Profil sociodémographique des familles ayant de jeunes enfants
Diffusion : 2024-10-22
Il est reconnu que les premières années de la vie sont très importantes au chapitre de l'apprentissage et du développement, et que les parents jouent un rôle fondamental dans la croissance de leurs jeunes enfants.
La présente étude décrit les caractéristiques des familles ayant au moins un enfant âgé de 5 ans et moins, y compris les caractéristiques sociodémographiques des parents de jeunes enfants.
En raison du vieillissement de la population et de l'évolution des caractéristiques familiales, la prévalence des familles ayant de jeunes enfants au Canada diminue par rapport aux familles ayant des enfants plus âgés ou à celles qui n'ont pas d'enfants à la maison. Les parents de jeunes enfants sont considérablement plus âgés aujourd'hui que ceux de la génération précédente, ce qui s'explique par le fait que le moment de la maternité est constamment reporté. Ils sont également de plus en plus nombreux à vivre en union libre.
Aujourd'hui, les parents de jeunes enfants sont très diversifiés d'un point de vue ethnoculturel : un tiers d'entre eux ont immigré au Canada. En plus d'accueillir un nouvel enfant, la plupart des parents de jeunes enfants ont récemment déménagé, ce qui entraîne des changements supplémentaires pendant une période de transformation majeure dans leur vie.
Étant donné la nature formatrice des premières années de la vie, les jeunes enfants font l'objet de nombreux programmes sociaux visant à leur apporter un soutien, ainsi qu'à leurs parents. Au nombre de ces programmes figurent les prestations de maternité et les prestations parentales, de même que des dispositions particulières de l'Allocation canadienne pour enfants. Au cours des dernières années, le gouvernement fédéral a lancé un plan de financement pour offrir aux parents canadiens des places dans des services de garde d'enfants réglementés à 10 $ par jour (en moyenne) pour les enfants âgés de 0 à 5 ans.
Au cours des années qui ont suivi le Recensement de 2021 — la source de données pour la présente étude —, le Canada a enregistré des niveaux record de migration internationale nette, un niveau d'inflation élevé et une hausse des prix des logements. Dans ce contexte, on s'attend à ce que les caractéristiques des familles ayant de jeunes enfants continuent d'évoluer.
Moins de familles ont de jeunes enfants à la maison
En 2021, le Canada comptait 10,3 millions de familles de recensement, c'est-à-dire des couples ayant des enfants ou n'en ayant aucun et des familles monoparentales. Parmi ces familles de recensement, 1,6 million comptaient au moins un enfant âgé de 5 ans et moins, tandis que la majorité avait des enfants plus âgés ou n'avait pas d'enfant à la maison. La proportion des familles ayant de jeunes enfants a diminué de manière constante pour passer de 24,0 % en 1981 à 16,0 % en 2021, le nombre de familles ayant des enfants plus âgés ou n'ayant pas d'enfants ayant augmenté beaucoup plus rapidement au cours de cette période.
La diminution de la proportion des familles ayant de jeunes enfants est attribuable à trois facteurs clés : le vieillissement de la population, la baisse des taux de fécondité et l'évolution des normes en matière de modes de vie. Alors que la population canadienne est de plus en plus composée de personnes âgées, un nombre relativement plus élevé de parents ont aujourd'hui des enfants qui ont grandi et quitté le foyer parental. Cette tendance a été accentuée par le fait que les adultes plus âgés d'aujourd'hui sont plus susceptibles de vivre avec un conjoint ou un partenaire (et donc de former une famille comptant un couple sans enfants) que les générations précédentes.
Le taux de fécondité faible et décroissant du Canada contribue au vieillissement de la population et à la diminution de la proportion de familles ayant de jeunes enfants. Aujourd'hui, les parents ont non seulement moins d'enfants, mais ils les ont aussi à un âge plus avancé, en moyenne, par rapport aux parents des générations précédentes. Le report de la fécondité s'est accompagné d'une augmentation du nombre de jeunes adultes vivant avec leurs parents. Plus du tiers (35,1 %) des jeunes adultes âgés de 20 à 34 ans vivait avec au moins un de leurs parents en 2021, ce qui a contribué de manière significative au nombre de familles ayant des enfants plus âgés à la maison.
