Portrait des jeunes au Canada : Rapport statistique
Chapitre 3 : Les jeunes et l’éducation au Canada
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Faits saillants
- Les jeunes Canadiens sont très instruits et se comparent favorablement à leurs homologues d’autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en ce qui concerne le niveau de scolarité atteint, la littératie et la numératie.
- Une plus grande proportion de jeunes femmes que de jeunes hommes obtiennent un diplôme d’études universitaires. En outre, les jeunes adultes sud-asiatiques et chinois affichent les proportions les plus élevées d’obtentions d’un baccalauréat ou d’un grade supérieur, comparativement aux autres groupes de population.
- Au moins la moitié des diplômés de niveau postsecondaire ont déclaré avoir contracté une dette pour financer leurs études. Le niveau d’endettement des étudiants est plutôt stable depuis environ 15 ans, à l’exception du niveau d’endettement des étudiants inscrits à un programme menant à un grade professionnel.
- Une fois sur le marché du travail, les diplômés de niveau postsecondaire affichent des niveaux d’emploi, des revenus moyens et des revenus médians plus élevés. Ce constat vaut toujours, même si une proportion croissante de jeunes terminent des études postsecondaires.
- L’obtention d’un diplôme d’études supérieures est associée à des revenus cumulatifs médians plus élevés. Au Canada, l’avantage salarial cumulé associé à une éducation postsecondaire est beaucoup plus important que les niveaux moyens d’endettement étudiant.
Introduction
Les jeunes Canadiens sont plus susceptibles que les générations précédentes d’avoir terminé des études postsecondaires. En 2019, 73 % des jeunes Canadiens de 25 à 34 ans avaient obtenu un titre d’études postsecondaires, en hausse par rapport à la proportion de 59 % enregistrée en 2000.
Les niveaux de scolarité atteints augmentent plus rapidement dans certains groupes que dans d’autres. Ainsi, le présent chapitre montre que certains groupes de population sont particulièrement susceptibles d’obtenir un grade ou un diplôme universitaire, tandis que d’autres ne le sont pas. En outre, le niveau de scolarité atteint varie selon le sexe, les jeunes femmes obtenant des diplômes universitaires dans des proportions plus élevées que les jeunes hommes.
À l’aide des données de Statistique Canada, ce chapitre donne un aperçu général de la situation des jeunes Canadiens en matière de scolarisation. Il porte non seulement sur le niveau de scolarité général des jeunes Canadiens, mais aussi sur les groupes qui contribuent le plus à l’augmentation des niveaux de scolarité. En outre, le présent chapitre examine les compétences des jeunes Canadiens en matière de littératie et de numératie ainsi que sur la façon dont ils se comparent à leurs homologues d’autres pays de l’OCDE. Enfin, on y présente certains des coûts et avantages associés à l’obtention d’une éducation postsecondaire au Canada, y compris la façon dont ces titres de compétences sont récompensés sur le marché du travail (p. ex. taux d’emploi plus élevés, rémunération plus importante). La scolarité chez les jeunes des Premières Nations, métis et inuits sera examinée dans un chapitre à paraître consacré aux jeunes autochtones, lequel comprendra un large éventail de statistiques démographiques, sur la santé et socioéconomiques.
La pandémie de COVID-19 ainsi que les fermetures d’écoles et d’entreprises qu’elle a causées depuis mars 2020 ont eu d’énormes répercussions sur la vie des jeunes Canadiens. Le chapitre 2 du présent rapport, intitulé « L’emploi des jeunes au Canada », a notamment montré qu’en raison des pertes d’emploi attribuables à la pandémie, le pourcentage de jeunes hommes et jeunes femmes qui ne sont ni étudiants ni employés a considérablement augmenté de 2019 à 2020. Les fermetures d’écoles et d’entreprises ont également entraîné des répercussions sur les étudiants du niveau postsecondaire en ce qui concerne leurs expériences scolaires (plusieurs cours étant désormais donnés en ligne) et leur capacité à financer leurs études. À l’avenir, la pandémie pourrait aussi avoir une incidence sur la situation des étudiants lorsqu’ils auront obtenu leur diplôme et auront accédé au marché du travail; ce chapitre présente aussi certaines de ces répercussions à court terme, et possiblement à long terme.
Niveau de scolarité atteint
Les jeunes adultes atteignent un niveau de scolarité plus élevé que les adultes plus âgés, mais ces tendances varient selon le sexe
Près des trois quarts (73 %) des jeunes Canadiens de 25 à 34 ans détiennent un titre d’études postsecondaires. Les jeunes Canadiens sont plus susceptibles que les Canadiens plus âgés d’avoir fait des études postsecondaires, et cela est principalement attribuable aux différences concernant l’obtention des grades (graphique 1). Une proportion plus élevée de Canadiens de 25 à 34 ans ont obtenu un baccalauréat, une maîtrise ou un doctorat, comparativement aux Canadiens de 55 à 64 ans (39 % par rapport à 24 %). Parallèlement, la proportion de jeunes Canadiens dont le plus haut niveau de scolarité atteint est un certificat ou diplôme d’un collège ou d’un cégep est assez semblable à celle des Canadiens plus âgés (26 % par rapport à 24 %)Note . Enfin, la proportion d’étudiants dont le plus haut niveau de scolarité atteint est un certificat ou un diplôme d’une école de métiers (y compris les certificats d’apprenti) est également semblable (10 % pour les jeunes Canadiens par rapport à 11 % pour les plus âgés).
Tableau de données du graphique 1
Groupe d’âge | ||
---|---|---|
25 à 34 ans | 55 à 64 ans | |
pourcentage | ||
Niveau de scolarité atteint | ||
Inférieur au deuxième cycle du secondaire | 6,0 | 12,7 |
Deuxième cycle du secondaire | 21,0 | 26,5 |
Certificat ou diplôme d’une école de métiers | 10,2 | 11,2 |
Certificat ou diplôme collégial | 24,2 | 25,6 |
Baccalauréat | 27,5 | 15,7 |
Maîtrise ou doctorat | 11,1 | 8,2 |
Note : Le groupe des 35 à 54 ans n’est pas inclus, car ce graphique vise à comparer les jeunes adultes qui ont eu l'occasion de terminer des études postsecondaires au groupe d'adultes en âge normal de travailler les plus âgés. Source : Statistique Canada, Programme d’indicateurs pancanadiens de l’éducation, produit no 81-582-X au catalogue. |
En particulier, seule une faible proportion des Canadiens de 25 à 34 ans n’ont pas de diplôme d’études secondaires ni d’attestation d’études postsecondaires (6 %), ce qui représente moins de la moitié de la proportion comparable de Canadiens plus âgés (13 %).
