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Le paradoxe du faible revenu de diplômés de l'enseignement supérieur : Les diplômés du collège et de l'université avec de faibles revenus, Ontario, 2006
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- L'Ontario dans un contexte international
- Survol des articles et ouvrages
- Données et méthodologie
- Analyse descriptive
- Analyse multivariée des nombreux facteurs à l'origine d'une situation de faible revenu
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- Bibliographie
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Section 5 : Analyse descriptive
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5.1 Caractéristiques démographiques des diplômés universitaires à faible revenu
5.2 Activités principales des diplômés universitaires à faible revenu
5.3 Domaines d'études des diplômés universitaires à faible revenu
5.4 Situation familiale des diplômés universitaires à faible revenu
5.5 Caractéristiques démographiques des diplômés de niveau collégial à faible revenu
5.6 Activités principales des diplômés de niveau collégial à faible revenu
5.7 Domaines d'études des diplômés de niveau collégial à faible revenu
5.8 Situation familiale des diplômés de niveau collégial à faible revenu
La présente section offre un aperçu descriptif, pour 2006, des travailleurs ontariens possédant une formation collégiale et universitaire. Nous présentons les données pour l'ensemble du Canada à des fins comparatives. Afin de faciliter la comparaison, les tableaux pour l'Ontario et pour le Canada figurent dans deux annexes distinctes (l'Ontario à l'annexe A, le Canada à l'annexe B). Des statistiques descriptives, pour 2006, sur les diplômés de niveau universitaire et collégial figurent dans les tableaux A.1 (Ontario) et B.1 (Canada). Nous abordons d'abord les diplômés universitaires, puis les diplômés de niveau collégial.
5.1 Caractéristiques démographiques des diplômés universitaires à faible revenu
Comme le montre le tableau 2.1, 16 % des diplômés universitaires ontariens âgés de 25 à 64 ans touchaient moins de la moitié du revenu médian national en 2006. À l'échelle du Canada, la proportion est de 18 %.
Comme on pouvait s'y attendre au vu des articles et ouvrages qui ont porté sur les écarts entre les sexes aux chapitres du domaine d'études, de la branche d'activité et de la profession ainsi que de l'intensité de l'activité, les Ontariennes ayant fait des études universitaires étaient légèrement surreprésentées dans les trois plus basses catégories de revenu d'emploi comparativement aux hommes (ratios de 1,3, 1,2 et 1,3) et sous-représentées dans celle des revenus les plus élevés, avec un ratio de 0,6 (tableau A.2). On observe des résultats semblables à l'échelle du Canada (tableau B.2).
Au sein des catégories de revenu, la répartition selon l'âge était très polarisée. Les Ontariens plus âgés possédant une formation universitaire, en particulier ceux âgés de 60 à 64 ans, étaient surreprésentés dans la catégorie des revenus les plus faibles (ratio de 2,4). C'était également le cas des travailleurs âgés de 55 à 59 ans (ratio de 1,5). Les ratios élevés pour ces groupes d'âge donnent à penser que certains de ces travailleurs ont peut-être pris leur retraite et que l'emploi ne constituait plus leur principale source de revenu en 2006.
L'autre groupe surreprésentés dans les catégories des revenus les plus faibles en Ontario était celui des diplômés universitaires âgés de 25 à 29 ans (ratio de 1,4). L'une des raisons tient au fait que 34 % des diplômés universitaires de ce groupe d'âge qui touchaient un faible revenu ont déclaré que les études constituaient leur activité principale pendant l'année. De plus, compte tenu de leur âge, bon nombre d'entre eux sont relativement nouveaux sur le marché du travail et il est normal que leur revenu soit inférieur à celui de travailleurs âgés comptant plus d'expérience. Selon la théorie du jumelage emploi-travailleur, certains d'entre eux peuvent traverser une période d'instabilité en cherchant l'emploi qui leur convient.
Les diplômés universitaires les plus susceptibles de se situer dans la catégorie des revenus les plus élevés en Ontario en 2006 étaient ceux âgés de 45 à 49 ans et de 50 à 54 ans (ratios respectifs de 1,4 et 1,6); ils étaient aussi les moins susceptibles d'appartenir à la catégorie des revenus les plus faibles.
