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Chapitre 2: La situation au sein de la famille

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La plupart des femmes vivent avec leur famille

La grande majorité des femmes au Canada vivent avec des membres de leur famille1. En 2001, 83 % des femmes de 15 ans et plus vivaient avec leur famille immédiate ou élargie. En fait, la plupart des femmes vivent avec leur époux ou partenaire. Cette année-là, près de la moitié (48 %) des Canadiennes de 15 ans et plus vivaient avec leur époux, alors que 9 % vivaient en union libre. D’autre part, 9 % des femmes de 15 ans et plus étaient des mères seules, alors que 14 % étaient des filles vivant à la maison avec leurs parents et que 3 % vivaient avec des membres de leur famille élargie, comme la famille d’une soeur ou d’un frère (tableau 2.1).

Tableau 2.1 Situation familiale des femmes et des hommes de 15 ans et plus, 1971 à 2001

La proportion de femmes vivant avec leur famille a cependant diminué quelque peu depuis le début des années 1970. En 2001, 83 % des femmes de 15 ans et plus vivaient avec leur famille un recul par rapport à 86 % en 1981 et à 89 % en 1971.

On a observé une baisse particulièrement marquée de la proportion de femmes vivant avec leur conjoint au cours des deux dernières décennies. En 2001, 48 % des femmes de 15 ans et plus vivaient dans une famille époux-épouse, comparativement à 56 % en 1981. Au cours de la même période, la proportion de femmes vivant en union libre a toutefois plus que doublé, passant de 4 % en 1981 à 9 % en 2001.

De plus, la proportion de mères seules a augmenté. En 2001, 9 % des femmes de 15 ans et plus étaient des mères seules. Il s’agit d’une hausse par rapport à 5 % au début des années 1970. En revanche, la proportion de femmes vivant à la maison avec leurs parents ou avec des membres de la famille élargie a diminué. Actuellement, 14 % des femmes de 15 ans et plus vivent à la maison avec leurs parents, ce qui représente une baisse par rapport à 17 % en 1971, tandis que la proportion de celles qui vivent avec la famille d’un fils ou d’une fille est passée de 5 % à 3 % au cours de la même période.

Dans l’ensemble, les femmes sont aussi susceptibles que leurs homologues masculins de vivre avec leur famille. En 2001, 83 % des femmes de 15 ans et plus vivaient avec leur famille immédiate ou élargie, alors que le taux chez les hommes de ce groupe d’âge était de 84 %. Cependant, les femmes sont en général moins susceptibles que les hommes de vivre avec un conjoint. Cette année-là, au total, 58 % des femmes de 15 ans et plus vivaient avec leur conjoint ou un partenaire en union libre, par rapport à 61 % des hommes adultes. Les femmes de 15 ans et plus sont aussi un peu moins susceptibles que leurs homologues masculins de vivre à la maison avec leurs parents, la proportion étant de 14 % par rapport à 19 %. Par contre, une proportion beaucoup plus forte de femmes que d’hommes soit 9 % par rapport à 2 % sont des parents seuls.

Plus de femmes vivent seules

Bien que la vaste majorité des Canadiennes vivent avec leur famille, une proportion croissante d’entre elles vivent seules. En 2001, plus de un million et demi de femmes vivaient seules; ce chiffre représente 14 % de l’ensemble de la population féminine de 15 ans et plus. En effet, la proportion de femmes adultes vivant seules a presque doublé depuis 1971, année où ce taux était de 7 %.

Par ailleurs, les femmes sont proportionnellement plus nombreuses à vivre seules que les hommes. En effet, 14 % des femmes de 15 ans et plus vivaient seules, comparativement à 11 % des hommes adultes en 2001. La proportion de femmes et d’hommes âgés vivant seuls a toutefois grandement augmenté au cours des trois dernières décennies.

