Les crimes haineux déclarés par la police au Canada, 2023
Diffusion : 2025-03-25
En 2023, les services de police au Canada ont enregistré une augmentation marquée du nombre de crimes haineux : 4 777 affaires ont été déclarées, ce qui représente une augmentation de 32 % par rapport aux 3 612 affaires enregistrées en 2022. Il s'agit de la troisième hausse marquée en quatre ans. Dans l'ensemble, le nombre de crimes haineux déclarés par la police a plus que doublé au cours des quatre dernières années.
Une fois la taille de la population prise en compte, le taux de crimes haineux déclarés par la police a augmenté de 29 % en 2023 par rapport à 2022 (pour atteindre 12,0 affaires pour 100 000 habitants), tandis que le taux de criminalité global au Canada a augmenté dans une moins grande mesure, en hausse de 3 %. En revanche, bien que le taux de crimes haineux déclarés par la police ait plus que doublé de 2019 à 2023 (+130 %), le taux de criminalité global a diminué de 1 % au cours de la même période.
Comprendre les renseignements sur les crimes haineux déclarés par la police
Les données déclarées par les services de police au sujet des crimes haineux comprennent uniquement les affaires qui sont portées à leur attention et catégorisées par la suite comme des crimes haineux confirmés ou soupçonnés. De nombreux facteurs peuvent influer sur la probabilité qu'un crime donné soit signalé à la police et inclus par la suite dans les statistiques déclarées par la police. Les événements mondiaux, les mouvements sociaux de grande envergure, le degré général de sensibilisation de la collectivité et l'expertise de la police locale peuvent jouer un rôle dans la probabilité qu'un crime haineux soit signalé et, le cas échéant, dans la façon dont il est signalé. Les barrières linguistiques, le niveau de confiance à l'égard de la police et du système de justice, et la crainte d'une victimisation ou d'une stigmatisation supplémentaires par l'acte même de signalement, entre autres, peuvent aussi avoir une incidence sur la probabilité qu'une victime signale le crime dont elle a fait l'objet à la police.
Les données déclarées par la police ne représentent qu'une dimension de l'analyse des crimes haineux. Les données autodéclarées représentent une autre façon de surveiller les crimes motivés par la haine. Selon les données les plus récentes de l'Enquête sociale générale sur la sécurité des Canadiens (victimisation), les Canadiens ont été victimes de plus de 223 000 crimes qui, selon eux, étaient motivés par la haine au cours des 12 mois ayant précédé l'enquête. Parmi ceux-ci, plus de 1 incident sur 5 (22 %) a été signalé à la police.
Renseignements sur les crimes haineux déclarés par la police
Un tableau de bord interactif de visualisation des données statistiques sur les crimes haineux déclarés par la police est accessible par l'intermédiaire du Carrefour de renseignements déclarés par la police. L'infographie intitulée « Infographie : les crimes haineux déclarés par la police au Canada, 2023 »est également accessible.
Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur les crimes haineux déclarés par la police au Canada, consultez les tableaux de données portant sur les aspects des crimes haineux, c'est-à-dire le type de motif, le type d'infraction et la géographie.
La production du présent communiqué et de ces produits a été rendue possible grâce à l'aide financière du ministère du Patrimoine canadien.
Parmi les provinces, en 2023, le taux de crimes haineux déclarés par la police le plus élevé a été enregistré en Nouvelle-Écosse (18,2 affaires pour 100 000 habitants), ce qui peut être attribuable, en partie, à la création d'une unité spécialisée de lutte contre les crimes haineux à Halifax. La création de cette unité a entraîné un nombre accru de signalements et une sensibilisation accrue du public (lien en anglais seulement). Les deuxième, troisième et quatrième taux en importance ont été enregistrés en Ontario (15,6 affaires pour 100 000 habitants), en Colombie-Britannique (12,1 affaires pour 100 000 habitants) et à l'Île-du-Prince-Édouard (12,1 affaires pour 100 000 habitants). Le taux le plus faible a été observé à Terre-Neuve-et-Labrador (3,3 affaires pour 100 000 habitants).
