L’activité humaine et l’environnement 2021
4.0 Offre et utilisation de services écosystémiques

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Les personnes tirent plusieurs avantages des contributions écosystémiques, dont la nourriture, l’air pur et l’eau, ainsi que l’espace physique nécessaire pour participer à des activités récréatives et pour profiter de la nature. Ces services écosystémiques peuvent être classés comme des services d’approvisionnement, de régulation et culturelsNote .

Certains services écosystémiques procurent des avantages à l’échelle locale, et d’autres, à l’échelle mondiale. Par exemple, les arbres et la végétation dans les zones urbaines peuvent aider à réguler la température locale et à réduire les effets des îlots de chaleur locaux, tandis que la séquestration et le stockage du carbone fournissent des avantages de la régulation du climat mondial dont tout le monde peut bénéficier.

L’élaboration de comptes préliminaires des services des écosystèmes, qui compilent des renseignements sur les services fournis par les écosystèmes et leur utilisation par la population, est en grande partie expérimentale et les méthodes sont encore en cours d’élaboration. Une meilleure compréhension des divers services fournis et de la manière dont ils sont utilisés peut mener à une prise de décision qui reflète une évaluation plus complète des compromis et des répercussions sur le bien-être humain.

4.1 Services d’approvisionnement

Les services d’approvisionnement comprennent les flux de biomasse, dont la nourriture, le combustible, les fibres et le bois, ainsi que les flux environnementaux comme l’eau. Ces services d’approvisionnement proviennent des écosystèmes et se rendent jusqu’aux personnes. Bon nombre de ces biens sont le produit d’écosystèmes et d’activités économiques. Par exemple, la production de cultures repose sur l’eau, l’énergie solaire, les éléments nutritifs du sol, le matériel génétique des graines et la pollinisation par le vent et les insectes, mais elle est aussi le résultat de la main-d’œuvre, de l’utilisation de combustible, des engrais et des pesticides. Les données sont disponibles pour bon nombre de ces produits parce qu’ils sont échangés par les marchés. Toutefois, il est difficile de dissocier la contribution faite par les écosystèmes de la contribution économique provenant de l’approvisionnement de services écosystémiquesNote .

Plus de 141 millions de tonnes de bois ont été récoltées dans les écosystèmes forestiers en 2019, un recul par rapport aux 196 millions de tonnes récoltées en 2002 (tableau 4.1). En 2019, la plus grande partie de la récolte de bois a eu lieu en Colombie-Britannique (39 %), suivie du Québec (20 %) et de l’Alberta (17 %)Note . Les espèces les plus couramment récoltées comprennent l’épinette, le pin et le sapin, tandis que les autres espèces récoltées utilisées pour la production de bois comprennent le sapin de Douglas, le mélèze de l’Ouest, la pruche et le cèdre rouge de l’OuestNote . Le secteur forestier, dont les activités comprennent la fabrication de pâtes et papiers et de produits du bois, a contribué 29,2 milliards de dollars (1,4 %) au produit intérieur brut (PIB) du Canada et à 210 600 emplois en 2018Note . Le nombre et la population de collectivités fortement tributaires du secteur forestier pour leur revenu d’emploi ont diminué au cours des dernières décenniesNote .

En 2020, les écosystèmes agricoles du Canada ont produit environ 137 millions de tonnes de cultures, de miel et de produits de l’érable utilisés pour l’alimentation, les aliments pour animaux et l’utilisation industrielle, ainsi qu’environ 12 millions de tonnes de fourrage pour le bétail en pâturageNote . Les grandes cultures, comme le blé, le foin cultivé, le maïs, le canola, l’orge et le soja, représentaient la majorité de cette production totale estimée (87 %) (tableau 4.2). La plus grande partie (71 %) de cette production a été réalisée dans les provinces des Prairies, suivie de l’Ontario (17 %) et du Québec (8 %). La production de cultures, en particulier de grandes cultures, a augmenté depuis 2002, tandis que les estimations de la production de fourrage pour le bétail en pâturage ont diminué depuis 2001 (graphique 4.1). En 2018, le secteur agricole primaire, à l’exclusion de l’aquaculture, a contribué 28,1 milliards de dollars (1,4 %) au PIB du Canada et à 314 700 emploisNote .

