Regards sur la société canadienne
Tendances de l’endettement des diplômés postsecondaires au Canada : résultats de l’Enquête nationale auprès des diplômés de 2018

par Diane Galarneau et Laura Gibson

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Début de l’encadré

Aperçu de l’étude

À partir de données provenant des quatre derniers cycles de l’Enquête nationale auprès des diplômés, la présente étude examine les variations de la proportion des étudiants ayant contracté une dette d’études au fil du temps ainsi que le montant médian de la dette des étudiants à la fin de leur programme d’études. En se concentrant sur la cohorte des diplômés de 2015, cette étude porte également sur l’endettement selon le domaine d’études et selon les sources de financement, ainsi que sur le lien entre les caractéristiques des étudiants ayant une dette d’études à la fin de leur programme et la réduction de leur dette trois ans après l’obtention du diplôme.

  • Environ la moitié des diplômés de 2015 ont déclaré avoir une dette d’études à la fin de leur programme. Cette proportion était inférieure chez les titulaires d’un doctorat (36 %) et supérieure chez les titulaires d’un diplôme professionnel (c.-à-d. baccalauréat, certificat ou diplôme universitaires supérieurs au baccalauréat en droit, en médecine, en médecine dentaire, en médecine vétérinaire, en optométrie ou en pharmacie) (85 %).
  • La proportion des diplômés ayant une dette d’études à la fin de leur programme, a peu varié de 2000 à 2015, tout comme le montant médian de la dette en termes réels. Les titulaires d’un diplôme collégial ont enregistré le montant de dette médiane le moins élevé (11 500 $ en 2015) et ceux titulaires d’un diplôme professionnel le plus élevé (60 300 $ en 2015).
  • À la fin de leur programme en 2015, trois étudiants ayant une dette d’études sur quatre avaient contracté un prêt d’une seule source. Parmi les diplômés ayant une dette en 2015, la plupart (74 %) ont déclaré avoir contracté un prêt d’études financé par le gouvernement.
  • Dans l’ensemble, 64 % des diplômés qui avaient une dette d’études à la fin de leur programme en 2015 ne l’avaient pas entièrement remboursée trois ans plus tard. Cette proportion était similaire pour tous les niveaux d’études.
  • Avoir un montant de dette inférieur lors de l’obtention du diplôme, gagner un revenu d’emploi supérieur, vivre en Ontario et être en couple sans enfant étaient des caractéristiques associées à un remboursement plus rapide de la dette d’études. Les facteurs associés à un remboursement plus lent de la dette comprenaient les suivants : avoir un montant de dette d’études élevé à la fin du programme d’études, vivre dans l’une des provinces de l’Atlantique ou au Québec, être parent seul, obtenir son diplôme à un âge plus avancé et souffrir d’une incapacité.

Fin de l’encadré

Introduction

Obtenir un diplôme postsecondaire confère de nombreux avantages aux jeunes diplômés canadiens entrant sur le marché de l’emploi et assure un bon rendement de chaque dollar investi dans les étudesNote . Par exemple, les diplômés postsecondaires ont souvent accès à des emplois mieux rémunérés et sont mieux protégés contre le chômage ou le sous-emploiNote .

Malgré ces avantages, l’endettement des étudiants est une obligation financière pour de nombreux diplômés et, selon la taille de cette dette, cette dernière peut retarder certaines transitions de vie importantes, comme fonder un foyer, investir ou acheter une maisonNote .

L’endettement des étudiants postsecondaires est demeuré un enjeu important au cours de la pandémie de COVID-19, car bon nombre d’entre eux ont perdu leur emploi à cause de cette pandémieNote . Statistique Canada a mené une enquête participative en ligne. Selon les données recueilliesNote , plus des deux tiers des participants ont déclaré s’inquiéter d’éventuellement épuiser leurs économies (68 %), d’éprouver des difficultés à payer leurs dépenses courantes ou les frais de scolarité de l’année suivante (51 %), ou de devoir accroître leur dette d’études (54 %).

Bien qu’aucun renseignement n’ait été recueilli pour l’instant sur l’évolution de l’endettement des étudiants avant et après la pandémie, l’Enquête nationale auprès des diplômés (END) permet de recueillir des renseignements depuis longtemps sur la proportion d’étudiants postsecondaires ayant contracté une dette d’études (voir la section Sources de données, méthodes et définitions).

Dans le cadre de la présente étude, les données provenant des quatre derniers cycles de l’END sont utilisées pour examiner les variations de la proportion des étudiants ayant contracté une dette d’études au fil du temps ainsi que le montant médian de leur dette à la fin de leur programme d’études. De plus, à l’aide du plus récent cycle (2018) de l’END (fondé sur une cohorte d’étudiants diplômés en 2015), cette étude examine les différences en matière d’endettement des étudiants selon le domaine d’études, ainsi que les sources de financement auxquelles les étudiants ont recours (prêts d’études financés par le gouvernement, prêts ou marges de crédit bancaires, ou emprunts auprès de la famille ou d’amis). Enfin, l’étude examine les caractéristiques des diplômés les plus susceptibles de rembourser entièrement leur dette au bout de trois ans.

Un diplômé postsecondaire sur deux a une dette d’études lors de l’obtention de son diplôme

Globalement, la proportion des diplômés postsecondaires ayant une dette d’études à la fin de leur programme est demeurée relativement stable de 2000 à 2015; environ la moitié des diplômés postsecondaires ayant une dette lors de l’obtention de leur diplôme (graphique 1).