Plus de 1 famille sur 5 avec de jeunes enfants a des parents en union libre
Tandis que la majorité des familles ayant de jeunes enfants au Canada étaient dirigées par des parents mariés en 2021 (61,9 %), la prévalence de cette situation a considérablement diminué au cours des quatre dernières décennies (86,4 % en 1981). Cette évolution est principalement attribuable à l'augmentation rapide du nombre de couples en union libre au cours de cette période.
Plus de 1 famille ayant de jeunes enfants sur 5 (21,8 %) était dirigée par des parents vivant en union libre en 2021, soit plus de cinq fois la proportion observée 40 ans plus tôt (4,0 % en 1981) et environ le double de la proportion des familles ayant des enfants plus âgés (10,4 %). Même si les unions libres ont gagné en popularité à tous les âges, ce type d'union reste le plus répandu chez les jeunes adultes, lorsqu'il est plus probable d'avoir un enfant en bas âge à la maison.
Parmi les 268 170 familles monoparentales ayant de jeunes enfants en 2021, plus de 4 sur 5 (81,2 %) étaient dirigées par des mères, une proportion en légère baisse par rapport à 1981 (84,6 %). Par rapport aux familles ayant de jeunes enfants, les familles ayant des enfants plus âgés en 2021 étaient deux fois plus susceptibles d'être dirigées par un seul parent (16,3 % par rapport à 32,7 %). Au nombre des familles ayant des enfants plus âgés on retrouve des familles au sein desquelles vivent des enfants adultes, où les soins et le soutien entre l'enfant et le parent peuvent être différents de ceux des familles ayant de jeunes enfants.
Jeunes enfants, parents plus âgés
En raison du report continu de la maternité depuis les années 1970, les parents de jeunes enfants sont aujourd'hui considérablement plus âgés, en moyenne, que ceux de la génération précédente.
En 2021, les parents de jeunes enfants avaient, en moyenne, 36,2 ans, par rapport à 30,7 ans en 1981. En 2021, les pères de jeunes enfants (37,6 ans) étaient, en moyenne, plus âgés que les mères de jeunes enfants (34,9 ans), ce qui rend compte d'une tendance de longue date selon laquelle les hommes sont plus âgés au moment de la formation de l'union et de la paternité. Parmi tous les parents de jeunes enfants, les mères de famille monoparentale affichaient l'âge moyen le plus jeune au cours des deux périodes. Toutefois, ces mères ont également enregistré la plus forte augmentation de l'âge moyen au cours des quatre dernières décennies, passant de 27,8 ans en 1981 à 33,7 ans en 2021 (+21,2 %).
Plus de la moitié des parents de jeunes enfants ont déménagé au cours des cinq années précédentes
En 2021, la majorité (62,2 %) des parents de jeunes enfants ont déclaré avoir déménagé au cours des cinq années précédentes. Cette proportion était nettement plus élevée que le taux observé chez les parents d'enfants plus âgés (27,8 %) ou chez les conjoints ou partenaires sans enfants (35,4 %).
La plus grande mobilité relative des parents de jeunes enfants est attribuable, en partie, à leur âge moyen plus jeune (36,2 ans), par rapport à celui des parents d'enfants plus âgés (52,2 ans) ou des conjoints et partenaires sans enfants (58,2 ans), car les taux de mobilité sont les plus élevés chez les adultes plus jeunes.
Les déménagements au cours des années précédant une naissance peuvent également être liés à un nouveau mariage ou à la formation d'une nouvelle union libre, ou à un désir de changer de lieu ou de caractéristiques de logement (par exemple, plus de chambres à coucher, une plus grande cour arrière ou d'autres caractéristiques) en prévision des avantages perçus offerts lorsque vient le temps d'élever un enfant.
La probabilité d'avoir déménagé au cours de l'année précédente chez les parents de jeunes enfants était légèrement plus faible en 2021 (16,4 %) qu'en 2016 (17,8 %). Cela s'explique en partie par le contexte unique de 2020 — la première année de la pandémie de COVID-19 — au cours de laquelle le nombre de migrants internationaux et interprovinciaux a diminué de manière significative.