Bien que les niveaux de scolarité atteints soient généralement plus élevés chez les jeunes hommes et les jeunes femmes que chez leurs homologues plus âgés, il existe certaines variations selon le sexe (graphique 2). En particulier, l’écart entre les groupes d’âge plus avancé et plus jeune est beaucoup plus important chez les femmes.
Plus précisément, 44 % des jeunes femmes détiennent un grade universitaire, comparativement à 24 % des femmes plus âgées. À titre de comparaison, en ce qui concerne l’obtention d’un diplôme universitaire, l’écart est beaucoup plus faible chez les hommes, 33 % des jeunes hommes et 24 % des hommes plus âgés ayant un grade universitaire. Par ailleurs, la proportion de femmes plus jeunes qui obtiennent une maîtrise ou un doctorat est plus élevée (13 %) que celle des femmes plus âgées (8 %), mais elle est la même chez les hommes plus jeunes et plus âgés (9 %).
Les études secondaires représentent le plus haut niveau de scolarité atteint pour près du quart (24 %) des jeunes hommes, une proportion qui est très semblable à celle observée chez les hommes plus âgés qui ont arrêté leurs études après le secondaire (25 %). En revanche, les études secondaires représentent le plus haut niveau de scolarité atteint pour seulement 18 % des jeunes femmes, comparativement à 28 % des femmes plus âgées.
Tableau de données du graphique 2
Sexe et groupe d’âge | ||||
---|---|---|---|---|
Hommes de 25 à 34 ans | Hommes de 55 à 64 ans | Femmes de 25 à 34 ans | Femmes de 55 à 64 ans | |
pourcentage | ||||
Niveau de scolarité atteint | ||||
Inférieur au deuxième cycle du secondaire | 7,4 | 14,0 | 4,6 | 11,4 |
Deuxième cycle du secondaire | 24,0 | 24,7 | 17,8 | 28,3 |
Certificat ou diplôme d’une école de métiers | 13,9 | 15,5 | 6,3 | 7,0 |
Certificat ou diplôme collégial | 21,7 | 21,6 | 26,9 | 29,6 |
Baccalauréat | 23,8 | 15,2 | 31,4 | 16,3 |
Maîtrise ou doctorat | 9,3 | 9,1 | 13,1 | 7,4 |
Note : Le groupe des 35 à 54 ans n’est pas inclus, car ce graphique vise à comparer les jeunes adultes qui ont eu l'occasion de terminer des études postsecondaires au groupe d'adultes en âge normal de travailler les plus âgés. Source : Statistique Canada, Programme d’indicateurs pancanadiens de l’éducation, produit no 81-582-X au catalogue. |
Une proportion plus élevée de jeunes Canadiens sont titulaires d’un diplôme collégial ou d’un grade universitaire que la moyenne de l’OCDE, principalement en raison de l’obtention de diplômes collégiaux
Dans l’ensemble, les jeunes Canadiens ont un niveau de scolarité plus élevé que les autres jeunes des pays de l’OCDE. La proportion de jeunes adultes canadiens qui n’ont pas de diplôme d’études secondaires est plus faible (6 %) que la moyenne de l’OCDE (15 %), et la proportion de jeunes Canadiens qui ont obtenu un diplôme d’études collégiales ou universitaires est plus élevée que la moyenne comparable de l’OCDE (graphique 3). Plus précisément, 63 % des jeunes Canadiens ont obtenu l’un ou l’autre de ces diplômes, comparativement à 45 %Note des jeunes dans l’ensemble des pays de l’OCDE.
Ces résultats sont principalement attribuables à la forte proportion de jeunes Canadiens qui ont obtenu un diplôme d’études collégiales. La proportion de jeunes Canadiens ayant un diplôme d’études collégiales est trois fois supérieure à la moyenne de l’OCDE (24 % par rapport à 8 %), ce qui reflète l’importance de ce secteur au Canada. À l’inverse, la proportion de jeunes Canadiens titulaires d’un baccalauréat se situe plus près de la moyenne de l’OCDE (28 % par rapport à 24 %), tandis que la proportion de jeunes Canadiens titulaires d’une maîtrise ou d’un doctorat est plus faible (11 % par rapport à 15 %).
Tableau de données du graphique 3
OCDE | Canada | |
---|---|---|
pourcentage | ||
Niveau de scolarité atteint | ||
Inférieur au deuxième cycle du secondaire | 15,4 | 6,0 |
Deuxième cycle du secondaire et études postsecondaires non tertiaires | 40,1 | 31,1 |
Études tertiaires de cycle court (collège) | 7,8 | 24,2 |
Baccalauréat | 24,1 | 27,5 |
Maîtrise ou doctorat | 15,3 | 11,1 |
Note : La moyenne de l’OCDE est la moyenne non pondérée des valeurs de données de tous les pays de l’OCDE dont les données sont disponibles ou peuvent être estimées. Source : Statistique Canada, Indicateurs de l’éducation au Canada : une perspective internationale, produit no 81-604-X au catalogue. |
Le plus haut niveau de scolarité atteint varie selon le groupe de population, et les jeunes qui ne font pas partie d’un groupe désigné comme minorité visible ainsi que les jeunes Noirs sont moins susceptibles d’obtenir un titre d’études postsecondaires
La composition de la population canadienne est devenue plus diversifiée à mesure que les pays d’origine des immigrants ont changé; on observe un plus grand nombre d’immigrants en provenance d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine que d’Europe depuis quelques décennies. Des études antérieures ont révélé qu’en général, les enfants d’immigrants surpassent leurs parents et les non-immigrants en ce qui a trait au niveau de scolarité atteintNote . Toutefois, il y a des différences entre les enfants d’immigrants selon le groupe de population. Par exemple, en 2016, les jeunes Noirs étaient moins susceptibles d’obtenir un certificat, un diplôme ou un grade de niveau postsecondaire que les autres groupes de populationNote .
Le graphique 4 met en évidence cette diversité au sein des groupes de population. Par exemple, en 2016, les jeunes adultes sud-asiatiques et chinois non immigrants affichaient les plus fortes proportions d’obtentions d’un baccalauréat ou d’un grade de niveau supérieur, soit 58 % et 68 % respectivement, ainsi que les plus faibles proportions de personnes n’ayant pas terminé leur secondaire. Ces deux groupes sont aussi les moins susceptibles d’avoir un diplôme d’études secondaires, un certificat d’apprenti ou un diplôme d’études collégiales comme plus haut niveau de scolarité atteint, puisque plusieurs personnes appartenant à ces deux groupes obtiennent un baccalauréat ou un grade de niveau supérieur.
