Série analytique des prix
Une analyse de la mise à jour du panier de l’Indice des prix à la consommation de 2022, sur la base des dépenses de 2021

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Messages clés

• Statistique Canada étalonne régulièrement les pondérations du panier de l'Indice des prix à la consommation (IPC) afin de s'assurer que l'IPC demeure pertinent par rapport à l'évolution des habitudes de consommation et de dépenses des Canadiens. La mise à jour des pondérations du panier d'aujourd'hui assurera la pertinence de l'IPC en tant que reflet des plus récentes données disponibles sur les dépenses de consommation.
• Alors que le pays continue de faire face aux impacts d'événements sans précédent, l'IPC a ajusté les pondérations de son panier afin de refléter l'importance relative des biens et services achetés par les Canadiens, sur la base des dépenses de 2021. Ces mises à jour seront reflétées dans la publication de l'IPC de mai 2022 le 22 juin.
• Des mises à jour fréquentes du panier sont importantes pour que l'IPC puisse réagir rapidement aux changements de comportement et de préférence des consommateurs. L'approche de Statistique Canada en ce qui concerne les mises à jour du panier est conforme aux normes internationales et aux meilleures pratiques, et assure que nous fournissons les données les plus à jour pour appuyer des décisions de politique sociale et monétaire qui profitent à tous les Canadiens.

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Introduction

L’Indice des prix à la consommation (IPC) est l’un des indicateurs économiques les plus connus et les plus utilisés au Canada. Il sert à comparer, au fil du temps, le coût d’un panier fixe de biens et de services achetés par les consommateurs, ce qui donne un aperçu de la conjoncture économique globale et constitue la principale mesure de l’inflation des prix à la consommation de Statistique Canada. Il est également utilisé pour l’indexation et le rajustement des contrats.

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Les régimes de retraite publics et privés, les retenues de l’impôt sur le revenu et certains paiements sociaux des gouvernements sont rajustés à l’aide de l’IPC. L’indice sert de déflateur à divers agrégats économiques, en vue d’obtenir des estimations en prix constants. L’IPC est également un outil servant à établir les politiques économiques et à en assurer le suivi. Par exemple, la Banque du Canada utilise l’IPC et des agrégats spéciaux de l’IPC, entre autres mesures, à cette fin.

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L’IPC étant un indice de prix de type Laspeyres^Note , les quantités contenues dans le panier de l’IPC sont celles de la période de référence des pondérations du panier, lesquelles servent à estimer les dépenses de consommation utilisées dans l’agrégation au niveau supérieur. Plus la pondération d’un agrégat donné dans le panier de l’IPC est élevée, plus une variation des prix de cet agrégat se répercutera sur l’IPC d’ensemble.

Les pondérations du panier ont été calculées principalement à partir des habitudes de dépense des consommateurs de la série nationale Dépenses de consommation finale des ménages (DCFM)^Note  de 2021, en remplacement de celles calculées à partir de la série nationale DCFM de 2020. Les dépenses des ménages déclarées dans l’Enquête sur les dépenses des ménages (EDM) ont continué d’être utilisées pour compléter les données sur les DCFM^Note , en fournissant principalement des détails sur les dépenses à des niveaux inférieurs d’agrégation, y compris l’agrégation géographique. D’autres sources de données ont été utilisées pour mieux éclairer les pondérations en dépenses pour des agrégats particuliers, ou lorsque les données des DCFM ou de l’EDM n’étaient pas disponibles. En d’autres termes, les pondérations du panier mises à jour reflètent les données sur les dépenses de la plus haute qualité disponible, tout en respectant les exigences en matière d’actualité. Voici d’autres sources de données :

L’IPC de mai 2022, publié le 22 juin, marquera l’adoption de pondérations mises à jour du panier aux fins du calcul de l’indice. La mise à jour du panier de 2022 au moyen des dépenses de 2021 constitue la première mise à jour annuelle du panier de l’IPC.

