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Nombre provisoire de décès et surmortalité, janvier 2020 à mai 2021

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Diffusion : 2021-08-09

Les effets de la COVID-19 se font toujours sentir sur les collectivités et les familles au Canada. Au-delà des décès attribuables à la maladie elle-même, la pandémie pourrait aussi avoir des conséquences indirectes qui font augmenter ou diminuer le nombre de décès attribuables à divers facteurs, comme le report de procédures médicales, l'augmentation de la consommation d'alcool ou de drogues ou la diminution des décès liés à d'autres causes, comme la grippe.

Pour comprendre les répercussions directes et indirectes de la pandémie, il est important de mesurer la surmortalité, laquelle se produit lorsque le nombre de décès enregistrés au cours d'une période est supérieur au nombre de décès attendu. Il convient de noter que, même en l'absence de pandémie, le nombre de décès survenus au cours d'une semaine donnée varie d'une année à l'autre. Par conséquent, le nombre de décès auquel on peut s'attendre devrait se situer dans une certaine fourchette. On constate une surmortalité lorsque le nombre de décès hebdomadaires enregistrés est constamment plus élevé que le nombre de décès attendu, mais surtout lorsque le nombre de décès dépasse la fourchette du nombre de décès attendu pendant plusieurs semaines consécutives.

De mars 2020 à la mi-mai 2021, on estime à 19 979 le nombre de décès en surnombre au Canada, soit 6,0 % de plus que le nombre de décès auquel on aurait pu s'attendre s'il n'y avait pas eu de pandémie, après avoir tenu compte des changements survenus au sein de la population, comme le vieillissement. Au cours de la même période, 23 050 décès ont été attribués directement à la COVID-19.

Au cours des 15 premiers mois de la pandémie de COVID-19, le Canada a enregistré une surmortalité globale importante au cours de deux périodes distinctes, la première au printemps 2020 (du début de la pandémie en mars à juin 2020), et la seconde de l'automne 2020 à une partie de l'hiver 2021 (de la fin septembre 2020 à la fin janvier 2021). Ces périodes correspondaient à des niveaux élevés de décès liés directement à la COVID-19. Bien que des décès liés à la COVID-19 aient encore été enregistrés, à l'échelle nationale, aucune surmortalité importante n'a été observée dans les données provisoires sur les décès depuis février 2021.

Dans le cadre de son engagement à produire des renseignements actuels et pertinents sur la COVID-19 et ses répercussions sur les Canadiens, Statistique Canada a diffusé aujourd'hui une nouvelle mise à jour de l'ensemble de données provisoires tiré de la Base canadienne de données sur les décès de la Statistique de l'état civil, portant sur la période de janvier 2020 à mai 2021. Cette mise à jour s'accompagne d'une révision des estimations provisoires des décès, qui ont été corrigées lorsque cela était possible, pour tenir compte de la nature incomplète des chiffres. Les estimations provisoires continueront d'être révisées au moment des diffusions subséquentes, au fur et à mesure que de nouveaux renseignements seront fournis par les bureaux provinciaux et territoriaux de l'état civil, et que les méthodes d'estimation continueront d'être perfectionnées.

La surmortalité à l'hiver 2021 ne correspond pas aussi étroitement à la COVID-19 qu'au printemps 2020

Au cours des premiers mois de la pandémie, de mars à juin 2020, 8 620 vies de plus ont été perdues par rapport au nombre de décès attendu. Ce nombre de décès correspond étroitement aux 8 525 décès attribuables à la COVID-19 au cours de la même période. Ces décès ont touché de façon disproportionnée les Canadiens de plus de 64 ans, particulièrement au Québec et en Ontario. Au cours de cette période, on a enregistré 784 décès en surnombre par semaine, en moyenne. Le nombre de décès attribuables à la COVID-19 et le nombre de décès en surnombre ont atteint un sommet au cours des deux dernières semaines d'avril 2020. On a enregistré 2 738 décès de plus, ou 25 % de plus, que le nombre de décès attendu au cours de ces deux semaines, ce qui correspond très étroitement aux 2 725 décès attribuables à la COVID-19 au cours de la même période.

Au cours de l'été 2020, le nombre total de décès au Canada s'est généralement établi à l'intérieur de la fourchette attendue en l'absence de pandémie.