La taille du ménage avait également un lien avec le fait que les travailleurs soient surreprésentés ou non dans les diverses catégories de revenu. Par exemple, les personnes seules vivant dans un ménage comptant plus d'un membre et les personnes en situation familiale « autre » étaient surreprésentées dans la catégorie des revenus les plus faibles et sous-représentées dans celle des revenus les plus élevés. Inversement, les couples mariés ou en union libre ayant des enfants de moins de 18 ans étaient légèrement sous-représentés dans la catégorie des revenus les plus faibles et légèrement surreprésentés dans celle des revenus les plus élevés1.
Comme on pouvait s'y attendre au vu des articles et ouvrages traitant des difficultés des immigrants face au marché du travail, les immigrants, en particulier ceux qui étaient arrivés au Canada au cours des dix dernières années, étaient surreprésentés dans les catégories des revenus les plus faibles. À cet égard, toutefois, les immigrants vivant en Ontario avaient tendance à connaître un meilleur sort que ceux de l'ensemble du pays. En Ontario, en 2006, 20 % des nouveaux immigrants (vivant au Canada depuis dix ans ou moins) possédant une formation universitaire appartenaient à la catégorie des revenus les plus faibles (revenu égal ou inférieur au revenu d'emploi médian national), contre 15 % de leurs homologues nés au Canada. Les chiffres comparables à l'échelle du pays étaient de 23 % des nouveaux immigrants contre 17 % des personnes nées au Canada.
L'écart des revenus était beaucoup plus grand à l'autre extrémité de l'échelle. En Ontario, en 2006, seulement 14 % des nouveaux immigrants se situaient dans la catégorie des revenus les plus élevés, contre 40 % des personnes nées au Canada. À l'échelle du pays, la proportion de nouveaux immigrants dans la catégorie des revenus les plus élevés était la même (14 %), mais celle des personnes nées au Canada était plus faible, soit 34 %.
L'analyse à l'échelle du Canada comprenait également un volet visant à déterminer l'ampleur des différences régionaux. À l'exception de la Colombie-Britannique, la province de résidence des diplômés universitaires avait peu d'incidence sur l'appartenance à une catégorie de revenu donnée. En Colombie-Britannique, toutefois, 27 % des diplômés universitaires âgés de 25 à 64 ans se trouvaient en 2006 dans la catégorie des revenus les plus faibles (tableau B.2).
5.2 Activités principales des diplômés universitaires à faible revenu
En Ontario, un peu plus de la moitié (52 %) des diplômés universitaires à faible revenu ont déclaré que le travail (pour une entreprise ou en tant que travailleur indépendant) constituait leur activité principale en 2006 (données non montrées). Les 48 % restants de ce groupe ont déclaré s'occuper d'enfants (12 %), être retraités (14 %), être aux études (13 %) ou s'adonner à d'autres activités (9 %). Ces proportions étaient très semblables à l'échelle du Canada.
Comme on pouvait s'y attendre, les personnes dont le travail ne constituait pas l'activité principale pendant l'année étaient surreprésentées dans la catégorie des revenus les plus faibles. Ainsi, 72 % des retraités, 61 % des étudiants et 46 % des personnes qui s'occupaient d'un enfant ou d'un membre de la famille appartenaient à cette catégorie en Ontario en 2006 (tableau A.3). Dans l'ensemble du Canada, ces chiffres étaient plus élevés dans le cas des étudiants (71 %) et des personnes qui s'occupaient d'un enfant ou d'un membre de la famille (53 %) (tableau B.3). En Ontario, seulement 10 % des personnes ayant déclaré le travail comme activité principale pendant l'année appartenaient à la catégorie des revenus les plus faibles, contre 11 % à l'échelle du pays.