Contrairement aux crimes déclarés par la police en général, dont les taux ont tendance à être plus élevés dans les régions rurales, les taux de crimes haineux déclarés par la police étaient environ 2,5 fois plus élevés dans les grandes villes que dans les petites villes (14,0 affaires pour 100 000 habitants dans les régions métropolitaines de recensement par rapport à 5,7 affaires pour 100 000 habitants dans les régions autres que les régions métropolitaines de recensement).
La hausse annuelle du nombre de crimes haineux déclarés par la police en 2023 était en grande partie attribuable à l'augmentation du nombre de crimes haineux ciblant une religion (+67 % pour se chiffrer à 1 284 affaires) et une orientation sexuelle (+69 % pour atteindre 860 affaires). Les crimes haineux ciblant une race ou une origine ethnique, qui demeuraient le type le plus courant de crime motivé par la haine déclaré par la police, ont aussi augmenté (+6 % pour se chiffrer à 2 128 affaires) de 2022 à 2023.
La plupart des infractions généralement associées aux crimes haineux ont progressé en 2023 par rapport à l'année précédente, notamment l'incitation publique à la haine (+65 % pour atteindre 150 affaires), les menaces (+53 % pour s'élever à 684 affaires), les méfaits (+34 % pour se chiffrer à 1 826 affaires) et les voies de fait (+20 % pour atteindre 939 affaires). À l'instar des années précédentes, les méfaits (méfaits et méfaits à l'égard d'une propriété utilisée par un groupe identifiable) représentaient la plus grande proportion (43 %) de crimes haineux en 2023. Dans l'ensemble, 55 % des crimes haineux déclarés par la police étaient des infractions sans violence.
La hausse des crimes haineux déclarés par la police ciblant une religion en 2023 représente la deuxième augmentation marquée en trois ans
Un total de 1 284 crimes haineux ciblant une religion ont été perpétrés en 2023, en hausse de 516 par rapport à 2022. Il s'agit d'une augmentation de 67 % par rapport à 2022 et de 45 % par rapport au sommet précédent observé en 2021 (886 crimes haineux). La hausse enregistrée par rapport à 2022 s'explique en grande partie par l'augmentation du nombre de crimes haineux déclarés par la police ciblant les populations juive (+71 % pour se chiffrer à 900 affaires) et musulmane (+94 % pour atteindre 211 affaires).
La majorité des crimes haineux ciblant une religion déclarés par la police en 2023 visaient les populations juive (70 %) et musulmane (16 %).
Certains services de police canadiens (lien en anglais seulement) (y compris ceux de Montréal, d'Ottawa, de Toronto [lien en anglais seulement], de Calgary et de Vancouver [liens en anglais seulement]) ont laissé entendre que le conflit en cours au Moyen-Orient aurait pu avoir une incidence sur les crimes haineux motivés par la religion en 2023, en particulier ceux ciblant les populations juive et musulmane. Des tendances semblables ont été communiquées par d'autres pays, notamment par le ministère de la Justice des États-Unis (lien en anglais seulement) et le Home Office du Royaume-Uni (lien en anglais seulement). Par conséquent, les données sur les crimes haineux déclarés par la police ont été analysées en fonction du mois au cours duquel le crime a été signalé à la police.
Par rapport aux autres mois, une forte augmentation des crimes haineux déclarés ciblant les populations juive et musulmane a été observée en octobre et en novembre 2023, et la population juive, en décembre 2023. Le nombre moyen de crimes haineux déclarés mensuellement au cours de ces trois mois par rapport aux neuf mois précédents était de 148 affaires par mois comparativement à 51 pour la population juive, et de 30 affaires par mois comparativement à 13 pour la population musulmane. Ces données n'indiquent pas nécessairement la date à laquelle les crimes ont été commis, mais seulement la date à laquelle ils ont été portés à la connaissance de la police. Ces renseignements n'indiquent pas non plus un lien de causalité direct entre un crime donné et un événement ou une intention en particulier.
