La fraude autodéclarée au Canada, 2019

par Samuel Perreault
Date de diffusion : le 24 juillet 2023

Début de l'encadré

Faits saillants

  • Parmi tous les crimes mesurés au moyen de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2019 sur la sécurité des Canadiens (victimisation), la fraude est l’infraction la plus fréquente. En 2019, 2,5 millions de personnes, ou 7,8 % de la population canadienne de 15 ans et plus, ont déclaré avoir été victimes de fraude au cours des 12 mois précédents.
  • Au cours des cinq années ayant précédé l’enquête, 17 % de la population a vécu au moins une fraude. L’Alberta a affiché la proportion la plus élevée de personnes victimes de fraude (22 %), alors que les personnes vivant au Nunavut (8,6 %), au Nouveau-Brunswick (13 %), à Terre-Neuve-et-Labrador (13 %), en Nouvelle-Écosse (14 %) et au Québec (14 %) étaient les moins susceptibles d’avoir vécu une fraude.
  • Les pertes financières déclarées par l’ensemble des personnes victimes de fraude au cours des cinq années ayant précédé l’ESG dépassaient les 16 milliards de dollars. Environ le quart des victimes de fraude ont subi une perte d’une valeur d’au moins 1 000 $.
  • Les membres des Premières Nations, les Inuit et les francophones étaient moins susceptibles de déclarer avoir été victimes de fraude au cours des cinq années ayant précédé l’ESG. Cependant, les immigrants, les personnes ayant une incapacité, les personnes ayant un revenu personnel ou un niveau de scolarité élevé et celles ayant vécu des expériences difficiles étaient davantage susceptibles d’avoir été victimes de fraude.
  • La fraude est l’un des crimes les moins susceptibles d’être signalés à la police. Environ 1 victime de fraude sur 10 (11 %) a signalé la fraude la plus grave à la police, une proportion qui variait de 6 % au Manitoba à 17 % en Saskatchewan. Plusieurs victimes ont toutefois signalé l’incident à une autre organisation, comme le Centre antifraude du Canada (7 %) ou la banque ou la société émettrice de cartes de crédit (65 %).
  • Les victimes de 65 ans et plus, les personnes ayant une incapacité physique ou mentale et les victimes dont la perte financière était élevée étaient plus susceptibles d’avoir signalé la fraude à la police. Les personnes LGBTQ2+ étaient au contraire moins susceptibles d’avoir alerté la police.
  • Parmi tous les crimes enregistrés par la police, la fraude est l’infraction dont le nombre d’affaires a le plus augmenté depuis 2011; il est passé de 87 174 affaires en 2011 à 168 483 affaires en 2021. En 2011, la fraude représentait 6,5 % de l’Indice de gravité de la criminalité, une proportion qui atteignait 12 % en 2021. Elle représentait également plus de la moitié des affaires de cybercriminalité en 2021.
  • L’extorsion, souvent associée à la fraude, a vu son taux quadrupler depuis 2011 selon les données déclarées par la police. Le taux d’affaires d’extorsion a augmenté pour passer de 4,4 affaires pour 100 000 personnes en 2011 à 17,6 affaires pour 100 000 personnes en 2021.
  • Le taux d’affaires de fraude déclarées par la police est stable depuis 2019 en raison de la baisse des fraudes liées aux cartes de paiement et des fraudes par chèque, probablement par suite des changements aux habitudes de consommation pendant la pandémie de COVID-19. Les demandes frauduleuses formulées auprès du gouvernement, comme celles relatives à la Prestation canadienne d’urgence, ont cependant augmenté durant cette période.
  • Environ les trois quarts (73 %) de la population percevait une hausse des fraudes au cours des cinq années ayant précédé l’ESG, alors qu’à peu près la même proportion considérait que la criminalité en général est stable.

Fin de l'encadré

Introduction

Au cours des 20 dernières années, le nombre de crimes déclarés par les services de police a reculé pour la plupart des infractions au Canada. Dans l’ensemble, le taux de criminalité a diminué de 29 % de 2001 à 2021. Certaines infractions échappent toutefois à cette tendance générale.

Le développement des nouvelles technologies, et plus particulièrement la généralisation de l’utilisation d’Internet, a modifié la façon dont nous interagissons, consommons et travaillons. Ces changements ont également bouleversé la façon dont la criminalité se manifeste; les technologies offrent de nouvelles possibilités pour les criminels (Centre antifraude du Canada, 2022; Prates et autres, 2013). Les infractions les plus susceptibles d’être commises au moyen des technologies de l’information ― les infractions sexuelles contre les enfants, le harcèlement criminel, les communications indécentes ou harcelantes, les menaces, l’extorsion, la fraude et la pornographie juvénile ― ont toutes connu une hausse relativement importante au cours des dernières années.

Parmi ces infractions, la fraude est de loin celle qui est la plus souvent déclarée par la police. Bien que seule une partie des fraudes soient commises au moyen des technologies de l’information, celles-ci représentaient plus de la moitié des affaires de cybercriminalité déclarées par la police en 2021. La fraude, qu’elle ait été commise au moyen des technologies de l’information ou non, représentait aussi une part importante des crimes contre les biens. En 2021, la fraude était désormais plus souvent déclarée par la police que d’autres crimes contre les biens fréquents comme l’introduction par effraction, le vol de véhicules à moteur ou le vol à l’étalage.

La fraude peut engendrer des pertes financières substantielles pour les personnes qui en sont victimes (Centre antifraude du Canada, 2022), mais elle peut aussi avoir d’importantes répercussions négatives sur les plans émotionnel et psychologique ainsi que sur la qualité de vie (Cross et autres, 2016; Modic et Anderson, 2015; Sarriá et autres, 2019). Malgré tout, la fraude est souvent considérée comme un crime bénin, et son incidence, minimisée (Centre antifraude du Canada, 2022). Les victimes de fraude sont aussi peu nombreuses à signaler leur victimisation aux autorités, et celles qui cherchent à la signaler font souvent face à de nombreux obstacles (Cross et autres, 2016).

Ainsi, la réelle étendue de la fraude au Canada est relativement mal connue, tout comme l’ampleur des conséquences pour les personnes qui en sont victimes. L’Enquête sociale générale (ESG) sur la sécurité des Canadiens (victimisation) a permis de mesurer les expériences de la population canadienne à l’égard de la victimisation criminelle, y compris les incidents qui n’ont pas été signalés aux autorités. Le présent article expose les principaux résultats de l’ESG concernant la fraude autodéclarée. De plus, certains résultats sur les affaires de fraude déclarées par la police dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité sont présentés afin de compléter et de contextualiser les analyses tirées des données de l’ESG.

Parmi tous les crimes mesurés au moyen de l’ESG, la fraude est l’infraction la plus fréquente

Pour la première fois en 2019, l’ESG sur la sécurité des Canadiens (victimisation) comprenait des questions afin de mesurer l’étendue de la fraude commise contre les personnes. Plus précisément, on a demandé aux personnes participant à l’enquête si, au cours des cinq années précédant l’enquête : a) quelqu’un leur avait pris de l’argent ou acheté des biens en utilisant leurs renseignements personnels; b) quelqu’un avait créé un compte ou obtenu des services en utilisant leurs renseignements personnels; c) quelqu’un leur avait pris de l’argent en les trompant ou en mentant; d) elles avaient été victimes d’un autre type de fraude. On leur a ensuite demandé si au moins une fraude était survenue au cours des 12 mois précédents.