Importance de la mise à jour des pondérations du panier

L’Indice des prix à la consommation est une moyenne pondérée des variations des prix d’un panier fixe de biens et de services, lequel est fondé sur les dépenses d’une population cible^Note  au cours d’une certaine période de référence. Pour refléter les variations de prix vécues par les Canadiens, les pondérations du panier doivent être représentatives de la façon dont les Canadiens dépensent leur argent. Ordinairement, les habitudes de dépenses changent lentement et le font en grande partie en réponse aux fluctuations des prix et des niveaux de revenus, aux changements démographiques, à l’évolution des habitudes et à la disponibilité de nouvelles technologies. De nouveaux produits et services sont lancés sur le marché, et les produits et services existants peuvent évoluer ou devenir désuets. Un indice de prix à panier fixe, comme l’IPC canadien, ne reflète les changements dans les dépenses de consommation que lorsque les pondérations du panier sont mises à jour. Dans des circonstances économiques normales, ces changements sont atténués grâce à la planification des mises à jour du panier à intervalles réguliers.

L’évolution généralement lente des habitudes de consommation observée par le passé a nécessité des mises à jour moins fréquentes du panier, car les pondérations du panier sont susceptibles de rester représentatives des dépenses de consommation pendant une plus longue période. Toutefois, la pandémie de COVID-19 a été un événement inattendu dont les répercussions ont été considérables sur les habitudes de consommation. Durant cette période exceptionnelle, au cours de laquelle les habitudes de consommation continuent de changer et d’évoluer de manière imprévisible, y compris pendant la reprise après la pandémie, la mise à jour plus fréquente du panier afin de tenir compte de ces changements est une étape importante pour assurer la plus grande pertinence possible de l’IPC. Pour cette raison, et en raison de l’utilisation de données plus actuelles sur les dépenses, Statistique Canada a adopté des mises à jour annuelles du panier.

Des mises à jour plus fréquentes du panier aident à réduire l’effet de deux biais inhérents au calcul de tout indice des prix à la consommation, à savoir :

• le biais de substitution, qui se produit lorsque les consommateurs remplacent des biens ou des services plus coûteux par des solutions de rechange moins coûteuses en réaction aux variations des prix relatifs;
• le biais des nouveaux biens, qui se produit lorsque de nouvelles marques ou de nouveaux produits ne sont pas inclus dans le panier de l’IPC ou dans l’échantillon de produits de l’IPC et que leurs variations de prix diffèrent des variations de prix des produits qui font partie du panier ou de l’échantillon de produits actuels.

Bien que ces biais soient inévitables dans le calcul de l’IPC, des mises à jour plus fréquentes du panier aident à en réduire considérablement les effets.

En plus des pondérations des dépenses, une mise à jour du panier est l’occasion d’examiner et de mettre à jour d’autres aspects des indices. Il peut notamment s’agir de modifier la classification de l’IPC, afin de la rendre plus représentative des dépenses de consommation, ainsi que des produits et des services qu’il est possible d’acheter. C’est également l’occasion d’examiner et de mettre à jour l’échantillon de produits dont les prix sont relevés, d’examiner les méthodes d’estimation des indices de prix et de mettre à jour la documentation et les produits de diffusion, bien que ces activités ne soient pas limitées aux mises à jour du panier.

Période de référence des pondérations

Bien que les habitudes de consommation aient considérablement changé au début de la pandémie, certains de ces changements étaient temporaires. En 2021, les habitudes de dépense dans plusieurs secteurs ont commencé à revenir graduellement aux habitudes d’avant la pandémie. Les dépenses liées au transport, aux déplacements et à l’hébergement temporaire ont commencé à se rétablir, car les commerces faisant affaire en personne et les événements se déroulant en personne ont graduellement été réintroduits avec l’augmentation constante des limites de capacité. Au fur et à mesure que les restrictions ont été assouplies pour les commerces faisant affaire en personne, les consommateurs ont dépensé davantage sur place dans les commerces de détail^Note  ainsi que dans les restaurants^Note . Bien que les habitudes de consommation se soient rapprochées des normes d’avant la pandémie, elles sont demeurées largement différentes, même si les restrictions ont graduellement été levées et que l’économie a commencé à se redresser. De nombreux commerces faisant affaire en personne et d’événements se déroulant en personne couramment fréquentés (et payés) par les consommateurs avant la pandémie sont demeurés inaccessibles ou à capacité limitée. Les consommateurs ont continué de consacrer une plus grande proportion de leurs dépenses au magasinage en ligne, et le travail à distance est demeuré plus généralisé qu’avant la pandémie^Note .

