Documents démographiques
La fécondité au Canada de 1921 à 2022


Date de diffusion : le 31 janvier 2024 Date de correction : le 1 février 2024

Avis de Correction

Le 1er février 2024, une correction a été apportée au texte de la section intitulée « Renversement de tendance de la fécondité pour le Québec au cours des dernières décennies ». Le passage se lisait à l’origine comme suit : « L’ISF au Québec en 2022 (1,36) est le plus bas enregistré dans la province depuis 2002 (1,47), et ex aequo avec le précédent record plancher enregistré en 1987 (1,36) ... ». Le texte corrigé se lit comme suit « L’ISF au Québec en 2022 (1,49) est le plus bas enregistré dans la province depuis 2002 (1,47). Le record plancher a été enregistré en 1987 (1,36) … ».

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Début du texte

Remerciements

Les auteurs souhaitent remercier un certain nombre de collègues de Statistique Canada pour leur contribution à cette étude. Les premières versions de ce document ont bénéficié de la rétroaction de Laurent Martel, Anne Milan, Patrice Dion, Ana Fostik, Patrick Charbonneau, France-Pascale Ménard, Valérie Gaston, Heather Hobson et Zoë Sayle. Nous tenons également à remercier Carol D’Aoust et Stéphane Mongeau pour le traitement et la compilation des données qui ont servi à cette étude.

Faits saillants

  • En 2022, l’indice synthétique de fécondité (ISF) du Canada a atteint son niveau le plus bas jamais enregistré, soit 1,33 enfant par femme.
  • La plupart des provinces et territoires (10 sur 13) ont enregistré un ISF historiquement bas en 2022.
  • La baisse de l’ISF de 2021 à 2022 (-7,4 %) est la plus importante depuis 1971-1972 (-7,6 %), au plus fort de « l’effondrement de la natalité » qui a suivi le « baby boom » (1946-1965).
  • La baisse de l’ISF en 2022 n’est pas propre au Canada, bien que la diminution enregistrée au Canada soit l’une des plus importantes parmi les pays à revenu élevé. À l’exception des États-Unis, tous les pays du G7 ont connu une baisse de la fécondité entre 2021 et 2022.  
  • Pendant la période 1921-2022, les ISF les plus bas ont été enregistrés au cours des cinq dernières années : 2022 (1,33), 2020 (1,41), 2021 (1,44), 2019 (1,47) et 2018 (1,51).
  • De 2021 à 2022, les taux de fécondité ont diminué dans tous les groupes d’âge des femmes de moins de 40 ans.
  • Après une période de baisse lente et régulière de 2009 à 2019, l’ISF du Canada a été relativement volatile de 2020 à 2022, avec une forte baisse initiale, puis une hausse, suivie d’une nouvelle baisse. Cette tendance triennale observée au Canada est parallèle à l’expérience de nombreux autres pays au cours de la même période, ce qui suggère que la pandémie de COVID-19 pourrait avoir temporairement perturbé les comportements en matière de fécondité.
  • Les tendances mensuelles des naissances suggèrent que de nombreuses femmes ont brièvement reporté la conception d’un enfant au cours des premières semaines de la pandémie de COVID-19, mais qu’elles ont repris leurs projets de maternité assez rapidement par la suite. 
  • L’âge moyen des mères à la naissance de leur enfant a augmenté sans interruption depuis près de cinq décennies, de 26,7 ans en 1976 à 31,6 ans en 2022.

Introduction

Cet article propose une analyse approfondie des tendances de la fécondité au Canada de 1921 à 2022. L’évolution de l’indice synthétique de fécondité (ISF) dans le temps est examinée, avec un accent particulier sur les changements qui se sont produits après le début de la pandémie de COVID-19. Les changements observés dans l’ISF du Canada de 2019 à 2022 sont situés dans un contexte international, et les différences entre les provinces et les territoires sont explorées.

Étant donné que la pandémie de COVID-19 a déclenché une période de crise sanitaire, ainsi que des chocs économiques et sociétaux, il est possible qu’une partie de la population ait réagi à cette période d’incertitude généralisée par le biais de ses choix en matière de fécondité. Afin d’identifier d’éventuelles réponses comportementales à la pandémie de COVID-19, telles que le report puis la reprise des naissances, les variations annuelles du nombre mensuel de naissances sont analysées et comparées aux données d’autres pays.

Enfin, l’article présente les tendances des taux de fécondité par âge et l’âge moyen à la maternité au Canada, ainsi que la descendance atteinte des différentes générations de femmes.

Indice synthétique de fécondité

L’indice synthétique de fécondité (ISF) réfère au nombre d’enfants qu’une femme aurait au cours de sa vie reproductive si elle connaissait, à chaque âge, les taux de fécondité observés au cours d’une année civile donnée. L’ISF neutralise le profil par âge et la taille des générations de femmes en âge de procréer pour ainsi pouvoir faire des comparaisons dans le temps et entre régions géographiques. Il faut toutefois garder à l’esprit que l’ISF est un indicateur de période qui est fortement affecté par les changements de calendrier des naissances, et que les changements observés peuvent s’expliquer par un report de naissances dans le temps. Pour plus d’informations sur l’interprétation des différents indicateurs de fécondité, voir la section « Données et méthodes ».

L’indice synthétique de fécondité au Canada atteint un nouveau creux en 2022

Après un léger rebond de l’ISF au Canada entre 2020 (1,41) et 2021 (1,44), l’ISF a atteint en 2022 un nouveau record plancher de 1,33 enfant par femme (graphique 1)Note . En fait, en classant l’ISF par rang depuis 1921, l’indice a atteint les valeurs les plus faibles au cours cinq dernières années : 2022 (1.33), 2020 (1.41), 2021 (1.44), 2019 (1.47) et 2018 (1.51). Le Canada s’approche du groupe de pays ayant les plus faibles niveaux de fécondité (« lowest-low fertility countries »), où la fécondité a atteint le seuil de 1,3 enfant par femme ou moins (Piotrowski et coll., 2021).

Graphique 1 Indice synthétique de fécondité et événements historiques, Canada, 1921 à 2022

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Seuil de remplacement des générations et Indice synthétique de fécondité, calculées selon nombre d'enfants par femme unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Seuil de remplacement des générations Indice synthétique de fécondité
nombre d'enfants par femme
1921 2,1 3,48
1922 2,1 3,40
1923 2,1 3,23
1924 2,1 3,22
1925 2,1 3,13
1926 2,1 3,36
1927 2,1 3,32
1928 2,1 3,30
1929Tableau de données du graphique 1 Note 1 2,1 3,22
1930Tableau de données du graphique 1 Note 1 2,1 3,28
1931Tableau de données du graphique 1 Note 1 2,1 3,20
1932Tableau de données du graphique 1 Note 1 2,1 3,09
1933Tableau de données du graphique 1 Note 1 2,1 2,87
1934Tableau de données du graphique 1 Note 1 2,1 2,80
1935Tableau de données du graphique 1 Note 1 2,1 2,75
1936Tableau de données du graphique 1 Note 1 2,1 2,70
1937Tableau de données du graphique 1 Note 1 2,1 2,64
1938Tableau de données du graphique 1 Note 1 2,1 2,70
1939Tableau de données du graphique 1 Note 1 Tableau de données du graphique 1 Note 2 2,1 2,65
1940Tableau de données du graphique 1 Note 2 2,1 2,76
1941Tableau de données du graphique 1 Note 2 2,1 2,83
1942Tableau de données du graphique 1 Note 2 2,1 2,96
1943Tableau de données du graphique 1 Note 2 2,1 3,03
1944Tableau de données du graphique 1 Note 2 2,1 3,00
1945Tableau de données du graphique 1 Note 2 2,1 3,01
1946 2,1 3,36
1947 2,1 3,58
1948 2,1 3,43
1949 2,1 3,44
1950 2,1 3,44
1951 2,1 3,49
1952 2,1 3,63
1953 2,1 3,71
1954 2,1 3,82
1955 2,1 3,82
1956 2,1 3,86
1957 2,1 3,92
1958 2,1 3,88
1959 2,1 3,94
1960Tableau de données du graphique 1 Note 3 2,1 3,91
1961 2,1 3,86
1962 2,1 3,78
1963 2,1 3,69
1964 2,1 3,52
1965 2,1 3,16
1966 2,1 2,83
1967 2,1 2,60
1968 2,1 2,46
1969Tableau de données du graphique 1 Note 4 2,1 2,41
1970 2,1 2,34
1971 2,1 2,13
1972 2,1 1,97
1973 2,1 1,88
1974 2,1 1,83
1975 2,1 1,83
1976 2,1 1,78
1977 2,1 1,75
1978 2,1 1,70
1979 2,1 1,70
1980 2,1 1,68
1981 2,1 1,65
1982 2,1 1,63
1983 2,1 1,62
1984 2,1 1,62
1985 2,1 1,61
1986 2,1 1,59
1987 2,1 1,58
1988 2,1 1,60
1989 2,1 1,66
1990 2,1 1,71
1991 2,1 1,72
1992 2,1 1,71
1993 2,1 1,69
1994 2,1 1,69
1995 2,1 1,67
1996 2,1 1,63
1997 2,1 1,57
1998 2,1 1,56
1999 2,1 1,55
2000 2,1 1,51
2001 2,1 1,54
2002 2,1 1,52
2003 2,1 1,55
2004 2,1 1,56
2005 2,1 1,58
2006 2,1 1,63
2007 2,1 1,67
2008 2,1 1,70
2009 2,1 1,69
2010 2,1 1,65
2011 2,1 1,63
2012 2,1 1,63
2013 2,1 1,61
2014 2,1 1,61
2015 2,1 1,60
2016 2,1 1,59
2017 2,1 1,55
2018 2,1 1,51
2019 2,1 1,47
2020Tableau de données du graphique 1 Note 5 2,1 1,41
2021 2,1 1,44
2022 2,1 1,33

La diminution de l’ISF de 2021 à 2022 (-0,11 ou -7,4 %) est la plus forte baisse absolue et relative d’une année à l’autre depuis 1971-1972 (-0,16 ou -7,6 %). À la fin des années 1960 et au début des années 1970, l’ISF a diminué rapidement d’une année à l’autre, contribuant à « l’effondrement de la natalité » qui a suivi le baby-boom des années 1946 à 1965. D’ailleurs, l’ISF du Canada est passé sous le seuil de remplacement des générations de 2,1 enfants par femme pour la première fois en 1972, avec 1,97 enfant par femme.

