Statistiques sur les crimes déclarés par la police au Canada, 2021

par Greg Moreau, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités

Date de diffusion : le 2 août 2022 Date de correction : le 3 août 2022

Avis de Correction

Une correction a été apportée à la variation en pourcentage (%) du taux de vol de moins de 5 000 $ à l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.) pour 2021.

Début de l'encadré

Faits saillants

  • En 2021, la pandémie de COVID-19 a continué d’avoir de profondes répercussions sur l’économie, le système de soins de santé et la société en général au Canada. Les politiques adoptées pour contenir la propagation du virus ont entraîné des perturbations sans précédent dans la vie sociale et économique des Canadiens, modifiant la façon dont nous interagissons, socialisons, apprenons, travaillons et consommons.
  • Plus de 2 millions d’infractions au Code criminel (sauf les délits de la route) ont été déclarées par la police en 2021, soit environ 25 500 affaires de plus qu’en 2020. En 2021, le taux de crimes déclarés par la police, qui sert à mesurer le volume de crimes, a augmenté de 1 % pour s’établir à 5 375 affaires pour 100 000 habitants, après avoir diminué de 9 % en 2020. En 2021, le taux de crimes avec violence a augmenté de 5 %, alors que le taux de crimes contre les biens a diminué de 1 %, après avoir affiché une baisse marquée en 2020, pour atteindre son niveau le plus bas depuis 1965.
  • Les crimes déclarés par la police au Canada, tels qu’ils sont mesurés au moyen de l’Indice de gravité de la criminalité (IGC), sont demeurés stables, comme en témoigne le fait que l’IGC est passé de 73,9 en 2020 à 73,7 en 2021, après avoir affiché une baisse de 7 % en 2020, la première diminution après cinq années de hausses. La stabilité de l’IGC global est attribuable à l’augmentation des crimes violents et à la diminution continue des crimes sans violence. L’IGC permet de mesurer le volume et la gravité des crimes déclarés par la police au Canada, et la valeur de l’indice de base est de 100 pour l’année 2006.
  • L’IGC avec violence a augmenté de 5 % en 2021 et était plus élevé qu’en 2019, avant la pandémie. Cette hausse était surtout attribuable à une augmentation relativement importante du taux d’agressions sexuelles de niveau 1 (+18 %). Divers autres crimes violents ont également augmenté en 2021, mais ils ont eu une incidence moindre sur l’IGC. La hausse du nombre d’agressions sexuelles de niveau 1 a été à l’origine de 40 % de l’augmentation de l’IGC avec violence. Dans l’ensemble, la police a déclaré 34 242 agressions sexuelles (niveaux 1, 2 et 3) en 2021, ce qui représente un taux de 90 affaires pour 100 000 habitants.
  • L’IGC sans violence, qui comprend par exemple les infractions contre les biens et les infractions relatives aux drogues, a diminué de 3 % après avoir affiché un recul de 9 % en 2020. Cette baisse est en grande partie attribuable à la diminution des taux d’introductions par effraction (-10 %) et de vols de 5 000 $ ou moins (-4 %).
  • En 2021, 788 homicides ont été dénombrés au pays, soit 29 de plus que l’année précédente. À l’échelle nationale, le taux d’homicides s’est accru de 3 % pour passer de 2,00 homicides pour 100 000 habitants en 2020 à 2,06 homicides pour 100 000 habitants en 2021. La police a déclaré 190 victimes d’homicide autochtones, soit 18 de moins qu’en 2020. Malgré cette diminution, le taux d’homicides chez les peuples autochtones (9,17 pour 100 000 personnes) était environ six fois plus élevé que le taux observé chez les personnes non autochtones (1,55 pour 100 000 personnes). Le taux d’homicides chez les personnes identifiées par la police comme appartenant à un groupe désigné comme racisé a augmenté de 34 % en 2021 pour atteindre 2,51 homicides pour 100 000 personnes. Ce taux était plus élevé que le taux observé chez les victimes dans le reste de la population (1,81 homicide pour 100 000 personnes).
  • En 2021, 4 homicides sur 10 (41 %) ont été commis à l’aide d’une arme à feu. L’arme à feu a été retrouvée dans 29 % des affaires d’homicide perpétrées à l’aide d’une arme à feu. Parmi les 297 homicides commis à l’aide d’une arme à feu en 2021, près de la moitié (46 %) étaient considérés par la police comme étant attribuables à des gangs.
  • Le nombre de crimes haineux déclarés par la police a augmenté de 27 % pour s’établir à 3 360 affaires en 2021. Par rapport à 2019, les crimes haineux ont augmenté de 72 % au cours des deux dernières années. L’augmentation du nombre de crimes haineux ciblant la religion (+67 %) (y compris les religions juive, musulmane et catholique) et l’orientation sexuelle (+64 %) est à l’origine de la majeure partie de la variation observée à l’échelle nationale, de même que la hausse du nombre d’affaires ciblant la race ou l’origine ethnique (+6 %).
  • En 2021, 5 996 infractions liées aux opioïdes ont été dénombrées au Canada, ce qui correspond à un taux de 16 affaires pour 100 000 habitants et à une hausse de 13 % comparativement au taux enregistré en 2020. D’après les données policières, les taux d’infractions liées à l’héroïne (-32 %), à l’ecstasy (-25 %), à la méthamphétamine (-20 %) et à la cocaïne (-15 %) ont tous diminué. De plus, le taux de conduite avec les facultés affaiblies a reculé de 9 % par rapport à 2020.

Depuis 1962, Statistique Canada recueille des données sur toutes les affaires criminelles déclarées par les services de police canadiens dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC), une enquête annuelleNote  . Outre le Programme DUC, Statistique Canada recueille aussi des données autodéclarées sur les victimes d’actes criminels au moyen de l’Enquête sociale générale (ESG) sur la sécurité des Canadiens (victimisation), menée tous les cinq ans. Contrairement au Programme DUC, l’ESG sur la victimisation vise à recueillir des données sur les expériences autodéclarées des victimes, dont des incidents qui peuvent ne pas avoir été portés à l’attention de la police. Ces enquêtes complémentaires fournissent un aperçu plus complet de la criminalité et de la victimisation au Canada.

Le présent article de Juristat fait état des constatations issues du Programme DUC de 2021 au sujet des crimes déclarés par la police, dans l’ensemble du Canada et au fil du tempsNote  . Afin de publier dans les meilleurs délais possible les statistiques sur les crimes déclarés par la police, cet article est fondé principalement sur des données agrégées (des totaux), soit les premières données sur la criminalité accessibles chaque année civile. Pour fournir des éclaircissements sur certaines questions de sécurité des collectivités qui sont particulièrement pertinentes dans le contexte de la pandémie, comme la violence familiale et les crimes haineux, cet article s’appuie également sur des données désagrégées détaillées sur les caractéristiques des affaires, des victimes et des auteurs présumés. Ces données désagrégées peuvent également faire l’objet de demandes personnalisées et seront comprises dans de prochains produits analytiquesNote  . Les chiffres de la criminalité figurant dans cet article sont fondés sur l’infraction la plus grave dans une affaire criminelle (voir la section « Principaux termes et définitions clés »).

Le présent article donne d’abord un aperçu du contexte important entourant la criminalité au Canada en 2021, compte tenu des répercussions persistantes de la pandémie de COVID-19. Il présente ensuite une analyse des principales tendances statistiques qui se dégagent des crimes déclarés par la police en 2021, y compris le volume et la gravité des crimes, ainsi que des infractions à l’origine de ces tendances. L’article aborde ensuite brièvement certains types d’infractions qui peuvent avoir contribué aux tendances récentes de la criminalité ainsi que certains types d’infractions dont les données récentes peuvent permettre d’éclairer les publications antérieures. Enfin, il présente les tendances chez les jeunes auteurs présumés de crimes. À l’instar des années précédentes, cette publication fournit un résumé général des crimes déclarés par la police au Canada en 2021 sur lequel pourront s’appuyer les analyses détaillées des données à venir.

Statistiques sur les crimes déclarés par la police en 2021, dans le contexte de la pandémie de COVID-19

Les statistiques sur les crimes déclarés par la police font uniquement état des crimes signalés à la police, et le signalement de crimes à la police peut être influencé par les crimes de grande envergure, les mouvements sociaux et les modifications apportées aux lois, aux politiques et aux procédures (voir l’encadré 1).

Tout au long de 2021, la pandémie de COVID-19 a continué d’avoir de profondes répercussions sur l’économie, le système de soins de santé et la société en général au Canada. Dès le début de la pandémie, les politiques adoptées pour contenir la propagation du virus ont entraîné des perturbations sans précédent dans la vie sociale et économique des Canadiens, modifiant la façon dont nous interagissons, socialisons, apprenons, travaillons et consommons. L’incidence de la pandémie sur les Canadiens a continué de se faire sentir, mais peut-être d’une façon différente, au moment où les restrictions ont commencé à être levées un peu partout au pays. La pandémie a également eu d’importantes répercussions sociales et économiques sur les Canadiens, lesquelles ont, dans certains cas, pris la forme de changements à court terme précis visant à pallier la situation actuelle, et ont pris la forme de changements à plus long terme dans d’autres cas. Les tendances de la criminalité reflètent l’évolution de la situation en 2021. De plus amples renseignements sur les répercussions sociales et économiques de la pandémie de COVID-19 figurent dans le carrefour COVID-19 de Statistique Canada.

Depuis mars 2020, la grande majorité de la population du Canada passe plus de temps à la maison, et de nombreuses entreprises ont fermé leurs portes ou se sont tournées vers de nouvelles méthodes d’exploitation, souvent en ligne. Ces changements ont eu, du moins en partie, une incidence sur les tendances de la criminalité au pays. Avec l’arrivée des programmes de vaccination et des plans de réouverture des gouvernements, de nombreux Canadiens ont repris le travail et les études en personne au cours de la deuxième année de la pandémie, tandis que d’autres ont continué de travailler et d’étudier à distance. De façon générale, toutefois, bien que les circonstances et les interventions des secteurs de compétence en réponse aux nouvelles vagues de propagation du coronavirus dans les collectivités aient varié, la pandémie a fait en sorte que les personnes ont eu tendance à rester plus souvent à la maison, ont réduit leurs contacts avec les autres et ont utilisé Internet plus souvent qu’avant la pandémie.

Début de l'encadré 1

Encadré 1
Facteurs ayant une incidence sur les crimes déclarés par la police

De nombreux facteurs ont une incidence sur les statistiques sur les crimes déclarés par la police. Tout d’abord, les incidents doivent être portés à l’attention de la police. La décision d’une personne de signaler un incident criminel à la police a un effet considérable sur le nombre de crimes qui sont, au bout du compte, consignés par la police. Selon les résultats de l’Enquête sociale générale de 2019 sur la sécurité des Canadiens (victimisation), qui fournit des renseignements sur le comportement des Canadiens de 15 ans et plus en matière de signalement d’actes criminels relativement à certaines infractions, environ le tiers (29 %) des crimes sont signalés à la police (Cotter, 2021) (voir l’encadré 3 pour obtenir plus de renseignements sur les données autodéclarées et les données déclarées par la police).

Ensuite, les différences entre les services de police, telles que les ressources disponibles ou les priorités, les politiques et les procédures, peuvent également avoir une incidence sur les crimes déclarés par la police. À titre d’exemple, en tant que mesure de prévention du crime, certains services de police ont mis en œuvre des initiatives ciblant les contrevenants actifs ou récidivistes au sein de la collectivité. De plus, certains crimes, comme la conduite avec les facultés affaiblies et les infractions relatives aux drogues, peuvent être considérablement influencés par les pratiques en matière d’application de la loi, certains services de police déployant plus de ressources pour ces types de crimes. Il est aussi possible que certains services de police aient recours à des règlements municipaux ou à des lois provinciales pour traiter des délits mineurs comme les méfaits et les infractions liées au fait de troubler la paix. Pour obtenir des renseignements détaillés sur les ressources policières au Canada pour l’année 2021, voir Statistique Canada, 2022a.

Enfin, et de façon plus générale, des facteurs sociaux et économiques peuvent avoir une incidence sur le volume des crimes déclarés par la police à l’échelle nationale, régionale, municipale ou du quartier. En particulier, les taux de criminalité peuvent être influencés par les variations dans la structure d’âge (Britt, 2019; Loeber et autres, 2015), la conjoncture économique (Wilson, 2018; Janko et Popli, 2015), les caractéristiques du quartier (Ha et Andresen, 2017), l’émergence de nouvelles technologies (Milivelojevic et Radulski, 2020; Brewer et autres, 2018; McGovern, 2015) et l’attitude des Canadiens à l’égard de la criminalité et des comportements à risque (Ouimet, 2004).

Fin de l’encadré 1

L’Indice de gravité de la criminalité au Canada est demeuré stable au cours de la deuxième année de la pandémie, tandis que les crimes violents ont augmenté

L’Indice de gravité de la criminalité (IGC) au Canada est demeuré stable au cours de la deuxième année de la pandémie, passant de 73,9 en 2020 à 73,7 en 2021 (graphique 1, tableau 1), après avoir affiché une baisse de 7 % en 2020, la première diminution après cinq années de hausses. La stabilité de l’IGC observée en 2021 est principalement attribuable à la diminution des crimes sans violence, tels que les introductions par effraction et, dans une moindre mesure, les vols de 5 000 $ ou moins, laquelle a été contrebalancée par l’augmentation des crimes violents. L’IGC sans violence, qui comprend toutes les infractions contre les biens, a diminué de 3 % après avoir reculé de 9 % en 2020. Par rapport à 2011, 10 ans plus tôt, l’IGC global a diminué de 5 %.

Graphique 1 début

Graphique 1 Indices de gravité des crimes déclarés par la police, Canada, 1998 à 2021

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Indice de gravité de la criminalité, Indice de gravité des crimes violents et Indice de gravité des crimes sans violence, calculées selon Indice unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Indice de gravité de la criminalité Indice de gravité des crimes violents Indice de gravité des crimes sans violence
Indice
1998 118,8 97,8 126,9
1999 111,2 99,4 115,8
2000 106,7 97,8 110,2
2001 105,3 97,2 108,4
2002 104,1 96,2 107,2
2003 106,8 97,6 110,4
2004 104,1 96,0 107,2
2005 101,3 98,5 102,4
2006 100,0 100,0 100,0
2007 95,3 97,8 94,3
2008 90,6 95,1 88,9
2009 87,8 94,3 85,3
2010 82,9 89,2 80,5
2011 77,6 85,7 74,5
2012 75,5 82,0 73,0
2013 68,9 74,0 66,9
2014 66,9 70,7 65,4
2015 70,4 75,3 68,4
2016 72,0 76,9 70,1
2017 73,6 81,3 70,7
2018 75,6 83,6 72,6
2019 79,8 90,3 75,8
2020 73,9 88,0 68,7
2021 73,7 92,5 66,7

Graphique 1 fin

L’Indice de gravité des crimes violents a augmenté en 2021, principalement en raison de la hausse des agressions sexuelles de niveau 1 déclarées par la police

Contrairement à l’IGC sans violence, qui a diminué, l’IGC avec violence a augmenté, principalement en raison de la hausse du taux d’agressions sexuelles de niveau 1 (+18 %)Note  . Divers autres crimes violents ont également augmenté en 2021, mais ils ont eu une incidence moindre sur l’IGC. Ces crimes comprennent les infractions sexuelles contre les enfants, les voies de fait (niveaux 1 et 2), l’homicide, l’extorsion, les comportements harcelants et menaçants, et les infractions avec violence commises à l’aide d’une arme à feu. Dans l’ensemble, l’IGC avec violence a augmenté de 5 % pour atteindre 92,5 en 2021. Cette augmentation fait suite à la baisse de 3 % observée en 2020 après cinq années de hausses. En comparaison, l’IGC avec violence a augmenté en 2021 par rapport à 2019, et il a crû de 8 % comparativement à 10 ans plus tôt.

L’IGC mesure le volume et la gravité des crimes déclarés par la police au Canada, et la valeur de l’indice de base est de 100 pour l’année 2006. Le taux de crimes déclarés par la police, qui sert uniquement à mesurer le volume de crimes, est demeuré pratiquement stable, ayant augmenté de 1 % de 2020 à 2021 (tableau 2). Les services de police canadiens ont déclaré un peu plus de 2 millions d’infractions au Code criminel (sauf les délits de la route) en 2021, soit environ 25 500 de plus qu’en 2020. Cette stabilité relative découle principalement du fait que les fluctuations des crimes violents et des crimes contre les biens se sont contrebalancées. Les taux annuels de crimes violents (+5 %) et des autres infractions au Code criminel (sauf les infractions contre les biens) (+2 %) ont augmenté, tandis que les crimes contre les biens (-1 %) ont diminué pour une deuxième année consécutive. De plus, le taux d’infractions relatives aux drogues déclarées par la police et prévues par la Loi réglementant certaines drogues et autres substances et la Loi sur le cannabis a diminué de 9 % en 2021 (tableau 3).

Bien que l’IGC et le taux de criminalité soient des mesures distinctes, les deux font ressortir des tendances semblables au chapitre des crimes déclarés par la police au Canada depuis 1998 (graphique 2; graphique 1), même si l’IGC rend compte à la fois du volume de crimes déclarés par la police et de la variation de leur gravité relative (voir l’encadré 2).