Les écosystèmes d’eau douce, côtiers et marins ont produit les 808 000 tonnes de mollusques, de poissons sauvages et de plantes marines récoltées en 2019 par les pêcheries commerciales ou produites par l’aquaculture, en baisse de 30 % par rapport à 1,1 million de tonnes en 2002 (tableau 4.1)Note . En 2019, 68 % de cette biomasse a été débarquée ou cultivée dans les provinces de l’Atlantique, suivie de 24 % en Colombie-Britannique et de 6 % au QuébecNote .

En plus des récoltes commerciales de bois, de cultures et de poissons, les écosystèmes terrestres et aquatiques du Canada appuient d’autres récoltes de faune et de flore, dont le bois de chauffage, les champignons, les baies, le feuillage, la pêche et la chasse à des fins commerciales, récréatives, culturelles et de subsistance. On ne dispose pas de statistiques complètes sur les prises pour toutes les activités de recherche de nourriture, de piégeage et de pêche et chasse récréatives. En 2018, les chasseurs ont récolté environ 1,9 million d’oiseaux migrateurs considérés comme gibier, dont des canards, des oies, des bécasses et d’autres espèces chasséesNote . Les débarquements commerciaux de phoques du Groenland au Canada atlantique et au Québec totalisaient 32 223, tandis que les débarquements de phoques gris totalisaient 1 234 en 2019Note . Les pêcheurs à la ligne sportifs ont capturé plus de 194 millions de poissons en 2015, dont 30 % ont été gardés et le reste relâchéNote . Les espèces les plus prises comprennent le doré jaune, la truite, le brochet, la perche et l’achigan. De nombreuses provinces tiennent des statistiques sur les activités de chasse et de piégeage, ce qui comprend les récoltes de caribou, de cerfs, d’orignaux, d’élans, d’antilocapres, de mouflon du Canada, d’ours, de dindons, de tétras, de faisans, de perdrix, de lièvres, de castors, de rats musqués, de loups et d’autres espècesNote . En 2009, la dernière année pour laquelle les données provinciales ont été compilées, un total de 730 915 peaux d’animaux sauvages ont été produites par des piégeurs d’animaux à fourrure, dont le rat musqué (36 %), le castor (19 %), la martre (13 %), le coyote (6 %) et l’écureuil (5 %)Note .

En 2018, les industries de la pêche, de la chasse et du piégeage, de l’aquaculture et de la transformation du poisson, qui excluent les industries des services récréatifs, ont contribué 4,5 milliards de dollars (0,2 %) au PIB du Canada et à 34 800 emploisNote . Malgré la taille réduite de ces industries à l’échelle nationale, elles peuvent avoir une importance considérable pour les économies régionales, en particulier dans les petites collectivités côtières ou éloignées. Par exemple, le secteur de la pêche et des fruits de mer constitue une source importante de revenu pour de nombreuses collectivités côtières des côtes de l’Atlantique et du Pacifique. En 2015, ces industries étaient un moteur économique important pour 150 communautés côtières, dont la majorité se trouvait sur la côte Est à proximité de lieux de pêche actuellement et historiquement abondantsNote . Ces collectivités ont tendance à être plus petites, dont un bon nombre ont une population de 1 000 personnes ou moins, et la plupart d’entre elles connaissent une baisse de population depuis 2001 (carte 4.1). Les collectivités qui ont connu une augmentation de la population se trouvaient typiquement dans des régions ayant une industrie de l’aquaculture.

En 2017, les industries et les ménages canadiens ont utilisé 36,8 milliards de m3 d’eau (graphique 4.2), à l’exclusion de l’eau utilisée dans la production d’hydroélectricitéNote . L’industrie de la production d’électricité utilise l’eau pour le refroidissement dans les centrales thermiques et est responsable de près des deux tiers de l’utilisation de l’eau. Parmi les autres grands utilisateurs, on compte l’agriculture (10 % de l’utilisation totale de l’eau), les ménages (8 %), la fabrication de pâtes et papiers (4 %) et la production de produits du pétrole et du charbon, de produits chimiques et la première transformation des métaux (5 %).