Après une période de baisse lente et régulière ou de stagnation de l’ISF de 2009 à 2019 (moyenne annuelle de -0,02 ou -1,3 %), les années 2020 à 2022 ont montré une plus grande volatilité annuelle, avec deux fortes baisses annuelles (-0,07 ou -4,5 % de 2019 à 2020 ; -0,11 ou -7,4 % de 2021 à 2022) encadrant un rebond modéré au cours de l’année intermédiaire (+0,03 ou +2,1 % de 2020 à 2021).

Variation de l'indice synthétique de fécondité selon les provinces et les territoires

À l’exception de 2021, l’ISF connaît une tendance à la baisse généralisée dans toutes les provincesNote  depuis 2017. Non seulement n’est-il pas fréquent d’observer une baisse annuelle dans l’ensemble des provinces, mais que cela se produise quatre années de suite – comme ce fut le cas de 2017 à 2020 – ne s’était pas vu depuis les années 1960. Qui plus est, ce déclin s’est accéléré en 2020 et en 2022, avec un rattrapage partiel dans presque toutes les provinces en 2021.

Contrairement aux provinces, le Nunavut et les Territoires du Nord-OuestNote  ont connu des tendances annuelles variables, reflétant en partie la taille plus petite de leur population. Cela dit, ces deux territoires ont rejoint 8 provinces sur 10 (sauf le Québec et la Nouvelle-ÉcosseNote ) en affichant les taux de fécondité les plus bas jamais atteints en 2022.

Malgré la tendance généralisée à la baisse de la fécondité, les différences dans l’ISF persistent entre les provinces et les territoires (graphique 2). Les provinces des Prairies et le Québec ont enregistré un ISF plus élevé que celui du Canada en 2022. Le Manitoba et la Saskatchewan ont les plus importantes proportions de personnes ayant une identité autochtone parmi les provinces, avec 18,1 % et 17,0 % en 2021 respectivement—dont plus de la moitié avait un statut d’Indien inscrit ou des traitésNote —comparativement à 5,0 % pour le Canada dans son ensemble (Statistique Canada, Tableau 98-10-0264-01).  La population avec un statut d’Indien inscrit ou des traités présente l’un des taux de fécondité les plus élevés parmi la population ayant une identité autochtone, estimée à 2,20 enfants par femme en 2016 (Statistique Canada, 2021), comparativement à 1,59 pour l’ensemble de la population canadienne la même année. Dans le cas de l’Alberta, les obstacles à la naissance d’un enfant pourraient être moins importants dans la province en raison de l’absence de taxe de vente provinciale, du faible niveau de l’impôt provincial sur le revenu et, en moyenne, des salaires plus élevés et des taux de chômage plus faibles que dans les autres provinces et territoiresNote  (Beaujot et Wang 2010; Brauner-Otto, 2016).

Graphique 2 Indice synthétique de fécondité, Canada, provinces et territoires, 2002 à 2022

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Canada, Terre‑Neuve‑et‑Labrador, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Québec, Ontario, Manitoba, Saskatchewan, Alberta, Colombie-Britannique, Yukon, Territoires du Nord‑Ouest et Nunavut, calculées selon nombre d'enfants par femme unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Canada Terre‑Neuve‑et‑Labrador Île-du-Prince-Édouard Nouvelle-Écosse Nouveau-Brunswick Québec Ontario Manitoba Saskatchewan Alberta Colombie-Britannique Yukon Territoires du Nord‑Ouest Nunavut
nombre d'enfants par femme
2002 1,52 1,32 1,49 1,39 1,40 1,47 1,50 1,81 1,84 1,69 1,39 1,56 1,93 3,01
2003 1,55 1,33 1,60 1,39 1,43 1,50 1,52 1,82 1,88 1,74 1,42 1,50 2,08 3,06
2004 1,56 1,32 1,58 1,43 1,42 1,50 1,55 1,80 1,86 1,74 1,43 1,63 2,10 3,05
2005 1,58 1,36 1,54 1,42 1,43 1,54 1,57 1,84 1,87 1,75 1,44 1,42 2,12 2,81
2006 1,63 1,41 1,65 1,42 1,48 1,65 1,59 1,89 1,91 1,81 1,47 1,61 2,12 2,92
2007 1,67 1,44 1,64 1,50 1,53 1,68 1,61 1,96 2,03 1,89 1,52 1,57 2,19 3,02
2008 1,70 1,55 1,74 1,56 1,60 1,76 1,63 1,97 2,06 1,90 1,52 1,62 2,09 2,98
2009 1,69 1,55 1,71 1,53 1,61 1,74 1,62 1,99 2,08 1,87 1,51 1,62 2,07 3,18
2010 1,65 1,53 1,65 1,51 1,61 1,70 1,58 1,93 2,03 1,80 1,45 1,56 1,99 2,96
2011 1,63 1,40 1,67 1,52 1,57 1,68 1,57 1,88 1,99 1,77 1,45 1,67 1,96 2,85
2012 1,63 1,38 1,53 1,51 1,57 1,68 1,57 1,94 2,01 1,77 1,43 1,66 1,92 2,90
2013 1,61 1,44 1,66 1,47 1,57 1,68 1,54 1,93 1,97 1,74 1,40 1,50 1,88 3,09
2014 1,61 1,47 1,68 1,52 1,60 1,67 1,53 1,92 2,04 1,77 1,39 1,49 1,90 3,01
2015 1,60 1,46 1,61 1,46 1,54 1,67 1,53 1,92 2,00 1,78 1,37 1,59 1,96 2,88
2016 1,59 1,47 1,64 1,46 1,56 1,66 1,52 1,90 2,01 1,74 1,38 1,55 1,87 3,04
2017 1,55 1,37 1,53 1,43 1,54 1,60 1,50 1,87 1,96 1,67 1,33 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,79 2,99
2018 1,51 1,37 1,45 1,36 1,49 1,58 1,46 1,85 1,93 1,62 1,27 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,84 2,96
2019 1,47 1,30 1,41 1,35 1,45 1,57 1,42 1,78 1,83 1,59 1,23 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,73 2,80
2020 1,41 1,27 1,33 1,24 1,42 1,52 1,35 1,75 1,79 1,51 1,18 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,69 3,12
2021 1,44 1,37 1,43 1,11 1,46 1,59 1,37 1,64 1,85 1,55 1,21 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,62 2,70
2022 1,33 1,22 1,22 1,18 1,33 1,49 1,27 1,43 1,69 1,45 1,11 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,49 2,23

Renversement de tendance de la fécondité pour le Québec au cours des dernières décennies

En 2006, le Québec s’est joint au peloton de tête des provinces ayant la fécondité la plus élevée, dans la foulée d’un élargissement des politiques familiales. Le Canada ayant augmenté substantiellement le congé parental le 31 décembre 2000 en ajoutant 25 semaines de prestations parentales aux 10 semaines existantes, pour un total de 50 semaines en incluant le congé de maternité (Ressources humaines et Développement des compétences Canada, 2005), le Québec a élargi son propre programme à partir de 2006 en étant plus généreux et flexible (Rose, 2010). La province s’est également dotée d’un service de garde à tarif réduit en 1997, qui s’est implanté progressivement avec une hausse graduelle du nombre de places en garderie dans les années qui ont suivi (Lapierre-Adamcyk, 2010). Ces changements peuvent avoir contribué à la hausse de l’ISF pendant la période 2003-2008 (Croisetière, 2012; Beaujot et Ravanera, 2013; Brauner-Otto, 2016), principalement en raison d’un changement dans le calendrier de la procréation (Moyser et Milan 2018), voire une augmentation de la descendance finale ou quasi finale des générations 1972 à 1983Note  (se référer au graphique 8 en annexe). L’ISF au Québec en 2022 (1,49) est le plus bas enregistré dans la province depuis 2002 (1,47). Le record plancher a été enregistré en 1987 (1,36), tout juste avant une bonification substantielle et une implantation universelle des allocations familiales avec le budget provincial 1988-1989 (Lapierre-Adamcyk, 2010). 

Depuis le milieu des années 1980 en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, l’ISF est en deçà de la moyenne nationale, bien que ce dernier ait légèrement dépassé le niveau national en 2020 et 2021. L’Île-du-Prince-Édouard affiche également un ISF inférieur à la moyenne nationale depuis 2017.

Le Nunavut continue d’afficher un taux de fécondité exceptionnellement élevé

Depuis sa création en 1999, le Nunavut a toujours enregistré l’ISF de loin le plus élevé au Canada avec une moyenne de 2,91 enfants par femme entre 1999 et 2022, les valeurs variant entre 2,23 enfants par femme (2022Note ) et 3,18 enfants par femme (2009) pendant la période. Parmi l’ensemble des provinces et territoires, le Nunavut est le seul à surpasser le seuil de remplacement des générations de 2,1 enfants par femme, et ce depuis sa fondation. Le Nunavut était majoritairement composé de personnes s’identifiant comme Inuit, avec 84,3 % en 2021 (Statistique Canada, Tableau 98-10-0264-01). La fécondité s’avère particulièrement élevée chez les Inuits, même au sein de la sous-population des personnes ayant une identité autochtone (Statistique Canada, 2021).

Les Territoires du Nord-Ouest ont également enregistré un ISF toujours supérieur à la moyenne. À l’image du Nunavut, cette fécondité élevée est probablement due en partie au fait qu'une part importante de la population du territoire a une identité autochtone, de l’ordre de 49,6 % en 2021, dont 63 % ont le statut d’Indien inscrit ou des traités, et 20 % sont Inuits (Statistique Canada, Tableau 98-10-0264-01).

Tendances internationales de l'indice synthétique de fécondité

De nombreux pays ont connu une baisse importante de la fécondité entre 2021 et 2022, mais celle du Canada a été l’une des plus marquées

De 2019 à 2022, le Canada a connu la plus forte baisse absolue de l’ISF avec la Corée du Sud (-0,14 chacun) parmi les pays-membres du G7 et d’autres pays à revenu élevé sélectionnés disposant de données comparables. Le Canada a également connu la deuxième plus forte baisse en pourcentage de l’ISF au cours de la période (-9,7 %), derrière la Corée du Sud (-15,3 %).

Toutefois, la majeure partie de cette baisse s’est produite entre 2021 et 2022 (-0,11), par opposition aux années postpandémiques précédentes (changement de -0,04 de 2019 à 2021).  Entre 2021 et 2022, le Canada a enregistré une baisse de 7,4 % de son ISF, soit l’une des plus fortes diminutions parmi les pays comparables, puisque seuls l’Allemagne (-7,7 %) et les Pays-Bas (-8,4 %) ont connu une baisse plus importante cette année-là.

