait entre 3 et 5 ans et à 75 % pour celles dont le plus jeune enfant avait entre 6 et 15 ans.

Emploi des mères seules

Les mères seules sont un peu moins susceptibles d’occuper un emploi que les mères de familles biparentales. En 2004, 68 % des mères seules ayant des enfants de moins de 16 ans vivant à la maison avaient un travail, comparativement à 73 % des mères dans les familles biparentales (graphique 5.2).

Graphique 5.2 Mères occupées, selon la situation familiale, 1976 à 2004

Comme c’est le cas pour leurs homologues mariées, la part des femmes monoparentales occupant un emploi a augmenté de façon spectaculaire au cours des deux dernières décennies. En 2004, 68 % des mères seules avaient un emploi, alors que ce chiffre était inférieur à 50 % en 1976. En fait, on a observé une croissance particulièrement importante des taux d’emploi des femmes monoparentales depuis le début des années 1990, alors que moins de la moitié d’entre elles avaient un emploi. Cela reflète, en partie, la chute considérable de l’emploi chez les mères seules durant la récession du début des années 1990, tendance contraire à celle qui a été observée chez les mères de familles biparentales.

L’emploi des mères seules est aussi très influencé par la présence de jeunes enfants. En 2004, moins de la moitié (46 %) des mères seules ayant des enfants de moins de 3 ans avaient un emploi, comparativement à 63 % de celles dont le plus jeune enfant avait entre 3 et 5 ans et à 75 % de celles dont le plus jeune enfant avait entre 6 et 15 ans (graphique 5.3).

Graphique 5.3 Mères occupées, selon l’âge du plus jeune enfant et la situation familiale, 2004

En outre, les femmes monoparentales ayant de très jeunes enfants sont considérablement moins susceptibles d’avoir un emploi que leurs homologues des familles biparentales. Chez les femmes ayant un enfant de moins de trois ans, 46 % des mères seules, comparativement à 67 % de celles qui ont un conjoint, avaient un travail en 2004. On a observé un écart moindre, soit 63 % comparativement à 71 %, chez les femmes dont le plus jeune enfant avait entre 3 et 5 ans, alors qu’il n’y avait presque pas de différence entre les taux d’emploi des mères seules (75 %) et ceux des mères de familles biparentales (78 %) dont le plus jeune enfant avait entre 6 et 15 ans.

Garderies

On a enregistré une croissance importante du nombre de places dans les garderies autorisées depuis plusieurs décennies. En 2003, on comptait près de 750 000 places dans les garderies autorisées au Canada, soit 59 % de plus qu’en 1998. Le chiffre actuel est également deux fois plus élevé que celui du début des années 1990 et près de sept fois plus élevé qu’il ne l’était en 1980 (tableau 5.6).

Tableau 5.6 Places dans les garderies autorisées selon le type de garderie, 1971 à 2003

Les croissances récentes du nombre de garderies, en fait, sont plus du double de celles observées tout au long des années 1990. Au cours de la période de 2001 à 2003, le nombre de garderies a augmenté d’environ 13 % par année, comparativement à une hausse de 6 % par année entre 1990 et 1998. Toutefois, le taux de croissance actuel du nombre de garderies est encore inférieur à celui enregistré au cours de la période de 1982 à 1987, alors que le nombre de garderies avait augmenté de près de 20 % par année.

La majorité des places dans les garderies autorisées au Canada se trouvent dans des garderies ordinaires. En 2003, 82 % des places dans une garderie autorisée étaient dans des garderies ordinaires, tandis que 18 % d’entre elles étaient des places de garde en milieu familial. L’augmentation du nombre de places de garde en milieu familial, toutefois, représentait une part disproportionnée de l’ensemble de l’augmentation du nombre de places disponibles ces dernières années. Entre 2001 et 2003, le nombre de places de garde en milieu familial a augmenté de 54 %, tandis que le nombre de places dans des garderies ordinaires n’a augmenté que de 21 %. En fait, au cours de cette période, l’augmentation du nombre de places de garde en milieu familial a constitué 31 % de l’ensemble de l’augmentation du nombre de places de garderie disponibles pour les familles canadiennes.