4.2 Services de régulation

Les services de régulation comprennent la filtration, la séquestration, l’assainissement, la régulation et les services de maintenance offerts par les écosystèmes. Par exemple, ils comprennent des services comme la filtration de l’air par les arbres urbains, la rétention de carbone dans les écosystèmes, la séquestration du carbone par la végétation et la régulation des débits d’eau et le contrôle des inondations par la végétation.

La valeur de ces types de services est souvent difficile à quantifier, même s’ils apportent des avantages vitaux à la population. Les modèles sont souvent utilisés pour estimer la quantité de polluants filtrés, la quantité de déchets assainis, la séquestration du carbone, la réduction des niveaux de bruit, le refroidissement fourni, l’atténuation des dommages causés par les ravageurs, ou la fréquence ou l’ampleur des inondations ou des incendies évités. Les estimations présentent une certaine incertitude, et les données et les renseignements provenant d’une région ou d’une période ne peuvent pas toujours être utilisés ailleurs. Toutefois, lorsque des estimations sont disponibles, elles peuvent fournir des renseignements utiles pour éclairer la prise de décisions.

La rétention ou le stockage du carbone désigne le stock total de carbone contenu dans la biomasse vivante et morte dans les écosystèmes, y compris les forêts, les tourbières et les zones agricoles et côtières. La séquestration du carbone représente un flux de carbone et se produit lorsque le carbone est retiré par les plantes par photosynthèse et stocké dans la biomasse ligneuse ou transféré dans les sols et les sédiments à un taux plus élevé qu’il n’est rejeté dans l’atmosphère. L’estimation des services de rétention et de séquestration du carbone dans l’ensemble des écosystèmes terrestres, marins et côtiers repose sur des renseignements provenant de nombreuses sources.

Selon le Système national de surveillance, de comptabilisation et production de rapports concernant le carbone des forêts (SNSCPRCF) de Ressources naturelles Canada, en 2018, on estimait à 46 gigatonnes (Gt) la quantité de carbone stocké dans les forêts aménagées du CanadaNote , qui représentent environ les deux tiers de la superficie forestière du CanadaNote . De ce stock total, 40 % du carbone était stocké dans les sols; 27 %, dans les troncs d’arbres, les branches, les feuilles et les racines (biomasse aérienne et souterraine); 23 %, dans la litière; et 10 %, dans le bois mort (tableau 4.3). Les forêts aménagées ont stocké en moyenne 205 tonnes de carbone par hectare en 2018, bien que cela variait largement, allant de 133 tonnes par hectare pour les forêts du Bouclier boréal occidental à 424 tonnes par hectare pour l’écozone maritime du Pacifique (graphique 4.3).

Les arbres des forêts aménagées du Canada absorbent de grandes quantités de carbone. En 2018, la productivité primaire nette modélisée (PPN) de ces forêts était de 710 000 kilotonnes (kt) de carbone et la production nette de l’écosystème était de 41 000 kt de carbone (tableau 4.4). Toutefois, compte tenu des émissions associées au bois récoltéNote et aux perturbations naturelles, comme les feux de forêt et les dommages causés par les insectes, ces forêts ont été un émetteur net de carbone en 2018. La productivité nette du biome a été estimée à -68 000 kt de carbone en 2018, une perte nette de carbone des écosystèmes des forêts aménagées. Les estimations ne sont pas disponibles pour les forêts non aménagées du Nord canadien.