Tableau de données du graphique 4
Niveau de scolarité atteint | |||||
---|---|---|---|---|---|
Aucun certificat, diplôme ou grade |
Diplôme d’études secondaires ou attestation d’équivalence | Certificat ou diplôme d’apprenti ou d’une école de métiers |
Diplôme d'études collégiales ou d'un cégep, ou autre certificat ou diplôme non universitaire | Baccalauréat ou grade de niveau supérieur | |
pourcentage | |||||
Minorité visible | |||||
Asiatique du Sud | 2,5 | 17,5 | 3,4 | 18,1 | 58,4 |
Chinois | 1,9 | 12,6 | 2,5 | 15,0 | 68,0 |
Noir | 8,3 | 28,5 | 8,7 | 27,4 | 27,2 |
Philippin | 3,4 | 22,8 | 5,6 | 28,9 | 39,2 |
Pas une minorité visible | 8,9 | 28,1 | 12,0 | 27,9 | 23,0 |
Source : Statistique Canada, Recensement de la population, 2016. |
En revanche, les proportions de jeunes Noirs (8 %) et de jeunes qui ne font pas partie d’un groupe de population désigné comme minorité visible (9 %) n’ayant pas obtenu un diplôme d’études secondaires sont nettement plus élevées que celles des autres groupes. Les membres de ces deux groupes sont également proportionnellement plus nombreux à avoir des études secondaires comme plus haut niveau de scolarité atteint (28 % pour les deux groupes). À l’inverse, les jeunes Noirs et les jeunes qui ne font pas partie d’un groupe de population désigné comme minorité visible sont beaucoup moins susceptibles que les autres groupes d’avoir obtenu un grade universitaire (27 % et 23 %, respectivement).
Le Canada a un haut niveau de mobilité intergénérationnelle en éducation, mais des enjeux persistent
Il est bien établi que l’un des meilleurs prédicteurs du niveau de scolarité qu’atteindra une personne est le niveau de scolarité atteint par ses parents. Plusieurs raisons expliquent cela : des parents plus instruits sont davantage en mesure de guider leurs enfants au sein des systèmes d’éducation, peuvent soutenir l’apprentissage de leurs enfants, peuvent servir de modèles, peuvent avoir des attentes plus élevées à l’égard de leurs enfants et ont tendance à être dans une meilleure situation économique.
Une façon d’évaluer les perspectives d’une personne en fonction des caractéristiques de ses parents consiste à examiner la mesure dans laquelle les enfants atteignent un niveau d’éducation supérieur à celui de leurs parents (c.-à-d. la mobilité intergénérationnelle en éducation). Les résultats du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes indiquent qu’au Canada, comparativement à d’autres pays de l’OCDE, le niveau de mobilité intergénérationnelle en éducation est assez élevé en ce qui a trait aux adultes dont les parents n’avaient pas de diplôme collégial ou de grade universitaireNote . En 2011, un peu plus de la moitié (52 %) des Canadiens dont les parents avaient terminé au moins leurs études secondaires, mais pas collégiales ou universitaires, avaient obtenu un diplôme collégial ou un grade ou un diplôme universitaire. Parmi les pays membres de l’OCDE participants, uniquement la Corée comptait une plus grande proportion de personnes ayant atteint une telle mobilité.
Une autre façon d’évaluer s’il y a un accès équitable aux études postsecondaires est de déterminer s’il y a une augmentation du taux de participation des jeunes provenant de familles à faible revenu aux études postsecondaires. Une étude récenteNote , qui présente des données tirées de dossiers fiscaux, laisse croire que si la proportion de jeunes de 19 ans inscrits aux études postsecondaires a augmenté pour tous les quintiles de revenu (groupes de 20 %) au cours des 20 années précédentes, les taux de participation ont augmenté un peu plus rapidement pour les jeunes du quintile de revenu le plus faible, surtout en termes relatifs. De 2001 à 2017, le taux d’inscription aux études postsecondaires des jeunes du quintile inférieur a augmenté de 28 % (passant de 34 % à 43 %), comparativement à une hausse de 10 % (passant de 71 % à 77 %) parmi les jeunes du quintile de revenu supérieur.
Toutefois, un écart important persiste. En 2017, il y avait encore un écart significatif dans les taux d’inscription aux études postsecondaires des personnes de 19 ans des quintiles de revenu supérieur et inférieur — de 77 % à 43 %. Bien qu’il puisse être tentant de conclure que cet écart est lié à des différences au chapitre des contraintes financières, une étude antérieure de Statistique Canada a révélé que, d’une catégorie de revenu à l’autre, ce facteur n’était responsable que d’une très faible partie de l’écart dans les inscriptions aux études universitaires. En fait, la grande majorité de l’écart pourrait s’expliquer par des différences liées au niveau de scolarité atteint par les parents, au rendement scolaire des enfants et aux attentes des parents à l’égard de ces derniersNote .
Début de l'encadré
Quelles ont été les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les étudiants du niveau postsecondaire?
Du 19 avril au 1er mai 2020, Statistique Canada a mené une initiative de collecte de données en ligne fondée sur une approche participativeNote , à laquelle ont pris part plus de 100 000 étudiants, afin d’obtenir des renseignements sur la manière dont la pandémie perturbait leur situation à l’égard des études, des finances et du marché du travailNote . La pandémie a entraîné la fermeture des collèges et des universités partout au Canada et le virage vers d’autres modes de prestation des cours, notamment l’apprentissage en ligne. Au début de la pandémie, 57 % des participants ont déclaré que leur placement en milieu de travail ou leurs cours avaient été reportés, repoussés ou annulésNote .
L’une des répercussions les plus importantes de la pandémie concernait les plans en matière d’emploi des étudiants du niveau postsecondaire. Les jeunes, en particulier, ont été durement touchés par les perturbations du marché du travail, et les réponses des répondants à l’initiative d’approche participative ont reflété cette réalité, bon nombre de participants ayant perdu leur emploi ou vu leurs perspectives d’emploi disparaître. Parmi les répondants qui, en mars 2020, avaient un emploi qu’ils envisageaient de garder, une légère majorité avait été mise à pied temporairement (34 %) ou avait perdu son emploi deux mois plus tard (21 %). Par ailleurs, 26 % des répondants ont également déclaré que leurs heures de travail avaient été réduites et moins du quart (24 %) travaillaient comme prévu.
Ces changements au chapitre des perspectives d’emploi étaient reflétés dans les préoccupations déclarées par de nombreux participants au sujet de leur situation d’emploi. Dans l’ensemble, 58 % d’entre eux ont indiqué être très ou extrêmement préoccupés par le fait de perdre leur emploi à l’avenir, et 67 % ont mentionné être très ou extrêmement préoccupés par le fait de ne pas avoir de perspectives d’emploi dans un avenir rapproché. C’est donc sans surprise que de nombreux étudiants s’inquiétaient de la façon dont ils allaient payer les frais de scolarité futurs.