La plupart des places dans les garderies ordinaires se trouvent dans des garderies sans but lucratif, qui offraient 79 % de l’ensemble des places disponibles en 2003, par rapport à 21 % dans les garderies commerciales. De même, ces garderies sans but lucratif ont représenté la plus grande partie de la croissance du nombre total de places de garderies au cours des dernières années. En fait, 87 % de l’augmentation du nombre de places de garderies entre 1996 et 2003 a été enregistré dans des garderies sans but lucratif (graphique 5.4).

Graphique 5.4 Parraînage des garderies, 2003

Absences du travail en raison de responsabilités personnelles ou familiales

Les femmes au travail sont beaucoup plus susceptibles que les hommes de s’absenter de leur travail en raison de responsabilités personnelles ou familiales, notamment pour les congés de maternité. Au cours d’une semaine normale en 2004, 5 % des employées rémunérées se sont absentées du travail pour ces raisons, comparativement à seulement 2 % des hommes. Dans l’ensemble, cette année-là, les employées ont perdu en moyenne 10 jours de travail pour remplir ce type d’engagements, comparativement à environ quatre jours par année au milieu des années 1980 et à seulement deux jours à la fin des années 1970. Les hommes, en revanche, n’ont perdu qu’environ un jour et demi de travail en moyenne en raison de responsabilités personnelles ou familiales en 2004, chiffre qui a n’augmenté que marginalement depuis la fin des années 1970 (tableau 5.7).

Tableau 5.7 Absences des employés rémunérés du travail en raison de responsabilités personnelles ou familiales, 1976 à 2004

Emploi à temps partiel

Les femmes sont beaucoup plus susceptibles que les hommes de travailler à temps partiel, c’est-à-dire moins de 30 heures par semaine. En 2004, plus de 2 millions de femmes employées au Canada, soit 27 % de l’ensemble de la population active féminine, étaient des employées à temps partiel, comparativement à seulement 11 % des hommes. La part globale des femmes qui travaillent à temps partiel, toutefois, est actuellement un peu inférieure à ce qu’elle était dans les années 1990, alors qu’environ 29 % des femmes au travail occupaient un emploi à temps partiel. Pourtant, les femmes représentent actuellement environ 7 employées à temps partiel sur 10, chiffre qui n’a pas énormément changé depuis le milieu des années 1970 (tableau 5.8).

Tableau 5.8 Emploi à temps partiel des femmes et des hommes, 1976 à 2004

Les jeunes femmes sont les plus susceptibles de travailler à temps partiel. En effet, en 2004, plus de la moitié (52 %) des femmes au travail de 15 à 24 ans occupaient un emploi à temps partiel, comparativement à 21 % de celles de 25 à 54 ans et à 30 % de celles de 55 à 64 ans (tableau 5.9).

Tableau 5.9 Pourcentage de femmes et d’hommes occupés travaillant à temps partiel selon l’âge, 1976 à 2004

Les femmes de tous les groupes d’âge sont cependant beaucoup plus susceptibles que les hommes de travailler à temps partiel. Cela est particulièrement vrai chez les femmes de 25 à 54 ans. En 2004, plus de 20 % des femmes des groupes d’âge de 25 à 44 ans et de 45 à 54 ans travaillaient à temps partiel, comparativement à moins de 5 % des hommes de chacun de ces groupes d’âge. D’autre part, les femmes de 55 à 64 ans étaient environ trois fois plus susceptibles que les hommes de ce groupe d’âge de travailler à temps partiel, soit 30 % comparativement à 11 %. Entre-temps, les femmes au travail de moins de 25 ans sont aussi plus susceptibles que les hommes du même groupe d’âge de travailler à temps partiel. Toutefois, étant donné le nombre important de jeunes hommes qui sont aussi employés à temps partiel, cet écart n’est pas aussi spectaculaire que dans les autres groupes d’âge. Cette année-là, 52 % des femmes au travail de 15 à 24 ans travaillaient à temps partiel, tandis que le chiffre était de 37 % pour les jeunes employés de sexe masculin.

La plupart des femmes travaillent à temps partiel soit parce qu’elles ne veulent pas travailler à temps plein, soit parce que le travail à temps partiel est mieux adapté à leur situation personnelle. En 2004, 27 % des femmes employées à temps partiel ont déclaré qu’elles ne voulaient pas travailler à temps plein, tandis que 25 % d’entre elles ont indiqué qu’elles étaient aux études, 14 % ont déclaré qu’elles travaillaient à temps partiel parce qu’elles s’occupaient de leurs enfants, et 4 % le faisaient en raison d’autres responsabilités personnelles ou familiales (tableau 5.10).