Grande diversité ethnoculturelle parmi les parents de jeunes enfants
En 2021, le tiers (33,3 %) des parents de jeunes enfants au Canada étaient immigrants, ce qui est légèrement supérieur à la proportion d'immigrants au sein de la population totale âgée de 25 à 64 ans (27,7 %). Parmi ces parents immigrants, la majorité (71,4 %) ont eu leur plus jeune enfant après avoir immigré au Canada.
Tout comme la prévalence des parents immigrants, environ le tiers (33,9 %) des parents de jeunes enfants faisaient partie d'un groupe racisé en 2021. Les Sud-Asiatiques (9,9 %) et les Noirs (5,9 %) étaient légèrement surreprésentés parmi les parents de jeunes enfants par rapport à leur poids au sein de la population générale âgée de 25 à 64 ans (7,3 % et 4,0 % respectivement).
Dans l'ensemble, les parents racisés de jeunes enfants (14,0 %) étaient moins susceptibles de faire partie d'une famille monoparentale que les autres parents (17,4 %). Cependant, il existait des variations considérables à cet égard. Par exemple, 7,4 % des parents sud-asiatiques de jeunes enfants vivaient dans des familles monoparentales, par rapport à 28,7 % des parents noirs de jeunes enfants.
Les Autochtones représentaient 5,3 % des parents de jeunes enfants en 2021, y compris ceux qui étaient des Premières Nations (3,2 %), Métis (1,6 %) ou Inuit (0,3 %). Ces proportions étaient comparables aux poids respectifs de ces groupes au sein de la population totale âgée de 25 à 64 ans.
En revanche, les parents autochtones de jeunes enfants étaient surreprésentés parmi les familles monoparentales. En 2021, un peu plus de 1 parent de jeunes enfants sur 7 (15,5 %) parmi les familles monoparentales était autochtone. Bon nombre de ces familles monoparentales ayant de jeunes enfants partageaient un logement avec un membre plus âgé de leur famille. Par rapport aux autres jeunes enfants (2,8 %), les enfants autochtones âgés de 0 à 4 ans (9,5 %) étaient plus susceptibles de vivre avec un parent et au moins un grand-parent en 2021.
Les parents de jeunes enfants sont presque aussi nombreux à ne pas avoir de religion qu'à avoir une affiliation chrétienne
Les jeunes enfants élevés par des parents ayant une affiliation religieuse précise peuvent participer à des activités et faire partie de communautés religieuses. En 2021, la plupart des parents de jeunes enfants (61,3 %) ont déclaré être affiliés à une religion, le plus souvent de confession chrétienne (44,2 %). En revanche, 38,7 % des parents de jeunes enfants ont déclaré n'avoir aucune appartenance religieuse.
Les personnes ayant déclaré une appartenance religieuse musulmane étaient surreprésentées dans la population des parents de jeunes enfants (8,2 %) par rapport à leur représentation dans la population générale âgée de 25 à 64 ans (4,7 %).
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Note aux lecteurs
Pour en savoir davantage sur les tendances relatives aux familles, aux ménages et aux modes de vie, consultez le portail Statistiques sur les familles, les ménages et l'état matrimonial sur le site Web de Statistique Canada.
Fondée sur les données du Recensement de la population de 2021, la présente étude porte sur les caractéristiques des familles ayant de jeunes enfants au Canada.
Les statistiques de cette étude sont fondées sur le concept de la famille de recensement et des personnes au sein des familles de recensement (c'est-à-dire les conjoints, les parents et les enfants). Par souci de concision, dans le cadre de cette étude, on utilise le terme « familles » pour désigner les « familles de recensement » et le terme « parents de jeunes enfants » pour désigner les « parents de familles de recensement ayant de jeunes enfants ».
Au cours de l'histoire du recensement, les renseignements recueillis sur les familles, les ménages et la situation des particuliers dans le ménage ont évolué pour rendre compte des changements dans la société. Des changements importants ont été apportés à la définition d'une famille de recensement lors du Recensement de 2001, ce qui a eu une incidence sur le nombre de familles de recensement ayant des enfants. Pour en savoir davantage, voir le Guide de référence sur les familles, les ménages et l'état matrimonial, Recensement de la population, 2021, et la définition « famille de recensement » dans le Dictionnaire, Recensement de la population, 2021.