Graphique 1

Tableau de données du graphique 1 
Pourcentage de diplômés ayant une dette d'études lors de l’obtention de leur diplôme, selon le niveau d’études, promotions de 2000 à 2015Table 1 Note 1,Table 1 Note 2 Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de diplômés ayant une dette d'études lors de l’obtention de leur diplôme. Les données sont présentées selon Niveau d’études (titres de rangée) et 2000, 2005, 2010 et 2015, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Niveau d’études 2000 2005 2010 2015
pourcentage
Total 50 49 47 50
Diplôme collégial 49 45 43 48
Baccalauréat 52 52 51 53
Maîtrise 45 46 44 46
Doctorat 45 44 41 36
Diplôme professionnel 75 83 69 85

Si l’on examine le niveau d’études, cette proportion est demeurée relativement stable au cours de cette période de 15 ans pour les titulaires d’un diplôme collégial (de 43 % à 49 %), d’un baccalauréat (environ 52 %) et d’une maîtrise (environ 45 %). Combinés ensemble, les diplômés de ces niveaux d’études représentaient plus de 95 % des diplômés postsecondaires de chaque cohorte. Les titulaires d’un doctorat (1,5 %) et d’un diplôme professionnel (3,5 %) représentaient quant à eux les 5 % restants.

Même si les titulaires d’un doctorat étudient pendant de nombreuses années, ils faisaient partie des diplômés les moins susceptibles d’être endettés à la fin de leur programme d’études. La proportion des titulaires d’un doctorat ayant une dette d’études a également diminué de façon constante de 2000 à 2015; celle-ci est passée de 45 % des diplômés de 2000 à 36 % de ceux de 2015. La relativement faible proportion de doctorants ayant une dette peut être liée au fait que nombreux de ceux-ci bénéficient d’un financement dans le cadre d’une bourse d’études, d’une bourse de recherche, d’une récompense ou d’un prix, ou qu’ils travaillent comme adjoint à la recherche ou à l’enseignementNote . Selon les données de l’END, 83 % des diplômés de 2015 détenant un doctorat ont déclaré financer leurs études en partie grâce à une bourse ou un prix, et 75 % étaient adjoints à la recherche ou à l’enseignementNote . De plus, parmi les diplômés ayant déclaré utiliser plusieurs sources de financement, les titulaires d’un doctorat étaient les moins susceptibles de déclarer un revenu d’emploi ou l’épargne comme principale source de financement en 2015 (29 %, par rapport à 50 % et plus chez les titulaires d’un diplôme collégial et les titulaires d’une maîtrise ou d’un baccalauréat).

En revanche, la plupart des titulaires d’un diplôme professionnel (c.-à-d. un baccalauréat, un certificat ou un diplôme universitaire supérieur au baccalauréat en droit, en médecine, en médecine dentaire, en médecine vétérinaire, en optométrie ou en pharmacie) étaient endettés à la fin de leur programme d’études, et cette proportion a augmenté et est passée de 75 % en 2000 à un sommet de 85 % en 2015. Cette forte prévalence à l’endettement chez les étudiants possédant un diplôme professionnel est liée aux coûts élevés de ces programmes d’études. Au cours de l’année universitaire 2014-2015, les frais de scolarité des étudiants canadiens suivant des programmes professionnels ont été les plus élevés de tous les programmes de premier cycle au Canada : 18 118 $ en médecine dentaire, 12 987 $ en médecine, 11 273 $ en pharmacie et 10 563 $ en droit, par rapport à 5 998 $ pour l’ensemble de tous les domaines d’étudesNote . Toutefois, d’autres frais (comme les coûts des instruments ou les frais de déplacement pour les cours facultatifs de médecine) peuvent également accroître l’endettement des étudiants titulaires d’un diplôme professionnel.

La dette médiane est demeurée stable de 2000 à 2015 pour la plupart des niveaux d’études

La présente section examine le montant de la dette des diplômés postsecondaires pour chaque cycle de l’END, exprimé en dollars constants de 2015. Les diplômés n’ayant aucune dette à la fin de leur programme d’études ont été exclus de ces estimations. De 2000 à 2015, l’endettement médian des étudiants à la fin de leur programmeNote est demeuré relativement stable en termes réelsNote pour la majorité des diplômés (graphique 2). En effet, les diplômés de 2015 ont enregistré une dette médiane de 17 500 $ lors de l’obtention de leur diplôme, ce qui est comparable au niveau d’endettement déclaré par les diplômés de 2000 (17 900 $). Cela laisse supposer que le montant de cette dette s’est stabilisé, après une période de croissance dans les années 1980 et 1990 pour les titulaires d’un diplôme collégial et d’un baccalauréatNote .

Graphique 2

Tableau de données du graphique 2 
Dette d'études médianeTable 2 Note 1 lors de l’obtention du diplôme, selon le niveau d’études, promotions de 
2000 à 2015Table 2 Note 2 Table 2 Note 3 Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Dette d'études médiane lors de l’obtention du diplôme. Les données sont présentées selon Niveau d’études (titres de rangée) et 2000, 2005, 2010 et 2015, calculées selon dollars constants de 2015 unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Niveau d’études 2000 2005 2010 2015
dollars constants de 2015
Total 17 914 17 745 16 241 17 496
Diplôme collégial 13 270 11 830 11 917 11 467
Baccalauréat 21 232 20 111 19 164 20 004
Maîtrise 21 232 21 294 20 832 19 735
Doctorat 22 559 23 660 24 951 25 401
Diplôme professionnel 39 810 47 320 59 687 60 287

Les titulaires d’un diplôme collégial ont enregistré la dette médiane la plus basse (de 11 500 $ à 13 300 $). Les titulaires d’un baccalauréat et d’une maîtrise ont enregistré des niveaux d’endettement similaires (de 19 200 $ à 21 300 $). La dette médiane des titulaires d’un doctorat a quant à elle légèrement augmenté et est passée de 22 600 $ à 25 400 $ au cours de la même période. Les titulaires d’un diplôme professionnel, en revancheNote , ont enregistré une hausse progressive de leur dette médiane d’études au cours de cette période, principalement en raison d’une augmentation de 50 % de 2000 à 2010.