Différences dans la situation familiale, selon l’âge

Fait peu étonnant, la situation familiale des femmes varie beaucoup selon le groupe d’âge. Les femmes de 25 à 64 ans, par exemple, sont proportionnellement plus nombreuses que les jeunes femmes ou les femmes âgées2 à vivre avec leur époux ou leur partenaire en union libre. En 2001, environ 70 % des femmes des catégories d’âge de 25 à 44 ans et de 45 à 64 ans vivaient avec leur époux ou leur partenaire en union libre. En effet, la majorité des femmes de ces deux groupes d’âge vivaient avec leur époux. Cette année-là, 66 % des femmes de 45 à 64 ans étaient mariées, tout comme 55 % de celles de 25 à 44 ans. Par contre, seulement 43 % des femmes de 65 ans et plus étaient mariées, alors que la proportion de celles de 15 à 24 ans était de seulement 5 %. En fait, les femmes de ce dernier groupe d’âge étaient deux fois plus susceptibles de vivre avec un partenaire en union libre (9 %) que d’être mariées (tableau 2.2).

Tableau 2.2 Situation familiale des femmes et des hommes, selon l’âge, 2001

Les femmes de 25 à 44 ans sont proportionnellement les plus nombreuses à vivre en union libre. En 2001, 15 % d’entre elles vivaient avec un partenaire en union libre, comparativement à 9 % de celles de 15 à 24 ans, à 7 % de celles de 45 à 64 ans et à seulement 1 % des femmes âgées.

Les femmes de 25 à 44 ans sont également les plus susceptibles d’être des mères seules. En 2001, 11 % des femmes de ce groupe d’âge étaient des mères seules, alors que ce taux était de 9 % chez celles de 45 à 64 ans, de 8 % chez les femmes âgées et de 3 % chez celles du groupe d’âge de 15 à 24 ans. Dans tous les groupes d’âge, cependant, les femmes étaient bien plus susceptibles d’être des parents seuls que les hommes.

D’autre part, les femmes âgées sont de loin les plus susceptibles de vivre seules. En 2001, 38 % des femmes de 65 ans et plus vivaient seules, comparativement à seulement 13 % de celles de 45 à 64 ans, à 7 % de celles de 25 à 44 ans et à 3 % de celles de 15 à 24 ans.

En outre, les femmes âgées sont bien plus susceptibles que les hommes de vivre seules. En 2001, 38 % des femmes de 65 ans et plus vivaient seules, comparativement à seulement 17 % des hommes de ce groupe d’âge. Par contre, une proportion un peu moins élevée de femmes de 25 à 44 ans vivaient seules par rapport à leurs homologues masculins soit 7 % par rapport à 12 %. On a observé peu de différences quant à la probabilité de vivre seul chez les femmes et les hommes de 15 à 24 ans ou de 45 à 64 ans.

Les femmes âgées sont proportionnellement beaucoup plus nombreuses que leurs homologues plus jeunes à vivre avec des membres de leur famille élargie. En 2001, 8 % des femmes de 65 ans et plus vivaient dans une famille élargie, comparativement à 2 % ou moins des femmes des autres groupes d’âge. Les femmes âgées étaient également plus susceptibles que les hommes de 65 ans et plus 8 % comparativement à 3 % de vivre avec des membres de leur famille élargie.

Diminution du taux de nuptialité

La diminution à long terme de la proportion de femmes vivant dans une famille épouxépouse s’explique en partie par le fait que le taux annuel de nuptialité a diminué de façon importante au cours des trois dernières décennies. En 2002, on a enregistré seulement 4,7 mariages pour 1 000 personnes au Canada, comparativement à environ 6 mariages pour 1 000 personnes au début des années 1990, à 7 dans les années 1980 et à 9 au début des années 1970 (tableau 2.3).

Tableau 2.3 Mariages et âge moyen au premier mariage, 1971 à 2002

Dans l’ensemble, on a enregistré un peu moins de 147 000 mariages au Canada en 2002. Il s’agit d’une diminution de 7 % du nombre total de mariages au Canada au cours des deux années ayant suivi l’an 2000. Le taux actuel est également de 27 % de moins que le sommet atteint en 1972, année où l’on a enregistré un peu plus de 200 000 mariages.