Parmi les pays comparables, l’ISF du Canada se situait au milieu de la fourchette en 2022, comme c’est le cas depuis de nombreuses années (graphique 3). La France a enregistré l’ISF le plus élevé avec 1,80 enfant par femme, et la Corée du Sud détient l’indice le plus bas, soit 0,78 enfant par femme. La Corée du Sud est le seul pays parmi les 39 disposant de données comparables à avoir vu son ISF descendre en dessous de 1 enfant par femme dans les années 2000 (Human Fertility Database, 2023).

Dans les deux décennies avant 2020, le Canada a connu des baisses globales relativement mineures de son ISF (-2,7 % de 2000 à 2019), le résultat d'un mélange de tendances à la hausse de 2002 à 2007, puis de tendances à la baisse de 2009 à 2019. En comparaison, d’autres pays comme la Corée du Sud (-38,0 %), les États-Unis (-16,9 %) et les Pays-Bas (-8,6 %) ont connu des baisses beaucoup plus importantes au cours de la même période.

Graphique 3 Indice synthétique de fécondité, pays sélectionnés, 2000 à 2022

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Pays-Bas, Corée du Sud, Espagne, Royaume-Uni et États-Unis, calculées selon nombre d'enfants par femme unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Canada France Allemagne Italie Japon Pays-Bas Corée du Sud Espagne Royaume-Uni États-Unis
nombre d'enfants par femme
2000 1,51 1,89 1,38 1,26 1,36 1,72 1,48 1,21 1,65 2,05
2001 1,54 1,90 1,35 1,25 1,33 1,71 1,31 1,24 1,63 2,03
2002 1,52 1,88 1,34 1,27 1,32 1,73 1,18 1,25 1,64 2,02
2003 1,55 1,89 1,34 1,29 1,29 1,75 1,19 1,30 1,72 2,05
2004 1,56 1,92 1,36 1,34 1,29 1,73 1,16 1,32 1,77 2,06
2005 1,58 1,94 1,34 1,33 1,26 1,71 1,09 1,33 1,77 2,06
2006 1,63 2,00 1,33 1,37 1,32 1,72 1,13 1,36 1,83 2,11
2007 1,67 1,98 1,37 1,39 1,34 1,72 1,26 1,38 1,88 2,12
2008 1,70 2,01 1,38 1,44 1,37 1,77 1,19 1,44 1,92 2,07
2009 1,69 2,00 1,36 1,44 1,37 1,79 1,15 1,38 1,90 2,00
2010 1,65 2,03 1,39 1,44 1,39 1,80 1,23 1,37 1,94 1,93
2011 1,63 2,01 1,39 1,42 1,39 1,76 1,24 1,34 1,93 1,90
2012 1,63 2,01 1,41 1,41 1,41 1,72 1,30 1,32 1,94 1,88
2013 1,61 1,99 1,42 1,39 1,43 1,68 1,19 1,27 1,85 1,86
2014 1,61 2,00 1,48 1,38 1,42 1,71 1,21 1,32 1,83 1,86
2015 1,60 1,96 1,50 1,36 1,45 1,66 1,24 1,33 1,82 1,84
2016 1,59 1,92 1,59 1,36 1,44 1,66 1,17 1,33 1,81 1,82
2017 1,55 1,89 1,57 1,34 1,43 1,62 1,05 1,31 1,76 1,77
2018 1,51 1,87 1,57 1,31 1,42 1,59 0,98 1,26 1,70 1,73
2019 1,47 1,86 1,54 1,27 1,36 1,57 0,92 1,23 1,65 1,71
2020 1,41 1,82 1,53 1,24 1,33 1,55 0,84 1,18 1,58 1,64
2021 1,44 1,84 1,58 1,25 1,30 1,62 0,81 1,18 1,55 1,66
2022 1,33 1,80 1,46 1,24 1,26 1,49 0,78 1,16 1,52 1,67

Quel pourrait être l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la fécondité?

Historiquement, les taux de fécondité ont réagi à des perturbations sociétales majeures affectant la santé publique (pandémies, catastrophes naturelles ou d’origine humaine) ou l’économie (récession ou ralentissement), ainsi qu’à des périodes d’incertitude générale accrue (Alderotti et coll., 2021 ; Matysiak et coll., 2020 ; Boberg-Fazlic et coll., 2021 ; Comolli et Vignoli, 2021 ; Fostik, 2021; Comolli, 2023). Parfois, ces chocs peuvent entraîner une réaction de la fécondité à très court terme qui se résorbe rapidement, tandis qu’à d’autres moments, l’impact peut être plus durable. En règle générale, la réponse de la fécondité à une perturbation sociétale négative consiste à retarder temporairement la conception d’un enfant et à récupérer les naissances plus tard. Cependant, des réductions globales peuvent également se produire (Sobotka et coll., 2011) - un exemple récent étant la tendance soutenue à la baisse de la fécondité qui s’est produite après la crise financière mondiale de 2008 (Comolli, 2017). Parmi les personnes en âge de procréer interrogées en Europe et aux États-Unis au cours des premiers mois de la pandémie de COVID-19, une proportion non négligeable avait décidé de retarder ou d’arrêter leurs intentions de fécondité en réaction à la situation pandémique (Lindberg et coll. 2020 ; Luppi, et coll. 2020) ; ce constat a été répété au Canada bien plus tard, parmi les personnes interrogées au printemps 2021 (Fostik et Galbraith, 2021).

La pandémie de COVID-19 a pu avoir un impact négatif sur la fécondité de nombreuses manières. Les effets directs de la COVID-19 sur le comportement en matière de fécondité sont probablement négligeables dans l’ensemble. Par exemple, pendant les périodes de maladie intense au cours d’une infection causée par la COVID-19, un petit nombre de personnes peuvent avoir évité de concevoir un enfant. En outre, parmi les couples vivant séparément et qui prévoyaient concevoir un enfant, les confinements stricts initiaux et les restrictions de voyage peuvent avoir créé un obstacle physique à la conception. Les effets indirects ou secondaires de la pandémie sont plus nombreux et, considérés conjointement, sont plus susceptibles d’avoir eu un impact macro sur les comportements de fécondité : les mariages ont été reportés (Statistique Canada, 2022), et la réduction des contacts sociaux chez les jeunes adultes peut avoir entraîné une diminution des occasions de former des unions. Certaines personnes ont signalé des désaccords plus fréquents avec leur conjoint ou partenaire pendant la pandémie, ainsi que de nouvelles sources de désaccord par rapport à des problèmes spécifiques liés à la pandémie (Statistique Canada, 2023a). Les préoccupations en matière de santé, la perte d’emploi, les réductions de revenu, l’incertitude financière, la baisse de confiance des consommateurs, l’augmentation du coût de la vie, les récits des médias, les sentiments accrus de stress et de maladie mentale sont autant de facteurs - certains objectifs par nature et d’autres perçus subjectivement (Sobotka et coll., 2023) - qui pourraient globalement contribuer à une plus grande « incertitude sociale », et mener certains individus à retarder ou à abandonner leur projet d'avoir un enfant à un moment ou à un autre de la pandémie (Comolli, 2023).

D’autre part, les perturbations au regard de l’accès à la contraception et à l’avortement au cours des premières semaines de la pandémie pourraient avoir entraîné une augmentation temporaire des naissances non planifiées ou non désirées. Bien que cette possibilité n’ait pas été analysée dans le contexte canadien, des études menées dans d’autres pays suggèrent que l’impact de la pandémie sur les naissances non planifiées a varié en fonction du statut socio-économique (Bailey et coll., 2022) et que la demande d’avortements a pu être globalement plus faible au cours des premières semaines de la pandémie en raison de la diminution du nombre de conceptions et de grossesses (Vilain et coll., 2022). S’il est également possible que, pour certaines personnes, le fait d’avoir plus de temps à la maison ait suscité un nouvel intérêt de concevoir un enfant ou d’avoir un enfant plus tôt que prévu, les études sur l’évolution des intentions en matière de fécondité en réponse à la pandémie indiquent que ce sentiment était assez rare (Lindberg et coll., 2020 ; Luppi et coll., 2020 ; Fostik et Galbraith 2021 ; Mooi-Reci et coll., 2023).

La situation de la pandémie de COVID-19 a évolué de manière imprévisible, avec de multiples vagues d’éclosions, ainsi que le rétablissement et la levée des mesures de santé publique; à leur tour, les changements perceptibles dans les comportements de fécondité en réponse à la pandémie de COVID-19 peuvent également avoir été nombreux et de nature variée.   Au niveau individuel, cette réponse a probablement varié en fonction des caractéristiques socio-économiques, sanitaires et démographiques d’un individu, y compris son lieu de résidence : comme l’a noté Bignami (2021), les mesures de santé publique, les taux de mortalité dus à la COVID-19 ainsi que le calendrier et la gravité des vagues de pandémie ont varié considérablement d’une province et d’un territoire à l’autre du Canada.

Évolution mensuelle des naissances après le début de la pandémie de COVID-19

Comme indiqué dans l’encadré « Quel pourrait être l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la fécondité? », les nombreux impacts secondaires et indirects de la pandémie peuvent avoir conduit une partie de la population à réagir à cette période d’incertitude généralisée par le biais de ses choix en matière de conception d’un enfant. Au Canada, parmi les personnes en âge de procréer interrogées au printemps 2021, 19 % ont déclaré qu’en raison de la pandémie, elles souhaitaient désormais avoir moins d’enfants que prévu, ou avoir un enfant plus tard que prévu (Fostik et Galbraith, 2021).

Une analyse d’un mois à un autre du nombre de naissances peut potentiellement aider à discerner les signes d’une réaction comportementale au début de la pandémie. Les naissances ont un profil saisonnier bien établi, avec un sommet de juillet à septembre, les niveaux les plus bas étant généralement observés au cours des premiers mois de l’année (de janvier à mars). En analysant les différences d’une année à une autre dans le nombre de naissances survenant au cours de chaque mois, il est possible d’identifier tout changement inhabituel susceptible de s’aligner temporellement sur des points clés de l’évolution de la pandémie.

Les effets d’une perturbation sociétale sur les naissances et la fécondité se manifestent généralement environ neuf mois après l’événement en question, soit la durée moyenne entre la conception et une naissance à terme. Par conséquent, une réponse comportementale généralisée en matière de fécondité par rapport à la pandémie n’a pu être détectée qu’à partir de janvier 2021 (environ neuf mois après le début de la crise pandémique de santé publique à la mi-mars 2020Note ).

