Derrière les chiffres : ce qui cause la hausse des prix des aliments

Date de diffusion : le 16 novembre 2022

Passer au texte

Début du texte

Introduction

Les aliments sont un achat essentiel pour tous les Canadiens, que ce soit à l’épicerie ou au restaurant. Du fait que ces achats sont réguliers, nous sommes plus susceptibles de remarquer les changements de prix et d’y accorder plus d’importance. Depuis la fin de 2021, l’augmentation des prix des aliments vendus en magasin, mesurée d’une année à l’autre, a dépassé l’inflation globale des prix à la consommation, les aliments ayant affiché une hausse supérieure à 10 % en août, en septembre et en octobre 2022. En septembre 2022, la hausse annuelle des prix des aliments achetés en magasin (11,4 %) a été la plus marquée depuis 1981 et est restée élevée en octobre (+11, 0 %). Les prix des aliments ont augmenté en raison de multiples facteurs qui ont exercé une pression à la hausse sur les coûts dans toute la filière agroalimentaire. Depuis le début de la pandémie de COVID-19, de nombreux facteurs ont eu une incidence sur les prix à l’épicerie, comme les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, les pénuries de main-d’œuvre, les changements dans les habitudes d’achat des consommateurs, les mauvaises conditions météorologiques dans certaines régions de croissance, les tarifs, la hausse des coûts des intrants et l’augmentation des salaires. Contrairement aux tendances passées, bon nombre de ces conditions et pressions se sont produites simultanément ou de façon plus prononcée, ce qui a entraîné une augmentation généralisée des prix des aliments.

Compte tenu de l’importance des aliments pour les consommateurs, la composante alimentaire est la troisième plus importante des huit composantes de l’Indice des prix à la consommation (IPC), après le logement et les transports. La composante des aliments représente 15,94 % du panier de 2021Note . Comme il s’agit d’un bien essentiel fréquemment acheté, les consommateurs sont fortement touchés lorsque les prix des aliments augmentent. Les données de l’enquête Portrait de la société canadienne (menée en avril 2022) révèlent que 43 % des Canadiens visés par l’enquête ont indiqué que la hausse du prix des aliments est celle qui les touche le plusNote ; 20 % des Canadiens ont déclaré qu’il était très probable ou plutôt probable qu’ils se procurent des aliments auprès d’organismes communautaires au cours des six prochains mois.

Graphique 1 Les prix des aliments achetés en magasin ont dépassé l’inflation globale depuis décembre 2021, Canada, octobre 2019 à octobre 2022

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 IPC d'ensemble et Aliments achetés en magasin, calculées selon variation en % sur 12 mois unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
IPC d'ensemble Aliments achetés en magasin
variation en % sur 12 mois
2019
oct. 1,9 4,1
nov. 2,2 3,9
déc. 2,2 3,2
2020
janv. 2,4 3,8
févr. 2,2 2,4
mars 0,9 2,4
avril -0,2 4,0
mai -0,4 3,5
juin 0,7 3,0
juill. 0,1 2,4
août 0,1 1,6
sept. 0,5 1,3
oct. 0,7 2,3
nov. 1,0 1,6
déc. 0,7 0,5
2021
janv. 1,0 0,1
févr. 1,1 1,3
mars 2,2 1,3
avril 3,4 0,1
mai 3,6 0,9
juin 3,1 0,7
juill. 3,7 1,0
août 4,1 2,6
sept. 4,4 4,2
oct. 4,7 3,9
nov. 4,7 4,7
déc. 4,8 5,7
2022
janv. 5,1 6,5
févr. 5,7 7,4
mars 6,7 8,7
avril 6,8 9,7
mai 7,7 9,7
juin 8,1 9,4
juill. 7,6 9,9
août 7,0 10,8
sept. 6,9 11,4
oct. 6,9 11,0

COVID-19 et perturbation de la chaîne d’approvisionnement

La pandémie de COVID-19 continue d’avoir des répercussions mondiales sur la santé et l’économieNote , et les prix à la consommation ne font pas exception. En ce qui concerne les aliments, la COVID-19 a entraîné une variation des prix de multiples façons, y compris des perturbations à diverses étapes de la chaîne d’approvisionnement, comme la transformation, l’emballage et le transport. Ces perturbations se sont également produites dans le contexte d’une évolution des habitudes de consommation et, dans bien des cas, de fermetures d’entreprises obligatoires. Ces changements ont entraîné une redistribution de l’offre d’aliments achetés au restaurant au profit de ceux achetés en magasin.