Un peu plus de 5 millions de personnes de 15 ans et plus (17 % de la population) ont déclaré avoir été victimes d’au moins une fraude au cours des cinq années ayant précédé l’ESG. Plus précisément, près de 2,5 millions de personnes, ou 7,8 % de la population canadienne de 15 ans et plus, ont déclaré avoir été victimes de fraude au cours des 12 mois précédents (graphique 1).

Graphique 1 début

Graphique 1 Proportion de la population ayant déclaré avoir été victime d'un crime, selon le type de crime, Canada, 2019

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Type de crime (titres de rangée) et pourcentage et Intervalle de confiance de 95 %, calculées selon inférieur et supérieur unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type de crime pourcentage Intervalle de confiance de 95 %
inférieur supérieur
Fraude 7,8 7,3 8,5
Vol de biens personnels 6,7 6,1 7,2
Vol de biens du ménage 4,8 4,4 5,3
Crimes violentsTableau de données du graphique 1 Note 1 4,3 3,8 4,8
Vandalisme 3,4 3,0 3,8
Voies de fait 2,7 2,4 3,1
Introduction par effraction 2,6 2,3 2,9
Vol de véhicule à moteur 1,5 1,3 1,8
Agression sexuelle 1,4 1,1 1,7
Vol qualifié 0,5 0,4 0,7

Graphique 1 fin

En plus de la fraude, l’ESG a permis de mesurer la prévalence de la victimisation pour huit autres crimes : l’agression sexuelle, le vol qualifié, les voies de fait, l’introduction par effraction, le vol de véhicules à moteur, le vol de biens personnels, le vol de biens du ménage et le vandalisme. En 2019, un plus grand nombre de personnes ont dit avoir été victimes d’au moins une fraude que de tout autre type de crime au cours des 12 mois précédant l’enquête. Le nombre de victimes de fraude (2,5 millions de victimes) était d’ailleurs plus élevé que le nombre de victimes de tous les crimes violents réunis mesurés au moyen de l’ESG ― l’agression sexuelle, le vol qualifié et les voies de fait ―, soit un peu moins de 1,4 million de victimes de crimes violents (4,3 % de la population) (graphique 1).

Graphique 2 début

Graphique 2 Proportion de la population qui a été victime de fraude au cours des cinq années ayant précédé l'enquête, selon le type de fraude, Canada, 2019

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Type de fraude (titres de rangée) et pourcentage et Intervalle de confiance de 95 %, calculées selon inférieur et supérieur unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type de fraude pourcentage Intervalle de confiance de 95 %
inférieur supérieur
Quelqu’un vous a pris de l’argent ou a acheté des biens en utilisant vos renseignements personnels 12 11 12
Quelqu’un a créé un compte ou a obtenu des prestations de services en utilisant vos renseignements personnels 2 1 2
Quelqu’un vous a pris de l’argent en vous trompant ou en mentant soit en personne, par téléphone ou en ligne 4 4 5
Autre type de fraude 3 3 3

Graphique 2 fin

Parmi les différents types de fraudes, le fait qu’une personne ait pris de l’argent ou acheté des biens ou services en utilisant les renseignements personnels ou bancaires de la victime occupait le premier rang;12 % de la population a été victime de ce type de fraude au cours des cinq années ayant précédé l’ESG. Le fait qu’une personne ait réussi à soutirer de l’argent à la victime en la trompant ou en lui mentant était le deuxième type de fraude en importance (4,2 %) (graphique 2).

La prévalence de la fraude est plus élevée en Alberta qu’ailleurs au pays

La prévalence de la fraude autodéclarée variait de part et d’autre du pays. Dans l’ensemble, 17 % de la population a déclaré avoir été victime d’au moins une fraude au cours des cinq années ayant précédé l’enquête. En Alberta, cette proportion atteignait 22 % (graphique 3).

C’est au Nunavut que la plus faible prévalence de la fraude a été enregistrée. Dans ce territoire, moins de 1 personne sur 10 (8,6 %) a été victime d’au moins une fraude au cours des cinq années ayant précédé l’enquête. Le Nouveau-Brunswick (13 %), Terre-Neuve-et-Labrador (13 %), la Nouvelle-Écosse (14 %) et le Québec (14 %) ont également enregistré une prévalence de la fraude qui était inférieure à celle observée dans les autres régions du pays.

Graphique 3 début

Graphique 3 Proportion de la population qui a déclaré avoir été victime de fraude au cours des cinq années ayant précédé l'enquête, selon la province, 2019

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Province ou territoire (titres de rangée) et pourcentage et Intervalle de confiance de 95 %, calculées selon inférieur et supérieur unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Province ou territoire pourcentage Intervalle de confiance de 95 %
inférieur supérieur
Terre-Neuve et Labrador 13Note * 11 16
Île-du-Prince-Édouard 14 11 18
Nouvelle-Écosse 14Note * 12 17
Nouveau-Brunswick 13Note * 11 15
Québec 14Note * 12 16
Ontario 17 15 18
Manitoba 18 15 21
Saskatchewan 16 14 19
Alberta 22Note * 19 25
Colombie-Britannique 18 16 20
Yukon 18 15 21
Territoires du Nord-Ouest 16 13 20
Nunavut 9Note * 6 12
Canada 17 16 18

Graphique 3 fin

Dans l’ensemble, la prévalence de la fraude était également un peu plus élevée dans les régions métropolitaines de recensement (RMR) (17 %) que dans les autres régions du pays (15 %). Les RMR d’Edmonton (24 %), de Victoria (23 %) et de Calgary (22 %) ont enregistré une prévalence de la fraude supérieure au reste du pays, alors que les RMR de London (11 %), de Saskatoon (12 %), d’Halifax (13 %) et de St. John’s (13 %) ont enregistré une prévalence de la fraude inférieure au reste du paysNote  Note .

Les pertes liées à la fraude visant les personnes dépassent les 16 milliards de dollars en cinq ans

Parmi les multiples répercussions possibles de la fraude, on compte évidemment les pertes financières. La plupart des victimes de fraude au cours des cinq années ayant précédé l’ESG ont toutefois déclaré n’avoir subi aucune perte (38 %) ou avoir subi une perte inférieure à 250 $ (16 %) en raison de la fraude la plus grave qu’elles ont vécue. En revanche, certaines personnes ont subi des pertes relativement importantes. Plus particulièrement, environ 170 000 personnes, ou 3,2 % des victimes de fraude, ont subi des pertes d’une valeur de 10 000 $ ou plus (tableau 1, graphique 4).

