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Section 1 : Introduction

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L’eau est indispensable à la survie de tous les êtres humains, les espèces et les écosystèmes sur Terre. Le Canada, plus que la plupart des pays, bénéficie de sources d’eau douce facilement accessibles. L’eau douce est utilisée pour produire de l’électricité, cultiver des aliments et fournir de l’eau potable, ainsi qu’aux fins de transport et de loisirs. La quantité d’eau que nous utilisons ainsi que la façon dont nous l’utilisons exercent des pressions sur nos ressources hydriques. Lorsque la demande d’eau augmente, les fonctions des écosystèmes peuvent être altérées et les activités des collectivités, limitées.

Le Canada est souvent présenté comme un pays riche en eau et il est facile d’expliquer cette perspective d’abondance en eau : nous disposons de l’une des plus importantes ressources en eau renouvelables de la planète (tableau 1.1) et nous avons accès à une part considérable, allant peut-être jusqu’à 20 %, des réserves mondiales d’eau douce de surface.

Les réserves d’eau douce, sous forme de lacs, rivières, zones humides et eaux souterraines, sont les quantités d’eau accumulées dans l’environnement. Les ressources en eau renouvelables correspondent à la quantité d’eau que reçoit l’environnement, principalement sous forme de précipitations. L’apport en eau est une estimation de ces ressources en eau renouvelables (voir la section 21 . Pour une utilisation durable de l’eau, les prélèvements ne doivent pas excéder le renouvellement au cours d’une période donnée, et il faut une quantité suffisante d’eau de qualité appropriée pour répondre aux besoins écologiques.

La quantité d’eau disponible pour les écosystèmes et pour les citoyens dans le monde varie fortement (carte 1.1, tableau 1.1). Exprimé en profondeur, l’apport en eau annuel moyen du Brésil est de 967 mm. Accumulée, cette eau parviendrait jusqu’à la taille de la plupart des adultes, tandis que l’apport en eau de l’Afrique du Sud, à 41 mm, leur mouillerait à peine les pieds. Au Canada, à 348 mm, l’apport en eau annuel accumulé arriverait presque aux genoux.

Autrement dit, au Canada, l’apport en eau annuel moyen par unité de surface est de 0,348 m3/m2 ou 348 litres d’eau douce renouvelable pour chaque mètre carré de territoire (tableau 1.1). Cet apport en eau est considérablement plus élevé que celui de pays plus secs comme l’Australie et l’Afrique du Sud qui ont respectivement un cinquième et un huitième de cette quantité. Le Brésil, un pays tropical qui connaît des précipitations abondantes, a un apport de 0,967 m3/m2, soit près du triple de la production d’eau par unité de surface au Canada. (encadré : « Certaines unités de mesure de l’eau »).

Cette mesure de l’abondance de l’eau est estimée à l’échelle nationale mais, toutefois, à l’échelle régionale on constate autant de disparités au Canada qu’entre les pays (carte 1.1). Une grande quantité d’eau est produite dans les régions côtières, tandis que les Prairies, en particulier, sont relativement sèches. En outre, 98 % des Canadiens habitent dans la partie Sud du pays, où est produit seulement 38 % de l’eau douce renouvelable du Canada 2 .

Pareillement, l’apport en eau se répartit inégalement tout au long de l’année. Dans une grande partie du Canada, la majorité de l’apport en eau s’observe au printemps et l’apport diminue fortement durant les mois d’été. La demande, toutefois, augmente l’été et atteint son niveau le plus élevé en juillet et en août.

On compare souvent les pays en termes de production d’eau par habitant, mais cette façon de présenter l’information occulte en partie la capacité productive du territoire en reliant celle-ci à la population. Comparer l’apport en eau de différentes régions géographiques et à différentes échelles nous permet d’évaluer la capacité du territoire et de ses ressources hydriques de soutenir une population et ses activités économiques.