Tableau 5.10 Raisons du travail à temps partiel, selon l’âge, 2004

Les femmes, en fait, sont beaucoup plus susceptibles que les hommes de travailler à temps partiel pour s’occuper des enfants ou pour vaquer à d’autres responsabilités personnelles ou familiales. En 2004, 18 % des femmes au travail ont déclaré qu’elles travaillaient à temps partiel pour s’occuper de leurs enfants ou pour s’occuper d’autres responsabilités personnelles ou familiales, comparativement à seulement 2 % des hommes qui travaillaient à temps partiel. Les femmes étaient également un peu plus susceptibles que les hommes d’avoir travaillé à temps partiel cette année-là en raison d’une préférence personnelle, soit 27 % comparativement à 23 %. Par contre, les hommes étaient beaucoup plus susceptibles que les femmes de travailler à temps partiel parce qu’ils poursuivaient des études; cette année-là, 42 % des travailleurs à temps partiel le faisaient parce qu’ils étaient aux études, comparativement à 25 % des femmes qui travaillaient à temps partiel.

D’autre part, un nombre important de femmes travaillent à temps partiel parce qu’elles ne peuvent pas trouver de travail à temps plein. En 2004, 26 % de l’ensemble des femmes employées à temps partiel ont déclaré qu’elles auraient voulu travailler à temps plein, mais qu’elles ne trouvaient que du travail à temps partiel. Les femmes, toutefois, étaient à peu près aussi susceptibles que les hommes de travailler à temps partiel, et ce, contre leur gré, 28 % des hommes travaillant à temps partiel ayant déclaré qu’ils auraient aussi voulu travailler à temps plein cette année-là.

Les raisons pour lesquelles les femmes travaillent à temps partiel varient considérablement selon l’âge. Les femmes de 25 à 44 ans, par exemple, étaient plus susceptibles que les autres femmes de travailler à temps partiel en 2004 en raison de responsabilités personnelles ou familiales. En fait, cette même année, 34 % des femmes de ce groupe d’âge ont travaillé à temps partiel en raison de leurs responsabilités liées à la garde des enfants, comparativement à seulement 5 % de celles de 45 ans et plus et à seulement 2 % de celles du groupe d’âge des 15 à 24 ans. D’autre part, les femmes de 25 à 44 ans étaient également plus susceptibles que les autres femmes de travailler à temps partiel parce qu’elles ne pouvaient pas trouver de travail à temps plein. Par contre, les femmes de 15 à 24 ans étaient les plus susceptibles de travailler à temps partiel parce qu’elles étaient aux études, tandis que celles de 45 ans et plus étaient les plus susceptibles de ne pas vouloir travailler à temps plein.

Travail autonome

À l’heure actuelle, plus de 1 femme occupée sur 10 au Canada travaille à son propre compte. En 2004, près de 840 000 femmes, soit 11 % des femmes au travail, étaient des travailleuses autonomes, comparativement à 9 % en 1976. Cependant, la proportion de travailleuses autonomes a atteint un sommet dans la dernière partie des années 1990, alors que plus de 13 % des femmes ayant un emploi travaillaient à leur propre compte; depuis cette période, on a observé une tendance à la baisse (tableau 5.11).

Tableau 5.11 Tendances de travail autonome des femmes et des hommes, 1976 à 2004

Une tendance semblable a été observée chez les hommes, bien que ceux-ci soient encore plus susceptibles que les femmes de travailler à leur compte. En 2004, 11 % des travailleuses autonomes étaient à leur propre compte, comparativement à 19 % des hommes. Dans l’ensemble, les femmes ont représenté 34 % de tous les travailleurs autonomes en 2004, comparativement à 31 % en 1990 et à 26 % en 1976, mais cette proportion a reculé légèrement depuis le sommet de 36 % en 1998.

Les travailleuses autonomes sont également moins susceptibles que leurs homologues de sexe masculin de diriger une entreprise constituée en société. En 2004, seulement 29 % des travailleuses autonomes dirigeaient une entreprise constituée en société, comparativement à 43 % de leurs homologues de sexe masculin. En revanche, 68 % des travailleuses autonomes, comparativement à 56 % de leurs homologues de sexe masculin, dirigeaient une entreprise non constituée en société (graphique 5.5).