Au niveau universitaire, les programmes professionnels ont enregistré l’endettement médian le plus élevé, celui-ci s’élevant à 60 300 $ en 2015, soit le triple du montant déclaré par les titulaires d’un baccalauréat (20 000 $).

Les diplômés des programmes d’études liés à la santé et des domaines connexes sont parmi les plus susceptibles d’avoir une dette d’études à la fin de leur programme

L’endettement des étudiants variait considérablement selon le niveau de scolarité et le domaine d’études. Dans l’ensemble, les diplômés des programmes d’études liés à la santé et des domaines connexes étaient les plus susceptibles d’être endettés à la fin de leur programme d’études (58 %) [tableau 1]. Ces diplômés enregistraient en outre certains des montants médians de dette d’études les plus élevés pour leur niveau d’études respectif : 26 700 $ pour les titulaires d’un baccalauréat, 20 700 $ pour les titulaires d’une maîtrise et 69 100 $ pour les titulaires d’un diplôme professionnel.



Tableau 1
Pourcentage de diplômés avec une dette d'études et montant médian de la dette à la fin du programme, selon le niveau d’études, diplômés postsecondaires de 2015
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de diplômés avec une dette d'études et montant médian de la dette à la fin du programme. Les données sont présentées selon Domaine d’études (titres de rangée) et Niveau d’études, Total, Diplôme collégial, Baccalauréat, Maîtrise, Doctorat, Diplôme professionnel, Dette lors de l’obtention du diplôme et Montant de la dette lors de l’obtention du diplôme, calculées selon pourcentage et médiane unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Domaine d’études Niveau d’études
Total Diplôme collégial Baccalauréat Maîtrise Doctorat Diplôme professionnel
Dette lors de l’obtention du diplôme Montant de la dette lors de l’obtention du diplôme Dette lors de l’obtention du diplôme Montant de la dette lors de l’obtention du diplôme Dette lors de l’obtention du diplôme Montant de la dette lors de l’obtention du diplôme Dette lors de l’obtention du diplôme Montant de la dette lors de l’obtention du diplôme Dette lors de l’obtention du diplôme Montant de la dette lors de l’obtention du diplôme Dette lors de l’obtention du diplôme Montant de la dette lors de l’obtention du diplôme
pourcentage médiane pourcentage médiane pourcentage médiane pourcentage médiane pourcentage médiane pourcentage médiane
Éducation 48 14 749 35 9 173 58 17 870 36 9 954 29 19 059 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Arts visuels et d’interprétation, et technologie des communications 55 17 773 56 14 289 55 23 527 47 12 307 51 21 578 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Sciences humaines 52 17 878 53 13 326 54 19 597 43 11 368 51 25 431 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Sciences sociales et des comportements, et droit 52 19 715 46 13 782 51 20 651 51 19 750 50 27 689 83 58 611
Commerce, gestion et administration publique 45 15 987 44 10 606 45 19 482 46 19 776 25 24 587 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Sciences physiques et de la vie, et technologies 53 24 132 40 26 144 63 24 528 51 20 269 31 24 957 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Mathématiques, informatique et sciences de l’information 43 16 779 48 14 448 41 19 021 39 16 929 28 27 823 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Architecture, génie et technologies connexes 49 14 767 47 11 105 58 19 620 42 19 814 26 21 995 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Agriculture, ressources naturelles et conservation 56 18 916 61 17 458 59 21 314 48 18 939 24 12 109 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Santé et domaines connexes 58 19 637 54 9 965 60 26 652 54 20 700 42 30 016 88 69 122
Services personnels, de protection et de transport 46 9 885 47 9 821 44 12 834 27 10 792 Note F: trop peu fiable pour être publié Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Autre 53 12 744 67 6 573 42 15 465 51 13 087 39 42 038 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer

La forte prévalence à l’endettement et à un niveau de dettes élevé chez les titulaires d’un diplôme professionnel ne se limitait pas aux diplômés des programmes d’études liés à la santé et des domaines connexes. Les titulaires d’un diplôme professionnel en sciences sociales et comportementales faisaient également partie des diplômés les plus susceptibles d’avoir une dette d’études (83 %) et ils enregistraient la deuxième dette la plus élevée (58 600 $) à la fin de leur programme d’études.

En revanche, les titulaires d’un diplôme collégial en éducation faisaient partie des diplômés les moins susceptibles d’être endettés (35 %), et leur dette médiane était la plus basse (9 200 $). Cela était également le cas des titulaires d’un diplôme collégial en commerce, gestion et administration publique puisque 44% d’entre eux avaient une dette d’études à la fin de leur programme, et leur dette médiane était aussi relativement basse (10 600 $).

Chez les titulaires d’un baccalauréat, ceux en mathématiques, informatique et sciences de l’information, de même que ceux en commerce, gestion et administration publique, faisaient partie des diplômés les moins susceptibles d’être endettés à la fin de leur programme d’études (41 % et 45 %, respectivement). Ces diplômés enregistraient également une dette médiane similaire à la fin de leur programme d’études (près de 20 000 $).