L'intensité de l'activité d'une personne sur le marché du travail jouait également un rôle. En Ontario, en 2006, les travailleurs à temps plein à l'année étaient de loin les moins susceptibles d'appartenir à la catégorie des revenus les plus faibles (ratio de 0,4), comparativement aux travailleurs à temps partiel (ratio de 2,8), à ceux qui avaient des horaires mixtes (ratio de 2,4) et à ceux qui n'ont pas déclaré le travail comme activité principale pendant l'année, tout en déclarant un revenu non nul (ratio de 4,7)2. Ces ratios sont très semblables à l'échelle du Canada. Parmi les diplômés universitaires à faible revenu qui travaillaient à temps partiel, 16 % ont déclaré vouloir travailler à temps plein; en Ontario, cette proportion n'était que de 6 %.
On observe des écarts importants lorsqu'on examine la répartition des revenus selon la principale source de revenu. Comme on pouvait s'y attendre, les travailleurs dont les salaires et traitements constituaient en 2006 la principale source de revenu étaient sous-représentés dans la catégorie des revenus les plus faibles en 2006 (ratio de 0,6). Par contre, les travailleurs indépendants étaient surreprésentés dans cette catégorie (ratio de 1,7). Toutefois, les travailleurs dont les transferts gouvernementaux, le revenu de placement et les rentes de retraite constituaient la principale source de revenu touchant un revenu d'emploi, de sorte qu'ils étaient fortement surreprésentés dans la catégorie des revenus d'emploi les plus faibles (ratios respectifs de 6,1, 4,9 et 5,2)3.
Encadré 5.1
Note au sujet des travailleurs indépendants
La répartition des revenus des travailleurs indépendants diffère de celle des salariés. Comme les données de l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) sur le revenu proviennent de fichiers de données fiscales, ces chiffres sont probablement liés à la façon dont les travailleurs indépendants déclarent leur revenu. Comme ils peuvent déduire les frais d'exploitation de leur entreprise, ils déclarent souvent un revenu négatif provenant d'un travail indépendant. Les tableaux A.4 et B.4 montrent la répartition des revenus des travailleurs indépendants par rapport à celle des revenus des salariés. Comme le montrent ces tableaux, les travailleurs indépendants étaient surreprésentés dans la catégorie des revenus les plus faibles.
Dans la présente étude, les travailleurs sont considérés comme des travailleurs indépendants s'ils ont déclaré que leur emploi principal4 était un travail indépendant. Au cours des 13 dernières années, ces travailleurs ont compté pour environ 16 % de la population totale âgée de 25 à 64 ans qui touchait un revenu d'emploi non nul. Comme le montrent les graphiques A.1 et B.1, ce pourcentage est assez constant, bien qu'il ait été inférieur à 15 % au cours des années 1996 à 1999. Les travailleurs sans diplôme d'études secondaires étaient plus portés à exercer un travail indépendant, alors que les travailleurs ayant fait des études collégiales l'étaient moins (mais, depuis quelques années, leur pourcentage augmente). Les taux de travail indépendant des travailleurs possédant une formation universitaire, un diplôme d'études secondaires ou d'une école de métiers étaient semblables à ceux de la population totale.
Certaines professions étaient également liées à l'appartenance à la catégorie des revenus les plus faibles. Les travailleurs du secteur des arts, de la culture, des loisirs et des sports (ratio de 1,9) et ceux du secteur de la vente et des services (ratio de 1,5) étaient surreprésentés dans la catégorie des revenus les plus faibles en Ontario et à l'échelle du Canada. Inversement, ceux qui travaillaient dans les secteurs de la gestion, des sciences naturelles et appliquées et de la santé étaient surreprésentés dans la catégorie des revenus les plus élevés5.
5.3 Domaines d'études des diplômés universitaires à faible revenu
La répartition des revenus des diplômés universitaires par domaine d'études figure dans les tableaux A.5 (Ontario) et B.5 (Canada). Dans l'ensemble, pour la plupart des domaines d'études, on observe des proportions semblables de diplômés universitaires dans la catégorie des revenus les plus faibles en Ontario et dans l'ensemble du pays. Les personnes les plus susceptibles de toucher un faible revenu étaient celles qui avaient étudié la psychologie (ratio de 1,6 en Ontario et à l'échelle du Canada) et les sciences humaines (1,1 en Ontario et 1,4 à l'échelle du Canada).