En ce qui concerne la participation aux études, les chiffres de la première session de 2020-2021 (septembre à décembre) révèlent des taux de participation semblables à ceux observés au cours de la même période précédant la pandémie (graphique 5)Note . Dans l’ensemble, 50 % des jeunes Canadiens de 18 à 24 ans étaient aux études en septembre 2020, comparativement à 48 % en 2019. La proportion de jeunes hommes aux études en septembre 2020 était exactement la même qu’un an auparavant (43 %), tandis que le taux de participation des jeunes femmes était plus élevé (57 % en septembre 2020 par rapport à 54 % un an auparavant)Note . Une étude récente a révélé que cela était attribuable au taux de participation plus élevé des jeunes femmes aux études postsecondaires au début de l’année scolaire 2020, comparativement à un an auparavantNote .
Tableau de données du graphique 5
Septembre 2019 | Septembre 2020 | |
---|---|---|
pourcentage | ||
Total | 48,2 | 49,6 |
Hommes | 43,2 | 43,0 |
Femmes | 53,6 | 56,7 |
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, 2019 et 2020. |
Fin de l'encadré
Littératie et numératie
Les Canadiens de 15 ans sont parmi les plus performants au monde en lecture et en mathématiques
Une proportion plus élevée de jeunes Canadiens ont obtenu des titres d’études postsecondaires que la moyenne de l’OCDE. Or, comment les élèves du secondaire se comparent-ils à leurs homologues de l’OCDE en matière de littératie et de numératie? Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) est une enquête internationale qui est menée tous les trois ans auprès des jeunes de 15 ans partout dans le monde, et qui vise à mesurer directement le rendement des élèves en lecture, en mathématiques et en sciencesNote . En 2018, les résultats du PISA ont révélé que les élèves canadiens réussissaient bien par rapport à la moyenne de l’OCDE (graphique 6). Bien que 14 % des élèves canadiens ne possédaient pas le niveau minimal de compétence en lecture, cette proportion était bien inférieure à la moyenne de l’OCDE (23 %), et était également inférieure à celle du Royaume-Uni, des États-Unis et de l’AustralieNote . De plus, s’établissant à 15 %, la proportion d’étudiants canadiens qui ont atteint les niveaux les plus élevés de compétence en lecture était la troisième en importance parmi tous les pays de l’OCDE, derrière Beijing, Shanghai, Jiangsu et Zhejiang (BSJZ) (Chine) et Singapour. La proportion comparable pour l’ensemble des pays de l’OCDE était de 9 %.
Tableau de données du graphique 6
Niveau en lecture | ||
---|---|---|
Sous le niveau 2 | Niveaux 5 et 6 | |
pourcentage | ||
Irlande | 11,8 | 12,1 |
Canada | 13,8 | 15,0 |
Royaume-Uni | 17,3 | 11,5 |
États-Unis | 19,3 | 13,5 |
Australie | 19,6 | 13,0 |
Moyenne de l’OCDE | 22,6 | 8,7 |
Source : Conseil des ministres de l’Éducation, Canada, À la hauteur : Résultats canadiens de l’étude PISA 2018 de l’OCDE. |
Les étudiants canadiens obtiennent également de bons résultats en mathématiques comparativement à la moyenne de l’OCDE (graphique 7). Bien que 16 % des étudiants canadiens ne possédaient pas le niveau minimal de compétence en mathématiques, c’était également le cas de près du quart (24 %) des étudiants des pays de l’OCDE. Le Canada devançait le Royaume-Uni, l’Australie et les États-Unis à cet égard. Par ailleurs, le Canada comptait une proportion plus élevée d’étudiants très performants en mathématiques (15 %) que ces derniers, ainsi que de l’ensemble des pays de l’OCDE (11 %), mais une proportion beaucoup plus faible que celle observée à BSJZ (Chine) (44 %), à Singapour (37 %) et à Hong Kong (29 %). Notamment, les élèves du Québec réussissent particulièrement bien en mathématiques (21 % atteignent les niveaux de compétence les plus élevés).
Tableau de données du graphique 7
Niveau en mathématiques | ||
---|---|---|
Sous le niveau 2 | Niveaux 5 et 6 | |
pourcentage | ||
BSJZ ChineTableau de Note 1 | 2,4 | 44,3 |
Japon | 11,5 | 18,3 |
Canada | 16,3 | 15,3 |
Royaume-Uni | 19,2 | 12,9 |
Australie | 22,4 | 10,5 |
États-Unis | 27,1 | 8,3 |
Moyenne de l’OCDE | 24,0 | 10,9 |
|
Le PISA permet également l’analyse des scores en mathématiques et en lecture selon le statut socioéconomique (SSE). D’après les données du PISA de 2018, dans l’ensemble des pays de l’OCDE, les étudiants favorisés sur le plan socioéconomique (définis comme ceux se trouvant dans le quart supérieur du SSE) ont surpassé les étudiants défavorisés (définis comme ceux se trouvant dans le quart inférieur du SSE). Au Canada, l’écart entre le score moyen des étudiants favorisés et celui des étudiants défavorisés est plus faible (68 points) que l’écart observé dans la moyenne de l’OCDE (89 points). Toutefois, comme cette mesure est relative, elle peut refléter le fait qu’il y a en général moins d’inégalités au Canada que dans d’autres pays de l’OCDE.
Parmi tous les groupes d’âge, les jeunes adultes de 25 à 34 ans affichent les niveaux les plus élevés de littératie et de numératie
Le Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA) est une autre étude qui permet de mesurer les compétences en littératie et en numératie, dans ce cas-ci chez les adultes de 16 à 65 ans.
Les résultats du PEICA révèlent que parmi tous les groupes d’âge, les jeunes Canadiens de 25 à 34 ans affichent les scores moyens les plus élevés en littératie et en numératie (graphique 8a et graphique 8b, respectivement), et sont légèrement plus performants que le groupe des 35 à 44 ansNote . Le groupe des 25 à 34 ans affiche la proportion la plus élevée de personnes qui atteignent au moins le niveau 3 en littératie et en numératie, ce qui signifie qu’elles sont en mesure de comprendre des textes plus longs et plus complexes avec de multiples éléments d’informationNote . Par exemple, 53 % des adultes de 25 à 34 ans atteignent ce niveau de numératie, comparativement à 34 % de ceux de 55 à 65 ans. Cet écart pourrait s’expliquer par le fait que les personnes de ce groupe d’âge ont terminé leurs études plus récemment et qu’elles détiennent encore ces compétences ou par le fait qu’une proportion plus importante de personnes de cette tranche d’âge ont terminé des études postsecondaires. Cet écart pourrait également refléter des améliorations apportées au système scolaire au fil du temps, ou une combinaison de tous ces facteurs.