Les crimes haineux déclarés par la police ciblant l'orientation sexuelle augmentent pour une troisième année consécutive
Les 860 crimes haineux ciblant l'orientation sexuelle enregistrés en 2023 marquent une augmentation de 69 % par rapport au sommet précédent de 509 atteint en 2022. Un peu plus de la moitié (52 %) de ces crimes visaient précisément la population gaie et lesbienne en 2023. Cette proportion était inférieure à celle des années précédentes (généralement plus près des trois quarts). En revanche, des proportions plus élevées d'affaires ciblaient des personnes d'une orientation sexuelle différente (non hétérosexuelle), comme les personnes asexuelles ou pansexuelles (24 %) ou des personnes dont l'orientation sexuelle ciblée a été déclarée inconnue (22 %). Le reste ciblait la population bisexuelle (2 %).
Un nombre particulièrement élevé de crimes haineux ciblant une orientation sexuelle ont été déclarés par la police en juin 2023. Un total de 224 affaires ont eu lieu ce mois-là, soit environ quatre fois plus que la moyenne (58 affaires) pour les autres mois de l'année. Une tendance semblable a été observée en 2022 et en 2021 pour les crimes haineux ciblant l'orientation sexuelle, mais pas pour ce qui est de ceux qui avaient d'autres motifs.
Il convient de souligner que le mois de juin coïncide généralement avec la célébration du mois de la Fierté et le début de la saison de la Fierté au Canada et aux États-Unis.
Le nombre de crimes haineux déclarés par la police ciblant l'identité ou l'expression de genre augmente pour une troisième année consécutive
Les crimes haineux ciblant une identité ou une expression de genre ont augmenté en 2023 par rapport à l'année précédente (+37 % pour atteindre 123 affaires). Ces crimes ont plus que doublé (+151 %) depuis 2020. Dans la majorité de ces affaires pour lesquelles le motif était connu de la police (58 sur 84), le crime haineux ciblait des personnes intersexuées, des personnes agenres ou des personnes d'identité de genre ou d'expression non binaire ainsi que des hommes ou femmes transgenres.
Les victimes de crimes haineux violents déclarés par la police sont le plus souvent des hommes et des garçons, à l'exception des crimes pour lesquels le sexe ou le genre est ciblé
Parmi les victimes de crimes haineux violents déclarés par la police de 2018 à 2023, 62 % étaient des hommes et des garçons, et 38 % étaient des femmes et des filles (les enregistrements relatifs aux victimes ne sont recueillis que pour les infractions avec violence). En outre, la proportion de victimes identifiées comme étant des hommes ou des garçons était plus élevée pour ce qui est des crimes haineux ciblant l'orientation sexuelle (72 %), la race ou l'origine ethnique (63 %) et la religion (54 %), comparativement aux crimes haineux ciblant le sexe ou le genre, pour lesquels 73 % des victimes étaient des femmes ou des filles.
Les crimes haineux déclarés par la police ciblant une race ou une origine ethnique augmentent pour une cinquième année consécutive
De 2022 à 2023, la hausse des crimes haineux ciblant une race ou une origine ethnique (+6 %) était attribuable à un plus grand nombre de crimes haineux déclarés ciblant les Arabes et les Asiatiques occidentaux (+52 % pour se chiffrer à 262 affaires) ainsi que les Asiatiques du Sud (+35 % pour atteindre 265 affaires). Les crimes haineux ciblant les Asiatiques du Sud ont augmenté quatre années de suite, en hausse de 227 % de 2019 à 2023.
Les crimes haineux ciblant les Noirs (784 affaires) ont continué de représenter la proportion la plus élevée de crimes haineux ciblant une race ou une origine ethnique, malgré un recul de 7 % enregistré par rapport à 2022.