Diminution des conceptions au cours de la première phase de la pandémie

Le Canada a connu une importante diminution du nombre de naissances en janvier 2021 par rapport au volume des naissances observé le même mois au cours des années précédentes (tableau 1). Le nombre de naissances en janvier 2021 a été de 8,3 % inférieur à celui de janvier 2020; en revanche, la diminution moyenne d’une année à l’autre du nombre de naissances en janvier pour la période de 2009 à 2019 a été de 0,1 %. Les naissances de janvier 2021 coïncident avec les conceptions estimées au cours des premières semaines de la pandémie, une période de confinements généralisés, de restrictions de voyage et d’incertitude générale.


Tableau 1
Variation en pourcentage d'une année à l'autre du nombre de naissances, par mois, Canada, périodes sélectionnées
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Variation en pourcentage d'une année à l'autre du nombre de naissances. Les données sont présentées selon Mois estimé de la conception (titres de rangée) et Mois de naissance, Moyenne 2008-2009 à 2018-2019, 2019 à 2020 , 2020 à 2021 et 2021 à 2022, calculées selon Variation (%) d'une année à l'autre unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Mois estimé de la conception Mois de naissance Moyenne 2008-2009 à 2018-2019 2019 à 2020 2020 à 2021 2021 à 2022
Variation (%) d'une année à l'autre
Avril Janvier -0,1 0,1 -8,3 3,1
Mai Février -0,6 1,6 -1,9 -4,1
Juin Mars -0,1 -0,3 3,4 -9,0
Juillet Avril -0,3 -1,1 0,6 -6,1
Août Mai -0,2 -2,8 2,7 -5,6
Septembre Juin -0,1 -3,8 6,6 -7,1
Octobre Juillet 0,0 -4,5 3,6 -6,8
Novembre Août 0,1 -6,0 4,7 -3,7
Décembre Septembre -0,4 -4,3 5,4 -7,0
Janvier Octobre -0,3 -5,0 3,8 -5,0
Février Novembre 0,0 -6,0 6,0 -3,4
Mars Décembre -0,3 -6,3 4,2 -3,8

Une baisse à court terme des naissances en janvier 2021, coïncidant avec la première vague de la pandémie, était largement attendue compte tenu des réactions historiques aux pandémies. Toutefois, au Canada, les naissances connaissaient déjà des baisses inhabituellement importantes au cours des mois précédents de 2020, correspondant à des périodes de conception bien avant le début de la pandémie. La baisse relativement importante des naissances d’une année à l’autre entre avril et décembre 2020 pourrait refléter dans une certaine mesure une chute soudaine des naissances chez les nouveaux arrivants dans le pays en 2020, en raison des restrictions de voyage au cours des premiers mois de la pandémie. Les analyses préliminaires montrent que la proportion de naissances de mères nées à l’étranger a légèrement augmenté entre 2019 (33,5 %) et 2020 (33,9 %), poursuivant une tendance à long terme, bien qu’à un taux d’augmentation plus lent que les années précédentes immédiates. À l’avenir, une analyse plus approfondie de la contribution à la fécondité canadienne des femmes nées à l’étranger pourrait fournir des informations supplémentaires.

La forte baisse des naissances en janvier 2021 a également été observée dans plusieurs pays européens (Pomar et coll., 2022), aux États-Unis (Du et Chan, 2023; Kearney et Levine, 2023) et dans d’autres pays à revenu élevé (Sobotka et coll., 2023). Dans leur analyse de 24 pays européens, Pomar et coll. (2022) ont trouvé une corrélation entre la baisse des naissances en janvier 2021 et la rigueur des mesures de santé publique au mois de la conception. Par exemple, bien que la Suède ait enregistré un plus grand nombre de décès dus à la COVID-19 au début de la pandémie comparativement à plusieurs autres pays, elle n’a pas mis en place des mesures de confinement et n’a donc pas enregistré de baisse des naissances vivantes en janvier 2021. La sévérité des mesures de santé publique prises par le Canada en avril 2020 était comparable à celle des autres pays du G7Note .

La fécondité du Canada et de plusieurs autres pays évolue en dents de scie pendant la pandémie

Après la forte baisse de janvier 2021, le nombre de naissances s’est rapidement redressé au cours des mois restants de l’année. Cette reprise du nombre mensuel de naissances a été forte et soutenue jusqu’en février 2022, moment auquel les naissances ont à nouveau connu une forte baisse d’une année à l’autre pendant le reste de l’année 2022.

Cette tendance triennale de baisse importante des naissances, de forte reprise suivie de baisses encore plus fortes n’est pas propre au Canada. Qualifiée de « montagnes russes pandémiques » par Sobotka et coll. (2023), cette volatilité récente de la fécondité a été observée dans de nombreux pays à revenu élevé (Ibid, Kearney et Levine, 2023). Cette tendance suggère que de nombreuses femmes ont brièvement reporté la conception d’un enfant au cours des premières semaines de la pandémie de COVID-19, mais ont rapidement repris leurs projets de fécondité au cours de l’année suivante. Dans une perspective à plus long terme, le creux record de l’ISF du Canada atteint en 2022 semble être une poursuite de la tendance à la baisse observée avant la pandémie de 2009 à 2019, mais à un rythme plus rapide qui pourrait refléter divers effets secondaires de la pandémie ou, plus généralement, une incertitude croissante (voir l’encadré « Quel pourrait être l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la fécondité? » pour plus de détails).

Âge moyen à la maternité et taux de fécondité selon l’âge

L’âge moyen à l’accouchement poursuit sa montée tant chez les mères que chez les pères

Au Canada, l’âge des femmes qui accouchent est en hausse constante depuis 1977 (graphique 4). En effet, les femmes ayant donné naissance en 2022 avaient en moyenne 31,6 ans, soit 4,8 ans de plus qu’en 1977 (26,8 ans). Quant à l’âge moyen à la paternité, il était de 34,4 ans en 2022, en montée comparativement à 30,1 ans en 1974. Les nouveaux pères avaient en moyenne 2,8 ans de plus que les mères en 2022, l’écart s’étant rétréci au fil du temps, particulièrement entre 1987 (3,6 ans) et 2003 (2,9 ans). De 1977 à 2022, le gain annuel de l’âge moyen à l’accouchement était en moyenne de 0,1 an pour les mères, et de 0,09 an pour les pères.

Graphique 4 Âge moyen des mères et des pères à la naissance de l'enfant, Canada, 1974 à 2022

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
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Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Mères et Pères, calculées selon âge moyen en années unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Mères Pères
âge moyen en années
1974 26,8 30,1
1975 26,7 30,1
1976 26,7 30,1
1977 26,8 30,2
1978 26,8 30,3
1979 26,9 30,3
1980 27,0 30,3
1981 27,1 30,5
1982 27,1 30,5
1983 27,2 30,7
1984 27,3 30,9
1985 27,4 30,9
1986 27,5 31,1
1987 27,6 31,2
1988 27,7 31,2
1989 27,7 31,2
1990 27,8 31,3
1991 27,8 31,3
1992 27,9 31,3
1993 28,0 31,4
1994 28,1 31,4
1995 28,2 31,4
1996 28,3 31,5
1997 28,5 31,6
1998 28,5 31,6
1999 28,7 31,7
2000 28,8 31,9
2001 29,0 32,0
2002 29,1 32,1
2003 29,3 32,2
2004 29,5 32,4
2005 29,6 32,5
2006 29,7 32,6
2007 29,7 32,6
2008 29,8 32,7
2009 29,9 32,8
2010 30,1 33,0
2011 30,2 33,1
2012 30,3 33,2
2013 30,4 33,3
2014 30,5 33,5
2015 30,6 33,6
2016 30,7 33,7
2017 30,9 33,9
2018 31,0 34,0
2019 31,2 34,2
2020 31,3 34,2
2021 31,4 34,2
2022 31,6 34,4

Naissances multiples

La part des naissances multiples (jumeaux, triplés ou plus) parmi l’ensemble des naissances au Canada a augmenté graduellement de 1991 à 2009, passant de 2,0 % à 3,3 %, pour ensuite se mettre à diminuer pour atteindre 3,1 % en 2022 (graphique 5). Cette tendance peut être liée à la hausse de l’âge moyen à la maternité, où les probabilités de mettre au monde plus d’un enfant à la fois après 30 ans—d’autant plus après 35 ans— augmentent en raison notamment d’une plus grande susceptibilité de libérer plusieurs ovules en même temps, d’avoir recours à des traitements de fertilité, et d’avoir eu de précédentes grossesses (Lazarov et coll., 2016).

Depuis les années 1970, les grossesses gémellaires ont connu une croissance marquée dans une majorité de pays développés (Torres et coll., 2023). À l’exception du Japon (2,1 %), la prévalence des naissances multiples au Canada était similaire à celle enregistrée ces dernières années dans les autres pays du G7—États-Unis (3,2 % en 2021), Royaume-Uni (2,9 % en 2020), Italie (3,2 % en 2019), Allemagne (3,6 % en 2020) et France (3,1 % en 2021) —ainsi que l’Australie (2,9 % en 2020) (Human Multiple Births Database, 2023).

Comme le Canada, de nombreux autres pays ont observé une tendance à la baisse de la prévalence des naissances multiples après un sommet au début des années 2000 (Pison et coll., 2022). À la suite des inquiétudes concernant les risques pour la santé associés aux naissances multiples, un effort concerté a été fait par les prestataires de soins médicaux vers le début du 21e siècle afin de modifier les pratiques, notamment en réduisant le nombre d’embryons transférés lors de la fécondation in vitro. En retour, de nombreux pays ont vu un renversement de la situation à l’égard des taux de naissances multiples (Ibid ; Kulkarni et coll., 2013 ; Newman et coll., 2023).