Des mesures de santé publique ayant été mises en place pour prévenir la transmission de la COVID-19, les habitudes de consommation se sont modifiées en conséquence. Les restaurants, incapables de servir les consommateurs en personne, sont passés au service à emporter. À la fin d’avril 2020, les ventes dans le sous-secteur des services de restauration et des débits de boissons ont diminué de 61,3 % par rapport aux niveaux observés avant la pandémieNote , soit en février 2020. Afin de répondre à la demande, les gens délaissant rapidement les restaurants pour se tourner vers les épiceries, les fournisseurs ont dû reconfigurer la logistique et les chaînes d’approvisionnement pour distribuer les aliments aux épiceries, où les dépenses de consommation avaient augmenté.

Des éclosions de COVID-19 se sont produites dans des installations de transformation des aliments, ce qui a entraîné des fermetures temporaires. La fermeture de ces installations a eu des répercussions en cascade sur les prix à la consommation.

Premièrement, lorsqu’une usine de transformation ferme ses portes, des contraintes d’approvisionnement surviennent, ce qui peut contribuer à une augmentation des prix en raison de la réduction de l’offre. Les fermetures créent également des goulots d’étranglement et des arriérés au chapitre de la transformation qui pourraient avoir une incidence sur l’approvisionnement futur et, par conséquent, sur les prix. Cela peut également entraîner une hausse des prix des intrantsNote , en raison des coûts de transformation atypiques, comme les coûts de main-d’œuvre plus élevés associés aux heures supplémentaires, ou les coûts additionnels de transport associés au transport des matières premières vers un site de transformation non traditionnel.

Deuxièmement, les installations de transformation exigent un certain type de main-d’œuvre. En avril et en mai 2020, des éclosions de COVID-19 chez les travailleurs des usines de transformation du bœuf ont entraîné des fermetures. Ces fermetures ont contribué à la hausse des prix du bœuf d’une année à l’autre en maiNote (+13,7 %), juin (+21,6 %) et juillet (+14,7 %) 2020.

Début du texte de la boîte

Infographie sur le blé

Une infographie intitulée « La hausse des prix des produits alimentaires à base de blé », qui explore les hausses de prix dans la chaîne d’approvisionnement en produits à base de blé au Canada, est maintenant disponible.

Fin du texte de la boîte

Mauvaises conditions météorologiques dans les régions de production

La météo est la variable la plus importante du maintien de l’approvisionnement en aliments. Les événements météorologiques imprévisibles, qui sont devenus de plus en plus fréquents et graves au cours des dernières années, ont eu des répercussions sur l’offre et la production de produits alimentaires. La réduction de l’offre dans un contexte de demande soutenue entraîne une hausse des prix à la consommation.

En 2021, les provinces des Prairies ont connu une vague de chaleur importante et des conditions de sécheresse, ce qui a contribué à la hausse des prix de la viande, et notamment du bœuf, ainsi que des produits céréaliers. Les agriculteurs n’ont pas pu utiliser le pâturage gratuit comme source d’alimentation pour les bovins de boucherie en raison de la sécheresse. Des conditions semblables dans certaines régions productrices ailleurs dans le monde ont entraîné une forte hausse de la demande d’aliments pour animaux, par suite de la réduction de la production de céréales, ce qui a rendu l’élevage du bétail plus coûteux. À l’échelle internationale, les vagues de chaleur dans les régions agricoles ont fait grimper les prix des aliments importés consommés au Canada. Ces conditions ont contribué à la hausse des prix de la viande dans les épiceries à l’automne 2021Note .

Graphique 2 Viande achetée en magasin, Canada, août 2021 à décembre 2021

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2 Déc. 2021, Nov. 2021, Oct. 2021, Sept. 2021 et Août 2021, calculées selon variation en % sur 12 mois unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Août 2021 Septembre 2021 Octobre 2021 Novembre 2021 Décembre 2021
variation en % sur 12 mois
Boeuf frais ou surgelé 5,3 13,0 14,0 15,4 11,9
Porc frais ou surgelé 9,3 9,5 8,8 4,0 8,4
Poulet frais ou surgelé 8,4 10,3 8,3 5,5 6,2

Les États-Unis, qui sont le principal partenaire agricole commercial du Canada et qui sont une source importante de fruits et de légumes frais et congelés, ont connu une saison de croissance défavorable, y compris une méga-sécheresse, la pire en au moins 1 200 ans enregistrée dans le sud-ouest des États-UnisNote , des vagues de chaleur, des pluies extrêmes et des inondations, ainsi qu’un gel inattendu dans les États du Sud, y compris au Texas. Ces conditions météorologiques ont contribué à l’augmentation des prix sur 12 mois des légumes frais (+11,0 %) et des fruits frais (+8,9 %) en octobre 2022. Le Brésil, le plus grand exportateur de café et de sucre au monde, a connu une sécheresse qui a entraîné une hausse des prix d’une année à l’autre en automne 2022, qui faisait suite à la flambée des prix qui a commencé à se manifester en janvier 2022.