Graphique 5.5 Pourcentage de travailleurs et de travailleuses autonomes dans une entreprise constituée en société ou non constituée en société, 2004

Emploi temporaire

Les femmes sont un peu plus susceptibles que les hommes d’occuper un emploi temporaire, c’est-à-dire un travail dont la date de cessation est prédéterminée. En 2004, 14 % des femmes au travail occupaient un emploi temporaire, comparativement à 12 % des hommes (graphique 5.6).

Graphique 5.6 Pourcentage de femmes et d’hommes actifs occupant un emploi temporaire, selon l’âge, 2004

Les femmes de 15 à 24 ans sont beaucoup plus susceptibles d’occuper un emploi temporaire que les travailleurs plus âgés. En 2004, 30 % des jeunes femmes au travail occupaient un emploi temporaire, comparativement à seulement 11 % des femmes de 25 à 44 ans et à 9 % de celles de 45 ans et plus. À tous les âges, cependant, les femmes au travail étaient un peu plus susceptibles que les hommes d’occuper un emploi temporaire.

Travailleuses occupant plus d’un emploi

Une proportion faible mais croissante de femmes au travail au Canada occupent plus d’un emploi. En 2004, 6 % des femmes au travail occupaient plus d’un emploi, comparativement à 4 % en 1987. De même, les femmes étaient un peu plus susceptibles d’occuper plus d’un emploi que les hommes en 2004, soit 6 % comparativement à 4 %. Cette année-là, les femmes représentaient 55 % de toutes les personnes qui occupaient plus d’un emploi, comparativement à 42 % en 1987 (tableau 5.12).

Tableau 5.12 Personnes occupant plus d’un emploi, en pourcentage de l’ensemble des femmes et des hommes occupés, selon l’âge, 1987 à 2004

Les jeunes femmes sont particulièrement susceptibles d’occuper plus d’un emploi. En 2004, 8 % des femmes au travail de 15 à 24 ans occupaient plus d’un emploi, comparativement à 6 % de celles de 25 à 44 ans et à 5 % de celles de 45 ans et plus. Ici encore, toutefois, les femmes au travail de tous les groupes d’âge étaient plus susceptibles que les hommes d’occuper plus d’un emploi.

Les femmes dans les syndicats

On a observé une croissance spectaculaire du nombre de femmes syndiquées au cours des trois dernières décennies. En 2004, 32 % des femmes au travail étaient membres d’un syndicat, soit le double des chiffres enregistrés en 1966, alors que seulement 16 % des travailleuses étaient syndiquées. Cette donnée s’inscrit en contraste frappant avec l’expérience des travailleurs de sexe masculin, dont l’appartenance syndicale a reculé au cours de la même période, passant d’un peu plus de 40 % à la fin des années 1960 à 32 % en 2004. En fait, les taux de syndicalisation des femmes et des hommes sont en réalité exactement les mêmes (graphique 5.7).

Graphique 5.7 Pourcentage de travailleuses et de travailleurs syndiqués, 1966 à 2004

Chez les travailleuses, celles qui ont 25 ans et plus sont davantage susceptibles d’être syndiquées que leurs homologues plus jeunes. En 2004, 37 % des femmes au travail de 55 ans et plus étaient syndiquées, alors que ce chiffre était de 35 % chez celles de 25 à 54 ans. Par contre, seulement 14 % des jeunes travailleuses de 15 à 24 ans étaient membres d’un syndicat (graphique 5.8).

Graphique 5.8 Pourcentage de travailleuses et de travailleurs syndiqués, selon l’âge, 2004

Répartition professionnelle

La majorité des femmes au travail continuent d’occuper des emplois à prédominance féminine. En 2004, 67 % des femmes au travail oeuvraient dans les domaines suivants : enseignement, soins infirmiers et professions du domaine de la santé, travail de bureau ou administration, vente et services. Ces données se comparent à seulement 30 % pour les hommes au travail (tableau 5.13).

Tableau 5.13 Répartition professionnelle des hommes et des femmes selon le secteur, 1987, 1996 et 2004

En outre, on n’observe pratiquement aucun changement dans la proportion de femmes au travail dans les occupations à prédominance féminine au cours de la dernière décennie. En fait, la proportion de travailleuses oeuvrant dans ces domaines en 2004 était exactement la même qu’elle l’était en 1996. Par contre, le pourcentage de femmes travaillant dans ces groupes professionnels à prédominance féminine a reculé au cours de la décennie précédente, baissant de 72 % en 1987 à 67 % en 1996.