Étant donné que les pondérations du panier fondées sur les habitudes de dépense de 2020 sont plus éloignées des habitudes de dépense actuelles et que des données plus récentes sur les dépenses sont disponibles, elles seront remplacées par des pondérations de l’année de référence 2021. Bien que les habitudes de consommation continuent d’évoluer, la pondération des dépenses pour 2021 reflète mieux le comportement actuel des consommateurs, à mesure que les Canadiens s’approchent d’une nouvelle normalité.

Composition du panier de l’IPC

Chaque bien ou service qui compose le panier de l’IPC est représentatif des habitudes de dépense de consommation, et les variations de prix sont associées à une partie du panier qui est proportionnelle aux dépenses de consommation qu’elles représentent. Par exemple, une proportion de 29,67 % des dépenses totales de consommation incluses dans l’IPC était attribuée aux produits et services liés au logement. Cela correspond à la pondération de 29,67 % attribuée au logement dans le panier de l’IPC de 2021. Les pondérations des biens et des services jouent un rôle important dans la détermination des répercussions de la variation des prix d’un article donné sur l’IPC. Par exemple, les Canadiens consacrent en moyenne une part beaucoup plus importante de leurs dépenses totales à l’essence comparativement au lait. Par conséquent, une augmentation de 10 % du prix de l’essence aura une incidence plus forte sur l’IPC d’ensemble qu’une augmentation équivalente du prix du lait^Note .

La classification des biens et des services de l’Indice des prix à la consommation est organisée selon une structure hiérarchique descendante (voir le diagramme ci-après). Au sommet de la structure se trouve l’IPC d’ensemble, qui comprend huit composantes principales. Sous les huit composantes principales se trouvent des agrégats de niveau intermédiaire, tels que le logement en propriété et l’utilisation de véhicules automobiles, lesquels, conjointement avec les composantes principales, donnent un aperçu des sources des variations mensuelles et annuelles des prix. Il y a 180 agrégats de base^Note . Ces agrégats de base, tels que l’essence ou le loyer, résultent généralement de l’agrégation d’un ou de plusieurs agrégats élémentaires, dont bon nombre ne sont pas publiés.

Description de la figure 1

La classification de l’Indice des prix à la consommation est organisée selon une structure hiérarchique prenant la forme d’une pyramide comptant cinq niveaux.

• Au premier niveau, soit au haut de la pyramide, on retrouve « l’Indice des prix à la consommation d’ensemble ».
• En dessous, soit au deuxième niveau de la pyramide, on retrouve les huit composantes principales comme suit : 
  • Aliments;
  • Logement;
  • Dépenses courantes, ameublement et équipement du ménage;
  • Vêtements et chaussures;
  • Transports;
  • Soins de santé et soins personnels;
  • Loisirs, formation et lecture; et
  • Boissons alcoolisées, produits du tabac et cannabis récréatif.
• Au troisième niveau de la pyramide, on retrouve les « agrégats de niveau intermédiaire ».
• Au quatrième niveau de la pyramide, on retrouve « 180 agrégats de base ».
• Au cinquième et plus bas niveau de la pyramide, on retrouve « 518 agrégats élémentaires ».

Des agrégats élémentaires sont ajoutés au panier ou en sont supprimés à mesure que les habitudes de consommation évoluent au fil du temps. Par exemple, les locations de DVD^Note  ont été supprimées du panier compte tenu de leur baisse de popularité auprès des consommateurs et, par conséquent, elles représentaient une plus faible proportion des dépenses totales. Au niveau des agrégats élémentaires, la classification comprend un échantillon d’articles choisis pour représenter tous les produits de leur catégorie. On choisit les produits représentatifs^Note  en mettant l’accent sur des articles qui sont vendus partout et dont on sait qu’ils comptent parmi les plus populaires auprès des consommateurs. Ainsi, les articles choisis sont représentatifs des produits réellement achetés par les consommateurs. Le nombre de produits représentatifs attribués à un agrégat élémentaire peut varier selon la pondération de l’agrégat dans le panier et selon la variabilité des prix et l’hétérogénéité des produits de cette catégorie. Par exemple, lorsqu’il s’agit de relever les prix de certains produits d’épicerie secs, les produits représentatifs comprennent généralement des articles de marque et des articles de marque maison. Par ailleurs, il y a un seul produit représentatif dont le prix est relevé pour l’agrégat bananes.