Le nombre de crimes haineux déclarés par la police ciblant les Premières Nations, les Métis et les Inuit a augmenté en 2023 par rapport à l'année précédente (+6 % pour s'établir à 70 affaires).
Environ 1 crime haineux sur 10 pour lesquels les renseignements étaient disponibles implique une victime et un auteur présumé habitant à l'intérieur du même îlot urbain
Pour comparer la proximité géographique des victimes et des auteurs présumés impliqués dans des crimes haineux déclarés par la police, un sous-ensemble d'affaires a été créé à l'aide d'un couplage interne de données pour les années allant de 2009 à 2022. Au total, 3 918 crimes haineux avaient un couplage valide, ce qui représente 5 170 victimes et 4 585 auteurs présumés.
Parmi les affaires couplées, environ 1 sur 10 (423 affaires) concernait au moins une victime et un auteur présumé qui habitaient à l'intérieur du même îlot urbain (ou îlot de diffusion, soit la plus petite région pour laquelle les chiffres du recensement sont disponibles). De plus, 4 affaires sur 10 (1 700 affaires) concernaient des victimes qui vivaient dans la même ville que les auteurs présumés.
Dans l'ensemble, 77 % des affaires concernaient une victime et un auteur présumé qui vivaient à l'intérieur de la même région métropolitaine de recensement et 96 %, dans la même province. Pour la proportion restante de 4 % des affaires, il n'y avait pas de correspondance à l'intérieur de ces délimitations géographiques. Il pourrait s'agir, par exemple, d'une personne qui a commis un crime pendant qu'elle se rendait dans une autre région ou qui a commis un crime en ligne.
Environ la moitié des auteurs présumés dans le cadre d'une affaire concernant un crime haineux ont eu des contacts antérieurs avec la police, et plus de la moitié ont eu des contacts avec la police par la suite
Une cohorte de 3 198 auteurs présumés d'au moins une affaire concernant un crime haineux ont été identifiés de 2013 à 2019. La cohorte a ensuite été utilisée pour déterminer si ces auteurs présumés avaient eu un autre contact officiel avec la police au cours des trois années ayant précédé ou suivi leur premier crime haineux, dans la période de la cohorte.
Parmi les personnes faisant partie de la cohorte, 49 % avaient été identifiées comme auteurs présumés dans au moins une affaire déclarée par la police au cours des trois années ayant précédé leur premier crime haineux. Parmi les personnes qui avaient déjà eu un contact avec la police, 31 % étaient des auteurs présumés dans une affaire antérieure, 39 %, dans deux à cinq affaires antérieures, et 31 %, dans six affaires antérieures ou plus (les chiffres ne totalisent pas 100 % en raison de l'arrondissement).
De manière similaire, 54 % des auteurs présumés d'un crime haineux avaient eu un autre contact avec la police au cours des trois années qui ont suivi leur premier crime haineux. Parmi les personnes faisant partie de cette cohorte, 27 % avaient été des auteurs présumés dans une affaire subséquente, 39 %, dans deux à cinq affaires subséquentes, et 34 %, dans six affaires subséquentes ou plus.
Défavorisation relative chez les victimes et les auteurs présumés de crimes haineux
L'Indice canadien de défavorisation multiple : Guide de l'utilisateur, 2021 (ICDM) renvoie à une mesure fondée sur la région comprenant quatre dimensions connexes de la défavorisation, soit l'instabilité résidentielle, la dépendance économique, la composition ethnoculturelle et la vulnérabilité situationnelle. La défavorisation renvoie aux variables qui ont été associées à la défavorisation ou à la marginalisation socioéconomiques ou systémiques. La défavorisation relative d'une région est mesurée sur une échelle de 1 à 5, allant de la plus faible à la plus élevée. Pour obtenir de plus amples renseignements sur l'ICDM, y compris ses forces et ses limites, veuillez lire la note aux lecteurs.
