Alors que les postes vacants sont nombreux et que le taux de chômage est à un niveau historiquement bas, le Canada fait face à une vague record de retraites au sein d'une main-d'œuvre qui vieillit : le nombre de personnes de 65 ans et plus a crû six fois plus vite que celui des enfants de 0 à 14 ans
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Diffusion : 2022-04-27
L'âge d'une personne est étroitement lié aux biens qu'elle achète et aux services dont elle a besoin. Par exemple, un jeune adulte songera probablement à acheter une première propriété ou consommera des biens et services répondant aux besoins de sa jeune famille, comme des services de garderie. Une personne âgée à la retraite recherchera quant à elle possiblement d'autres biens et services, comme ceux associés aux loisirs et à la santé, tout en achetant peut-être une maison ou une voiture plus petite si ses enfants ont quitté le domicile parental.
Selon que sa structure par âge est plutôt jeune ou plutôt âgée, une population n'aura pas les mêmes besoins, et des changements dans cette structure peuvent avoir des répercussions importantes sur l'ensemble de l'économie et de la société. Depuis de nombreuses décennies, la population du Canada vieillit; le nombre et la proportion de personnes âgées s'accroissent constamment. Le vieillissement de la population modifie l'équilibre des services requis dans certains domaines et contribue à accroître les pressions dans plusieurs secteurs, par exemple ceux de la santé ou de la main-d'œuvre.
Le vieillissement de la population n'est pas un phénomène nouveau mais d'autres changements dans la structure par âge sont plus récents, comme la diminution du nombre de très jeunes enfants sous l'effet d'une fécondité à la baisse depuis 2016. De plus, la pandémie de la COVID-19 n'a pas touché les différents groupes d'âge de la population de la même manière. Par exemple, la santé mentale s'est détériorée davantage chez les jeunes de 15 à 24 ans tandis que les personnes très âgées ont été touchées dans une plus grande mesure par une surmortalité liée à la COVID-19.
Aujourd'hui, Statistique Canada diffuse une deuxième série de résultats du Recensement de 2021, qui portent sur la structure par âge de la population canadienne et le type de logements dans lequel les Canadiennes et les Canadiens habitent.
La population en âge de travailler — soit les personnes de 15 à 64 ans —, qui produit la plupart des biens et services de l'économie canadienne, est à un tournant : jamais auparavant le nombre de personnes près de la retraite n'a été aussi élevé. La population âgée de 55 à 64 ans représente plus de 1 personne sur 5 (21,8 %) parmi la population en âge de travailler. Il s'agit d'un sommet dans l'histoire des recensements canadiens et de l'un des facteurs à l'origine des pénuries sectorielles de main-d'œuvre répandues dans tout le pays. L'avancée en âge des nombreuses cohortes de baby-boomers, dont les derniers-nés sont aujourd'hui âgés entre 56 et 64 ans, accélère le vieillissement de la population en général.
Ce communiqué présente aussi d'autres résultats liés aux groupes d'âge de la population ainsi qu'une analyse des types de logements dans lesquels habitent les Canadiens et les Canadiennes. Les types de logements dans lesquels vivent les Canadiens et les Canadiennes reflètent les réalités d'une population qui se diversifie, qui s'urbanise et qui vieillit.
Au cours des prochains mois, Statistique Canada diffusera d'autres résultats du Recensement de 2021, qui permettront de brosser un portrait statistique exhaustif des collectivités canadiennes d'un océan à l'autre.
Veuillez consulter le calendrier de diffusion du Recensement de 2021 pour connaître les prochaines dates de diffusion des données et des analyses touchant différents thèmes tout au long de 2022.
Faits saillants
La population en âge de travailler (les personnes de 15 à 64 ans) n'a jamais été aussi âgée. Plus de 1 personne sur 5 (21,8 %) au sein cette population est près de la retraite, c'est-à-dire âgée de 55 à 64 ans. Cette proportion représente un sommet dans l'histoire des recensements canadiens.
Au Canada, la population âgée de 15 à 64 ans représente encore une part plus importante de la population totale (64,8 %) que dans les autres pays du G7, particulièrement le Japon (moins de 60 %). La proportion que représente cette population aux États-Unis est très similaire à celle du Canada.
De 2016 à 2021, le nombre de personnes de 65 ans et plus s'est accru de 18,3 % pour atteindre 7,0 millions. Il s'agit de la deuxième plus importante augmentation en 75 ans, après celle de 20,0 % observée de 2011 à 2016.
Les sept millions de personnes de 65 ans et plus en 2021 représentent près de 1 Canadien sur 5 (19,0 %), en hausse par rapport à 16,9 % en 2016. Les Canadiens âgés sont de plus en plus un groupe économiquement et politiquement influent. Ils demeurent également plus longtemps en bonne santé, actifs et engagés.
Le nombre de Canadiens et Canadiennes de 85 ans et plus a doublé depuis 2001 pour atteindre 861 000 en 2021. Ce nombre pourrait tripler d'ici 2046 selon les projections démographiques.
De 2016 à 2021, le nombre d'enfants de moins de 15 ans a augmenté six fois moins rapidement que celui des personnes âgées de 65 ans et plus pour atteindre 6,0 millions.
Ces changements démographiques s'expliquent par une faible fécondité (moins de deux enfants par femme depuis près de 50 ans), par la hausse progressive de l'espérance de vie et par le fait que les personnes de la génération du baby-boom (nées entre 1946 et 1965) ont commencé à franchir le cap des 65 ans depuis 2011.
L'immigration rajeunit la population canadienne, mais cela est insuffisant pour inverser le processus de vieillissement démographique.
Bien que vieillissante, la population du Canada est encore parmi les plus jeunes du G7, derrière les États-Unis et le Royaume-Uni.
Bien que la pandémie de COVID-19 ait ralenti la croissance démographique au sein de tous les groupes d'âge de la population, elle n'a cependant pas eu de répercussions importantes sur le vieillissement de la population.
De 2016 à 2021, c'est à Terre-Neuve-et-Labrador que la proportion de personnes de 65 ans et plus a progressé le plus rapidement (+4,2 points de pourcentage).