Graphique 5 Proportion (en pourcentage) de naissances multiples parmi toutes les naissances, selon le groupe d'âge de la mère, Canada, 1991 à 2022

Tableau de données du graphique 5 
Tableau de données du graphique 5
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Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Moins de 30 ans, 30 ans et plus et Total , calculées selon proportion (%) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Moins de 30 ans 30 ans et plus Total
proportion (%)
1991 1,8 2,4 2,0
1992 1,9 2,4 2,1
1993 1,8 2,4 2,1
1994 2,0 2,7 2,2
1995 1,9 2,8 2,3
1996 2,0 2,9 2,4
1997 2,0 3,1 2,5
1998 2,2 3,2 2,6
1999 2,2 3,3 2,7
2000 2,2 3,3 2,7
2001 2,3 3,4 2,8
2002 2,3 3,6 2,9
2003 2,4 3,7 3,0
2004 2,4 3,7 3,0
2005 2,4 3,7 3,0
2006 2,3 3,9 3,1
2007 2,4 3,9 3,1
2008 2,4 3,8 3,1
2009 2,5 4,2 3,3
2010 2,4 4,1 3,3
2011 2,4 4,1 3,3
2012 2,4 4,0 3,2
2013 2,4 4,0 3,3
2014 2,4 3,9 3,2
2015 2,4 3,8 3,2
2016 2,4 3,7 3,1
2017 2,5 3,6 3,1
2018 2,5 3,6 3,1
2019 2,4 3,6 3,1
2020 2,4 3,3 2,9
2021 2,5 3,3 3,0
2022 2,6 3,4 3,1

De 2019 à 2020, on a observé une baisse relativement importante de la proportion de naissances multiples (de 3,1 % à 2,9 %), suivie d’un rebond partiel l’année suivante (3,0 % en 2021). Cette baisse en 2020 a coïncidé avec la fermeture temporaire (La Société canadienne de fertilité et d’andrologie, 2020a) et la réouverture graduelle des cliniques de fertilité en raison de la pandémie (La Société canadienne de fertilité et d’andrologie, 2020b). Une tendance similaire a été observée aux États-Unis au cours de la même période : dans leur analyse des fluctuations mensuelles du taux de naissances gémellaires aux États-Unis, Horon et Martin (2022) ont constaté que le moment des baisses mensuelles à la fin de l’année 2020 a coïncidé avec une période de conception correspondant au début de la pandémie de COVID-19, lorsque des mesures de santé publique ont été introduites pour limiter temporairement les traitements et procédures de fertilité.

Contrairement aux naissances totales qui ont diminué de 13,9 % de 1991 à 2022, le nombre de grossesses multiples s’est plutôt accru de 33,8 % pendant la même période. Qui plus est, parmi les naissances de mères de 30 ans et plus, 3,4 % étaient des naissances multiples en 2022, comparativement à 2,6 % des naissances de mères de moins de 30 ans, soit une différence de 0,8 point de pourcentage. Cela représente une réduction de l'écart entre ces tranches d'âge par rapport à 2010 (1,7 point de pourcentage), mais toujours plus important qu'en 1991 (0,5 point de pourcentage).

En chute libre dans les années 1960 à tous âges, la fécondité fait une remontée chez les femmes dans la trentaine à partir des années 1980

L’analyse de la fécondité selon le groupe d’âge de femmes en âge de procréer révèle des différences notables dans les tendances au fil du temps. Après le sommet de 3,94 enfants par femme, atteint en 1959, la baisse importante de l’ISF jusqu’au milieu des années 1970 a été imputable à des baisses des taux de fécondité dans tous les groupes d’âge (graphique 6). Cette chute a coïncidé avec la mise en marché de la pilule hormonale en 1960, permise à des fins de contrôle du cycle menstruel d’abord, puis comme moyen contraceptif à partir de 1969 alors que la pilule et l’avortement thérapeutique sont décriminalisés avec le projet de loi C-150 (Verma Liao et Dollin, 2012; Bishop, 2021). En même temps, les femmes font de plus en plus leur entrée sur le marché du travail, en lien avec de profonds changements sociaux (mouvement féministe, évolution technologique, besoin de main-d’œuvre) (Statistique Canada, 2015).

Dans la deuxième portion des années 1970, la baisse de la fécondité s’est poursuivie chez les moins de 30 ans, qui, étant donné leur poids global, et même en présence d’une hausse parmi les 30 ans et plus, suffisaient à continuer de faire fléchir l’ISF, quoi que de façon plus modeste. Un léger regain s’est fait sentir de 1988 à 1991 pour l’ensemble des groupes d’âge.

Les tendances contrastées de baisse des taux de fécondité chez les femmes de moins de 30 ans et de hausse des taux chez celles de 30 ans et plus ont persisté, conduisant à une série de jalons au cours des décennies suivantes. Ainsi, le taux de fécondité des femmes de 30 à 34 ans a dépassé celui des femmes de 20 à 24 ans pour la première fois en 1990. Ensuite, le taux de fécondité des femmes de 30 à 34 ans a dépassé celui des femmes de 25 à 29 ans en 2005. Cinq ans plus tard, soit en 2010, le taux de fécondité des femmes de 35 à 39 ans a, pour la première fois, dépassé celui des femmes de 20 à 24 ans.

De façon similaire, aux deux extrémités des âges à la maternité, des tendances concurrentes opposées sont apparues depuis le début du XXIe siècle : les taux de fécondité des mères adolescentes ont diminué, tandis que ceux des femmes âgées de 40 ans et plus ont augmenté. En 2014, les taux de fécondité des femmes âgées de 40 à 44 ans ont dépassé ceux des femmes âgées de 15 à 19 ans, ce qui ne s’était pas produit depuis le milieu des années 1940. Toutefois, les taux de fécondité des femmes dans la quarantaine restent considérablement inférieurs à ceux observés au début du XXe siècle.

Graphique 6 Taux de fécondité par groupe d'âge et indice synthétique de fécondité, Canada, 1921 à 2022

Tableau de données du graphique 6 
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et 15 à 19 ans, 20 à 24 ans, 25 à 29 ans, 30 à 34 ans, 35 à 39 ans, 40 à 44 ans et Indice synthétique de fécondité, calculées selon nombre d'enfants pour 1 000 femmes et nombre d'enfants par femme unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année 15 à 19 ans 20 à 24 ans 25 à 29 ans 30 à 34 ans 35 à 39 ans 40 à 44 ans Indice synthétique de fécondité
nombre d'enfants pour 1 000 femmes nombre d'enfants par femme
1921 36,8 162,3 185,1 154,0 108,9 45,5 3,48
1922 36,5 154,7 181,1 150,4 106,2 46,0 3,40
1923 32,5 145,1 172,9 144,9 102,4 43,6 3,23
1924 33,1 144,6 171,7 145,3 100,7 43,8 3,22
1925 33,4 138,8 167,6 139,7 99,3 42,5 3,13
1926 28,9 139,9 177,5 153,9 114,6 50,6 3,36
1927 29,4 140,0 173,6 151,2 113,8 49,4 3,32
1928 30,1 140,4 172,8 149,9 111,0 48,7 3,30
1929 30,2 139,9 172,5 144,2 104,8 46,1 3,22
1930 30,4 143,0 176,0 148,0 106,7 46,6 3,28
1931 29,7 137,2 175,2 145,3 103,1 44,0 3,20
1932 28,5 129,6 168,4 140,7 100,4 43,6 3,09
1933 27,3 117,9 155,6 132,8 94,9 39,2 2,87
1934 26,0 113,2 151,2 133,1 93,0 39,1 2,80
1935 26,4 112,6 148,6 128,7 92,6 37,2 2,75
1936 25,5 112,2 144,4 126,5 90,0 36,3 2,70
1937 25,5 113,7 142,2 123,5 85,3 34,6 2,64
1938 26,8 121,3 145,3 123,9 84,8 34,0 2,70
1939 27,1 119,7 144,0 120,5 83,0 32,5 2,65
1940 29,2 130,3 152,6 122,8 81,7 32,6 2,76
1941 30,5 138,4 159,8 122,3 80,0 31,6 2,83
1942 31,8 145,1 168,7 128,0 83,0 32,3 2,96
1943 32,0 146,8 175,5 132,0 86,5 31,8 3,03
1944 31,2 143,3 168,7 134,1 88,1 33,0 3,00
1945 31,4 143,3 166,9 134,4 90,2 33,5 3,01
1946 36,2 169,6 191,4 146,1 93,1 34,4 3,36
1947 42,4 189,1 206,4 150,5 93,1 34,1 3,58
1948 43,0 181,1 197,6 141,4 89,0 32,6 3,43
1949 45,0 181,5 201,3 139,8 88,8 31,5 3,44
1950 45,7 181,2 200,6 141,2 87,8 30,7 3,44
1951 47,7 188,5 198,7 144,4 86,4 30,8 3,49
1952 50,0 200,8 205,1 150,7 87,3 30,6 3,63
1953 51,7 208,0 208,4 153,1 88,0 31,1 3,71
1954 53,9 217,3 213,2 156,4 88,5 32,3 3,82
1955 53,8 218,0 215,1 153,7 89,6 32,1 3,82
1956 55,5 222,1 220,0 150,1 89,6 30,7 3,86
1957 59,7 226,9 224,1 149,3 90,6 30,6 3,92
1958 58,7 226,3 223,2 147,8 87,5 28,8 3,88
1959 59,9 233,6 226,5 147,5 87,1 28,4 3,94
1960 59,5 233,5 224,4 146,2 84,2 28,4 3,91
1961 57,8 233,6 219,2 145,0 81,1 28,5 3,86
1962 54,7 231,6 214,7 143,2 77,1 27,5 3,78
1963 52,8 226,1 210,6 140,3 75,8 25,9 3,69
1964 50,0 212,8 203,1 134,9 72,0 25,1 3,52
1965 49,1 188,6 181,9 119,4 65,9 22,0 3,16
1966 48,0 169,1 163,5 103,3 57,5 19,1 2,83
1967 45,0 161,4 152,6 91,8 50,9 15,9 2,60
1968 43,1 152,8 149,0 86,4 44,9 13,8 2,46
1969 42,3 147,9 150,1 85,1 42,7 12,5 2,41
1970 42,9 143,5 147,4 82,0 39,1 11,3 2,34
1971 38,9 129,4 138,5 76,0 33,3 9,3 2,13
1972 37,4 118,9 130,4 70,5 28,7 7,6 1,97
1973 36,4 113,5 128,6 66,0 25,4 6,3 1,88
1974 34,7 109,6 128,9 65,5 22,8 5,4 1,83
1975 34,7 109,8 130,3 65,0 21,6 4,8 1,83
1976 32,9 105,8 127,6 64,5 21,0 4,4 1,78
1977 31,3 103,7 126,2 65,7 20,3 3,6 1,75
1978 29,1 99,6 124,0 65,8 18,9 3,5 1,70
1979 27,3 98,1 126,0 67,2 19,1 3,3 1,70
1980 26,9 96,1 124,8 66,9 19,1 3,1 1,68
1981 25,8 92,3 123,9 67,0 19,2 3,2 1,65
1982 26,0 91,3 121,1 67,6 19,9 3,1 1,63
1983 24,5 88,8 120,6 69,3 20,3 3,0 1,62
1984 23,9 85,5 121,8 71,8 21,3 3,0 1,62
1985 23,2 82,1 121,4 72,7 21,6 3,0 1,61
1986 22,9 79,5 119,7 72,9 22,3 3,2 1,59
1987 22,7 76,8 117,5 73,6 23,3 3,3 1,58
1988 22,9 77,4 118,5 75,7 24,8 3,6 1,60
1989 24,5 79,4 120,2 79,7 26,0 3,7 1,66
1990 25,3 80,3 123,2 83,6 27,7 3,9 1,71
1991 25,8 78,9 124,2 83,9 28,2 3,9 1,72
1992 25,6 76,6 121,6 86,1 29,0 4,2 1,71
1993 25,0 74,9 118,0 86,0 29,7 4,4 1,69
1994 25,1 74,0 117,6 87,0 30,5 4,7 1,69
1995 24,4 72,2 113,7 88,1 31,6 4,9 1,67
1996 22,2 68,8 110,0 87,3 32,7 5,1 1,63
1997 20,1 64,7 105,5 84,9 32,6 5,2 1,57
1998 19,8 64,0 103,6 85,1 32,9 5,2 1,56
1999 18,7 61,8 102,2 86,6 33,7 5,6 1,55
2000 17,2 59,3 99,6 86,2 33,8 5,8 1,51
2001 16,1 56,8 101,3 91,3 35,5 6,0 1,54
2002 15,1 54,5 99,0 91,2 36,1 6,1 1,52
2003 14,4 53,2 100,6 94,6 38,6 6,5 1,55
2004 13,6 51,4 100,0 97,5 40,4 6,9 1,56
2005 13,3 51,1 99,5 101,0 42,8 7,2 1,58
2006 13,7 51,9 100,9 105,0 45,9 7,4 1,63
2007 13,9 52,7 102,0 108,0 48,6 7,9 1,67
2008 14,2 53,4 102,9 110,3 50,4 8,5 1,70
2009 14,1 51,7 101,7 109,9 50,8 9,3 1,69
2010 13,3 48,3 97,4 108,0 51,7 9,9 1,65
2011 12,4 46,2 96,5 107,6 52,5 10,3 1,63
2012 12,1 44,7 96,4 108,5 53,4 10,7 1,63
2013 11,2 42,9 94,2 108,4 53,7 10,7 1,61
2014 10,4 42,5 94,0 109,2 54,7 10,9 1,61
2015 9,5 41,0 92,4 109,9 55,6 11,4 1,60
2016 8,5 39,6 91,3 110,5 56,7 11,5 1,59
2017 7,8 37,2 87,3 108,0 57,1 11,7 1,55
2018 6,7 34,2 84,0 106,8 57,3 12,1 1,51
2019 6,2 31,9 81,1 105,5 57,4 12,4 1,47
2020 5,7 29,7 76,6 101,6 55,3 12,3 1,41
2021 5,1 27,5 77,2 106,9 58,1 12,3 1,44
2022 4,4 24,8 69,4 98,7 55,6 12,6 1,33