Le tableau 2 de l’annexe fournit de plus amples détails sur les principales composantes de l’IPC, y compris la pondération du panier aux prix du mois d’enchaînement du panier, le nombre de classes de produits élémentaires et la proportion de services (pondération totale du panier des agrégats élémentaires qui correspondent aux services).

Aperçu de la mise à jour du panier de 2022 en fonction des dépenses de 2021

La continuité des séries de l’IPC est assurée par un enchaînement^Note  des indices correspondants obtenus de paniers consécutifs. L’enchaînement est effectué séparément pour chaque série agrégée, qui s’entend de l’intersection d’un produit et d’une région géographique.

La période de référence de l’indice ou période de base de l’indice est la période durant laquelle la valeur de l’indice est fixée à 100. Pour l’IPC, la période de base de l’indice est habituellement une année civile exprimée sous la forme « année de base de l’indice = 100 ». La période de base de l’indice courant pour l’IPC d’ensemble demeure 2002=100 dans la mise à jour du panier de 2022 selon la période de référence des pondérations de 2021.

Le seul changement de classification dans la mise à jour du panier de 2022 se trouvait dans l’indice de l’achat de véhicules automobiles. Auparavant, la pondération de l’indice de l’achat de véhicules automobiles comprenait les dépenses des ménages pour les véhicules neufs, plus leurs dépenses nettes engagées pour les véhicules d’occasion^Note Note . Les prix des véhicules neufs ont été utilisés pour estimer l’ensemble de l’indice des prix d’achat de véhicules automobiles, en utilisant effectivement les prix d’achat de véhicules neufs comme valeur de substitution aux prix d’achat de véhicules d’occasion en raison de l’absence de données suffisamment à jour et détaillées sur les prix et les caractéristiques des véhicules d’occasion. Auparavant, il s’agissait d’une valeur de substitution raisonnable puisque, de façon générale, les variations de prix des véhicules d’occasion suivaient des tendances similaires à celles des véhicules neufs. La pandémie de COVID-19 a toutefois eu une incidence sur les fluctuations des prix des véhicules neufs et d’occasion dans plusieurs pays, en particulier aux États-Unis. Cette divergence indique que les prix des véhicules neufs ne peuvent plus servir de valeur de substitution efficace aux prix des véhicules d’occasion dans l’IPC canadien. Par conséquent, une nouvelle source de données sera utilisée pour mesurer les variations de prix des véhicules automobiles et pour améliorer l’indice publié. Deux nouvelles classes de produits élémentaires ont été ajoutées, soit les prix d’achat de véhicules automobiles neufs (2022-04=100) et les prix d’achat de véhicules automobiles d’occasion (2022-04=100). L’achat de véhicules automobiles d’occasion s’appuiera sur les données de transaction provenant de J.D. Power et utilisera une modélisation qui tient compte de l’évolution de la qualité et de l’amortissement au fil du temps^Note . Les deux séries d’indices de prix seront disponibles à partir de la période de référence d’avril 2022 et les données seront publiées à l’échelle nationale. Compte tenu de l’intégration des véhicules automobiles neufs et d’occasion dans les séries publiées, les agrégats achat d’automobiles (2013=100) et achat de camions, de fourgonnettes et de véhicules utilitaires sport (2013=100), publiés pour la première fois en 2018, ne seront plus publiés.

Mise à jour des pondérations du panier

Considérations

La proportion des dépenses est une mesure relative. Les changements dans les pondérations du panier sont fonction de la croissance des dépenses dans une catégorie donnée, ainsi que du taux de croissance de toutes les autres dépenses appartenant au champ d’observation de l’IPC. Entre les périodes, la part que représente un bien ou un service donné dans le panier peut augmenter, diminuer ou demeurer inchangée selon la variation de la proportion des dépenses globales observée entre l’année de référence 2020 et l’année de référence 2021. Par exemple, une diminution de la part d’une catégorie dans le panier peut indiquer que le taux de croissance dans cette catégorie était inférieur au taux de croissance des dépenses globales. Par exemple, même si les dépenses en alcool acheté en magasin ont augmenté en 2021, la proportion du panier attribuée aux dépenses en alcool acheté en magasin a diminué.