Graphique 4 début

Graphique 4 Valeur approximative en dollars des pertes subies en raison de la fraude la plus grave vécue au cours des cinq années ayant précédé l'enquête, Canada, 2019

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Valeur des pertes subies en raison de la fraude (dollars) (titres de rangée) et pourcentage et Intervalle de confiance de 95 %, calculées selon inférieur et supérieur unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Valeur des pertes subies en raison de la fraude (dollars) pourcentage Intervalle de confiance de 95 %
inférieur supérieur
Aucune perte 38 35 41
1 to 249 16 14 18
249 to 499 9 7 10
500 to 999 11 10 13
1,000 to 2,499 12 10 14
2,500 to 9,999 9 8 11
10,000 to 99,999 3 2 4
100,000 or more 1 0 1

Graphique 4 fin

Parmi les personnes ayant subi des pertes en raison d’une fraude au cours des cinq années ayant précédé l’ESG, la perte moyenne a été d’une valeur d’un peu plus de 5 000 $. Cependant, la perte moyenne relativement élevée était largement attribuable aux pertes très élevées subies par une minorité de victimes, car la perte médiane était d’environ 600 $ (tableau 1). Au total, les pertes déclarées par l’ensemble des personnes victimes de fraude au cours des cinq années ayant précédé l’enquête atteignaient une valeur de près de 16,3 milliards de dollars. Il est à noter que les renseignements sur le montant de la perte n’ont été recueillis que pour la fraude la plus grave vécue au cours des cinq années précédentes. Le montant total des pertes aurait sans doute été plus élevé si les renseignements avaient été recueillis pour chacune des fraudes subies durant cette période.

Dans certains cas, les pertes de temps s’additionnent aussi aux pertes financières. La majorité des victimes de fraude ont dit que l’incident s’était réglé en moins d’une heure (31 %) ou qu’il avait fallu entre 1 h et 24 h (40 %) pour le régler. En revanche, dans près de 1 cas sur 10 (8,1 %), il a fallu plus d’un mois pour régler les problèmes occasionnés par la fraude (tableau 1).

Les fraudes sont rarement signalées à la police

Les fraudes ne sont que très rarement signalées à la police. Environ 1 victime de fraude sur 10 (11 %) a signalé à la police la fraude la plus grave vécue au cours des cinq années ayant précédé l’ESG (tableau 2, graphique 5). La fraude est ainsi l’un des crimes les moins susceptibles d’être signalés à la police. Les données sur le signalement à la police pour les autres types de crimes mesurés au moyen de l’ESG sont recueillies pour chaque incident (plutôt que pour l’incident le plus grave) vécu au cours des 12 mois précédant l’enquête (plutôt qu’au cours des cinq dernières années). Il n’est donc pas possible d’établir de comparaison parfaite. Néanmoins, il est possible d’affirmer que la fraude est beaucoup moins susceptible d’être signalée que la moyenne des crimes (taux de signalement de 29 %) et qu’elle est signalée dans une proportion se rapprochant de celle des agressions sexuelles (6 %) (Cotter, 2022).

Graphique 5 début

Graphique 5 Fraude la plus grave vécue au cours des cinq années ayant précédé l'enquête, selon le signalement aux autorités, Canada, 2019

Tableau de données du graphique 5 
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5. Les données sont présentées selon Organisation à laquelle la fraude a été signalée (titres de rangée) et pourcentage et Intervalle de confiance de 95 %, calculées selon inférieur et supérieur unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Organisation à laquelle la fraude a été signalée pourcentage Intervalle de confiance de 95 %
inférieur supérieur
Police 11 9 12
Banque 65 62 67
Centre antifraude du Canada 7 5 8
Protection des consommateurs 2 2 4
Autre autorité 7 6 8
Fraude non signalée 25 23 28

Graphique 5 fin

Les résultats tirés de l’ESG au sujet du signalement des fraudes à la police vont ainsi dans le même sens que plusieurs autres études au pays et ailleurs dans le monde qui démontrent l’ampleur du chiffre noir de la fraude (c.-à-d. la portion des crimes qui ne font pas partie des statistiques sur les crimes déclarés par la police) (Cross et Blackshaw, 2015; Kemp et autres, 2020; Morgan, 2021; Smyth et Carleton, 2011). Plusieurs de ces études notent également que les victimes de fraude font face à de nombreux obstacles lorsque vient le temps de signaler une fraude. L’un de ces obstacles est de savoir à quelle(s) organisation(s) la fraude devrait être signalée. D’ailleurs, si peu de fraudes ont été signalées à la police, plusieurs victimes ont signalé la fraude la plus grave à d’autres organisations. Près des deux tiers (65 %) des victimes ont signalé la fraude la plus grave à la banque ou à la société émettrice de cartes de crédit, 7 % l’ont signalée au Centre antifraude du Canada, 2 % l’ont signalée à un bureau de protection des consommateurs et 7 % l’ont signalée à une autre organisation (graphique 5).

Les victimes de fraude en Saskatchewan et au Québec signalent davantage les fraudes à la police

La probabilité qu’une fraude soit signalée à la police variait d’une province à l’autre. Parmi les personnes victimes d’au moins une fraude au cours des cinq années ayant précédé l’enquête, les victimes vivant en Saskatchewan (17 %) et au Québec (15 %) étaient plus susceptibles d’avoir signalé à la police la fraude la plus grave que les victimes des autres provinces. En revanche, les victimes de fraude vivant au Manitoba (6 %) étaient les moins susceptibles de signaler la fraude à la police. Les victimes vivant au Québec (11 %) étaient aussi les plus susceptibles d’avoir signalé la fraude au Centre antifraude du Canada, alors que les victimes vivant en Alberta (3 %) étaient les moins susceptibles de l’avoir fait (tableau 2).

La probabilité que la fraude soit signalée à la police variait aussi en fonction du montant de la perte. Alors que 8 % des victimes de fraude n’ayant subi aucune perte ont signalé la fraude à la police, cette proportion grimpait à 35 %E chez les personnes dont la perte était d’une valeur de 10 000 $ ou plus. Les victimes de fraude âgées de 65 ans et plus (14 %), et plus particulièrement celles de 75 ans et plus (21 %), étaient aussi plus susceptibles que les victimes de moins de 65 ans de signaler leur victimisation. Il en était de même pour les personnes ayant une incapacité physique ou mentale (12 %), qui ont davantage signalé les fraudes que les personnes n’ayant pas d’incapacité (9 %). En revanche, les victimes LGBTQ2+ étaient deux fois moins susceptibles que les personnes non LGBTQ2+ d’avoir signalé à la police la fraude la plus grave qu’elles avaient vécue au cours des cinq années ayant précédé l’enquête.

Début de l'encadré 1

Encadré 1
Les affaires de fraude déclarées par la police

En 2021, les services de police au Canada ont déclaré 168 483 affaires de fraudeNote  , soit presque le double de ce qui avait été enregistré en 2011 (87 174 affaires de fraude). Parmi tous les crimes, la fraude est l'infraction qui a connu la plus forte augmentation en nombres absolus durant cette période. En 2021, la fraude représentait 12 % de l’Indice de gravité de la criminalité (IGC)Note  au pays, soit près du double de ce qu’elle représentait en 2011 (6,5 %). Cette hausse de la fraude en fait d’ailleurs le crime ayant le plus contribué à amortir la baisse de l’IGC au cours de cette période. En 2021, la fraude représentait 14 % des crimes contre les biens répertoriés par la police et sa fréquence avait surpassé celle d’autres crimes contre les biens à haut volume, comme l’introduction par effraction ou le vol de véhicules à moteur. Les fraudes représentaient également plus de la moitié (57 %) des affaires de cybercriminalité déclarées par la police.