Le Manitoba, la Saskatchewan et l'Alberta sont les seules provinces du pays où le nombre d'enfants de moins de 15 ans surpasse encore celui des personnes de 65 ans et plus.
La structure par âge de la population du Nunavut est très différente des populations des autres provinces et territoires : près de 1 personne sur 3 (32,8 %) dans ce territoire est âgée de moins de 15 ans. Il s'agit de loin de la proportion la plus élevée au pays. À l'opposé, moins de 1 personne sur 20 vivant au Nunavut est une personne âgée de 65 ans et plus.
Les petits et les grands centres urbains présentent des populations en moyenne plus jeunes : on y retrouve une plus faible proportion de personnes de 65 ans et plus (18,2 %) que dans les régions situées à l'extérieur de ces centres (23,2 %).
Des différences existent au sein de ces grands centres urbains : un peu plus du quart (25,7 %) de la population de Trois-Rivières est âgée de 65 ans et plus, comparativement à 1 personne sur 7 à Calgary (13,5 %).
Les personnes en âge de travailler (15 à 64 ans) représentent les trois quarts de la population des centres-villes, soit une proportion nettement plus élevée que la moyenne nationale (64,8 %).
Plus de 4 personnes sur 5 vivant au centre-ville de Calgary, d'Halifax et de Toronto sont âgées de 15 à 64 ans.
Le nombre d'appartements situés dans une tour d'habitation (+14,7 %) a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le nombre total de logements privés (+6,4 %) de 2016 à 2021.
De 2016 à 2021, la croissance du nombre d'appartements dans une tour d'habitation en Colombie-Britannique (+24,8 %) a été plus de cinq fois supérieure à celle des maisons individuelles non attenantes (+4,3 %).
Un peu plus de 3 logements sur 10 (30,7 %) dans le grand centre urbain de Toronto sont des appartements situés dans une tour d'habitation, un sommet au pays.
Un nombre record de personnes près de la retraite
La main-d'œuvre canadienne, qui se compose principalement de personnes de 15 à 64 ans, produit les biens et services qui font tourner l'économie. Dans certaines régions et différents secteurs de l'économie, les pénuries de main-d'œuvre des dernières années ont entraîné des défis pour les entreprises et les compagnies canadiennes.
Au Canada, la population âgée de 15 à 64 ans représente encore une part plus importante de la population totale (64,8 %) que dans les autres pays du G7, particulièrement le Japon (moins de 60 %). La proportion que représente cette population aux États-Unis est très similaire à celle du Canada. Pour le Canada et les États-Unis, il peut s'agir d'un avantage relatif puisque proportionnellement plus de personnes sont en âge de travailler, et donc en mesure de produire des biens et services pour l'ensemble de la population. Cela signifie aussi que les personnes qui sont économiquement plus dépendantes, par exemple les enfants de moins de 15 ans et les personnes retraitées, représentent une fraction moins élevée de l'ensemble de la population.
Malgré cet avantage relatif, la population en âge de travailler du Canada n'a jamais été aussi âgée, alors que plus de 1 personne sur 5 (21,8 %) est près de la retraite (c'est-à-dire âgée entre 55 et 64 ans), ce qui représente un sommet dans l'histoire des recensements canadiens. L'avancée en âge des nombreuses cohortes de baby-boomers, dont les derniers-nés sont aujourd'hui âgés entre 56 et 64 ans, accélère le vieillissement de la population. Des défis sont liés à une main-d'œuvre plus âgée, notamment en ce qui a trait à la transmission des connaissances, à la rétention de personnel d'expérience et au renouvellement de la main-d'œuvre.
Les personnes de 55 à 64 ans sont également plus nombreuses que les jeunes adultes de 15 à 24 ans, c'est-à-dire les âges auxquels les personnes entrent habituellement sur le marché du travail. En 2021, on comptait 81 personnes de 15 à 24 ans pour 100 personnes de 55 à 64 ans. En 1966, ce ratio était complètement différent, alors que l'on comptait plus de 200 personnes de 15 à 24 ans pour 100 personnes de 55 à 64 ans.
Au cours de la prochaine décennie, le poids démographique des personnes de 55 à 64 ans devrait diminuer au sein de la population en âge de travailler. C'est que les dernières cohortes nombreuses du baby-boom auront atteint l'âge de 65 ans en 2030; elles seront remplacées par les personnes de la génération X, moins nombreuses. En conséquence, le nombre de personnes près de la retraite devrait diminuer au cours des prochaines années.
Avec l'arrivée à 65 ans des dernières cohortes du baby-boom, la proportion que représentent les personnes de 15 à 64 ans dans l'ensemble de la population canadienne diminuera. De 64,8 % en 2021, cette proportion pourrait atteindre moins de 60 % en 2051. Une hausse, même importante, des niveaux d'immigration ne permettrait pas de freiner significativement cette baisse projetée. Des taux d'activité à la hausse chez les personnes de 50 ans et plus auraient davantage d'effet pour réduire les répercussions sur la population active.
Ces changements démographiques transformeront le visage de la population en âge de travailler, qui deviendra également de plus en plus scolarisée et diversifiée sur le plan ethnoculturel, cette diversité étant plus grande au sein des générations plus jeunes. De plus, les jeunes générations peuvent avoir des valeurs et des attentes différentes de celles des générations précédentes, par exemple relativement à l'équilibre entre le travail, la famille et les loisirs ainsi qu'à la flexibilité liée au travail.
Un rendez-vous avec le destin démographique, alors que les baby-boomers accélèrent le vieillissement de la population
De 2016 à 2021, le nombre de personnes de 65 ans et plus s'est accru de 18,3 % pour atteindre 7,0 millions. Il s'agit de la deuxième plus importante augmentation en 75 ans, après celle observée de 2011 à 2016 (+20,0 %).
Si le vieillissement démographique est d'abord le résultat d'une faible fécondité et d'une plus longue espérance de vie, c'est le passage depuis 2011 des premiers-nés du baby-boom à l'âge de 65 ans qui a accéléré le phénomène ces dernières années.
Un article de la série Recensement en bref permet d'examiner plus attentivement la taille et la croissance des diverses générations au Canada (Portrait générationnel de la population vieillissante du Canada selon le Recensement de 2021).
