L’activité humaine et l’environnement 2021
Comptabiliser les changements écosystémiques au Canada

Date de diffusion : le 25 janvier 2022

Faits saillants

La publication L’activité humaine et l’environnement 2021 : comptabiliser les changements écosystémiques au Canada présente certaines des dernières statistiques sur l’étendue et la condition des écosystèmes au Canada, ainsi que des estimations de l’offre et de l’utilisation de certains services écosystémiques.

La gravité croissante des problèmes environnementaux mondiaux montre de plus en plus clairement que la santé économique et sociale dépend du maintien des écosystèmes et des flux de services qu’ils fournissent. Bien que nous puissions compter sur une mine de données socioéconomiques solides pour la prise de décisions, il est difficile de dresser un portrait complet de la condition des écosystèmes du Canada à l’heure actuelle.

Le présent rapport est le fruit du travail de Statistique Canada visant à faciliter l’accès aux renseignements complets sur les écosystèmes du Canada. À cette fin, il élabore et met en œuvre des comptes écosystémiques selon le nouveau cadre statistique intégré et détaillé pour la comptabilité des écosystèmes, qui a été adopté par la Commission de statistique des Nations Unies. Le Système de comptabilité économique et environnementale – Comptes des écosystèmes (SCEE-CE) adopte une approche spatiale de la comptabilité en organisant les données existantes sur l’emplacement et la taille des actifs écosystémiques, en faisant le suivi des modifications de leur condition, en évaluant les services écosystémiques et en reliant ces renseignements à l’activité économique et humaine.

Ce travail constitue un premier effort visant à fournir le plus de renseignements possible sur les écosystèmes du Canada. Toutefois, des travaux supplémentaires sont nécessaires pour évaluer les changements écosystémiques à long terme et élaborer des mesures quantitatives et des évaluations dans le but de brosser un portrait plus complet de la relation entre l’économie, la société et l’environnement, en plus de la façon dont nous mesurons le bien-être et le progrès social. Ces questions seront examinées de plus près à mesure que nous progressons dans l’élaboration d’un nouveau programme de Recensement de l’environnement, lequel nous permettra d’accéder à un ensemble exhaustif de comptes environnementaux intégrés et à un large éventail de renseignements, à l’échelle des régions, sur les enjeux découlant de changements environnementaux rapides.

Certains points saillants du rapport sont présentés ci-dessous. De plus amples renseignements sur les résultats, les analyses, les sources, la méthodologie, les limites et les lacunes en matière de données figurent dans le rapport.

Étendue des écosystèmes et facteurs de changement

  • Le Canada possède certains des plus grands écosystèmes forestiers, de la toundra, des prairies, des milieux humides et des eaux douces du monde, qui s’étendent sur 9,98 millions de km2. Dans l’ensemble, environ 36 % du pays est couvert par la forêt, 25 % par la toundra arctique, 4 % par les prairies naturelles, y compris les pâturages naturels ou les grands pâturages libres, 2 % par la neige et la glace permanentes et 28 % par d’autres zones naturelles et semi-naturelles comme les terrains boisés, le couvert arbustif, la toundra alpine, les terres stériles, les milieux humides et l’eau. En 2016, 4 % de la superficie du pays était utilisée pour la culture agricole et les pâturages cultivés ou ensemencés. En 2015, 62 600 km2 ou environ 0,6 % de la superficie du Canada était couverte de zones bâties et de surfaces artificielles, en hausse de 11 % par rapport à 56 400 km2 en 2000.
  • La compétence sur l’océan comprend 5,75 millions de km2 à la limite de la zone économique exclusive (ZEE) du Canada. Près de la moitié de cette zone est constituée de zones dont la profondeur d’eau maximale est de 200 m. Ces zones soutiennent une vie marine diversifiée, ce qui comprend les poissons et les invertébrés qui jouent un rôle important dans les principales activités de pêche, ainsi que les plantes marines, comme le phytoplancton, les herbiers et le varech, qui sont essentiels au stockage du carbone.
  • Toutes les régions terrestres du Canada ont connu une augmentation des températures moyennes annuelles et saisonnières de l’air de 1948 à 2016, mais d’importantes variations régionales ont été observées. Les plus fortes augmentations de température au Canada se sont produites dans une vaste région s’étendant de Yellowknife à la frontière entre le Yukon et l’Alaska, une région qui chevauche les zones boréales et de toundras, avec une superficie de plus de 1,6 million de km2. Dans cette région, les températures hivernales ont augmenté de plus de 5 °C, et sur une superficie de plus de 300 000 km2, les températures hivernales ont affiché une croissance se situant entre 6 °C et 7 °C, alors que sur une superficie de près de 17 500 km2, qui est trois fois supérieure à celle de l’Île-du-Prince-Édouard, les températures hivernales ont augmenté de plus de 7 °C.
  • Dans les Prairies, les régions agricoles représentant plus de 400 000 km2 ont connu une augmentation de 1,9 °C de la température annuelle moyenne et une augmentation de 3,8 °C de la température hivernale de 1948 à 2016. Ces types de variations ont de nombreuses répercussions sur la condition des écosystèmes, y compris des variations de couverture de neige et de glace, la fonte des glaciers, le dégel du pergélisol, les débits d’eau douce, l’évapotranspiration, les régimes de perturbation forestière, la migration des espèces, la température de la surface de la mer, la salinité et bien d’autres caractéristiques.