Les femmes continuent également de représenter une proportion importante de l’effectif total dans chacun de ces groupes professionnels. En 2004, les femmes constituaient jusqu’à 87 % des infirmières et des thérapeutes dans un domaine lié à la santé, 75 % des commis de bureau et des autres employés administratifs, 65 % des enseignants et 57 % des personnes travaillant dans les domaines de la vente et des services.

Les femmes ont toutefois élargi leur représentation dans divers domaines professionnels au cours des dernières années. En effet, les femmes représentent actuellement bien plus de la moitié des personnes employées à des postes de diagnostic et de traitements médicaux et dans des professions liées à la santé. En 2004, 55 % de tous les médecins et dentistes au Canada étaient des femmes, comparativement à 43 % en 1987. Les femmes représentent actuellement plus de la moitié des professionnels du secteur des affaires et de la finance. En 2004, les femmes constituaient 51 % des personnes de ces professions, comparativement à 38 % en 1987. Les femmes continuent également de compter une proportion croissante de professionnelles dans les domaines des sciences sociales et religieuses. En 2004, les femmes constituaient 72 % des personnes employées dans ces domaines, comparativement à 62 % en 1987.

On a également enregistré une croissance à long terme de la participation des femmes à des postes de direction. En 2004, 37 % des personnes qui occupaient un poste de gestion étaient des femmes, comparativement à 30 % en 1987. Cette croissance a toutefois été observée dans la première partie de cette période. En effet, la proportion de postes de gestion occupés par des femmes a baissé légèrement au cours de la période de 1996 à 2004.

De même, chez les gestionnaires, les femmes tendent à être davantage représentées à des postes inférieurs qu’aux échelons supérieurs. En 2004, on comptait seulement 22 % de femmes parmi les cadres supérieurs, comparativement à 38 % des gestionnaires des autres niveaux. Il est peut-être encore plus significatif de constater que la représentation des femmes à des postes de direction s’est effectivement affaiblie au cours de la dernière décennie. En 2004, les femmes représentaient 22 % des cadres supérieurs au Canada, alors qu’en 1996 ce chiffre s’établissait à 27 %.

En outre, les femmes sont encore minoritaires parmi les professionnels des domaines des sciences naturelles, du génie et des mathématiques. En 2004, seulement 21 % des professionnels de ces domaines étaient des femmes — proportion qui a peu changé depuis 1987 — alors que les femmes représentaient un peu moins de 20 % des professionnels de ces domaines hautement techniques. Il est en outre peu probable que la représentation des femmes s’intensifie dans ces professions dans un avenir rapproché. En effet, tel qu’on le souligne au chapitre 4, les femmes continuent de représenter une part relativement faible des inscriptions à l’université dans ces domaines.

On compte également relativement peu de femmes au travail dans la plupart des métiers de production de biens, dans lesquels peu de femmes avaient l’habitude de travailler. En 2004, 31 % des travailleurs du secteur de la fabrication étaient des femmes, comme c’était le cas de 19 % des personnes des industries primaires et seulement 7 % des personnes qui travaillaient dans les transports, les métiers et la construction. La représentation des femmes a connu une certaine croissance dans cette dernière catégorie depuis la fin des années 1980, alors qu’il ne s’est produit pratiquement aucun changement quant à leur représentation dans les métiers de la fabrication ou des industries primaires au cours des deux dernières décennies.

Les femmes dans le secteur de l’agriculture

Les femmes représentent actuellement environ 1 exploitant agricole sur 4 au Canada. En 2001, on comptait un peu plus de 90 000 exploitantes agricoles, soit 26 % de tous les exploitants agricoles au pays. Par contre, les femmes représentaient 34 % de tous les travailleurs autonomes et 47 % de tous les participants à la population active (tableau 5.14).