Par ailleurs, les Canadiens se marient à un âge plus avancé que par le passé. En 2002, l’âge moyen des femmes au moment du premier mariage était de 28 ans par rapport à 26 ans en 1990 et à 22 ans en 1971. Au cours de la même période, l’âge moyen des hommes au moment du premier mariage est passé de 24 ans au début des années 1970 à environ 30 ans aujourd’hui.

La seule chose qui n’a pas tellement changé à cet égard est le fait que, en général, les femmes se marient plus jeunes que les hommes. En 2002, les femmes qui se mariaient pour la première fois avaient en moyenne deux ans de moins que les hommes qui faisaient de même. À vrai dire, l’écart entre l’âge où les femmes et les hommes se marient la pour première fois a toujours été de deux ans environ au cours des trois dernières décennies.

Il existe également une certaine variation dans les taux de nuptialité au pays. Les personnes de l’Île-du-Prince-Édouard où l’on a enregistré 6,6 mariages pour 1 000 personnes en 2002 sont les plus susceptibles de se marier au Canada. En outre, on a enregistré près de 6 mariages pour 1 000 personnes à Terre-Neuve-et-Labrador et en Alberta cette année-là, alors que ce chiffre s’approchait de 5 dans la plupart des autres provinces (graphique 2.1).

Graphique 2.1 Nombres de mariages pour 1 000 habitants, selon la province ou le territoire, 2002

Le Québec fait exception à cette tendance. En fait, on a enregistré seulement 3,0 mariages pour 1 000 personnes dans cette province en 2002. Les taux de nuptialité étaient également relativement faibles dans les territoires, allant de 4,7 mariages pour 1 000 personnes au Yukon à seulement 2,5 au Nunavut.

Le faible taux de nuptialité au Québec s’explique par le fait qu’une part disproportionnée de couples vivent en union libre dans cette province. En effet, 1 couple sur 4 (25 %) vivait en union libre au Québec en 2001, ce qui représente près de deux fois plus que le taux national de 14 %. Par contre, les taux variaient dans les autres provinces, allant de 13 % au Nouveau-Brunswick à 12 % en Alberta et à moins de 10 % en Ontario, à l’Île-du-Prince-Édouard, au Manitoba, en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador (graphique 2.2).

Graphique 2.2 Familles en union libre, en pourcentage de l’ensemble des familles, selon la province ou le territoire, 2001

Les couples des territoires ont également tendance à vivre en union libre. En 2002, plus de 30 % de tous les couples du Nunavut vivaient en union libre, alors qu’ils représentaient 26 % dans les Territoires du Nord-Ouest et 23 % au Yukon.

Alors que le taux global de nuptialité a diminué, un plus grand nombre de Canadiennes se marient deux fois et plus encore. En 2002, par exemple, 24 % des femmes qui se sont mariées étaient divorcées ou veuves, ce qui représente une hausse par rapport à 20 % au début des années 1980 et à moins de 10 % dans les années 1960. La proportion de femmes qui se marient deux fois ou plus est actuellement à peu près semblable à celle des hommes. En effet, 25 % des nouveaux mariés en 2002 se mariaient au moins une deuxième fois (tableau 2.4).

Tableau 2.4 État matrimonial des époux et des épouses, 1961 à 2002

La croissance du nombre de Canadiens qui se remarient est attribuable aux personnes divorcées. En effet, 22 % des femmes qui se sont mariées en 2002 étaient divorcées. Il s’agit d’une hausse par rapport à environ 15 % au début des années 1980 et à seulement 4 % dans les années 1960. En revanche, le pourcentage de veuves qui se marient a diminué au cours des quatre dernières décennies, passant de 5 % au début des années 1960 à seulement 3 % de nos jours. En réalité, dans les années 1960, une plus grande proportion de veuves que de divorcées se remariaient.

Hausse du taux de divorce

Comparativement au taux de nuptialité, le taux de divorce au Canada est actuellement beaucoup plus élevé qu’il ne l’était à la fin des années 1960. Les modifications apportées à la loi sur le divorce en 1968 puis en 1985 ont allégé les restrictions imposées pour dissoudre un mariage. En 2003, on a enregistré 224 divorces pour 100 000 personnes au Canada, soit environ quatre fois le nombre enregistré en 1968, année où l’on ne compte que 55 divorces pour 100 000 personnes (tableau 2.5).