La quantité de carbone stockée dans le sol varie considérablement selon la région et le type de sol. Les sols organiques, qui sont composés de grandes quantités de matière organique sous forme de tourbe ou de litière, stockent de grandes quantités de carbone organique du solNote . On estime que les tourbières des régions boréales et subarctiques contiennent environ 147 Gt de carbone organique du sol, soit plus de la moitié du carbone organique stocké dans tous les sols canadiensNote . Il est probable que la dynamique du carbone est en train de changer en raison de la hausse des températures et de l’altération du régime hydrologiqueNote . Par exemple, une saison de croissance plus longue aura une incidence sur la séquestration du carbone, ce qui aura des répercussions sur la productivité de la végétation. Une grande partie du stock de carbone dans ces sols est gelée et sera touchée par le dégel du pergélisol, par l’augmentation des émissions dûe à la respiration. Les tourbières peuvent également être vulnérables au feu, libérant de grandes quantités de carbone stocké dans l’atmosphère lorsqu’elles sont brûlées. Des études ont estimé des taux d’accumulation de carbone organique à long terme de 9 800 kt par an pour les tourbières boréales et de 30 000 kt par an pour toutes les tourbières canadiennesNote . Toutefois, une étude plus récente indique que les tourbières canadiennes peuvent maintenant être une source d’émissions de carbone dans l’atmosphère, avec des émissions estimées à 151,8 Mt d’équivalent en CO2 (10 400 kt de carbone) par an pour les tourbières au CanadaNote . Cet équivalent comprend du dioxyde de carbone et du méthane.

On estime que 5,5 Gt de carbone sont stockées dans les sols utilisés pour l’agricultureNote . La majeure partie de ce stockage de carbone se produit dans les Prairies, puisque les sols qui se sont développés sous les prairies (par exemple, les sols noirs chernozémiques dans l’écorégion de la forêt-parc à tremble) contiennent un pourcentage relativement élevé de matière organique du solNote . La quantité de carbone stockée dans les sols agricoles dépend de nombreux facteurs, dont le climat, la texture du sol, le type de végétation et les pratiques de gestion des terres comme le travail du sol, la culture de couverture, la rotation des cultures et les intrants des engrais, du fumier et des résidus de culturesNote . La plupart des cultures agricoles sont des plantes annuelles qui ne fournissent pas de stockage à long terme du carbone dans la biomasse aérienne, bien que les vergers, par exemple, qui représentent une petite fraction des terres agricoles du Canada, aient une biomasse aérienne de l’ordre de 36 à 40 kilotonnes par hectareNote . Environnement et Changement climatique Canada présente des estimations annuelles des émissions et des absorptions de carbone à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) dans le Rapport national d’inventaire, l’inventaire officiel des gaz à effet de serre présenté par le Canada.En 2018, on estimait à 2 400 kt le volume de carbone stocké par les terres en cultureNote .

Bien que les zones urbaines occupent un faible pourcentage de l’étendue terrestre du Canada, on estime à 27 000 kt le volume de carbone stocké dans les arbres des centres de population urbains de grande et de moyenne tailleNote . En moyenne, les forêts urbaines stockaient 62 tonnes par hectare de couvert forestier, mais cette valeur varie selon l’écozone, passant d’un minimum de 23 tonnes par hectare dans l’écozone de la Cordillère montagnarde à 97 tonnes par hectare dans l’écozone maritime du Pacifique. En 2018, environ 1 100 kt de carbone ont été absorbées par les arbres dans les zones urbaines du Canada.

Les écosystèmes océaniques et côtiers fournissent également d’importants services de séquestration et de rétention du carbone. En fait, les plantes marines sont responsables d’environ la moitié de la PPNNote et les océans du monde stockent plus de carbone dans leur ensemble que les sols ou l’atmosphère. Le phytoplancton, qui absorbe le CO2 par photosynthèse, est le principal contributeur de la PPN dans les océans (94 %). Les macroalgues, comme le varech ou les algues marines, ainsi que les herbiers, les marais salés, les mangroves et autres macrophytes sont responsables du reste de la PPN marineNote . Une grande partie du carbone absorbé par le phytoplancton est recyclé dans le réseau alimentaire par le zooplancton, le poisson et d’autres espèces marines. Cependant, une petite partie de ce carbone s’enfonce dans les profondeurs de l’océan pour être stocké à long terme. Une autre source de carbone dans les eaux profondes comprend le carbone provenant des carcasses de baleines et d’autres grands vertébrés qui s’enfoncent dans le fond de l’océanNote .