Graphique 2 début

Graphique 2 Taux de crimes déclarés par la police, Canada, 1962 à 2021

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Total, Crimes violents, Crimes contre les biens et Autres infractions , calculées selon taux pour 100 000 habitants
unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Total Crimes violents Crimes contre les biens Autres infractions
taux pour 100 000 habitants
1962 2 771 221 1 891 659
1963 3 022 249 2 047 726
1964 3 245 284 2 146 815
1965 3 199 299 2 091 809
1966 3 511 347 2 258 907
1967 3 850 381 2 484 985
1968 4 336 423 2 826 1 087
1969 4 737 453 3 120 1 164
1970 5 212 481 3 515 1 217
1971 5 311 492 3 649 1 170
1972 5 355 497 3 634 1 224
1973 5 773 524 3 704 1 546
1974 6 388 553 4 151 1 684
1975 6 852 585 4 498 1 769
1976 6 984 584 4 533 1 867
1977 6 971 572 4 466 1 933
1978 7 154 580 4 579 1 995
1979 7 666 610 4 903 2 153
1980 8 343 636 5 444 2 263
1981 8 736 654 5 759 2 322
1982 8 773 671 5 840 2 262
1983 8 470 679 5 608 2 182
1984 8 387 701 5 501 2 185
1985 8 413 735 5 451 2 227
1986 8 727 785 5 550 2 392
1987 8 957 829 5 553 2 575
1988 8 919 868 5 439 2 613
1989 8 892 911 5 289 2 692
1990 9 485 973 5 612 2 900
1991 10 342 1 059 6 160 3 122
1992 10 040 1 084 5 904 3 052
1993 9 538 1 082 5 575 2 881
1994 9 125 1 047 5 257 2 821
1995 9 008 1 009 5 292 2 707
1996 8 932 1 002 5 274 2 656
1997 8 475 993 4 880 2 603
1998 8 093 995 4 569 2 529
1999 7 695 971 4 276 2 449
2000 7 610 996 4 081 2 534
2001 7 592 995 4 004 2 593
2002 7 516 980 3 976 2 560
2003 7 773 978 4 125 2 670
2004 7 601 957 3 976 2 668
2005 7 326 962 3 744 2 620
2006 7 246 968 3 605 2 673
2007 6 908 952 3 335 2 621
2008 6 632 938 3 096 2 598
2009 6 462 926 3 005 2 531
2010 6 160 907 2 802 2 451
2011 5 781 870 2 586 2 325
2012 5 639 843 2 524 2 272
2013 5 207 769 2 348 2 089
2014 5 062 736 2 328 1 998
2015 5 232 755 2 437 2 040
2016 5 298 769 2 490 2 039
2017 5 375 791 2 523 2 060
2018 5 513 819 2 625 2 068
2019 5 877 886 2 733 2 258
2020 5 338 850 2 274 2 214
2021 5 375 890 2 219 2 266

Graphique 2 fin

Les variations de l’Indice de gravité de la criminalité ont différé à l’échelle du Canada

Dans les différentes provinces et les différents territoires, les variations annuelles contrastantes de l’IGC ont donné lieu à une stabilité générale de l’IGC à l’échelle nationale. De 2020 à 2021, l’IGC a augmenté dans 6 des 10 provinces du Canada et au Nunavut, alors qu’il a diminué dans les autres provinces et territoires (tableau 4). Comme c’est le cas depuis 1998, les provinces des Prairies et la Colombie-Britannique ont enregistré les IGC les plus élevés parmi les provinces, tandis que les trois territoires ont affiché les IGC les plus élevés dans l’ensemble (graphique 3)Note  .

Graphique 3 début

Graphique 3 Indices de gravité des crimes déclarés par la police, selon la province ou le territoires, 2021

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Province ou territoire (titres de rangée) et Indice de gravité de la criminalité, Indice de gravité des crimes violents et Indice de gravité des crimes sans violence, calculées selon Indice unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Province ou territoire Indice de gravité de la criminalité Indice de gravité des crimes violents Indice de gravité des crimes sans violence
Indice
Canada 73,7 92,5 66,7
T.-N.-L. 75,5 97,3 67,5
Î.-P.-É. 57,0 60,0 55,7
N.-É. 71,6 94,7 63,1
N.-B. 88,5 90,4 87,6
Qc 54,3 83,0 43,9
Ont. 56,2 72,2 50,4
Man. 126,9 182,5 106,6
Sask. 146,8 185,9 132,3
Alb. 101,4 112,4 97,1
C.-B. 92,9 95,2 91,8
Yn 213,3 268,7 192,8
T.N.-O. 391,3 472,7 361,0
Nt 384,1 596,1 306,9

Graphique 3 fin

Le Québec (+5 %) et l’Ontario (+1 %) ont enregistré une hausse de l’IGC en 2021, ce qui en fait les provinces qui ont le plus contrebalancé la variation de l’IGC à l’échelle du pays. Cette augmentation dans les deux plus grandes provinces au Canada découle principalement de hausses relativement importantes des agressions sexuelles de niveau 1 ainsi que de l’augmentation de la fraude en général au Québec et des homicides en Ontario, tandis qu’on a observé une diminution des introductions par effraction (tableau 5).

En revanche, les provinces de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, où l’IGC a diminué de 7 % et de 5 % respectivement, ont eu la plus forte incidence relative sur la baisse de l’IGC à l’échelle nationale. Les infractions à l’origine de ces baisses étaient l’introduction par effraction, le vol de 5 000 $ ou moins et, dans une moindre mesure, la fraude en général. Comme cela a été le cas à l’échelle nationale, les deux provinces ont également fait état de hausses relativement importantes du nombre d’agressions sexuelles de niveau 1.

Pour obtenir un résumé des renseignements détaillés disponibles sur l’IGC déclaré par la police, y compris les principales infractions ayant contribué aux variations de l’IGC dans chaque province et territoire, voir l’encadré 2.

Début de l'encadré 2

Encadré 2
Mesurer les crimes déclarés par la police au moyen de l’Indice de gravité de la criminalité

Au Canada, il existe deux façons complémentaires de mesurer les crimes déclarés par la police : le taux de criminalité traditionnel et l’Indice de gravité de la criminalité (IGC). Le taux de criminalité mesure le volume de crimes, y compris toutes les infractions au Code criminel (sauf les délits de la route), par rapport à la taille de la population, alors que l’IGC mesure à la fois le volume et la gravité des crimes, et ce, pour l’ensemble des infractions au Code criminel et aux autres lois fédérales. L’indice de base de l’IGC est de 100 pour l’année 2006. Tant le taux de criminalité traditionnel que l’IGC permettent de mesurer la criminalité en fonction de l’infraction la plus grave dans l’affaire criminelle (voir les sections « Principaux termes et définitions clés » et « Description de l’enquête » pour obtenir plus de précisions sur ces concepts).

L’IGC a été mis au point pour remédier au fait que le taux de crimes déclarés par la police est dicté par les infractions relativement moins graves, mais fréquentes. L’IGC tient compte non seulement du volume des crimes, mais aussi de leur gravité relative. Par conséquent, l’IGC suivra les variations du volume de la criminalité et/ou de la gravité moyenne des crimes lorsque ceux-ci seront consignés. On calcule l’IGC déclaré par la police en attribuant un poids à chaque infraction. Les poids de l’IGC sont fondés sur le taux d’incarcération lié à l’infraction et sur la durée moyenne de la peine d’emprisonnement prononcée par les tribunaux de juridiction criminelle à l’égard de cette infractionNote  .

Pour obtenir un résumé des infractions qui ont contribué le plus aux variations de l’Indice de gravité de la criminalité dans chaque province et territoire, voir l’annexe A, l’annexe B et l’annexe C. De même, pour un résumé des principales infractions à l’origine des variations de l’IGC global dans les régions métropolitaines de recensement (RMR)Note  , voir l’annexe D.

Pour consulter une série de graphiques et de tableaux détaillés montrant les tendances de l’IGC et du taux de criminalité dans l’ensemble des provinces et des territoires, voir l’annexe E et tableau 4 et tableau 14. Pour une série de graphiques et de tableaux détaillés montrant les tendances de l’IGC et du taux de criminalité dans les RMR, voir l’annexe F et tableau 15 et tableau 16.

Indice de gravité de la criminalité en 2021 : infractions y ayant contribué et tendances observées dans les secteurs de compétence

En général, l’analyse de l’IGC est axée sur les variations annuelles de la criminalité. Toutefois, il peut également être utile de déterminer l’incidence relative des infractions contribuant à l’IGC total. Malgré les fluctuations découlant de la pandémie, les infractions qui composent la plus grande part de l’IGC à l’échelle nationale (35 % de l’indice) sont l’introduction par effraction, la fraude et les voies de fait (niveaux 1, 2 et 3 et les voies de fait contre un agent de la paix). La répartition proportionnelle de ces infractions varie toutefois d’un secteur de compétence à l’autre (graphique de l’encadré 2). Il convient de souligner que le méfait représente entre 15 % et 32 % de l’IGC des territoires, tandis que l’introduction par effraction et l’ensemble des affaires de fraude contribuent de façon relativement plus importante à l’IGC des provinces. Certaines des principales infractions ayant contribué à l’IGC à l’échelle nationale, à savoir l’introduction par effraction (16 % de l’IGC à l’échelle nationale), la fraude (12 %), le vol de 5 000 $ ou moins (7 %) et l’agression sexuelle (niveaux 1, 2 et 3) (5 %) figurent aussi parmi les infractions qui ont le plus contribué à la variation de la criminalité enregistrée de 2020 à 2021 à l’échelle du pays.

Graphique de l’encadré 2 début

Graphique de l’encadré 2 Certaines infractions contribuant à l'Indice de gravité des crimes déclarés par la police, selon le contribution en pourcentage et selon la province ou le territoire, 2021

Tableau de données du Graphique de l’encadré 2 
Tableau de données du graphique tb2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique tb2. Les données sont présentées selon Province ou territoire (titres de rangée) et Canada, T.-N.-L., Î.-P.-É., N.-É., N.-B., Qc, Ont., Man., Sask., Alb., C.-B., Yn, T.N.-O. et Nt, calculées selon pourcentage de l'indice unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Province ou territoire Canada T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T.N.-O. Nt
pourcentage de l'indice
Introduction par effraction 15,6 13,4 12,1 12,5 18,1 12,3 15,5 17,2 17,0 19,0 15,7 8,1 7,9 7,4
Ensemble des affaires de fraudeTableau de données du graphique tb2 Note 1 11,7 8,5 19,0 14,0 15,0 14,5 14,2 6,9 7,1 9,9 9,9 6,0 2,9 1,3
Voies de faitTableau de données du graphique tb2 Note 2 8,2 8,9 6,0 7,6 7,2 9,1 7,4 11,5 9,9 7,8 6,7 10,9 14,5 15,8
Vol de 5 000 $ ou moins 7,4 4,1 7,2 8,5 5,9 4,8 9,2 5,6 5,1 7,1 9,1 4,4 2,5 1,3
Agression sexuelleTableau de données du graphique tb2 Note 3 5,5 6,0 6,9 5,9 4,8 7,5 6,1 4,5 3,7 4,5 4,2 5,8 5,8 6,5
Méfait 5,3 11,8 6,7 6,0 6,0 2,4 3,2 9,0 8,8 6,0 5,9 15,1 29,6 31,9
Vol qualifié 5,1 3,3 1,4 3,1 1,3 4,5 6,0 9,9 4,1 4,9 4,4 1,5 1,3 0,8
Homicide 3,3 2,6 0,0 4,1 2,0 2,2 3,9 3,5 4,8 3,1 3,0 4,5 0,7 1,7
Autres infractionsTableau de données du graphique tb2 Note 4 38,0 41,5 40,6 38,3 39,8 42,8 34,5 32,0 39,4 37,7 41,2 43,8 34,8 33,2

Graphique de l’encadré 2 fin

Fin de l’encadré 2

Le volume mensuel de crimes violents déclarés par la police est demeuré égal ou supérieur aux niveaux observés avant la pandémie

Au cours de la deuxième année de la pandémie, le nombre mensuel de crimes violents déclarés par la police est généralement demeuré égal ou supérieur aux niveaux observés avant la pandémie (graphique 4)Note  . Dans l’ensemble, le volume de crimes violents a augmenté de 5 % en 2021 par rapport à 2019. En revanche, le volume mensuel de crimes contre les biens en 2021 est demeuré inférieur à ce qu’il était avant la pandémie (-12 % dans l’ensemble de 2019 à 2021). Par conséquent, de la dernière partie de 2020 à la fin de 2021, les tendances générales du nombre mensuel de crimes déclarés par la police sont en grande partie revenues à ce qui avait été observé au cours des mois ayant précédé la mise en place des premières mesures en réponse à la pandémie, en mars 2020.

Graphique 4 début

Graphique 4 Nombre d’affaires criminelles déclarées par la police, selon le type de crime et le mois, Canada, 2019 à 2021

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Année et mois (titres de rangée) et Total des infractions au Code criminel (sauf les délits de la route), Total des crimes violents, Total des crimes contre les biens, Total des infractions relatives aux drogues et Total des autres infractions au Code criminel, calculées selon nombre d'affaires unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année et mois Total des infractions au Code criminel (sauf les délits de la route) Total des crimes violents Total des crimes contre les biens Total des infractions relatives aux drogues Total des autres infractions au Code criminel
nombre d'affaires
2019
janvier 166 573 36 255 98 639 5 659 31 679
février 142 042 32 694 81 756 5 270 27 592
mars 168 630 38 040 97 530 5 362 33 060
avril 175 297 38 978 103 980 5 929 32 339
mai 192 407 42 423 114 053 6 070 35 931
juin 194 055 42 618 114 763 6 423 36 674
juillet 207 853 42 895 126 509 6 392 38 449
août 209 540 41 717 128 540 6 446 39 283
septembre 199 540 40 602 123 647 6 672 35 291
octobre 195 607 40 730 121 053 6 135 33 824
novembre 175 005 38 119 105 465 5 184 31 421
décembre 167 334 37 170 100 091 4 148 30 073
2020
janvier 176 097 37 928 106 517 5 892 31 652
février 167 263 37 090 99 547 5 443 30 626
mars 163 491 36 676 98 525 4 961 28 290
avril 144 486 32 602 86 332 5 295 25 552
mai 150 745 37 560 83 632 6 572 29 553
juin 168 544 42 726 94 524 5 736 31 294
juillet 189 880 47 977 105 142 5 606 36 761
août 189 672 45 494 108 386 5 833 35 792
septembre 180 748 41 799 104 425 6 102 34 524
octobre 178 976 40 293 106 009 5 508 32 674
novembre 155 996 36 765 90 358 5 452 28 873
décembre 148 252 35 033 85 110 4 449 28 109
2021
janvier 150 765 35 614 85 791 4 889 29 360
février 134 213 33 885 74 370 4 725 25 958
mars 163 955 41 024 91 626 6 363 31 305
avril 161 778 39 933 89 874 6 142 31 971
mai 173 753 43 406 96 122 5 826 34 225
juin 180 285 45 698 99 562 5 280 35 025
juillet 185 973 44 695 105 201 4 885 36 077
août 191 583 45 403 110 981 4 658 35 199
septembre 185 174 43 638 107 493 5 305 34 043
octobre 181 706 43 663 105 512 4 407 32 531
novembre 172 345 41 320 100 939 4 881 30 086
décembre 157 104 38 653 91 404 3 444 27 047

Graphique 4 fin

Par le passé, au Canada, les crimes déclarés par la police ont généralement suivi une tendance saisonnière. La criminalité est habituellement à son plus bas niveau pendant les mois d’hiver, soit du quatrième trimestre et au premier trimestre (d’octobre à mars). Elle commence ensuite à augmenter pour atteindre un sommet en juillet et en août, avant de diminuer de nouveau à l’automne et en hiver. D’ordinaire, les gens socialisent davantage pendant les mois d’été, ce qui peut accroître la visibilité des crimes ou les possibilités que des crimes soient commis. Cette tendance a été quelque peu perturbée par la pandémie, un très faible volume de crimes ayant été déclarés au deuxième trimestre de 2020 (d’avril à juin).

La criminalité n’évolue pas de la même façon dans les régions urbaines et dans les régions rurales

Tout au long de la pandémie, les grandes catégories de crimes dans les régions urbaines ont diminué considérablement par rapport à 2019, tandis que les crimes violents ont augmenté dans les régions rurales (graphique 5)Note  . Dans l’ensemble, dans les régions urbaines, le taux de criminalité a diminué de 11 % de 2019 à 2020 pour ensuite demeurer stable en 2021; dans les régions rurales, il a diminué de 1 % en 2020 et a augmenté de 2 % en 2021.

Graphique 5 début

Graphique 5 Taux d'infractions déclarées par les services de police urbains et ruraux, selon la catégorie d'infractions, Canada, 2019 à 2021

Tableau de données du graphique 5 
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Services de police urbains, Services de police ruraux, Total des infractions au Code criminel (sauf les délits de la route), Crimes violents, Crimes contre les biens et Total des autres infractions au Code criminel, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Services de police urbains Services de police ruraux
Total des infractions au Code criminel (sauf les délits de la route) Crimes violents Crimes contre les biens Total des autres infractions au Code criminel Total des infractions au Code criminel (sauf les délits de la route) Crimes violents Crimes contre les biens Total des autres infractions au Code criminel
taux pour 100 000 habitants
2019 5 567 1 140 3 447 980 7 569 2 034 3 865 1 670
2020 4 941 1 109 2 961 872 7 492 2 113 3 754 1 625
2021 4 958 1 165 2 898 895 7 632 2 176 3 836 1 620

Graphique 5 fin

Dans l’ensemble, dans les régions rurales, le taux de crimes avec violence a augmenté de 3 % en 2021 par rapport à 2020, et de 7 % par rapport à 2019, et le taux de crimes contre les biens a diminué de 1 % en 2021 par rapport à 2019. En revanche, les régions urbaines ont connu une diminution marquée (-14 %) du taux de crimes contre les biens en 2020 (de même qu’une baisse de 11 % du taux des autres infractions au Code criminel), et elles ont également affiché un recul de 2 % en 2021. Les crimes violents dans les régions urbaines ont diminué de 3 % au cours de la première année de la pandémie, mais ont connu une hausse en 2021 pour atteindre des niveaux supérieurs à ceux observés en 2019. Autrement dit, le taux de criminalité en milieu rural est demeuré relativement stable de 2019 à 2021, une hausse des crimes violents ayant été observée tout au long de la pandémie, tandis que le taux de criminalité en milieu urbain a diminué en grande partie en raison d’une baisse des crimes contre les biens et des autres infractions au Code criminel.

Il est important de souligner que les régions rurales du Canada sont souvent analysées comme un groupe homogène, bien qu’elles soient susceptibles d’afficher d’importantes divergences, tant sur le plan de leur taux de criminalité que de leur emplacement relatif au pays (Perreault, 2019). Par exemple, précédemment, des différences ont été observées entre les régions urbaines et rurales des provinces des Prairies par rapport aux autres provinces, ainsi qu’entre les régions du Nord et du Sud. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les régions rurales du Canada, consulter le portail Statistiques sur le Canada rural.

