Statistiques sur les crimes déclarés par la police au Canada, 2023
Diffusion : 2024-07-25
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Le volume et la gravité des crimes déclarés par la police au Canada, mesurés par l'Indice de gravité de la criminalité (IGC), ont augmenté pour une troisième année consécutive, en hausse de 2 % en 2023. Il s'agit d'une tendance à la hausse qui a commencé en 2015. Des changements relativement importants dans certains types de crimes ont entraîné une augmentation de l'IGC sans violence, tandis que l'IGC avec violence est resté pratiquement inchangé.
Comprendre et utiliser l'Indice de gravité de la criminalité
L'Indice de gravité de la criminalité (IGC) permet d'examiner à la fois le nombre et la gravité relative des crimes. Il a été élaboré pour compléter le taux de criminalité traditionnel et les données sur la victimisation autodéclarée. Pour obtenir des renseignements détaillés sur la méthodologie de l'IGC, veuillez consulter la note aux lecteurs.
L'IGC n'est pas conçu pour être utilisé seul ni comme indicateur universel de la sécurité globale d'une région. Il est préférable de le comprendre dans un contexte plus large avec d'autres renseignements sur la sécurité communautaire et la criminalité, ainsi que d'autres caractéristiques, comme la population et les données démographiques, les conditions du marché du travail et les activités sur le marché du travail, l'emploi et le revenu, ainsi que le logement et les familles.
En tant qu'indice géographique, l'IGC ne tient pas compte des caractéristiques démographiques des différentes régions ni de la façon dont différents groupes de personnes peuvent être victimes de criminalité, de préjudice ou de discrimination. Par exemple, les membres des Premières Nations, les Métis et les Inuit sont depuis longtemps surreprésentés parmi les victimes d'homicide, parmi les victimes de violence autodéclarées et dans le système de justice pénale.
Les mesures régionales de la criminalité peuvent potentiellement occulter des problèmes systémiques complexes ou refléter ces problèmes sous-jacents. Il est important de tenir compte d'un contexte supplémentaire au moment d'interpréter la valeur de l'IGC pour une région donnée afin de mieux comprendre l'expérience vécue par les personnes qui y vivent.
En fin de compte, l'IGC n'est qu'un élément d'un tableau bien plus vaste qui aide les Canadiennes et les Canadiens à mieux comprendre leur pays — sa population, ses ressources, son économie, son environnement, sa société et sa culture.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter la nouvelle série de produits Comprendre et utiliser l'Indice de gravité de la criminalité, dont une vidéo, un feuillet d'information connexe et un document de référence.
Les données sur les crimes déclarés par la police pour l'année 2023 sont maintenant accessibles dans les tableaux de bord interactifs de visualisation des données, par l'intermédiaire du Carrefour de renseignements déclarés par la police. L'infographie connexe intitulée « Crimes déclarés par la police au Canada en 2023 » vient également d'être publiée.
Des tableaux détaillés montrant les taux de crimes déclarés par la police selon l'infraction et la région géographique (province, territoire et région métropolitaine de recensement) sont présentés à la fin de cet article.
Pour obtenir des caractéristiques et des profils détaillés des collectivités à l'échelle du Canada fondés sur les données du Recensement de la population de 2021, veuillez consulter le « Profil du recensement, 2021 ».
L'IGC sans violence — qui comprend, par exemple, les infractions contre les biens et les infractions relatives aux drogues — a augmenté de 3 % en 2023, après avoir progressé de 5 % en 2022. Un facteur important à l'origine de l'augmentation observée en 2023 est la hausse du taux d'affaires de pornographie juvénile déclarées par la police (+52 %).
L'augmentation du nombre d'affaires de pornographie juvénile déclarées est en partie attribuable au fait qu'un plus grand nombre de cas — actuels et passés — ont été transmis aux services de police locaux par les unités provinciales de police spécialisées dans la lutte contre l'exploitation des enfants sur Internet et le Centre national contre l'exploitation d'enfants.
D'autres types de crimes non violents ont également progressé en 2023, y compris la fraude (+12 %), le vol à l'étalage de 5 000 $ ou moins (+18 %) et le vol de véhicules à moteur (+5 %). En revanche, l'introduction par effraction a reculé de 5 % par rapport à 2022, poursuivant ainsi une tendance générale à la baisse observée depuis les années 1990.
