Sécurité et criminalité dans les collectivités
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Messages clés :
- Les femmes, les jeunes, les Autochtones et les groupes ethnoculturels se sentent moins en sécurité et signalent plus d'incidents de discrimination et de harcèlement que le reste de la population.
- Le profil de la criminalité et celui des interventions policières ont varié pendant la pandémie de COVID-19 : les demandes d'intervention à la police ont augmenté de 7 %, tandis que les crimes déclarés par la police ont diminué de 16 %.
- Le paysage de la vulnérabilité a été accentué et a changé, comme en témoigne l'augmentation de la violence familiale et des préoccupations à l'égard du risque de violence familiale en raison de l'isolement social.
- Répercussions sur l'administration de la justice : le nombre de contrevenants incarcérés a diminué, et une baisse sans précédent de la population carcérale a été enregistrée.
- Orientations futures : fournir davantage de données désagrégées et d'indicateurs de tendances relativement à la justice et à la sécurité des collectivités en vue de soutenir la reprise sociale et économique.
Perceptions à l'égard de la criminalité et de la sécurité pendant la pandémie : les sentiments d'insécurité sont plus courants chez certains groupes, à savoir les groupes de minorités visibles, les jeunes et les femmes
- Plus du quart des participants noirs, coréens et chinois avaient l'impression que des incidents de harcèlement ou des attaques fondés sur la race, l'origine ethnique ou la couleur de la peau se produisaient parfois ou souvent, comparativement à 10 % des personnes n'appartenant pas à une minorité visible.
- Les participants appartenant à une minorité visible étaient trois fois plus susceptibles que le reste de la population (18 % par rapport à 6 %) de percevoir une hausse de ce type d'incidents de harcèlement ou d'attaques depuis le début de la pandémie.
- Les jeunes participants, en particulier les femmes, étaient plus susceptibles de percevoir une augmentation de la criminalité et des incidents de harcèlement ou des attaques fondés sur la race dans leur voisinage.
- Les jeunes femmes étaient plus susceptibles de déclarer avoir communiqué avec un service d'aide aux victimes ou d'avoir utilisé un tel service, et moins susceptibles d'indiquer qu'elles se sentaient en sécurité lorsqu'elles marchent seules dans leur voisinage une fois la nuit tombée.
Perceptions à l'égard de la criminalité et de la sécurité pendant la pandémie : les participants autochtones ressentent les répercussions les plus marquées
- Parmi les participants autochtones, 17 % croyaient que la criminalité avait augmenté dans leur voisinage depuis le début de la pandémie, comparativement à 11 % chez les participants non autochtones. Il y avait peu de différences entre les genres parmi les participants autochtones et non autochtones.
- Les participants autochtones (22 %) étaient deux fois plus susceptibles que les participants non autochtones (11 %) d'affirmer que les incidents de harcèlement ou les attaques fondés sur la race, l'origine ethnique ou la couleur de la peau se produisaient « souvent » ou « parfois » dans leur voisinage. Les différences entre les hommes et les femmes au sein de la population autochtone étaient faibles.
Pourcentage ayant déclaré avoir le sentiment que le taux de criminalité dans leur quartier a augmenté depuis le début de la pandémie, du 12 au 25 mai, 2020
Description - Pourcentage ayant déclaré avoir le sentiment que le taux de criminalité dans leur quartier a augmenté depuis le début de la pandémie, du 12 au 25 mai, 2020
Autochtones | Non autochtones | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
Tous | Femmes | Hommes | Tous | Femmes | Hommes | |
pourcentage | ||||||
Pourcentage ayant déclaré un certain niveau d'inqiuétude concernant l'impact de la COVID-19 sur la violence familiale | 11 | 13 | 9 | 5 | 5 | 4 |
Source : Les répercussions de la COVID-19 – Santé mentale. |
Sécurité et bien-être pendant la pandémie
- Bien que les pays aient signalé une diminution du nombre de crimes déclarés par la police alors que les mesures rigoureuses de confinement mises en place au début de la pandémie étaient en vigueur, de nombreuses organisations au Canada et à l'étranger ont soulevé des préoccupations quant à l'augmentation de la violence familiale dans ces circonstances.