Tableau 5.14 Répartition des exploitants agricoles, des travailleuses et des travailleurs autonomes et de l’ensemble des personnes faisant partie de la population active, selon l’âge, 2001

De plus, les exploitantes agricoles sont considérablement plus âgées, en moyenne, que les autres femmes qui participent à la population active au Canada. En 2004, 30 % des exploitantes agricoles avaient 55 ans et plus, comparativement à 19 % des travailleuses autonomes et à seulement 10 % des participantes à la population active. Par contre, seulement 12 % des exploitantes agricoles avaient moins de 35 ans, comparativement à 20 % des travailleuses autonomes et à 39 % de l’ensemble des participantes à la population active.

La grande majorité des exploitantes agricoles gèrent leur exploitation avec au moins un partenaire. En 2001, 78 % des exploitantes agricoles étaient partenaires d’une exploitation de deux personnes et 9 % d’entre elles géraient des exploitations agricoles comptant trois exploitants ou plus, tandis que seulement 13 % géraient des exploitations en propriété unique. Par contre, 55 % des exploitants agricoles de sexe masculin géraient seuls leur ferme, tandis que 36 % d’entre eux étaient partenaires d’une exploitation qui compte deux personnes et 9 % avaient plusieurs partenaires (graphique 5.9).

Graphique 5.9 Exploitants agricoles, selon le nombre d’exploitants, 2001

Fléchissement du taux de chômage

Les femmes actives sont généralement moins susceptibles d’être en chômage que les hommes2. En 2004, on comptait 549 000 femmes au chômage, 6,8 % des femmes actives, comparativement à 7,5 % des hommes. En fait, le taux de chômage des femmes a été inférieur à celui des hommes depuis la fin des années 1980, alors que c’était l’inverse pour une bonne partie de la période allant de 1976 à 1989 (tableau 5.15).

Tableau 5.15 Tendances de chômage des femmes et des hommes, 1976 à 2004

Comme c’est le cas pour la population active de sexe masculin, les jeunes femmes sont considérablement plus susceptibles d’être au chômage que les femmes plus âgées. En 2004, 11,8 % des femmes actives de 15 à 24 ans étaient au chômage, comparativement à seulement 6,4 % des femmes de 25 à 44 ans et à 5,2 % des femmes de 45 à 64 ans (tableau 5.16).

Tableau 5.16 Taux de chômage des femmes et des hommes, selon l’âge, 1976 à 2004

Cependant, les jeunes femmes sont toujours considérablement moins susceptibles d’être au chômage que les jeunes hommes. En 2004, 11,8 % des femmes actives de 15 à 24 ans étaient au chômage, tandis que ce chiffre s’établissait à 14,9 % chez les hommes de ce groupe d’âge. Par contre, les femmes de 25 à 44 ans et de 45 à 64 ans étaient environ aussi susceptibles d’être au chômage que les hommes de ces mêmes groupes d’âge.

Dans les provinces de l’Atlantique et au Québec, les femmes affichent des taux de chômage généralement plus élevés que celles des provinces de l’Ouest et de l’Ontario. En 2004, 14,2 % des femmes actives à Terre-Neuve-et-Labrador étaient au chômage, alors que ce chiffre s’établissait à 10,6 % à l’Île-du-Prince-Édouard et à environ 8 % au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et au Québec. Par contre, le taux de chômage des femmes dans le reste du pays allait de 7,1 % en Colombie-Britannique à seulement 4,7 % en Alberta et en Colombie-Britannique (tableau 5.17).

Tableau 5.17 Taux de chômage des femmes et des hommes, selon l’âge et la province, 2004

Les taux de chômage des femmes dans les provinces de l’Atlantique et au Québec sont toutefois considérablement moins élevés que ceux des hommes. À Terre-Neuve-et- Labrador, par exemple, 14,2 % des femmes actives étaient au chômage en 2004, comparativement à 17,0 % des hommes. Par ailleurs, l’écart entre le taux de chômage des femmes et des hommes dans les autres provinces de la région de l’Atlantique et au Québec allait de 3,0 points de pourcentage au Nouveau-Brunswick à 1,3 point au Québec. Par contre, à l’exception de la Saskatchewan, où le taux de chômage des femmes était de 1,2 point inférieur à celui des hommes, le taux de chômage des femmes s’établissait à un point près de celui des hommes en Ontario et dans les provinces de l’Ouest. En fait, en Alberta et en Colombie-Britannique, le taux de chômage des femmes était essentiellement le même que celui des hommes.