Les 168 483 affaires de fraude déclarées par la police en 2021 représentaient un taux de 441 affaires pour 100 000 personnes, soit un taux en légère baisse par rapport à l’année précédente (443), mais près de deux fois plus élevé qu’en 2011 (254) (graphique 6). Parmi les affaires de fraude déclarées par la police, 14 % étaient des fraudes d’identité et 4 % étaient des vols d’identité. Les affaires d’extorsion, qui peuvent être considérées comme une forme de fraude bien qu’elles soient catégorisées en tant que crimes violents, ont aussi enregistré une hausse importante depuis 2011. De 2011 à 2021, le taux d’affaires d’extorsion déclarées par la police a quadruplé pour passer de 4,4 affaires à 17,6 affaires pour 100 000 personnes.

Graphique 6 début

Graphique 6 Affaires de fraude déclarées par la police, Canada, 2011 à 2021

Tableau de données du graphique 6 
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et taux pour 100 000 personnes(figurant comme en-tête de colonne).
Année taux pour 100 000 personnes
2011 254
2012 258
2013 260
2014 266
2015 305
2016 351
2017 358
2018 404
2019 443
2020 443
2021 441

Graphique 6 fin

La nature de la fraude déclarée par la police a évolué depuis 2011, en partie en raison de la pandémie de COVID-19Note  . Ainsi, la stabilité du taux d’affaires de fraude depuis 2019 est principalement attribuable à la baisse des fraudes par carte (utilisation frauduleuse de cartes de paiement ou d’un autre type de carte) (-27 % par rapport à 2019) et des fraudes par chèque (-36 %), ce qui pourrait en partie être attribuable à la réduction du commerce en personne pendant la pandémie. En revanche, les fraudes relatives à de fausses réclamations ou à de fausses demandes ont augmenté de 90 % durant la même période, principalement en raison de la hausse des demandes frauduleuses formulées auprès du gouvernement, ce qui peut comprendre les demandes frauduleuses pour obtenir la Prestation canadienne d’urgence (PCU).

Depuis 2011, ce sont les fraudes relatives aux valeurs mobilières ou financières qui ont connu la hausse la plus importante (+579 %). La fraude peut toutefois prendre des formes très diverses, de sorte qu’il peut parfois être difficile de les définir parmi un nombre restreint de catégories. En 2021, environ 4 fraudes sur 10 ont été identifiées par la police comme étant un « autre type de fraude » (graphique 7).

Graphique 7 début

Graphique 7 Affaires de fraude déclarées par la police, selon le type de fraude, Canada, 2011 à 2021

Tableau de données du graphique 7 
Tableau de données du graphique 7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 7. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Fraude de chèque, Fraude de carte (de crédit, débit, d'appel), Marketing de masse, Valeurs mobilières ou finacières, Fausses demandes auprès d'organisations, Par ordinateur (p.ex. piratage, hameçonage), Vol d'identité et Autre, calculées selon taux pour 100 000 personnes unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Fraude de chèque Fraude de carte (de crédit, débit, d'appel) Marketing de masse Valeurs mobilières ou finacières Fausses demandes auprès d'organisations Par ordinateur (p.ex. piratage, hameçonage) Vol d'identité Autre
taux pour 100 000 personnes
2011 36 65 6 13 3 10 4 119
2012 36 59 6 16 2 11 5 121
2013 36 56 5 19 3 14 6 122
2014 34 58 8 22 4 15 6 119
2015 38 70 14 28 7 15 7 126
2016 41 88 15 36 9 18 9 135
2017 38 100 15 38 6 18 9 134
2018 41 110 17 48 7 19 10 150
2019 45 119 13 55 7 22 13 170
2020 32 95 18 68 15 29 20 167
2021 28 85 16 76 13 33 19 171

Graphique 7 fin

Les affaires de fraude déclarées par la police ont rarement mené à des accusations. Parmi les affaires de fraude consignées par la police en 2021, la grande majorité (90 %) n’avaient pas été classées (c.-à-d. résolues), 7 % avaient été classées par mise en accusation et 3 % avaient été classées d’une autre façon. Ces proportions sont néanmoins semblables à ce qui est noté pour les crimes contre les biens en général, dont 84 % des affaires en 2021 n’avaient pas été classées, alors que 8 % des affaires avaient été classées par mise en accusation. En moyenne, la police a mis 54 jours pour classer les affaires de fraude, ce qui est toutefois plus élevé que la moyenne de 20 jours enregistrée pour les crimes contre les biens en général.

Lorsqu’un auteur présumé avait été identifié dans une affaire de fraude, il s’agissait d’un homme dans un peu plus des deux tiers (68 %) des affaires, et il était en moyenne âgé de 34 ans. Ces caractéristiques sont assez semblables à ce qui est observé pour l’ensemble des crimes contre les biens.

Fin de l’encadré 1

Les personnes titulaires d’un diplôme d’études postsecondaires et celles ayant un revenu élevé sont davantage la cible des fraudeurs

Il a été établi qu’un revenu du ménage élevé était associé à un risque accru d’être victime d’un des crimes contre les ménages mesurés au moyen de l’ESGNote  (Cotter, 2021). La situation était semblable pour la fraude; les personnes dont le revenu du ménage avant impôts était inférieur à 80 000 $ étaient moins susceptibles d’avoir été victimes de fraude que les personnes dont le revenu du ménage était de 80 000 $ ou plus (14 % par rapport à 19 %)Note  . Les différences sont encore plus marquées en ce qui a trait au revenu personnel : 13 % des gens dont le revenu personnel annuel avant impôts était inférieur à 20 000 $ ont été victimes de fraude au cours des cinq années ayant précédé l’enquête, comparativement à 24 % des personnes dont le revenu personnel était de 120 000 $ ou plus (tableau 3).

Bien que les données de l’ESG ne montrent pas de lien entre le niveau de scolarité et le risque d’être victime d’un crime violent ou d’un crime contre les biens, il en va tout autrement de la fraude. Les personnes ayant fait des études universitaires étaient environ 2,5 fois plus susceptibles de déclarer avoir été victimes de fraude que les personnes n’ayant pas de diplôme d’études secondaires. Un niveau de scolarité élevé demeurait un facteur associé à un risque accru de fraude même lorsque l’on tenait compte de l’âge, du revenu personnel ou d’autres caractéristiques comme l’utilisation d’Internet (tableau 4).

