Appendice G : Méthodologie – Étude de cas du parc national des Mille-Îles

Zone visée par l’étude de cas

L’étude de cas est axée sur plusieurs zones distinctes, afin d’obtenir des données sur différentes composantes de l’étude (carte 4.1). Les frontières de ces zones sont décrites ci-dessous.

  1. Couverture terrestre : La partie canadienne de l’écosystème des Mille-Îles délimite la zone analysée aux fins d’obtention de données sur la couverture terrestre.
  2. Pressions : Afin de mieux décrire certains facteurs externes qui influent sur le parc, une zone tampon de 100 km autour de l’écosystème des Mille-Îles a été établie et a servi de frontière pour l’analyse des pressions, notamment les données relatives à la population et à l’agriculture. Toute subdivision de recensement unifiée (SRU) 1  touchant à la zone tampon de 100 km ou s’y trouvant complètement a été prise en compte dans l’analyse des pressions 2 . Les données sur la population et l’agriculture du tableau 4.1 sont présentées pour cette zone tampon de 100 km et pour la portion canadienne de l’écosystème des Mille-Îles.
  3. Évaluation : Le volet évaluation de l’étude de cas était axé uniquement sur les fragments du parc national des Mille-Îles, dont la superficie totale s’établit à 22,3 km2.

Méthodologie d’analyse de la couverture terrestre

Plusieurs compilations de couverture terrestre, chacune ayant des niveaux de résolution des images et une couverture géographique différents, ont été comparées afin de déterminer la couverture terrestre du parc national des Mille-Îles et de l’écosystème des Mille-Îles.

Les différences de couverture terrestre de chaque source d’images sont présentées dans les tableaux 1 et 2, appendice G, en fonction des 12 catégories de couverture terrestre 3 , qui comprennent des catégories distinctes de forêts. Les catégories de couverture terrestre ont été déterminées en fonction des catégories communes aux différentes sources d’images.

Au lieu de la couverture terrestre du Centre canadien de télédétection (CCT), le produit de couverture terrestre de référence du projet MBSE, la couverture terrestre LANDSAT-TM de Parcs Canada a été choisie pour représenter la couverture terrestre du parc national des Mille-Îles et de l’écosystème des Mille-Îles, pour les raisons suivantes : 

  1. les milieux humides sont mieux représentés par la couverture terrestre LANDSAT-TM de Parcs Canada que par la couverture terrestre du CCT;
  2. la résolution plus élevée convient mieux à l’analyse de petites superficies;
  3. LANDSAT-TM de Parcs Canada est la source d’images utilisée par Parcs Canada pour leurs analyses;
  4. LANDSAT-TM de Parcs Canada permettrait aussi l’analyse des parcs dans les autres régions du pays;
  5. les catégories de couverture terrestre de LANDSAT-TM de Parcs Canada constituent une bonne représentation des couvertures terrestres au Canada; toutefois, il n’existe aucune série chronologique pour LANDSAT-TM de Parcs Canada.

Évaluation des biens et services écosystémiques par type de couverture terrestre

La valeur globale des services écosystémiques par type de couverture terrestre a été estimée au moyen des valeurs monétaires connues des BSE publiées dans le rapport publié en 2009 par Troy et Bagstad, intitulé Estimer les services des écosystèmes dans le sud de l’Ontario. Les valeurs en dollars par hectare ont été pondérées en fonction des superficies de couverture terrestre selon chacune des sources de données utilisées dans l’analyse de la couverture terrestre. L’utilisation de différentes sources de données sur la couverture terrestre a entraîné des variations importantes dans les estimations des valeurs des BSE produits par le parc, ce qui met en évidence la sensibilité des évaluations à la résolution des données sur la couverture terrestre.

Méthodologie de transposition des valeurs monétaires tirées du rapport de Troy et Bagstad (2009) au parc national des Mille-Îles

Les couches du système d’information géographique (SIG) comprennent la couche des zones protégées du parc national des Mille-Îles (à l’exclusion des îlots et des îles Mainduck et Yorkshire) et la couche des évaluations monétaires par couverture terrestre de Troy et Bagstad. Dans le cadre de l’étude de cas, on a utilisé les valeurs par hectare établies par Troy et Bagstad et extrait les données monétaires trouvées pour le secteur du parc, en utilisant les entités polygonales du parc confirmées par Parcs Canada. Pour chaque source de données satellitaires, la couche des zones protégées du parc national des Mille-Îles a servi à déterminer la couverture terrestre présente dans le parc.