Les sept millions de personnes de 65 ans et plus représentent aujourd'hui près de 1 personne sur 5 (19,0 %), en hausse par rapport à 16,9 % en 2016.
Le nombre de personnes de 85 ans et plus (+11,8 %) ainsi que de centenaires (personnes âgées de 100 ans et plus) (+15,9 %) s'est également accru rapidement depuis 2016. Au cours des 30 prochaines années, le nombre de personnes de 85 ans et plus pourrait tripler, passant de 861 000 à 2,7 millions.
Un article de la série Recensement en bref permet d'examiner plus attentivement les tendances démographiques et en matière de logement des personnes de 85 ans et plus (Portrait de la population croissante des personnes âgées de 85 ans et plus au Canada selon le Recensement de 2021).
Selon les projections démographiques, en 2051, 1 personne sur 4 (24,9 %) pourrait être âgée de 65 ans et plus, et ce groupe d'âge pourrait compter près de 12 millions de personnes.
Cette accélération du vieillissement de la population canadienne exerce une pression accrue sur les systèmes de soins de santé et de retraite. Ces systèmes ont aussi subi d'autres pressions, comme celle induite par la récente pandémie de COVID-19.
Le vieillissement de la population offre également de nouvelles possibilités à toutes les générations. Par exemple, le fait que proportionnellement davantage de personnes soient aujourd'hui plus âgées et souvent retraitées fait en sorte qu'elles peuvent disposer de plus de temps pour venir en aide de diverses façons aux générations plus jeunes, et notamment à leurs enfants et petits-enfants. De plus, davantage de personnes âgées choisissent aujourd'hui de rester plus longtemps sur le marché du travail que par le passé.
L'histoire de deux cohortes : le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus augmente plus rapidement que le nombre d'enfants
De 2016 à 2021, le nombre d'enfants de moins de 15 ans a augmenté six fois moins rapidement que celui des personnes de 65 ans et plus, pour s'élever à 6,0 millions, ou 16,3 % de l'ensemble de la population canadienne en 2021.
Le nombre de très jeunes enfants (âgés de moins de 5 ans) a diminué de 3,6 %, passant de 1 899 000 en 2016 à 1 831 000 en 2021. Cette baisse est attribuable à la diminution de la fécondité des femmes canadiennes depuis 2016. L'indice synthétique de fécondité a d'ailleurs atteint un creux historique en 2020, s'établissant à 1,4 enfant par femme. Une nouvelle baisse de la fécondité est possible dans un avenir proche, alors que 1 Canadienne sur 5 a indiqué vouloir reporter ses intentions d'avoir des enfants en raison de la pandémie de COVID-19.
C'est lors du Recensement de 2016 que le nombre de Canadiennes et de Canadiens de 65 ans et plus a surpassé pour la première fois le nombre d'enfants de moins de 15 ans. Depuis, l'écart s'est creusé, passant de 96 000 personnes en 2016 à un peu plus d'un million en 2021.
En 2021, trois provinces comptaient encore davantage d'enfants de moins de 15 ans que de personnes de 65 ans et plus, soit le Manitoba, la Saskatchewan et l'Alberta. La même situation était également observée dans les trois territoires.
Selon les projections démographiques, l'écart entre les nombres de personnes de 65 ans et plus et d'enfants de moins de 15 ans à l'échelle nationale devrait continuer de se creuser au cours des prochaines années. En 2051, le nombre de Canadiennes et de Canadiens de 65 ans et plus pourrait atteindre presque 12,0 millions, et le nombre d'enfants de moins de 15 ans, 7,4 millions.
La population du Canada est l'une des plus jeunes du G7
Malgré l'accélération du vieillissement démographique au cours de la dernière décennie, la population du Canada est parmi les plus jeunes du G7. Seuls les États-Unis et le Royaume-Uni présentaient une proportion de personnes âgées de 65 ans et plus inférieure à celle du Canada.
La population des États-Unis est plus jeune que celle du Canada, surtout en raison d'une fécondité plus élevée, ce qui fait en sorte que leur population d'enfants de moins de 15 ans est proportionnellement plus élevée que celle du Canada.
Le Royaume-Uni a non seulement connu un baby-boom moins prononcé que celui du Canada, mais enregistre également une fécondité un peu plus élevée.
Le Japon présente la plus forte proportion de personnes âgées, les personnes de 65 ans et plus y représentant près de 3 personnes sur 10 comparativement à moins de 2 personnes sur 10 au Canada. Le Japon présente aussi le plus faible pourcentage d'enfants de moins de 15 ans et de personnes de 15 à 64 ans. La situation dans ce pays s'explique par une fécondité très faible, par l'espérance de vie la plus longue au monde et par une immigration presque nulle. La population du Japon diminue également depuis plusieurs années.
Le Japon, comme de nombreux pays européens, est en avance sur le Canada au chapitre du vieillissement de la population. Ces pays s'adaptent à ces changements démographiques de différentes façons. Par exemple, l'âge à la retraite pourrait augmenter en Italie et dans la plupart des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) (en anglais seulement) tandis que des pays comme la Suède et le Japon restructurent leurs systèmes de soins de santé pour miser davantage sur les soins à domicile (en anglais seulement). Le Japon, qui doit également composer avec une diminution de sa population, a misé sur une hausse de sa productivité, notamment par l'automatisation et la robotisation. Le niveau de productivité projeté du Canada pour les prochaines années est bien en deçà de la moyenne des pays de l'OCDE (en anglais seulement).
La pandémie : peu d'effet sur le vieillissement démographique
La première diffusion des données du Recensement de 2021 a permis de montrer que la pandémie de COVID-19 a presque stoppé la croissance démographique canadienne en 2020. De plus, la pandémie a entraîné une baisse, probablement temporaire, de l'espérance de vie à la naissance, baisse estimée à 0,41 an en 2020.
La pandémie de COVID-19 a eu de nombreuses répercussions dans la vie des Canadiens et des Canadiennes. Elle a aussi ralenti la croissance démographique au sein de tous les groupes d'âge de la population. Bien que la pandémie ait causé de nombreux décès au sein de la population très âgée, en particulier celle vivant dans des logements collectifs, elle n'a pas eu de répercussions importantes sur le vieillissement de la population, et ce, pour deux raisons.