Les forêts de varech, les herbiers marins et les marais salés des zones côtières jouent un rôle important dans le cycle du carboneNote . Le carbone de cette biomasse peut être stocké dans les racines des plantes et dans les sédiments côtiers et marins une fois que les algues et les plantes se décomposent. Le carbone provenant du plancton, ainsi que le carbone des milieux humides, des rivières et des cours d’eau qui se déversent dans l’océan contribuent également au carbone enfoui dans ces écosystèmes côtiersNote . Des études menées en Colombie-Britannique et dans l’ensemble du nord-ouest du Pacifique ont révélé une variabilité importante des stocks de carbone organique dans les sédiments côtiers dans les prés de zostère (un type d’herbier)Note . Une synthèse d’études menées sur la côte du Pacifique a permis de constater des taux moyens d’accumulation de carbone de 25 g de carbone organique par mètre carré de sédiments par an. La moyenne du carbone stocké dans la portion supérieure des sédiments jusqu’à une profondeur d’un mètre était de 7 168 g de carbone organique par mètre carréNote .D’après ces estimations, les herbiers marins de la Colombie-Britannique pourraient stocker environ 72 tonnes de carbone par hectare.

Un autre service écosystémique important est la filtration de l’air. L’exposition à la pollution atmosphérique a une incidence importante sur la santé humaineNote . En 2006, l’exposition résidentielle moyenne nationale aux concentrations dans l’air ambiant de particules fines (P2,5), composées d’aérosols, de fumée et de poussière, était de 7,05 µg/m3 Note . Toutefois, les estimations d’exposition étaient plus élevées dans certaines parties du sud de l’Ontario et dans les grandes villes, particulièrement dans les noyaux urbains. Les personnes vivant dans les zones rurales présentaient une exposition moyenne plus faible aux P2,5. Les concentrations de dioxyde d’azote dans l’air ambiant dépendent fortement de la circulation des véhicules et l’exposition à ce polluant varie selon les villes, y compris selon le statut socioéconomique des quartiersNote . L’exposition à l’ozone, un polluant atmosphérique secondaire créé par les réactions entre les oxydes d’azote et les composés organiques volatils, peut différer géographiquement sur de grandes régionsNote .

Certaines recherches ont porté sur la mesure dans laquelle les arbres urbains fournissent un service écosystémique en éliminant les polluants atmosphériques et en fournissant des avantages connexes pour la santé humaineNote . Les arbres peuvent éliminer la pollution de l’air en absorbant les polluants gazeux et en interceptant les particules sur les surfaces foliaires. En 2010, l’élimination moyenne de polluants atmosphériques par mètre carré de couvert arboré dans 86 villes canadiennes a été estimée à 3,72 g/m2 par anNote . Cette élimination a entraîné une légère amélioration dans la qualité de l’air. L’élimination totale de la pollution dans ces villes a été estimée à 16 500 tonnes de polluants atmosphériques (tableau 4.5), les avantages pour la santé humaine s’élevant à 227,2 millions de dollars, soit l’équivalent de 511 dollars par hectare de couverture arborée urbaine.

4.3 Services culturels

Les services culturels peuvent comprendre l’interaction avec la nature ainsi que l’appréciation de celle-ci, ce qui englobe des expériences de plein air liées aux loisirs, au tourisme et à l’éducation. Ils peuvent également regrouper la contribution des écosystèmes et de leur biodiversité à l’interaction sociale et au bien-être spirituel et mental.

Les zones naturelles comme les forêts, les prairies, les lacs et d’autres espaces « verts » et « bleus » peuvent jouer un rôle positif dans le bien-être humainNote . Par exemple, une étude récente menée sur les Canadiens vivant en milieu urbain a révélé que l’augmentation du niveau de verdure dans les quartiers résidentiels était associée à une diminution du risque de mourir de plusieurs causes courantesNote . L’exposition à la verdure varie dans l’espace au sein des villes et aussi selon les caractéristiques socioéconomiques comme le revenu, le statut d’immigrant, l’identité ethnoculturelle et le mode d’occupation du logementNote .