Début de l'encadré 3

Encadré 3
Mesurer la criminalité au Canada : données autodéclarées et données déclarées par la police

Les enquêtes reposant sur l’autodéclaration fournissent un complément important aux données officielles déclarées par la police portant sur les crimes. Au Canada, les données sur la criminalité sont principalement recueillies au moyen de deux enquêtes nationales : le Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) et l’Enquête sociale générale (ESG) sur la sécurité des Canadiens (victimisation). Le Programme DUC permet de recueillir les données déclarées par la police, alors que l’ESG sur la victimisation sert à recueillir des renseignements auprès d’un échantillon de Canadiens de 15 ans et plus sur leurs expériences par rapport aux actes criminels. L’ESG sur la victimisation est menée tous les cinq ans, et le cycle le plus récent a eu lieu en 2019Note  . Contrairement au Programme DUC, l’ESG sur la victimisation permet de réunir des renseignements sur les crimes qui ont été signalés à la police ou non. Par contre, l’ESG sur la victimisation permet seulement de recueillir des renseignements sur un sous-ensemble d’infractions — agression sexuelle, vol qualifié, voies de fait, introduction par effraction, vol de véhicules à moteur ou de leurs pièces, vol de biens personnels, vol de biens du ménage et vandalisme — et elle exclut les crimes commis contre des entreprises ou des institutions.

Bien que les deux enquêtes servent à mesurer la criminalité, d’importantes différences méthodologiques et conceptuelles existent entre elles et influent sur les comparaisons directes des constatations issues des données de ces enquêtes (pour plus de renseignements, voir Wallace et autres, 2009). Il est toutefois possible de comparer la répartition des infractions afin de mieux comprendre l’évolution des crimes signalés à la police. Par exemple, les deux enquêtes révèlent que les voies de fait sont le type le plus courant de crime avec violence, et que les agressions sexuelles sont plus fréquentes que les vols qualifiés.

En revanche, les données de l’ESG révèlent que les femmes sont exposées à un plus grand risque d’être victimes d’un crime avec violence, constatation qui est nettement différente de ce qui se dégage des données déclarées par la police, lesquelles indiquent que le taux global de crimes violents est seulement un peu plus élevé chez les femmes que chez les hommes. Cette différence peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Les données déclarées par la police comprennent un plus large éventail de types de crimes violents, alors que ceux auxquels s’intéresse l’ESG se limitent aux agressions sexuelles, aux vols qualifiés et aux voies de fait. De plus, les agressions sexuelles sont largement sous-signalées à la police, ce qui signifie qu’une grande partie des crimes violents qui touchent de façon disproportionnée les femmes sont également les moins susceptibles d’être représentés dans les données officielles (Cotter, 2021).

D’après les données de l’ESG sur la victimisation, 29 % des huit types de crimes mesurés dans le cycle de 2019 ont été signalés à la police. Les taux de signalement variaient entre 6 % dans le cas des agressions sexuelles et 52 % dans le cas des vols de véhicules à moteur ou de leurs pièces. En outre, les questions rétrospectives sur la violence envers les enfants démontrent aussi que pour la grande majorité (93 %) des personnes victimes de violence de la part d’un adulte avant l’âge de 15 ans, les incidents de violence n’ont pas été signalés à la police ou aux services de protection de l’enfance (Cotter, 2021).

Pour compléter les données déclarées par la police et pour faire progresser les connaissances sur toutes les formes de violence fondée sur le genre au Canada, y compris les formes de violence qui n’atteignent pas le seuil de la criminalité, Statistique Canada a mené le premier cycle de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP) en 2018, un deuxième cycle de collecte étant prévu en 2024-2025. L’ESEPP permet de recueillir des données autodéclarées sur les expériences de victimisation avec violence et leurs caractéristiques, ainsi que sur le continuum d’autres expériences non désirées dans les espaces publics, en ligne ou au travail. Selon les données de l’ESEPP, la grande majorité des crimes avec violence qui se sont produits au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête n’ont pas été portés à l’attention de la police : 5 % des femmes ont déclaré que la police a eu connaissance de l’incident d’agression sexuelle le plus grave dont elles ont été victimes, tout comme 26 % des femmes et 33 % des hommes qui ont été agressés physiquement (Cotter et Savage, 2019).

Fin de l’encadré 3

Principales tendances des crimes déclarés par la police au Canada en 2021

En 2021, d’importantes variations ont été observées en ce qui concerne certaines infractions, lesquelles mettent en évidence la façon dont les crimes déclarés par la police évoluaient au Canada.

Les sections qui suivent portent sur un certain nombre d’infractions qui ont contribué à l’évolution des crimes déclarés par la police au Canada en 2021. Plus précisément, les agressions sexuelles, les introductions par effraction, les vols de 5 000 $ ou moins et les vols qualifiés ont grandement contribué à la variation de l’Indice de gravité de la criminalité (IGC). Les encadrés fournissent des descriptions et des renseignements détaillés sur des sujets pertinents dans le contexte de la pandémie : la violence familiale, les crimes haineux et les infractions contre l’administration du système de justice pénale. De plus, certaines infractions fournissent une indication de la façon dont la criminalité a continué d’évoluer au Canada, qu’elles aient eu ou non une incidence directe sur l’IGC, y compris les infractions liées aux opioïdes, les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, la fraude, les comportements harcelants et menaçants et l’homicide.

Hausse prononcée du taux d’agressions sexuelles de niveau 1 déclarées par la police

Alors que l’IGC global a été stable en 2021, les crimes violents étaient en hausse, principalement en raison d’une augmentation de 18 % du taux d’agressions sexuelles de niveau 1. La hausse du nombre d’agressions sexuelles de niveau 1 a été à l’origine de 40 % de l’augmentation de l’IGC avec violence. En revanche, les taux d’agressions sexuelles de niveau 2 et de niveau 3 déclarées par la police ont diminué de 5 % et de 13 %, respectivement. Au total, les agressions sexuelles de niveau 1 représentaient 98 % des agressions sexuelles en 2021.

Dans l’ensemble, la police a déclaré 34 242 agressions sexuelles (niveaux 1, 2 et 3) en 2021, ce qui se traduit par un taux de 90 affaires pour 100 000 habitants (tableau 3; tableau 5). Ce taux était de 18 % supérieur à celui enregistré en 2020, et il est le plus haut taux atteint depuis 1996 (le taux était le même que celui observé en 1997). Avant de diminuer en 2020, le taux d’agressions sexuelles avait augmenté de façon constante pendant cinq ans (graphique 6). De 2020 à 2021, le taux d’agressions sexuelles déclarées par la police (niveaux 1, 2 et 3) a augmenté dans toutes les provinces, tandis qu’il a diminué dans les trois territoires (tableau 5)Note  .

Graphique 6 début

Graphique 6 Taux d’agressions sexuelles (niveaux 1, 2 et 3), affaires déclarées par la police, Canada, 1986 à 2021

Tableau de données du graphique 6 
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Taux d’agressions sexuelles (niveaux 1, 2 et 3), , calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Taux d’agressions sexuelles (niveaux 1, 2 et 3),
taux pour 100 000 habitants
1986 79
1987 85
1988 93
1989 98
1990 101
1991 108
1992 121
1993 121
1994 109
1995 96
1996 91
1997 90
1998 85
1999 78
2000 78
2001 78
2002 78
2003 74
2004 72
2005 73
2006 68
2007 65
2008 65
2009 62
2010 66
2011 64
2012 63
2013 60
2014 58
2015 59
2016 60
2017 68
2018 77
2019 82
2020 76
2021 90

Graphique 6 fin

Malgré l’augmentation générale du nombre d’agressions sexuelles déclarées par la police et les nombreuses discussions publiques entourant la violence sexuelle ces dernières années, le nombre d’agressions sexuelles déclarées par la police est vraisemblablement une sous-estimation marquée de l’étendue réelle des agressions sexuelles au Canada, puisqu’il arrive souvent que ces types d’infractions ne soient pas signalés à la police. Par exemple, les plus récentes données autodéclarées, tirées de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2019 sur la sécurité des Canadiens (victimisation), révèlent que 6 % des incidents d’agression sexuelle subis par des Canadiens de 15 ans et plus au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête ont été portés à l’attention de la police (Cotter, 2021). De même, selon les données tirées de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés de 2018, 5 % des femmes ont déclaré que la police a eu connaissance de l’incident d’agression sexuelle le plus grave dont elles ont été victimes (Cotter et Savage, 2019).

Il est possible que le confinement lié à la pandémie ait exacerbé les problèmes entourant le sous-signalement des agressions sexuelles en 2020. Compte tenu des décrets ordonnant de rester à domicile et de la surcharge des ressources hospitalières et médicales, il se peut qu’il ait été plus difficile pour les victimes de signaler des cas d’agression sexuelle, et moins probable qu’une tierce partie (p. ex. un médecin ou un enseignant) décèle des signes de mauvais traitements, en particulier chez les enfants et les jeunes. De même, compte tenu de l’évolution de la situation pandémique en 2021, les occasions pour les personnes de signaler les agressions sexuelles ont peut-être été plus nombreuses. Cela dit, il se peut également que les étrangers aient eu plus de possibilités de commettre des agressions sexuelles. Certaines indications laissent supposer que les services de lutte contre la violence familiale et les victimes de violence familiale ont été touchés de façon disproportionnée par la pandémie (voir l’encadré 4).

En 2021, moins de 1 agression sexuelle de niveau 1 signalée à la police sur 10 (8 %) a été classée comme non fondée, ce qui signifie qu’il a été déterminé à la suite d’une enquête policière que l’infraction signalée ne s’était pas produite, et qu’il n’y avait pas eu de tentative de commettre l’infraction. Le nombre d’affaires non fondées poursuit ainsi sa diminution par rapport au sommet de 14 % atteint en 2017 (tableau 6). En comparaison, la proportion de voies de fait simples de niveau 1 classées comme non fondées a diminué par rapport à la proportion de 11 % enregistrée en 2017, et est demeurée inchangée à 9 % en 2021. Pour obtenir de plus amples renseignements sur l’incidence possible des affaires criminelles non fondées des années précédentes, consulter l’encadré 2 dans Moreau et autres, 2020 et Moreau, 2019.

Il convient de souligner que les renseignements présentés sur les agressions sexuelles ne comprennent pas les affaires d’infractions sexuelles contre des enfants et les infractions de pornographie juvénile. La section « Autres infractions déclarées par la police au Canada en 2021 : constatations » présente des renseignements sur ces infractions.

Début de l'encadré 4

Encadré 4
La violence familiale durant la pandémie

La pandémie de COVID-19 a fait en sorte d’accroître l’attention portée à la violence familiale. En raison de la distanciation sociale et du fait que les gens se sont mis à travailler ou à faire leurs études à la maison, il y avait bien des préoccupations à la perspective que les victimes de violence familiale s’isolent avec leur agresseur, tandis que leurs contacts avec les autres membres de leur famille, leurs amis et les professionnels (p. ex. médecins, enseignants) étaient considérablement réduits.

Alors que le taux d’affaires de violence familiale déclarées par la policeNote  n’a pas varié de 2019 à 2020 (Moreau, 2021), il a augmenté de 4 % de 2020 à 2021 (passant de 324 à 337 victimes pour 100 000 habitants). De 2020 à 2021, des hausses ont été observées pour tous les sous-groupes de victimes : la violence familiale contre les enfants et les jeunes de 17 ans ou moins s’est accrue de 14 %, celle contre les aînés de 65 ans et plusNote  , de 8 %, et celle contre les adultes de 18 à 64 ans, de 2 %. On observe également des hausses chez tous les sous-groupes de victimes lorsque les taux de 2021 sont comparés à ceux de 2019, soit avant la pandémie de COVID-19Note  . Au total, on a dénombré 127 504 victimes de violence familiale en 2021.

Il se peut que les restrictions de santé publique aient entraîné une diminution du signalement de la violence à la police. En revanche, l’assouplissement des restrictions a pu mener à une augmentation du signalement à la police, soit par les victimes, soit par des tierces parties qui soupçonnaient une situation de violence familiale ou en ont été témoins.

Les refuges constituent souvent une ressource importante pour les victimes qui fuient une situation de violence au foyer. Selon les résultats de l’Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence, 54 % des personnes vivant dans des établissements d’hébergement pour les victimes de violence étaient des femmes, tandis que 44 % étaient des enfants qui accompagnaient les victimes (Ibrahim, 2022a)Note  . La grande majorité (84 %) de ces femmes fuyaient principalement une situation de violence entre partenaires intimes, et 7 femmes sur 10 (70 %) ont déclaré qu’elles vivaient avec leur agresseur au moment où elles ont cherché refuge. En 2020-2021, le tiers (34 %) des établissements ont déclaré que la pandémie de COVID-19 s’est répercutée dans une grande mesure sur leur capacité à offrir des services aux victimes, tandis que près de la moitié (44 %) ont dit avoir été touchés dans une mesure modérée.

Le Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités publiera une analyse de la violence familiale à l’automne, y compris des tableaux de données normalisés. Des renseignements seront fournis sur les types de relations et les types d’infractions en cause dans les situations de violence familiale.

Fin de l’encadré 4

Les taux d’introductions par effraction, de vols de 5 000 $ ou moins et de vols qualifiés continuent de diminuer

À l’échelle nationale, c’est essentiellement la diminution des infractions d’introduction par effraction et, dans une moindre mesure, de vol qualifié et de vol de 5 000 $ ou moins qui a contribué à l’élément en baisse de l’IGC en 2021. Comme en 2020, les circonstances entourant la pandémie ont probablement eu une incidence sur ces infractions, plus précisément le fait que les gens sortaient moins souvent de la maison et que certains magasins de détail ont modifié leur modèle d’affaires.

En 2021, le taux d’introductions par effraction a diminué de 10 % à l’échelle nationale pour s’établir à 328 affaires pour 100 000 habitants (tableau 3). Cette diminution fait suite à une baisse de 16 % en 2020. Depuis le sommet atteint en 1991, le taux d’introductions par effraction déclarées par la police affiche une tendance générale à la baisse au Canada (graphique 7). Au cours des 10 dernières années, le taux d’introductions par effraction a fléchi de 38 %. Malgré cette diminution, les introductions par effraction sont demeurées une forme relativement courante de crimes contre les biens; un peu plus de 125 500 affaires ont été déclarées par la police en 2021. Plus particulièrement, les infractions d’introduction par effraction ont représenté 16 % de l’IGC global au Canada, ce qui en fait le type d’infraction qui a contribué le plus à l’indice (voir l’encadré 2).

Graphique 7 début

Graphique 7 Certains crimes contre les biens et vols qualifiés déclarés par la police, Canada, 1998 à 2021

Tableau de données du graphique 7 
Tableau de données du graphique 7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 7. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Introduction par effraction, Vol qualifié, Vol à l’étalage de 5 000 $ ou moins et Vol de 5 000 $ ou moins, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Introduction par effraction Vol qualifié Vol à l’étalage de 5 000 $ ou moins Vol de 5 000 $ ou moins
taux pour 100 000 habitants
1998 1 163 109 303 2 063
1999 1 046 107 276 1 955
2000 956 100 262 1 899
2001 901 99 258 1 869
2002 879 96 257 1 871
2003 901 101 271 1 944
2004 864 97 240 1 871
2005 811 101 237 1 743
2006 772 106 245 1 652
2007 704 104 234 1 530
2008 635 97 238 1 425
2009 613 97 276 1 386
2010 579 90 268 1 286
2011 528 87 260 1 197
2012 508 80 264 1 175
2013 446 66 250 1 096
2014 429 59 265 1 069
2015 447 62 280 1 085
2016 444 61 285 1 091
2017 437 62 296 1 086
2018 433 61 337 1 100
2019 430 62 373 1 129
2020 363 51 240 910
2021 328 48 248 877

Graphique 7 fin

Toutes les provinces sauf la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick ont vu leur taux d’introductions par effraction baisser ou ne pas varier en 2021 (tableau 5). Les reculs les plus prononcés ont été observés en Alberta (-17 %), en Colombie-Britannique (-15 %) et au Québec (-12 %). En revanche, les trois territoires ont déclaré une augmentation en 2021. Étant donné le volume relativement élevé de cette infraction et son poids dans l’IGC, les variations des taux d’introductions par effraction ont eu une incidence sur les IGC dans plusieurs secteurs de compétence (voir l’encadré 2 et les annexes A à D). En 2021, 20 des 35 régions métropolitaines de recensement (RMR)Note  ont déclaré que le nombre d’affaires d’introduction par effraction avait diminué ou était inchangé par rapport à l’année précédente (tableau 7).

En 2021, le taux de vols de 5 000 $ ou moins a reculé de 4 % après avoir diminué de 19 % en 2020. Ce recul du taux de vols de 5 000 $ ou moins est le deuxième facteur en importance à avoir contribué à la baisse de l’IGC global, bien que son incidence ait été faible par rapport à celle des introductions par effraction. La baisse était relativement localisée; parmi les provinces, l’Alberta (-15 %), la Colombie-Britannique (-12 %) et l’Île-du-Prince-Édouard (-10 %) ont fait état de diminutions prononcées du taux de vols de 5 000 $ ou moins, tandis que dans les autres provinces, le taux de ce type de crime a diminué ou était inchangé par rapport à l’année précédente.

À la suite d’une baisse considérable en 2020, le taux de vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins a augmenté de 3 % en 2021 (tableau 3; graphique 7). Malgré tout, le taux de vols à l’étalage était inférieur de 33 % à celui observé en 2019. Avant 2020, le taux de vols à l’étalage a suivi une tendance à la hausse pendant six ans, et les augmentations les plus prononcées ont été enregistrées en 2018 et en 2019. Comme on pouvait s’y attendre avec l’assouplissement général des restrictions à l’échelle nationale en 2021, le taux de vols à l’étalage a de nouveau augmenté au moment de la réouverture de certains magasins physiques. De plus, les changements technologiques (p. ex. les changements au chapitre des caméras de surveillance et des dispositifs antivol) et l’augmentation du nombre d’options de signalement, dont le signalement en ligne à la police, peuvent également accroître la probabilité qu’un incident de vol à l’étalage donné soit signalé.

Certaines RMR ont été à l’origine d’importantes variations des taux de vols à l’étalage déclarés par la police dans plusieurs provinces (tableau 7). Par exemple, le taux de vols à l’étalage a augmenté considérablement à Halifax et à St. John’s, tandis qu’il a diminué à Winnipeg et à Edmonton. Plusieurs RMR de l’Ontario ont connu des mouvements marqués à la hausse ou à la baisse, et les quatre RMR de la Colombie-Britannique ont affiché des augmentations.