Les titulaires d’une maîtrise ou d’un doctorat en éducation étaient les diplômés les moins susceptibles d’avoir accumulé une dette (36 % et 29 %, respectivement). La dette médiane des titulaires d’un baccalauréat, d’une maîtrise ou d’un doctorat en éducation était également parmi les plus basses (de 10 000 $ à 19 000 $).

Les diplômés dépendent largement de prêts d’études financés par le gouvernement

La dette de trois étudiants sur quatre provenait d’une seule source en 2015 (tableau 2). Selon le niveau d’études, cette proportion a oscillé entre 82 % pour les titulaires d’un diplôme collégial et 71 % pour les titulaires d’une maîtrise ou d’un doctorat. Les titulaires d’un diplôme professionnel faisaient exception, 42 % ayant une seule source de dette d’études.



Tableau 2
Source de la dette d’études, selon le niveau d’études, diplômés postsecondaires de 2015
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Source de la dette d’études Total, Diplôme collégial, Baccalauréat, Maîtrise, Doctorat et Diplôme professionnel, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Total Diplôme collégial Baccalauréat Maîtrise Doctorat Diplôme professionnel
pourcentage
Proportion des diplômés ayant une seule source de dette 75 82 74 71 71 42
Proportion des diplômés selon la source de la detteTableau 2 Note 1
Prêt d’études financé par le gouvernement 74 69 80 69 73 86
Prêt ou marge de crédit bancaires 30 24 28 41 42 55
Emprunt auprès de la famille ou d’amis 23 27 20 23 19 24
Dette médiane selon la source en dollars
Prêt d’études financé par le gouvernement 14 992 10 963 19 980 14 942 20 735 25 596
Prêt ou marge de crédit bancaires 12 806 9 821 13 796 15 655 19 185 59 994
Emprunt auprès de la famille ou d’amis 7 803 4 965 7 993 9 510 9 987 29 120

Les prêts d’études financés par le gouvernement étaient le type de dette d’études le plus courant; 74 %Note des étudiants ayant une dette d'études à l’obtention de leur diplôme en 2015 avaient contracté ce type de dette. La prévalence des prêts d’études financés par le gouvernement variait quelque peu selon le niveau d’études; elle allait de 69 % pour les titulaires d’un diplôme collégial et les titulaires d’une maîtrise à 86 % pour les titulaires d’un diplôme professionnel. Un des avantages des prêts d’études financés par le gouvernement est qu’ils n’accumulent pas d’intérêts tant que l’étudiant demeure aux étudesNote .

Les autres types de prêts étaient moins courants chez les étudiants ayant contracté une dette d’études. Les prêts et les marges de crédit bancaires (30 %) étaient légèrement plus courants que les emprunts auprès de la famille ou d’amis (23 %). Ces proportions variaient légèrement selon le niveau d’études, les titulaires d’un diplôme de niveau plus élevé étant plus susceptibles d’avoir contracté un prêt ou une marge de crédit bancaire (41 % pour les titulaires d’une maîtrise, 42 % pour les titulaires d’un doctorat et 55 % pour les titulaires d’un diplôme professionnel).

Les prêts d’études financés par le gouvernement étaient ceux pour lesquels la somme due était la plus élevée ; ils s’élevaient à 15 000 $ pour tous les niveaux d’études. Suivaient les prêts et les marges de crédit bancaires (12 800 $ globalement) puis les emprunts auprès de la famille ou d’amis (7 800 $ globalement). Ces valeurs fluctuaient selon le niveau d’études, mais elles étaient toutes plus élevées chez les titulaires d’un diplôme professionnel, pour lesquels la somme due pour chacune des sources de prêt pouvait être jusqu’à trois fois supérieure à la somme due par les diplômés des autres niveaux d’études.

Les deux tiers de la promotion de 2015 n’avaient pas entièrement remboursé leur dette en 2018

Dans l’ensemble, 64 % des diplômés ayant une dette d’études à la fin de leur programme en 2015 avaient toujours un montant de dette impayé trois ans plus tard (en 2018). Cette proportion était similaire selon le niveau d’études et variait de 62 % pour les titulaires d’un diplôme professionnel à 66 % pour les titulaires d’un diplôme collégial (tableau 3).