L'IGC avec violence est resté pratiquement inchangé (+0,4 %) en 2023, après avoir affiché une hausse cumulative de 13 % au cours des deux années précédentes. Comparativement à 2022, l'IGC avec violence a enregistré des taux inférieurs d'homicides (-14 %) et d'infractions sexuelles contre les enfants (-10 %) en 2023. Il a aussi enregistré des taux plus élevés d'extorsion (+35 %), de vols qualifiés (+4 %) et de voies de fait armées ou causant des lésions corporelles (+7 %).
L'IGC est l'une des nombreuses mesures de la criminalité au Canada. Il tient compte à la fois du volume et de la gravité de la criminalité, tandis que le taux de criminalité traditionnel ne mesure que le volume de la criminalité. En 2023, le taux de crimes déclarés par la police a augmenté de 3 % par rapport à l'année précédente pour atteindre 5 843 affaires pour 100 000 habitants. Bien que l'IGC avec violence soit resté pratiquement inchangé en 2023, principalement en raison d'une baisse du nombre d'affaires plus graves, mais moins fréquentes, comme les homicides, il y a eu une hausse de 4 % du taux, ou du volume total, de crimes violents, y compris des taux plus élevés de crimes comme les voies de fait, le vol qualifié et l'extorsion.
Principales tendances des crimes déclarés par la police
L'augmentation du taux d'affaires de pornographie juvénile déclarées contribue le plus à la variation de l'Indice de gravité de la criminalité global en 2023
Le taux d'affaires de pornographie juvénile déclarées par la police (que l'on appelle aussi parfois les affaires d'exploitation sexuelle des enfants et de violence sexuelle à l'égard des enfants) a augmenté de 52 % en 2023 pour s'établir à 53 affaires pour 100 000 habitants. Cette hausse a contribué le plus à la variation de l'IGC global en 2023. Les infractions de pornographie juvénile représentaient environ 5 % de la valeur globale de l'IGC. L'augmentation consécutive d'une année à l'autre reflète une tendance générale à la hausse observée depuis 2008.
La police a déclaré 21 417 affaires de pornographie juvénile en 2023. La production ou distribution de pornographie juvénile représentait plus des trois quarts (76 %) des affaires de pornographie juvénile, tandis que la proportion restante de 24 % des affaires concernait la possession de pornographie juvénile ou l'accès à de la pornographie juvénile.
Plus particulièrement, 79 % de la hausse des affaires de pornographie juvénile en 2023 est attribuable aux affaires déclarées en Colombie-Britannique et 14 %, aux affaires déclarées en Alberta. Parmi les provinces, le Manitoba a enregistré une baisse.
Un plus grand nombre de cas de pornographie juvénile sont portés à l'attention de la police
L'augmentation des affaires de pornographie juvénile en 2023 est en partie attribuable au fait qu'un plus grand nombre de cas — actuels et passés — ont été transmis aux services de police locaux en raison de la sensibilisation accrue du public sur le sujet et des partenariats liés à la lutte et aux enquêtes sur l'exploitation sexuelle des enfants sur Internet. Ces cas sont par la suite déclarés en tant que données déclarées par les services de police. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter la note aux lecteurs.
La majorité des affaires de pornographie juvénile comprennent une composante cybernétique
Des proportions relativement élevées d'affaires de pornographie juvénile et d'infractions sexuelles contre les enfants comprenaient une composante cybernétique. Par exemple, 79 % des affaires de pornographie juvénile et 20 % des infractions sexuelles contre les enfants ont été consignées par la police comme des cybercrimes. En 2023, près de la totalité (97 %) de la hausse des affaires de pornographie juvénile concernait des affaires comprenant une composante cybernétique.
Pour obtenir une analyse détaillée de l'exploitation sexuelle des enfants et de la violence sexuelle à l'égard des enfants en ligne, veuillez consulter l'article intitulé « L'exploitation sexuelle des enfants en ligne : un profil statistique des affaires déclarées par la police au Canada, 2014 à 2022 ».
