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Étude : Association entre l'insécurité alimentaire et les événements stressants de la vie chez les adultes au Canada

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Diffusion : 2021-03-10

La pandémie de COVID-19 ainsi que les fermetures d'entreprises et les confinements qui l'accompagnent ont donné lieu à une série de défis socioéconomiques et sanitaires sans précédent. Un de ces défis est l'augmentation de l'insécurité alimentaire.

Tout au long de la pandémie, Statistique Canada a continué de recueillir et de diffuser des données sur l'insécurité alimentaire au Canada, notamment en explorant le lien entre l'insécurité alimentaire et la santé mentale, la stabilité financière et les Autochtones vivant en milieu urbain.

Une nouvelle étude, « Association entre l'insécurité alimentaire et les événements stressants de la vie chez les adultes au Canada », porte sur les caractéristiques des Canadiens en situation d'insécurité alimentaire, en mettant l'accent sur la façon dont une perte d'emploi, une blessure ou une maladie, ou une combinaison d'événements peuvent augmenter le risque d'insécurité alimentaire. Le présent communiqué compare les résultats de sécurité alimentaire de deux sous-populations différentes : ceux qui ont vécu un événement stressant de la vie et ceux qui n'en ont pas vécu (voir la note aux lecteurs).

Les données de ce communiqué proviennent de la quatrième vague (2018) de l'Étude longitudinale et internationale des adultes. Les répondants ont été interviewés en 2018; on leur a posé des questions portant sur leur situation en matière de sécurité alimentaire, et on leur a demandé s'ils avaient vécu un événement stressant de la vie au cours des deux dernières années (de 2016 à 2018). Bien que les données aient été recueillies avant la pandémie de COVID-19, ces résultats sont particulièrement pertinents aujourd'hui, étant donné que l'insécurité alimentaire a augmenté pendant la pandémie.

Les événements stressants de la vie liés au revenu étaient plus fréquemment associés à l'insécurité alimentaire

Les adultes canadiens dont la situation financière s'était détériorée de 2016 à 2018 étaient environ neuf fois plus susceptibles d'être en situation d'insécurité alimentaire que ceux dont la situation financière était demeurée stable. En 2018, près du tiers (30,2 %) des adultes qui avaient subi une détérioration de la situation financière au cours des deux années précédentes étaient en situation d'insécurité alimentaire, comparativement à 3,4 % des adultes dont la situation financière était demeurée stable.

Le licenciement ou la perte d'un emploi en raison du ralentissement des activités commerciales ou de fermetures d'entreprises est également lié à l'insécurité alimentaire. En 2018, 15,1 % des adultes canadiens qui avaient perdu leur emploi au cours des deux années précédentes étaient en situation d'insécurité alimentaire, soit trois fois plus que ceux qui n'avaient pas perdu leur emploi (4,5 %).

L'insécurité alimentaire était aussi plus répandue chez les chômeurs que chez les travailleurs. Environ 1 adulte sur 8 (12,1 %) qui était au chômage à un moment donné au cours de la période de 2016 à 2018 était en situation d'insécurité alimentaire, comparativement à 1 adulte sur 20 (5,0 %) qui n'avait pas été au chômage pendant cette période.

Il est essentiel de comprendre le lien entre l'insécurité alimentaire et le stress sur le marché du travail pendant le ralentissement économique causé par la pandémie, étant donné qu'environ 3 millions de Canadiens ont perdu leur emploi et que le taux de chômage a atteint un niveau record de 13,7 % en mai 2020.

En décembre, le taux de chômage avait baissé pour passer à 8,6 %, mais 1,1 million de travailleurs canadiens étaient toujours touchés par la crise économique liée par la COVID-19 à la fin de l'année. Toutefois, la Prestation canadienne d'urgence et d'autres programmes d'aide mis en place en réponse à la pandémie ont probablement permis d'atténuer l'insécurité alimentaire. Ces programmes exceptionnels n'étaient pas en place lorsque l'enquête a été menée.

Le lien entre l'insécurité alimentaire et le fait d'être victime d'un crime

En 2018, les Canadiens qui avaient été victimes d'un crime non violent (p. ex. vol ou dommages matériels) ou d'un acte de violence physique (p. ex. agression) au cours des deux années précédentes étaient trois fois plus susceptibles d'être en situation d'insécurité alimentaire que ceux qui n'avaient pas vécu un tel événement. Plus de 1 adulte sur 7 (15,6 %) qui avait été victime d'un crime de 2016 à 2018 était en situation d'insécurité alimentaire, comparativement à une proportion d'environ 1 adulte sur 20 (4,9 %) n'ayant pas été victime d'un crime.

Ces résultats fournissent une base de référence prépandémique pour évaluer le lien entre le fait d'être victime d'un crime et la sécurité alimentaire. Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, les confinements ont entraîné une diminution de certains types de crimes et une augmentation de certains autres types. Par exemple, les affaires déclarées par la police, comme les introductions par effraction dans une résidence (-22 %) et les agressions sexuelles (-27 %), ont fortement diminué au cours des quatre premiers mois de la pandémie, tandis que les demandes d'intervention, comme celles liées à une vérification du bien-être (+12 %), aux querelles de ménage (+12 %) et à la santé mentale (+11 %) ont toutes augmenté. Le lien entre ces changements récents dans les affaires déclarées par la police et le niveau de sécurité alimentaire est inconnu et devrait être examiné plus en profondeur au moyen de données plus récentes.