L’utilisation d’Internet est associée au risque de subir une fraude

La fréquence et le type d’utilisation d’Internet peuvent avoir une certaine incidence sur la probabilité d’être la cible d’une fraude. Les personnes qui n’utilisent jamais Internet étaient environ trois fois moins susceptibles que les personnes l’utilisant quotidiennement d’avoir été victimes de fraude au cours des cinq années ayant précédé l’enquête (6 % par rapport à 18 %). De même, les internautes qui ont déclaré ne pas effectuer d’achats en ligne étaient environ deux fois moins susceptibles d’avoir vécu une fraude que les personnes effectuant des achats en ligne (11 % par rapport à 20 %) (tableau 5).

Selon les données déclarées par la police, près du quart (24 %) des affaires de fraudes enregistrées en 2021 avaient été perpétrées au moyen des technologies de l’information. Il n’est donc pas surprenant que les personnes qui utilisent peu Internet soient moins susceptibles d’avoir été victimes de fraude. Cependant, ces personnes sont une minorité, puisque près de 9 personnes sur 10 ont dit utiliser Internet tous les jours et les deux tiers ont dit effectuer des achats en ligne.

Les Premières Nations, les Inuit et les francophones sont moins susceptibles d’être victimes de fraude

Contrairement à d’autres types de crimes, la fraude touche tous les groupes de population de façon à peu près égale. À l’instar d’autres études (Ross et Smith, 2011; Trahan et autres, 2005), les données de l’ESG révèlent peu de différences en fonction des caractéristiques démographiques. Les hommes (16 %) et les femmes (17 %), les personnes raciséesNote  (17 %) et les personnes non raciséesNote  (17 %), les personnes LGBTQ2+ (21 %) et les personnes non LGBTQ2+ (17 %) ont tous été victimes de fraude dans des proportions similairesNote  . De même, hormis une plus faible prévalence de la fraude chez les personnes de moins de 25 ans et les personnes de 75 ans et plus, les différences selon le groupe d’âge étaient relativement modestes (tableau 3), quoique les personnes de 65 à 74 ans affichaient un risque plus élevé que les personnes des autres groupes d’âge lorsqu’on tenait compte de différents facteurs de risque (tableau 4).

Néanmoins, certaines personnes étaient un peu plus, ou un peu moins, susceptibles d’avoir été victimes de fraude au cours des cinq années ayant précédé l’enquête. Notamment, les membres des Premières Nations (11 %) et les Inuit (6 %E) ont affiché une plus faible prévalence de la fraude que les non-Autochtones (17 %). Ces différences pourraient peut-être en partie s’expliquer par la marginalisation socioéconomique des AutochtonesNote  . Dans l’ensemble, le revenu moyen et le niveau de scolarité sont un peu moins élevés chez les Autochtones que chez les non-Autochtones. Or, un revenu élevé et un haut niveau de scolarité sont associés à une plus grande prévalence de la fraude (tableau 3). De plus, comparativement aux non-Autochtones (86 %), les membres des Premières Nations (78 %) et les Inuit (69 %E) étaient moins susceptibles d’utiliser Internet quotidiennement. Une utilisation fréquente d’Internet est aussi associée à une plus grande prévalence de la fraude. Par ailleurs, lorsque l’on tenait compte de différents facteurs de risque, les Autochtones n’étaient pas moins susceptibles que les non-Autochtones d’avoir été victimes de fraude (tableau 4).

Les personnes dont la langue la plus souvent parlée à la maison est le français étaient aussi moins susceptibles que leurs homologues anglophones d’avoir été victimes de fraude (13 % par rapport à 18 %). Même en tenant compte des différences en ce qui concerne le revenu, le niveau de scolarité ainsi que d’autres caractéristiques, les francophones demeuraient moins susceptibles d’avoir été victimes de fraude (tableau 4). Une étude antérieure avait révélé que les francophones étaient moins susceptibles de déclarer avoir été visés par des tentatives d’hameçonnage, lesquelles sont souvent en anglais (Perreault, 2011).

Enfin, les personnes ayant une incapacité physique ou mentale (19 %) étaient quant à elles un peu plus susceptibles que les personnes n’ayant pas d’incapacité (16 %) d’avoir été victimes d’une fraude au cours des cinq années ayant précédé l’enquête. Selon certaines études, des fraudeurs pourraient profiter de la vulnérabilité de ces personnes, particulièrement celles ayant une incapacité liée à la santé mentale (Lichtenberg et autres, 2013; Lichtenberg et autres, 2016).

Les personnes ayant vécu de la violence de la part d’un partenaire intime sont plus susceptibles d’être victimes de fraude

Les personnes qui ont déclaré avoir vécu de la violence ou d’autres expériences difficilesNote  , récemment ou plus tôt dans la vie, étaient plus susceptibles d’avoir été victimes d’une fraude au cours des cinq années ayant précédé l’enquête, une association qui demeurait même lorsque l’on tenait compte d’autres facteurs (tableau 4). C’était particulièrement le cas des personnes ayant vécu de la violence de la part d’un partenaire intime : 28 % d’entre elles ont été victimes de fraude au cours des cinq années précédentes, comparativement à 17 % des personnes dont le partenaire n’a jamais été violent (tableau 6). Bien que l’ESG n’ait pas permis de recueillir de renseignements sur l’identité des fraudeurs, l’exploitation financière fait souvent partie des schémas de violence de la part d’un partenaire intime (Conroy, 2019). Par exemple, un ex-partenaire peut parfois avoir accès à des renseignements personnels facilitant la perpétration d’une fraude. Des études antérieures ont également révélé une plus grande prévalence de la fraude chez les personnes ayant vécu des expériences négatives; elles attribuaient ce fait à une plus grande vulnérabilité en raison de la modification du réseau de soutien social, des activités quotidiennes et des habitudes de consommation (Anderson, 2019; Burgos, 2006; Ross et Smith, 2011).

Les personnes victimes d’un autre type de crime au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête (22 %) et les personnes ayant vécu de la violence durant l’enfance (21 %) étaient aussi plus susceptibles que les personnes n’ayant pas vécu de telles expériences (15 %) d’avoir subi une fraude (tableau 6).

Plusieurs victimes de fraude ignorent comment leurs renseignements personnels ont été obtenus

Dans la plupart (90 %) des fraudes déclarées dans le cadre de l’ESG, des renseignements personnels avaient été obtenus par les fraudeurs. Toutefois, dans plusieurs cas, les victimes ignoraient la façon dont leurs renseignements personnels avaient été obtenus (41 % des victimes, ou 45 % de celles dont la fraude impliquait des renseignements personnels) (tableau 1).

Parmi les victimes de fraude qui connaissaient la façon dont les renseignements avaient été obtenus, plusieurs (39 %) ont dit que leur carte de crédit ou de débit avait été clonée ou copiée. D’autres personnes ont mentionné que l’accès à un de leurs comptes (compte en ligne, compte de courriel) avait été piraté (18 %), qu’elles avaient elles-mêmes fourni les renseignements (16 %) ou que les renseignements avaient été obtenus à la suite de la violation d’une base de données ou d’une fuite de données (10 %).