Les taux d'affaires de fraude et d'extorsion continuent d'augmenter
La fraude (c.-à-d. la fraude en général, à l'exclusion de la fraude comportant une composante précise liée à des renseignements sur l'identité — le vol d'identité et la fraude d'identité) a été le deuxième facteur en importance ayant contribué à la variation de l'IGC en 2023. Le taux de fraudes enregistré en 2023 était supérieur de 12 % par rapport à celui observé en 2022, tandis que la fraude d'identité (-6 %) et le vol d'identité (-24 %) ont diminué.
Dans l'ensemble, le taux combiné de tous les types de fraude (y compris le vol d'identité et la fraude d'identité) représentait 9 % de la valeur totale de l'IGC global en 2023, après l'introduction par effraction (15 %). En 2023, il y a eu plus de 201 000 affaires de tous les types de fraude, en hausse par rapport à environ 91 400 en 2013, ce qui représente un taux près de deux fois plus élevé que celui enregistré 10 ans plus tôt (501 affaires pour 100 000 habitants en 2023 par rapport à 260 affaires pour 100 000 habitants en 2013).
L'extorsion est en hausse pour une quatrième année consécutive
L'extorsion est un crime violent relativement grave qui consiste à obtenir des biens par coercition; elle est souvent associée à la fraude. Le taux d'affaires d'extorsion déclarées par la police (+35 % pour s'établir à 35 affaires pour 100 000 habitants) a augmenté pour une quatrième année consécutive en 2023, après avoir affiché des hausses semblables au cours des trois années précédentes.
Dans l'ensemble, le taux d'affaires d'extorsion était cinq fois plus élevé en 2023 qu'il ne l'était en 2013, et il est passé de 7 à 35 affaires pour 100 000 habitants.
Près du quart des affaires de tous les types de fraude (24 %) et près de la moitié des affaires d'extorsion (49 %) ont été déclarées comme des cybercrimes en 2023, et ensemble, ces infractions représentaient 60 % des cybercrimes.
Malgré l'augmentation des affaires de fraude et d'extorsion, bon nombre de ces crimes ne sont pas signalés à la police. Selon les données de l'Enquête sociale générale de 2019 sur la sécurité des Canadiens, un peu plus de 1 victime de fraude sur 10 (11 %) a signalé à la police la fraude qu'elle a vécue au cours des cinq années ayant précédé l'enquête.
Le taux d'introductions par effraction est en baisse, tandis que les taux de vols de véhicules à moteur, de vols qualifiés et de vols à l'étalage augmentent
En 2023, le taux d'introductions par effraction — le type de crime contre les biens le plus grave selon l'IGC — a diminué de 5 % par rapport à l'année précédente pour s'établir à 326 affaires pour 100 000 habitants.
Malgré cette baisse, il y a tout de même eu 130 748 affaires d'introduction par effraction en 2023, ce qui représente 15 % de la valeur totale de l'IGC global. Il s'agit de la proportion la plus importante parmi toutes les infractions.
Le gouvernement du Canada, qui a accueilli le Sommet national pour lutter contre le vol de véhicules et qui a publié le Plan d'action national pour lutter contre le vol de véhicules en 2024, a qualifié le vol de véhicules à moteur comme un sujet de préoccupation clé.
Le vol de véhicules à moteur est en hausse par rapport à 2022, mais il représente environ la moitié de ce qu'il était 25 ans plus tôt
En 2023, le taux de vols de véhicules à moteur (286 affaires pour 100 000 habitants) a augmenté pour la troisième année consécutive, en hausse de 5 % par rapport à 2022 et de 24 % par rapport au taux enregistré avant la pandémie de COVID-19. Malgré les augmentations récentes, le taux de vols de véhicules à moteur en 2023 représentait environ la moitié de ce qu'il était 25 ans plus tôt.
L'augmentation du taux de vols de véhicules à moteur en 2023 était principalement attribuable aux taux enregistrés en Ontario (+16 %) et au Québec (+15 %). Les trois provinces des Prairies, soit le Manitoba (425 affaires pour 100 000 habitants), la Saskatchewan (464 affaires) et l'Alberta (411 affaires), ont connu des baisses en 2023, même si elles ont enregistré les taux les plus élevés de toutes les provinces.