Le taux national de vols qualifiés déclarés par la police a diminué de 5 % en 2021, passant de 51 affaires pour 100 000 habitants à 48 affaires pour 100 000 habitants. Cette baisse fait suite à une diminution de 18 % l’année précédente. Au cours des cinq années qui ont précédé la pandémie, les taux de vols qualifiés déclarés par la police étaient demeurés relativement stables. Les taux de vols qualifiés ont diminué ou sont demeurés inchangés dans la majeure partie du Canada en 2021, à l’exception du Canada atlantique (sauf le Nouveau-Brunswick) et du Nunavut (tableau 5). Les taux de vols qualifiés ont également diminué ou sont demeurés inchangés dans 19 des 35 RMR. Toutefois, dans les RMR qui ont fait état d’une hausse, les taux ont augmenté de façon assez importante : 13 RMR ont déclaré des hausses d’au moins 10 % (tableau 7). De façon générale, ces augmentations faisaient contrepoids aux baisses enregistrées en 2020.

Les infractions liées aux opioïdes déclarées par la police continuent d’augmenter pendant la pandémie

Selon l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), la pandémie de COVID-19 aggrave la crise de santé publique continue de décès et d’hospitalisations liés aux surdoses d’opioïdes. De janvier 2016 à décembre 2021, l’ASPC a signalé 29 052 décès apparemment liés à la toxicité des opioïdes au Canada. Au cours de la première année de la pandémie (avril 2020 à mars 2021), 7 362 décès liés aux opioïdes ont été enregistrés, une augmentation de 96 % par rapport à l’année précédente. Depuis, le nombre de décès est demeuré élevé. Parmi tous les décès accidentels apparemment liés à la toxicité des opioïdes en 2021, 86 % des décès concernaient du fentanyl ou des analogues du fentanyl. Les hospitalisations et les décès liés aux opioïdes ont également été associés à la consommation de stimulants comme la cocaïne et la méthamphétamine, ce qui reflète le fait que l’un des aspects de la crise est la consommation de plusieurs substances (Comité consultatif spécial sur l’épidémie de surdoses d’opioïdes, 2022).

Un certain nombre de facteurs ont été mentionnés comme pouvant contribuer à l’aggravation de la crise des surdoses d’opioïdes pendant la pandémie, y compris l’approvisionnement en drogues de plus en plus toxiques, les sentiments accrus d’isolement, de stress et d’anxiété, et la disponibilité ou l’accessibilité limitée des services pour les personnes qui consomment des drogues (Comité consultatif spécial sur l’épidémie de surdoses d’opioïdes, 2022).

En 2021, 5 996 infractions liées aux opioïdes ont été dénombrées au Canada, ce qui correspond à un taux de 16 affaires pour 100 000 habitants, en hausse de 13 % par rapport à 2020 (tableau 8)Note  . Cette hausse fait également suite à une augmentation de 37 % en 2020. Toutes les infractions liées aux opioïdes ont augmenté en 2021, y compris les infractions de possession, de trafic, de production, d’importation ou d’exportation (tableau 9). Parmi les provinces, les taux les plus élevés ont été enregistrés en Colombie-Britannique (57 affaires pour 100 000 habitants), en Ontario (13) et en Alberta (13), et des hausses notables ont été observées au Québec, en Ontario et dans les provinces des Prairies (tableau 8). Les RMR qui ont affiché les taux les plus élevés d’infractions liées aux opioïdes étaient Lethbridge (124 infractions pour 100 000 habitants) et Kelowna (116), suivies de Vancouver (45), de Hamilton (37), d’Abbotsford–Mission (35), de Kitchener–Cambridge–Waterloo (30) et de St. Catharines–Niagara (30). En ce qui concerne les décès liés aux opioïdes, l’Ouest canadien demeure la région la plus touchée du pays depuis 2016, mais les taux ont commencé à augmenter dans d’autres régions également, notamment en Ontario (Comité consultatif spécial sur l’épidémie de surdoses d’opioïdes, 2022).

Comme en 2020, les infractions liées aux opioïdes étaient le seul type d’infraction relative à une drogue en particulierNote  à avoir connu une augmentation importante d’une année à l’autre en 2021. Plus particulièrement, les taux d’infractions déclarées par la police qui étaient liées à l’héroïne (-32 %), à l’ecstasy (-25 %), à la méthamphétamine (-20 %) et à la cocaïne (-15 %) ont tous diminué. Dans l’ensemble, les taux d’infractions déclarées par la police qui étaient liées au cannabis (35 affaires pour 100 000 habitants), à la cocaïne (35), à la méthamphétamine (30) et aux opioïdes (16) étaient les plus élevés parmi les types d’infractions relatives aux drogues (tableau 8).

Bien que les taux d’infractions liées à ces autres types de drogues aient diminué, le fait que la crise des opioïdes est liée à la consommation de plusieurs substances peut avoir une incidence sur la façon dont certaines infractions relatives aux drogues, notamment les infractions liées à la méthamphétamine et à la cocaïne, sont déclarées; en effet, un seul type de drogue sera indiqué comme étant l’infraction la plus grave pour une affaire criminelle donnée. Selon les données déclarées à ce jour par l’ASPC pour six provinces et territoires, dans plus de la moitié (58 %) des décès accidentels liés à la toxicité des opioïdes survenus en 2021, un stimulant avait également été consommé. De la cocaïne avait également été consommée dans 63 % de ces décès, et de la méthamphétamine, dans 53 % de ces décès. De même, au cours de cette période, un opioïde avait également été consommé dans 86 % des décès apparemment liés à la toxicité des stimulants.

Voir la section « Autres infractions déclarées par la police au Canada en 2021 : constatations » pour obtenir des renseignements sur les infractions liées au cannabis.

Début de l'encadré 5

Encadré 5
Les crimes haineux déclarés par la police en 2021

La pandémie de COVID-19 a mis au jour et exacerbé davantage les enjeux liés à la discrimination au Canada, y compris les crimes haineux. Par exemple, selon les données de l’Enquête sociale générale de 2020 sur l’identité sociale, les groupes racisés étaient plus de deux fois plus susceptibles de déclarer avoir subi de la discrimination depuis le début de la pandémieNote  comparativement au reste de la population (tableau de données 43-10-0061-01).

Les crimes haineux ciblent des parties intégrales et visibles de l’identité d’une personne et peuvent avoir une incidence disproportionnée sur l’ensemble de la communauté. Ils peuvent être perpétrés contre une personne ou un bien et cibler la race, la couleur, l’origine nationale ou ethnique, la religion, l’orientation sexuelle, l’identité ou l’expression de genre, la langue, le sexe, l’âge, l’incapacité mentale ou physique, ou d’autres facteurs semblables.

Le nombre de crimes haineux déclarés par la police au Canada a augmenté de 27 % en 2021, passant de 2 646 affaires à 3 360 affaires. Cette hausse fait suite à une croissance de 36 % des crimes haineux déclarés par la police de 2019 à 2020. Au total, les crimes haineux déclarés par la police se sont accrus de 72 % au cours des deux dernières années. De 2020 à 2021, des hausses ont été observées en ce qui concerne le nombre de crimes haineux déclarés par la police ciblant la religion (+354 affaires, +67 %) et l’orientation sexuelle (+165 affaires, +64 %) et, dans une moindre mesure, la race ou l’origine ethnique (+104 affaires, +6 %). Le nombre de crimes haineux a augmenté dans chaque province et territoire en 2021, sauf au Yukon, où il est demeuré le même.

Selon les données policières, les crimes haineux ciblant les religions juive (+47 %), musulmane (+71 %) et catholique (+260 %) étaient en hausse. L’augmentation des crimes haineux visant la population musulmane fait suite à une diminution du même ordre en 2020; cette hausse est survenue la même année où une attaque a été commise à London, en Ontario, contre une famille musulmane, entraînant quatre homicides et une tentative de meurtre. Bien qu’il ne soit pas possible de lier les crimes haineux déclarés par la police à des événements particuliers, la couverture médiatique et le discours public peuvent accroître la sensibilisation et susciter des réactions négatives chez les personnes qui entretiennent des attitudes haineuses. En 2021, des tombes anonymes ont été découvertes sur des sites d’anciens pensionnats. À la suite de ces découvertes, des crimes haineux ciblant la population autochtone ainsi que des églises et d’autres institutions religieuses ont été signalés. Toute affaire criminelle que la police juge motivée par la haine est incluse dans ces statistiques.

Les 423 crimes haineux ciblant l’orientation sexuelle ont dépassé le sommet précédent de 265 atteint en 2019. Environ 8 de ces crimes sur 10 (77 %) visaient expressément la communauté gaie et lesbienne, tandis que la proportion restante ciblait des personnes bisexuelles (2 %) et des personnes d’autres orientations sexuelles, comme les personnes asexuelles, pansexuelles ou d’autres orientations non hétérosexuelles (11 %). De plus, dans 10 % des affaires ciblant l’orientation sexuelle, la police ignorait l’orientation sexuelle de la victime, selon les données déclarées.

La hausse du nombre de crimes haineux ciblant la race ou l’origine ethnique est en grande partie attribuable au plus grand nombre de crimes déclarés visant la population arabe ou asiatique occidentaleNote  (+58 affaires ou +46 %) et, à la suite de fortes augmentations observées en 2020, au plus grand nombre de crimes ciblant la population de l’Asie de l’Est ou du Sud-EstNote  (+42 affaires ou +16 %) et la population sud-asiatiqueNote  (+29 affaires ou +21 %). Les crimes haineux visant la population noire ont reculé de 5 % après avoir affiché une hausse de 96 % en 2020. De même, les crimes haineux ciblant la population autochtoneNote  ont diminué de 1 % après avoir crû de 169 % en 2020.

Parmi tous les crimes haineux, tant les crimes sans violence (+26 %) que les crimes violents (+29 %) ont augmenté en 2021.

Les données des services de police sur les crimes haineux comprennent uniquement les affaires qui sont portées à leur attention et catégorisées comme des crimes haineux. Par conséquent, les fluctuations du nombre d’affaires déclarées peuvent traduire un changement réel du volume de crimes haineux, mais elles peuvent aussi être attribuables à des changements dans le signalement de ces crimes par le public, en raison d’efforts de sensibilisation communautaire de la part de la police ou d’une prise de conscience accrue après des événements très médiatisés. Selon les données autodéclarées de l’Enquête sociale générale de 2019 sur la victimisation, environ 1 incident criminel sur 5 (22 %) perçu comme étant motivé par la haine a été signalé à la police.

Un article d’analyse détaillé de Juristat portant sur les crimes haineux déclarés par la police au Canada pour l’année 2021 sera publié au début de 2023.


Tableau pour encadré 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau for encadré 5. Les données sont présentées selon Motif détaillé (titres de rangée) et 2019, 2020 et 2021, calculées selon nombre et variation en pourcentage par rapport à l'année précédente unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Motif détaillé 2019 2020 2021
nombre variation en pourcentage par rapport à l'année précédente nombre variation en pourcentage par rapport à l'année précédente nombre variation en pourcentage par rapport à l'année précédente
Race ou origine ethnique 884 11 1 619 83 1 723 6
Noire 345 17 676 96 642 -5
Asiatique de l’Est ou du Sud-Est 67 12 263 293 305 16
Asiatique du Sud 81 -4 135 67 164 21
Arabe ou Asiatique occidentale 125 34 126 1 184 46
Autochtone (Premières Nations, Métis et Inuits) 29 -26 78 169 77 -1
Blanche 48 14 85 77 53 -38
Autre race ou origine ethniqueTableau for encadré 5 Note 1 150 -8 188 25 221 18
Race ou origine ethnique non précisée 39 129 68 74 77 13
Religion 613 -7 530 -14 884 67
Juive 306 -18 331 8 487 47
Musulmane 182 10 84 -54 144 71
Catholique 51 16 43 -16 155 260
Autre religionTableau for encadré 5 Note 2 57 10 40 -30 64 60
Religion non précisée 17 -26 32 88 34 6
Orientation sexuelle 265 42 258 -3 423 64
Autre motifTableau for encadré 5 Note 3 150 -6 200 33 199 -1
Motif inconnu 39 77 39 0 131 236
Total 1 951 7 2 646 36 3 360 27

Fin de l’encadré 5

Les infractions liées aux comportements harcelants et menaçants continuent d’augmenter

En 2021, les taux de divers comportements de harcèlement criminel et de menaces ont continué d’augmenter au Canada. En particulier, les affaires de harcèlement criminel (+10 % du taux pour 100 000 habitants), de distribution non consensuelle d’images intimes (+8 %), de communications indécentes ou harcelantes (+4 %) et de menaces (+3 %) ont toutes augmenté par rapport à 2020 (tableau 3). Ces crimes suivent une tendance généralement à la hausse depuis 2017 environ, et ont augmenté de façon notable tout au long de la pandémie (graphique 8).

Graphique 8 début

Graphique 8 Taux de comportements harcelants et menaçants, affaires déclarées par la police, Canada, 2009 à 2021

Tableau de données du graphique 8 
Tableau de données du graphique 8
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 8. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Menaces, Harcèlement criminel, Communications indécentes ou harcelantes et Distribution non consensuelle d'images intimes, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Menaces Harcèlement criminel Communications indécentes ou harcelantes Distribution non consensuelle d'images intimes
taux pour 100 000 habitants
2009 234 59 69 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2010 225 63 64 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2011 209 63 59 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2012 203 64 54 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2013 182 61 47 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2014 176 55 39 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2015 176 56 41 1
2016 169 53 42 2
2017 173 54 45 4
2018 180 53 48 4
2019 215 62 62 5
2020 223 65 69 6
2021 229 71 72 6

Graphique 8 fin

En plus des modifications législatives et des nouvelles infractions qui sont entrées en vigueur en 2015 dans le cadre de l’ancien projet de loi C-13, Loi sur la protection des Canadiens contre la cybercriminalitéNote  Note  , l’augmentation à l’échelle nationale des infractions de harcèlement et de menaces peut être en partie attribuable à l’accessibilité et à l’utilisation accrues d’Internet et des médias sociaux. Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, les personnes utilisent plus souvent un ordinateur et Internet pour l’école, le travail et les échanges sociaux, ce qui pourrait donner lieu à une augmentation des possibilités d’infractions criminelles qui n’exigent pas une présence physique sur les lieux de l’affaire. Par exemple, en 2021, il y a eu près de 15 500 infractions liées aux comportements harcelants et menaçants relatifs à la cybercriminalité, en hausse de 1 % par rapport à 2020 et de 21 % par rapport à 2019Note  . L’anonymat que semblent offrir Internet et les médias sociaux peut faciliter le harcèlement criminel, les menaces et les comportements indécents et harcelants (Dhillon, 2012; Perrin, 2018). De plus, les progrès de la technologie de téléphonie cellulaire et la disponibilité de plateformes de partage en nuage ont pu contribuer à l’augmentation de la distribution non consensuelle d’images intimes. L’accent accru mis sur l’application de la loi et l’exactitude de la déclaration de la cybercriminalité, ainsi que la plus grande sensibilisation du public et de la police à la cybercriminalité, peuvent également avoir contribué à la variation.

De plus, certains services de police ont indiqué que les affaires d’extorsion mettant en cause des images intimes ou des vidéos sexuellement explicites — soit les affaires de « sextortion » — sont en hausse sur leur territoire, surtout en raison de l’augmentation de l’utilisation d’Internet pour le travail, l’école et les loisirs. De façon plus générale, l’extorsion est un crime violent relativement grave qui consiste à obtenir quelque chose par la coercition (c.-à-d. en faisant usage de la violence ou en menaçant d’en faire usage, en ayant recours à des accusations ou en faisant des menaces). Le taux d’affaires d’extorsion déclarées par la police a augmenté de 32 % de 2019 à 2020, et de 19 % de 2020 à 2021. Le taux d’affaires d’extorsion suit une tendance générale à la hausse depuis les 10 dernières années, en hausse de 297 % par rapport à 2011. Selon le Centre antifraude du Canada (CAFC), la nature des affaires d’extorsion a changé à l’ère numérique, et comprend maintenant les fausses prises d’otages, les rançongiciels, la sextorsion et diverses autres escroqueries par voie numérique et électronique (CAFC, 2022). Au cours de la pandémie, le nombre d’infractions d’extorsion liées à la cybercriminalité a augmenté de 78 % de 2019 à 2020 et de 18 % de 2020 à 2021.

Les affaires de fraude déclarées par la police sont demeurées stables pendant la pandémie

Le taux de fraudes totales déclarées par la police est resté stable pendant les deux premières années de la pandémie. Après être demeuré stable à 443 affaires pour 100 000 habitants en 2019 et en 2020, le taux a reculé de moins de 1 % pour s’établir à 441 affaires pour 100 000 habitants en 2021. Ce taux était de 74 % supérieur à ce qu’il était il y a 10 ans (graphique 9)Note  . La stabilité générale est attribuable aux faibles variations observées dans les trois sous-types de fraude : la baisse de 1 % des fraudes en général, le type de fraude le plus fréquent, ainsi que la diminution de 3 % des vols d’identité, lesquelles ont été contrebalancées par la hausse de 3 % des fraudes d’identitéNote  .

Graphique 9 début

Graphique 9 Taux de fraudes déclarées par la police, Canada, 2010 à 2021

Tableau de données du graphique 9 
Tableau de données du graphique 9
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 9. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Ensemble des affaires de fraude, Fraude en général, Fraude d'identité et Vol d'identité, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Ensemble des affaires de fraude Fraude en général Fraude d'identité Vol d'identité
taux pour 100 000 habitants
2010 261 240 18 2
2011 254 226 23 4
2012 258 227 26 5
2013 260 227 27 6
2014 266 229 30 6
2015 305 264 33 7
2016 351 304 39 9
2017 358 310 39 9
2018 404 351 43 10
2019 443 378 53 13
2020 443 363 60 19
2021 441 360 62 19

Graphique 9 fin

De nouveaux types d’arnaques ou des arnaques plus sournoises continuent d’attirer l’attention du Centre antifraude du Canada (CAFC) et des médias d’information, en particulier celles ciblant les déclarations de revenus en lien avec l’Agence du revenu du Canada, les arnaques liées à la COVID-19, y compris celles liées à la Prestation canadienne d’urgence, les faux vaccins et les faux résultats de tests, ainsi que les autres arnaques générales en ligne, par téléphone ou par message texte (CAFC, 2022). Selon les résultats d’une enquête sur la cybersécurité durant la pandémie, un peu plus de 4 Canadiens sur 10 (42 %) ont été l’objet d’au moins un type d’incident de cybersécurité depuis le début de la pandémie, y compris les attaques d’hameçonnage, les logiciels malveillants, la fraude et les comptes piratés (Statistique Canada, 2020a). Parmi les personnes qui ont été victimes d’un incident de cybersécurité, moins du tiers (29 %) ont signalé l’incident à un fournisseur de services pertinent, à une institution financière pertinente ou à une société de cartes de crédit pertinente, et seulement 5 % des personnes ont signalé l’incident à une autorité, comme la police. Selon le CAFC, de mars 2020 à mars 2022, il y a eu 29 513 victimes de fraudes liées à la COVID-19, et 8,17 millions de dollars ont été perdus en raison de ces fraudes.