Les jeunes hommes et les jeunes femmes affichent des résultats très similaires en littératie (les hommes et les femmes de 25 à 34 ans ayant des scores de 285,4 et 284,8 respectivement), mais les jeunes hommes enregistrent un score moyen plus élevé en numératie, lequel s’élève à 283,1 comparativement à 269,9 chez les jeunes femmes. Cette différence entre les sexes en ce qui a trait aux scores en numératie est également observée pour tous les autres groupes d’âge.
Tableau de données du graphique 8a
Hommes | Femmes | |
---|---|---|
score en littératie | ||
Groupe d’âge | ||
16 à 24 ans | 275,1 | 276,4 |
25 à 34 ans | 285,4 | 284,8 |
35 à 44 ans | 280,0 | 279,3 |
45 à 54 ans | 269,9 | 266,0 |
55 à 65 ans | 263,6 | 257,3 |
Source : Statistique Canada, Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes, 2012. |
Tableau de données du graphique 8b
Hommes | Femmes | |
---|---|---|
score en numératie | ||
Groupe d’âge | ||
16 à 24 ans | 272,7 | 263,7 |
25 à 34 ans | 283,1 | 269,9 |
35 à 44 ans | 279,1 | 264,7 |
45 à 54 ans | 268,3 | 253,0 |
55 à 65 ans | 261,3 | 241,8 |
Source : Statistique Canada, Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes, 2012. |
Les jeunes hommes canadiens de 16 à 30 ans se comparent favorablement à ceux d’autres pays en numératie, et les jeunes hommes et femmes se comparent favorablement en littératie
Le tableau 1 résume la façon dont les jeunes Canadiens de 16 à 30 ans se comparent à leurs homologues d’autres pays qui ont participé au PEICA au chapitre des scores moyensNote .
Numératie des hommes | Littératie des hommes | Numératie des femmes | Littératie des femmes | |
---|---|---|---|---|
Le score moyen est statistiquement supérieur à celui du Canada (en anglais)Tableau 1 Note 1 | Finlande, Japon, Pays-Bas, Singapour, Belgique (Flandre), Autriche, Suède |
Japon, Finlande, Pays-Bas, Corée, Singapour | Finlande, Singapour, Japon, Pays-Bas, Belgique (Flandre), République tchèque, Corée, Estonie, Lituanie, Suède, Slovaquie, Danemark, Autriche, Allemagne, Slovénie | Finlande, Japon, Pays-Bas, Corée, Estonie |
Le score moyen n’est pas statistiquement différent de celui du Canada (en anglais) | République tchèque, Allemagne, Lituanie, Corée, Estonie, Danemark, Slovaquie, Norvège, Hongrie, Australie, Slovénie, Nouvelle-Zélande, France, Russie, Pologne, Irlande du Nord, Angleterre, Chypre | Belgique (Flandre), Suède, Estonie, Australie, République tchèque, Allemagne, Autriche, Nouvelle-Zélande, Pologne, Norvège, Slovaquie, Danemark, Lituanie, France, États-Unis, Hongrie, Irlande, Irlande du Nord, Angleterre | Hongrie, Norvège, Russie, Pologne, Chypre, Australie, Nouvelle-Zélande, France, Irlande du Nord | Belgique (Flandre), Singapour, Suède, Pologne, Australie, Norvège, République tchèque, Danemark, Allemagne, Nouvelle-Zélande, Lituanie, France, États-Unis, Autriche, Slovaquie, Slovénie, Russie, Hongrie, Chypre |
Le score moyen est statistiquement inférieur à celui du Canada (en anglais) | Irlande, États-Unis, Espagne, Italie, Israël, Grèce, Kazakhstan, Turquie, Chili, Mexique, Pérou, Équateur | Slovénie, Chypre, Russie, Espagne, Israël, Italie, Grèce, Kazakhstan, Turquie, Chili, Mexique, Pérou, Équateur | Israël, Irlande, États-Unis, Italie, Angleterre, Espagne, Grèce, Kazakhstan, Turquie, Mexique, Chili, Pérou, Équateur | Irlande, Irlande du Nord, Israël, Angleterre, Italie, Espagne, Grèce, Kazakhstan, Turquie, Mexique, Chili, Pérou, Équateur |
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Début de l'encadré
Les répercussions scolaires de la COVID-19 sur les étudiants du niveau postsecondaireNote
Comme il a été mentionné précédemment, du 19 avril au 1er mai 2020, Statistique Canada a mené une initiative de collecte de données en ligne fondée sur une approche participative auprès de plus de 100 000 étudiants afin de déterminer quelle est leur perception de la façon dont la pandémie perturbait leur situation à l’égard des études, des finances et du marché du travailNote . À ce stade de la pandémie, un peu plus du quart (26 %) des étudiants ont déclaré que leurs cours étaient reportés ou annulés en raison des mesures de santé publique mises en place pour contrer la propagation de la pandémie de COVID‑19. Cette proportion était semblable parmi ceux qui étudiaient en vue d’obtenir un diplôme d’études collégiales ou d’un cégep (25 %), un grade de premier cycle (26 %) ou une maîtrise ou un grade professionnel (28 %), mais elle était inférieure parmi les candidats au doctorat (14 %).
Ces perturbations variaient également selon le domaine d’études (graphique 9). Elles étaient les plus élevées parmi ceux qui étudiaient dans les domaines des services (56 %), des métiers (53 %) ou des soins de santé (41 %). Cela est possiblement attribuable au fait que ces domaines d’études comprennent des placements en milieu de travail ou des travaux de cours qui impliquent une formation pratique qui ne peut pas être offerte en ligne.
Tableau de données du graphique 9
pourcentage | |
---|---|
Domaine d’études | |
Arts, sciences humaines et sciences sociales | 25,0 |
Commerce et administration | 18,0 |
Soins de santé | 41,0 |
Enseignement | 25,0 |
Droit | 25,0 |
Science | 24,0 |
Génie et technologie du génie | 18,0 |
Mathématiques et informatique | 18,0 |
Services | 56,0 |
Métiers | 53,0 |
Source : Statistique Canada, Répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les étudiants du niveau postsecondaire, 2020. |
À ce stade de la pandémie, presque tous les participants ont déclaré qu’une partie ou la totalité de leurs cours étaient désormais donnés en ligne, quoique de faibles proportions aient déclaré qu’aucun de leurs cours n’était donné en ligne (2 %) ou qu’ils ne suivaient pas de cours, puisqu’ils préparaient une thèse ou étaient en placement en milieu de travail (6 %).