Tableau 3
Caractéristiques des diplômés ayant une dette d'études à la fin de leur programme (en 2015), selon la situation de remboursement trois ans plus tard (en 2018)
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Caractéristiques des diplômés ayant une dette d'études à la fin de leur programme (en 2015). Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Tous les niveaux d'études, Titulaires d’un diplôme collégial, Titulaires d’un baccalauréat et Titulaires d’une maîtrise, d’un doctorat ou d’un diplôme professionnel(figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Tous les niveaux d'études Titulaires d’un diplôme collégial Titulaires d’un baccalauréat Titulaires d’une maîtrise, d’un doctorat ou d’un diplôme professionnel
Remboursement intégral de la dette Dette restante Remboursement intégral de la dette Dette restante Remboursement intégral de la dette Dette restante Remboursement intégral de la dette Dette restante
Proportion 35,6 64,4 34,0 66,0 35,5 64,5 38,5 61,5
Dette médiane lors de l’obtention du diplôme (en $) 9 926 21 936 5 823 14 978 12 542 25 319 12 820 29 815
Catégories de revenu d’emploi (en 2018) pourcentage
Aucun revenu d’emploi 11,7 15,5 10,3 14,3 11,5 15,7 14,3 17,2
Moins de 15 000 $ 1,4 2,1 2,3 3,3 1,3 1,7 0,5 0,9
De 15 000 $ à 24 999 $ 3,5 4,6 6,0 7,0 2,9 4,0 1,0 2,0
De 25 000 $ à 44 999 $ 23,3 28,0 40,3 43,2 19,1 24,1 7,6 10,8
De 45 000 $ à 59 999 $ 22,0 21,9 25,5 20,5 23,0 24,5 15,3 18,5
De 60 000 $ à 74 999 $ 20,7 15,8 9,5 7,9 26,8 18,6 24,4 23,2
75 000 $ et plus 17,3 12,0 6,0 3,9 15,6 11,4 37,0 27,3
Montant de la dette
Moins de 5 000 $ 24,8 4,4 38,4 7,6 19,0 2,9 16,9 2,6
De 5 000 $ à moins de 10 000 $ 20,4 12,5 24,3 21,3 17,8 7,6 20,0 8,7
De 10 000 $ à moins de 25 000 $ 34,7 37,5 31,0 44,2 37,3 34,9 34,4 31,8
25 000 $ ou plus 20,2 45,5 6,3 27,0 25,8 54,6 28,7 56,9
Situation familiale
Couple avec enfants 16,3 18,6 16,9 18,6 12,1 14,8 23,9 27,4
Couple sans enfants 28,3 26,8 25,7 21,5 26,9 27,8 34,8 33,7
Célibataire avec enfants 2,0 5,3 2,8 9,0 1,6 3,4 1,8 3,3
Célibataire sans enfants 53,3 49,2 54,6 50,9 59,4 53,9 39,4 35,7
Province de résidence en 2018
Terre-Neuve-et-Labrador 0,7 0,9 0,3 0,4 0,8 1,2 1,0 1,2
Île-du-Prince-Édouard 0,5 0,7 0,9 1,0 0,3 0,5 0,3 0,4
Nouvelle-Écosse 2,2 4,2 3,5 5,3 1,3 3,6 2,2 3,6
Nouveau-Brunswick 1,8 2,8 2,3 3,8 1,7 2,3 1,2 2,0
Québec 21,7 24,1 18,0 18,0 19,9 24,0 30,6 34,7
Ontario 44,7 39,6 41,0 43,5 47,7 38,5 44,2 35,4
Manitoba 2,5 2,9 3,4 2,5 2,3 3,3 1,6 2,5
Saskatchewan 2,2 3,1 1,6 3,1 3,0 3,5 1,6 2,3
Alberta 10,5 10,8 12,2 12,1 10,7 11,0 7,5 8,4
Colombie-Britannique 12,0 10,7 14,9 10,3 11,4 11,7 9,2 8,9
Territoires 1,1 0,3 1,8 0,1 0,9 0,4 0,6 0,4
Niveau de scolarité des parentsTableau 3 Note 1
Sans diplôme d’études secondaires 9,9 12,7 12,6 14,9 8,9 12,4 8,2 9,8
Études secondaires 20,8 25,7 25,5 30,0 20,8 24,6 14,2 20,8
Études collégiales ou école de métiers 28,8 27,8 30,8 32,1 32,0 28,2 19,8 19,5
Université 40,4 33,7 31,1 23,0 38,3 34,8 57,9 49,9
Sources de la detteTableau 3 Note 2
Prêt d’études financé par le gouvernement 63,4 81,0 48,6 79,1 72,0 84,3 67,3 76,8
Emprunt auprès de la famille ou d’amis 29,3 19,8 42,4 20,2 22,9 18,6 23,4 21,8
Prêt ou marge de crédit bancaires 21,8 33,8 22,0 24,1 18,7 33,5 27,5 51,3
Caractéristiques personnelles
Femme 54,7 61,0 50,5 63,3 54,5 60,3 60,8 58,5
Plus âgé que l’âge médian lors de l’obtention du diplôme 37,2 47,6 45,2 48,1 32,7 48,1 34,7 45,8
A déjà été immigrant reçu 20,7 21,7 18,7 20,9 19,1 20,5 26,4 25,8
Minorité visible 30,6 30,9 27,4 30,8 32,2 31,4 31,9 30,1
Autochtone 2,2 2,4 2,9 2,5 2,5 2,7 0,5 1,5
Ayant une incapacité 22,0 28,4 25,4 30,8 21,8 28,1 17,7 25,3

La dette médiane lors de l’obtention du diplôme pour les diplômés n’ayant pas encore remboursé leur dette en 2018 était au moins deux fois supérieure à celle des diplômés ayant entièrement remboursé leur dette en trois ans. Dans l’ensemble, la dette médiane lors de l’obtention du diplôme pour ceux n’ayant pas remboursé leur dette après trois ans s’élevait à presque 22 000 $, par rapport à près de 10 000 $ pour les diplômés ayant entièrement remboursé leur dette.

Lorsqu’on compare les caractéristiques des diplômés ayant remboursé leur dette après trois ans à celles de ceux ne l’ayant pas fait, on observe certaines différences. Par exemple, les diplômés ayant toujours une dette après trois ans étaient moins susceptibles d’être célibataires, de résider en Ontario et d’avoir un parent possédant un diplôme universitaire. Ils étaient également plus susceptibles d’être plus âgés et d’avoir une incapacité.