Afin de calculer les valeurs monétaires pour toutes les compilations de couverture terrestre utilisées dans l’étude de cas, une méthode d’évaluation selon une moyenne pondérée a été appliquée. Les classifications de la couverture terrestre de Troy et Bagstad ont été organisées et groupées en fonction des huit catégories de couverture terrestre de la MBSE, soit le degré de détail le plus élevé possible pour cette source. Pour chaque catégorie de couverture terrestre, les diverses catégories de Troy et Bagstad ont été pondérées en fonction de la superficie terrestre qu’elles couvrent dans le parc. Les catégories de couverture terrestre de chaque source de données ont été regroupées pour correspondre aux huit catégories de la classification de la MBSE. Chaque catégorie a ensuite été multipliée par la moyenne pondérée produite à partir de l’étude originale (dollars par hectare).

Évaluation des BSE individuels du parc national des Mille-Îles, par type de couverture terrestre

Sélection des sites témoins

Pour faciliter les comparaisons entre le « site à étudier » du parc des Mille-Îles et les sites témoins possibles aux fins de la transposition des valeurs, des études d’évaluation originales de partout au Canada ont été recueillies, ont fait l’objet d’un référencement géospatial et ont ensuite été intégrées dans la base de données géospatiales MBSE 4 . Ce cadre géospatial établit des liens entre chaque site témoin et diverses données qui décrivent ses caractéristiques physiques, sa couverture terrestre et son contexte socioéconomique, y compris la proximité de zones habitées. Comme il est indiqué à l’appendice A, les caractéristiques des unités écosystémiques de couverture terrestre (UECT), comme le relief du terrain et la couverture terrestre, sont étroitement liées aux types de services écosystémiques que cette zone terrestre a le potentiel de produire. L’établissement de ces liens pour chaque site témoin aide les analystes à déterminer quels sites témoins ont le potentiel de servir de « donneurs » de valeurs des services écosystémiques pour l’évaluation du site à étudier. Sur la carte 1, appendice G, certains sites témoins du sud de l’Ontario ayant fait l’objet d’un référencement géospatial sont superposés à la couche de la couverture terrestre correspondant aux forêts de feuillus et à la carte de l’empreinte des zones habitées.

Les valeurs des services écosystémiques d’un site dépendent des caractéristiques biophysiques sous-jacentes de ce dernier. Elles sont toutefois aussi influencées par le type de bénéficiaires (par exemple, nombre, revenus et préférences) des services écosystémiques, ainsi que par la disponibilité de sites et de services substituts et complémentaires 5 . Ces aspects sont pris en compte quand on sélectionne des sites dont les valeurs des avantages pourraient être transposées au moyen de l’information fournie par la base de données géospatiales, y compris les données socioéconomiques ayant fait l’objet d’un référencement spatial et l’information fournie dans les études elles-mêmes, pour l’analyse des sites potentiels.

Transposition des valeurs unitaires

Une fois que l’on a sélectionné des sites témoins correspondant le plus possible au site à étudier, la prochaine étape consiste à transposer les valeurs des services écosystémiques des sites témoins au site à étudier, en l’occurrence le parc national des Mille-Îles, en fonction de cibles spécifiques. Selon le type de valeur transposée, les cibles sont exprimées en dollars par ménage par unité de superficie (hectare) par année, comme dans les cas des valeurs d’option, de legs et d’existence 6 , ou en dollars par personne par année, comme dans le cas des valeurs récréatives 7 .

Ajustement des valeurs unitaires

Bien qu’un appariement étroit entre les sites témoin et à étudier constitue un élément clé de tout exercice de transposition, les valeurs transposées peuvent être ajustées pour tenir compte des différences socioéconomiques entre les sites 8 . La volonté des utilisateurs à payer pour un bien ou un service dépend des circonstances socioéconomiques ainsi que de nombreux autres facteurs, comme les valeurs et les croyances des bénéficiaires des services. En ce qui concerne les circonstances socioéconomiques, certaines études 9  ont montré que la volonté de payer pour les services écosystémiques augmente avec le revenu des ménages. Les valeurs transposées au parc national des Mille-Îles ont donc été ajustées pour tenir compte des différences de revenu des bénéficiaires de chacun des sites.

L’ajustement des valeurs unitaires exige des données socioéconomiques statistiquement valables recueillies et déclarées sur une base géospatiale aussi bien pour le site témoin original que pour le site à étudier. L’utilisation du cadre géospatial MBSE a facilité ces ajustements.

Le parc national des Mille-Îles a le potentiel de fournir un grand éventail de services aux bénéficiaires dans le parc et autour du parc. L’exercice expérimental d’évaluation tenait compte d’un sous-ensemble des services suivants : activités récréatives et valeurs d’option, de legs et d’existence.

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