La majorité des femmes au chômage avaient perdu leur dernier emploi ou avaient été mises à pied. En 2004, 40 % des femmes au chômage entraient dans cette catégorie. Par ailleurs, 26 % des femmes au chômage étaient des femmes qui réintégraient le marché du travail et qui n’avaient pas travaillé contre rémunération ou en vue d’en tirer un bénéfice au cours de l’année précédente, tandis que 10 % d’entre elles étaient de nouvelles venues sur le marché du travail et n’avaient donc pas encore eu d’emploi. D’autre part, 6 % des femmes au chômage avaient laissé leur emploi parce qu’elles retournaient aux études, 3 % d’entre elles avaient quitté en raison de responsabilités personnelles ou familiales, et 3 % avaient dû quitter pour cause de maladie (tableau 5.18).

Tableau 5.18 Femmes et hommes en chômage, selon la raison du départ du dernier emploi, 2004

Les femmes au chômage, cependant, sont généralement moins susceptibles que les hommes d’avoir perdu leur dernier emploi ou d’avoir été mises à pied. En 2004, 40 % des femmes au chômage, comparativement à 50 % des hommes au chômage, avaient perdu leur emploi ou avaient été mises à pied. Par ailleurs, les femmes au chômage étaient proportionnellement plus nombreuses que les hommes à être de nouvelles venues sur le marché du travail et à n’avoir jamais occupé d’emplois rémunérés ou effectué un travail en vue d’un bénéfice, ou à être des personnes qui réintègrent la population active et qui n’avaient pas été employées au cours de l’année précédente. Toutefois, les femmes au chômage étaient aussi davantage susceptibles que les hommes d’avoir quitté leur dernier emploi en raison de responsabilités personnelles ou familiales, soit 3 % comparativement à 1 %.

Prestataires de l’assurance-emploi

Bien que le taux de chômage chez les femmes ait reculé au cours des dernières années, le nombre de femmes qui touchent des prestations d’assurance-emploi a augmenté dans la première partie des années 2000. En 2004, 440 000 femmes en moyenne ont touché des prestations d’assurance-emploi chaque mois, comparativement à 314 000 en 2000. Le nombre actuel de femmes qui touchent des prestations, cependant, demeure bien audessous du sommet de 616 400 prestataires enregistrés en 1992, au plus fort de la récession du début des années 1990 (tableau 5.19).

Tableau 5.19 Prestataires de l’assurance-emploi, 1981 à 2004

La tendance, quant au nombre de femmes qui touchent des prestations d’assuranceemploi, contraste de façon radicale avec celle observée chez les hommes. En effet, tandis que le nombre de prestataires de sexe féminin a augmenté depuis l’an 2000, les résultats pour les prestataires de sexe masculin sont demeurés généralement plutôt stables. Il s’ensuit que les femmes constituent plus de la moitié (53 %) de tous les prestataires d’assuranceemploi en 2004, comparativement à environ 47 % à la fin des années 1990 et à moins de 40 % au début des années 1980.

L’augmentation du nombre de femmes qui touchaient des prestations d’assuranceemploi est surtout attribuable à celles qui touchent des prestations de maternité ou d’adoption. En 2004, 40 % de toutes les prestataires d’assurance-emploi touchaient soit des prestations de maternité, soit des prestations d’adoption. En fait, les femmes sont beaucoup plus susceptibles que les hommes de recevoir des prestations pour des raisons familiales. En 2004, 40 % des femmes qui recevaient de l’assurance-emploi touchaient des prestations de maternité ou d’adoption, comparativement à seulement 2 % des prestataires de sexe masculin. Par ailleurs, presque exactement la moitié des femmes recevant de l’assurance-emploi touchaient des prestations ordinaires, tandis que 8 % d’entre elles recevaient des prestations de maladie et que 2 % touchaient des prestations de formation. D’autre part, de très petits pourcentages de femmes recevaient des prestations de travail partagé, de création d’emploi, de pêcheurs ou d’aide au travail autonome (tableau 5.20).

Tableau 5.20 Prestataires de l’assurance-emploi selon le genre de prestations, 2004

Bénévolat

Alors que de plus en plus de femmes font partie de la population active rémunérée au Canada, bon nombre de celles-ci participent également à leur collectivité dans le cadre d’activités bénévoles structurées. En 2003, plus de 4,5 millions de Canadiennes de 15 ans et plus, soit 35 % de la population féminine totale, a effectué un travail non rémunéré pour un organisme bénévole (graphique 5.10).