Toutefois, ces chiffres représentent des proportions non corrigées, ce qui signifie que certains des écarts observés entre les diplômés ayant entièrement remboursé leur dette ou non pourraient être dus à une concentration des diplômés dans certains sous-groupes. Par conséquent, un modèle de régression linéaire a été estimé pour prendre toutes ces variables en compte simultanément et déterminer les variables étant associées à un remboursement plus ou moins rapide de la dette. Ces résultats sont présentés dans la section suivante.

Certains facteurs sont associés à un remboursement plus rapide de la dette d’études

Bien que l’END de 2018 n’inclue pas de renseignements sur la situation financière complète des diplômésNote , il est possible de relever des corrélations entre la réduction de la dette des étudiants et certaines de leurs caractéristiques — tels que le revenu d’emploi, l’ampleur de la dette lors de l’obtention du diplôme, la situation familiale, la province de résidence en 2018Note , le niveau de scolarité des parentsNote et la source du prêt (prêt d’études financé par le gouvernement, prêt ou marge de crédit bancaires, emprunt auprès de la famille ou d’amis) — et certaines caractéristiques sociodémographiques (tels que le sexe, l’âge, le statut d’immigrant, l’appartenance à une minorité visible, l’identité autochtone et avoir une incapacité).

Les titulaires d’une maîtrise, d’un doctorat ou d’un diplôme professionnel ont été regroupés ensemble. Des modèles séparés ont été estimés pour les trois niveaux d’étude suivants : les diplômés du collégial, ceux du baccalauréat et ceux combinés de la maîtrise, du doctorat et du diplôme professionnel. Seuls les diplômés ayant déclaré avoir une dette d’études à la fin de leur programme d’études en 2015 ont été inclus dans cette analyse (tableau 4).



Tableau 4
Coefficients du modèle de régression linéaire de la diminution de la dette des diplômés, diplômés postsecondaires de 2015
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Coefficients du modèle de régression linéaire de la diminution de la dette des diplômés. Les données sont présentées selon Facteur influant sur le remboursement de la dette (titres de rangée) et Modèle de la réduction en pourcentage de la dette d’études, Niveau d’études, Diplôme collégial, Baccalauréat et Maîtrise, doctorat ou diplôme professionnel, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Facteur influant sur le remboursement de la dette Modèle de la réduction en pourcentage de la dette d’études
Niveau d’études
Diplôme collégial Baccalauréat Maîtrise, doctorat ou diplôme professionnel
pourcentage
Revenu d’emploi (pour 1 000 $) 0,2Note ** 0,2Note ** 0,2Note **
Montant de la dette d’études lors de l’obtention du diplôme
Moins de 5 000 $ Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
De 5 000 $ à moins de 10 000 $ -19,2Note ** -12,1Note ** -13,8Note **
De 10 000 $ à moins de 25 000 $ -30,6Note ** -27,9Note ** -27,9Note **
25 000 $ ou plus -45,7Note ** -42,3Note ** -41,1Note **
Situation familiale
Couple avec enfants -4,0 -2,4 -2,3
Couple sans enfants Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Célibataire avec enfants -15,6Note ** -17,2Note ** -4,3
Célibataire sans enfants -2,5 -2,1 1,7
Province de résidence trois ans après l’obtention du diplôme
Terre-Neuve-et-Labrador -10,2Note *** -11,1Note ** -2,5
Île-du-Prince-Édouard -9,6Note ** -10,4Note ** -8,3Note *
Nouvelle-Écosse -7,8Note * -15,3Note ** -10,0Note **
Nouveau-Brunswick -9,6Note ** -6,9Note *** -11,7Note **
Québec -8,3Note ** -11,4Note ** -12,2Note **
Ontario Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Manitoba -3,8 -1,6 -9,8Note **
Saskatchewan -5,6 -4,7 -13,2Note **
Alberta 1,3 -4,1 -4,7
Colombie-Britannique -9,9Note * -3,7 -3,0
Territoires 28,6Note ** 9,1 -7,1
Niveau de scolarité des parentsTableau 4 Note 1
Sans diplôme d’études secondaires -2,1 1,9 1,6
Études secondaires (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Études collégiales ou école de métiers -2,2 5,8Note * 6,2Note *
Université 0,2 3,9 7,3Note **
Source de la dette
Pourcentage de la dette d’études provenant d’un emprunt auprès de la famille ou d’amis 0,2Note ** 0,1Note * 0,1Note *
Pourcentage de la dette d’études provenant d’un prêt ou d’une marge de crédit bancaires 0,1Note ** 0,0 -0,1Note **
Caractéristiques démographiques
Femme -3,3 -1,3 2,7
Plus âgé que l’âge médian lors de l’obtention du diplôme -0,7 -6,7Note ** -6,6Note **
A déjà été immigrant reçu 7,7Note *** -1,1 -3,1
Minorité visible -11,2Note ** -1,0 1,5
Autochtone -5,3 1,7 -1,1
Ayant une incapacité -6,6Note ** -5,6Note * -4,0Note *

Bien que certaines différences aient été observées pour les trois niveaux d’études, les modèles montrent que des facteurs — comme avoir une dette de moindre ampleur lors de l’obtention du diplôme, avoir un revenu d’emploi supérieur, résider en Ontario, faire partie d’un couple sans enfants, et avoir contracté une dette d’études sous forme d’un prêt ou d’une marge de crédit bancaires ou bien d’un emprunt auprès de la famille ou d’amis — étaient tous associés à un remboursement plus rapide de la dette après trois ans. En revanche, vivre dans les provinces de l’Atlantique ou au QuébecNote , être un parent seul, appartenir à une minorité visible (niveau collégial uniquement) et avoir une incapacité tendaient tous à être associés à un remboursement plus lent de la dette d’études.