Cependant, le virage vers l’apprentissage en ligne ne s’est pas déroulé sans peine pour tout le monde. Parmi les participants qui ont déclaré que leurs cours étaient maintenant donnés en ligne, 7 % ont mentionné qu’ils n’étaient pas en mesure de compléter une partie ou l’ensemble de ces cours. Cette proportion était légèrement plus élevée chez les participants qui étudiaient en vue d’obtenir un diplôme d’études collégiales ou d’un cégep (9 %) que chez ceux qui étaient inscrits à un programme de premier cycle (7 %), à la maîtrise ou à un programme menant à un grade professionnel (6 %) ou au doctorat (6 %). Notamment, parmi les participants qui étudiaient en vue d’obtenir un certificat ou un diplôme d’une école de métiers, cette proportion était plus élevée, soit 13 %.
Fin de l'encadré
L’endettement des étudiants est demeuré stable au cours des 15 années précédentes, sauf pour les titulaires d’un grade professionnel
Pour financer leurs études postsecondaires, les jeunes contractent souvent des prêts étudiants. En 2018, un peu plus de la moitié (54 %) des diplômés de 15 à 30 ans avaient obtenu leur diplôme en contractant une dette d’études. Cette proportion était légèrement plus élevée chez les femmes (55 %) que chez les hommes (52 %), et elle était un peu plus faible chez les jeunes appartenant à des groupes désignés comme minorités visibles (51 %), particulièrement les jeunes Noirs (47 %). En ce qui concerne les diplômés endettés, la dette d’études moyenne à l’obtention du diplôme était de 23 000 $. Ce chiffre est légèrement plus élevé chez les femmes (24 000 $) et les diplômés désignés comme membres de minorités visibles (25 000 $), mais plus faible chez les diplômés Noirs (19 700 $)Note .
Une étude récenteNote a révélé que la proportion de diplômés endettés et leur endettement moyen sont demeurés relativement stables depuis 2000, à l’exception des diplômés titulaires d’un grade professionnel, pour lesquels une augmentation graduelle de la dette d’études médiane a été constatée au cours de cette période (graphique 10). Cette hausse est liée à l’augmentation des coûts de ce type de programmes. À l’année scolaire 2014-2015, les frais de scolarité pour des programmes tels que la dentisterie (18 118 $), la médecine (12 987 $), la pharmacie (11 273 $) et le droit (10 563 $) étaient beaucoup plus élevés que ceux de tous les autres domaines d’études (5 998 $).
Tableau de données du graphique 10
Année d’obtention du diplôme | ||||
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2000 | 2005 | 2010 | 2015 | |
dollars | ||||
Niveau d'études | ||||
Total | 17 914 | 17 745 | 16 241 | 17 496 |
Certificat ou diplôme collégial | 13 270 | 11 830 | 11 917 | 11 467 |
Baccalauréat | 21 232 | 20 111 | 19 164 | 20 004 |
Maîtrise | 21 232 | 21 294 | 20 832 | 19 735 |
Doctorat | 22 559 | 23 660 | 24 951 | 25 401 |
Diplôme professionnel | 39 810 | 47 320 | 59 687 | 60 287 |
Note : La dette médiane représente le montant médian, en dollars, de la dette étudiante provenant de toutes les sources de prêts pour les diplômés n’ayant pas poursuivi d’autres études postsecondaires au moment de l’interview et ayant déclaré un montant de dette supérieur à zéro à la fin du programme d’études. Pour les promotions de 2000 et de 2005, l’interview a eu lieu deux ans après l’obtention du diplôme; pour les promotions de 2010 et de 2015, l’interview a eu lieu trois ans après l’obtention du diplôme. Les tests statistiques entre les cycles ne sont pas possibles en raison des méthodes différentes d’estimation de la variance au fil du temps. Les estimations excluent les diplômés qui poursuivaient d’autres études postsecondaires au moment de l’interview. Les valeurs en dollars ont été ajustées en dollars constants de 2015 au moyen de l’Indice des prix à la consommation. Source : Statistique Canada, Enquête nationale auprès des diplômés, promotions de 2000 à 2015. |
Une proportion plus élevée de jeunes adultes ayant fait des études postsecondaires sont employés
La proportion de jeunes adultes ayant fait des études postsecondaires a augmenté, et un peu plus de la moitié d’entre eux ont contracté une dette pour financer leurs études. Passer du temps sur les bancs d’école plutôt que sur le marché du travail et, dans de nombreux cas, s’endetter pour être en mesure de le faire peut être un investissement judicieux si le jeu en vaut la chandelle. Il semblerait que oui, comme le suggèrent les taux d’emploi parmi les Canadiens de 25 à 34 ans présentés au graphique 11. Bien que les taux d’emploi aient fluctué au fil du temps pour tous les groupes présentés au graphique 11, les écarts entre les taux d’emploi selon le niveau d’études sont pour la plupart constants au fil du temps; les taux d’emploi augmentent au fur et à mesure que le niveau de scolarité s’élève.
Cependant, il y a une exception en ce qui concerne les femmes sans diplôme d’études secondaires, dont le niveau d’emploi est passé d’un sommet de 50 % en 2004 à 41 % en 2019. Pour ces femmes, l’écart entre leur taux d’emploi et celui des femmes ayant atteint d’autres niveaux de scolarité s’est élargi.
Tableau de données du graphique 11
Niveau de scolarité et sexe | ||||||
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Hommes sans diplôme d’études secondaires | Hommes ayant obtenu un diplôme d’études secondaires ou un certificat d’une école de métiers | Hommes ayant obtenu un diplôme collégial ou universitaire | Femmes sans diplôme d’études secondaires | Femmes ayant obtenu un diplôme d’études secondaires ou un certificat d’une école de métiers | Femmes ayant obtenu un diplôme collégial ou universitaire | |
pourcentage | ||||||
Année | ||||||
2000 | 71,2 | 86,2 | 89,7 | 46,1 | 71,3 | 82,3 |
2001 | 71,8 | 85,6 | 88,1 | 48,5 | 71,0 | 81,8 |
2002 | 70,3 | 84,5 | 87,9 | 46,1 | 71,1 | 81,8 |
2003 | 73,6 | 85,5 | 88,1 | 45,9 | 71,6 | 81,9 |
2004 | 71,9 | 85,1 | 88,4 | 49,7 | 72,6 | 82,2 |
2005 | 72,3 | 86,2 | 88,1 | 47,6 | 71,7 | 82,1 |
2006 | 73,4 | 85,2 | 88,9 | 43,8 | 72,1 | 82,7 |
2007 | 70,1 | 86,2 | 89,0 | 49,7 | 73,7 | 82,7 |
2008 | 68,3 | 86,3 | 89,4 | 48,6 | 72,2 | 82,3 |
2009 | 68,7 | 80,9 | 86,4 | 44,3 | 70,5 | 82,7 |
2010 | 67,1 | 81,7 | 87,1 | 45,0 | 70,8 | 81,7 |
2011 | 70,1 | 82,8 | 87,0 | 44,4 | 70,1 | 81,4 |
2012 | 70,1 | 84,5 | 86,7 | 43,0 | 69,8 | 82,3 |
2013 | 67,6 | 83,2 | 87,1 | 43,3 | 70,6 | 82,2 |
2014 | 67,6 | 82,2 | 87,0 | 41,0 | 69,3 | 82,8 |
2015 | 66,5 | 82,6 | 88,4 | 42,3 | 68,3 | 81,5 |
2016 | 67,1 | 81,3 | 88,3 | 41,4 | 68,2 | 83,2 |
2017 | 65,2 | 83,3 | 88,7 | 42,1 | 70,0 | 83,5 |
2018 | 70,1 | 83,5 | 88,6 | 40,0 | 69,8 | 83,9 |
2019 | 67,0 | 83,3 | 88,5 | 40,8 | 71,1 | 83,7 |
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, 2000 à 2009. |
De plus, le graphique 11 montre un écart significatif entre les taux d’emploi des hommes et des femmes. En prenant l’année la plus récente (2019) comme exemple, on peut voir que l’écart entre les sexes est plus important parmi les jeunes adultes qui n’ont pas obtenu de diplôme d’études secondaires — 67 % des hommes sans diplôme d’études secondaires étaient employés, comparativement à 41 % des femmes. Bien que les hommes ayant fait des études collégiales ou universitaires affichent également un taux d’emploi plus élevé (89 %) que leurs homologues féminins ayant fait des études similaires (84 %), l’écart est moins grand.