Étant donné que les pondérations du panier sont arrondies et publiées à la deuxième décimale près, des changements infimes qui touchent la proportion des dépenses peuvent ne pas être apparents. Les changements de moindre envergure dans les parts du panier sont toutefois pris en compte dans l’IPC, puisque les pondérations de dépenses avec le degré maximal de précision sont utilisées dans son calcul.

Statistique Canada publie deux ensembles de pondérations du panier pour l’IPC, soit celles aux prix de la période de référence du panier et celles aux prix du mois d’enchaînement. Les pondérations aux prix de la période de référence du panier sont calculées séparément pour chaque période de référence en fonction des proportions de dépenses. Les pondérations aux prix du mois d’enchaînement sont obtenues par l’actualisation par les prix^Note  des pondérations aux prix de la période de référence du panier pour obtenir des dépenses hybrides exprimées aux prix du mois d’enchaînement^Note . Le calcul de l’IPC global est fondé sur les pondérations aux prix du mois d’enchaînement, de sorte qu’il est comparable au fil du temps. L’analyse qui suit porte sur les pondérations aux prix de la période de référence du panier, car cela reflète le mieux la variation réelle de la part des dépenses entre périodes de référence du panier.

Analyse des pondérations du panier

Tableau de données du graphique 1



Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 2017, 2020 et 2021, calculées selon % du panier de l'IPC
unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).

	2017	2020	2021
	% du panier de l'IPC
Aliments	16,31	16,44	15,75
Logement	26,92	29,78	29,67
Dépenses courantes, ameublement et équipement du ménage	12,98	15,21	14,84
Vêtements et chaussures	5,39	4,08	4,52
Transports	19,72	15,34	16,16
Soins de santé et soins personnels	4,86	4,76	4,74
Loisirs, formation et lecture	10,66	9,53	9,52
Boissons alcoolisées, produits du tabac et cannabis récréatif	3,16	4,86	4,79
Note : Les pondérations sont exprimées en tant que proportions des dépenses totales de consommation des ménages appartenant au champ d'observation de l'IPC en dollars de la période de référence des pondérations. Source : Statistique Canada, Tableau 18-10-0007-01 Pondérations du panier de l'Indice des prix à la consommation.

À la suite de changements importants apportés aux pondérations du panier de 2020 par rapport aux pondérations de 2017^Note , les changements apportés aux pondérations de 2021 étaient moins importants par rapport au panier de 2020, car de nombreuses restrictions liées à la COVID-19 sont demeurées en vigueur, bien que dans une moindre mesure. Le graphique 1 ci-dessus montre comment les changements, en lien avec la pandémie, dans les habitudes de dépense ont été largement soutenus en 2021. Malgré une augmentation des dépenses dans les huit principales composantes, les parts du panier qui en ont découlé ont augmenté dans deux composantes principales, mais ont diminué dans six composantes, bien que très légèrement dans trois d’entre elles.

À la suite de la plus forte diminution parmi les principales composantes en 2020 (-4,38 points de pourcentage de 2017 à 2020), la pondération relative de la composante du transport est celle qui a augmenté le plus parmi les principales composantes en 2021, passant de 15,34 % en 2020 à 16,16 %. L’autre composante principale dont la pondération a augmenté est celle des vêtements et chaussures dont la proportion est passée de 4,08 % du panier en 2020 à 4,52 % en 2021, après avoir connu la deuxième plus forte baisse en 2020 (-1,31 points de pourcentage de 2017 à 2020). Après une augmentation de seulement 0,13 point de pourcentage lors de la dernière mise à jour du panier, la pondération de la composante des aliments est celle dont la baisse a été la plus prononcée parmi les principales composantes, passant de 16,44 % à 15,75 %, bien que les dépenses totales pour les aliments aient augmenté en 2021 par rapport à 2020. La pondération attribuée aux dépenses courantes, ameublement et équipement du ménage est passée de 15,21 % à 14,84 %. Après une augmentation de 2,86 points de pourcentage de 2017 à 2020, la plus importante jamais enregistrée pour une composante principale, la pondération attribuée à la composante du logement a légèrement diminué, passant de 29,78 % en 2020 à 29,67 % en 2021. Les pondérations attribuées aux loisirs, formation et lecture, ainsi qu’aux soins de santé et soins personnels, de même qu’aux boissons alcoolisées, produits du tabac et cannabis récréatif sont demeurées presque inchangées à 9,52 %, 4,74 % et 4,79 % respectivement.