Condition des écosystèmes

  • Les variations dans le stockage total d’eau, estimées au moyen de mesures gravimétriques par satellite, indiquent que de 2002 à 2016, la quantité d’eau stockée a diminué dans bien des régions, et les plus fortes baisses ont été enregistrées dans les écozones nordiques, comme la Cordillère arctique et la Cordillère boréale, où de grandes quantités d’eau douce sont conservées dans le pergélisol, les glaciers et les calottes glaciaires.
  • Les variations liées aux précipitations et à l’évapotranspiration auront une incidence sur les réserves d’eau renouvelables. L’apport en eau douce annuel moyen du Canada était de 3 514 km3 ou 0,35 m3/m2 de 1971 à 2014, ce qui équivalait à une profondeur de 350 mm sur l’ensemble du territoire du pays. Cette production d’eau douce renouvelable varie à travers les divers paysages du pays et varie également dans le temps, que ce soit sur une base mensuelle, saisonnière et annuelle. Les apports en eau les plus faibles ont été trouvés dans les écoprovinces des Prairies.
  • Aux fins d’une nouvelle évaluation de la condition de l’écosystème urbain, l’imagerie satellitaire a été utilisée pour évaluer la verdure relative des centres de population pendant l’été, pour trois années distinctes. En 2019, 76 % de la superficie des centres de population du sud du Canada possédaient une végétation saine suffisante pour que ces zones soient considérées comme étant majoritairement « vertes », tandis que les autres zones urbaines contenaient moins de végétation et étaient classées comme « grises ». Ce pourcentage variait selon la taille de la ville et de la région. Dans les grands centres de population, en moyenne, 70 % de la superficie totale des terres a été classée comme zone verte, comparativement à 78 % dans les centres de population de taille moyenne et à 87 % dans les petits centres de population.
  • La modification des écosystèmes découlant de l’activité humaine, ce qui comprend les changements de la couverture terrestre et de l’utilisation des terres, entraîne des changements dans les caractéristiques, les fonctions et l’offre des services écosystémiques. En 2016, 9 % de la superficie terrestre et d’eau douce du Canada avait été directement modifiée pour l’agriculture, l’exploitation forestière récente ou la zone bâtie.
  • Les températures moyennes annuelles à la surface de la mer de 2005 à 2017 se sont réchauffées par rapport à la moyenne climatique normale de 1981 à 2010 dans la plupart des régions de la ZEE canadienne. Cependant, le refroidissement à la surface de la mer a été observé dans certaines parties du Pacifique et de la baie d’Hudson au cours de la même période. De 2005 à 2017, la salinité moyenne à la surface de la mer a diminué par rapport à la salinité de la période de la normale climatique dans de nombreuses régions. Ces changements ont une incidence sur la stratification des eaux marines, et comportent d’autres effets sur la disponibilité des éléments nutritifs et les concentrations d’oxygène dissous. Ces conditions ont également des répercussions en cascade sur la vie marine, du phytoplancton et du zooplancton — plantes et animaux aquatiques microscopiques — au bas du réseau alimentaire marin, jusqu’aux poissons et aux mammifères marins. Les données sur l’abondance des espèces comprennent les stocks de poissons et de mammifères marins gérés par Pêches et Océans Canada et jugés importants sur les plans économique, culturel ou environnemental. En 2019, 52 de ces 176 stocks se trouvaient dans la zone saine, tandis que 29 stocks se trouvaient dans la zone de prudence, 25 se trouvaient dans la zone critique et 70 dans la zone incertaine, étant donné qu’il n’y avait pas suffisamment de données pour les classer.
  • La glace de mer est une caractéristique déterminante des écosystèmes marins et côtiers de l’Arctique canadien et de certaines parties de l’océan Atlantique. L’étendue totale de la glace de mer varie selon la saison et le temps. Toutefois, au cours des 50 dernières années, la glace de mer a diminué. L’étendue de glace minimale record pour le Canada et l’océan Arctique dans son ensemble a été établie à l’été 2012. Les années 2011 et 1998 ont enregistré les deuxième et troisième plus petites superficies de glace.
  • Les répercussions directes et les modifications des écosystèmes océaniques découlant de l’activité humaine peuvent comprendre le chalutage par le fond, l’introduction d’espèces, la pollution marine et le bruit provenant du transport maritime, ainsi que d’autres éléments qui ne sont pas tous facilement quantifiés. L’aquaculture et la production de pétrole en mer sont des industries réglementées dont les activités se déroulent à des sites précis, ce qui permet de faire plus facilement le suivi de la région touchée. Les sites d’aquaculture marine pour la production de poissons à nageoires et de mollusques couvrent environ 400 km2 de zone côtière. Les permis permettant l’exploration pétrolière marine dans la ZEE couvrent 37 500 km2, et 21 000 km2 supplémentaires sont couverts par des permis de découverte importants qui indiquent où la production pourrait être autorisée à l’avenir. Des sites de production de pétrole d’environ 1 000 km2 sont situés sur la côte Est du Canada.
  • En 2020, le Canada avait conservé 12,5 % de ses zones terrestres et des eaux intérieures et 13,8 % de sa ZEE par l’instauration d’aires protégées et d’autres mesures de conservation efficaces par zone.