Les victimes et les auteurs présumés impliqués dans des crimes haineux déclarés par la police de 2009 à 2022 étaient associés à des niveaux semblables de défavorisation dans les quatre dimensions. Cependant, par rapport à la population générale, les victimes et les auteurs présumés étaient au moins deux fois plus susceptibles de connaître le niveau le plus élevé de défavorisation en ce qui a trait à l'instabilité résidentielle, et plus susceptibles de subir la défavorisation en ce qui concerne la composition ethnoculturelle et la vulnérabilité situationnelle.
La composante de l'instabilité résidentielle indique les régions affichant, par exemple, de plus grandes fluctuations chez les habitants d'un quartier, une proportion plus élevée de logements dont les occupants sont locataires plutôt que propriétaires, et un faible revenu médian des ménages. La dimension de la composition ethnoculturelle indique les régions comptant, par exemple, une proportion plus élevée de personnes qui sont nées à l'étranger, qui sont des immigrants récents, qui se sont identifiées comme étant des personnes racisées ou qui ne connaissaient ni l'une ni l'autre des langues officielles. De plus, la vulnérabilité situationnelle reflète les variations des conditions sociodémographiques, notamment en matière de logement et de niveau de scolarité.
En revanche, les victimes et les auteurs présumés de crimes haineux affichaient des résultats relativement semblables à ceux de la population générale au chapitre de la dépendance économique, c'est-à-dire qu'ils affichaient des proportions similaires de personnes qui ne sont pas actives sur le marché du travail ou qui dépendent d'une source de revenus autre que le revenu d'emploi.
Il est important de noter que ces renseignements ne représentent pas nécessairement l'endroit où la personne a commis le crime haineux ou l'endroit où elle a été victime d'un crime haineux. Les renseignements sont plutôt fondés sur l'adresse résidentielle actuelle au moment de l'affaire.
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Note aux lecteurs
Recueillir les renseignements sur les crimes haineux déclarés par la police
Les données sur les crimes haineux déclarés par la police sont tirées du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC), un recensement de toutes les affaires criminelles connues des services de police au Canada. Pour obtenir de plus amples renseignements sur le Programme DUC, la terminologie et les définitions clés, voir l'article intitulé « Statistiques sur les crimes déclarés par la police au Canada, 2021 ».
Les crimes haineux ciblent des parties intégrales ou visibles de l'identité d'une personne, et une seule affaire peut avoir une incidence sur l'ensemble de la collectivité. Un crime haineux peut être perpétré contre une personne ou un bien et cibler, entièrement ou partiellement, la race, la couleur, l'origine nationale ou ethnique, la religion, l'orientation sexuelle, l'identité ou l'expression de genre, la langue, le sexe, l'âge, l'incapacité mentale ou physique, ou d'autres facteurs semblables. De plus, en date de 2021, quatre infractions précises étaient considérées comme de la propagande haineuse ou des crimes haineux dans le Code criminel du Canada : préconiser ou fomenter un génocide à l'égard d'un groupe identifiable, inciter à la haine contre un groupe identifiable dans un endroit public lorsqu'une telle incitation est susceptible d'entraîner une violation de la paix, fomenter volontairement la haine contre un groupe identifiable, et le méfait motivé par la haine fondé sur divers facteurs en lien avec certains biens servant principalement au culte religieux ou utilisés principalement par un groupe identifiable. En 2022, une autre infraction liée à la propagande haineuse, à savoir la fomentation volontaire de l'antisémitisme en cautionnant, en niant ou en minimisant l'Holocauste, a été ajoutée au Code criminel.