Tableau 2.5 Nombre de divorces et taux de divorce, 1968 à 2003

La majeure partie de l’augmentation à long terme du taux de divorce au Canada est toutefois survenue dans les années 1970. Entre 1968 et 1982, par exemple, le nombre de divorces pour 100 000 personnes est passé de 55 à 280. L’adoption de la nouvelle loi sur le divorce en 1985 a aussi entraîné une hausse considérable du taux de divorce. Depuis la fin des années 1980, le taux de divorce est toutefois en baisse. En effet, le taux de 2003, soit 224 divorces pour 100 000 personnes, était en baisse de 3 % par rapport à 2000. Ce taux était également de 15 % de moins que le pourcentage enregistré en 1995 et de 21 % de moins qu’en 1990.

Les taux de divorce au Canada sont les plus élevés dans les deux provinces les plus à l’ouest. En 2003, on a enregistré 252 divorces pour 100 000 personnes en Alberta et 237 en Colombie-Britannique. En réalité, il s’agit des deux seules provinces où le taux de divorce était supérieur au pourcentage national, soit 224 divorces pour 100 000 personnes. En revanche, dans les autres provinces, le pourcentage allait de 223 au Québec à seulement 128 à Terre-Neuve-et-Labrador (graphique 2.3).

Graphique 2.3 Nombre de divorces pour 100 000 habitants, selon la province ou le territoire, 2003

On a également noté des écarts importants pour ce qui est des taux de divorce enregistrés dans les territoires. Par exemple, on a inscrit 285 divorces pour 100 000 personnes au Yukon en 2003, soit le nombre le plus élevé de tout le Canada. Par contre, cette année-là, on n’a compté que 147 divorces dans les Territoires du Nord-Ouest et 14 pour 100 000 personnes au Nunavut .

Augmentation du nombre de mères seules

L’escalade à long terme des taux de divorce a contribué en partie à l’augmentation du nombre de mères seules. En effet, le Canada comptait plus d’un million de familles monoparentales dont le chef était une femme en 2001, ce qui représente une hausse de 13 % depuis 1996. En outre, le taux actuel est de 35 % plus élevé que celui de 1991 et presque le double de celui enregistré en 1981 (tableau 2.6).

Tableau 2.6 Familles monoparentales, 1961 à 2001

Le nombre de pères seuls a également augmenté au cours des dernières décennies. En effet, on comptait près d’un quart de million de familles ayant à leur tête un père seul en 2001, ce qui représente une hausse de 28 % par rapport à 1996. Néanmoins, les femmes continuent de représenter la grande majorité des parents seuls. En 2001, 81 % des familles monoparentales avaient à leur tête une femme. Ce pourcentage est demeuré relativement stable depuis le milieu des années 1970.

Les familles monoparentales, tout spécialement celles ayant à leur tête une femme, comptent également une proportion croissante de familles avec enfants au Canada. En effet, 1 chef de famille avec enfants sur 5 en 2001 était une mère seule. Le taux actuel soit 20 % constitue une hausse par rapport à 16 % en 1986 et 1991; ce taux est le double du pourcentage enregistré en 1971, année où seulement 10 % des familles canadiennes avec enfants avaient à leur tête une mère seule.

La plupart des mères seules sont divorcées ou séparées. En 2001, près de la moitié des mères seules étaient divorcées (30 %) ou séparées (19 %). Néanmoins, la proportion de mères seules composée de femmes divorcées et séparées a diminué au cours des dernières années. En 2001, 49 % des mères seules étaient divorcées ou séparées, soit une baisse par rapport à 54 % en 1996 (tableau 2.7).