Les vols qualifiés sont en hausse par rapport à 2022, mais ils représentent également environ la moitié de ce qu'ils étaient 25 ans plus tôt
Le taux de vols qualifiés — lesquels sont classés comme une infraction avec violence en raison de l'usage de la violence contre une personne ou la menace d'en faire usage pendant la perpétration du crime — a augmenté pour une deuxième année consécutive, en hausse de 4 % en 2023. Malgré cette progression, le taux était inférieur de 5 % par rapport à celui enregistré en 2019 et inférieur de 46 % par rapport à 25 ans plus tôt. Dans l'ensemble, 23 651 affaires de vol qualifié ont été déclarées en 2023, ce qui représente un taux de 59 affaires pour 100 000 habitants.
En général, alors que plusieurs types de vols ont affiché une tendance à la baisse au cours des 25 dernières années — par exemple, l'introduction par effraction (-72 %), le vol de véhicules à moteur (-48 %) et le vol qualifié (-46 %) —, le taux de vols à l'étalage de 5 000 $ ou moins (+28 %) a augmenté. Plus précisément, à la suite d'une forte baisse au début de la pandémie en 2020, le vol à l'étalage a progressé au-delà des niveaux observés avant la pandémie. En 2023, il y a eu 155 280 affaires, ce qui représente un taux de 387 affaires pour 100 000 habitants. Il s'agit d'une hausse de 18 % par rapport à 2022 et de 4 % par rapport à 2019.
Les crimes haineux déclarés par la police connaissent une forte hausse pour la troisième fois en quatre ans
Les crimes haineux ciblent des parties intégrantes et visibles de l'identité d'une personne et peuvent avoir une incidence non seulement sur la personne, mais aussi sur l'ensemble de la collectivité.
Même si certaines personnes ne déclarent pas le crime haineux dont elles ont été victimes, le nombre de crimes haineux déclarés par la police a augmenté pour passer de 3 612 affaires en 2022 à 4 777 affaires en 2023, ce qui représente une hausse de 32 %. Cette hausse fait suite à une augmentation de 8 % en 2022 et à la hausse de 72 % observée de 2019 à 2021. Dans l'ensemble, le nombre de crimes haineux déclarés par la police (+145 %) a plus que doublé depuis 2019.
La hausse observée en 2023 est en grande partie attribuable à l'augmentation du nombre de crimes haineux ciblant une religion (+67 %; 1 284 affaires) ou une orientation sexuelle (+69 %; 860 affaires). En outre, les crimes haineux ciblant une race ou une origine ethnique ont crû de 6 %. La plupart des infractions généralement associées aux crimes haineux ont progressé, y compris l'incitation publique à la haine (+65 %), les menaces (+53 %), les méfaits (+34 %) et les voies de fait (+20 %).
Selon les résultats de l'Enquête sociale générale de 2019 sur la sécurité des Canadiens (victimisation), les Canadiennes et les Canadiens ont eux-mêmes déclaré avoir été victimes, au cours des 12 mois ayant précédé l'enquête, de plus de 223 000 affaires criminelles qui, selon eux, étaient motivées par la haine. Parmi ces victimes, environ 1 affaire sur 5 a été signalée à la police.
Le taux national d'homicides diminue après quatre augmentations annuelles consécutives
La police a déclaré 778 homicides en 2023, soit 104 de moins que l'année précédente. Le taux d'homicides a diminué de 14 % pour passer de 2,27 homicides pour 100 000 habitants en 2022 à 1,94 homicide pour 100 000 habitants en 2023. Pour la première fois depuis 2019, le taux d'homicides est passé sous la barre des 2 homicides pour 100 000 habitants.
La baisse des homicides est la principale raison pour laquelle l'IGC avec violence est moins élevé qu'il ne l'aurait été; en effet, elle représente la moitié de la partie décroissante de l'IGC avec violence.
Le nombre d'homicides varie selon la région
La diminution observée à l'échelle nationale en 2023 s'explique principalement par la baisse du nombre d'homicides dans une grande partie du pays, y compris en Colombie-Britannique (-32 homicides), en Ontario (-30 homicides), au Manitoba (-15 homicides), en Saskatchewan (-14 homicides), au Québec (-10 homicides), au Nouveau-Brunswick (-6 homicides), en Nouvelle-Écosse (-5 homicides) et en Alberta (-4 homicides).