Les données des services de police sur les crimes haineux comprennent uniquement les affaires qui sont portées à leur attention et catégorisées comme des crimes haineux. La police détermine si un crime a été motivé ou non par la haine, et indique le type de motif en se fondant sur les renseignements recueillis pendant l'enquête et sur des lignes directrices nationales communes pour la classification des dossiers. Les chiffres sur les crimes haineux comprennent à la fois les affaires confirmées comme étant motivées par la haine et celles soupçonnées de l'être. Comme pour d'autres types de crimes, le nombre de crimes haineux déclarés par la police peut être influencé par des événements sociaux importants, des initiatives policières ou des campagnes de sensibilisation. En outre, les barrières linguistiques, la méfiance à l'égard de la police ainsi que la crainte d'une victimisation ou d'une stigmatisation supplémentaire peuvent également avoir une incidence sur le signalement. Veuillez lire, par exemple, les encadrés 1 et 5 de l'article intitulé « Les crimes haineux déclarés par la police au Canada, 2020 ». Dans le présent communiqué, les données de la police sur les crimes haineux indiquent le motif principal du crime haineux dans l'affaire criminelle, tel qu'il a été déterminé par l'enquête policière. Afin de permettre une meilleure compréhension de la nature complexe des crimes motivés par la haine et une analyse plus poussée de l'intersectionnalité, les catégories de motifs de crimes haineux existantes ont été élargies et une catégorie permettant de déclarer un deuxième motif a été ajoutée dans le Programme DUC. Ces changements ont été instaurés à la suite de vastes consultations auprès de spécialistes des crimes haineux aux fins de la déclaration en octobre 2021. La collecte et la diffusion de ces données peuvent prendre un certain temps, en partie pour des raisons de confidentialité et de protection de la vie privée.
Dans la mesure du possible, les renseignements sur les crimes déclarés par la police devraient être interprétés dans un contexte communautaire élargi. Pour obtenir des renseignements contextuels supplémentaires au sein et en dehors du système de justice pénale, veuillez consulter les ressources suivantes : Statistiques sur le crime et la justice; Profil du recensement, Recensement de la population de 2021; Centre de données municipales et locales et Statistiques sur le Canada rural.
Données supplémentaires sur les crimes haineux déclarés par la police pour 2023
Pour obtenir des renseignements démographiques généraux sur les victimes et les auteurs présumés de crimes haineux, notamment le genre, l'âge médian, la gravité des blessures et la relation entre la victime et l'auteur présumé, voir les tableaux 6 et 7 à la fin de ce communiqué.
De plus, pour obtenir un résumé général des renseignements sur le classement des crimes haineux et les crimes haineux ayant une composante cybernétique, consulter lecommuniqué du Quotidien de 2024 portant sur les données combinées pour les années de 2018 à 2022. Les renseignements mis à jour, comprenant les données pour 2023, sont offerts sur demande.
Données provisoires sur les crimes haineux déclarés par la police pour 2024
Les résultats provisoires indiquent que 3 614 crimes haineux ont été signalés aux services de police au cours des trois premiers trimestres de 2024. Pour mettre les choses en contexte, ce chiffre est semblable au nombre de crimes haineux déclarés en 2023 au cours de la même période.
Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le tableau des données provisoires trimestrielles sur les crimes haineux.
Des données provisoires trimestrielles continues sur les crimes haineux déclarés par la police sont disponibles tout au long de l'année. Les données pour le quatrième trimestre de 2024 seront disponibles en avril 2025, et les données pour le premier trimestre de 2025, en juillet 2025.
Les données annuelles officielles sur les crimes haineux déclarés par la police pour 2024 seront diffusées à l'été 2025, en même temps que d'autres données sur les crimes déclarés par la police.
Identifier les populations ciblées par les crimes haineux déclarés par la police
Dans le présent communiqué, les données sur les crimes haineux ciblant la race ou l'origine ethnique sont mesurées à l'aide de la variable « Détails de la motivation du crime haineux » du Programme DUC. Les catégories de déclaration ont été établies en fonction de la Loi sur l'équité en matière d'emploi et peuvent être regroupées afin de simplifier la déclaration et la collecte des données et d'en assurer la confidentialité lors de la diffusion des résultats. Par conséquent, la définition de la race ou de l'origine ethnique en ce qui concerne les crimes haineux déclarés par la police peut différer de la définition des groupes « minorité visible » ci-dessous.