La prévalence de l'insécurité alimentaire chez les Canadiens qui souffrent d'une blessure ou d'une maladie grave

En 2018, près de 1 adulte canadien sur 10 (9,3 %) qui a souffert — ou dont une personne apparentée ou un ami a souffert — d'une blessure ou d'une maladie grave (mentale ou physique) était en situation d'insécurité alimentaire, ce qui représente un taux plus de deux fois plus élevé que celui observé chez les autres adultes (4,2 %).

L'insécurité alimentaire et les événements stressants de la vie liés à la famille ou à une autre relation

Des recherches antérieures ont suggéré l'existence d'un lien entre l'insécurité alimentaire et les événements stressants de la vie comme le décès d'un être cher, le début ou la fin d'un partenariat reconnu par la loi (mariage et union libre ainsi que décès du conjoint), un nouvel enfant à la maison, ou la retraite.

Toutefois, cette étude n'a révélé aucune différence statistiquement significative quant au taux d'insécurité alimentaire entre les Canadiens qui ont vécu un événement stressant de la vie lié à la famille ou à une autre relation de 2016 à 2018 et ceux qui n'en ont pas vécu (voir note aux lecteurs).

Les Canadiens qui ont vécu de multiples événements stressants de la vie sont presque trois fois plus susceptibles d'être en situation d'insécurité alimentaire que ceux qui ont vécu un seul événement

Bien que les Canadiens qui vivent un événement stressant de la vie soient plus susceptibles d'être en situation d'insécurité alimentaire, ceux qui subissent de multiples événements stressants de la vie le sont encore plus.

En 2018, 11,9 % des adultes canadiens qui ont connu deux événements stressants de la vie ou plus de 2016 à 2018 étaient en situation d'insécurité alimentaire, ce qui est presque trois fois plus que les Canadiens qui n'avaient vécu qu'un seul événement stressant de la vie (4,1 %).

Au cours de la même période, 3,0 % des adultes canadiens qui n'avaient vécu aucun événement stressant de la vie étaient en situation d'insécurité alimentaire.



  Note aux lecteurs

Cette étude utilise les données de la 4e vague (2018) de l'Étude longitudinale et internationale des adultes (ELIA), une enquête-ménage bisannuelle qui suit les mêmes personnes au fil du temps et qui permet de recueillir des données sociales et économiques sur la population canadienne. Elle cible les personnes vivant dans les provinces en date de 2012 et tous les membres du ménage âgés de 15 ans et plus doivent y répondre.

Le présent communiqué porte sur la population canadienne de 2012 qui a déclaré son état de sécurité alimentaire en 2018 et traite des personnes de 20 ans et plus qui ont répondu à toutes les vagues subséquentes de l'ELIA. Les non-répondants aux questions sur les événements stressants de la vie vécus de 2016 à 2018 ont été exclus de l'analyse.

En 2018, environ 1 personne sur 20 (5,2 %) des participants canadiens âgés de 20 ans et plus étaient en situation d'insécurité alimentaire. L'étude utilise la définition de l'insécurité alimentaire employée par Santé Canada : « l'incapacité de se procurer ou de consommer des aliments de qualité, ou en quantité suffisante, de façon socialement acceptable, ou encore l'incertitude d'être en mesure de le faire ».

Un événement stressant de la vie est défini comme un événement attendu ou inattendu qui pourrait avoir des effets néfastes sur une personne et sa famille (p. ex. partir à la retraite, devenir chômeur, divorcer ou vivre une blessure dans la famille).

Le début et la fin d'un partenariat reconnu par la loi sont déclarés séparément, car ils sont considérés comme deux événements stressants de la vie distincts. Cela comprend notamment le fait de vivre un mariage ou une union libre, un divorce, une séparation ou le décès d'un conjoint.

Un nouvel enfant au foyer comprend la naissance, l'adoption d'un enfant ou le début de l'éducation d'un enfant issu d'une union antérieure du présent conjoint.

La somme des proportions indiquées dans la présente diffusion ne correspond pas à 100 % puisque deux sous-populations différentes sont utilisées : ceux qui ont vécu un événement stressant de la vie et ceux qui n'en ont pas vécu.

La faible taille de l'échantillon de répondants en situation d'insécurité alimentaire et qui ont connu un événement stressant de la vie lié à la famille ou à une autre relation peut avoir eu une incidence sur la capacité d'obtenir une signification statistique.

Produits

Le document de recherche « Association entre l'insécurité alimentaire et les événements stressants de la vie chez les adultes au Canada » est maintenant disponible dans le cadre de la Série de documents de recherche de l'Étude longitudinale et internationale sur les adultes (Numéro au catalogue89-648-X).

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (STATCAN.infostats-infostats.STATCAN@canada.ca).

Pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes ou la qualité des données, communiquez avec Alexander El-Hajj au 343-543-0836 (alexander.el-hajj@canada.ca) ou avec Emmanuel Benhin au 613-862-7638 (emmanuel.benhin@canada.ca).

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