Par contre, en 2023, il y a eu plus d'homicides déclarés à Terre-Neuve-et-Labrador (+5 homicides), à l'Île-du-Prince-Édouard (+1 homicide) et dans les territoires : au Yukon (+2 homicides), dans les Territoires du Nord-Ouest (+3 homicides) et au Nunavut (+1 homicide).
Des renseignements détaillés sur le nombre d'homicides, les taux d'homicides et les caractéristiques des victimes d'homicide sont accessibles dans le tableau de bord interactif de visualisation des données sur l'homicide au Canada, par l'intermédiaire du Carrefour de renseignements déclarés par la police : l'homicide au Canada.
Les taux d'homicides sont plus élevés chez les Autochtones et les groupes racisés
En 2023, la police a déclaré 193 victimes d'homicide autochtones, soit 35 de moins qu'en 2022. Selon les données policières, près des trois quarts (73 %) des victimes d'homicide autochtones étaient membres d'une Première Nation, tandis que 3 % étaient des Métis et 5 %, des Inuit. Pour 20 % des victimes d'homicide autochtones (Premières Nations, Métis et Inuit), le groupe autochtone auquel elles appartenaient n'a pas été précisé par la police.
Le taux d'homicides chez les Autochtones était plus de six fois plus élevé que celui observé chez les non-Autochtones (9,31 homicides par rapport à 1,46 homicide pour 100 000 habitants). À partir de 2014 — année pendant laquelle des renseignements complets sur l'identité autochtone des victimes d'homicide ont été déclarés pour la première fois —, les Autochtones ont été surreprésentés parmi les victimes d'homicide.
Selon les données déclarées par la police, près du tiers des victimes d'homicide sont des personnes racisées
Toujours selon les données déclarées par la police, 235 victimes d'homicide étaient des personnes racisées (personnes faisant partie d'une minorité visible définie par la Loi sur l'équité en matière d'emploi), représentant 30 % des victimes d'homicide en 2023.
Le taux d'homicides au sein de la population racisée était moins élevé que celui enregistré l'année précédente, en baisse de 19 % pour passer de 2,44 homicides pour 100 000 habitants en 2022 à 1,98 homicide pour 100 000 habitants en 2023. Ce taux est supérieur à celui observé en 2023 au sein de la population non racisée (1,90 homicide pour 100 000 habitants). Près de 2 victimes racisées sur 5 (39 %) ont été identifiées par la police comme étant des personnes noires et 20 %, comme étant des personnes sud-asiatiques.
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Voir la note aux lecteurs ci-dessous pour obtenir de plus amples renseignements sur l'identification des victimes d'homicide.
Note aux lecteurs
Programme de déclaration uniforme de la criminalité
Les données sur les crimes déclarés par la police, autres que les renseignements détaillés sur les homicides, proviennent du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC), qui est un recensement de tous les crimes dont les services de police ont pris connaissance. Les statistiques sur les crimes déclarés par la police sont recueillies conformément à un ensemble de catégories et de définitions courantes de crimes approuvé à l'échelle nationale. Elles sont déclarées régulièrement par les services de police et communiquées à Statistique Canada chaque année depuis 1962. Les différences entre les politiques, les procédures et les pratiques d'application de la loi des services de police locaux peuvent avoir une incidence sur la comparabilité des statistiques de la criminalité.
Les révisions apportées au Programme DUC sont acceptées pendant une période d'un an suivant la diffusion initiale des données. À titre d'exemple, lorsque les statistiques de la criminalité de 2023 sont diffusées, les données de 2022 sont mises à jour afin de tenir compte des révisions qui ont été apportées de mai 2023 à mai 2024. Les données sont révisées une seule fois, puis elles sont figées de façon permanente. Au cours des 10 années précédentes, les données ont été révisées à la hausse 10 fois, la révision annuelle moyenne s'élevant à 0,38 %. Par ailleurs, les révisions de 2022 concernant les chiffres des personnes inculpées et des jeunes non inculpés ont entraîné une hausse de 0,56 % des chiffres de 2022.