Dans la plupart des cas, les victimes de fraude ont découvert l’incident en examinant leurs relevés bancaires ou de carte de crédit (38 %) ou après qu’une institution financière ou qu’une société émettrice de cartes de crédit a communiqué avec elles (31 %).

La grande majorité des personnes prennent des mesures pour protéger leurs renseignements personnels

La quasi-totalité (95 %) de la population canadienne prend au moins certaines mesures pour protéger ses renseignements personnels ou se protéger contre la fraude. Parmi les différentes mesures pouvant être prises pour prévenir la fraude, l’examen des relevés bancaires ou de carte de crédit était la plus fréquente; cette mesure était adoptée par 83 % des personnes de 15 ans et plus. Déchiqueter le courrier, les factures ou les reçus (73 %), supprimer les courriels douteux (72 %), filtrer les appels ou éviter de répondre à la porte (63 %) étaient d’autres mesures prises par la majorité de la population (graphique 8).

Graphique 8 début

Graphique 8 Mesures prises pour se protéger contre la fraude, Canada, 2019

Tableau de données du graphique 8 
Tableau de données du graphique 8
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 8. Les données sont présentées selon Mesures prises pour prévenir la fraude (titres de rangée) et pourcentage et Intervalle de confiance de 95 %, calculées selon inférieur et supérieur unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Mesures prises pour prévenir la fraude pourcentage Intervalle de confiance de 95 %
inférieur supérieur
Examiner les relevés bancaires ou de cartes de crédit 83 82 84
Déchiqueter le courrier, les factures ou les reçus 73 72 74
Supprimer les courriels douteux 72 71 73
Filtrer les appels entrants ou éviter de répondre à la porte 63 62 64
Modifier le mot de passe d'un compte de courriel
ou de médias sociaux
48 47 49
Chercher à valider l'identité d'une personne faisant de la sollicitation 34 33 35
Modifier le NIP de ses cartes 31 30 32
S'inscrire à la Liste nationale de numéros de télécommunication exclus 18 17 18
Retirer la fonction « tap » d'une carte de débit ou de crédit 11 10 12
Se procurer une assurance de protection contre le vol d'identité 9 8 10
Aucune mesure 5 4 5
Autre mesure 3 3 4

Graphique 8 fin

Plusieurs personnes ont pris d’autres mesures pour se protéger contre la fraude au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête, comme le fait de modifier ses mots de passe (48 %) ou le numéro d’identification personnel (NIP) de ses cartes (31 %), ou encore de chercher à valider l’identité d’une personne proposant d’acheter quelque chose ou d’effectuer un don (34 %). En revanche, relativement peu de personnes (9,0 %) ont dit avoir souscrit à une assurance contre la fraude.

Les personnes fraudées sont plus susceptibles de prendre des mesures de protection contre la fraude

En général, les personnes les plus susceptibles d’avoir été ciblées par des fraudeurs étaient aussi les plus enclines à adopter certaines mesures pour se protéger contre la fraude. Par exemple, parmi les personnes victimes de fraude au cours des cinq années ayant précédé l’ESG, 91 % ont déclaré examiner leurs relevés bancaires, 81 % ont déclaré supprimer les courriels douteux et 60 % ont indiqué modifier régulièrement leurs mots de passe. Parmi les personnes qui n’avaient pas été victimes de fraude, ces proportions s’établissaient à 82 %, à 70 % et à 45 %, respectivement (tableau 7).

Par ailleurs, les caractéristiques associées à un risque accru de fraude étaient également liées à une plus grande probabilité de prendre des mesures pour se protéger contre la fraude. Par exemple, à l’instar de la proportion de personnes ayant été victimes de fraude, la proportion de personnes prenant des mesures pour se protéger contre la fraude augmentait avec le revenu personnel et le niveau de scolarité. De même, les personnes de moins de 25 ans et celles de 75 ans et plus étaient généralement moins susceptibles que les personnes des autres groupes d’âge de prendre certaines précautions. Les adultes de 25 à 44 ans étaient cependant moins susceptibles que leurs homologues de 75 ans et plus de déchiqueter le courrier et les factures, ce qui pourrait toutefois être attribuable à un plus grand recours aux services bancaires et relevés en ligne chez ces premiers.

L’enquête n’a pas permis de savoir le moment où les mesures de protection contre la fraude ont été adoptées, c’est-à-dire avant ou après une fraude, le cas échéant. Ainsi, il se peut que les personnes plus susceptibles d’être victimes de fraude soient plus enclines à se protéger, tout comme il se peut que le fait d’avoir été victime de fraude ait incité certaines personnes à mieux se protéger. Cela dit, la plupart des différences observées demeuraient même lorsque l’on tenait compte du fait d’avoir été victime ou non de fraude.

Les personnes racisées faisaient toutefois exception à cette tendance. Dans l’ensemble, les personnes racisées étaient tout aussi susceptibles que les personnes non racisées d’avoir été victimes de fraude au cours des cinq années ayant précédé l’enquête. Cependant, elles étaient généralement un peu moins susceptibles de prendre des mesures pour se protéger contre la fraude, sauf en ce qui a trait au fait de modifier leurs mots de passe. La même tendance s’observait chez les immigrants (tableau 7).

Peu de personnes perçoivent leurs renseignements personnels comme étant très bien protégés contre la fraude

Bien que la plupart des personnes prennent des mesures pour se protéger contre la fraude, rares sont celles qui estiment que leurs renseignements personnels sont très bien protégés. En 2019, environ 1 personne sur 15 (6,6 %) considérait ses renseignements personnels comme étant très bien protégés contre la fraude. Près de la moitié (48 %) des personnes de 15 ans et plus considéraient tout de même que leurs renseignements personnels étaient plutôt bien protégés. En revanche, environ le tiers (34 %) des personnes ayant participé à l’enquête considéraient leurs renseignements personnels comme n’étant pas très bien protégés, alors qu’une proportion supplémentaire de 10 % les percevaient comme n’étant pas du tout protégés (graphique 9).

Graphique 9 début

Graphique 9 Perception à l’égard du niveau de protection des renseignements personnels contre la fraude, Canada, 2019

Tableau de données du graphique 9 
Tableau de données du graphique 9
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 9. Les données sont présentées selon Niveau de protection perçu à l'égard des renseignements personnels (titres de rangée) et pourcentage et Intervalle de confiance de 95 %, calculées selon inférieur et supérieur unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Niveau de protection perçu à l'égard des renseignements personnels pourcentage Intervalle de confiance de 95 %
inférieur supérieur
Très protégés 7 6 7
Plutôt protégés 48 47 50
Pas très protégés 34 33 35
Pas du tout protégés 10 9 11

Graphique 9 fin

Les personnes de 35 à 54 ans étaient les moins susceptibles de considérer leurs renseignements personnels comme étant bien protégés, un peu moins de la moitié d’entre elles estimant leurs renseignements très bien ou plutôt bien protégés (tableau 7). La perception à l’égard du niveau de protection des renseignements personnels allait aussi en diminuant à mesure qu’augmentait le niveau de scolarité; les personnes qui ont fait des études supérieures étaient les moins susceptibles de considérer leurs renseignements comme étant bien protégés. À l’échelle des provinces, les Québécois étaient de loin les plus pessimistes au sujet du niveau de protection de leurs renseignements personnels.