Les trajectoires de rémunération des diplômés de niveau postsecondaire demeurent plus élevées
Non seulement les diplômés de niveau postsecondaire ont des taux d’emploi plus élevés, mais ils ont aussi des revenus moyens plus importants. Comme le montre le graphique 12, il existe une association positive entre le niveau de scolarité et le revenu. En outre, l’avantage salarial associé aux études universitaires est plus élevé parmi les travailleurs plus âgés. Par exemple, les travailleurs de 55 à 64 ans ayant fait des études universitaires gagnent en moyenne 52 782 $ de plus que les diplômés du secondaire appartenant au même groupe d’âge. En revanche, les titulaires d’un grade universitaire de 25 à 34 ans gagnaient en moyenne 18 868 $ de plus que les diplômés de niveau secondaire du même âgeNote .
Étant donné qu’une proportion croissante de jeunes possèdent une attestation d’études postsecondaires, il est possible qu’il y ait une surabondance de diplômés de niveau postsecondaire sur le marché du travail, ce qui pourrait entraîner des trajectoires de revenu plus faible. Toutefois, une récente analyse longitudinaleNote des revenus des jeunes qui sont entrés sur le marché du travail plus récemment que la cohorte précédente a révélé que ce n’est pas le cas.
En outre, l’étude a révélé que lorsque l’on compare les jeunes diplômés de niveau postsecondaire qui étaient âgés de 26 à 35 ans en 2001 et les diplômés qui avaient le même âge en 1991, la cohorte la plus récente avait un revenu cumulatif médian plus élevéNote . Cela valait à tous les niveaux d’études postsecondaires et pour la plupart des grandes disciplines.
Les graphiques 13 et 14 présentent les revenus annuels médians des personnes titulaires d’un diplôme d’études secondaires et des personnes titulaires d’un baccalauréat pour une période de suivi de 15 ans (jusqu’à ce qu’elles aient de 40 à 49 ans). Les revenus annuels gagnés au cours de chacune de ces 15 années étaient plus élevés parmi la plus récente cohorte d’hommes titulaires d’un baccalauréat, alors qu’aucune différence importante n’a été observée entre les deux cohortes d’hommes titulaires d’un diplôme d’études secondaires. En ce qui a trait aux femmes, les revenus étaient plus élevés pour la cohorte la plus récente de diplômées du secondaire et les titulaires d’un baccalauréat, quoique l’écart était plus important parmi les titulaires d’un baccalauréat. L’étude souligne que les hommes gagnaient davantage que les femmes, et ce, à tous les niveaux de scolarité et pour tous les domaines d’études. Bien que de nombreux facteurs puissent être à l’origine de cette différence au chapitre de la rémunération, il est important de noter que les personnes qui ne travaillaient pas ou qui travaillaient à temps partiel ont été incluses dans l’échantillon; par conséquent, les différences au chapitre de la rémunération seront sensibles aux différences sur le plan des heures travaillées.
Tableau de données du graphique 12
Niveau de scolarité atteint | |||||
---|---|---|---|---|---|
Aucun certificat, diplôme ou grade | Diplôme d’études secondaires ou attestation d’équivalence | Certificat ou diplôme d’apprenti ou d’une école de métiers | Diplôme d'études collégiales ou d'un cégep, ou autre certificat ou diplôme non universitaire | Certificat, diplôme ou grade universitaire au niveau du baccalauréat ou aux niveaux supérieurs | |
dollars | |||||
Groupe d’âge | |||||
25 à 34 ans | 29 420 | 35 706 | 46 737 | 40 728 | 48 288 |
35 à 44 ans | 36 693 | 46 638 | 53 605 | 53 931 | 75 315 |
45 à 54 ans | 39 808 | 50 869 | 55 937 | 59 957 | 92 486 |
55 à 64 ans | 36 462 | 43 846 | 50 116 | 52 596 | 89 244 |
Source : Statistique Canada, Recensement de la population, 2016. |
Tableau de données du graphique 13
Années depuis le début de la cohorte | |||||||||||||||
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0 | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | |
dollars constants de 2015 | |||||||||||||||
Cohorte et sexe | |||||||||||||||
Hommes de la cohorte de 1991 | 41 885 | 42 954 | 43 446 | 45 137 | 45 748 | 46 141 | 47 111 | 48 625 | 49 261 | 50 162 | 50 135 | 50 694 | 50 561 | 51 251 | 51 498 |
Hommes de la cohorte de 2001 | 41 643 | 42 891 | 43 907 | 45 315 | 46 409 | 47 440 | 48 532 | 49 264 | 48 225 | 49 308 | 50 054 | 50 854 | 51 712 | 52 124 | 52 076 |
Femmes de la cohorte de 1991 | 15 472 | 15 674 | 15 429 | 16 049 | 16 754 | 17 297 | 18 688 | 20 594 | 21 804 | 23 306 | 24 152 | 25 006 | 25 504 | 26 441 | 26 814 |
Femmes de la cohorte de 2001 | 17 680 | 17 880 | 18 653 | 19 290 | 19 763 | 21 086 | 22 327 | 23 337 | 23 982 | 24 921 | 25 660 | 26 483 | 27 250 | 27 775 | 28 490 |
Source : Statistique Canada, Recensement de la population — fichiers maîtres sur les particuliers T1. |
Tableau de données du graphique 14
Années depuis le début de la cohorte | |||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
0 | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | |
dollars constants de 2015 | |||||||||||||||
Cohorte et sexe | |||||||||||||||
Hommes de la cohorte de 1991 | 64 023 | 67 164 | 68 698 | 71 692 | 73 705 | 75 786 | 78 262 | 81 437 | 84 438 | 87 329 | 89 008 | 90 192 | 90 562 | 92 008 | 93 783 |
Hommes de la cohorte de 2001 | 67 710 | 71 145 | 73 512 | 77 406 | 80 456 | 83 279 | 85 846 | 88 410 | 89 948 | 90 704 | 91 902 | 93 020 | 95 110 | 95 518 | 96 213 |
Femmes de la cohorte de 1991 | 40 951 | 41 660 | 41 467 | 42 490 | 43 356 | 44 729 | 45 724 | 48 726 | 50 422 | 52 479 | 52 952 | 54 766 | 55 820 | 57 173 | 58 634 |
Femmes de la cohorte de 2001 | 45 482 | 45 403 | 46 305 | 47 536 | 48 484 | 50 339 | 52 457 | 54 844 | 57 519 | 59 265 | 60 819 | 62 548 | 64 824 | 65 830 | 67 500 |
Source : Statistique Canada, Recensement de la population — fichiers maîtres sur les particuliers T1. |