Pour obtenir des explications détaillées de la terminologie et des concepts courants utilisés dans l'analyse des renseignements sur les crimes déclarés par la police, veuillez consulter la page « Définitions ».
Comprendre l'Indice de gravité de la criminalité
Le taux de criminalité traditionnel et l'Indice de gravité de la criminalité (IGC) sont deux façons complémentaires de mesurer les crimes déclarés par la police. Le taux de criminalité mesure le volume de crimes pour 100 000 habitants, y compris toutes les infractions au Code criminel (sauf les délits de la route), alors que l'IGC mesure à la fois le volume et la gravité des crimes, et ce, pour l'ensemble des infractions au Code criminel et aux autres lois fédérales. L'indice de base de l'IGC est de 100 pour l'année 2006. Tant le taux de criminalité traditionnel que l'IGC permettent de mesurer la criminalité en fonction de l'infraction la plus grave dans l'affaire criminelle.
L'IGC a été mis au point pour remédier au fait que le taux de crimes déclarés par la police est dicté par les infractions relativement moins graves, mais fréquentes. L'IGC tient compte non seulement du volume des crimes, mais aussi de leur gravité relative. Par conséquent, l'IGC suivra les variations du volume de la criminalité, la gravité moyenne des crimes ou les deux lorsque ceux-ci seront consignés.
On détermine la gravité en attribuant un poids à chaque crime. Les poids de l'IGC sont fondés sur le taux d'incarcération lié au crime et sur la durée moyenne de la peine d'emprisonnement prononcée par les tribunaux de juridiction criminelle à l'égard de ce crime. On attribue des poids plus élevés aux crimes plus graves, et des poids moins élevés aux crimes moins graves. Par conséquent, relativement à leur volume, les crimes plus graves ont une plus grande incidence sur l'IGC.
Pour obtenir plus de renseignements sur les concepts et l'utilisation de l'Indice de gravité de la criminalité, veuillez consulter le rapport intitulé « La mesure de la criminalité au Canada : présentation de l'Indice de gravité de la criminalité et des améliorations au Programme de déclaration uniforme de la criminalité » (), ainsi que la nouvelle série de produits servant à Comprendre et utiliser l'Indice de gravité de la criminalité, dont une 85-004-Xvidéo, un feuillet d'information connexe et un document de référence.
Affaires de pornographie juvénile déclarées par la police
La catégorie « Pornographie juvénile » comprend les infractions prévues à l'article 163.1 du Code criminel, en vertu duquel il est illégal de posséder, de produire, d'imprimer ou de distribuer de la pornographie juvénile ou encore d'y accéder. Dans les cas où la victime n'est pas identifiée, l'infraction la plus grave déclarée dans le Programme de déclaration uniforme de la criminalité est « Pornographie juvénile », laquelle fait partie de la catégorie plus vaste « Autres infractions au Code criminel ». Dans les cas où la victime est identifiée, la police consigne l'infraction la plus grave dans la catégorie des agressions sexuelles, de l'exploitation sexuelle ou des autres infractions sexuelles contre les enfants, lesquelles font partie de la catégorie « Crimes violents », et la pornographie juvénile peut alors être consignée comme une infraction secondaire.
En raison de la complexité des affaires de cybercriminalité, qui représentent un nombre important des affaires de pornographie juvénile, les données reflètent probablement le nombre d'enquêtes actives ou closes pour l'année, plutôt que le nombre total d'affaires signalées à la police. Les données sont fondées sur les affaires déclarées par la police qui sont consignées dans les systèmes de gestion des dossiers des services de police.
Comme c'est le cas pour l'ensemble des crimes, les affaires de pornographie juvénile sont sujettes à des changements quant à la fréquence des affaires, ainsi qu'à la sensibilisation du public et aux pratiques policières. Une variété d'initiatives en matière de sécurité publique à tous les ordres de gouvernement, ainsi que la sensibilisation accrue du public et les modifications apportées aux politiques et aux technologies offertes aux entreprises de réseaux sociaux ont contribué à la hausse des signalements des affaires de pornographie juvénile à la police. La sensibilisation accrue du public fait en sorte que les services de police déclarent davantage d'affaires de pornographie juvénile (actuelles ou passées), ce qui pourrait avoir une incidence sur la déclaration annuelle de ces infractions criminelles.