L'obtention d'un diplôme d'études postsecondaires à l'étranger a aussi une incidence sur le revenu. Comme nous l'avons vu dans l'analyse par province, les travailleurs qui avaient obtenu leur diplôme en Colombie-Britannique étaient surreprésentés dans la catégorie des revenus les plus faibles et sous-représentés dans celle des revenus les plus élevés. En outre, ceux qui avaient obtenu leur diplôme à l'étranger étaient aussi surreprésentés dans les deux catégories des revenus les plus faibles.
5.4 Situation familiale des diplômés universitaires à faible revenu
Le choix d'une personne en matière de participation au marché du travail dépend souvent des revenus des autres membres de la famille. Les tableaux A.6 (Ontario) et B.6 (Canada) montrent les données concernant le contexte familial.
En 2006, parmi la population ontarienne âgée de 25 à 64 ans, le groupe le plus surreprésenté dans la catégorie des revenus les plus faibles était celui des enfants touchant un certain revenu d'emploi et vivant à la maison (ratio de 2,7), suivi par les conjoints du soutien économique principal (ratio de 1,7). À l'opposé, les soutiens économiques principaux étaient sous-représentés dans la catégorie des revenus les plus faibles (ratio de 0,5) et surreprésentés dans celle des revenus les plus élevés (ratio de 1,1). Les constatations sont semblables à l'échelle du Canada.
Cela dit, on observe une étroite corrélation entre le revenu individuel et le revenu familial. En Ontario, les personnes issues de familles à faible revenu étaient elles-mêmes surreprésentées dans la catégorie des faibles revenus (ratio de 4,3). Les personnes à revenu élevé avaient également tendance à appartenir à des familles à revenu élevé. Autrement dit, les soutiens économiques à revenu élevé avaient tendance à contribuer aux familles à revenu élevé, alors que les travailleurs à faible revenu appartenaient à des familles à faible revenu. De plus, les travailleurs issus d'une famille comptant un seul soutien économique étaient surreprésentés dans la catégorie des revenus les plus faibles. Encore une fois, les constatations sont semblables à l'échelle du Canada.
5.5 Caractéristiques démographiques des diplômés de niveau collégial à faible revenu
En 2006, 24 % des Ontariens âgés de 25 à 64 ans possédant une formation collégiale touchaient moins de la moitié du revenu d'emploi médian national (tableau 2.1). Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d'appartenir à la catégorie des revenus les plus faibles (ratio de 1,3, contre 0,7) et moins susceptibles d'entrer dans la catégorie des revenus les plus élevés (ratio de 0,5, contre 1,5) (tableau A.7). Ces écarts entre les hommes et les femmes étaient semblables à l'échelle du Canada (tableau B.7).
Comme dans le cas des diplômés universitaires, la répartition des revenus des travailleurs possédant une formation collégiale était très polarisée selon l'âge : en Ontario, en 2006, les personnes âgées de 20 à 29 ans et celles âgées de 55 à 59 ans et de 60 à 64 ans étaient surreprésentées dans la catégorie des revenus les plus faibles. La situation des diplômés de niveau collégial âgés de 55 à 59 ans est digne de mention. Par rapport à l'ensemble du pays, les personnes de ce groupe étaient proportionnellement plus nombreuses dans la catégorie des revenus les plus faibles (ratios de 1,3 au Canada et de 1,5 en Ontario) et moins nombreuses dans celle des revenus les plus élevés (ratios de 1,2 au Canada et de 1,0 en Ontario). Les travailleurs âgés de 60 à 64 ans constituaient le groupe le plus susceptible d'appartenir à la catégorie des revenus les plus faibles en Ontario et à l'échelle du Canada (ratio de 1,8 dans les deux cas).
À l'égard de la situation familiale, en Ontario, les personnes monoparentales possédant une formation collégiale et les personnes seules vivant dans un ménage comptant plus d'un membre étaient surreprésentées dans la catégorie des revenus les plus faibles (ratios respectifs de 1,4 et 1,3). À l'échelle du Canada, c'étaient les couples mariés ou en union libre ayant des enfants qui étaient surreprésentés dans la tranche des revenus les plus faibles (ratio de 1,3). En Ontario comme dans l'ensemble du pays, les personnes seules vivant un ménage comptant un seul membre étaient sous-représentées dans le groupe des revenus les plus faibles (ratios respectifs de 0,6 et 0,7).