Les nombreux changements dans les pondérations du panier reflètent le comportement des consommateurs dont les habitudes de dépense se rapprochent de celles d’avant la pandémie dans le contexte de la relance graduelle de l’économie canadienne, bien que les restrictions liées à la COVID-19 demeurent en vigueur. Tous les changements notables apportés aux pondérations des composantes principales ont inversé les tendances observées en 2020, reflétant un délaissement des habitudes de dépense observées au cours des premiers mois de la pandémie. En 2020, les biens et services essentiels, comme la nourriture et le logement, représentaient une plus grande part des dépenses totales. Avec la reprise des dépenses en 2021, cette tendance a commencé à s’inverser peu à peu, les nouvelles dépenses étant principalement à nouveau consacrées aux biens et services discrétionnaires, y compris ceux qui étaient en grande partie indisponibles pour la consommation en 2020. Par conséquent, les biens et les services essentiels ont donc représenté une part plus faible des dépenses totales.

Avec l’assouplissement des mesures de sécurité relatives aux voyages et à la COVID-19, les consommateurs ont consacré une part plus importante de leurs dépenses aux transports, principalement en raison de l’augmentation des dépenses en essence (3,47 %). Avec la réouverture des commerces et l’assouplissement des restrictions relatives à la distanciation physique, les Canadiens ont commencé à voyager davantage et la demande d’essence a augmenté. De plus, après les faibles niveaux atteints en 2020, les prix du pétrole ont commencé à augmenter au début de 2021 avec la reprise de la demande mondiale qui a contribué à la hausse des prix et donc des dépenses à la pompe. Même si l’essence est à l’origine de l’augmentation des pondérations attribuées au transport, celles attribuées aux primes d’assurance de véhicules automobiles (2,12 %) ont également augmenté en raison de la recrudescence des voyages effectués à l’intérieur du pays. Malgré l’augmentation des dépenses des Canadiens, l’achat de véhicules automobiles (5,91 %) a représenté une moindre part des dépenses totales, ce qui a exercé une pression à la baisse sur la pondération de la composante des transports.

En 2021, une part plus importante des dépenses a été consacrée aux vêtements par les consommateurs avec la reprise des achats en personne dans les magasins, les vêtements pour femmes (1,46 %) et pour hommes (0,95 %) représentant la majeure partie de l’augmentation. La pondération du panier attribuée aux bijoux (0,33 %) a également légèrement augmenté en raison de la hausse des prix des métaux précieux.

Bien que les consommateurs aient consacré une plus petite partie de leurs dépenses à presque tous les produits alimentaires provenant des épiceries, les dépenses ont tout de même augmenté pour la majorité de ces produits, toutefois à un rythme plus lent que les autres composantes de l’IPC. Le recul global de la consommation d’aliments achetés en magasin (10,93 %) est à l’origine de la baisse générale de la pondération de la composante des aliments, à laquelle contribuent la viande (2,12 %), les légumes frais (1,03 %), les produits laitiers (1,33 %) et les produits céréaliers (0,55 %). Les légumes frais et les céréales étaient les deux seules composantes alimentaires notables pour lesquelles les dépenses ont diminué. En revanche, en raison de l’assouplissement des restrictions et de la réouverture graduelle des restaurants, les aliments achetés au restaurant constituent le seul vecteur de hausse notable de la composante des aliments, passant d’une part du panier de 4,54 % en 2020 à 4,82 % en 2021, se rapprochant ainsi de sa part d’avant la pandémie qui était de 5,03 % en 2017.

Les dépenses courantes, ameublement et équipement du ménage ont perdu de leur importance en raison du recul enregistré dans le secteur des services téléphoniques et des autres services ménagers. Les ménages ont en effet dépensé moins pour les services téléphoniques qui ont poursuivi leur tendance à la baisse au même titre que les prix, avec une pondération de 1,50 % en 2021, par rapport à 1,77 % en 2020 et à 2,39 % en 2017. La part relative consacrée aux autres services ménagers a diminué, passant de 1,72 % en 2020 à 1,57 % en 2021, notamment en raison du recul observé dans le secteur des services juridiques et des services gouvernementaux.