En général, les niveaux de scolarité plus élevés sont associés à des revenus cumulatifs médians plus importants. Par exemple, les hommes titulaires d’un baccalauréat faisant partie de la cohorte la plus récente ont gagné 1 292 247 $ au cours de la période de 15 ans. En revanche, les hommes titulaires d’un diplôme d’études secondaires avaient gagné 723 499 $, soit un écart de 568 748 $. En ce qui concerne les femmes appartenant aux mêmes catégories de niveau de scolarité, l’écart était de 472 270 $. Ces écarts en matière de revenus (568 748 $ et 472 270 $) sont nettement supérieurs aux niveaux d’endettement moyens au moment de l’obtention du diplôme parmi les diplômés de niveau postsecondaire (23 000 $ parmi ceux qui sont endettés, et environ la moitié de ce montant parmi l’ensemble des diplômés, lorsque ceux qui ne sont pas endettés sont inclus). En outre, les écarts en matière de revenus cumulatifs mis en lumière dans l’étude ne couvrent en général que plus ou moins la moitié d’une carrière typiqueNote .
Début de l'encadré
Les répercussions financières de la COVID-19 sur les nouveaux diplômés riment avec pertes de revenus potentiellesNote
Le Canada connaît un ralentissement économique dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et des confinements qui ont suivi pour contrer la propagation du virus. Normalement, en période de récession, les nouveaux venus sur le marché du travail connaissent les plus importantes hausses du taux de chômage. Un début de carrière peu favorable pourrait entraîner des conséquences à court terme et à long terme, car les diplômés pourraient ne pas être en mesure de dénicher de bons emplois au début de leur carrière.
Au début de la pandémie, une étude a porté sur la façon dont les revenus de la promotion de 2020 pourraient varier en fonction du taux de chômage chez les jeunes pour l’ensemble de l’année 2020. Elle a révélé que si le taux de chômage demeurait près des sommets historiques enregistrés au début de la pandémie (c.-à-d. 28 %), la promotion de 2020 pourrait perdre 25 000 $ ou plus au cours des cinq prochaines années. Cependant, si le taux de chômage chez les jeunes était un peu plus bas, soit à 19 % (là où il est actuellement), les pertes potentielles pourraient se situer entre 8 000 $ et 15 000 $. L’étude a également révélé que les femmes diplômées pourraient être plus durement touchées que leurs homologues masculins, tout comme les diplômés du secondaire par rapport aux diplômés de niveau postsecondaire.
Fin de l'encadré
Conclusion
La proportion de jeunes Canadiens de 25 à 34 ans qui détiennent des titres d’études postsecondaires s’élève à un niveau record de 73 %. De plus, ce groupe d’âge a obtenu les meilleurs scores moyens en littératie et en numératie, comparativement à tous les autres groupes d’âge. Les jeunes Canadiens sont très instruits et se comparent favorablement à leurs homologues d’autres pays de l’OCDE pour ce qui est du niveau de scolarité et de la littératie.
Toutefois, au chapitre des niveaux de scolarité, des écarts importants subsistent entre les groupes de population. Par exemple, la proportion de jeunes qui ne font pas partie d’un groupe désigné comme minorité visible (9 %) et de jeunes Noirs (8 %) qui n’ont pas obtenu un diplôme d’études secondaires est plus élevée que celles observées chez les autres groupes comme les jeunes sud-asiatiques (3 %) et chinois (2 %). En outre, bien que la proportion de titulaires d’un grade universitaire ait augmenté pour les deux sexes, la hausse est plus prononcée chez les jeunes femmes. Enfin, même si certains gains concernant la participation des jeunes des quintiles de revenu inférieurs aux études postsecondaires ont été réalisés, et le fait qu’ils aient été réalisés plus rapidement comparativement aux jeunes des quintiles de revenu supérieurs, un écart important persiste entre ces groupes.
Dans le but de financer leurs études, au moins la moitié des diplômés de niveau postsecondaire ont déclaré avoir contracté une dette. Les niveaux d’endettement des étudiants sont demeurés assez constants au cours des 15 années précédentes environ, à l’exception de ceux qui étudient en vue d’obtenir un grade professionnel, lesquels ont vu leurs niveaux d’endettement moyens augmenter au cours de la même période.
Malgré tout, une fois sur le marché du travail, les diplômés de niveau postsecondaire ont des niveaux d’emploi plus élevés, ainsi que des revenus moyens et médians plus importants. Ce constat vaut toujours, même si une proportion croissante de jeunes terminent des études postsecondaires. En général, l’avantage salarial cumulatif associé aux études postsecondaires est beaucoup plus important que les niveaux moyens d’endettement étudiant.
Il est indéniable que la pandémie de COVID-19 a eu de multiples répercussions sur les jeunes Canadiens et leurs expériences relatives aux études postsecondaires. Les cours des jeunes qui faisaient des études postsecondaires pendant la pandémie ont rapidement été convertis en apprentissage en ligne, et cela s’est avéré particulièrement difficile pour les étudiants dont les domaines d’études ne le permettaient pas (p. ex. les disciplines qui exigent un placement en milieu de travail ou des travaux en laboratoire). Sur le plan du financement de leurs études, les jeunes ont déclaré être inquiets, car leurs possibilités de gagner de l’argent s’étaient raréfiées. Enfin, l’avenir économique à court terme étant plutôt incertain, les jeunes diplômés qui arrivent sur le marché du travail dans ce contexte pourraient subir des pertes de revenus, lesquelles risquent de persister plusieurs années après la fin de la pandémie et la crise économique qu’elle a provoquée.
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