Le Recensement de la population a pour objectif principal de dénombrer la population. Pour veiller à ce que les personnes ne soient dénombrées qu'une seule fois lors du recensement, les personnes des ménages privés sont comptées comme résidant dans un seul logement, et dans un seul ménage, en mettant en application le concept de « lieu habituel de résidence ». Les familles de recensement sont quant à elles identifiées en fonction des relations entre les personnes qui partagent un lieu habituel de résidence. Cette approche visant à identifier les familles ne tient pas pleinement compte de la complexité des caractéristiques des familles et des ménages, en particulier pour les personnes qui partagent leur temps entre deux ou plusieurs résidences. Pour en savoir davantage sur ces considérations, voir l'annexe du Guide de référence sur les familles, les ménages et l'état matrimonial, Recensement de la population, 2021.
Dans la présente étude, la variable sur le sexe est utilisée pour les années de recensement antérieures à 2021 et la variable sur le genre à deux catégories est utilisée pour le Recensement de 2021. Bien que le sexe et le genre renvoient à deux concepts différents, l'introduction du genre ne devrait pas avoir une incidence importante sur l'analyse des données et la comparabilité historique, compte tenu de la petite taille des populations transgenre et non binaire. Pour en savoir davantage sur les changements apportés à ces concepts au fil du temps, veuillez consulter le Guide de référence sur l'âge, le sexe à la naissance et le genre, Recensement de la population, 2021.
Compte tenu de la petite taille de la population non binaire, il est nécessaire d'agréger les données au moyen d'une variable sur le genre à deux catégories pour protéger la confidentialité des réponses fournies. Dans ces cas, les personnes dans la catégorie « personnes non binaires » sont réparties dans les deux autres catégories de genre.
Avant le Recensement de 2021, la catégorie « père » désignait les parents de sexe masculin et la catégorie « mère » désignait les parents de sexe féminin. Depuis 2021, la catégorie « père » comprend les parents qui sont des hommes, ainsi que certains parents non binaires, et la catégorie « mère » comprend les parents qui sont des femmes, ainsi que certains parents non binaires.
Définitions
Famille de recensement : Un couple (avec ou sans enfants) ou une famille monoparentale. Les membres de la famille doivent partager un lieu habituel de résidence (vivre dans le même logement). Les enfants peuvent être des enfants biologiques ou adoptés, quel que soit leur âge, du moment qu'ils habitent dans le logement sans leur propre conjoint marié, conjoint de fait ou enfant. Les petits-enfants habitant avec leurs grands-parents, alors qu'aucun des parents n'est présent, constituent également une famille de recensement.
Famille ayant des enfants plus âgés : Une famille de recensement dont l'enfant le plus jeune est âgé de 6 ans et plus.
Famille sans enfant : Une famille de recensement composée d'un couple sans enfant à la maison. Cette catégorie comprend les couples qui n'ont jamais eu d'enfants et les couples dont les enfants ont grandi et ont formé leur propre ménage.
Famille avec jeunes enfants : Une famille de recensement dont l'enfant le plus jeune est âgé de 5 ans et moins.
Parent de jeunes enfants : Un parent d'une famille de recensement dont l'enfant le plus jeune est âgé de 5 ans et moins.
Groupe de population racisé : Un terme utilisé pour désigner le concept de « minorité visible » dans le recensement. Le terme « minorité visible » fait référence à l'appartenance ou non d'une personne à l'un des groupes de minorités visibles aux termes de la Loi sur l'équité en matière d'emploi. La Loi sur l'équité en matière d'emploi définit les minorités visibles comme « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n'ont pas la peau blanche ». Le terme « groupe de population » désigne le ou les groupes de population auxquels la personne appartient, par exemple, Blanc, Sud-Asiatique, Chinois, Noir, Philippin, Latino-Américain, Arabe, Asiatique du Sud-Est, Asiatique occidental, Coréen ou Japonais.
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