Graphique 3 Aliments achetés en magasin, Canada, septembre 2022 à octobre 2022

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3 Octobre 2022 et Septembre 2022, calculées selon variation en % sur 12 mois unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Octobre 2022 Septembre 2022
variation en % sur 12 mois
Viande 5,5 7,6
Produits laitiers 10,6 9,7
Oeufs 13,8 12,1
Produits de boulangerie 15,2 14,8
Riz et mélanges à base de riz 14,7 13,6
Fruits frais 8,9 12,7
Légumes frais 11,0 11,8
Sucre et sirop 12,5 24,3
Café 13,6 16,5

La baisse de rendement des cultures exerce une pression à la hausse sur les prix des produits agricoles bruts, ce qui entraîne une augmentation des prix des produits alimentaires finis. La pizza, par exemple, contient plusieurs ingrédients bruts : fromage (+6,3 %), farine et mélanges à base de farine (+23,2 %), condiments, épices et vinaigres (+12,8 %), ce qui comprend la sauce tomate, ainsi que tous les légumes (+11,0 %) ou les viandes (+5,5 %) en octobre 2022. Les produits de boulangerie, qui contiennent des composantes comme les œufs (+13,8 %), le beurre (+20,2 %) et le lait frais (+11,5 %) en sont un autre exemple.

Graphique 4 Les prix des aliments finis peuvent augmenter en raison des variations de prix des intrants bruts, comme l’illustre le diagramme du coût de la pizza, variation en pourcentage sur 12 mois, Canada, octobre 2022

Tableau de données du graphique 4 

Le graphique représente une pizza divisée en plusieurs parties. Chaque partie représente l'un des ingrédients bruts suivants que l'on trouve dans une pizza : "farine et mélanges à base de farine", "fromage", "légumes frais", "condiments, épices et vinaigres" et "viande". Le graphique montre la variation en pourcentage des prix d'une année à l'autre, d’octobre 2021 à octobre 2022, pour chacune des matières premières énumérées. Le graphique permet d'illustrer comment l'augmentation des matières premières contribue à l'augmentation des produits alimentaires finis pour les consommateurs.

Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Produits (titres de rangée) et Variation sur 12 mois en % (figurant comme en-tête de colonne).
Octobre 2022
variation en % sur 12 mois
Farine et mélanges à base de farine 23,2
Fromage 9,9
Légumes frais 11,0
Condiments, épices et vinaigres 12,8
Viande 5,5

Hausse des prix des intrants

L’agriculture commerciale nécessite l’utilisation de machines, de main-d’œuvre et d’énergie pour produire des produits alimentaires et les transporter jusqu’aux détaillants. Les prix de l’énergie ont bondi au début de 2022, en partie en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la réduction de la production pétrolière des pays producteurs. La croissance économique mondiale ayant ralenti, les prix de l’essence ont diminué chaque mois en juillet (-9,2 %), août (-9,6 %)Note et septembre (-7,4 %) 2022.

En août 2022, les prix de l’ammoniac et des engrais chimiques ont baissé de 19,3 % d’un mois à l’autreNote comparativement à juillet. Toutefois, les prix ont progressé de 42,8 % d’une année à l’autre, et de 95,8 % comparativement à janvier 2020Note . La volatilité du marché des engrais est liée au prix du gaz naturel, qui est une composante centrale des engrais à base d’azote. Les fermetures temporaires d’usines d’engrais en Europe, ainsi que la réduction de la production en raison des sanctions contre le Bélarus et la Russie (les deux pays produisent 40 % du marché mondial de la potasse, une composante de certains engrais) ont entraîné une réduction de l’offre, ce qui a contribué à la hausse des prixNote .

Invasion de l’Ukraine par la Russie

L’invasion de l’Ukraine par la Russie s’est traduite par des pressions supplémentaires à la hausse sur les prix mondiaux des aliments, en raison du rôle que jouent les deux pays dans la production agricole et pétrolière. L’augmentation du prix des intrants agricoles nécessaires à la production alimentaire a joué un rôle central dans la hausse des prix des produits bruts et des aliments finis. La Russie est l’un des principaux producteurs d’azote, de phosphore et de potassium, les principaux composants des engrais. La production combinée d’engrais de la Russie et du Bélarus représente 20 % du marché mondial des engraisNote . Le Bélarus a fait l’objet de sanctions additionnelles, en raison de son soutien à l’invasion de l’Ukraine, ce qui a eu une incidence supplémentaire sur le prix des engrais.