Plusieurs facteurs peuvent influer sur les perceptions à l’égard de la fraude et du niveau de protection des renseignements personnels. D’une part, ces perceptions peuvent être influencées par la prévalence réelle de la fraude. D’autre part, la discussion publique sur le sujet, comme les campagnes de sensibilisation, mais aussi la médiatisation de certaines grosses affaires de fraude ou de fuites de données peuvent avoir une incidence sur les perceptions.

Près des trois quarts de la population perçoit une hausse de la fraude

La majorité des personnes de 15 ans et plus au Canada perçoivent une hausse de la fraude. Lorsqu’elles ont été interviewées sur leur perception à l’égard de l’évolution du nombre de fraudes au Canada au cours des cinq années précédentes, près des trois quarts (73 %) des personnes ayant participé à l’enquête ont dit estimer que la fraude avait connu une hausse, alors qu’un peu moins du quart (23 %) considéraient que la prévalence de la fraude était demeurée plutôt stable (graphique 10).

Graphique 10 début

Graphique 10 Perception à l'égard de la variation du nombre de fraudes au Canada et du nombre d'actes criminels dans le voisinage au cours des cinq années ayant précédé l'enquête, Canada, 2019

Tableau de données du graphique 10 
Tableau de données du graphique 10
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 10 Nombre de fraudes au Canada, Nombre d'actes criminels dans le voisinage, pourcentage et Intervalle de confiance de 95 %, calculées selon inférieur et supérieur unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Nombre de fraudes au Canada Nombre d'actes criminels dans le voisinageTableau de données du graphique 10 Note 1
pourcentage Intervalle de confiance de 95 % pourcentage Intervalle de confiance de 95 %
inférieur supérieur inférieur supérieur
A augmenté 73 72 74 19 18 20
Est demeuré le même 23 22 24 74 73 75
A diminué 1 1 2 6 6 7

Graphique 10 fin

La perception de la population canadienne à l’égard de l’évolution de la fraude au Canada contraste par rapport à celle à l’égard de la criminalité en général. En effet, lorsqu’il était question de la criminalité en général, la majorité (74 %) des personnes estimaient plutôt que le nombre de crimes commis dans leur voisinage était demeuré stable au cours des cinq années ayant précédé l’enquête, alors qu’un peu moins de 1 personne sur 5 (19 %) percevait une hausse à ce chapitre.

Résumé

Alors que la majorité (74 %) de la population canadienne considérait que la criminalité en général est demeurée plutôt stable au cours des cinq années ayant précédé l’Enquête sociale générale (ESG) de 2019 sur la sécurité des Canadiens (victimisation), environ la même proportion (73 %) percevait une hausse des fraudes. Cette perception à l’égard des fraudes semble correspondre à la réalité. Parmi tous les crimes mesurés au moyen de l’ESG, la fraude a été l’infraction la plus souvent déclarée. En 2019, 2,5 millions de personnes, ou 7,8 % de la population canadienne, ont déclaré en avoir été victimes au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête. Bien qu’elle soit rarement signalée à la police ― 1 victime de fraude sur 10 a signalé la fraude la plus grave vécue au cours des cinq années précédentes ―, la fraude constitue le crime ayant connu la plus forte hausse parmi les crimes déclarés par la police. De 2011 à 2021, le nombre d’affaires de fraude déclarées par la police a presque doublé pour passer de 87 174 à 168 483. Cette hausse de la fraude en fait d’ailleurs le crime ayant le plus contribué à amortir la baisse de l’IGC au cours de cette période. Le taux d’affaires d’extorsion a lui aussi quadruplé pendant la même période.

Au cours des cinq années ayant précédé l’ESG, environ 1 personne sur 6 (17 %) a été victime d’au moins une fraude au Canada. L’Alberta a affiché la proportion la plus élevée de personnes victimes de fraude (22 %), alors que les personnes vivant au Nunavut (8,6 %), au Nouveau-Brunswick (13 %), à Terre-Neuve-et-Labrador (13 %), en Nouvelle-Écosse (14 %) et au Québec (14 %) étaient les moins susceptibles d’avoir vécu une fraude.

Les fraudes commises au cours des cinq années ayant précédé l’ESG ont parfois occasionné des pertes financières importantes. Environ le quart des victimes ont déclaré une perte d’une valeur d’au moins 1 000 $ et 3,2 % ont indiqué une perte d’une valeur d’au moins 10 000 $.$. Au total, les pertes déclarées par l’ensemble des personnes victimes de fraude au cours des cinq années précédentes dépassaient les 16 milliards de dollars. De ce montant, les victimes ont pu récupérer un peu plus de 6 milliards de dollars, par exemple à la suite d’un remboursement de la part de la banque, de la société émettrice de cartes de crédit ou d’une assurance.

Certaines personnes étaient plus susceptibles d’avoir vécu une fraude au cours des cinq années ayant précédé l’enquête. Plus particulièrement, c’était le cas des personnes ayant une incapacité physique ou mentale, des personnes ayant un revenu personnel élevé ou ayant un haut niveau de scolarité, et des personnes ayant vécu des expériences de violence récemment ou au cours de leur vie, notamment celles ayant vécu de la violence de la part d’un partenaire intime. Le risque d’être victime d’une fraude augmentait aussi en fonction de l’utilisation d’Internet. Cependant, certaines personnes étaient moins susceptibles d’avoir été victimes de fraude, notamment les membres des Premières Nations, les Inuit et les francophones.

Tableaux de données détaillés

Tableau 1 Certaines caractéristiques de la fraude la plus grave vécue au cours des cinq années ayant précédé l'enquête, Canada, 2009

Tableau 2 Proportion des victimes de fraude au cours des cinq années ayant précédé l'enquête qui ont signalé la fraude la plus grave, selon l'autorité à laquelle la fraude a été signalée et selon certaines caractéristiques sociodémographiques et économiques des victimes, Canada, 2019

Tableau 3 Population ayant déclaré avoir été victime de fraude au cours des cinq années ayant précédé l'enquête, selon certaines caractéristiques sociodémographiques et économiques, Canada, 2019

Tableau 4 Modèle de régression logistique : risque d'avoir été victime de fraude au cours des cinq années ayant précédé l'enquête, selon certaines caractéristiques, Canada, 2019

Tableau 5 Population ayant déclaré avoir été victime de fraude au cours des cinq années ayant précédé l'enquête, selon certaines caractéristiques de l'utilisation d'Internet, Canada, 2019

Tableau 6 Population ayant déclaré avoir été victime de fraude au cours des cinq années ayant précédé l'enquête, selon certaines expériences de vie, Canada, 2019

Tableau 7 Mesures de protection prises pour se protéger contre la fraude et proportion de la population considérant que ses renseignements personnels sont bien protégés contre la fraude, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Canada, 2019

Début de l'encadré 2

Encadré 2
Autres sources d’information sur la fraude au Canada

Centre antifraude du Canada

Le Centre antifraude du Canada (CAFC), anciennement connu sous le nom de PhoneBusters, est issu d’un partenariat entre la Gendarmerie royale du Canada, la Police provinciale de l’Ontario et le Bureau de la concurrence du Canada. Le CAFC a notamment pour responsabilité de recueillir des données et des renseignements sur la fraude touchant les particuliers et les entreprises, ainsi que de fournir des produits et des alertes de sensibilisation à la fraude. Le CAFC travaille actuellement à la mise en place d’un nouveau système visant à faciliter le processus de signalement des fraudes, lequel devrait voir le jour en 2023-2024. Les données sur les fraudes signalées au CAFC constituent l’une des principales sources d’information sur la fraude au Canada.