- Les panels Web et les projets de collecte par approche participative menés par Statistique Canada au cours des premiers mois ont révélé que les participants étaient préoccupés par leur propre santé et leur propre bien-être et par la santé et le bien-être des autres, de même que par la possibilité de violence familiale.
- Cependant, un grand nombre de participants estimaient qu'il était plutôt ou très probable que leurs voisins appellent la police s'ils étaient témoins, auditifs ou oculaires, d'actes apparemment violents, perpétrés au domicile d'une autre personne — un signe de cohésion sociale en période difficile.
- Les participants ont également répondu à Statistique Canada que la pandémie avait eu une incidence négative sur leur santé mentale.
Les interventions policières ont changé pendant la pandémie de COVID-19 : le nombre de demandes d'intervention a augmenté, tandis que le nombre de crimes déclarés par la police a diminué
- Au cours des quatre premiers mois de la pandémie de COVID-19, 17 services de police au Canada ont déclaré une diminution de 16 % de certaines affaires criminelles, comparativement à la même période de l'année précédente.
- Il a été fait état de baisses du nombre d'affaires de vol à l'étalage (-6 %), d'introduction par effraction dans une résidence (-22 %) et de vol de véhicules à moteur (-5 %), ainsi que de voies de fait (-11 %) et d'agressions sexuelles (-27 %), y compris celles commises par un membre de la famille.
- En revanche, le nombre de demandes d'intervention a augmenté de 7 % au cours des premiers mois de la pandémie, en particulier les demandes associées à une vérification du bien-être (+12 %), à une querelle de ménage ou à un conflit familial (+12 %) et à la santé mentale, comme une personne en crise émotionnelle (+11 %).
Toronto, Ontario, municipal (35304) | Regina, Saskatchewan, municipal (47603) | Vancouver, Colombie-Britannique, municipal (59023) | ||||||||||
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Nombre d'affaires réel | Nombre d'affaires réel | Nombre d'affaires réel | ||||||||||
Infractions et demandes d'intervention | mars 2020 | avril 2020 | mai 2020 | juin 2020 | mars 2020 | avril 2020 | mai 2020 | juin 2020 | mars 2020 | avril 2020 | mai 2020 | juin 2020 |
Nombre | ||||||||||||
Total des voies de fait (niveaux 1, 2, 3) | 1 220 | 889 | 1 110 | 1 202 | 161 | 127 | 156 | 164 | 414 | 365 | 424 | 398 |
Total des affaires d'introduction par effraction | 718 | 616 | 489 | 482 | 125 | 125 | 159 | 112 | 523 | 559 | 368 | 309 |
Querelles de ménage et conflits familiaux | 1 881 | 1 649 | 1 879 | 1 859 | 371 | 386 | 427 | 445 | 514 | 502 | 497 | 506 |
Source : Statistique Canada, tableau 35-10-0169-01, Certains crimes déclarés par la police et demandes d'intervention pendant la pandémie de COVID-19, mars 2020 à juin 2020. |
Évolution du paysage de la vulnérabilité : répercussions sur les services aux victimes au Canada
- L'isolement social, la perte d'emploi et la baisse du revenu sont tous des facteurs reconnus pour augmenter le risque de violence familiale. Ces conditions se sont accentuées au cours des derniers mois.
- Un peu plus de la moitié (54 %) des services aux victimes participants ont déclaré une hausse du nombre de victimes de violence familiale qu'ils ont servies entre la mi-mars et le début de juillet.
- La plupart des services aux victimes ont trouvé des façons de s'adapter à la pandémie de COVID-19 afin de continuer à servir leurs clients, par exemple en adoptant des pratiques de nettoyage accrues, en demandant à leur personnel de travailler à domicile ou en utilisant la technologie pour communiquer avec leurs clients.