Il importe de surveiller les ressources hydriques étant donné que le changement climatique a de nombreuses répercussions liées à l’eau. La configuration des précipitations et les débits d’eau de surface subissent des modifications 3 . Les événements météorologiques extrêmes, y compris les sécheresses et les inondations graves, deviennent plus fréquents : les glaciers fondent plus rapidement et les niveaux des mers sont plus élevés 4 .

En 2005, environ 42 km3 d’eau ont été prélevés et utilisés au Canada (voir la section 3). Cela représente environ 1,2 % de notre apport en eau annuel national. Plus de 90 % de l’eau prélevée a été utilisée pour soutenir l’activité économique et environ 9 %, utilisée directement par les ménages. Le secteur dont les prélèvements d’eau ont été de loin les plus importants est celui de la production thermique d’énergie électrique. La majeure partie de l’eau prélevée par ce secteur est retournée dans l’environnement près de l’endroit d’où elle a été extraite. Le secteur qui, également de loin, a consommé le plus d’eau est celui de l’agriculture.

Une analyse plus poussée de l’utilisation de l’eau est allée au-delà des ventilations classiques par secteur et a porté sur les utilisateurs finals des ressources hydriques du Canada. L’eau est utilisée à la fois pour satisfaire les besoins de notre économie nationale et pour produire des biens d’exportation. En 2005, ne prenant pas en compte l'eau nécessaire à la production d'hydroélectricité et incluant les précipitations, 66 % de l’eau utilisée l’a été pour produire des biens d’exportation et 34 %, pour répondre à la demande intérieure. Excluant aussi les précipitations, 37 % de l’eau a été utilisée pour produire des biens d’exportation et 63 %, pour répondre à la demande intérieure. L’importance des précipitations pour la production de produits forestiers et agricoles, et la prévalence de ces produits dans les exportations canadiennes, expliquent la plus forte proportion d’eau consacrée aux biens d’exportation lorsque les précipitations sont incluses.

La section 1 du présent article compare les ressources en eau renouvelables du Canada à celles d’autres pays, présente les points saillants et des notions de base sur l’eau. La section 2 quantifie les ressources en eau renouvelables du Canada (apport en eau annuel), montre comment l’apport en eau a évolué de 1971 à 2004, et présente des graphiques de l’apport en eau mensuel dans quatre régions du pays. La section 3 quantifie les utilisations de l’eau à des fins économiques et résidentielles au Canada et se termine par une analyse de la relation entre l’offre et la demande. Un glossaire des termes utilisés dans la publication figure à l’appendice A.

La qualité de l’eau est hors de la portée du présent article. Le projet des Indicateurs canadiens de durabilité de l’environnement (ICDE), un projet conjoint d’Environnement Canada, de Santé Canada et de Statistique Canada, porte sur ce sujet important et des renseignements sur ce projet sont disponibles à l’adresse www.ec.gc.ca/indicateurs-indicators/default.asp?lang=Fr.

Géographie utilisée dans la présente analyse

Les eaux du Canada se drainent dans cinq aires de drainage océaniques : les aires Océan Pacifique, Océan Arctique et Océan Atlantique, Baie d’Hudson et Golfe du Mexique. Ces aires de drainage sont ensuite subdivisées en 25 régions de drainage (carte 1.2). Cette géographie est celle de la Classification type des aires de drainage de Statistique Canada 5  et bon nombre des statistiques fournies dans le présent rapport sont classées selon cette géographie.

Certaines unités de mesure de l’eau

Diverses unités de mesure sont utilisées dans le présent article. L’apport en eau est mesuré en volume, exprimé en kilomètres cubes (km3) ou en volume par unité de surface, exprimé en mètres cubes par mètre carré (m3/m2). Dans le cas d’une région géographique donnée, l’apport en eau peut également être mesuré en profondeur exprimée en millimètres (mm). L’utilisation d’eau par personne est exprimée en mètres cubes par année (m3/année) ou en litres par jour (L/jour). L’utilisation d’eau par les ménages, l’agriculture et l’industrie est généralement déclarée en millions de mètres cubes (Mm3).