Les années 2008-2009 furent marquées par une récession mondiale conséquemment à l’effondrement du marché immobilier américain, dont l’impact fut moindre au Canada en raison d’une position financière solide (Lindquist, 2022). Un ralentissement économique entraîne généralement une diminution de la fécondité (Sobotka et coll., 2011) avec un renversement de tendance lors de la reprise économique. Cependant, un redressement subséquent de la fécondité ne s’est pas fait sentir au Canada. Le même constat a été fait pour les pays scandinaves malgré leurs généreuses politiques familiales (Laplante, 2023). Plus précisément, les taux de fécondité des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont continué à diminuer sans interruption depuis 2009, ainsi que pour les 25 à 29 ans (interruption d’un an seulement). Pour les 30 à 34 ans, la période 2009-2022 a été marquée par neuf années de baisse sur 14.

Plus grande volatilité des tendances de la fécondité par âge à partir de 2020

De 2020 à 2021, les taux de fécondité ont légèrement rebondi pour les femmes âgées de 25 à 29 ans, 30 à 34 ans, 35 à 39 ans et 40 à 44 ans. C’est la première fois depuis 2007-2008 que les femmes de 25 à 29 ans ont vu leur taux de fécondité augmenter. L’augmentation de la fécondité entre 2020 et 2021 a été particulièrement importante chez les femmes au début de la trentaine, suivant quatre années consécutives de baisse. En somme, malgré la hausse soudaine de 2020-2021Note , il semble y avoir un essoufflement global de la fécondité chez les 30-34 ans.

Après une longue période d’augmentation annuelle continue de 1978 à 2019, les taux de fécondité des femmes âgées de 35 à 39 ans ont diminué à deux reprises au cours des dernières années. La période 2021 à 2022 a été marquée par la plus forte baisse en pourcentage du taux de fécondité pour tous les groupes d’âge de 20 à 39 ans au cours de la période 1979 à 2022. Contrairement aux tranches d’âge plus jeunes, les taux de fécondité des femmes dans la quarantaine n’ont pas montré le même degré de volatilité ; cela peut refléter le fait que le report de la procréation en réponse à la pandémie aurait pu être moins réalisable ou souhaitable à ces âges en raison des limites biologiques de la fécondité.

Le Nunavut et la Saskatchewan affichent les taux de fécondité les plus élevés aux âges plus jeunes

En 2022, le Nunavut était le seul domaine de compétence pour lequel les taux de fécondité par âge les plus élevés étaient observés chez les femmes âgées de 20 à 24 ans (tableau 2). Parmi les provinces, toutes affichaient des taux de fécondité les plus élevés parmi les 30 à 34 ans, à l’exception du Nouveau-Brunswick, où les taux étaient les plus élevés chez les femmes âgées de 25 à 29 ans.


Tableau 2
Taux de fécondité (nombre d'enfants pour 1 000 femmes) par groupe d'âge, Canada, provinces et territoires, 2022
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Taux de fécondité (nombre d'enfants pour 1 000 femmes) par groupe d'âge. Les données sont présentées selon Région géographique (titres de rangée) et 15 à 19 ans, 20 à 24 ans, 25 à 29 ans, 30 à 34 ans, 35 à 39 ans, 40 à 44 ans et 45 à 49 ans(figurant comme en-tête de colonne).
Région géographique 15 à 19 ans 20 à 24 ans 25 à 29 ans 30 à 34 ans 35 à 39 ans 40 à 44 ans 45 à 49 ans
Canada 4,4 24,8 69,4 98,7 55,6 12,6 0,9
Terre‑Neuve‑et‑Labrador 5,6 32,3 73,4 84,8 41,8 6,2 0,1
Île-du-Prince-Édouard 4,9 24,1 65,6 96,7 44,4 7,8 0,6
Nouvelle-Écosse 5,8 27,1 63,9 84,9 46,8 8,5 0,4
Nouveau-Brunswick 7,0 42,5 89,3 82,6 36,8 6,9 0,2
Québec 4,2 31,2 90,2 106,5 53,3 12,2 0,7
Ontario 3,0 18,6 58,7 99,5 60,0 13,7 1,0
Manitoba 9,2 35,0 79,4 99,3 51,9 10,8 0,9
Saskatchewan 14,4 48,5 105,0 110,5 49,3 9,9 0,6
Alberta 5,2 32,4 80,7 104,1 55,2 12,5 0,7
Colombie-Britannique 2,7 15,8 50,0 83,4 55,6 13,7 1,1
Territoires du Nord‑Ouest 12,3 49,0 68,0 101,7 55,6 10,9 0,0
Nunavut 67,2 121,3 112,4 81,0 49,2 12,1 1,0

Pour tous les groupes d’âge inférieurs à 30 ans, le Nunavut avait de loin les taux de fécondité les plus élevés en 2022. Les taux de fécondité des adolescentes au Nunavut étaient 15 fois plus élevés que la moyenne nationale, et le taux de fécondité des 20 à 24 ans était près de 5 fois le taux de fécondité du Canada. Parmi les provinces, la Saskatchewan affichait les taux de fécondité les plus élevés dans tous les groupes d’âge de moins de 35 ans.

L’Ontario détenait le taux de fécondité le plus élevé chez les femmes de 35 à 39 ans, tandis que la Colombie-Britannique affichait le taux de fécondité le plus élevé chez les femmes âgées de 40 ans et plus, une tendance de longue date.

Descendance des générations et infécondité

En l’absence d’une très forte récupération à la fin de la trentaine, les jeunes générations de femmes d’aujourd’hui tendent vers une descendance finale plus faible que celle de leurs prédécesseures

Les mesures de la fécondité du moment sont fortement influencées par les changements dans le calendrier (ou tempo) de la fécondité parmi les générations successives de femmesNote .  Cependant, la tendance au report croissant de la fécondité chez les femmes ne conduit pas nécessairement à une baisse de leur descendance finale si les femmes compensent finalement ce report par une fécondité suffisamment élevée à des âges plus avancés. Malheureusement, une génération donnée de femmes doit avoir dépassé les âges féconds avant que l’on puisse brosser un portrait clair des tendances en matière de descendance finale (des générations). Cela dit, l’examen des taux de fécondité cumulés par âge de chaque génération de femmes donne des indications sur leur descendance atteinte par rapport aux générations précédentes.