Alors que les ménages ont consacré une part plus importante de leurs dépenses au logement locatif (6,91 %) en raison notamment de la pondération du logement locatif en Colombie-Britannique (8,48 %), la pondération globale de la composante du logement a diminué en grande partie à cause du logement en propriété (19,31 %) à la suite de baisses notables des impôts fonciers et autres charges spéciales (2,59 %) de même que du coût de l’intérêt hypothécaire (3,11 %). Malgré des valeurs foncières plus élevées, des augmentations modérées des impôts fonciers ont été observées jusqu’en 2021 dans le contexte de la pandémie, coïncidant avec une pondération relative du panier plus faible attribuée aux impôts fonciers et autres frais. Les consommateurs ont également consacré une part moins importante de leurs dépenses aux coûts de l’intérêt hypothécaire, ceux-ci étant restés bas jusqu’en 2021 en raison du taux directeur historiquement bas fixé par la Banque du Canada. La baisse de la pondération attribuée au logement a été modérée par celle attribuée au coût de remplacement par le propriétaire, qui a augmenté d’un point de pourcentage exactement pour atteindre 6,24 % en raison des prix élevés des logements, dus en partie à des coûts de construction plus élevés et à des taux d’intérêt historiquement bas.

Les jouets, jeux (excluant les jeux vidéo) et matériel pour passe-temps (0,69 %) ont été le principal vecteur de hausse de la part relative de la composante principale des loisirs, formation et lecture. Coïncidant avec l’assouplissement des restrictions liées à la COVID-19, les pondérations attribuées à l’utilisation d’installations et de services de loisirs (0,66 %) ainsi que pour l’hébergement des voyageurs (0,54 %) ont également augmenté. L’augmentation a été modérée par les voyages organisés (0,30 %), dont les dépenses ont diminué en 2021 par rapport à 2020, année qui comprenait quelques mois avant la pandémie, lorsque les voyages se situaient toujours aux niveaux sans restriction observés avant la pandémie. Cela a coïncidé avec les entraves permanentes aux voyages internationaux, notamment les quarantaines obligatoires, les exigences de tests avant l’entrée, les obligations de vaccination et les avertissements aux voyageurs.

La pondération relative attribuée aux boissons alcoolisées servies dans les établissements avec un permis d’alcool (0,69 %) a augmenté de 0,12 point de pourcentage, tandis que celle attribuée aux boissons alcoolisées achetées en magasin (2,23 %) a diminué de 0,13 point de pourcentage.

Conclusion

Statistique Canada continue de mettre à jour et d’améliorer l’IPC afin qu’il demeure la mesure de la variation des prix de la plus haute qualité. Dans la mise à jour du panier de 2022, les changements apportés à la pondération et à la classification, éclairés par les données les plus récentes et les plus pertinentes sur les dépenses disponibles, font en sorte que l’IPC continue d’être aussi représentatif que possible des changements de prix auxquels les Canadiens sont confrontés.

Les mises à jour annuelles du panier permettent à l’IPC de refléter plus rapidement les changements de comportement de consommation. La mise à jour du panier de 2022 a permis de refléter l’évolution des dépenses de consommation dans le contexte de la relance graduelle de l’économie. Les mises à jour ultérieures du panier permettront de continuer à adapter l’IPC aux nouvelles réalités économiques. Statistique Canada continue d’examiner les méthodes et le calcul de l’IPC et de surveiller les tendances des dépenses de consommation.

Statistique Canada poursuit sa collaboration avec des experts en prix, d’autres organismes nationaux de statistique et d’autres partenaires pour faire en sorte que les données et les méthodes utilisées pour calculer l’IPC soient conformes aux normes et aux pratiques exemplaires internationales. Dans le cadre des processus rigoureux et constants de Statistique Canada pour maintenir la qualité et la pertinence de l’IPC, l’organisme continuera d’explorer de nouvelles sources potentielles d’information sur les dépenses lors des futures mises à jour du panier et d’adopter les méthodes les plus appropriées afin que l’IPC demeure précis, robuste et pertinent pour les Canadiens.

Annexe