Dans son plus récent rapport annuel qui couvre la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2021, le CAFC a relevé 106 000 signalements, ce qui porte le total des pertes à environ 379 millions de dollars. Ce montant était en forte hausse comparativement à l’année précédente (165 millions). Le CAFC a également relevé que les jeunes et les personnes âgées étaient de plus en plus touchés par la fraude.

Le rapport du CAFC révèle les huit grands types de fraudes suivants : les fraudes liées à l’investissement, les fraudes de relations amoureuses, les fraudes relatives aux biens et à la contrefaçon, l’extorsion, l’hameçonnage, le harponnage, les fraudes d’identité et les fraudes sur le thème de la COVID-19. Parmi ces types de fraudes, celles relatives aux investissements ont connu la plus forte croissance en 2021, ainsi que celles ayant causé les pertes les plus importantes. Le recours aux cryptomonnaies dans les affaires de fraude à l’investissement a également connu une hausse importante en 2021.

Pour de plus amples détails, consulter le rapport annuel de 2021 du CAFC (Centre antifraude du Canada, 2022).

Sondage sur la fraude 2023 de CPA Canada

Réalisé du 3 au 5 janvier 2023 auprès d’un échantillon aléatoire d’environ 2 000 personnes, le sondage sur la fraude de Comptables professionnels agréés du Canada (CPA Canada) révèle que près des deux tiers (63 %) des personnes de 18 à 34 ans ont déjà subi au moins une fraude financière au cours de leur vie. Cette proportion diminue pour s’établir à 39 % chez les personnes de 35 à 54 ans, puis à 31 % chez celles de 55 ans et plus. À l’instar de l’Enquête sociale générale sur la sécurité des Canadiens (victimisation), le sondage sur la fraude de CPA Canada note que la fraude par carte de crédit demeure le type de fraude le plus courant, 21 % des utilisateurs de cartes de crédit en ayant déjà été victimes. Près de 1 victime sur 6 (15 %) aurait signalé la fraude à la police, et la même proportion l’aurait signalée au Centre antifraude du Canada (Comptables professionnels agréés du Canada, 2023).

Fin de l’encadré 2

Description de l’enquête

Enquête sociale générale sur la sécurité des Canadiens (victimisation)

La population cible de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2019 sur la sécurité des Canadiens était composée des personnes de 15 ans et plus vivant dans les provinces et les territoires, à l’exception des personnes vivant en établissement à temps plein. La collecte des données a eu lieu au cours de la période allant d’avril 2019 à mars 2020. Les réponses ont été obtenues au moyen d’interviews téléphoniques assistées par ordinateur (ITAO), d’interviews en personne (dans les territoires seulement) et, pour la première fois, d’une option d’autocollecte par Internet offerte aux répondants à l’ESG sur la victimisation dans les provinces et les capitales territoriales. Les personnes ont pu répondre dans la langue officielle de leur choix.

Une personne de 15 ans et plus a été choisie au hasard au sein de chaque ménage pour répondre à l’enquête. En 2019, la taille de l’échantillon final était de 22 412 répondants. En 2019, le taux de réponse global s’établissait à 37,6 %. Parmi les non-répondants figuraient les personnes qui ont refusé de participer à l’enquête, celles qui ne pouvaient pas être jointes et celles qui ne parlaient ni le français ni l’anglais. Les chiffres des répondants de l’échantillon ont été pondérés afin que leurs réponses représentent la population canadienne de 15 ans et plus ne vivant pas en établissement.

Comme c’est le cas pour toutes les enquêtes auprès des ménages, les données comportent certaines limites. Les résultats reposent sur un échantillon et sont donc sujets à des erreurs d’échantillonnage. Des résultats légèrement différents auraient pu être obtenus si la population entière avait participé à l’enquête. En ce qui a trait à la qualité des estimations, les limites inférieure et supérieure des intervalles de confiance sont présentées dans les tableaux et les graphiques. Les intervalles de confiance doivent être interprétés de la façon suivante : si l’enquête devait être répétée à de nombreuses reprises, 95 % du temps (ou 19 fois sur 20), l’intervalle de confiance couvrirait la valeur de la population réelle. En plus des intervalles de confiance, les estimations sont classées dans des catégories de qualité en fonction de la taille de l’échantillon non pondéré. Les estimations inférieures à certains seuils sont marquées de la lettre F. De plus, les estimations marquées de la lettre E sont jugées de qualité marginale et doivent être utilisées avec prudence.

Programme de déclaration uniforme de la criminalité

Le Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) a été mis sur pied en 1962 avec la collaboration et l’aide de l’Association canadienne des chefs de police. Le Programme DUC a été conçu pour mesurer les affaires criminelles qui ont été signalées aux services de police fédéraux, provinciaux, territoriaux et municipaux au Canada.

Une affaire peut comprendre plus d’une infraction. Afin d’assurer la comparabilité des données, les chiffres figurant dans le présent article sont fondés sur l’infraction la plus grave dans l’affaire, qui est déterminée d’après une règle de classification normalisée utilisée par tous les services de police. Cependant, il est possible de produire, sur demande, des chiffres fondés sur toutes les infractions.

Les données du Programme DUC servent à mesurer tant le taux de criminalité traditionnel que l’Indice de gravité de la criminalité (IGC). Ces deux mesures sont fondées sur le compte agrégé des affaires criminelles. Une affaire criminelle comprend une ou plusieurs infractions liées qui ont été commises au cours d’un seul événement criminel et qui ont été signalées à la police. Lorsqu’un même événement criminel compte plus d’une victime, une affaire agrégée distincte est consignée pour chaque victime. Par exemple, un seul événement dans lequel trois victimes sont agressées au même moment et au même endroit est considéré dans les statistiques agrégées comme trois affaires de voies de fait. Pour qu’une affaire soit comptabilisée dans les statistiques de la criminalité, elle doit être consignée comme étant « fondée » plutôt que « non fondée ». Une affaire est « fondée » s’il a été déterminé après l’enquête policière que l’infraction déclarée s’est produite ou qu’il y a eu tentative de commettre l’infraction, ou qu’il n’y a pas de preuve crédible confirmant que l’affaire n’a pas eu lieu. Cela comprend les rapports fournis par une tierce partie qui répondent à ces critères.

Référence

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Burgos, C. L. (2006). The effects of life events on telemarketing fraud vulnerability among older adults. California State University, Long Beach.

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