La Russie et l’Ukraine sont, respectivement, le premier et le cinquième exportateurs de blé en importance à l’échelle mondialeNote . L’invasion de l’Ukraine a causé de l’incertitude sur les marchés mondiaux du blé, ce qui a entraîné une volatilité des prix. Le prix du blé a commencé à augmenter en décembre 2021, lorsque la crainte d’une guerre entre les deux pays a pris de l’ampleur. À la suite de l’invasion russe de février 2022, les prix des produits céréaliers ont augmenté de plus de 11,0 % (par rapport à l’année précédente) pendant huit mois consécutifs. Les prix à la consommation des produits céréaliers sont demeurés élevés en octobre (+19,6 %), alors que le conflit se poursuivait.

Graphique 5 IPC des produits de boulangerie et de céréales, Canada, décembre 2021 à octobre 2022

Tableau de données du graphique 5 
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5 Produits de boulangerie et produits céréaliers (excluant les aliments pour bébés), Biscuits et craquelins, Riz et mélanges à base de riz, Céréales pour petit déjeuner et autres produits céréaliers (excluant les aliments pour bébés), Pâtes alimentaires sèches ou fraîches (2013=100) et Mélanges à base de pâtes alimentaires (2013=100), calculées selon variation en % sur 12 mois unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Produits de boulangerie et produits céréaliers (excluant les aliments pour bébés) Biscuits et craquelins Riz et mélanges à base de riz Céréales pour petit déjeuner et autres produits céréaliers (excluant les aliments pour bébés) Pâtes alimentaires sèches ou fraîches Mélanges à base de pâtes alimentaires
variation en % sur 12 mois
déc. 2021 4,9 2,7 2,3 6,8 6,7 1,6
janv. 2022 6,9 6,9 2,5 6,7 12,6 8,2
févr. 2022 6,7 7,4 7,3 8,5 12,0 1,9
mars 2022 9,8 6,1 5,7 12,3 25,8 15,5
avril 2022 11,3 5,3 7,4 15,0 30,1 10,4
mai 2022 10,1 4,7 6,8 13,1 25,3 11,3
juin 2022 11,3 5,1 10,0 11,3 31,7 14,0
juill. 2022 13,2 8,3 10,6 11,0 29,9 17,0
août 2022 15,1 9,3 8,5 12,9 32,4 7,3
sept. 2022 16,1 12,4 13,6 16,7 29,7 13,9
oct. 2022 16,9 14,4 14,7 17,8 44,8 10,0

La Russie est également un important fournisseur mondial de morue et d’aiglefin. En mars 2022, le Canada a imposé des droits de douane sur les produits russes en retirant la Russie du tarif de la nation la plus favorisée (NPF). Ce retrait a entraîné immédiatement l’imposition d’un taux tarifaire de 35 % à presque toutes les importations en provenance de la Russie, ce qui a eu une incidence sur les prix du poisson, entre autres produits, pour les consommateurs canadiens. Les prix du poisson frais ou surgelé ont augmenté de 10 % ou plus d’une année à l’autre pendant six mois, à compter d’avril 2022. En mai 2022, un embargo sur le poisson et les fruits de mer d’origine russe a été imposé dans le cadre d’une nouvelle série de sanctions du gouvernement canadien contre la Russie, réduisant ainsi l’offre.

Coûts d’exploitation de détail plus élevés

Au début de la pandémie de COVID-19, de nombreuses entreprises ont engagé de nouvelles dépenses, y compris au titre du nettoyage et de l’équipement de protection individuelle. Ces coûts, conjugués à la hausse des coûts des fournisseurs, ont amené certains détaillants à augmenter les prix à la consommation. Cela dit, de nombreux facteurs externes peuvent faire augmenter les prix à la consommation en tout temps, et ces hausses ne sont pas nécessairement fondées sur un événement à grande échelle comme la pandémie de COVID-19.

Les restaurants et les épiceries ont dû s’adapter pendant la pandémie de COVID-19, car les Canadiens ont modifié le ratio des aliments consommés dans les restaurants par rapport aux aliments consommés à la maison. D’autres reconfigurations ont eu lieu, les problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement et la hausse des coûts de production ayant entraîné des changements chez les consommateurs et les détaillants.