À l'automne, le nombre de décès en surnombre et le nombre de décès attribuables à la COVID-19 ont recommencé à augmenter, et les provinces touchées ont enregistré relativement peu de décès liés à la pandémie de COVID-19 au cours des premiers mois de la pandémie, particulièrement le Manitoba, la Saskatchewan, l'Alberta et la Colombie-Britannique. De la fin du mois de septembre 2020 jusqu'à la fin de janvier 2021, on a enregistré 10 278 décès au Canada, soit 10 % de plus que le nombre de décès attendu. Au cours de la même période, 9 540 vies ont été perdues en raison de la COVID-19. Alors que cette deuxième période de surmortalité était plus longue de sept semaines par rapport à la première période (celle du printemps 2020), le nombre moyen de décès en surnombre par semaine était plus faible, à savoir 571.

Le sommet atteint au cours de cette période a également été moins prononcé : le plus grand nombre de décès en surnombre (905 décès) a été enregistré durant la deuxième semaine de décembre, ce qui représente 16 % de décès de plus par rapport au nombre de décès attendu. Lors de la première période, le nombre de décès en surnombre et le nombre de décès attribuables à la COVID-19 ont culminé au cours des mêmes semaines, mais ce n'était pas le cas lors de la deuxième période. Le nombre de décès hebdomadaires attribuables à la COVID-19 a continué d'augmenter après que les décès en surnombre ont atteint leur sommet en décembre; 955 décès ont été enregistrés au cours de la semaine se terminant le 23 janvier. Un examen plus approfondi des tendances pour les différents groupes d'âge révèle une déconnexion croissante entre les groupes de population qui affichent une surmortalité et les groupes qui enregistrent le plus de décès de la COVID-19.

L'âge moyen des personnes dont le décès est attribuable à la COVID-19 diminue depuis le début de 2021

Au cours de la première période de surmortalité au printemps 2020, il y a eu 4 252 décès en surnombre et 4 730 décès causés par la COVID-19 chez les personnes de plus de 84 ans. Au cours de la deuxième période de surmortalité (de septembre 2020 à la fin de janvier 2021), l'écart entre ces deux nombres s'est creusé au sein de ce même groupe d'âge; on a enregistré 4 094 décès en surnombre et 5 195 décès attribuables à la COVID-19, selon les données provisoires. Le nombre plus élevé de décès attribuables à la COVID-19 pourrait être dû au fait que la maladie a pu faire beaucoup de victimes chez des personnes qui pourraient avoir présenté un risque élevé de mourir pendant cette période, indépendamment de la pandémie. Par ailleurs, les effets indirects de la pandémie, qui pourraient entraîner une diminution du nombre de décès attribuables à d'autres causes, pourraient également être en jeu.

En outre, durant de la deuxième période de surmortalité, le nombre de décès attribués à la COVID-19 chez les personnes de plus de 84 ans a atteint un sommet de 525 dans la semaine se terminant le 16 janvier, une semaine plus tôt que pour les autres groupes d'âge. Au cours des semaines suivantes, la part des décès attribuables à la COVID-19 chez les personnes de plus de 84 ans a reculé; elle est passée de 56 % à la mi-janvier à 25 % en avril. Auparavant, les personnes âgées de 85 ans et plus représentaient systématiquement la moitié ou plus des décès hebdomadaires attribuables à la COVID-19. Selon les données provisoires, l'âge moyen d'une personne décédée de la COVID-19 était d'environ 83 ans au début de 2021. L'âge moyen des personnes dont le décès a été causé par la COVID-19 était également de 83 ans tout au long de 2020. Cependant, à la fin du mois de mars 2021, l'âge moyen est passé à environ 76 ans.

La diminution disproportionnée du nombre de décès attribuables à la COVID-19 chez les personnes de plus de 84 ans au cours des premiers mois de 2021 pourrait être due à divers facteurs comme l'administration des vaccins, qui a commencé en décembre et qui ciblait les personnes de ce groupe d'âge. Il est également possible que les personnes qui étaient les plus vulnérables aux effets du virus soient décédées plus tôt dans la pandémie.