Le terme « minorité visible » désigne une personne qui appartient à l'un des groupes de minorités visibles aux termes de la Loi sur l'équité en matière d'emploi. Selon cette loi, font partie des minorités visibles « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n'ont pas la peau blanche ». La population des minorités visibles comprend principalement les personnes des groupes suivants : les Sud-Asiatiques, les Chinois, les Noirs, les Philippins, les Latino-Américains, les Arabes, les Asiatiques du Sud-Est, les Asiatiques occidentaux, les Coréens et les Japonais.
Dans le contexte des données sur les crimes haineux déclarés par la police, il n'est actuellement pas possible de ventiler davantage les catégories pour les Premières Nations, les Métis ou les Inuit (ou les peuples Autochtones). En raison des traumatismes passés et intergénérationnels causés par le colonialisme et les politiques connexes, ainsi que du racisme systémique et individuel, de nombreux Autochtones se heurtent à des difficultés économiques et sociales profondément ancrées, telles que des taux élevés de victimisation criminelle, de discrimination et de représentation au sein du système de justice pénale, et de faibles taux de confiance à l'égard de la police et des autres institutions. Ces facteurs, de même que d'autres facteurs, peuvent influer sur la probabilité qu'un crime haineux soit porté à l'attention de la police. Pour obtenir plus de renseignements généraux et contextuels sur la victimisation des Autochtones, veuillez consulter, par exemple, les documents suivants : « La victimisation avec violence et les perceptions à l'égard de la sécurité : expériences des femmes des Premières Nations, métisses et inuites au Canada », « La victimisation des Premières Nations, Métis et Inuits au Canada », « Understanding the Impact of Historical Trauma Due to Colonization on the Health and Well-Being of Indigenous Young Peoples: A Systematic Scoping Review » (en anglais seulement), « Réclamer notre pouvoir et notre place : le rapport final de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées » et « Sommaire du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada ».
Aux fins du présent communiqué, les données sur les crimes haineux déclarés par la police qui ciblent l'orientation sexuelle sont recueillies en fonction des catégories de motifs détaillées suivantes : personnes bisexuelles, hétérosexuelles, gaies et lesbiennes, personnes faisant partie de la communauté LGBTQ2+, personnes asexuelles et pansexuelles, et personnes ayant une orientation sexuelle autre que l'hétérosexualité. Avant octobre 2021, les données sur les crimes haineux ciblant le sexe ou le genre étaient recueillies en fonction des catégories de motifs détaillées suivantes : masculin, féminin, et autre sexe ou genre (dont les personnes transgenres, agenres et intersexuées). Depuis l'élargissement des catégories de motifs de crimes haineux du Programme DUC en octobre 2021, la catégorie de genre comprend : homme ou femme, homme transgenre ou femme transgenre, cible transgenre non précisée, et personne non binaire. Il est possible que ces catégories soient désagrégées dans les communiqués futurs.
L'option permettant à la police de coder les victimes comme des personnes « non binaires » dans le cadre du Programme DUC a été ajoutée en 2018. Dans le contexte du Programme DUC, une personne « non binaire » est une personne qui exprime publiquement un genre ni exclusivement masculin ni exclusivement féminin. Compte tenu de l'existence possible d'un petit nombre de victimes identifiées comme étant « de diverses identités de genre », les données du Programme DUC accessibles au public ont été recodées de manière à répartir les victimes selon les catégories « hommes et garçons » ou « femmes et filles » en fonction de la répartition régionale des victimes selon le genre. Ce recodage assure la protection de la confidentialité et de la vie privée des victimes.
Couplages de données déclarées par la police pour les victimes et les auteurs présumés de crimes haineux
Les renseignements présentés ci-dessus sur les victimes et les auteurs présumés de crimes haineux sont fondés sur divers sous-ensembles de renseignements ayant des périodes qui varient en fonction des données couplées disponibles au moment de rédiger le présent rapport. Des renseignements méthodologiques détaillés sur ces couplages sont offerts sur demande.