Alors que le nombre global d’affaires de fraude a été relativement stable tout au long de la pandémie, la police a déclaré un nombre nettement plus élevé d’affaires de fraude liées à la cybercriminalité. En effet, le nombre total d’infractions de fraude liées à la cybercriminalité a augmenté de 41 % de 2019 à 2020 et de 13 % de 2020 à 2021. Au total, on a dénombré près de 40 000 affaires de fraude liées à la cybercriminalité en 2021.

Comme c’est le cas pour de nombreux types de crimes, les données autodéclarées laissent entendre que les incidents de fraude sont considérablement sous-signalés à la police. Plus particulièrement, selon les données de l’Enquête sociale générale de 2019 sur la victimisation, plus de 5,2 millions de Canadiens de 15 ans et plus ont déclaré avoir été victimes de fraude au cours des cinq années ayant précédé l’enquête. Parmi ces victimes, 11 % ont signalé l’incident de fraude à la police.

Bien que la fraude ne représente pas un crime particulièrement grave dans le calcul de l’IGC, il s’agit d’un crime très fréquent, ce qui a fait en sorte que la fraude, habituellement la fraude en général, est devenue couramment un facteur à l’origine de l’augmentation de l’IGC et de l’IGC sans violence dans plusieurs secteurs de compétence au Canada. Pour une deuxième année consécutive, l’Ouest canadien, les Prairies et l’Ontario ont enregistré des baisses du taux de l’ensemble des fraudes, tandis que le Québec, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard ont affiché des hausses (tableau 5). En 2021, le nombre total de fraudes a diminué dans 20 des 35 RMR (tableau 7).

Les taux d’infractions avec violence et sans violence commises à l’aide d’une arme à feu prévues au Code criminel augmentent pour une septième année consécutive

Le Code criminel énumère un certain nombre d’infractions avec violence comportant l’usage d’une arme à feu, dont le fait de décharger une arme à feu avec une intention particulière, le fait de braquer une arme à feu et l’usage d’une arme à feu lors de la perpétration d’un acte criminelNote  . Parmi ces infractions précisées dans le Code criminel qui ont été déclarées par la police, en 2021, 46 % concernaient le fait de décharger une arme à feu avec une intention particulière, tandis que 39 % avaient trait au fait de braquer une arme à feu. La proportion de 15 % restante concernait l’usage d’une arme à feu lors de la perpétration d’un acte criminel. Le nombre d’infractions avec violence commises à l’aide d’une arme à feu a augmenté de 194 en 2021 (passant de 4 187 infractions en 2020 à 4 381 en 2021), ce qui constitue une augmentation de 4 % du taux (tableau 3). Il s’agit de la septième augmentation annuelle consécutive. Les taux de décharge d’une arme à feu avec une intention particulière (+8 %) et d’usage d’une arme à feu lors de la perpétration d’un acte criminel (+3 %) ont augmenté, tandis que le taux de braquage d’une arme à feu est demeuré stable. L’augmentation des infractions commises à l’aide d’une arme à feu en 2021 est en grande partie attribuable aux hausses du nombre d’affaires enregistrées au Québec (+128) et au Manitoba (+78). En revanche, ces affaires ont diminué (-71) en Ontario.

En plus des infractions avec violence commises à l’aide d’une arme à feu précisées dans le Code criminel, d’autres crimes plus graves, comme l’homicide, le vol qualifié, les voies de fait et l’agression sexuelle, impliquaient peut-être aussi une arme à feu. Afin de mesurer tous les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, il faut connaître les renseignements sur les caractéristiques de l’affaire. En 2021 une arme à feu était présente lors de la perpétration de l’infraction pour 8 047 victimes de crimes avec violence, ce qui représente un taux de 27 affaires pour 100 000 habitantsNote  . Ce taux était de 5 % inférieur à celui observé en 2020. Malgré cette baisse d’une année à l’autre, le taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu a suivi une tendance générale à la hausse depuis 2013, année où le taux a atteint son niveau le plus bas depuis que des données comparables sont disponiblesNote  .

Le taux d’infractions relatives aux armes sans violence (p. ex. possession d’armes et entreposage non sécuritaire d’armes à feu) a augmenté de 2 %, passant de 51 affaires pour 100 000 habitants en 2020 à 52 affaires en 2021, en hausse pour une septième année consécutive (tableau 3). La grande majorité (91 %) de ces infractions étaient liées à des infractions de possession d’armes et à des infractions de violation pour la possession d’armes contraire à une ordonnance.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu au Canada, voir Allen, 2022.

Le taux d’homicides augmente au pays pour une troisième année consécutive

En 2021, la police a déclaré 788 homicides, soit 29 de plus que l’année précédente. À l’échelle nationale, le taux d’homicides s’est accru de 3 % pour passer de 2,00 homicides pour 100 000 habitants en 2020 à 2,06 homicides pour 100 000 habitants en 2021. Cette augmentation fait suite à une hausse de 9 % en 2020. Dans l’ensemble, les homicides représentaient 0,2 % de tous les crimes violents, soit une proportion semblable à celle observée au cours des années précédentes (tableau 3; graphique 10; tableau de données 35-10-0068-01).

Graphique 10 début

Graphique 10 Taux de tentatives de meurtre et d’homicides, affaires déclarées par la police, Canada, 1986 à 2021

Tableau de données du graphique 10 
Tableau de données du graphique 10
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 10. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Homicide et Tentative de meurtre, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Homicide Tentative de meurtre
taux pour 100 000 habitants
1986 2,18 3,37
1987 2,43 3,46
1988 2,15 3,12
1989 2,41 3,04
1990 2,38 3,27
1991 2,69 3,72
1992 2,58 3,72
1993 2,19 3,43
1994 2,06 3,18
1995 2,01 3,20
1996 2,14 2,97
1997 1,96 2,89
1998 1,85 2,47
1999 1,77 2,26
2000 1,78 2,50
2001 1,78 2,34
2002 1,86 2,16
2003 1,74 2,23
2004 1,95 2,10
2005 2,06 2,55
2006 1,86 2,57
2007 1,81 2,41
2008 1,84 2,17
2009 1,81 2,38
2010 1,63 1,96
2011 1,74 1,94
2012 1,56 1,92
2013 1,46 1,81
2014 1,47 1,78
2015 1,71 2,18
2016 1,69 2,18
2017 1,82 2,25
2018 1,78 2,22
2019 1,83 2,33
2020 2,00 2,24
2021 2,06 1,95

Graphique 10 fin

Dans l’ensemble, l’augmentation du nombre d’homicides à l’échelle nationale est attribuable à une hausse du nombre d’homicides en Ontario (+37 homicides, après deux années de baisses) et en Colombie-Britannique (+25 homicides). En revanche, l’Alberta (-23 homicides, après deux années de hausses) et la Nouvelle-Écosse (-14 homicides, après une forte augmentation en 2020 à la suite de la fusillade de masse qui a eu lieu dans la provinceNote  ) ont enregistré des baisses relativement importantes. Suivant la tendance historique des comparaisons entre les provinces, les taux d’homicides les plus élevés ont été enregistrés en Saskatchewan (5,93 homicides pour 100 000 habitants) et au Manitoba (4,41). Des taux élevés ont également été observés au Yukon (9,31 homicides pour 100 000 habitants) et au Nunavut (5,08 pour 100 000 habitants), tandis qu’aucun homicide n’a été déclaré dans les Territoires du Nord-Ouest en 2021. Les chiffres de population relativement faibles dans les territoires donnent habituellement lieu à des taux plus élevés et plus variable (tableau 5; tableau de données 35-10-0068-01).

En 2021, Regina (5,67 homicides pour 100 000 habitants), Thunder Bay (5,63) et Winnipeg (5,39) ont enregistré les taux d’homicides les plus élevés parmi les RMR (tableau 7). Trois-Rivières et Guelph sont les seules RMR à n’avoir déclaré aucun homicide en 2021.

Affichant 117 homicides, Toronto, la RMR la plus populeuse du Canada, a enregistré le plus grand nombre d’homicides en 2021, mais le 16e taux en importance. Le nombre d’homicides à Toronto a augmenté de 12, ce qui a entraîné une hausse du taux d’homicides de 11 % dans cette RMR. De 2020 à 2021, parmi les RMR, Vancouver (+14 homicides), Toronto (+12) et London (+8) ont affiché les plus fortes augmentations du nombre d’homicides.

Le taux de victimes d’homicide autochtones diminue en 2021, mais demeure disproportionnellement élevé

En 2021, on a dénombré 190 victimes d’homicide d’identité autochtoneNote  , ce qui représente une baisse par rapport aux 208 victimes dénombrées en 2020. Il s’agit d’une diminution de 11 % du taux de victimes chez les Autochtones en 2021 (9,17 victimes pour 100 000 Autochtones en 2021, par rapport à 10,28 en 2020). Ce taux était environ six fois plus élevé que celui enregistré chez les non-Autochtones en 2021 (1,55 victime pour 100 000 non-Autochtones)Note  . Parmi les 190 victimes d’homicide autochtones, 65 % ont été identifiées par la police comme Premières Nations, 6 % comme Métis et 5 % comme Inuits. En outre, pour 24 % des victimes d’homicide autochtones, le groupe autochtone auquel elles appartenaient n’a pas été identifié. Pour obtenir plus de renseignements sur les victimes d’homicide autochtones, voir le tableau de données 35-10-0156-01.

Le nombre de victimes autochtones de genre féminin a augmenté pour passer de 42 à 45, tandis que le nombre de victimes autochtones de genre masculin a diminué de 21 (passant de 166 à 145). Le taux d’homicides le plus élevé a été observé chez les garçons et les hommes autochtones (14,13 homicides pour 100 000 personnes), suivis des filles et des femmes autochtones (4,31 homicides pour 100 000 personnes) et des garçons et des hommes non autochtones (2,30 homicides pour 100 000 personnes). Le taux d’homicides était le plus faible chez les filles et les femmes non autochtones (0,80 homicide pour 100 000 personnes), comme les années précédentes.

Les répercussions historiques et actuelles de la colonisation, y compris, par exemple, les séquelles durables du système des pensionnats (dont le dernier a fermé en 1996), la réinstallation forcée et la rafle des années 1960, sont considérées comme ayant profondément touché les collectivités et les familles autochtones (Bombay et autres, 2014; Bombay et autres, 2011; Bombay et autres, 2009; FFADA, 2019; Commission de vérité et réconciliation du Canada, 2015). Les Autochtones font souvent l’objet de marginalisation sociale, économique et institutionnelle, ainsi que de racisme systémique et de discrimination, qui comprennent diverses formes de traumatisme et de violence, dont le traumatisme intergénérationnel et la violence fondée sur le genre. Par conséquent, de nombreux Autochtones vivent des situations sociales et économiques difficiles (Arriagada et autres, 2020; FFADA, 2019; Statistique Canada, 2020b; Commission de vérité et réconciliation du Canada, 2015). Ces facteurs contribuent grandement à la surreprésentation des Autochtones dans le système de justice pénale et en tant que victimes d’actes criminels (Commission ontarienne des droits de la personne, 2003; Chambre des communes, 2018).

Pour obtenir plus de renseignements sur les victimes d’homicide selon le groupe d’âge, le genre et l’identité autochtone, voir les tableaux de données 35-10-0156-01 et 35-10-0060-01.

Près du tiers des victimes d’homicide ont été identifiées par la police en tant que personnes désignées comme racisées

Parmi les 762 victimes d’homicide en 2021 pour lesquelles des renseignements étaient disponibles, près du tiers (32 %) ou 247 victimes ont été identifiées par la police comme appartenant à un groupe de population désigné comme raciséNote  . Le taux d’homicides chez les personnes racisées était plus élevé que l’année précédente; il est passé de 1,87 victime pour 100 000 personnes en 2020 à 2,51 victimes en 2021, ce qui représente une augmentation de 34 %. En 2021, le taux d’homicides chez les victimes racisées était plus élevé que le taux observé chez les victimes dans le reste de la population (1,81). Près de la moitié (49 %) des victimes racisées ont été identifiées par la police comme étant des NoirsNote  , et 19 % ont été identifiées comme étant des Sud-AsiatiquesNote  .

En 2021, 46 victimes d’homicide de genre féminin ont été désignées comme racisées, ce qui représente une augmentation de 27 victimes par rapport à 2020. Chez les victimes d’homicide de genre masculin, 199 ont été désignées comme racisées, comparativement à 158 en 2020, soit 41 de plus. Par conséquent, les taux d’homicides de ces populations ont également augmenté d’une année à l’autre. Chez les victimes racisées de genre féminin, le taux d’homicides était de 0,92 victime pour 100 000 personnes, en hausse de 137 % par rapport à 2020 (0,39). Il convient de souligner que, bien que ce taux ait fortement augmenté d’une année à l’autre, il est bien inférieur au taux national d’homicides s’établissant à 2,06 pour 100 000 habitantsNote  . Parmi les personnes racisées de genre masculin, le taux d’homicides en 2021 a atteint 4,10 victimes pour 100 000 personnes, en hausse de 23 % par rapport à 2020.

En 2021, le taux d’homicides chez les personnes racisées de genre masculin était plus d’une fois et demie plus élevé que celui observé chez les personnes de genre masculin dans le reste de la population (4,10 victimes pour 100 000 personnes racisées de genre masculin, comparativement à 2,59 victimes de genre masculin dans le reste de la population). Chez les personnes de genre féminin, la situation inverse a été observée; en 2021, les personnes racisées de genre féminin affichaient un taux d’homicides moins élevé que celui enregistré chez les personnes de genre féminin dans le reste de la population (0,92 victime pour 100 000 personnes, comparativement à 1,03 victime de genre féminin dans le reste de la population), et les deux taux étaient inférieurs à la moyenne nationale se situant à 2,06. Il faut faire preuve de prudence dans l’interprétation des taux chez les populations racisées, car les chiffres de population relativement faibles se traduisent habituellement par des taux plus instables.

Parmi les 604 auteurs présumés pour lesquels la police a déclaré une identité racisée en 2021, la police a indiqué que 33 % d’entre eux appartenaient à un groupe désigné comme raciséNote  .

Pour obtenir plus de renseignements sur les victimes d’homicide selon le genre, l’identité racisée et le groupe de population, voir les tableaux de données 35-10-0208-01 et 35-10-0206-01.

Un article d’analyse détaillé de Juristat portant sur les homicides au Canada pour l’année 2021 sera publié à la fin de 2022.

Au total, 4 homicides sur 10 sont commis à l’aide d’une arme à feu

En 2021, 41 % de tous les homicides ont été commis à l’aide d’une arme à feu, soit une proportion semblable à celle enregistrée en 2020 (39 %).Note 

L’arme à feu a été retrouvée dans 29 % des affaires d’homicide perpétrées à l’aide d’une arme à feu (84 des 287 homicides commis à l’aide d’une arme à feu) Note  . Parmi les affaires dans lesquelles l’arme à feu a été retrouvée, 69 % des armes à feu ont été envoyées à des fins de dépistage par les services de policeNote  . Bien que la Gendarmerie royale du Canada et la Police provinciale de l’Ontario fournissent toutes deux un soutien au dépistage des armes à feu aux organismes d’application de la loi lorsque les renseignements sont nécessaires pour appuyer une enquête criminelle ou une poursuite, aucune province n’exige actuellement que les enquêteurs envoient toutes les armes à feu liées à des crimes à des fins de dépistage. Pour 57 % des 54 armes à feu envoyées à des fins de dépistage en 2021, l’origine était inconnue, ce qui signifie que la police n’avait pas encore reçu les résultats ou que le dépistage n’a pas donné de résultats. Parmi le reste de ces armes, 27,8 % provenaient du Canada, 11,1 % des États-Unis et 3,7 %, d’autres pays.

Parmi les 297 homicides commis à l’aide d’une arme à feu en 2021, près de la moitié (46 % ou 137 homicides) étaient considérés par la police comme attribuables à des gangs.

Le taux d’homicides attribuables à des gangs est le plus élevé depuis le début de la collecte des données en 2005

À l’échelle nationale, on a enregistré 184 homicides attribuables à des gangs en 2021, soit 33 de plus qu’en 2020. La majorité (74 %) ont été commis à l’aide d’une arme à feu, le plus souvent une arme de poing (65 %). En 2021, les homicides attribuables à des gangs commis à l’aide d’une arme à feu représentaient 17 % de tous les homicides, soit une proportion plus élevée que celle observée en 2020 (14 %). Dans l’ensemble, les homicides attribuables à des gangs ont continué de représenter environ le quart (23 %) des homicides et constituaient le taux le plus élevé (0,48 pour 100 000 habitants) enregistré au Canada depuis que des données comparables ont été recueillies pour la première fois en 2005. Pour obtenir plus de renseignements sur les homicides attribuables à des gangs, voir le tableau de données 35-10-0075-01.

Autres infractions déclarées par la police au Canada en 2021 : constatations

Chaque année, plus de 2 millions d’infractions criminelles sont déclarées par la police au Canada. Selon son volume relatif ou sa gravité relative, une infraction peut ne pas être prise en compte parmi les principaux facteurs qui contribuent à l’évolution de la criminalité au cours d’une année donnée. Cela dit, certains crimes peuvent être importants du point de vue des politiques publiques ou de la sécurité, même s’ils n’ont pas nécessairement une incidence considérable sur la variation annuelle de la criminalité. La présente section fournit des renseignements sur certaines infractions criminelles pour l’année 2021 et comprend, dans la mesure du possible, des liens vers des articles analytiques détaillés qui ont été publiés antérieurement par le Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités.