Bien que nous ayons généralement observé une surmortalité qui concorde avec les périodes de mortalité accrue attribuables à la COVID-19 chez les groupes de personnes plus âgées, ce n'est pas le cas pour les Canadiens plus jeunes. D'après les données provisoires, entre la fin du mois de mars 2020 et la fin du mois d'avril 2021, il y a eu 7 150 décès de plus que le nombre attendu parmi les personnes âgées entre 0 et 64 ans. Au cours de la même période, 1 600 décès attribuables à la COVID-19 ont été constatés chez les moins de 65 ans, ce qui laisse croire que, en plus de la COVID-19, la surmortalité pourrait être liée aux conséquences indirectes de la pandémie. Récemment, des éléments de preuve ont été présentés selon lesquels ces décès excédentaires pourraient s'expliquer en partie par une augmentation du nombre de décès liés à la consommation et à l'abus d'alcool et de drogues, y compris les intoxications involontaires ainsi que les maladies et les problèmes de santé liés à la consommation d'alcool.

L'émergence de variants préoccupants de la COVID-19 et le déploiement des vaccins contre la COVID-19 au Canada continueront d'avoir une incidence sur les répercussions de la pandémie. Afin de mieux comprendre l'évolution des répercussions de la pandémie sur la mortalité au Canada, Statistique Canada continuera de fournir régulièrement des renseignements actuels sur la surmortalité, les causes de décès et les comorbidités au fur et à mesure qu'ils seront disponibles.

Graphique 1  Graphique 1: Nombre provisoire de décès en surnombre et de décès attribuables à la COVID-19, selon la période de surmortalité, Canada, mars 2020 à janvier 2021
Nombre provisoire de décès en surnombre et de décès attribuables à la COVID-19, selon la période de surmortalité, Canada, mars 2020 à janvier 2021

  Note aux lecteurs

Un ensemble de données provisoires mis à jour extrait de la Base canadienne de données sur les décès de la Statistique de l'état civil, qui porte sur la période allant de janvier 2020 à mai 2021, a été diffusé aujourd'hui. Cette mise à jour s'accompagne d'une révision des estimations provisoires des décès, qui ont été corrigées lorsque cela était possible, pour tenir compte de la nature incomplète des chiffres. Les estimations provisoires continueront d'être révisées au moment des diffusions subséquentes, au fur et à mesure que de nouveaux renseignements seront fournis par les bureaux provinciaux et territoriaux de l'état civil, et que les méthodes d'estimation continueront d'être perfectionnées.

Les données diffusées aujourd'hui sont provisoires puisqu'elles ne sont pas fondées sur tous les décès qui sont survenus pendant la période de référence en raison des délais de déclaration, et puisque les données ne sont pas disponibles pour le Yukon. Les chiffres provisoires sur les décès sont fondés sur les données déclarées à Statistique Canada par les registraires provinciaux et territoriaux de l'état civil. Les estimations provisoires des décès ont été corrigées pour tenir compte des données incomplètes, dans la mesure du possible. Le nombre de cas de surmortalité dont il est question dans la présente analyse renvoie aux estimations provisoires. Pour obtenir des renseignements sur les méthodes utilisées, veuillez consulter le module « Définitions, sources de données et méthodes » relatif à l'enquête 3233 — Base canadienne de données de l'état civil – Décès.

Les chiffres et les estimations provisoires des décès diffusés aujourd'hui pourraient ne pas correspondre à ceux provenant d'autres sources, comme les reportages dans les médias, ou à ceux provenant des autorités provinciales ou territoriales de la santé ou d'autres organismes.