Comme dans le cas des diplômés universitaires, on observe certains écarts entre les immigrants ayant fait des études collégiales et leurs homologues nés au Canada. En Ontario, les immigrants possédant une formation collégiale qui sont nés en Asie ou en Europe étaient surreprésentés dans le groupe des revenus les plus faibles (ratios respectifs de 1,3 et 1,4). De même, les immigrants vivant au Canada depuis un certain temps (c.-à-d. les nouveaux immigrants et les immigrants de longue date) étaient légèrement surreprésentés dans le groupe des revenus les plus faibles comparativement aux personnes nées au Canada.
On observe de légers écarts selon la province de résidence : les diplômés de niveau collégial vivant à Terre-Neuve-et-Labrador et en Nouvelle-Écosse étaient proportionnellement plus nombreux à toucher un revenu égal ou inférieur à la moitié du revenu d'emploi médian national que ceux des autres provinces (ratios respectifs de 1,4 et 1,2) et moins nombreux à se situer dans la catégorie des revenus les plus élevés (tableau B.7); en Ontario, le ratio était de 1,1. À l'autre extrémité de l'échelle, les diplômés de niveau collégial de l'Alberta et de l'Ontario étaient légèrement surreprésentés dans la catégorie des revenus les plus élevés (ratios respectifs de 1,3 et 1,1).
5.6 Activités principales des diplômés de niveau collégial à faible revenu
Les activités principales d'une personne pendant l'année jouent un rôle clé dans la détermination du niveau de revenu. Les diplômés de niveau collégial occupés à temps plein ou à temps partiel étaient sous-représentés dans la catégorie des revenus les plus faibles (ratio de 0,7 en Ontario et dans l'ensemble du Canada), comparativement à ceux dont l'activité principale pendant l'année consistait à s'occuper du foyer ou des enfants, à vivre leur retraite ou à étudier (chaque activité présentant un ratio de près de 3,0 en Ontario et à l'échelle du Canada) (tableaux A.8 et B.8). Le nombre d'heures de travail joue également un rôle clé : les personnes diplômés de niveau collégial travaillant à temps plein toute l'année risquaient le moins d'appartenir à la catégorie des revenus les plus faibles (ratio de 0,5 en Ontario et dans l'ensemble du Canada), comparativement à ceux qui travaillaient à temps partiel et à ceux qui avaient un horaire mixte (ratio de près de 2,0 en Ontario et à l'échelle du Canada). Pour les faibles proportions de personnes ayant touché un certain revenu d'emploi en 2006 même si le travail ne constituait pas leur activité principale pendant l'année, ce ratio était plus proche de 3,0.
Dans le même ordre d'idées, la répartition des revenus dépend beaucoup de la principale source de revenu d'une personne. En Ontario comme dans l'ensemble du pays, les personnes dont les salaires et traitements constituaient la principale source de revenu pendant l'année étaient sous-représentées dans la catégorie des revenus les plus faibles (ratio de 0,5). Par contre, les travailleurs indépendants étaient surreprésentés dans cette catégorie (ratio de 2,4 en Ontario et à l'échelle du Canada). Dans les deux cas, ces ratios étaient beaucoup plus élevés que pour les travailleurs indépendants ayant fait des études universitaires. Enfin, les personnes ayant touché un certain revenu d'emploi en 2006, mais dont les transferts gouvernementaux, le revenu de placement ou les rentes de retraite constituaient la principale source de revenu, étaient fortement surreprésentées dans la catégorie des revenus les plus faibles.
Chez les diplômés de niveau collégial, les professions qui avaient tendance à être surreprésentées dans la catégorie des revenus les plus faibles étaient celles du secteur de la vente et des services (en Ontario et à l'échelle du Canada) et les professions propres au secteur primaire, l'Ontario se classant au-dessus du niveau national (ratio de 2,2 en Ontario et de 1,8 à l'échelle du Canada).