Graphique 7 Descendance atteinte par âge, certaines générations de femmes, Canada, 2022

Tableau de données du graphique 7 
Tableau de données du graphique 7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 7. Les données sont présentées selon Âge (titres de rangée) et Génération(figurant comme en-tête de colonne).
Âge Génération
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000
15 0,0074 0,0064 0,0055 0,0059 0,0061 0,0039 0,0027 0,0026 0,0015
16 0,0243 0,0189 0,0171 0,0189 0,0172 0,0110 0,0088 0,0081 0,0046
17 0,0543 0,0429 0,0383 0,0439 0,0360 0,0242 0,0209 0,0185 0,0107
18 0,0955 0,0751 0,0704 0,0791 0,0634 0,0445 0,0409 0,0342 0,0194
19 0,1483 0,1180 0,1159 0,1267 0,1003 0,0722 0,0697 0,0557 0,0329
20 0,2139 0,1711 0,1734 0,1820 0,1443 0,1079 0,1033 0,0824 0,0500
21 0,2921 0,2346 0,2402 0,2425 0,1932 0,1510 0,1408 0,1143 0,0700
22 0,3859 0,3082 0,3148 0,3070 0,2466 0,2016 0,1848 0,1510 0,0929
23 0,4897 0,3947 0,3980 0,3794 0,3076 0,2618 0,2335 0,1910 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
24 0,6046 0,4951 0,4896 0,4574 0,3762 0,3303 0,2913 0,2379 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
25 0,7261 0,6102 0,5909 0,5436 0,4565 0,4058 0,3589 0,2916 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
26 0,8499 0,7315 0,6979 0,6382 0,5487 0,4925 0,4380 0,3555 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
27 0,9744 0,8570 0,8038 0,7398 0,6524 0,5903 0,5257 0,4243 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
28 1,0947 0,9826 0,9142 0,8485 0,7665 0,6966 0,6221 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
29 1,2113 1,1029 1,0256 0,9667 0,8865 0,8112 0,7261 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
30 1,3237 1,2152 1,1289 1,0883 1,0112 0,9318 0,8292 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
31 1,4216 1,3148 1,2315 1,2021 1,1270 1,0517 0,9422 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
32 1,5072 1,4018 1,3248 1,3107 1,2376 1,1631 1,0435 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
33 1,5789 1,4766 1,4093 1,4109 1,3392 1,2661 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
34 1,6407 1,5411 1,4871 1,4990 1,4310 1,3593 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
35 1,6911 1,5942 1,5551 1,5762 1,5126 1,4384 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
36 1,7318 1,6385 1,6124 1,6399 1,5812 1,5092 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
37 1,7631 1,6730 1,6592 1,6923 1,6366 1,5639 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
38 1,7865 1,7006 1,6966 1,7334 1,6802 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
39 1,8030 1,7217 1,7253 1,7643 1,7141 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
40 1,8154 1,7371 1,7462 1,7878 1,7378 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
41 1,8234 1,7474 1,7602 1,8031 1,7541 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
42 1,8284 1,7543 1,7689 1,8127 1,7647 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
43 1,8313 1,7580 1,7740 1,8191 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
44 1,8330 1,7604 1,7770 1,8227 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
45 1,8338 1,7614 1,7787 1,8246 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
46 1,8342 1,7620 1,7797 1,8256 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
47 1,8344 1,7624 1,7802 1,8263 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
48 1,8345 1,7627 1,7806 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
49 1,8346 1,7628 1,7808 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer

Les générations de femmes les plus jeunes retardent de plus en plus le début de la maternité et font passer la plus grande partie de la fécondité de la vingtaine à la trentaine (graphique 7). Pourtant, ce décalage du moment de la conception d’un enfant ne se traduit pas toujours par une baisse de la descendance finale. Par exemple, la génération de femmes nées en 1975 a eu une fécondité plus faible dans la vingtaine que les générations précédentes, mais a connu une forte reprise de la fécondité dans la trentaine. En fin de compte, la génération de 1975 a connu une descendance finale plus élevée que les générations plus anciennes de 1965 et 1970.

Le taux d’infécondité connaît une tendance à la hausse

Reste à savoir si la fécondité des femmes nées dans les années 1980 et 1990 finira par « rattraper » celle de la génération de femmes nées en 1975; ce qui est clair, c’est qu’elles auront beaucoup plus de retard à rattraper, étant donné l’ampleur croissante du report qui se produit pour chaque génération successive. Il est possible que les taux de fécondité des femmes dans la quarantaine augmentent de manière significative par rapport à leurs niveaux actuels (Billari et coll., 2007), mais probablement pas à des niveaux suffisants pour compenser complètement toutes les maternités reportées à des âges plus jeunes. Au niveau individuel, le fait de repousser de plus en plus les limites du report pourrait avoir pour conséquence qu’un nombre croissant de femmes et de couples soient confrontés à une infertilité liée à l’âge et se trouvent donc dans l’incapacité d’atteindre le nombre d’enfants qu’ils souhaitaient. Bien que d’avoir des enfants biologiques ne soit pas la seule voie d’accès à la maternitéNote , la proportion de femmes âgées de 50 ans et plus qui n’ont pas d’enfant biologique a augmenté au fil du temps, passant de 14,1 % en 1990 à 17,4 % en 2022 (tableau 3).


Tableau 3
Proportion (%) de femmes âgées de 50 ans et plus n'ayant pas d'enfant biologique, années sélectionnées
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Proportion (%) de femmes âgées de 50 ans et plus n'ayant pas d'enfant biologique. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Proportion (%)(figurant comme en-tête de colonne).
Année Proportion (%)
1990 14,1
2001 14,1
2006 14,4
2011 15,3
2017 16,3
2022 17,4

Conclusion

Dans une perspective historique, le creux record de l’ISF au Canada en 2022 est la continuation d’une tendance à la baisse à long terme. En effet, si l’on prend en compte un siècle de données sur la fécondité, de 1921 à 2022, les cinq ISF les plus bas jamais enregistrés se sont produits au cours des cinq dernières années de cette période (2018 à 2022). La forte baisse de la fécondité au Canada entre 2021 et 2022 est le résultat d’une diminution quasiNote  uniforme de la fécondité entre les provinces et les territoires, et pour tous les âges, à l’exception du groupe d’âge le plus avancé (40 ans et plus). Le Canada est loin d’être le seul dans cette situation : la plupart des pays à revenu élevé ont affiché une tendance à la baisse de leur ISF au cours des dernières années, avec des baisses substantielles entre 2021 et 2022. Par conséquent, l’ISF du Canada maintient sa position de longue date de « milieu de peloton » parmi les pays comparables.

Le profil d’âge de la fécondité est également de plus en plus élevé, l’âge moyen à la maternité ayant tendance à augmenter régulièrement depuis plus de quarante ans. Au niveau infranational, cependant, la tendance à une fécondité « plus faible et plus tardive » n’est pas toujours observée : les taux de fécondité par âge du Nunavut continuent d’être exceptionnellement plus élevés à des âges plus jeunes, et le Nouveau-Brunswick et la Saskatchewan continuent également d’afficher des taux de fécondité relativement élevés chez les femmes dans la vingtaine. Le Québec, en particulier, a connu une évolution de la fécondité unique au Canada, avec une tendance « plus élevée et plus jeune » depuis le milieu des années 2000.

En examinant les taux de fécondité cumulés de diverses générations de femmes, une tendance claire se dégage au niveau national, soit le report croissant de la maternité parmi les jeunes générations de femmes, les plus jeunes d’entre elles étant nées au début du XXIe siècle. Bien qu’un report croissant n’entraîne pas nécessairement une baisse de la descendance finale - à condition que les femmes compensent ce report par une fécondité plus élevée à des âges plus avancés - la descendance atteinte des plus jeunes générations de femmes du Canada suggère que leur fécondité est en voie d’arriver à un niveau inférieur à celui des générations précédentes.

La compréhension de l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la fécondité suscite un vif intérêt. Compte tenu du caractère saisonnier, les tendances mensuelles des naissances suggèrent qu’il y a probablement eu une brève période de report de nouvelles conceptions au cours des premières phases de la pandémie, une tendance observée dans de nombreux pays au cours de la même période. Une reprise des conceptions reportées s’ensuivit, ce qui a entraîné une légère hausse des naissances et de l’ISF au Canada en 2021, puis un retour vers une tendance à la baisse à plus long terme des naissances et de la fécondité en 2022. Cette tendance « de bas en haut en bas » de 2020 à 2022 a également été observée dans de nombreux autres pays à revenu élevé, ce qui suggère qu’une réponse comportementale généralisée à la pandémie a pu se produire. Bien que l’ISF du Canada ait évolué de manière assez irrégulière de 2020 à 2022, d’autres périodes de l’histoire du pays ont été plus volatiles, par exemple pendant le baby-boom et « l’effondrement des naissances » qui a suivi. Au contraire, ce sont les niveaux de fécondité historiquement bas qui caractérisent ces dernières années.

Annexe

Graphique 8 Descendance atteinte par âge, certaines générations de femmes, Québec, 2022

Tableau de données du graphique 8 
Tableau de données du graphique 8
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 8. Les données sont présentées selon Âge (titres de rangée) et Génération(figurant comme en-tête de colonne).
Âge Génération
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000
15 0,0029 0,0032 0,0033 0,0031 0,0033 0,0023 0,0017 0,0011 0,0010
16 0,0113 0,0085 0,0096 0,0093 0,0095 0,0066 0,0046 0,0041 0,0024
17 0,0265 0,0191 0,0208 0,0231 0,0213 0,0155 0,0113 0,0095 0,0057
18 0,0507 0,0378 0,0430 0,0490 0,0422 0,0317 0,0259 0,0206 0,0126
19 0,0876 0,0659 0,0807 0,0895 0,0744 0,0554 0,0523 0,0388 0,0267
20 0,1390 0,1063 0,1328 0,1398 0,1152 0,0882 0,0815 0,0629 0,0446
21 0,2052 0,1604 0,1971 0,1999 0,1626 0,1281 0,1176 0,0930 0,0663
22 0,2896 0,2260 0,2728 0,2664 0,2164 0,1773 0,1619 0,1304 0,0940
23 0,3848 0,3106 0,3622 0,3435 0,2785 0,2419 0,2146 0,1750 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
24 0,4939 0,4132 0,4637 0,4263 0,3482 0,3175 0,2799 0,2305 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
25 0,6115 0,5357 0,5739 0,5210 0,4370 0,4076 0,3598 0,2977 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
26 0,7302 0,6670 0,6948 0,6257 0,5415 0,5101 0,4557 0,3800 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
27 0,8479 0,8045 0,8110 0,7364 0,6589 0,6261 0,5596 0,4721 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
28 0,9601 0,9365 0,9271 0,8554 0,7894 0,7505 0,6743 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
29 1,0726 1,0591 1,0376 0,9732 0,9233 0,8794 0,7945 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
30 1,1790 1,1688 1,1402 1,0915 1,0510 1,0070 0,9130 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
31 1,2741 1,2649 1,2384 1,2116 1,1731 1,1350 1,0377 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
32 1,3536 1,3454 1,3262 1,3211 1,2850 1,2469 1,1466 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
33 1,4183 1,4112 1,4026 1,4204 1,3855 1,3458 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
34 1,4730 1,4661 1,4699 1,5071 1,4772 1,4359 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
35 1,5170 1,5111 1,5294 1,5804 1,5557 1,5119 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
36 1,5518 1,5468 1,5797 1,6408 1,6216 1,5782 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
37 1,5765 1,5739 1,6213 1,6908 1,6733 1,6301 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
38 1,5952 1,5956 1,6552 1,7302 1,7131 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
39 1,6078 1,6128 1,6802 1,7594 1,7457 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
40 1,6175 1,6251 1,6994 1,7829 1,7679 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
41 1,6236 1,6333 1,7125 1,7977 1,7838 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
42 1,6272 1,6390 1,7210 1,8069 1,7946 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
43 1,6294 1,6417 1,7257 1,8134 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
44 1,6305 1,6434 1,7286 1,8168 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
45 1,6309 1,6442 1,7302 1,8185 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
46 1,6311 1,6446 1,7308 1,8192 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
47 1,6312 1,6448 1,7312 1,8196 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
48 1,6313 1,6450 1,7316 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
49 1,6314 1,6450 1,7318 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer

Tableau 4
Indice synthétique de fécondité, pays et années sélectionnés
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Indice synthétique de fécondité. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Pays-Bas, Corée du Sud, Espagne, Royaume-Uni et États-Unis, calculées selon nombre d'enfants par femme, Variation (N) et Variation (%) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Canada France Allemagne Italie Japon Pays-Bas Corée du Sud Espagne Royaume-Uni États-Unis
nombre d'enfants par femme
2000 1,51 1,89 1,38 1,26 1,36 1,72 1,48 1,21 1,65 2,05
2019 1,47 1,86 1,54 1,27 1,36 1,57 0,92 1,23 1,65 1,71
2020 1,41 1,82 1,53 1,24 1,33 1,55 0,84 1,18 1,58 1,64
2021 1,44 1,84 1,58 1,25 1,30 1,62 0,81 1,18 1,55 1,66
2022 1,33 1,80 1,46 1,24 1,26 1,49 0,78 1,16 1,52 1,67
Rang (2022) 5 10 6 3 4 7 1 2 8 9
Variation (N)
2019-2020 -0,07 -0,04 -0,01 -0,03 -0,03 -0,03 -0,08 -0,05 -0,07 -0,06
2020-2021 0,03 0,02 0,05 0,01 -0,03 0,08 -0,03 0,00 -0,03 0,02
2021-2022 -0,11 -0,04 -0,12 -0,01 -0,04 -0,14 -0,03 -0,02 -0,03 0,00
2000-2019 -0,04 -0,03 0,16 0,01 0,00 -0,15 -0,56 0,02 0,00 -0,35
2019-2022 -0,14 -0,07 -0,09 -0,03 -0,10 -0,09 -0,14 -0,07 -0,13 -0,04
Variation (%)
2019-2020 -4,5 -2,3 -0,8 -2,4 -2,2 -1,8 -8,8 -4,1 -4,2 -3,8
2020-2021 2,2 1,0 3,2 0,8 -2,3 5,1 -3,5 0,0 -1,9 1,3
2021-2022 -7,4 -2,3 -7,7 -0,8 -3,1 -8,4 -3,7 -1,7 -1,9 0,1
2000-2019 -2,7 -1,6 11,8 1,1 0,0 -8,6 -38,0 1,7 0,0 -16,9
2019-2022 -9,7 -3,6 -5,5 -2,4 -7,4 -5,5 -15,3 -5,7 -7,9 -2,4

Données et méthodes

Sauf indication contraire, les données utilisées dans cette analyse proviennent de la Base canadienne de données de l’état civil - Naissance (BCDECN) et des Estimations démographiques annuelles.

La BCDECN une enquête administrative conçue pour recueillir annuellement auprès des bureaux provinciaux et territoriaux de l’état civil des renseignements démographiques sur toutes les naissances vivantes survenues au Canada. En 2022, dans un souci de rapidité, la durée de la collecte des données a été réduite comparativement aux années précédentes. Par conséquent, les données de 2022 sont considérées provisoires.

Chaque année, au cours de la production des statistiques sur les naissances, les données des années précédentes pourraient être révisées en fonction des mises à jour ou changements qui ont été reçus des bureaux de l’état civil provinciaux et territoriaux. Les données de naissances pour 2020 et 2021 ont été révisées le 26 septembre 2023.

Les données sur les naissances de 2017 à 2022 survenues au Yukon ne sont pas disponibles. Pour éviter toute confusion, les données sur les naissances de résidents du Yukon survenues dans d’autres provinces et territoires au cours de ces mêmes années ont également été supprimées.

En raison de retards dans l'enregistrement des naissances, moins de naissances ont été saisies, à ce jour, pour le Manitoba en 2022. Il y a également eu moins de naissances saisies pour la Nouvelle-Écosse en 2021 en raison de problèmes de couverture.

La répartition géographique des naissances vivantes dans ce tableau se fonde sur le lieu de résidence habituel de la mère.

Dans cet article, les estimations démographiques par âge et sexe sont utilisées pour calculer différents types de taux de fécondité. Les estimations postcensitaires pour les années 2016 à 2022 sont basées sur les comptes du Recensement de 2016, rajustés pour le sous-dénombrement net du recensement et les réserves partiellement dénombrées, car il s’agissait des estimations les plus à jour au moment de la rédaction de l’article.

Concepts

Indice synthétique de fécondité :  Estimation du nombre moyen de naissances vivantes qu’une femme peut s’attendre à avoir au cours de sa vie, selon les taux de fécondité par âge d’une année donnée. L’indice synthétique de fécondité est la somme des taux de fécondité par année d’âge d’une année donnée, divisé par 1 000.

Taux de fécondité par âge : Nombre de naissances vivantes pour 1 000 femmes dans un intervalle d’âge donné. Le calcul consiste à diviser le nombre de naissances de mères par la population des femmes, pour chaque âge unique, et ensuite multiplier par 1 000. Des groupes d’âge de cinq ans (allant de 15 à 19 ans à 45 à 49 ans) ont été utilisés pour les totalisations.

Âge moyen à la maternité : Moyenne des âges des mères à la naissance de leur enfant pour une année donnée. L’âge de la mère est considéré comme son âge atteint à son dernier anniversaire précédant l’accouchement. L’âge moyen est calculé en sommant les taux de fécondité par âge unique qui ont été multipliés par l’âge en milieu d’année, pour ensuite diviser cette somme par l’indice synthétique de fécondité. Les naissances dont l’âge de la mère est inconnu ont été réparties selon la distribution observée.

Descendance finale : Nombre total d’enfants que les femmes d’une année de naissance spécifique (génération) mettent au monde tout au long de leur vie, exprimé pour 1 000. La descendance finale d’une génération ne peut être calculée que lorsque la génération de femmes arrive à la fin de ses années de procréation (généralement à 50 ans).

Descendance atteinte : Pour une génération donnée de femmes, la somme de leurs taux de fécondité par âge observés à un moment donné. Cet indicateur est utile pour examiner les différences dans le calendrier et l’intensité de la fécondité de différentes générations de femmes qui n’ont peut-être pas encore atteint la fin de leurs années de procréation.

Seuil de remplacement des générations : Niveau de fécondité, de 2,1 enfants par femme (ou plus), requis pour renouveler la population en l’absence de la migration, et compte tenu des conditions de mortalité entre 0 et 15 ans, âge où débute habituellement la période reproductive.

Terminologie en lien avec le genre et le sexe

Statistique Canada a publié de nouvelles normes statistiques pour le sexe à la naissance et le genre de la personne en avril 2018. Les normes statistiques sont un ensemble de règles utilisées pour normaliser la façon dont les données sont collectées et dont les statistiques sont produites et publiées pour une variable d’intérêt donnée. Les normes de 2018 ont été utilisées lors du recensement de 2021, réalisé en mai 2021. Ces normes statistiques ont été mises à jour en octobre 2021 après un engagement approfondi et une consultation publique sur le sexe, le genre et l’auto-identification. Les changements apportés aux normes statistiques reflètent le changement culturel dans la façon dont le sexe et le genre sont compris au Canada. Cette transition est continue et en constante évolution.

Dans cet article, la principale source de données est la BCDECN, une enquête administrative qui compile des informations sur les enregistrements de naissance recueillis par les provinces et territoires. La collecte et la conceptualisation des informations sur le genre et le sexe dans les sources de données administratives varient d’une juridiction à l’autre et au fil du temps.

La fécondité est intrinsèquement liée aux processus biologiques. Les différents indicateurs utilisés dans cette analyse utilisent des estimations démographiques par âge et par sexe, car au moment de la rédaction de cet article, les estimations démographiques par genre n’étaient pas disponibles. Pour faciliter la lecture, nous utilisons partout le terme « femmes ». Nous utilisons également les termes « mère » et « père » lorsque cela est pertinent, reflétant la terminologie utilisée dans la BCDECN.

Méthodes

Étant donné que les données sur les naissances pour le Yukon ne sont pas disponibles pour les années 2017 à 2022, le calcul de divers indicateurs de naissance et de fécondité pour le Canada exclut le Yukon.

Le Nunavut a été officiellement séparé des Territoires du Nord-Ouest le 1er avril 1999. Les données pour le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest sont présentées individuellement à partir de 1999.

Lors de l’examen des tendances historiques, la période de référence disponible varie selon le type d’indicateur examiné.

Il convient d’être prudent lors de l’interprétation d’indicateurs synthétiques tels que l’indice synthétique de fécondité. Les mesures de fécondité périodiques sont particulièrement sensibles aux changements dans le moment de la fécondité parmi les générations successives de femmes. Les niveaux croissants de report de la grossesse pour chaque nouvelle génération de femmes constituent une tendance de longue date au Canada. Dans ce contexte, l’indice synthétique de fécondité a tendance à être nettement inférieur à la descendance finale de la plus récente génération de femmes dont la descendance est complète. Le report de la procréation n’entraîne pas nécessairement une baisse globale de la fécondité, à condition que les femmes finissent par récupérer ces naissances retardées à un âge plus avancé. Contrairement à l’indice synthétique de fécondité (de la période), la descendance finale a tendance à être beaucoup plus stable d’année en année et a une interprétation beaucoup plus claire : elle reflète simplement le nombre d’enfants qu’a eu une génération donnée de femmes.

Cette analyse examine divers macro-indicateurs de la fécondité et ne nous permet pas de comprendre les comportements spécifiques en matière de fécondité des individus ou des différents groupes de population (à l’exception de l’âge et de la province ou du territoire de résidence). Il est attendu que les tendances volatiles de fécondité observées ces dernières années au niveau macro reflètent possiblement l’interaction de comportements différentiels entre diverses sous-populations. Une ventilation plus poussée des caractéristiques de celles qui accouchent (et celles qui n’accouchent pas) améliorerait grandement notre compréhension de la dynamique de la fécondité au Canada.

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