En outre, le Centre national contre l'exploitation d'enfants (CNCEE) de la Gendarmerie royale du Canada est le principal point de contact au Canada pour les enquêtes sur l'exploitation sexuelle des enfants sur Internet. Le CNCEE et les unités provinciales de police spécialisées dans la lutte contre l'exploitation des enfants sur Internet aident également les services de police locaux et les secteurs de compétence.
Dans le cadre de ce partenariat, les affaires peuvent être transmises aux services de police locaux aux fins de traitement et d'enquête. Ainsi, il se peut que la déclaration des affaires de pornographie juvénile actuelles ou passées prenne plus de temps, et que l'année au cours de laquelle les affaires sont déclarées ne corresponde pas à l'année au cours de laquelle elles sont survenues.
Le CNCEE est également chargé d'appliquer la loi dans le contexte de la Stratégie nationale pour la protection des enfants contre l'exploitation sexuelle sur Internet.
En 2019, Sécurité publique Canada a annoncé l'élargissement de la stratégie nationale, ainsi qu'une augmentation du financement sur trois ans, afin de sensibiliser le public à l'exploitation sexuelle des enfants en ligne, de réduire la stigmatisation liée au signalement et d'accroître la capacité du Canada à poursuivre en justice les contrevenants dans les affaires d'exploitation sexuelle des enfants en ligne.
Cybercrimes déclarés par la police
Une affaire criminelle peut être constituée de plusieurs infractions à la loi. Pour l'analyse des infractions liées à la cybercriminalité, une infraction distincte au sein de l'affaire a été identifiée comme l'« infraction de cybercriminalité ». L'infraction de cybercriminalité représente l'infraction criminelle précise au sein d'une affaire dans laquelle un ordinateur ou Internet était la cible du crime, ou l'instrument utilisé pour commettre le crime. Dans la majorité des affaires, l'infraction de cybercriminalité et l'infraction la plus grave étaient les mêmes.
Enquête sur les homicides
Les renseignements détaillés sur les caractéristiques des victimes et des auteurs présumés d'homicide sont tirés de l'Enquête sur les homicides, laquelle permet de recueillir des renseignements déclarés par la police sur les caractéristiques de l'ensemble des affaires, des victimes et des auteurs présumés d'homicide au Canada. Dans le cadre de l'Enquête sur les homicides, des renseignements sur l'ensemble des meurtres ont commencé à être recueillis en 1961, puis le champ de l'enquête a été élargi afin d'inclure les affaires d'infanticide et d'homicide involontaire coupable en 1974. Le terme « homicide » est employé pour désigner chaque victime d'homicide. Par exemple, une seule affaire peut compter plus d'une victime. Pour les besoins du présent article, chaque victime correspond à un homicide. Des statistiques détaillées sur les homicides sont accessibles dans les tableaux de données en ligne.
L'identité autochtone est déclarée par la police dans le cadre de l'Enquête sur les homicides et est déterminée à partir des renseignements trouvés sur la victime ou l'auteur présumé, comme une carte de statut, ou à partir des renseignements fournis par la famille de la victime, des membres de la communauté ou d'autres sources (p. ex. les registres de la bande). Les preuves médicolégales, comme les résultats de tests génétiques, peuvent aussi être acceptées pour déterminer l'identité autochtone des victimes. Étant donné les limites potentielles de l'identification secondaire, l'identification des victimes peut être sous-déclarée. L'identité autochtone — c'est-à-dire si la victime était autochtone ou non — a été déclarée inconnue pour 4 % des victimes d'homicide.