Le nombre d’affaires de traite de personnes est stable en 2021

La traite des personnes, aussi appelée « trafic de personnes », comprend le fait de recruter, de transporter, de transférer, de recevoir, de détenir, de cacher ou d’héberger une personne, ou d’exercer un contrôle, une direction ou une influence sur les mouvements d’une personne, en vue de l’exploiter ou de faciliter son exploitation (Code criminel, 1985). Les victimes ont tendance à provenir de façon disproportionnée de populations vulnérables ou marginalisées, principalement des jeunes femmes ou des enfants. En raison de la nature clandestine de la traite des personnes, la véritable étendue en est sous-estimée (Sécurité publique Canada, 2019; ministère de la Justice Canada, 2015).

En 2021, un total combiné de 552 affaires de traite de personnes ont été déclarées en vertu du Code criminel (352 affaires) et de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR) (200 affaires) (tableau 3)Note  . C’était essentiellement la même situation qu’en 2020, lorsque 553 affaires ont été déclarées. Dans l’ensemble, le nombre combiné et le taux combiné d’affaires de traite de personnes sont à la hausse depuis 2011. Depuis toujours, les affaires de traite de personnes ont tendance à se produire dans les centres urbains, notamment à Toronto, à Ottawa, à Montréal et à Halifax.

Pour obtenir des renseignements détaillés sur la traite des personnes au Canada au fil du temps, y compris un examen des caractéristiques des affaires, des victimes et des auteurs présumés, voir Conroy et Sutton, 2022.

Les affaires d’exploitation sexuelle des enfants et de violence sexuelle à l’égard des enfants ont augmenté en 2021

Bien que de nombreux crimes déclarés par la police aient diminué pendant la pandémie, le taux d’affaires de pornographie juvénileNote  déclarées par la police a augmenté de 31 % de 2019 à 2021 pour atteindre un taux de 31 affaires pour 100 000 enfantsNote  . Cette augmentation fait suite à une hausse de 47 % observée en 2019, et le taux suit généralement une tendance à la hausse depuis 2008. Dans l’ensemble, la police a déclaré 11 790 affaires de pornographie juvénile en 2021 (tableau 3). De même, les infractions sexuelles contre les enfantsNote  ont augmenté tout au long de la pandémie, ce qui comprend une hausse de 14 % en 2021. Le taux combiné d’infractions sexuelles contre les enfants était de 32 affaires pour 100 000 enfants en 2021.

Dans le cas de nombreuses infractions d’exploitation sexuelle des enfants et de violence sexuelle à l’égard des enfants, les affaires sont commises en ligne sous forme de cybercrimes. Par exemple, 61 % des affaires de pornographie juvénile et 20 % des infractions sexuelles contre les enfants ont été consignées comme des cybercrimesNote  . Il se peut que la pandémie ait exacerbé les problèmes liés à la cybercriminalité relativement à ces infractions, les enfants étant plus susceptibles de rester à la maison et les gens étant plus susceptibles d’utiliser Internet pour interagir avec les autres.

Pour obtenir une analyse détaillée de l’exploitation sexuelle des enfants et de la violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne au Canada, voir Ibrahim, 2022b. Pour une analyse détaillée de l’important contexte lié à la déclaration des affaires de pornographie juvénile, voir la section « Le taux d’affaires de pornographie juvénile déclarées par la police continue d’augmenter » dans Moreau, 2021.

Infractions liées au cannabis en 2021

À l’échelle nationale, le taux total d’infractions à la Loi sur le cannabis et à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances liées au cannabis et déclarées par la police a augmenté de 5 % en 2021, ce qui constitue la première hausse en neuf ans (tableau 8 et tableau 9)Note  . Auparavant, une diminution générale des infractions liées au cannabis avait été accentuée par la légalisation du cannabis le 17 octobre 2018. La Loi sur le cannabis fournit un cadre juridique pour la légalisation et la réglementation de la production, de la distribution, de la vente, de la possession, de l’importation et de l’exportation de cannabis au Canada (Parlement du Canada, 2018).

La police a déclaré au total 13 560 affaires liées au cannabis, ce qui représente un taux de 35 affaires pour 100 000 habitants. Les infractions les plus souvent déclarées étaient liées à l’importation ou à l’exportation (66 % de toutes les infractions à la Loi sur le cannabis), à la possession (9 %) et à la distribution (8 %) (tableau 9).

La hausse du nombre d’infractions liées au cannabis et déclarées par la police est presque entièrement attribuable à l’augmentation des infractions liées à l’importation et à l’exportation, principalement en Colombie-Britannique et au Québec. Les procédures de traitement et d’enquête relatives à ces infractions particulières ont une incidence sur les mesures déclarées par la policeNote  . Si l’on exclut les infractions liées à l’importation et à l’exportation, le taux national d’autres infractions liées au cannabis a diminué de 11 % en 2021.

Les affaires de conduite avec les facultés affaiblies ont diminué en 2021

En 2021, la police a déclaré un peu moins de 71 500 affaires de conduite avec les facultés affaiblies, soit environ 6 300 affaires de moins que l’année précédente (tableau 3 et tableau 5). Il s’agit de la deuxième diminution d’affilée, après une forte hausse de taux observée en 2019Note  . La plupart des secteurs de compétence ont fait état d’une baisse de leur taux de conduite avec les facultés affaiblies, sauf l’Ontario (+7 %) et les Territoires du Nord-Ouest (+3) (tableau 5). Dans l’ensemble, le taux d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police au Canada a fléchi de 9 % pour s’établir à 187 affaires pour 100 000 habitants.

En 2021, l’alcool a continué d’être en cause dans la majorité (78 %) des affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police. Toutefois, cette proportion a diminué ces dernières années en raison de la proportion croissante des affaires mettant en cause des drogues (11 %) ou des affaires mettant en cause une combinaison d’alcool et de drogues (8 %).

Le taux de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue est demeuré stable à 20 affaires pour 100 000 habitants de 2020 à 2021, après sept années d’augmentations. Au total, on a dénombré 7 690 affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue en 2021, soit 69 de plus que l’année précédente (tableau 3).

Pour obtenir des renseignements plus détaillés au sujet de l’incidence possible des modifications législatives, des changements technologiques et procéduraux et d’autres contextes sur les affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police au Canada, consulter Moreau, 2021 et Perreault, 2021.

Crimes commis par des jeunes et déclarés par la police

Alors que les statistiques de la criminalité sont généralement fondées sur le nombre d’affaires criminelles déclarées par la police (qu’un auteur présumé ait été identifié ou non), les mesures des crimes commis par des jeunes et déclarés par la police reposent sur le nombre de jeunes auteurs présumés âgés de 12 à 17 ans dans une affaire criminelle déclarée par la policeNote  Note  . Le nombre de jeunes auteurs présumés comprend les jeunes qui ont été inculpés ou dont la mise en accusation a été recommandée, et ceux dont l’affaire a été classée sans mise en accusation, notamment ceux qui ont été détournés du système de justice pénale officiel au moyen d’avertissements, de mises en garde ou de renvois à des programmes communautaires ou à d’autres programmes de déjudiciarisation.

En 2021, on a dénombré 53 688 jeunes auteurs présumés d’une infraction au Code criminel (sauf les délits de la route), une diminution de près de 1 000 jeunes par rapport à l’année précédente. Le taux de criminalité chez les jeunes a diminué de 3 % en 2021 et suit une longue tendance à la baisse depuis plus de 20 ans, après avoir atteint un sommet en 1991 (tableau 10; tableau 11). Le taux de jeunes auteurs présumés de crimes violents a augmenté de 6 % en 2021, tandis que le taux de jeunes auteurs présumés de crimes d’autres grandes catégories (crimes contre les biens, autres infractions au Code criminel, infractions relatives aux drogues, infractions aux autres lois fédérales et délits de la route prévus au Code criminel) a régressé. Alors que le taux de criminalité chez les jeunes a augmenté, l’IGC avec violence a reculé de 4 %, ce qui signifie que la gravité relative des crimes violents a diminué, malgré la hausse du volume de crimes violents. De 2011 à 2021, le taux de jeunes auteurs présumés d’actes criminels a diminué de 60 %, et l’IGC chez les jeunes — qui permet de mesurer à la fois le volume et la gravité des crimes impliquant de jeunes auteurs présumés (inculpés et non inculpés) — a reculé de 50 % (tableau 12; graphique 11).

Graphique 11 début

Graphique 11 Indices de gravité de la criminalité chez les jeunes, affaires déclarées par la police, Canada, 1998 à 2021

Tableau de données du graphique 11 
Tableau de données du graphique 11
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 11. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Indice de gravité de la criminalité chez les jeunes, Indice de gravité des crimes violents chez les jeunes et Indice de gravité des crimes sans violence chez les jeunes , calculées selon Indice unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Indice de gravité de la criminalité chez les jeunes Indice de gravité des crimes violents chez les jeunes Indice de gravité des crimes sans violence chez les jeunes
Indice
1998 110,2 86,6 128,3
1999 99,3 83,5 111,4
2000 103,5 89,3 114,4
2001 106,0 91,4 117,1
2002 101,1 87,3 111,7
2003 106,0 92,6 116,2
2004 100,9 87,9 110,8
2005 97,4 94,2 99,8
2006 100,0 100,0 100,0
2007 101,5 102,1 101,0
2008 95,7 95,7 95,6
2009 95,6 96,7 94,7
2010 90,0 93,2 87,6
2011 81,7 87,5 77,3
2012 77,4 82,3 73,6
2013 66,2 71,2 62,3
2014 60,6 64,8 57,4
2015 60,4 66,4 55,9
2016 59,9 70,9 51,8
2017 62,7 80,5 49,9
2018 56,6 77,0 42,1
2019 55,1 79,8 37,7
2020 43,0 66,9 26,3
2021 41,0 64,2 24,7

Graphique 11 fin

La diminution de l’IGC chez les jeunes en 2021 est attribuable aux baisses généralisées des taux de presque toutes les infractions contre les biens et de certaines infractions avec violence déclarées par la police (tableau 10). L’IGC chez les jeunes a régressé dans les trois territoires et dans la plupart des provinces, à l’exception de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et du Québec (tableau 13). En raison de leur population peu nombreuse et du nombre d’affaires comparativement moins élevé, les territoires sont plus susceptibles de voir leur IGC et leur taux de criminalité fluctuer considérablement d’une année à l’autre.

Comme les années précédentes, les infractions criminelles les plus souvent commises par des jeunes en 2021 étaient les voies de fait de niveau 1 (394 auteurs présumés pour 100 000 jeunes), les méfaits (309 pour 100 000 jeunes) et les infractions contre l’administration de la justice (197 pour 100 000 jeunes), telles que le manquement aux conditions de la probation et le défaut de comparaître (tableau 10). Les taux de voies de fait de niveau 2 (166 auteurs présumés pour 100 000 jeunes), de menaces (156 pour 100 000 jeunes) et de vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins (115 pour 100 000 jeunes) étaient également relativement élevés.

Début de l'encadré 6

Encadré 6
Répercussions de la pandémie sur le système de justice pénale — services de police, tribunaux et services correctionnels canadiens

À bien des égards, la pandémie de COVID-19 a transformé le fonctionnement quotidien de la population active canadienne. En outre, les activités au sein du système de justice pénale du Canada, comme dans la majorité des secteurs, ont été bouleversées par la pandémie, ce qui a eu une incidence sur l’accès à la justice pour les Canadiens.

De nombreux secteurs de la société ont été confrontés à des ajustements opérationnels et à des baisses en matière de capacité ou de ressources sans précédent au début de 2020. En règle générale, la situation a commencé à se rétablir en 2021 (Statistique Canada, 2022b). Cette tendance a été observée de façon générale dans l’ensemble du système de justice pénale, y compris au sein des services de police, des tribunaux et des services correctionnels, en raison de la réduction de la capacité et des ressources, notamment durant le premier semestre de 2020. À mesure que la pandémie a évolué et que le système de justice a continué de s’adapter, les activités ont repris de façon générale, sans toutefois rattraper les niveaux enregistrés avant la pandémie. Les retards et les arriérés cumulés au plus fort de la pandémie ont continué d’avoir une incidence sur l’administration de la justice.

La pandémie a également créé des problèmes juridiques graves pour certains Canadiens, ou exacerbé des problèmes existants (Savage et McDonald, 2022). Les données de l’Enquête canadienne sur les problèmes juridiques révèlent que plus de 4 Canadiens sur 10 qui ont déclaré avoir connu un problème juridique grave au cours des trois années ayant précédé l’enquête ont indiqué que leur problème grave s’est aggravé ou est devenu plus difficile à résoudre en raison de la pandémie. De même, près de 4 Canadiens sur 10 qui ont dit avoir connu un problème grave ont affirmé que leur problème était survenu pendant la pandémie (c.-à-d. après le 16 mars 2020).

Les effectifs policiers sont demeurés stables en 2021 par rapport à 2019

Les services de police canadiens ont le mandat essentiel de faire régner et de maintenir la loi et l’ordre public partout au Canada. Ils doivent également veiller à la sécurité publique et constituent un service essentiel en temps de crise, comme dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Selon les données de la plus récente Enquête sur l’administration policière, le taux de policiers au Canada est demeuré stable au cours de la deuxième année de la pandémie, comparativement au cycle d’enquête précédent (2019), après avoir suivi une tendance à la baisse depuis 2011 (Statistique Canada, 2022a).

Bien que le taux de policiers soit demeuré stable par rapport à ce qu’il était avant la pandémie, les services de police ont dû réorganiser leur façon d’exécuter leurs tâches quotidiennes. Ils ont modifié leurs activités afin de veiller au respect des mesures sanitaires, mais aussi de tenir compte des absences liées à la COVID-19. Près de la moitié (42 %) des services de police ont déclaré que 20 % ou plus de leurs employés s’étaient absentés pour au moins une journée en 2020-2021 en raison de la pandémie. En outre, plus de 9 services de police sur 10 (93 %) ont indiqué qu’ils avaient mis en place de nouvelles mesures de fonctionnement ou adapté leur milieu de travail à cause de la pandémie (Statistique Canada, 2022a).

Dans l’ensemble, le nombre de demandes d’intervention a diminué de 5 % en 2020-2021 par rapport à 2018-2019, lorsque les données ont été recueillies pour la dernière fois. De même, le taux de crimes déclarés par la police a reculé de 9 % en 2020 par rapport à 2019.

Les activités des tribunaux et des services correctionnels canadiens ont repris, sans toutefois rattraper les niveaux enregistrés avant la pandémie

Avant le début de la pandémie, les tribunaux canadiens de juridiction criminelle étaient surchargés et les délais institutionnels étaient chose courante. Les délais peuvent avoir des répercussions négatives pour les personnes accusées d’avoir commis un crime, ainsi que pour les contrevenants, les victimes et les témoins de crimes (Statistique Canada, 2021a). Afin de soutenir le droit d’être jugé dans un délai raisonnable, la Cour suprême du Canada a établi la limite liée à l’arrêt Jordan (R. c. Jordan, 2016; Karam et autres, 2020). Cette limite est une valeur plafond fixée par la Cour suprême au-delà de laquelle les délais sont présumés déraisonnables et peuvent entraîner une suspension des procédures. On a observé une baisse constante du pourcentage des causes totales réglées par les tribunaux de juridiction criminelle pour adultes dépassant la limite établie par l’arrêt Jordan au moment où elles faisaient l’objet d’un règlement au cours des exercices (1er avril au 31 mars) suivant l’arrêt Jordan (5,8 % en 2016-2017 à 3,8 % en 2019-2020). Cependant, en raison de la pandémie, de nombreux tribunaux dans tout le pays n’ont pas été en mesure de continuer à fonctionner normalement, ce qui a causé de longs retards dans certains cas (tableau de données 35-10-0173-01).

Dans l’ensemble, le nombre de causes réglées par les tribunaux de juridiction criminelle pour adultes a diminué pendant la pandémie, passant d’environ 216 000 causes réglées durant les trois derniers trimestres de 2019 (1er avril au 31 décembre) à un peu plus de 151 000 causes réglées au cours de la même période en 2020Note . Toutefois, durant la même période en 2021, le nombre de causes réglées a augmenté pour se situer à 84 % des niveaux enregistrés avant la pandémie (près de 181 000 causes). Malgré cette reprise au chapitre des causes réglées, l’arriéré initial et les retards ont entraîné une augmentation du temps médian requis pour régler les causes qui prenaient plus d’une semaine à être réglées par les tribunaux. Après le début de la pandémie, les causes réglées par les tribunaux au cours de la période allant d’avril à décembre 2020 ont pris environ 39 % plus de temps à régler (ou 67 jours de plus) par rapport au temps nécessaire pour parvenir à un règlement enregistré durant la même période avant la pandémie (172 jours pour les causes réglées au cours de la période allant d’avril à décembre 2019). De plus, lorsque l’on compare les trois derniers trimestres de 2019 à ceux des années 2020 et 2021, on observe une plus grande proportion de causes dont le temps de règlement a dépassé la limite établie par l’arrêt Jordan au moment où elles faisaient l’objet d’un règlement en 2020 et en 2021 (la proportion est passée de 3,7 % du total des causes en 2019 à 6, 6 % en 2020 et à 10,4 % en 2021).

La réduction du nombre de personnes détenues dans les établissements correctionnels, tout en tenant compte des préoccupations en matière de sécurité publique, a été considérée comme une mesure préventive visant à réduire les risques pour la santé publique associés à la transmission de la COVID-19 au sein de la population en détention et du personnel des services correctionnels. Au cours des premiers mois de la pandémie de COVID-19, il y a eu une baisse sans précédent du nombre d’adultes et de jeunes dans un établissement correctionnel, et les chiffres ont fluctué parallèlement aux restrictions imposées en raison de la pandémie (Statistique Canada, 2022c). En 2020-2021, le compte quotidien moyen annuel d’adultes en détention dans un établissement provincial ou territorial a diminué de 21 % par rapport à l’année précédente, tandis que la population en détention dans un établissement fédéral a reculé de 9 %. La diminution du nombre de personnes détenues dans les établissements provinciaux et territoriaux est principalement survenue au cours du premier mois de la pandémie, c’est-à-dire de mars à avril 2020, lorsque le compte quotidien moyen mensuel d’adultes en détention a diminué de 20 %. Les comptes de personnes en détention dans des établissements provinciaux et territoriaux ont de nouveau régressé le mois suivant (-5 % en mai), puis ont affiché une tendance à la hausse pendant le reste de l’année, progressant de 14 % de juin 2020 à mars 2021. De même, le compte quotidien moyen annuel de jeunes sous garde a diminué de plus du quart (-27 %) en 2020-2021, la baisse la plus marquée en près de deux décennies depuis l’entrée en vigueur de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents.