Substitution de produits et prix à la consommation

Lorsque les prix des biens augmentent, les consommateurs ont tendance à modifier leurs habitudes d’achat en réaction aux fluctuations relatives des prix. Les consommateurs peuvent acheter moins d’un aliment donné, omettre complètement l’achat ou acheter un produit alimentaire moins cher. Étant donné que différents facteurs ont une incidence sur différents produits alimentaires, certains produits alimentaires ont augmenté plus rapidement que d’autres.

Les huiles comestibles sont un exemple de groupe de produits qui contient des produits facilement substituables les uns aux autres. Comme il est facile de les remplacer, les prix de diverses huiles comestibles ont tendance à fluctuer en tandem. Les huiles comestibles, comme les huiles de tournesol, d’olive, de palme et de canola, sont souvent utilisées de façon interchangeable par les restaurants et les ménages. Par exemple, lorsque le prix de l’huile de tournesol augmente, les consommateurs peuvent facilement passer à une huile de remplacement, comme l’huile de canola. Cependant, lorsqu’une ou plusieurs huiles comestibles connaissent des hausses de prix, cela peut faire augmenter le prix d’autres huiles comestibles, car les consommateurs recherchent des solutions de rechange moins coûteuses.

Par exemple, la production de canola au Canada a diminué de 35,4 % en 2021, se situant à son niveau annuel le plus bas depuis 2007Note , en raison des conditions de sécheresse. Le Canada est le plus grand exportateur mondial de canola; par conséquent, la réduction de la production a eu une incidence sur l’offre mondiale, ce qui a fait grimper les prix. Simultanément, la production d’huile de palme brute de l’Indonésie et de la Malaisie a été perturbée en raison du mauvais temps, des prix élevés des engrais et des problèmes de main-d’œuvre, qui ont tous contribué à la hausse des prix en 2021 et en 2022. En 2022, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a entraîné une réduction de l’offre mondiale d’huile de tournesol, ce qui a entraîné une augmentation de prix de ce type d’huile. Comme ces huiles se substituent souvent les unes aux autres, la hausse des prix des huiles de canola, de palme et de tournesol peut aussi avoir eu une incidence sur le prix d’autres huiles comestibles dont l’offre est demeurée stable, comme l’huile d’olive et l’huile de noix de coco, en raison de l’augmentation de la demande des consommateurs.

Graphique 6 IPC des graisses et des huiles comestibles, Canada, octobre 2020 à octobre 2022

Tableau de données du graphique 6 
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6 Graisses et huiles comestibles, calculées selon variation en % sur 12 mois unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Graisses et huiles comestibles
variation en % sur 12 mois
2020
oct. -0,5
nov. -5,0
déc. -2,3
2021
janv. 0,8
févr. -0,6
mars 3,2
avril 1,9
mai 0,8
juin 5,5
juill. 11,8
août 13,8
sept. 18,5
oct. 20,1
nov. 22,2
déc. 25,2
2022
janv. 20,8
févr. 26,5
mars 24,7
avril 28,6
mai 30,0
juin 28,8
juill. 28,6
août 27,7
sept. 20,2
oct. 22,7

Perspectives

Comme il s’agit de l’indicateur le plus solide des prix des aliments au Canada, Statistique Canada continuera de suivre l’évolution et les tendances des prix des aliments et leur incidence sur l’inflation des prix à la consommation, afin de fournir les données les plus exactes et les plus à jour qui soient.

Début du texte de la boîte

Explorer les outils de l’Indice des prix à la consommation

Découvrez le Calculateur de taux d’inflation personnel. Cet outil interactif vous permet d’inscrire des sommes en dollars dans les catégories de dépenses communes pour produire un taux d’inflation personnalisé que vous pouvez comparer avec la mesure officielle de l’inflation qui représente le ménage canadien moyen : l’Indice des prix à la consommation (IPC).

Visitez le Portail de l’Indice des prix à la consommation pour accéder, en un seul endroit pratique, à l’ensemble des données de l’IPC, des publications, des outils interactifs et des annonces relatives aux nouveaux produits et aux changements qui seront apportés à l’IPC.

Vous pouvez aussi consulter l’Outil de visualisation des données de l’Indice des prix à la consommation pour accéder aux données actuelles et historiques de l’IPC dans un format visuel personnalisable.

Trouver des réponses aux questions les plus fréquemment posées au sujet de l’Indice des prix à la consommation (IPC) dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et au-delà.

Fin du texte de la boîte


Date de modification :