Les zones naturelles privées et ouvertes au public peuvent offrir des avantages, mais les zones publiques comme les parcs offrent un plus grand nombre de possibilités de loisirs et d’occasions de profiter de la nature. Les zones urbaines sont fortement modifiées, mais peuvent néanmoins comprendre des espaces verts et bleus de petite ou de grande taille, comme des parcs, des jardins, des plages et des cours. Elles peuvent également compter des éléments verts comme des arbres de rue, des murs verts ou des toits verts, qui fournissent un plaisir esthétique à bien des gens.

Il existe de nombreux types de parcs différents au Canada, allant des aires de nature sauvage vierges aux parcs urbains très fréquentés. Bien que des statistiques comparables sur les visites dans les parcs urbains, régionaux et provinciaux ou territoriaux ne soient pas disponibles partout au pays, Parcs Canada a signalé 16,1 millions de visites-personnes dans les parcs nationaux et 8,7 millions de visites-personnes dans les lieux historiques nationaux en 2019 (tableau 4.6). En 2019, 90 % des ménages ont déclaré habiter près d’un parc ou d’un espace vert. Parmi ces ménages, 85 % ont indiqué avoir visité un parc ou un espace vert à proximité. En outre, 73 % des ménages ont indiqué avoir visité des sites plus éloignés. La déclaration de la proximité de parcs publics et d’espaces verts était plus élevée chez les ménages vivant dans les régions métropolitaines de recensement (RMR) (93 %) et plus faible chez les ménages vivant dans les petits villages et les régions rurales (78 %)Note .

Si les parcs publics jouent un rôle particulièrement important dans l’aménagement d’espaces verts dans les villes, les espaces verts privés, y compris les pelouses et les jardins, offrent également des avantages. En 2019, 71 % des ménages ont déclaré avoir une pelouse et 62 % ont déclaré avoir un jardinNote . Les ménages vivant dans les RMR étaient moins susceptibles d’avoir une pelouse (65 %) ou un jardin (58 %) que ceux des petits villages et des régions rurales.

En 2019, plus des trois quarts des ménages canadiens ont participé à des activités à l’extérieur et dans la nature à proximité de leur domicile (tableau 4.7). Les activités les plus courantes comprennent la marche, les visites au parc et le vélo, mais d’autres comprennent le pique-nique, la natation, la randonnée et d’autres activités sportives. La proximité des ménages par rapport aux parcs, l’accès aux espaces verts privés comme les pelouses et les jardins et la participation aux activités de plein air augmentaient en fonction du revenu. La participation à certaines activités, dont la randonnée, l’observation de la faune, le camping, la pêche, le canoë, la raquette et d’autres, est probablement plus élevée que celle indiquée au tableau 4.7, puisque ces activités se déroulent souvent plus loin de la maisonNote .

En 2016, environ 22 % des Canadiens de 15 ans et plus sont allés à la pêche, 16 % ont déclaré avoir fait de la recherche de nourriture et 6 % ont déclaré avoir chassé ou piégé à des fins professionnelles ou récréativesNote . Ces activités de récolte, y compris la pêche, la chasse, le piégeage et la cueillette de plantes sauvages, font partie intégrante de la vie des peuples autochtones depuis des millénaires et elles jouent toujours un rôle important dans la sécurité alimentaire et la promotion de l’identité culturelle. En 2017, 33 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve, 35 % des Métis et 65 % des Inuits vivant dans la patrie des Inuits de l’Inuit Nunangat ont participé à la pêche, à la chasse ou au piégeageNote . Les peuples autochtones ont aussi souvent participé à la cueillette de baies ou de plantes sauvages, 30 % des Premières Nations vivant hors réserve et 47 % des Inuits participant à cette activité. Les raisons les plus courantes de participer à ces activités de récolte comprennent à des fins de subsistance (usage personnel ou familial), le plaisir ou les loisirs, le partage avec d’autres personnes dans la communauté et des raisons culturelles.

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