D'une part, le nombre de 12 900 décès supplémentaires attribuables à la COVID-19 survenus du 1er mars 2020 au 15 mai 2021 au sein de la population âgée de 65 ans et plus a été nettement inférieur à la hausse de près de 245 000 personnes de cette population, une augmentation alimentée par les personnes qui ont fêté leur 65e anniversaire de naissance en 2020.
D'autre part, l'immigration a considérablement diminué en 2020 à la suite des restrictions imposées aux frontières partout dans le monde : un peu moins de 185 000 immigrants ont été admis en 2020 comparativement à plus de 340 000 en 2019. Cette baisse du nombre d'immigrants a diminué légèrement le poids démographique des jeunes adultes puisque les immigrants et les résidents non permanents arrivent souvent au Canada alors qu'ils sont dans la vingtaine ou la trentaine.
Par ailleurs, selon différents scénarios de projections, une hausse, même très importante, de l'immigration au Canada dans les prochaines années voire décennies ne pourrait pas endiguer le phénomène du vieillissement de la population, qui est inévitable.
Plus de personnes de sexe féminin que de sexe masculin au sein de la population étant donné leur espérance de vie plus longue
Dans le cadre du Recensement de 2021, en plus d'introduire une nouvelle question sur le genre, Statistique Canada a précisé la question sur le sexe (utilisée dans de très nombreux recensements précédents) pour obtenir des renseignements sur le sexe à la naissance. Ces changements permettent de combler des lacunes de données et d'assurer une meilleure qualité de l'information statistique recueillie.
Un communiqué du Quotidien paraissant aujourd'hui offre un profil détaillé des personnes transgenres et des personnes non binaires vivant au Canada (Le Canada est le premier pays à produire des données sur les personnes transgenres et les personnes non binaires à l'aide du recensement).
En 2021, les personnes de sexe féminin représentaient un peu plus de la moitié de la population (50,7 %), en baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport à 2016. Étant donné l'espérance de vie plus longue des personnes de sexe féminin et en raison du vieillissement de la population, les personnes de sexe féminin représentent un peu plus de la moitié de la population totale.
La proportion de personnes de sexe féminin est la plus élevée dans la plupart des provinces de l'Atlantique et en Ontario (environ 51 %). Les provinces de l'Atlantique ont aussi les populations les plus âgées au pays. Le Nunavut (49,1 %) a la proportion de personnes de sexe féminin la moins élevée du Canada. La population de ce territoire est aussi nettement plus jeune que celle des autres provinces et territoires.
Des populations plus jeunes ou plus vieilles? Cela dépend d'où vous vivez
Les tendances nationales masquent de grandes différences d'une région à l'autre du pays dans la structure par âge des populations. Ces différences se sont accrues, surtout sous l'effet de la fécondité et des migrations qui sont très variables selon les régions. Des différences grandissantes entre les régions du pays posent des défis pour l'élaboration de programmes nationaux conçus pour les Canadiennes et Canadiens.
Par exemple, les populations des provinces des Prairies et des territoires sont plus jeunes et, à l'inverse, celles des provinces de l'Atlantique et du Québec sont plus âgées.
En 2021, pour la première fois, la Colombie-Britannique comptait un peu plus d'un million de personnes de 65 ans et plus. Ces personnes représentent 20,3 % de la population de cette province, un sommet dans les provinces situées à l'ouest du Québec.
Le Québec est la province qui affiche la proportion la plus élevée de personnes de 65 ans et plus parmi les quatre provinces les plus populeuses du pays, soit 20,6 %, ou un peu plus de 1 personne sur 5.
De plus, de 2016 à 2021, le vieillissement de la population a été plus rapide dans certaines provinces ou certains territoires, comme à Terre-Neuve-et-Labrador, au Yukon et au Nouveau-Brunswick. À Terre-Neuve-et-Labrador, la proportion que représentent les personnes de 65 ans et plus a progressé de 4,2 points de pourcentage, pour atteindre 23,6 %, soit près de 1 personne sur 4, un sommet parmi les provinces et territoires.
Parmi les quatre provinces les plus populeuses, l'Ontario est celle où le vieillissement évolue le plus lentement; en effet, la proportion de personnes de 65 ans et plus y a augmenté de 1,8 point de pourcentage de 2016 à 2021.
Souvent, un vieillissement de la population plus rapide est le résultat d'une fécondité et de niveaux d'immigration plus faibles, ainsi que de pertes migratoires au profit des autres régions du pays.
Plus d'enfants de moins de 15 ans que de personnes de 65 ans et plus dans les Prairies
Le Manitoba, la Saskatchewan et l'Alberta sont les seules provinces du pays où le nombre d'enfants de moins de 15 ans surpasse encore celui des personnes de 65 ans et plus. Cette situation s'explique principalement par une fécondité plus élevée dans ces trois provinces qu'ailleurs au Canada, à l'exception des territoires.
C'est en Alberta que l'on retrouve l'écart le plus grand, la proportion d'enfants de moins de 15 ans dépassant celle des personnes de 65 ans et plus de 4,2 points de pourcentage (19,0 % comparativement à 14,8 %).
À l'opposé, Terre-Neuve-et-Labrador présente la plus faible proportion d'enfants de moins de 15 ans au pays, soit 13,4 %. L'indice synthétique de fécondité dans cette province est aussi parmi les plus faibles au Canada.
Selon les projections démographiques, c'est en 2031 que le nombre de personnes de 65 ans et plus pourrait dépasser celui des enfants de moins de 15 ans au Manitoba et en Alberta; ce phénomène pourrait être observé en Saskatchewan à partir de 2036. Près de 1 personne sur 5 (19,7 %) est âgée de moins de 15 ans en Saskatchewan, soit la proportion la plus élevée parmi les provinces.
Le Nunavut présente de loin la population la plus jeune au Canada
Le Nunavut se distingue de toutes les autres régions canadiennes, la population y étant nettement plus jeune qu'ailleurs au pays, et le vieillissement démographique y étant moins rapide.