Tableau 2.7 État matrimonial des parents seuls, 1981 à 2001

En revanche, une proportion croissante de mères seules sont des femmes célibataires qui ne se sont jamais mariées et qui élèvent des enfants seules. En 2001, 29 % des mères seules étaient célibataires, ce qui représente une hausse par rapport à 24 % en 1996 et près du double du pourcentage enregistré en 1986, alors qu’on ne comptait que 15 % de mères seules. Il convient toutefois de noter que certaines femmes vivaient en union libre au moment de la naissance de leurs enfants et que cette union a pris fin par la suite.

De même, les parents seuls, célibataires et jamais mariés d’aujourd’hui ont tendance à être plus âgés, en moyenne, que leurs homologues d’autrefois. En 2001, 30 % de ces parents seuls avaient entre 35 et 44 ans une hausse par rapport à 15 % en 1981. Par contre, la proportion de mères seules de 15 à 24 ans, célibataires et jamais mariées, est passée de 38 % à 20 % pendant la même période (graphique 2.4).

Graphique 2.4 Répartition des mères seules, célibataires et jamais mariées, selon le groupe d’âge, 1981 à 2001

Les femmes de 25 à 34 ans constituent cependant la plus grande part de mères seules, célibataires et jamais mariées. En 2001, 38 % de toutes les mères seules, célibataires et jamais mariées faisaient partie de la tranche d’âge des 25 à 34 ans. Néanmoins, ce taux était en baisse par rapport à 47 % en 1991 et à 40 % en 1981.

Dans tout le pays, on note également une certaine variation dans la prévalence des familles monoparentales ayant à leur tête une femme. Toutefois, ces familles monoparentales représentent une proportion relativement élevée de familles avec enfants dans toutes les provinces. En 2001, 23 % des familles avec enfants en Nouvelle-Écosse étaient des familles monoparentales ayant à leur tête une femme, tandis que cette proportion dans les autres provinces variait entre 21 % en Colombie-Britannique, au Manitoba, en Saskatchewan, au Québec, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-PrinceÉdouard, 19 % en Ontario et à Terre-Neuve-et-Labrador, et 18 % en Alberta (graphique 2.5).

Graphique 2.5 Familles monoparentales ayant à leur tête une femme, en pourcentage de l’ensemble des familles avec enfants, selon la province ou le territoire, 2001

Les familles monoparentales ayant à leur tête une femme comptent également des proportions relativement élevées de familles avec enfants dans les territoires. En 2001, 24 % des familles avec enfants au Yukon avaient à leur tête une mère seule, alors que ce chiffre était de 22 % au Nunavut et de 21 % dans les Territoires du Nord-Ouest.

Garde des enfants en cas de divorce

L’une des raisons pour lesquelles les femmes représentent une si forte proportion de parents seuls est que les mères obtiennent la garde de leurs enfants bien plus souvent que les pères lorsque le mariage prend fin. Par exemple, les mères ont obtenu la garde exclusive dans près de la moitié (48 %) de toutes les ordonnances de garde émanant des tribunaux en 20033, tandis qu’on accordait la garde aux pères dans seulement 8 % des cas (tableau 2.8).

Tableau 2.8 Garde des enfants à la suite d’un divorce, 1978 à 2003

Depuis quelques années cependant, on observe une augmentation graduelle marquée des décisions accordant la garde partagée. En effet, en 2003, les tribunaux ont accordé une garde partagée dans 44 % des causes de divorce, ce qui représente plus du double du pourcentage enregistré au milieu des années 1990 et quatre fois plus qu’à la fin des années 1980. Par conséquent, la proportion de la garde exclusive accordée à la mère est passée de plus de 70 % à la fin des années 1980 à 44 % en 2003. De même, la proportion de la garde accordée exclusivement au père est passée d’environ 13 % à seulement 8 % au cours de la même période.

Faibles taux de natalité

Le déclin du taux de natalité est une des tendances les plus spectaculaires qui se dégage de l’observation de la vie des familles canadiennes au cours des quatre dernières décennies. En 2002, le nombre de naissances pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans au Canada est passé à 41, ce qui représente le tiers du taux de 1959, année où l’on a enregistré 116 naissances pour 1 000 femmes de ce même groupe d’âge (graphique 2.6).