Les infractions contre l’administration de la justice déclarées par la police

Le taux d’infractions contre l’administration de la justiceNote  a augmenté de 4 % en 2021, après avoir enregistré une baisse de 15 % en 2020. Les variations observées au cours des deux premières années de la pandémie pourraient être attribuables à la réduction initiale de l’activité au sein des tribunaux et des services correctionnels canadiens, ainsi qu’à la nature évolutive des activités des tribunaux. Avant 2020, le taux d’infractions contre l’administration de la justice avait connu des hausses pendant cinq années consécutives. La majorité des infractions contre l’administration de la justice déclarées en 2021 concernaient le défaut de se conformer à une ordonnance (64 %), le défaut de comparaître (17 %) et le manquement aux conditions de la probation (15 %). Les taux d’infractions liées au défaut de comparaître (+46 %) et au défaut de se conformer à une ordonnance (+4 %) ont augmenté en 2021, après avoir connu des baisses du même ordre l’année précédente, tandis que le taux d’infractions liées au manquement aux conditions de la probation a diminué de 20 %, après avoir reculé de 23 % l’année précédente.

Au début de la pandémie, afin de réduire au minimum les répercussions et la propagation du virus, le gouvernement du Canada a adopté des modifications réglementaires en vertu de la Loi sur les contraventions. Ces modifications permettent aux organismes d’application de la loi de remettre des contraventions aux personnes qui ne se conforment pas aux décrets adoptés en vertu de la Loi sur la mise en quarantaineNote  . En 2021, les services de police ont déclaré 2 215 affaires comportant une infraction à la Loi sur la mise en quarantaine, une hausse par rapport aux 932 affaires enregistrées en 2020. La majorité (91 %) de ces affaires ont été déclarées au Québec (827 affaires), en Colombie-Britannique (624 affaires) et en Ontario (558 affaires).

Fin de l’encadré 6

Résumé

La deuxième année de la pandémie de COVID-19 a continué d’avoir des répercussions sans précédent sur la vie économique et sociale des Canadiens. Les mesures déployées pour limiter la propagation du virus ont radicalement modifié la façon dont les gens vivent, travaillent et socialisent. De nombreuses personnes sont demeurées à la maison pendant de longues périodes et ont évité les rassemblements publics, et les entreprises ont adapté leurs activités pour trouver des façons nouvelles ou différentes de servir les Canadiens. Les crimes déclarés par la police au Canada ont diminué, au moins en partie en raison de ces changements, tout au long de la pandémie. Cependant, d’importantes variations ont été constatées pour certains types de crimes.

Les crimes déclarés par la police au Canada, tels qu’ils sont mesurés au moyen de l’Indice de gravité de la criminalité (IGC), ont été stables pendant la deuxième année de la pandémie, comme en témoigne le fait que l’IGC est passé de 73,9 en 2020 à 73,7 en 2021, après avoir affiché une baisse de 7 % en 2020, la première diminution après cinq années de hausses.

La stabilité de l’IGC global est attribuable à l’augmentation des crimes violents et à la diminution continue des crimes sans violence. L’IGC avec violence a augmenté de 5 % en 2021 et était plus élevé qu’en 2019, avant la pandémie. L’augmentation des crimes violents comprenait des taux plus élevés d’agressions sexuelles de niveau 1, d’infractions sexuelles contre les enfants, de voies de fait (niveaux 1 et 2), d’homicides, d’extorsion, de comportements harcelants et menaçants, et d’infractions avec violence commises à l’aide d’une arme à feu. L’IGC sans violence, qui comprend par exemple les infractions contre les biens et les infractions relatives aux drogues, a diminué de 3 % après avoir affiché un recul de 9 % en 2020. Cette baisse est en grande partie attribuable à la diminution des taux d’introductions par effraction (-10 %) et de vols de 5 000 $ ou moins (-4 %).

Malgré la stabilité générale de la criminalité globale en 2021, le nombre de crimes motivés par la haine et déclarés par la police a augmenté de 27 %, passant de 2 646 affaires à 3 360 affaires. Un nombre plus élevé de crimes haineux ciblant la religion, l’orientation sexuelle et la race ou l’origine ethnique était à l’origine de la majeure partie de l’augmentation.

La police a déclaré 788 homicides en 2021, soit 29 de plus que l’année précédente. Le taux d’homicides a augmenté de 3 %, passant de 2,00 homicides pour 100 000 habitants en 2020 à 2,06 homicides pour 100 000 habitants en 2021. La police a déclaré 190 victimes d’homicide autochtones en 2021, soit 18 de moins qu’en 2020. Malgré cette baisse, le taux d’homicides chez les peuples autochtones était environ six fois plus élevé que celui observé au sein de la population non autochtone du Canada (9,17 par rapport à 1,55 homicide pour 100 000 personnes). De plus, 247 victimes d’homicide ont été identifiées par la police en tant que membres d’un groupe de population désigné comme racisé. Le taux d’homicides chez les personnes racisées a augmenté de 34 %, passant de 1,87 homicide pour 100 000 personnes en 2020 à 2,51 homicides pour 100 000 personnes en 2021.

Afin de publier dans les meilleurs délais possible les statistiques sur les crimes déclarés par la police, le présent article s’appuie principalement sur des données agrégées (des totaux), soit les premières données sur la criminalité accessibles chaque année civile. Ces données continueront de faire l’objet d’analyses plus détaillées, et les microdonnées disponibles ultérieurement fourniront de plus amples renseignements sur la situation entourant la pandémie et la sécurité et le bien-être des Canadiens.

Annexe A — Infractions ayant contribué à la variation de l’Indice de gravité de la criminalité (IGC), selon la province ou le territoire, 2020 à 2021


Annexe A
Infractions ayant contribué à la variation de l’Indice de gravité de la criminalité (IGC), selon la province ou le territoire, 2020 à 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Infractions ayant contribué à la variation de l’Indice de gravité de la criminalité (IGC). Les données sont présentées selon Province ou territoire (titres de rangée) et Variation en pourcentage de l’IGC de 2020 à 2021 et Infractions à l’origine de la variation de l’IGC(figurant comme en-tête de colonne).
Province ou territoire Variation en pourcentage de l’IGC de 2020 à 2021 Infractions à l’origine de la variation de l’IGC
Canada Note 0s valeur arrondie à 0 (zéro) là où il y a une distinction importante entre le zéro absolu et la valeur arrondie Diminution des introductions par effraction, ainsi que des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur); contrebalancée par l’augmentation des agressions sexuelles de niveau 1.
Terre-Neuve-et-Labrador 9 Augmentation des homicides, des agressions sexuelles de niveau 1 et des infractions sexuelles contre les enfants, ainsi que des vols qualifiés, des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins, et des méfaits.
Île-du-Prince-Édouard -1 Diminution des homicides, ainsi que des infractions contre l’administration de la justice et des menaces; contrebalancée en partie par l’augmentation des fraudes, des agressions sexuelles de niveau 1 et des fraudes d’identité.
Nouvelle-Écosse -1 Diminution des homicides, ainsi que des fraudes et des fraudes d’identité; contrebalancée en partie par l’augmentation des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins.
Nouveau-Brunswick 6 Augmentation des introductions par effraction, ainsi que des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur), et des agressions sexuelles de niveau 1.
Québec 5 Augmentation des agressions sexuelles de niveau 1 et des fraudes; contrebalancée en partie par la diminution des introductions par effraction.
Ontario 1 Augmentation des agressions sexuelles de niveau 1, des homicides et des vols de véhicules à moteur; contrebalancée en partie par la diminution des introductions par effraction et des vols qualifiés.
Manitoba 1 Augmentation des voies de fait de niveau 2 et des infractions avec violence commises à l’aide d’une arme à feu; contrebalancée en partie par la diminution des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins.
Saskatchewan 3 Augmentation des méfaits, ainsi que des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur), des homicides et des vols de véhicules à moteur; contrebalancée en partie par la diminution des fraudes et des introductions par effraction.
Alberta -7 Diminution des introductions par effraction, ainsi que des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur); contrebalancée en partie par l’augmentation des agressions sexuelles de niveau 1.
Colombie-Britannique -5 Diminution des introductions par effraction, ainsi que des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur); contrebalancée en partie par l’augmentation des homicides.
Yukon -1 Diminution des infractions avec violence commises à l’aide d’une arme à feu, des fraudes et des méfaits; contrebalancée en partie par l’augmentation des homicides.
Territoires du Nord-Ouest -6 Diminution des homicides, des méfaits et des affaires liées au trafic, à la production, à l’importation ou à l’exportation de cocaïne; contrebalancée en partie par l’augmentation des voies de fait de niveau 1 et des introductions par effraction.
Nunavut 2 Augmentation des méfaits; contrebalancée en partie par la diminution des voies de fait de niveau 3, des infractions liées au fait de troubler la paix et des agressions sexuelles de niveau 1.

Annexe B — Infractions ayant contribué à la variation de l’Indice de gravité des crimes violents (IGC avec violence), selon la province ou le territoire, 2020 à 2021


Annexe B
Infractions ayant contribué à la variation de l’Indice de gravité des crimes violents (IGC avec violence), selon la province ou le territoire, 2020 à 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Infractions ayant contribué à la variation de l’Indice de gravité des crimes violents (IGC avec violence). Les données sont présentées selon Province ou territoire (titres de rangée) et Variation en pourcentage de l’IGC avec violence de 2020 à 2021 et Infractions à l’origine de la variation de l’IGC avec violence(figurant comme en-tête de colonne).
Province ou territoire Variation en pourcentage de l’IGC avec violence de 2020 à 2021 Infractions à l’origine de la variation de l’IGC avec violence
Canada 5 Augmentation des agressions sexuelles de niveau 1, ainsi que des infractions sexuelles contre les enfants et des voies de fait de niveau 2; contrebalancée en partie par la diminution des vols qualifiés.
Terre-Neuve-et-Labrador 19 Augmentation des homicides, des agressions sexuelles de niveau 1, des infractions sexuelles contre les enfants et des vols qualifiés.
Île-du-Prince-Édouard 6 Augmentation des agressions sexuelles de niveau 1, des infractions sexuelles contre les enfants et des vols qualifiés; contrebalancée en partie par la diminution des homicides et des menaces.
Nouvelle-Écosse -6 Diminution des homicides, ainsi que des menaces.
Nouveau-Brunswick 7 Augmentation des agressions sexuelles de niveau 1, ainsi que des infractions sexuelles contre les enfants; contrebalancée en partie par la diminution des homicides et des vols qualifiés.
Québec 12 Augmentation des agressions sexuelles de niveau 1, ainsi que des infractions sexuelles contre les enfants.
Ontario 4 Augmentation des agressions sexuelles de niveau 1 et des homicides; contrebalancée en partie par la diminution des vols qualifiés.
Manitoba 7 Augmentation des voies de fait de niveau 2 et des infractions avec violence commises à l’aide d’une arme à feu, ainsi que des homicides, des agressions sexuelles de niveau 1 et des menaces.
Saskatchewan 4 Augmentation des homicides, des infractions avec violence commises à l’aide d’une arme à feu, des infractions sexuelles contre les enfants et des agressions sexuelles de niveau 1; contrebalancée en partie par la diminution des vols qualifiés.
Alberta 2 Augmentation des agressions sexuelles de niveau 1, ainsi que des infractions sexuelles contre les enfants; contrebalancée en partie par la diminution des homicides et des vols qualifiés.
Colombie-Britannique 4 Augmentation des homicides et des agressions sexuelles de niveau 1; contrebalancée en partie par la diminution des tentatives de meurtre.
Yukon 5 Augmentation des homicides; contrebalancée en partie par la diminution des infractions avec violence commises à l’aide d’une arme à feu.
Territoires du Nord-Ouest -9 Diminution des homicides, ainsi que des agressions sexuelles de niveau 1; contrebalancée en partie par l’augmentation des voies de fait de niveau 1.
Nunavut -9 Diminution des voies de fait de niveau 3, ainsi que des agressions sexuelles de niveau 1.

Annexe C — Infractions ayant contribué à la variation de l’Indice de gravité des crimes sans violence (IGC sans violence), selon la province ou le territoire, 2020 à 2021


Annexe C
Infractions ayant contribué à la variation de l’Indice de gravité des crimes sans violence (IGC sans violence), selon la province ou le territoire, 2020 à 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Infractions ayant contribué à la variation de l’Indice de gravité des crimes sans violence (IGC sans violence). Les données sont présentées selon Province ou territoire (titres de rangée) et Variation en pourcentage de l’IGC sans violence de 2020 à 2021 et Infractions à l’origine de la variation de l’IGC sans violence(figurant comme en-tête de colonne).
Province ou territoire Variation en pourcentage de l’IGC sans violence de 2020 à 2021 Infractions à l’origine de la variation de l’IGC sans violence
Canada -3 Diminution des introductions par effraction, ainsi que des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur).
Terre-Neuve-et-Labrador 4 Augmentation des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins, des méfaits et des affaires de pornographie juvénile.
Île-du-Prince-Édouard -3 Diminution des infractions contre l’administration de la justice, des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur), des introductions par effraction, et des affaires liées au trafic, à la production, à l’importation ou à l’exportation d’autres drogues; contrebalancée en partie par l’augmentation des fraudes et des fraudes d’identité.
Nouvelle-Écosse 2 Augmentation des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins, ainsi que des méfaits, des introductions par effraction et des fraudes d’identité; contrebalancée en partie par la diminution des fraudes.
Nouveau-Brunswick 6 Augmentation des introductions par effraction, ainsi que des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur) et des fraudes; contrebalancée en partie par la diminution des vols d’identité.
Québec 1 Augmentation des fraudes et des vols de véhicules à moteur; contrebalancée en partie par la diminution des introductions par effraction.
Ontario Note 0s valeur arrondie à 0 (zéro) là où il y a une distinction importante entre le zéro absolu et la valeur arrondie Augmentation des vols de véhicules à moteur, des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins et des affaires de pornographie juvénile; contrebalancée par la diminution des introductions par effraction.
Manitoba -2 Diminution des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins; contrebalancée en partie par l’augmentation des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur).
Saskatchewan 3 Augmentation des méfaits, ainsi que des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur) et des vols de véhicules à moteur; contrebalancée en partie par la diminution des fraudes et des introductions par effraction.
Alberta -10 Diminution des introductions par effraction, ainsi que des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur).
Colombie-Britannique -8 Diminution des introductions par effraction, ainsi que des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur).
Yukon -3 Diminution de plusieurs infractions, dont des fraudes et des méfaits, ainsi que des affaires liées au trafic, à la production, à l’importation ou à l’exportation d’héroïne, de cocaïne, de méthamphétamine et d’autres drogues, des affaires de conduite avec les facultés affaiblies et des affaires de possession de biens volés; contrebalancée en partie par l’augmentation des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins, des affaires de pornographie juvénile et des infractions liées au fait de troubler la paix.
Territoires du Nord-Ouest -4 Diminution des méfaits et des affaires liées au trafic, à la production, à l’importation ou à l’exportation de cocaïne, ainsi que des infractions liées au fait de troubler la paix; contrebalancée en partie par l’augmentation des introductions par effraction et des fraudes.
Nunavut 11 Augmentation des méfaits, ainsi que des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur), des introductions par effraction, des affaires liées au trafic, à la production, à l’importation ou à l’exportation de cocaïne et de méthamphétamine et des fraudes; contrebalancée en partie par la diminution des infractions liées au fait de troubler la paix.