Dans ce territoire, près de 1 personne sur 3 (32,8 %) est âgée de moins de 15 ans, de loin la proportion la plus élevée au pays. L'indice synthétique de fécondité au Nunavut est de loin le plus élevé au Canada, se situant, en 2020, à 2,7 enfants par femme comparativement à 1,4 pour le Canada dans son ensemble. En fait, il faut remonter à la fin du baby-boom, en 1966, pour retrouver au Canada une fécondité supérieure à 2,7 enfants par femme.
Moins de 1 personne sur 20 est âgée de 65 ans et plus au Nunavut, ce qui est entre autres le reflet d'une espérance de vie moins longue qu'ailleurs au pays. De plus, la proportion de personnes âgées a légèrement augmenté de 2016 à 2021, en hausse de 0,6 point de pourcentage; il s'agit de la plus faible hausse observée parmi toutes les provinces et tous les territoires.
Les enfants de moins de 15 ans constituent quant à eux 20,6 % (soit 1 personne sur 5) de la population des Territoires du Nord-Ouest. Il s'agit de la deuxième proportion la plus élevée d'enfants au pays, derrière celle du Nunavut.
Les Territoires du Nord-Ouest (69,4 %) et le Yukon (68,0 %) se distinguent également par des proportions élevées de personnes de 15 à 64 ans. De nombreuses personnes migrent vers ces deux territoires pour y travailler.
Les territoires sont également le lieu de résidence de nombreuses personnes déclarant une identité autochtone, et la fécondité de certains groupes autochtones est nettement plus élevée que celle du reste de la population canadienne (en anglais seulement). L'espérance de vie est également plus courte dans les territoires qu'ailleurs au pays, notamment en raison de conditions de vie différentes. Les données du Recensement de 2021 portant sur les Premières Nations, les Métis et les Inuits, qui seront diffusées le 21 septembre 2022, permettront de brosser un portrait des populations autochtones du Canada.
La population rurale vieillit plus rapidement que la population urbaine
Le recensement permet d'obtenir des données détaillées et de grande qualité sur la population de différentes régions au sein des provinces et des territoires, comme les grands centres urbains (régions métropolitaines de recensement), les centres urbains de plus petite taille (agglomérations de recensement) ainsi que toutes les municipalités (subdivisions de recensement) du pays.
Les résultats du Recensement de 2021 révèlent que non seulement les petits et les grands centres urbains du pays ont une croissance démographique plus élevée qu'ailleurs, mais que leurs populations sont également plus jeunes.
Par exemple, la population urbaine, c'est-à-dire qui réside dans les petits et les grands centres urbains du pays, compte une plus petite proportion de personnes de 65 ans et plus (18,2 %) que la population rurale (23,2 %).
De plus, le vieillissement démographique est moins rapide dans les petits et les grands centres urbains. De 2016 à 2021, la proportion de personnes de 65 ans et plus a augmenté de 1,9 point de pourcentage dans ces derniers, comparativement à une hausse de 3,1 points de pourcentage au sein des régions rurales, soit celles situées hors des petits et des grands centres urbains.
Signe de l'attraction de grandes institutions universitaires et d'une grande vitalité économique, les petits et les grands centres urbains comptent également davantage de personnes en âge de travailler (15 à 64 ans) que les régions rurales (65,7 % comparativement à 60,1 %).
La population de Trois-Rivières est deux fois plus âgée que celle de Calgary
Si les grands centres urbains présentent en moyenne une population plus jeune, des écarts existent d'un grand centre urbain à un autre. Par exemple, un peu plus du quart de la population de Trois-Rivières est âgée de 65 ans et plus (25,7 %), un sommet parmi l'ensemble des grands centres urbains du pays. Il s'agit d'une proportion nettement supérieure à la moyenne nationale (19,0 %).
Trois-Rivières affiche aussi la plus faible proportion de personnes en âge de travailler (59,8 %), ce qui peut poser des défis sur le plan de l'activité économique, notamment en ce qui a trait à la disponibilité de la main-d'œuvre et à la capacité d'offrir des services à la population.
À l'inverse, Calgary présente la plus faible proportion de personnes de 65 ans et plus (13,5 %) parmi tous les grands centres urbains du pays en plus d'une des proportions de personnes en âge de travailler les plus élevées au pays, soit plus de 2 personnes sur 3 (68,0 %).
Parmi l'ensemble des grands centres urbains, c'est à Saguenay (+3,8 points de pourcentage), Trois-Rivières (+3,4 points de pourcentage) et St. John's (+3,3 points de pourcentage) que la proportion de personnes de 65 ans et plus a augmenté le plus rapidement de 2016 à 2021.
À titre de comparaison, la proportion de personnes de 65 ans et plus a crû de 1,1 point de pourcentage à Kitchener–Cambridge–Waterloo, à Oshawa, de même qu'à Chilliwack.
Autre signe de la diversité des populations des grands centres urbains, 10 des 41 grands centres urbains du pays comptent encore davantage d'enfants de moins de 15 ans que de personnes de 65 ans et plus. Il s'agit des sept grands centres urbains du Manitoba, de la Saskatchewan et de l'Alberta, ainsi que de Barrie, Oshawa et Kitchener–Cambridge–Waterloo en Ontario.
Les cinq grands centres urbains qui ont les proportions d'enfants de moins de 15 ans les plus élevées sont tous situés en Saskatchewan ou en Alberta : Saskatoon (19,1 %), Lethbridge (19,0 %), Regina (19,0 %), Edmonton (18,6 %) et Calgary (18,5 %).
En 2021, davantage de personnes de 65 ans et plus que d'enfants de moins de 15 ans ont été dénombrées dans les trois plus grands centres urbains du pays, à savoir Toronto, Montréal et Vancouver, alors que, en 2016, c'était seulement le cas à Vancouver.
Vancouver (68,5 %) et Toronto (68,3 %) sont les deux grands centres urbains qui ont enregistré les proportions les plus élevées de personnes en âge de travailler en 2021. Ces grands centres urbains accueillent un nombre important d'immigrants qui font majoritairement partie de la population en âge de travailler.
Les centres-villes attirent les jeunes adultes
La première diffusion des données du Recensement de 2021 a permis de révéler que les centres-villes des grands centres urbains du Canada ont connu une forte croissance démographique de 2016 à 2021.