Offre et utilisation de services écosystémiques

  • En 2019, les écosystèmes forestiers et agricoles du Canada ont soutenu la production d’environ 141 millions de tonnes de bois et 149 millions de tonnes de produits agricoles, tandis que les écosystèmes d’eau douce, côtiers et marins ont produit 808 000 tonnes de poisson, de mollusques et crustacés et de plantes marines. Les services d’approvisionnement comprennent également les plus petites quantités de faune et de flore qui ont été cueillies, chassées et récoltées pour des usages récréatifs, commerciaux et de subsistance, ainsi que les 36,8 milliards de m3 d’eau extraits en 2017 des rivières, des lacs et des eaux souterraines par les industries et les ménages. Ce total exclut l’utilisation pour la production hydroélectrique.
  • Les services de régulation comprennent un grand nombre de services essentiels fournis par les écosystèmes. Par exemple, ils comprennent les services de régulation climatique fournis par la séquestration et la rétention du carbone dans les écosystèmes. Les milieux humides organiques stockent de grandes quantités de carbone. On estime que les tourbières du Canada détiennent plus de la moitié du stock de carbone organique du sol au pays. Les forêts aménagées du Canada stockent en moyenne 205 tonnes de carbone par hectare dans les sols forestiers, les arbres, la litière et le bois mort. Alors que les arbres absorbent chaque année de grandes quantités de carbone, les forêts aménagées étaient un émetteur net de carbone en 2018, après avoir pris en compte les émissions associées à l’exploitation et aux perturbations naturelles. En 2018, environ 3 500 kilotonnes de carbone ont été séquestrées par les arbres dans les zones urbaines et agricoles. Des recherches sont en cours pour estimer la séquestration et le stockage du carbone bleu – le carbone retrouvé dans les plantes marines et les sédiments côtiers – dans les marais salés, les herbiers marins et les forêts de varech du Canada.
  • En 2010, l’élimination moyenne de polluants atmosphériques par mètre carré de couvert arboré dans 86 villes canadiennes a été estimée à 3,72 g/m2 par an pour cinq polluants atmosphériques communs, ce qui a entraîné une légère amélioration de la qualité de l’air. La valeur totale de l’élimination de la pollution pour ces villes a été estimée à 511 $ par hectare de couvert arboré urbain.
  • Les services culturels incluent l’appréciation de la nature et les interactions avec celle-ci, ainsi que la contribution des écosystèmes et de la biodiversité au bien-être. Par exemple, les activités dans la nature, y compris dans les parcs publics et les espaces verts, fournissent des services récréatifs précieux et peuvent avoir des effets positifs sur la santé mentale. En 2019, 90 % des ménages ont indiqué qu’ils vivaient à proximité d’un parc ou d’un espace vert public et que de nombreuses personnes s’adonnaient à des activités récréatives à l’extérieur et dans la nature.
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