1 m3
= 1 000 litres
1 m3/m2
= 1m = 1 000 mm
1 km3
= 1 kilomètre cube
1 km3
= 1 000 X 1 000 X 1 000 m3
1 km3
= 1 milliard de mètres cubes
1 km3
= 1 000 000 000 m3
1 km3
= 1000 millions de m3 (1 000 Mm3)

Notion de base sur l’eau

Environ 70 % de la surface de la Terre est recouverte d’eau, dont l’eau salée des océans et des mers représente plus de 97 %. L’eau douce qui représente la portion restante se trouve dans les lacs, les fleuves, les rivières, la glace, la neige et les aquifères, mais surtout sous forme de glaciers et de couverture de neige permanente. Il est généralement convenu que les écosystèmes d’eau douce renferment moins de 1 % de l’eau du monde entier. L’eau salée peut être traitée pour la rendre potable et utilisable à d’autres fins, mais elle n’est pas déssalée en quantités appréciables au Canada.

L’eau douce joue un rôle intégral dans les écosystèmes. Les fleuves, les rivières et les lacs procurent un habitat aux poissons et à d’autres espèces aquatiques. Les zones humides filtrent les nutriments et les bactéries, améliorant ainsi la qualité de l’eau, et aident à atténuer les effets des inondations. Les Grands Lacs modèrent le climat du Sud de l’Ontario. Les nuages, la glace et la neige reflètent l’énergie provenant du soleil dans l’espace, influant ainsi sur le climat.

L’eau est la seule substance que l’on trouve sur la Terre à l’état naturel dans les trois états : solide, liquide et gazeux. L’eau passe par ces états en circulant continuellement; cette circulation incessante s’appelle le cycle hydrologique. L’évaporation des océans et des terres, la sublimation de la glace et de la neige, l’évapotranspiration des plantes et la transpiration des animaux créent de la vapeur d’eau. Cette vapeur d’eau s’élève dans l’air chaud, se condense à mesure que l’air refroidit et forme des nuages. L’eau se décharge de l’atmosphère sous forme de précipitations : pluie, neige, rosée, brouillard ou grêle. Lorsque les précipitations atteignent le sol, elles sont absorbées par les particules du sol (se transformant en humidité du sol), ou par les plantes et les animaux; elles s’infiltrent dans le sol et deviennent des eaux souterraines, elles coulent pour se déverser dans les rivières, les lacs ou les océans; ou bien elles s’évaporent de nouveau dans l’atmosphère. Ce processus, alimenté par la chaleur du soleil, maintient la circulation de l’eau et renouvelle les ressources en eau douce.

On appelle « eau verte » la partie des précipitations qui est stockée dans le sol ou qui reste temporairement à la surface du sol ou des végétaux et, ultérieurement, s’évapore ou est transpirée par les plantes. L’eau verte peut être absorbée par les cultures aux fins de leur croissance 6 . On appelle « eau bleue » la partie des précipitations qui s’écoule à la surface du sol ou qui alimente les eaux souterraines. Elle est présente dans les lacs, les rivières et les aquifères d’eau douce. L’eau bleue peut être utilisée à diverses fins, y compris la navigation, l’irrigation et comme source d’eau potable.

Qu’elle soit verte ou bleue, l’eau touche tous les aspects de notre vie et elle est incorporée aux biens et services sur lesquels nous comptons continuellement. Cette eau incorporée, également appelée « eau virtuelle », est l’eau utilisée pour produire un produit, y compris l’énergie utilisée aux fins de fabrication, ainsi que toute l’eau dans tous les intrants utilisés dans la production. Par exemple, il faut environ 15 500 litres d’eau pour produire 1 kilogramme de boeuf 7  ce que comprend l’eau utilisée pour cultiver les céréales et les fourrages nécessaires au bétail, l’eau bue par le bétail et l’eau utilisée à d’autres fins dans l’élevage du bétail, par exemple pour le lavage 8 .

Le concept de l’empreinte hydrique tient compte du contenu en eau virtuelle d’un produit mais également de la source de l’eau utilisée, du moment de l’utilisation de l’eau et de l’endroit où les activités ont lieu 9 .

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