Graphique 2.6 Nombre de naissances pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans, 1921 à 2002

La diminution à long terme du taux de natalité est survenue en grande partie dans les années 1960. De 1959 à 1970, par exemple, le taux de natalité a chuté de près de 40 %, passant de 116 naissances pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans à seulement 71. Par contre, le taux de natalité a peu varié dans les deux décennies suivantes.

Cependant, après deux décennies de stabilité, le taux de natalité au Canada est à la baisse ces dernières années. Par exemple, on a enregistré 41 naissances pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans en 2002, soit une diminution par rapport à 44 en 1997. Le taux de natalité actuel est également 29 % de moins que celui de 1990, année où l’on a enregistré 57 naissances pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans.

Le fait que bon nombre de femmes attendent plus longtemps que par le passé avant d’avoir des enfants est un des facteurs expliquant le faible taux de natalité chez les femmes. Ainsi, en 2002, l’âge moyen des femmes à la naissance de leur premier enfant était de presque 27 ans, comparativement à 26 ans en 1990 et à 23 ans à la fin des années 1960 (graphique 2.7).

Graphique 2.7 Âge moyen des mères à la naissance de leur premier enfant, 1961 à 2003

Les femmes de 25 à 34 ans ont actuellement le taux de natalité le plus élevé au Canada. En 2002, on a enregistré 98 naissances pour 1 000 femmes de 25 à 29 ans, et 91 naissances pour celles de 30 à 34 ans. Par contre, on n’a enregistré que 54 naissances pour 1 000 femmes de 20 à 24 ans, 36 pour les femmes de 35 à 39 ans et seulement 15 pour les adolescentes (tableau 2.9).

Tableau 2.9 Taux de natalité par tranches d’âge, 1961 à 2002

Bien que les femmes de 25 à 29 ans enregistrent le taux de natalité le plus élevé de toutes les catégories par tranches d’âge de cinq ans, on a observé une baisse considérable à long terme des taux de natalité des femmes de ce groupe au cours des dernières décennies. On a enregistré 98 naissances pour 1 000 femmes de 25 à 29 ans en 2002, ce qui représente moins de la moitié du taux observé au début des années 1960, alors qu’il y avait plus de 200 naissances pour 1 000 femmes dans ce groupe d’âge. Fait à noter, toutefois, le taux de natalité des femmes de ce groupe d’âge a augmenté, bien que légèrement, au début des années 2000.

Le taux de natalité des femmes de 20 à 24 ans est tombé en chute libre au cours des quatre dernières décennies. Par exemple, on a enregistré seulement 54 naissances pour 1 000 femmes en 2002, ce qui représente une baisse par rapport à 100 environ au milieu des années 1970 et à plus de 200 au début des années 1960. En effet, les femmes de ce groupe d’âge enregistraient le taux de natalité le plus élevé de tous les groupes d’âge au début des années 1960, alors que le taux de natalité des femmes de ce groupe d’âge est actuellement deux fois moins élevé que celui des femmes de 25 à 34 ans.

On a également assisté à une baisse spectaculaire à long terme du taux de natalité chez les adolescentes. En 2002, on a enregistré seulement 15 naissances pour 1 000 femmes de 15 à 19 ans, comparativement à près de 60 en 1961. De même, une bonne partie de cette diminution a eu lieu ces dernières années. En effet, le taux de natalité des adolescentes a diminué de 40 % depuis 1994.

Les taux de natalité des femmes de plus de 30 ans dans les années 1960 et 1970 ont également diminué. Par contre, par rapport aux femmes plus jeunes, les taux de natalité chez les femmes de 30 ans et plus ont généralement augmenté au cours du dernier quart de siècle. Par exemple, on a enregistré 91 naissances pour 1 000 femmes de 30 à 34 ans en 2002, ce qui représente une hausse par rapport à 65 environ au milieu des années 1970. De même, il y a eu 36 naissances pour 1 000 femmes de 35 à 39 ans en 2002, comparativement à moins de 20 dans la dernière partie des années 1970.

