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    Le paradoxe du faible revenu de diplômés de l'enseignement supérieur : Les diplômés du collège et de l'université avec de faibles revenus, Ontario, 2006

    Le paradoxe du faible revenu de diplômés de l'enseignement supérieur : Les diplômés du collège et de l'université avec de faibles revenus, Ontario, 2006

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    par Klarka Zeman, Kathryn McMullen et Patrice de Broucker

    1. Introduction

    De nombreuses études ont démontré l'incidence positive de la scolarité sur le revenu. Selon ces études, les personnes plus scolarisées ont tendance à avoir un revenu plus élevé, à être moins longtemps en chômage et à accéder à des emplois plus prestigieux que leurs homologues moins scolarisés. Le lien positif entre la scolarité et une foule de résultats sur le marché du travail est bien établi au Canada, où l'on considère que les études postsecondaires donnent accès à un salaire élevé, à la stabilité d'emploi et à l'intégration sociale de la personne, ainsi qu'à la croissance économique et à la prospérité de l'ensemble du pays. C'est pourquoi « l'accès universel aux études postsecondaires pour les personnes qui ont les compétences nécessaires constitue un idéal important de la société canadienne » (Lambert et coll., 2004). Aussi, en 2004, « aucun autre pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) n'avait une proportion plus élevée de sa population âgée de 25 à 64 ans titulaire d'un diplôme collégial ou universitaire que le Canada » (Conseil des ministres de l'Éducation (Canada) et Statistique Canada 2007).

    En moyenne, le revenu d'emploi des diplômés de niveau postsecondaire est plus élevé que celui des personnes sans formation postsecondaire. Toutefois, ce ne sont pas tous les travailleurs qui gagnent le revenu moyen : un rapport publié en 2004 montre, par exemple, que si le quart des diplômés universitaires gagnaient beaucoup plus que les diplômés de niveau secondaire, le quart des titulaires d'un diplôme universitaire touchaient des salaires inférieurs à ceux de la moyenne des diplômés du secondaire (Mackenzie, 2004). Ce constat dénote une variation significative des revenus des diplômés de niveau universitaire et collégial, dont la situation peut s'avérer nettement supérieure – ou inférieure – à celle de leurs homologues diplômés du secondaire. Cette variabilité suppose un certain degré de risque lié à l'investissement dans la scolarité. On peut alors se demander qui risque le plus de ne pas obtenir un rendement élevé de son investissement dans les études postsecondaires.

    Or, les comparaisons internationales révèlent un autre phénomène intéressant : au Canada, le pourcentage des travailleurs possédant une formation collégiale ou universitaire qui touchent moins de la moitié du revenu d'emploi médian est plus élevé que dans la plupart, sinon la totalité, des pays de l'OCDE (OCDE, 2008). Les données de l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) de Statistique Canada montrent qu'en 2006, 18 % des adultes ayant fait des études universitaires et 23 % des adultes canadiens âgés de 25 à 64 ans possédant une formation collégiale touchaient moins de la moitié du revenu d'emploi médian national. Le revenu annuel moyen de ces travailleurs était donc inférieur à 16 917 $ avant impôts et transferts.

    Le présent rapport trace un profil des travailleurs ontariens possédant une formation postsecondaire mais touchant un faible revenu. Nous présentons également des constatations à l'échelle nationale afin d'établir des comparaisons pour les résultats de l'Ontario. À l'aide des données de l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR), l'analyse cerne les caractéristiques démographiques et professionnelles qui permettent d'expliquer pourquoi certains diplômés de niveau postsecondaire touchent un faible revenu d'emploi. Elle porte notamment sur le lien entre, d'une part, diverses caractéristiques démographiques, la situation familiale, les caractéristiques de la province et de l'emploi et, d'autre part, le revenu d'emploi des diplômés des niveaux collégial et universitaire1.

    Comme il est mentionné plus haut, la présente étude fait suite aux constatations de l'OCDE (2008) selon lesquelles le Canada devançait la plupart des principaux pays de l'OCDE au chapitre du pourcentage de diplômés de niveau postsecondaire dont le revenu était inférieur à la moitié du revenu médian national en 2006. Par souci de cohérence, nous employons dans le présent rapport la définition du faible revenu établie par l'OCDE. Cette définition englobe toutes les personnes de 25 à 64 ans qui touchaient un revenu d'emploi non nul en 2006 (année des données les plus récentes disponibles au moment de l'analyse menée par l'OCDE); elle comprend toutes les personnes ayant déclaré toucher un revenu d'emploi, même si le travail ne constituait pas leur activité principale cette année-là.

    Le présent rapport est organisé comme suit : la Section 2 porte sur la comparaison internationale, établie par l'OCDE, du pourcentage de travailleurs très scolarisés en situation de faible revenu et situe les résultats de l'Ontario dans ce contexte international. La Section 3 présente un survol des articles et ouvrages traitant des facteurs qui peuvent contribuer au faible revenu; ces facteurs sont ensuite pris en compte dans une analyse descriptive et une analyse de régression logistique. La source des données et la méthode d'analyse sont décrites dans la Section 4. Les résultats analytiques sont abordés en deux parties : la Section 5 présente les résultats descriptifs pour l'Ontario et pour le Canada et cerne les caractéristiques des travailleurs possédant une formation collégiale et universitaire qui touchaient moins de la moitié du revenu d'emploi médian national en 2006. La Section 6 présente ensuite les résultats des analyses de régression logistique pour l'Ontario et pour le Canada en dégageant l'apport indépendant de chacun de ces facteurs, une fois prise en compte l'incidence des autres facteurs. Enfin, la Section 7 présente des conclusions et des recommandations en vue d'études futures.


    Note

    1. Il convient de mentionner que les données de l'EDTR ne permettent pas d'étudier le rôle des différences dans les compétences des personnes. Cet aspect est important, car des personnes possédant les mêmes attestations d'études peuvent posséder des niveaux de compétence différents; or, c'est en fonction de ces compétences, et non de l'attestation d'études, qu'elles sont rémunérées.
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