Les trois quarts de la population des centres-villes sont composés de personnes en âge de travailler (15 à 64 ans), soit une proportion nettement plus élevée que la moyenne nationale (64,8 %). Plus de 80 % de la population des centres-villes de Calgary, d'Halifax et de Toronto se situe d'ailleurs dans ce groupe d'âge.
Les jeunes adultes âgés de 25 à 40 ans (soit la génération des millénariaux) forment 35,9 % de la population des centres-villes, comparativement à moins du quart de la population totale des grands centres urbains du pays. Un article de la série Recensement en bref permet d'examiner plus attentivement la taille et la croissance des diverses générations au Canada (Portrait générationnel de la population vieillissante du Canada selon le Recensement de 2021).
Le mode de vie propre aux centres-villes riches en activités de toute sorte, la forte activité économique et la présence de nombreux établissements d'enseignement supérieur favorisent la présence de jeunes adultes dans les centres-villes des grands centres urbains du pays.
Par exemple, au centre-ville de Calgary, près de la moitié de la population est composée de jeunes adultes de 25 à 40 ans (49,1 %), un sommet parmi tous les grands centres urbains du pays. Trois autres centres-villes se démarquent en ayant au moins 2 personnes sur 5 (40 %) qui sont de jeunes adultes de 25 à 40 ans parmi leur population : Toronto, Vancouver et Halifax.
On retrouve proportionnellement moins de personnes de 65 ans et plus dans les centres-villes. Leur proportion s'établit à 16,6 % en moyenne, soit une proportion inférieure à la moyenne nationale (19,0 %), mais semblable à celle de l'ensemble des grands centres urbains. Cette proportion est particulièrement faible dans les centres-villes de Calgary, de Toronto et d'Halifax, dans lesquels moins de 1 personne sur 8 est âgée de 65 ans et plus.
Toutefois, des exceptions existent : les centres-villes de Drummondville (34,9 %), de Lethbridge (32,1 %) et de Saguenay (30,0 %) sont ceux qui présentent les proportions de personnes de 65 ans et plus les plus élevées en 2021. Ces trois centres-villes sont parmi les moins populeux des grands centres urbains du pays et, à l'instar de la plupart des autres centres-villes au pays, offrent divers services à la population, dont des services de santé, lesquels peuvent attirer une population plus âgée.
Les sept municipalités ayant les populations les plus âgées sont situées en Colombie-Britannique
Des 737 municipalités de 5 000 habitants ou plus que comporte le Canada, les deux tiers (495) comptent plus de personnes de 65 ans et plus que d'enfants de moins de 15 ans.
Les situations varient cependant considérablement d'une municipalité à l'autre, ainsi que d'une province à l'autre. Par exemple, toutes les municipalités de la Nouvelle-Écosse comptent davantage de personnes de 65 ans et plus que d'enfants de moins de 15 ans. À l'inverse, moins du tiers des municipalités du Manitoba sont dans cette situation.
Parmi les municipalités comptant les populations les plus âgées du pays, les sept premières sont toutes situées en Colombie-Britannique : Qualicum Beach, dont plus de la moitié de sa population est âgée de 65 ans et plus, mais aussi Osoyoos, Sidney, Parksville, Southern Gulf Islands, Nanaimo E et Nanaimo G. Ces municipalités, souvent situées sur l'île de Vancouver, sont des destinations prisées par les personnes âgées désirant y passer leur retraite, particulièrement en raison du climat plus tempéré qu'on y retrouve.
Deux municipalités se distinguent par leurs proportions très élevées d'enfants de moins de 15 ans : Mackenzie County (36,2 %), en Alberta, et Norway House 17 (34,7 %), au Manitoba. Une grande communauté mennonite réside à Mackenzie County, tandis que Norway House 17 compte une population autochtone relativement nombreuse. Dans les deux cas, ces groupes affichent une fécondité plus élevée.
Certaines municipalités canadiennes comptent une importante population en âge de travailler (personnes de 15 à 64 ans), comme Whistler (79,8 %) et Banff (78,4 %) qui présentent les plus fortes proportions de populations en âge de travailler au Canada. Ces deux municipalités attirent de nombreux jeunes en raison des emplois offerts dans le secteur des loisirs. La population en âge de travailler constitue plus de 70 % de la population de 11 autres municipalités au pays : Metro Vancouver A, Wood Buffalo, Iqaluit, Vancouver, Yellowknife, New Westminster, Lincoln, Revelstoke, Labrador City, Fort St. John et Waterloo.
La croissance des logements privés surpasse encore celle de la population
Le logement dans lequel vit une personne influe sur presque tous les aspects de sa vie quotidienne. Des phénomènes comme le vieillissement démographique, l'urbanisation croissante et la diversification sur le plan ethnoculturel sous l'effet d'une immigration soutenue ont aussi des répercussions importantes sur la demande de logements au Canada. Les données sur les logements sont essentielles pour élaborer des politiques appropriées afin d'aider les Canadiens et les Canadiennes à accéder à des logements sécuritaires, adéquats et abordables. Par exemple, l'accès à la propriété est devenu un enjeu important pour la population canadienne, en particulier pour les jeunes adultes, au cours des dernières années. Davantage de renseignements sur les logements au Canada figurent dans le portail Statistiques sur le logement.
De 2016 à 2021, la croissance du nombre de logements privés (+6,4 %) a surpassé celle de la population qui réside dans ces logements (+5,4 %). Ce phénomène n'est pas nouveau, cette tendance à l'échelle nationale ayant été observée depuis au moins le début des années 1950. Du milieu des années 1960 au milieu des années 1980, la croissance du nombre de logements privés a même été plus de deux fois plus rapide que celle de la population. Le Canada voyait alors les cohortes nombreuses du baby-boom quitter le foyer parental et fonder leur propre famille.
À l'échelle régionale, la situation peut être différente. La croissance démographique de certaines régions du pays peut excéder la croissance du nombre de logements.
Malgré la croissance soutenue du nombre de logements privés depuis plusieurs décennies, des pressions croissantes se font aujourd'hui sentir sur le marché de l'immobilier dans tout le pays, surtout dans les grands centres urbains où la croissance démographique est plus rapide.