Comme cela a été observé avec les données non corrigées (tableau 3), le montant de la dette à la fin du programme d’études représentait également un facteur important. Par exemple, trois ans après l’obtention du diplôme, le remboursement de la dette d’un titulaire d’un baccalauréat ayant contracté une dette de 25 000 $ ou plus à la fin du programme d’études était 42 % inférieur à celui d’un homologue ayant une dette inférieure à 5 000 $. La réduction de la dette selon l’ampleur de cette dette était similaire pour tous les niveaux d’étudesNote .

Les résultats démontrent également que, pour chaque tranche de 1 000 $ de revenu gagné, 0,2 % de la dette d’études était remboursée. Cela signifie que, si un titulaire d’un baccalauréat gagnait 40 000 $ par année, 8 % de sa dette était remboursée après trois ans (soit 40 × 0,2 %). La proportion repayée serait de 16 % pour un titulaire d’un baccalauréat gagnant 80 000 $ par année (ou 80 × 0,2 %), si on suppose que tous les autres facteurs demeurent constants.

L’incidence du revenu d’emploi sur le remboursement de la dette était similaire pour tous les niveaux de scolarité. Il est toutefois important de noter que l’effet mesuré tient uniquement compte du revenu d’emploi annuel du diplômé au moment de l’interview (en 2018) et non des interruptions d’emploi au cours des trois ans suivant l’obtention du diplôme.

Le niveau de scolarité des parents avait également une influence pour certaines catégories de diplômés universitaires. Les diplômés ayant un parent titulaire d’un diplôme postsecondaire avaient généralement remboursé leur dette plus rapidement. Les diplômés devant de l’argent à leur famille ou à des amis, ou dans le cadre d’un prêt ou d’une marge de crédit bancaires, avaient également remboursé une proportion plus élevée de leur dette, par rapport aux diplômés devant de l’argent dans le cadre d’un prêt d’études financé par le gouvernement.

Certains facteurs étaient également associés à un remboursement plus lent de la dette. Être plus âgé que l’âge médian de sa promotion de diplômésNote , par exemple, était associé à une proportion inférieure de remboursement de la dette au niveau d’un baccalauréat ainsi qu’au niveau d’une maîtrise, d’un doctorat et d’un diplôme professionnel. Le remboursement de la dette d’études de ces diplômés était près de 7 % inférieur à celui de leurs homologues ayant l’âge médian de leur promotion de diplômés ou moins. Il est possible que les diplômés plus âgés aient contracté d’autres dettes en ayant atteint une étape plus avancée dans leur vie. Cela pourrait être particulièrement vrai pour les titulaires d’une maîtrise, d’un doctorat ou d’un diplôme professionnel, dont l’âge médian était de 30 à 36 ans en 2018 (par rapport à 27 ans pour les titulaires d’un diplôme collégial et les titulaires d’un baccalauréat).

Par ailleurs, les diplômés de chaque niveau d’études résidant dans les provinces de l’Atlantique ou au Québec étaient plus susceptibles d’avoir remboursé une moindre proportion de leur dette que ceux résidant en OntarioNote .

Déclarer une invalidité était également associé à un remboursement plus lent de la dette. Le fait d’être immigrant reçu ou d’appartenir à une minorité visible coïncidait aussi avec un remboursement plus lent de la dette, mais ce uniquement chez les titulaires d’un diplôme collégial.

Ces résultats sont ceux des diplômés de la promotion de 2015, observés trois ans après l’obtention de leur diplôme et ils peuvent varier selon la cohorte et la période examinée. Même s’il faut plus de trois ans à la majorité des diplômés, pour rembourser leur dette d’études, il a été démontré que les manquements à l’obligation de rembourser les dettes d’étude ont souvent lieu au cours des trois premières années suivant la fin du programme d’étudesNote . Cela laisse supposer que la situation financière des diplômés au cours des années suivant immédiatement l’obtention du diplôme est importante au chapitre du remboursement de cette dette.

Conclusion

De 2000 à 2015, un diplômé postsecondaire sur deux avait une dette d’études lors de l’obtention de son diplôme. Cette proportion était similaire pour la plupart des niveaux d’études tout au long de cette période de 15 ans. La majorité des diplômés (95 %) ont obtenu un titre scolaire au niveau collégial, du baccalauréat ou de la maîtrise. La proportion des diplômés ayant une dette à la fin de leur programme d’études avait tendance à être inférieure chez les titulaires d’un doctorat (36 % en 2015), alors que 85 % des titulaires d’un diplôme professionnel avaient une dette à la fin de leur programme d’études.

Ces résultats se fondent sur les quatre derniers cycles de l’Enquête nationale auprès des diplômés, une enquête qui permet également de recueillir des renseignements sur le montant de la dette que doivent les diplômés. Pour la majorité des diplômés, le montant médian de la dette d’études au moment de l’obtention du diplôme est demeuré relativement stable en termes réels de 2000 à 2015, et il avait tendance à augmenter avec le niveau d’études postsecondaires. Les titulaires d’un diplôme collégial ont enregistré le montant le moins élevé de dette d’études (11 500 $ en 2015), suivis des titulaires d’un baccalauréat ou d’une maîtrise (environ 20 000 $) et des titulaires d’un doctorat (25 400 $). En raison des frais de scolarité plus élevés et des nombreuses dépenses d’études supplémentaires, les titulaires d’un diplôme professionnel ont enregistré le montant le plus élevé de dette d’études (60 300 $) parmi tous les diplômés postsecondaires.