Graphique 5.10 Pourcentage de femmes et d’hommes qui accomplissent un travail bénévole non rémunéré pour une organisation, selon l’âge, 2003

En fait, les femmes composent la plus grande partie de la main-d’oeuvre bénévole au Canada. En 2003, 35 % des femmes de 15 ans et plus ont participé à un organisme bénévole, comparativement à 31 % des hommes. Cette année-là, les femmes représentaient 54 % de toutes des personnes qui effectuaient un travail bénévole non rémunéré pour le compte d’un organisme officiel.

Ce sont les femmes de 35 à 44 ans et de 15 à 24 ans qui sont les plus susceptibles de participer à des activités bénévoles structurées. En 2003, 39 % des femmes de ces deux groupes d’âge ont effectué un travail non rémunéré pour un organisme bénévole, alors que les chiffres étaient de 38 % pour les femmes de 45 à 54 ans, de 37 % pour celles de 55 à 64 ans, de 33 % pour les femmes de 65 à 74 ans et de 32 % pour les femmes de 25 à 34 ans. À l’exception des femmes de 65 ans et plus, dont un grand nombre ne peuvent participer à des activités bénévoles à cause de leur santé précaire, les femmes de tous les groupes d’âge ont été plus susceptibles que les hommes de participer à des activités bénévoles structurées.

De même, la plupart des femmes qui participent à des activités bénévoles consacrent un temps considérable à de telles activités. En 2003, 21 % des femmes qui ont effectué un travail bénévole non rémunéré pour un organisme ont travaillé plus de 15 heures par mois, tandis que 38 % d’entre elles y ont consacré entre 5 et 15 heures. On a toutefois constaté qu’il y avait peu de différences entre le temps consacré par les femmes et les hommes à ce genre d’activités bénévoles (graphique 5.11).

Graphique 5.11 Répartition du temps des femmes et des hommes qui accomplissent un travail bénévole non rémunéré pour une organisation, 2003

Parmi les femmes bénévoles, celles qui font partie des groupes d’âge plus élevés tendent à consacrer le plus de temps à ce genre d’activités. En 2003, 29 % des femmes bénévoles de 65 ans et plus ont consacré en moyenne plus de 15 heures par mois à des activités de travail bénévole non rémunéré, tandis que cela a été le cas de 26 % des femmes bénévoles de 55 à 64 ans. Par contre, seulement environ 20 % ou moins des femmes bénévoles des groupes d’âge moins élevés ont consacré plus de 15 heures par semaine à ce genre d’activités (graphique 5.12).

Graphique 5.12 Pourcentage de femmes et d’hommes qui consacrent plus de 15 heures par mois à accomplir un travail bénévole non rémunéré pour une organisation, selon l’âge, 2003


Notes

  1. L’ensemble des travaux couvre une gamme d’activités comprenant la participation à la population active rémunérée, de même que des activités généralement non rémunérées comme les tâches domestiques et le travail bénévole. Le présent chapitre porte essentiellement sur les activités rémunérées, bien qu’il comporte une courte partie sur le travail bénévole. Le thème des tâches domestiques a été couvert en profondeur dans l’édition 2000 de Femmes au Canada. Toutefois, il n’existe pas actuellement de nouvelles données nationales sur les tâches domestiques non rémunérées. De nouvelles données à cet égard, toutefois, devraient être disponibles dans l’Enquête sociale générale en 2006. La question des tâches domestiques non rémunérées est bien sûr essentielle à la compréhension de l’expérience de travail des femmes. En effet, alors que la majorité des femmes — même celles qui ont de jeunes enfants — sont maintenant intégrées à la population active rémunérée, les femmes continuent d’assumer une partie importante des responsabilités à l’égard des enfants et de la famille.
  2. Une personne est considérée en chômage si elle n’effectue pas un travail contre rémunération ou en vue d’un bénéfice, mais est disponible pour le travail durant la semaine de référence et (1) a recherché activement un travail au cours du mois précédent; (2) est temporairement mise à pied et en attente d’un rappel; ou (3) n’a pas activement cherché un travail, mais commencera un nouveau travail dans les quatre semaines suivantes. Le taux de chômage représente le nombre de personnes en chômage en tant que pourcentage de la population active.