Différents facteurs expliquent la croissance plus rapide du nombre de logements privés au cours des dernières décennies, notamment la diminution de la taille des ménages en raison de la baisse marquée de la fécondité depuis la fin du baby-boom, le départ du foyer parental des nombreuses cohortes du baby-boom vers leurs propres logements, le vieillissement de la population (de nombreuses personnes âgées vivent seules ou au sein de ménages sans enfants, et vivent donc dans des logements de plus petite taille) et la construction de logements plus petits, surtout dans les grands centres urbains du pays.
Plus récemment, d'autres facteurs ont contribué à accroître les pressions sur le marché de l'immobilier, comme l'investissement étranger dans l'immobilier, les locations d'appartements à court terme et la hausse de la population qui possède une seconde résidence. Ces pressions ne sont pas ressenties de la même manière d'un groupe d'âge à l'autre. Par exemple, de tels facteurs influent sur la capacité des jeunes adultes à posséder une maison, particulièrement pour ceux qui ont ou qui désirent avoir une jeune famille et qui ont des besoins différents en matière de logement (proximité des garderies, des parcs et des écoles ainsi que besoin de logements plus grands). Les jeunes adultes, qui, à l'heure actuelle, composent la génération des millénariaux, représentent une faible proportion de tous les propriétaires de logement au Canada, en partie en raison de la hausse des prix des logements.
Les prochaines diffusions des données du Recensement de 2021 permettront de brosser un portrait des familles et des ménages (13 juillet 2022) ainsi que des logements au Canada (21 septembre 2022).
Lors du Recensement de 2021, près de 15 millions de logements privés ont été dénombrés; ces logements étaient occupés par 36,3 millions de personnes.
Les autres Canadiens et Canadiennes (657 920 personnes ou 1,8 % de la population) vivaient dans un logement collectif. De ce nombre, 412 495 (62,7 %) vivaient dans un établissement de soins infirmiers ou une résidence pour personnes âgées. Compte tenu du vieillissement de la population canadienne, le nombre de personnes qui résident dans un établissement de soins infirmiers ou une résidence pour personnes âgées devrait augmenter au cours des années à venir. Cette tendance aura des répercussions importantes sur les besoins en matière de services pour les personnes âgées, ainsi que sur le financement de ces institutions.
Croissance rapide du nombre d'appartements dans une tour d'habitation
Le marché de l'immobilier a beaucoup changé au cours de la dernière décennie, notamment en raison des taux d'intérêt plus bas observés depuis la récession de 2008-2009, de la hausse des prix des maisons, de la croissance de la demande et de l'augmentation du nombre d'appartements en construction.
Le nombre d'appartements dans une tour d'habitation (immeuble de cinq étages ou plus) a augmenté rapidement. De 2016 à 2021, ce nombre a augmenté de 14,7 %, soit plus du double de la croissance totale observée pour ce qui est du nombre de logements privés (+6,4 %).
Les maisons en rangée ont aussi connu une croissance marquée de 2016 à 2021 (+10,0 %).
Les appartements, en général, représentaient 34,4 % des logements en 2021, comparativement à 30,1 % en 1981.
La hausse rapide du nombre d'appartements devrait se poursuivre, voire s'accélérer, dans l'avenir. Les appartements représentaient plus de la moitié des permis de bâtir émis de 2016 à 2021. Avant 2011, les appartements représentaient moins de 40 % des permis de bâtir.
Plusieurs facteurs expliquent cette tendance : le vieillissement démographique (les personnes âgées vivent souvent dans des ménages de plus petite taille), la hausse du prix des logements, la diminution de la taille des ménages et l'urbanisation croissante.
Malgré la croissance rapide du nombre d'appartements, les maisons individuelles non attenantes demeurent le type de logements le plus commun au pays. Elles représentent 7,9 millions de logements ou 52,6 % du nombre total de logements. En raison d'une croissance plus faible observée de 2016 à 2021 (+4,4 %), la part de ces maisons parmi l'ensemble des logements privés a diminué depuis 1981, alors qu'elle s'établissait à 57,2 %.
Très forte croissance du nombre d'appartements dans une tour d'habitation en Colombie-Britannique
La Colombie-Britannique a enregistré la plus faible proportion de maisons individuelles non attenantes au pays en 2021 (42,4 %). En 1981, 62,4 % des logements privés de cette province étaient des maisons individuelles non attenantes. Cette baisse de 20 points de pourcentage de 1981 à 2021 est la plus importante observée au pays.
En Colombie-Britannique, la croissance du nombre d'appartements dans une tour d'habitation (+24,8 %) a été plus de cinq fois supérieure à celle des maisons individuelles non attenantes (+4,3 %) de 2016 à 2021. Les prix de l'immobilier en Colombie-Britannique sont parmi les plus élevés au pays et un nombre croissant de maisons ont été converties en maisons jumelées ou en appartements, surtout dans le grand centre urbain de Vancouver.
À l'inverse, c'est à Terre-Neuve-et-Labrador (72,3 %) et en Saskatchewan (71,6 %) que l'on retrouve les proportions de maisons individuelles non attenantes les plus élevées.
Au Nunavut, 43,1 % des logements privés étaient des maisons individuelles non attenantes en 2021. Ce territoire fait face à des défis uniques en matière de logements, comme de nombreux logements surpeuplés et des prix élevés.
À Toronto, 30 % des logements sont des appartements situés dans une tour d'habitation
Les grands centres urbains du pays ont souvent une densité de population nettement plus grande et des logements dont le prix est beaucoup plus élevé que dans le reste du pays. Cette réalité a une incidence directe sur le type de logements que l'on retrouve dans ces grands centres.
Un peu plus de 3 logements sur 10 (30,7 %) dans le grand centre urbain de Toronto sont des appartements situés dans une tour d'habitation (immeuble de cinq étages ou plus), la proportion la plus élevée parmi tous les grands centres urbains.
Les grands centres urbains du Québec comptent davantage d'appartements dans un immeuble de moins de cinq étages, principalement à Montréal, où ces logements représentent 41,3 % des logements privés.