En outre, les taux de natalité au pays varient beaucoup. En 2002, on a enregistré près de 50 naissances pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans au Manitoba (49), en Saskatchewan (48) et en Alberta (46), alors que les taux dans les autres provinces variaient entre 41 en Ontario et 34 à Terre-Neuve-et-Labrador (graphique 2.8).

Graphique 2.8 Nombre de naissances pour 100 000 femmes de 15 à 49 ans, selon la province ou le territoire, 2002

Les taux de natalité sont aussi relativement élevés dans les territoires. En effet, on a enregistré près de 100 naissances pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans au Nunavut en 2002. De plus, il y a eu 55 naissances pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans dans les Territoires du Nord-Ouest cette année-là. Ces taux sont bien supérieurs au taux national, qui s’établit à 41. En revanche, le taux de natalité au Yukon, qui se situait à 39 naissances pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans, était légèrement inférieur au taux national.

Moins d’enfants par famille

En partie en raison de la baisse du taux de natalité, les familles canadiennes comptent maintenant moins d’enfants qu’autrefois à la maison. En 2001, 1,1 enfant par famille en moyenne vivait à la maison; il s’agit d’une légère diminution comparativement à 1,2 une décennie plus tôt. Le taux actuel est également en baisse par rapport à 1,4 enfant par famille en 1981 et à 1,8 en 1971 (tableau 2.10).

Tableau 2.10 Familles avec enfants et nombre moyen d’enfants par famille, 1971 à 2001

La baisse globale du nombre d’enfants par famille canadienne témoigne néanmoins du fait qu’il y a eu une augmentation de la proportion de familles sans enfants vivant à la maison. Ces familles, qui comprennent à la fois les couples qui n’ont jamais eu d’enfants et les parents dont les enfants ont quitté le foyer, constituaient 37 % de l’ensemble des familles en 2001, soit une hausse par rapport à 35 % en 1991 et à 27 % en 1971.

Les familles dont le père et la mère sont mariés comptent en général un plus grand nombre d’enfants vivant à la maison que les couples en union libre ou les familles monoparentales dont le chef est une femme. Parmi les familles dont au moins un enfant vivait à la maison en 2001, on comptait en moyenne 1,9 enfant à la maison dans les familles dont le père et la mère étaient mariés, comparativement à 1,7 pour les familles en union libre et à 1,5 pour les familles monoparentales ayant à leur tête une femme (graphique 2.9).

Graphique 2.9 Nombre moyen d’enfants vivant à la maison, par famille et selon le type de famille, 2001

Les familles vivant en union libre et les familles ayant à leur tête une mère seule sont toutefois plus susceptibles d’avoir de jeunes enfants. En 2001, 23 % des familles ayant à leur tête un couple en union libre et 21 % des mères seules avaient au moins un enfant de moins de six ans, comparativement à 17 % des familles époux-épouses et à 14 % des familles monoparentales ayant à leur tête un homme (graphique 2.10).

Graphique 2.10 Pourcentage de familles avec enfants de moins de 6 ans, selon le type de famille, 2001

Dans l’ensemble, environ 1 famille canadienne sur 5 a des enfants d’âge préscolaire. En 2001, 18 % de toutes les familles avaient au moins un enfant de moins de six ans. Néanmoins, il s’agit d’une diminution par rapport à 21 % enregistré cinq années plus tôt.


Notes

  1. Dans le présent contexte, la famille correspond à la famille de recensement. Les personnes qui vivent avec leur famille comprennent les conjoints, mariés ou vivant en union de fait, les parents seuls, les enfants jamais mariés et vivant à la maison, et les personnes de la famille élargie comme la famille d’une fille ou d’un fils. Les personnes ne vivant pas avec leur famille comprennent les personnes vivant seule ou avec des personnes non apparentées.
  2. On présente d’autres renseignements sur la situation familiale des femmes âgées dans le chapitre portant sur les femmes âgées au Canada.
  3. On notera que ces chiffres tiennent compte uniquement des ordonnances de garde rendues par les tribunaux et excluent les cas où la garde des enfants a été décidée à la suite d’un règlement amiable.