5.7 Domaines d'études des diplômés de niveau collégial à faible revenu
Les personnes possédant une formation collégiale qui avaient étudié dans les domaines de l'agriculture, des services personnels et culinaires, des sciences de la famille et de la consommation, ainsi que des arts visuels et des arts d'interprétation étaient surreprésentées dans la catégorie des revenus les plus faibles en Ontario et dans l'ensemble du Canada (tableaux A.9 et B.9). Inversement, les diplômés de niveau collégial ayant fait des études en services de sécurité et de protection, en génie, en mécanique, en métiers de la construction et en travail de précision étaient surreprésentés dans les catégories des revenus les plus élevés en Ontario et à l'échelle du pays. Fait à noter, le Recensement de 2006 révèle que les domaines d'études surreprésentés dans la catégorie des revenus les plus faibles figuraient parmi les dix principaux domaines d'études chez les femmes (services personnels et culinaires, sciences de la famille et de la consommation, arts visuels et arts d'interprétation), alors que les domaines d'études surreprésentés dans la catégorie des revenus les plus élevés figuraient parmi les dix principaux domaines d'études chez les hommes (mécanique et réparation, métiers de la construction et travail de précision) (Statistique Canada 2008b). Comme nous l'avons mentionné plus haut, les écarts entre les sexes aux chapitres des domaines d'études et de la profession expliqueraient en partie pourquoi les femmes sont surreprésentés dans la catégorie des revenus les plus faibles, comparativement aux hommes.
5.8 Situation familiale des diplômés de niveau collégial à faible revenu
Les travailleurs possédant une formation collégiale qui étaient le soutien économique principal de leur famille étaient sous-représentés dans la catégorie des revenus les plus faibles et surreprésentés dans celle des revenus les plus élevés, alors que leur conjoint et les enfants vivant à la maison étaient surreprésentés dans la catégorie des revenus les plus faibles (tableaux A.10 et B.10).
Le revenu familial et celui des travailleurs étaient en étroite corrélation, les travailleurs des familles à faible revenu étant eux-mêmes surreprésentés dans la catégorie des revenus les plus faibles, alors que ceux des familles à revenu élevé étaient surreprésentés dans la catégorie des revenus les plus élevés. Les personnes à faible revenu ne vivaient donc pas dans des familles à revenu élevé; la grande majorité d'entre elles vivaient dans des familles qui appartenaient aux deux catégories des revenus les plus faibles.
Ayant cerné les principales caractéristiques des travailleurs en situation de faible revenu d'emploi, nous allons maintenant procéder à une analyse statistique multivariée de ces variables afin de détermine leurs effets indépendants lorsqu'on tient compte des effets des autres variables présentes dans le modèle.
Notes
- Picot et coll. (2005) mentionnent que dans tous les pays qu'ils ont étudiés, les familles à un seul soutien économique risquent davantage de se trouver en situation de faible revenu.
- Si 15 % des répondants de notre population d'intérêt ont déclaré une activité autre que le travail comme activité principale pendant l'année, ils ont aussi déclaré un revenu d'emploi; ils faisaient donc partie de la population d'intérêt.
- Les données sur les revenus concernent uniquement le revenu d'emploi et excluent le revenu provenant d'autres sources (transferts gouvernementaux, revenu de placement et rentes de retraite). Par conséquent, les données dont nous disposons n'indiquent pas si les personnes ayant d'autres sources de revenu en plus d'un revenu d'emploi se trouvent ou non en situation de faible revenu.
- On entend par emploi principal pendant l'année celui auquel correspond le plus grand nombre d'heures rémunérées pendant l'année. Si le nombre d'heures est identique entre deux emplois, l'emploi principal est celui auquel correspondent le revenu le plus élevé ou l'ancienneté la plus grande (si le revenu est identique).
- La petite taille des échantillons ne permet pas d'analyser en détail la répartition des revenus par branche d'activité à l'échelle de l'Ontario, mais les données indiquent que les travailleurs du commerce de détail sont proportionnellement plus nombreux à entrer dans la catégorie des revenus les plus faibles.
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