Il existe plusieurs façons de mesurer la surmortalité, et chacune présente ses points forts et ses points faibles. Il existe également un certain nombre de défis pour mesurer la surmortalité, surtout lorsque vient le temps d'estimer correctement le nombre de décès attendus comparativement au nombre de décès actuel, en ayant comme base de comparaison un contexte sans pandémie de COVID-19. Des variations importantes peuvent être observées d'une année à l'autre dans le nombre annuel de décès, particulièrement dans les provinces les moins peuplées et dans les territoires. De plus, le décompte annuel des décès peut être influencé par les changements survenus au sein de la composition de la population, plus particulièrement relativement à l'âge, et les changements observés dans les taux de mortalité (par exemple, une réduction de la mortalité). Dans le contexte canadien, où l'on retrouve une population vieillissante et croissante, le nombre de décès a augmenté de façon constante au cours des dernières années; par conséquent, on s'attend à un nombre plus élevé de décès en 2020 et en 2021, indépendamment de la COVID-19. Un autre défi qui se pose est la difficulté de recueillir des données actuelles sur le nombre de décès. Au Canada, les données sur les décès sont recueillies par les bureaux provinciaux et territoriaux de l'état civil. Leur capacité de fournir des données sur les décès à Statistique Canada en temps opportun varie grandement. Compte tenu de ces considérations, la méthode choisie par Statistique Canada pour estimer les décès attendus — qui a également été adoptée par plusieurs autres pays, dont les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis — est adaptée d'un algorithme de détection des maladies infectieuses qui a été largement utilisé pour surveiller la mortalité ces dernières années.

La totalisation des causes de décès est fondée sur la cause initiale du décès, définie par l'Organisation mondiale de la santé comme la maladie ou le traumatisme qui a déclenché l'évolution morbide menant directement au décès, ou comme les circonstances de l'accident ou de la violence qui ont entraîné le traumatisme mortel. La cause principale du décès est choisie parmi les causes et les conditions énumérées sur le certificat médical de décès rempli par un professionnel de la santé, un médecin légiste ou un coroner. Il est possible d'obtenir de plus amples renseignements sur les causes de décès, y compris la classification et la certification des décès liés à la COVID-19, dans l'étude « Comorbidités liées aux décès impliquant la COVID-19 au Canada ».

Les chiffres provisoires concernant le nombre de décès, les causes de décès et la surmortalité continueront d'être mis à jour au fur et à mesure que les provinces et les territoires continuent de déclarer d'autres renseignements à Statistique Canada et que les modèles d'estimation sont perfectionnés. De plus amples renseignements sur la surmortalité enregistrée dans le contexte de la pandémie de COVID-19 au Canada peuvent être obtenus dans l'article « La surmortalité au Canada pendant la pandémie de la COVID-19 ». Des renseignements détaillés sur les causes de décès au Canada pour 2020 seront diffusés le 24 janvier 2022.

Les taux sont un outil utile pour comparer les caractéristiques de différentes populations, de différents segments d'une population ou de la même population au fil du temps. Parmi les types de taux figure le pourcentage, c'est-à-dire le nombre de personnes présentant un comportement caractéristique ou particulier pour 100 personnes. Lorsque les taux sont utilisés pour examiner des événements inhabituels, comme les décès liés à une cause particulière, ils sont souvent exprimés en nombre de personnes ou d'occurrences par 100 000 personnes dans la population. À l'instar des pourcentages, ces taux tiennent compte de la taille de la population sous-jacente.

Un certain nombre de périodes de référence différentes ont été utilisées dans cet article :

  • De mars 2020 à la mi-mai 2021 : désigne la période allant de la semaine se terminant le 28 mars 2020 à la semaine se terminant le 15 mai 2021.
  • De mars 2020 à la fin d'avril 2021 : désigne la période allant de la semaine se terminant le 28 mars 2020 à la semaine se terminant le 1er mai 2021.
  • De mars 2020 à juin 2020 (ou à la première période de surmortalité) : désigne la période allant de la semaine se terminant le 28 mars 2020 à la semaine se terminant le 6 juin 2020.
  • De septembre 2020 à la fin de janvier 2021 (ou la deuxième période de surmortalité) : désigne la période allant de la semaine se terminant le 26 septembre 2020 à la semaine se terminant le 23 janvier 2021.

Produits

Pour déterminer plus facilement les tendances relatives à la surmortalité selon la province et le territoire, le produit « Estimations provisoires hebdomadaires du nombre de décès, du nombre de décès attendus et de surmortalité : outil interactif » a été mis à jour.

Pour déterminer plus facilement les tendances relatives au nombre de décès hebdomadaires selon le groupe d'âge et le sexe, par province et territoire, le produit « Nombre provisoire de décès hebdomadaires : outil interactif » a également été mis à jour.

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (STATCAN.infostats-infostats.STATCAN@canada.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias au 613-951-4636 (STATCAN.mediahotline-ligneinfomedias.STATCAN@canada.ca).

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