Pour les besoins de l'Enquête sur les homicides, l'identité autochtone correspond aux personnes identifiées par la police comme étant des Premières Nations (Indiens inscrits ou non inscrits), des Métis ou des Inuit, ou aux personnes ayant une identité autochtone, mais dont le groupe autochtone n'est pas connu de la police. L'identité non autochtone désigne les affaires pour lesquelles la police a confirmé qu'une victime n'a pas été identifiée comme étant autochtone. L'identité autochtone déclarée comme étant « inconnue » désigne les affaires pour lesquelles la police a été incapable de déterminer l'identité autochtone de la victime, ou les affaires pour lesquelles l'identité autochtone n'a pas été consignée par le service de police. Pour obtenir plus de renseignements généraux et contextuels sur la victimisation des Autochtones, veuillez consulter, par exemple, les documents suivants : « La victimisation avec violence et les perceptions à l'égard de la sécurité : expériences des femmes des Premières Nations, métisses et inuites au Canada », « La victimisation des Premières Nations, Métis et Inuits au Canada », « Understanding the Impact of Historical Trauma Due to Colonization on the Health and Well-Being of Indigenous Young Peoples: A Systematic Scoping Review » (en anglais seulement), « Réclamer notre pouvoir et notre place : le rapport final de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées » et « Sommaire du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada ».
Dans le présent article, les données sur les groupes racisés sont mesurées à l'aide de la variable « minorité visible ». Le groupe non racisé est mesuré par la catégorie « Pas une minorité visible » de la variable; il exclut les Autochtones. Le terme « minorité visible » désigne une personne qui appartient à l'un des groupes de minorités visibles aux termes de la Loi sur l'équité en matière d'emploi. Selon cette loi, font partie des minorités visibles « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n'ont pas la peau blanche ». Les groupes désignés comme minorités visibles comprennent, entre autres, les Sud-Asiatiques, les Chinois, les Noirs, les Philippins, les Arabes, les Latino-Américains, les Asiatiques du Sud-Est, les Asiatiques occidentaux, les Coréens et les Japonais.
Renseignements autodéclarés
Les mesures déclarées par la police ne comprennent que les affaires qui sont portées à son attention, soit par le signalement des affaires par le public, soit par les mesures proactives de la police. À titre de mesure complémentaire, les résultats de l'Enquête sociale générale (ESG) de 2019 sur la sécurité des Canadiens (victimisation) ont révélé qu'un peu moins du tiers (29 %) des incidents avec violence et sans violence ont été signalés à la police. De même, plus du cinquième (22 %) des incidents perçus comme étant motivés par la haine ont été signalés à la police. Le nombre d'agressions sexuelles déclarées par la police consiste vraisemblablement aussi en une sous-estimation marquée de l'étendue réelle des agressions sexuelles au Canada, puisqu'il arrive souvent que ces types d'infractions ne soient pas signalés à la police. Les résultats de l'ESG de 2019 sur la victimisation révèlent que 6 % des incidents d'agression sexuelle subis par les Canadiennes et Canadiens de 15 ans et plus au cours des 12 mois ayant précédé l'enquête ont été portés à l'attention de la police.
Tableaux disponibles
Statistiques sur les homicides : 35-10-0060-01, 35-10-0068-01 à 35-10-0075-01, 35-10-0119-01, 35-10-0125-01 à 35-10-0127-01, 35-10-0156-01, 35-10-0157-01, 35-10-0170-01 et 35-10-0206-01 à 35-10-0208-01.
Statistiques sur les crimes déclarés par la police et Indice de gravité de la criminalité : 35-10-0001-01, 35-10-0002-01, 35-10-0026-01, 35-10-0061-01 à 35-10-0064-01, 35-10-0066-01, 35-10-0067-01 et 35-10-0177-01 à 35-10-0191-01.
Produits
Les données de 2023 sont maintenant accessibles à partir des tableaux de bord interactifs de visualisation des données intitulés « Carrefour de renseignements déclarés par la police : certains indicateurs de la criminalité », « Carrefour de renseignements déclarés par la police : les infractions criminelles », « Carrefour de renseignements déclarés par la police : comparaison de la criminalité entre les régions géographiques » et « Carrefour de renseignements déclarés par la police : l'homicide au Canada », par l'intermédiaire du « Carrefour de renseignements déclarés par la police », depuis la page Statistique Canada — Produits de visualisation des données (). 71-607-X
L'infographie intitulée « Crimes déclarés par la police au Canada en 2023 » () a également été diffusée aujourd'hui. 11-627-M
Des données supplémentaires, comme les microdonnées détaillées, sont fournies sur demande.
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