Le domaine d’études est également un facteur important en ce qui concerne la proportion des diplômés ayant contracté une dette d’études et le niveau de la dette. La plus grande part des diplômés de 2015 ayant une dette d’études à la fin de leur programme était des diplômés des programmes d’études liés à la santé et des domaines connexes. Ces diplômés enregistraient aussi le montant de dette le plus élevé. Cela était le cas pour la plupart des niveaux d’études dans ce domaine.

Les prêts d’études financés par le gouvernement étaient la source de dette la plus courante chez les diplômés de 2015, trois diplômés sur quatre ayant contracté ce type de dette. La dette médiane à la fin du programme d’études était également la plus élevée pour les prêts d’études financés par le gouvernement (près de 15 000 $ en 2015). Ceci peut s’expliquer en partie par le fait que les prêts d’études financés par le gouvernement présentent l’avantage de ne pas faire courir d’intérêts avant la fin des études du bénéficiaire.

Parmi tous les diplômés postsecondaires de 2015 ayant une dette d’études à la fin de leur programme, les deux tiers n’avaient pas entièrement remboursé leur dette en 2018. Cette proportion était similaire pour tous les niveaux d’études. Selon un modèle de régression linéaire portant sur le remboursement de la dette après trois ans, certains facteurs ont été associés à un remboursement plus ou moins rapide de la dette. Malgré certaines différences selon le niveau d’études, des facteurs tels qu’avoir une dette de moindre ampleur lors de l’obtention du diplôme, avoir un revenu d’emploi supérieur, résider en Ontario et faire partie d’un couple sans enfants ont généralement été associés à une proportion plus élevée de la dette remboursée après trois ans. En revanche, avoir une dette d’études de plus grande ampleur, résider dans les provinces de l’Atlantique ou au Québec, être parent seul, obtenir un diplôme à un âge relativement plus avancé et déclarer une incapacité ont été associés à une proportion inférieure de la dette remboursée après trois ans.

Ces résultats ont été recueillis de 2000 à 2018, soit avant la pandémie de COVID-19. Des résultats d’une initiative de collecte par approche participative de Statistique Canada ont récemment révélé que, en raison de la COVID-19, une majorité d’étudiants s’inquiétaient de leur situation financière et de leur niveau d’endettement à la fin de leurs études. De futurs cycles de l’Enquête nationale auprès des diplômés seront essentiels pour mettre en lumière l’incidence de la COVID-19 sur la dette d’études des diplômés.

Diane Galarneau et Laura Gibson sont analystes au Centre canadien de la statistique de l’éducation de Statistique Canada.

Début de l'encadré

Sources de données, méthodes et définitions

Source de données

L’Enquête nationale auprès des diplômés (END) de 2018 a permis de recueillir des renseignements sur les personnes ayant obtenu un diplôme d’un établissement postsecondaire public au Canada en 2015. Les questions portent sur le parcours scolaire, le financement des études postsecondaires, y compris les prêts d’études financés par le gouvernement, et la transition vers le marché du travail. La population cible de cette enquête est celle des diplômés postsecondaires de 2015 qui résidaient au Canada au moment où l’enquête a été menée en 2018.

La présente étude porte uniquement sur les diplômés des niveaux collégial et universitaire qui n’avaient pas poursuivi d’autres études après l’obtention de leur diplôme en 2015 (c.-à-d. jusqu’au moment où l’END a été menée, en 2018).

Dans le cadre de l’END, on demande aux répondants s’ils avaient une dette d’études lors de l’obtention de leur diplôme et, le cas échéant, quelle était la source de leur dette (c.-à-d. un prêt d’études financé par le gouvernement, un prêt ou une marge de crédit bancaires, ou un emprunt auprès de la famille ou d’amis devant être remboursé). On demande également, pour chaque source, le montant de la dette non remboursée au moment de l’interview, trois ans après l’obtention du diplôme.

Limites

L’END n’est pas appropriée pour examiner les étudiants canadiens et les étudiants étrangers séparément. La population cible de l’END correspond aux diplômés de l’année civile qui vivaient toujours au Canada au moment de l’interview (deux ou trois ans après la fin du programme d’études selon le cycle). Les étudiants étrangers de l’échantillon ne sont donc pas représentatifs des étudiants étrangers, puisqu’une proportion d’entre eux quittent le pays après l’obtention du diplôme.

Définitions

Niveau collégial : comprend les certificats et les diplômes collégiaux et non universitaires, ainsi que les diplômes ou les certificats de collèges d’enseignement général et professionnel (cégeps).

Niveau du baccalauréat : comprend les baccalauréats ainsi que les certificats et les diplômes universitaires inférieurs au baccalauréat.

Niveau de la maîtrise : comprend les maîtrises ainsi que les diplômes et les certificats universitaires supérieurs au baccalauréat, y compris les maîtrises en administration des affaires.

Niveau professionnel : comprend les baccalauréats et les certificats ou les diplômes universitaires supérieurs au baccalauréat en médecine, en médecine dentaire, en médecine vétérinaire, en optométrie et en pharmacie.

Revenu d’emploi : salaire annuel, y compris les pourboires et les commissions, avant impôts et toute autre retenue, pour l’emploi occupé la semaine précédant l’END de 2018, reçu par les diplômés postsecondaires de 2015 n’ayant pas poursuivi d’autres études. Lorsque les gains sont déclarés en fonction d’un taux horaire, ils sont annualisés selon un horaire de travail hebdomadaire normal.

Fin de l’encadré

Renseignements additionnels

Articles connexes

Sources de données

Références bibliographiques

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