D'autres grands centres urbains ont un stock de logements très différents. À Kelowna, Chilliwack, Nanaimo et Kamloops, quatre grands centres urbains en croissance rapide, les appartements dans un immeuble de cinq étages ou plus représentent moins de 3 % de l'ensemble des logements occupés. Ottawa–Gatineau (16,3 %) se démarque grâce à une proportion de maisons en rangée plus de deux fois plus élevée que celle de l'ensemble des grands centres urbains (7,8 %). À Moncton, un peu plus de 1 logement privé sur 10 (10,2 %) est une maison jumelée comparativement à 5,4 % dans l'ensemble des grands centres urbains.
La croissance du stock de logements varie aussi d'un grand centre urbain à l'autre. De manière générale, la croissance du nombre de logements privés est étroitement liée à celle de la population. De 2016 à 2021, le nombre de maisons individuelles non attenantes a augmenté de près de 10 % à Kelowna, un sommet parmi les grands centres urbains, tandis que le nombre d'appartements situés dans une tour d'habitation a crû de 52,8 %. Kelowna est aussi le grand centre urbain qui a connu la plus forte croissance démographique de 2016 à 2021.
De 2016 à 2021, le nombre d'appartements situés dans un immeuble de moins de cinq étages a augmenté de plus de 20 % dans trois grands centres urbains : Kelowna (+23,7 %), Moncton (+21,4 %) et Fredericton (+20,3 %).
Le nombre d'appartements situés dans une tour d'habitation a doublé à Drummondville de 2016 à 2021 pour atteindre près de 500 unités de logement.
Les données du Recensement de 2021 portant sur les logements, qui seront diffusées le 21 septembre 2022, permettront de brosser un portrait plus détaillé de la situation du logement au pays.
Regard vers l'avenir : raconter l'histoire des Canadiens et des Canadiennes
Les données du Recensement de 2021 qui seront diffusées au cours des prochains mois permettront de présenter un portrait plus complet de la population canadienne.
La prochaine diffusion des données du Recensement de la population de 2021, qui aura lieu le 13 juillet 2022, portera sur la situation familiale et le profil de revenus des Canadiens et des Canadiennes.
Les gouvernements, les entreprises, les collectivités ainsi que les Canadiens et les Canadiennes comptent sur les données du recensement pour prendre des décisions éclairées dans des domaines comme les politiques en matière d'immigration, le développement économique, les programmes sociaux, l'urbanisme et le bien-être communautaire, et pour choisir où vivre.
Note aux lecteurs
Les Canadiens et les Canadiennes sont invités à télécharger l'application StatsCAN pour visualiser les résultats du recensement.
Définitions, concepts et géographie
Les taux d'accroissement démographique présentés dans ce document sont calculés en faisant la différence dans la taille de la population entre deux dates (entre deux recensements, par exemple), divisée par la population de la première date. Ils sont exprimés en pourcentage.
Toutes les données et tous les résultats présentés dans ce document reposent sur les frontières géographiques de 2021.
Selon les frontières géographiques du Recensement de 2021, le Canada compte désormais 41 régions métropolitaines de recensement (RMR) et 111 agglomérations de recensement (AR). Les lecteurs peuvent consulter les cartes de référence pour les RMR et les AR.
Les six nouvelles RMR du Canada sont Fredericton (Nouveau-Brunswick), Drummondville (Québec), Red Deer (Alberta), Kamloops (Colombie-Britannique), Chilliwack (Colombie-Britannique) et Nanaimo (Colombie-Britannique).
De même, la RMR d'Ottawa–Gatineau a été agrandie pour inclure les AR d'Arnprior et de Carleton Place. Dans le même ordre d'idées, la RMR de Windsor a été agrandie pour inclure l'AR de Leamington.
Pour les définitions détaillées des RMR, veuillez consulter le Dictionnaire du recensement.
Produits et diffusions du Recensement de la population de 2021
Aujourd'hui, Statistique Canada diffuse la deuxième série de résultats du Recensement de la population de 2021.
Plusieurs produits du Recensement de 2021 sont également accessibles à partir d'aujourd'hui sur le module Web du Programme du recensement de 2021. Ce module Web a été conçu pour donner un accès facile et sans frais aux données du recensement.
Les produits analytiques comprennent deux articles dans Le Quotidien et deux articles de la série Recensement en bref.
Les produits de données comprennent les résultats ayant trait à l'âge et aux types de logements, ainsi qu'au sexe à la naissance et le genre, pour de nombreuses régions géographiques normalisées, et sont accessibles au moyen du Profil du recensement et les tableaux de données.
La série Perspective géographique présente des données et des faits saillants sur des thèmes clés de ce communiqué du Quotidien et des articles de la série Recensement en bref, et ce, pour divers niveaux géographiques.
Les produits de référence sont conçus pour aider les utilisateurs à tirer le maximum des données du recensement. Ils comprennent le Guide du Recensement de la population, 2021, le Dictionnaire, Recensement de la population, 2021 et les questionnaires du Recensement de la population de 2021. Le Dictionnaire et le Guide sont mis à jour en fonction des nouveaux renseignements tout au long du cycle de diffusion. Le Guide de référence sur le type de logement et le Guide de référence sur l'âge, le sexe à la naissance et le genre sont également accessibles.
Les produits et services géographiques liés au Programme du Recensement de 2021 se trouvent sous Géographie. Cela comprend GéoRecherche, un outil de cartographie interactif, et des cartes thématiques, qui montrent des données pour diverses régions géographiques normalisées, ainsi que Perspective géographique et le Visualiseur de données du Programme du recensement, qui sont des outils de visualisation des données.
Les vidéos sur les concepts du recensement peuvent être visualisées à partir du centre de formation du recensement.
Les Pyramides des âges incluent la Pyramide de comparaison des âges et du genre (2021), qui permet aux utilisateurs de comparer la structure de la population selon l'âge et le genre de trois différents niveaux géographiques et la Pyramide historique des âges et du sexe à la naissance (1851 à 2043), qui montre la structure par âge et sexe à la naissance de la population selon le niveau géographique.
Au cours des prochains mois, Statistique Canada continuera à diffuser les résultats du Recensement de la population de 2021, et dressera un portrait encore plus complet de la population canadienne. Veuillez consulter le calendrier de diffusion du Recensement de 2021 pour connaître les dates de diffusion des données et des analyses touchant différents thèmes tout au long de 2022.
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