Changements perçus quant au nombre de victimes qui ont reçu des services depuis le début de la pandémie de COVID-19, 2020
Description - Changements perçus quant au nombre de victimes qui ont reçu des services depuis le début de la pandémie de COVID-19, 2020
Changements perçus selon le type de client | Hausse | Aucun changement | Baisse |
---|---|---|---|
pourcentage de répondants | |||
Changement quant au nombre total de victimes d'actes criminels qui ont reçu des services | 31 | 50 | 19 |
Changement quant au nombre de victimes de violence familiale qui ont reçu des services | 54 | 29 | 17 |
Note : En raison de la nature non représentative de l'échantillon, les résultats de cette étude ne représentent pas tous les services aux victimes au Canada. Les répondants ayant déclaré « Je ne sais pas » sont exclus. Source : Statistique Canada, Répercussions de la COVID-19 sur les services aux victimes au Canada. |
Évolution du paysage de la vulnérabilité : les femmes, les enfants et les personnes âgées sont vulnérables en matière de violence familiale au cours d'une quarantaine et d'un isolement social
- Selon les résultats d'une enquête par panel en ligne menée en mars dans le cadre de laquelle on a interrogé les Canadiens sur leur degré d'inquiétude quant à diverses situations, 10 % des femmes et 6 % des hommes ont déclaré être inquiets de la possibilité de violence familiale.
- Les résultats d'un projet de collecte par approche participative mené en avril font écho au constat selon lequel les femmes de tous les groupes d'âge étaient plus susceptibles que les hommes de déclarer que la possibilité de violence familiale semait chez elles beaucoup ou énormément d'inquiétude (8,7 % par rapport à 6,5 %).
- Les jeunes femmes de 15 à 24 ans étaient beaucoup plus susceptibles de déclarer que la possibilité de violence familiale semait chez elles beaucoup ou énormément d'inquiétude (12 %), comparativement aux hommes du même groupe d'âge (8 %).
Évolution du paysage de la vulnérabilité : le stress financier et la victimisation au cours d'une quarantaine et d'un isolement social peuvent accroître le risque de violence familiale
- Un stress financier peut être ressenti en temps de crise, en particulier au sein des populations les plus vulnérables.
- Les résultats du projet de collecte par approche participative d'avril révèlent que le stress financier était associé à des inquiétudes plus élevées de violence familiale.
- Environ 1 participant sur 6 (16 %) a déclaré penser que la pandémie pourrait avoir des « répercussions majeures » sur sa capacité à respecter ses obligations financières. Ces préoccupations au sein de la population immigrante (20 %) sont supérieures à celles de la population née au Canada (12 %).
- Parmi ces participants, environ 11 % ont déclaré que la possibilité de violence familiale semait chez eux beaucoup ou énormément d'inquiétude, comparativement à 7 % chez les autres participants.
Lien entre la capacité de rencontrer ses obligations financières et la violence familiale
Description - Lien entre la capacité de rencontrer ses obligations financières et la violence familiale
Tous | Femmes | Hommes | |
---|---|---|---|
Impact majeur sur les obligations financière | 11 | 12 | 10 |
Impact modéré, mineur, ou aucun impact sur les obligations financières | 7 | 8 | 6 |
Source : Statistiqu Canada, Approche participative : Répercussions de la COVID-19 sur les Canadiens, 2020. |
Répercussions de la COVID-19 sur l'administration de la justice : retards des procédures judiciaires et accès à la justice
Activités des tribunaux de juridiction criminelle
- Avant la pandémie de COVID-19, les tribunaux de juridiction criminelle au Canada éprouvaient de la difficulté à traiter les causes en temps opportun, ce qui a donné lieu à une décision de la Cour suprême du Canada qui a établi de nouveaux délais pour le règlement des causes.
- En raison de la pandémie de COVID-19, les tribunaux de tout le pays n'ont pas été en mesure de continuer à fonctionner normalement, ce qui a entraîné de longs retards qui ont une incidence sur la justice pour les victimes et les personnes accusées d'avoir commis un crime.
- Statistique Canada travaille avec les tribunaux pour mettre la dernière main aux plans de production et de diffusion des données trimestrielles sur les tribunaux de juridiction criminelle qui permettront d'établir des mesures des répercussions de la pandémie et de la relance sur les activités des tribunaux et l'accès à la justice.