En ce qui concerne la proximité géographique, le couplage a permis de déterminer la correspondance géographique la plus proche selon l'adresse résidentielle en fonction du code postal parmi toutes les combinaisons de victimes et d'auteurs présumés impliqués dans une affaire. Sont exclus des renseignements 58 % des affaires, en l'absence de victimes et d'auteurs présumés connus, et un autre 5 %, en raison d'une adresse manquante.
L'indice canadien de défavorisation multiple
L'indice canadien de défavorisation multiple (ICDM) est un indice géographique reposant sur les microdonnées du Recensement de la population, qui permet de mesurer quatre dimensions clés de la défavorisation à l'échelon des aires de diffusion (AD) : l'instabilité résidentielle, la dépendance économique, la vulnérabilité situationnelle et la composition ethnoculturelle. L'ICDM regroupe plusieurs variables dans des composantes thématiques, reflétées par les scores des composantes. Ces scores sont ensuite divisés en cinq groupes de taille égale (quintiles), classés selon une échelle de 1 à 5. La valeur de 1 correspond aux régions les moins défavorisées pour la dimension en question, et la valeur de 5, aux régions les plus défavorisées.
L'ICDM permet de comprendre les inégalités au moyen de diverses mesures de la santé et du bien-être social. Même s'il s'agit d'un indice de défavorisation et de marginalisation fondé sur des données géographiques, il peut aussi servir de substitut aux renseignements personnels. Pour obtenir des renseignements détaillés sur l'ICDM, consultez le Guide de l'utilisateur, 2021.
Les avantages et les inconvénients de l'interprétation de l'ICDM doivent être pris en considération lorsque l'indice sert de substitut aux renseignements personnels.
- Prise en compte des effets du contexte : la défavorisation au niveau régional peut agir sur les comportements des personnes et les occasions qui s'offrent à elles. Le fait de vivre dans une région défavorisée peut exposer les personnes à divers facteurs de stress et à des désavantages sociaux et peut contribuer au sentiment de frustration, de marginalisation ou de ressentiment, ce qui, selon certaines théories, pourrait accroître le risque de commettre des crimes.
- Comparaisons avec la moyenne nationale : la comparaison des scores de l'ICDM des AD où résident les victimes et les auteurs présumés avec la moyenne nationale permet d'obtenir une référence possible pour évaluer si ces personnes ont tendance à venir de régions plus défavorisées que le Canadien moyen.
- Sophisme écologique : il existe un risque de sophisme écologique lorsque l'on déduit les caractéristiques d'une personne à partir d'un indice géographique. Toutes les personnes vivant dans une AD désignée comme étant défavorisée ne sont pas nécessairement défavorisées. Cela dit, dans les cas où des données complètes sur les personnes ne sont pas facilement accessibles, l'indice peut fournir des renseignements sur l'ensemble de la population ainsi que des renseignements contextuels aux fins d'analyse.
Mobilité résidentielle : Les personnes sont couplées à une AD en fonction de leur adresse résidentielle actuelle, mais il se peut qu'elles n'aient pas vécu dans la même AD toute leur vie. L'utilisation de leur adresse actuelle peut ne pas refléter leur contexte à long terme.
Tableaux disponibles
Les tableaux de données 35-10-0066-01, 35-10-0067-01 et 35-10-0191-01 sont accessibles.
Produits
Il est possible de consulter en ligne un tableau de bord interactif de visualisation des données statistiques sur les crimes haineux déclarés par la police par l'intermédiaire du Carrefour de renseignements déclarés par la police : crimes haineux au Canada, qui fait partie de la série Statistique Canada — Produits de visualisation des données (). 71-607-X
L'infographie intitulée « Infographie : les crimes haineux déclarés par la police au Canada, 2023 », qui fait partie de la série Statistique Canada — Infographies (), est maintenant accessible. 11-627-M
Coordonnées des personnes-ressources
Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).
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