Problèmes juridiques auxquels sont confrontés les Canadiens
- La pandémie a entraîné de nombreux problèmes juridiques pour les Canadiens. Il y a notamment les problèmes juridiques liés au logement et à la location, à l'emploi, aux contrats commerciaux, à la santé et à la rémunération et à la prise en charge de questions de santé et de questions financières pour une personne qui n'était pas en mesure de le faire.
- L'Enquête canadienne sur les problèmes juridiques est une nouvelle enquête-ménage, élaborée en collaboration avec Justice Canada, qui permettra de mesurer les besoins juridiques des Canadiens. L'enquête comprend des questions visant à déterminer si de nouveaux problèmes sont survenus en raison de la pandémie de COVID-19 ou si les problèmes existants ont été aggravés ou exacerbés par la pandémie.
Répercussions de la pandémie de COVID-19 sur l'administration de la justice : la population carcérale dans les centres correctionnels pour adultes au Canada a diminué de 16 %, une baisse sans précédent
- Tout en tenant compte des préoccupations en matière de sécurité publique, la réduction du nombre de personnes détenues dans les établissements correctionnels est considérée comme une mesure préventive visant à réduire le risque pour la santé publique associé à la transmission de la COVID-19.
- En date du 6 août 2020, 1 496 tests de dépistage de la COVID-19 avaient été effectués sur la population carcérale des établissements fédéraux, et environ le quart (24 %) des résultats étaient positifs.
- En avril 2020, le compte quotidien moyen d'adultes en détention avait diminué de 16 % par rapport à février. Par le passé, les variations mensuelles des chiffres étaient rarement supérieures à 1 %.
- Le compte moyen des adultes en détention dans un établissement fédéral avait diminué de 1 %, tandis que le compte moyen des adultes en détention dans un établissement provincial ou territorial avait reculé du quart (25 %).
Population carcérale adulte totale selon l'année (2019 et 2020) et le mois (février, mars et avril)
Description - Population carcérale adulte totale selon l'année (2019 et 2020) et le mois (février, mars et avril)
2019 | 2020 | |
---|---|---|
Février | 37 967 | 37 976 |
Mars | 38 314 | 36 960 |
Avril | 38 484 | 31 901 |
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Rapazport sur les indicateurs clés des services correctionnels pour adultes, article du Quotidien. |
Regard vers l'avenir : assurer un suivi de l'évolution future de la criminalité et de la sécurité dans les collectivités au Canadas
- En raison des restrictions sur les déplacements et des ordonnances de confinement, la pandémie offre une occasion unique d'examiner les variations dans les tendances et les modèles de la criminalité au Canada. Certains ont qualifié cette occasion d'expérience criminologique parfaite.
- L'information recueillie à la suite de l'examen des variations dans ces tendances peut contribuer à l'élaboration de programmes de prévention, d'application de la loi et de services aux victimes à l'appui de la relance sociale et économique.
Des activités de collecte et d'analyse des données sont prévues pour répondre à d'importantes questions de recherche :
- Comment les crimes déclarés par la police et les demandes d'intervention évolueront-ils à mesure que le Canada traverse cette pandémie?
- Comment la pandémie de COVID-19 a-t-elle touché les contrevenants mis en liberté sous condition ou en liberté anticipée?
- La surreprésentation des Autochtones et d'autres populations vulnérables au sein des services correctionnels a-t-elle augmenté ou diminué pendant la pandémie?
- Quel est le taux de transmission de la COVID-19 au sein de la population des établissements correctionnels?
- Est-il possible de recueillir des données sur les retards de traitement des causes accumulés par les tribunaux pendant la pandémie? Dans l'affirmative, la pandémie a-t-elle contribué à ces retards?
- La pandémie de COVID-19 a-t-elle accentué les problèmes juridiques des Canadiens? Quelles ont été les répercussions sur l'accès à la justice pour les Canadiens? (Enquête canadienne sur les problèmes juridiques, collecte de données de février 2021)
- Comment les variations de l'emploi ont-elles influé sur les tendances en matière de criminalité?
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