Annexe D — Infractions ayant contribué à la variation de l’Indice de gravité de la criminalité (IGC), selon la région métropolitaine de recensement et la province ou le territoire, 2020 à 2021


Annexe D
Infractions ayant contribué à la variation de l’Indice de gravité de la criminalité (IGC), selon la région métropolitaine de recensement et la province ou le territoire, 2020 à 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Infractions contribuant à la variation de l’Indice de gravité de la criminalité (IGC). Les données sont présentées selon Région métropolitaine de recensement (titres de rangée) et Variation en pourcentage de l’IGC de 2020 à 2021 et Infractions à l’origine de la variation de l’IGC(figurant comme en-tête de colonne).
Région métropolitaine de recensementAnnexe D Note 1 Annexe D Note 2 Annexe D Note 3 Variation en pourcentage de l’IGC de 2020 à 2021 Infractions à l’origine de la variation de l’IGC
Canada Note 0s valeur arrondie à 0 (zéro) là où il y a une distinction importante entre le zéro absolu et la valeur arrondie Diminution des introductions par effraction, ainsi que des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur); contrebalancée par l’augmentation des agressions sexuelles de niveau 1.
St. John’s 6 Augmentation des homicides, des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins et des vols qualifiés; contrebalancée en partie par la diminution des méfaits et des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur).
Halifax 6 Augmentation des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moinsAnnexe D Note 6; ainsi que des homicides, des introductions par effraction, des infractions avec violence commises à l’aide d’une arme à feu, et des tentatives de meurtre; contrebalancée en partie par la diminution des vols de 5 000 $ ou moins.
Moncton 9 Augmentation des introductions par effraction, ainsi que des agressions sexuelles de niveau 1; contrebalancée en partie par la diminution des fraudes et des vols d’identité.
Saint John -2 Diminution des vols qualifiés; contrebalancée en partie par l’augmentation des vols de 5 000 $ ou moins et des affaires de pornographie juvénile.
Saguenay 14 Augmentation des infractions sexuelles contre les enfants, ainsi que des fraudes; contrebalancée en partie par la diminution des introductions par effraction.
Québec 2 Augmentation des fraudes d’identité et des agressions sexuelles de niveau 1; contrebalancée en partie par la diminution des introductions par effraction.
Sherbrooke 6 Augmentation des fraudes et des fraudes d’identité.
Trois-Rivières 6 Augmentation des agressions sexuelles de niveau 1 et des fraudes; contrebalancée en partie par la diminution des homicides.
Montréal 6 Augmentation des agressions sexuelles de niveau 1 et des vols de véhicules à moteur; contrebalancée en partie par la diminution des introductions par effraction.
GatineauAnnexe D Note 4 -4 Diminution des homicides et des introductions par effraction, ainsi que des vols qualifiés; contrebalancée en partie par l’augmentation des agressions sexuelles de niveau 1.
OttawaAnnexe D Note 5 4 Augmentation des infractions avec violence commises à l’aide d’une arme à feu, des homicides et des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins; contrebalancée en partie par la diminution des fraudes d’identité, des introductions par effraction et des vols qualifiés.
Kingston 3 Augmentation des fraudes.
Belleville 8 Augmentation des infractions contre l’administration de la justice, ainsi que des introductions par effraction et des fraudes; contrebalancée en partie par la diminution des affaires de pornographie juvénile.
Peterborough 4 Augmentation des introductions par effraction, ainsi que des agressions sexuelles de niveau 1.
Toronto -2 Diminution des introductions par effraction et des vols qualifiés.
Hamilton 2 Augmentation des fraudes et des agressions sexuelles de niveau 1; contrebalancée en partie par la diminution des infractions avec violence commises à l’aide d’une arme à feu.
St. Catharines–Niagara 6 Augmentation des fraudes, ainsi que des introductions par effraction; contrebalancée en partie par la diminution des affaires liées à l’importation ou à l’exportation de cannabis en vertu de la Loi sur le cannabis et des affaires de pornographie juvénile.
Kitchener–Cambridge–Waterloo 6 Augmentation des introductions par effraction et des vols de plus de 5 000 $ (autres qu’un véhicule à moteur); contrebalancée en partie par la diminution des homicides.
Brantford -7 Diminution des introductions par effraction, des vols qualifiés et des affaires liées au trafic, à la production, à l’importation ou à l’exportation de cocaïne et d’héroïne.
Guelph -8 Diminution des homicides, des fraudes, des vols de 5 000 $ ou moins et des vols qualifiés; contrebalancée en partie par l’augmentation des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins.
London 7 Augmentation des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins, des homicides et des vols qualifiés; contrebalancée en partie par la diminution des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur) et des fraudes.
Windsor 6 Augmentation des homicides, ainsi que des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins; contrebalancée en partie par la diminution des infractions avec violence commises à l’aide d’une arme à feu.
Barrie 2 Augmentation des introductions par effraction.
Grand Sudbury -4 Diminution des introductions par effraction, ainsi que des fraudes et des fraudes d’identité; contrebalancée en partie par l’augmentation des agressions sexuelles de niveau 1.
Thunder Bay 7 Augmentation des vols qualifiés, des infractions liées à la traite de personnes prévues à la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, des agressions sexuelles de niveau 1, des affaires liées au trafic, à la production, à l’importation ou à l’exportation de cocaïne et des infractions sexuelles contre les enfants; contrebalancée en partie par la diminution des homicides et des vols de plus de 5 000 $ (autres qu’un véhicule à moteur).
Winnipeg -3 Diminution des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins et des méfaits; contrebalancée en partie par l’augmentation des homicides.
Regina 6 Augmentation des introductions par effraction et des homicides; contrebalancée en partie par la diminution des tentatives de meurtre.
Saskatoon Note 0s valeur arrondie à 0 (zéro) là où il y a une distinction importante entre le zéro absolu et la valeur arrondie Augmentation des infractions sexuelles contre les enfants, des vols de plus de 5 000 $ (autres qu’un véhicule à moteur) et des vols qualifiés; contrebalancée par la diminution des homicides.
Lethbridge -7 Diminution des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur), ainsi que des introductions par effraction, d’autres délits de la route prévus au Code criminel et des affaires de possession de biens volés; contrebalancée en partie par l’augmentation des voies de fait de niveau 2.
Calgary -9 Diminution des introductions par effraction, ainsi que des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur) et des homicides; contrebalancée en partie par l’augmentation des vols qualifiés et des infractions contre l’administration de la justice.
Edmonton -8 Diminution des introductions par effraction, ainsi que des vols qualifiés, des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur) et des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins; contrebalancée en partie par l’augmentation des agressions sexuelles de niveau 1.
Kelowna 6 Augmentation des affaires de pornographie juvénile, des vols à l’étalage de 5 000 $ ou moins, des méfaits et des fraudes; contrebalancée en partie par la diminution des affaires liées au trafic, à la production, à l’importation ou à l’exportation de méthamphétamine et des fraudes d’identité.
Abbotsford–Mission 1 Augmentation des affaires liées à l’importation ou à l’exportation de cannabis en vertu de la Loi sur le cannabis, des vols qualifiés et des affaires de pornographie juvénile; contrebalancée en partie par la diminution des introductions par effraction.
Vancouver -8 Diminution des introductions par effraction, ainsi que des vols de 5 000 $ ou moins; contrebalancée en partie par l’augmentation des homicides.
Victoria -6 Diminution des introductions par effraction et des vols de 5 000 $ ou moins (autres qu’un véhicule à moteur); contrebalancée en partie par l’augmentation des agressions sexuelles de niveau 1.

Annexe E — Tendances de l’Indice de gravité des crimes déclarés par la police, provinces et territoires, Canada, 1998 à 2021

Graphique E1 début

Graphique E1 Indice de gravité des crimes déclarés par la police, provinces de l’Atlantique et Canada, 1998 à 2021

Tableau de données du graphique E1 
Tableau de données du graphique E1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique E1. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Terre-Neuve-et-Labrador, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse , Nouveau-Brunswick et Canada, calculées selon Indice de gravité de la criminalité unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Terre-Neuve-et-Labrador Île-du-Prince-Édouard Nouvelle-Écosse Nouveau-Brunswick Canada
Indice de gravité de la criminalité
1998 76,4 73,3 105,4 90,0 118,8
1999 69,2 79,0 104,6 90,0 111,2
2000 70,1 76,3 95,3 84,8 106,7
2001 69,1 75,4 92,5 83,4 105,3
2002 71,4 85,2 93,9 84,6 104,1
2003 74,4 91,0 101,4 87,8 106,8
2004 79,3 81,9 106,7 87,9 104,1
2005 78,5 76,8 102,1 79,5 101,3
2006 73,1 71,8 101,1 74,2 100,0
2007 75,3 64,1 91,9 70,8 95,3
2008 71,1 68,7 84,2 71,8 90,6
2009 71,5 66,4 84,0 70,7 87,8
2010 78,7 66,4 83,6 69,2 82,9
2011 71,9 67,3 79,5 66,2 77,6
2012 68,0 73,6 76,9 68,0 75,5
2013 68,5 65,3 70,1 60,0 68,9
2014 62,4 55,8 66,8 56,0 66,9
2015 65,8 50,6 63,3 62,4 70,4
2016 69,6 49,3 62,3 61,6 72,0
2017 63,5 45,9 66,3 68,8 73,6
2018 64,9 54,2 65,6 73,0 75,6
2019 71,9 64,3 66,4 80,2 79,8
2020 69,6 57,2 72,2 83,4 73,9
2021 75,5 57,0 71,6 88,5 73,7

Graphique E1 fin

Graphique E2 début

Graphique E2 Indice de gravité des crimes déclarés par la police, Québec, Ontario, Colombie-Britannique et Canada, 1998 à 2021

Tableau de données du graphique E2 
Tableau de données du graphique E2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique E2. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Québec, Ontario, Colombie-Britannique et Canada, calculées selon Indice de gravité de la criminalité unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Québec Ontario Colombie-Britannique Canada
Indice de gravité de la criminalité
1998 112,7 100,7 166,9 118,8
1999 104,3 92,3 155,8 111,2
2000 101,8 89,0 144,7 106,7
2001 96,6 86,5 146,6 105,3
2002 93,5 84,5 148,1 104,1
2003 92,9 83,2 154,7 106,8
2004 90,3 78,2 153,4 104,1
2005 89,9 77,0 146,3 101,3
2006 91,0 78,6 139,8 100,0
2007 84,7 74,5 132,4 95,3
2008 83,0 70,9 121,8 90,6
2009 81,5 69,3 111,9 87,8
2010 76,0 65,6 104,1 82,9
2011 73,4 61,2 96,7 77,6
2012 70,7 59,0 94,5 75,5
2013 62,7 52,6 87,7 68,9
2014 57,7 49,9 90,2 66,9
2015 57,0 51,1 92,7 70,4
2016 56,6 53,3 91,7 72,0
2017 57,8 56,4 87,1 73,6
2018 56,5 60,4 88,8 75,6
2019 55,8 61,0 104,3 79,8
2020 51,6 55,5 97,4 73,9
2021 54,3 56,2 92,9 73,7

Graphique E2 fin

Graphique E3 début

Graphique E3 Indice de gravité des crimes déclarés par la police, provinces des Prairies et Canada, 1998 à 2021

Tableau de données du graphique E3 
Tableau de données du graphique E3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique E3. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Manitoba, Saskatchewan, Alberta et Canada, calculées selon Indice de gravité de la criminalité unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Manitoba Saskatchewan Alberta Canada
Indice de gravité de la criminalité
1998 154,5 176,2 122,5 118,8
1999 152,6 167,3 118,8 111,2
2000 149,5 169,4 111,3 106,7
2001 152,5 176,4 114,8 105,3
2002 148,3 175,7 116,3 104,1
2003 161,3 199,5 124,8 106,8
2004 163,3 192,3 124,1 104,1
2005 156,7 181,3 121,9 101,3
2006 155,9 170,5 115,6 100,0
2007 150,8 164,7 114,4 95,3
2008 129,9 152,5 112,0 90,6
2009 137,7 149,5 105,6 87,8
2010 127,3 148,2 98,2 82,9
2011 116,0 143,6 87,5 77,6
2012 114,5 138,8 86,1 75,5
2013 100,7 126,5 85,3 68,9
2014 96,7 125,0 87,6 66,9
2015 106,3 138,3 104,5 70,4
2016 115,4 151,4 106,0 72,0
2017 119,0 143,2 112,1 73,6
2018 126,2 140,7 113,7 75,6
2019 139,7 149,6 120,1 79,8
2020 125,8 142,6 108,7 73,9
2021 126,9 146,8 101,4 73,7

Graphique E3 fin

Graphique E4 début

Graphique E4 Indice de gravité des crimes déclarés par la police, territoires et Canada, 1998 à 2021

Tableau de données du graphique E4 
Tableau de données du graphique E4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique E4. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Yukon, Territoires du Nord-Ouest , Nunavut et Canada, calculées selon Indice de gravité de la criminalité unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Yukon Territoires du Nord-Ouest Nunavut Canada
Indice de gravité de la criminalité
1998 226,2 267,5 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 118,8
1999 230,4 255,4 218,8 111,2
2000 267,7 251,9 250,3 106,7
2001 248,8 260,4 288,9 105,3
2002 263,9 297,2 318,5 104,1
2003 258,7 339,4 360,8 106,8
2004 245,4 353,3 372,1 104,1
2005 199,4 343,3 327,1 101,3
2006 180,4 316,0 279,9 100,0
2007 186,3 335,8 316,0 95,3
2008 182,8 342,9 326,5 90,6
2009 180,9 326,2 332,9 87,8
2010 171,0 348,1 343,1 82,9
2011 154,7 342,0 315,1 77,6
2012 156,0 338,1 318,2 75,5
2013 169,4 315,0 286,0 68,9
2014 187,3 290,2 283,7 66,9
2015 183,0 321,9 275,2 70,4
2016 185,9 297,4 294,9 72,0
2017 183,9 309,5 300,5 73,6
2018 172,1 325,3 325,5 75,6
2019 212,7 389,0 371,8 79,8
2020 214,7 414,1 378,0 73,9
2021 213,3 391,3 384,1 73,7

Graphique E4 fin

Annexe F — Indice de gravité des crimes déclarés par la police et Indice de gravité des crimes violents déclarés par la police, selon la région métropolitaine de recensement, 2021

Graphique F5 début

Graphique F5 Indice de gravité des crimes déclarés par la police, selon la région métropolitaine de recensement, 2021

Tableau de données du graphique F5 
Tableau de données du graphique F5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique F5. Les données sont présentées selon Région métropolitaine de recensement (titres de rangée) et Indice de gravité de la criminalité(figurant comme en-tête de colonne).
Région métropolitaine de recensementTableau de données du graphique F5 Note 1 Tableau de données du graphique F5 Note 2 Tableau de données du graphique F5 Note 3 Indice de gravité de la criminalité
Canada 73,7
St. John’s 67,9
Halifax 65,7
Moncton 113,4
Saint John 51,1
Saguenay 50,0
Québec 42,6
Sherbrooke 50,9
Trois-Rivières 50,6
Montréal 55,9
GatineauTableau de données du graphique F5 Note 4 49,6
OttawaTableau de données du graphique F5 Note 5 49,3
Kingston 72,8
Belleville 69,3
Peterborough 64,8
Toronto 45,5
Hamilton 56,9
St. Catharines–Niagara 62,1
Kitchener–Cambridge–Waterloo 79,4
Brantford 75,7
Guelph 58,2
London 80,1
Windsor 74,8
Barrie 45,9
Grand Sudbury 84,4
Thunder Bay 101,3
Winnipeg 113,6
Regina 110,9
Saskatoon 106,0
Lethbridge 128,7
Calgary 72,3
Edmonton 97,5
Kelowna 122,3
Abbotsford–Mission 78,2
Vancouver 81,6
Victoria 71,5

Graphique F5 fin

Graphique F6 début

Graphique F6 Indice de gravité des crimes violents déclarés par la police, selon la région métropolitaine de recensement, 2021

Tableau de données du graphique F6 
Tableau de données du graphique F6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique F6. Les données sont présentées selon Région métropolitaine de recensement (titres de rangée) et Indice de gravité des crimes violents(figurant comme en-tête de colonne).
Région métropolitaine de recensementTableau de données du graphique F6 Note 1 Tableau de données du graphique F6 Note 2 Tableau de données du graphique F6 Note 3 Indice de gravité des crimes violents
Canada 92,5
St. John’s 98,2
Halifax 91,7
Moncton 98,0
Saint John 53,8
Saguenay 81,6
Québec 59,7
Sherbrooke 73,9
Trois-Rivières 76,7
Montréal 82,0
GatineauTableau de données du graphique F6 Note 4 72,5
OttawaTableau de données du graphique F6 Note 5 62,3
Kingston 76,0
Belleville 83,8
Peterborough 84,4
Toronto 65,0
Hamilton 76,5
St. Catharines–Niagara 64,2
Kitchener–Cambridge–Waterloo 86,6
Brantford 87,3
Guelph 51,6
London 92,8
Windsor 72,1
Barrie 50,2
Grand Sudbury 127,2
Thunder Bay 176,3
Winnipeg 159,6
Regina 141,3
Saskatoon 121,4
Lethbridge 114,3
Calgary 82,7
Edmonton 110,0
Kelowna 110,8
Abbotsford–Mission 85,8
Vancouver 79,0
Victoria 82,4

Graphique F6 fin

Principaux termes et définitions clés

Affaire (ou infraction): Une affaire criminelle comprend une ou plusieurs infractions liées qui sont commises au cours d’un seul événement criminel, et qui ont été signalées à la police. Lorsqu’un même événement criminel compte plus d’une victime, une affaire agrégée distincte est consignée pour chaque victime. À titre d’exemple, un seul événement dans lequel trois victimes sont agressées au même moment et au même endroit est considéré dans les statistiques agrégées comme trois affaires de voies de fait. Pour qu’une affaire soit comptabilisée dans les statistiques de la criminalité, elle doit être consignée comme étant « fondée » plutôt que « non fondée ». Les services de police peuvent déclarer jusqu’à quatre infractions pour chaque affaire, mais le taux de criminalité traditionnel et l’Indice de gravité de la criminalité (IGC) sont fondés sur l’infraction la plus grave dans l’affaire criminelle. Aux fins du présent article, les termes « infraction » et « affaire » sont utilisés de façon interchangeable.

Infraction la plus grave : Les cas des auteurs présumés d’un crime sont classés selon l’infraction la plus grave commise dans une affaire déclarée par la police dans laquelle ils ont été impliqués. Dans les affaires où il y a plusieurs auteurs présumés et de multiples infractions, chaque personne impliquée se verra attribuer le code de l’infraction la plus grave, même s’il ne s’agit pas de l’infraction de laquelle la personne est l’auteur présumé. Il est donc possible que l’infraction la plus grave ne soit pas l’infraction de laquelle une personne est l’auteur présumé, mais plutôt une infraction commise par un autre auteur présumé dans l’affaire. Par ailleurs, dans ce type d’affaires, les accusations déposées contre un auteur présumé peuvent l’être pour des infractions moins graves dans l’affaire.

Affaire fondée : Une affaire est « fondée » s’il a été déterminé après l’enquête policière que l’infraction déclarée s’est produite ou qu’il y a eu tentative de commettre l’infraction (même si l’accusé ou le suspect pouvant être inculpé [ASI] n’est pas connu), ou qu’il n’y a pas de preuve crédible confirmant que l’affaire n’a pas eu lieu. Cela comprend les rapports fournis par une tierce partie qui répondent à ces critères. Dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité, le concept de l’ASI désigne une personne contre laquelle il existe une preuve suffisante pour que la police dépose une accusation ou recommande à la Couronne de porter une accusation. Cette définition est entrée en vigueur le 1er janvier 2018.

Affaire non fondée : Une affaire est « non fondée » s’il a été déterminé après l’enquête policière que l’infraction déclarée ne s’est pas produite et qu’il n’y a pas eu tentative de commettre l’infraction. Cette définition est entrée en vigueur le 1er janvier 2018.

Région métropolitaine de recensement (RMR) et agglomération de recensement (AR): Une RMR ou une AR est formée d’une ou de plusieurs municipalités adjacentes situées autour d’un centre de population (aussi appelé « noyau »). Une RMR doit compter au moins 100 000 habitants, dont au moins 50 000 vivent dans le noyau. Quant à l’AR, son noyau doit compter au moins 10 000 habitants. Pour faire partie d’une RMR ou d’une AR, les municipalités adjacentes doivent être fortement intégrées au noyau, le degré d’intégration étant mesuré par le débit de la migration quotidienne calculée à partir des données du recensement. Une RMR ou une AR peut être desservie par plus d’un service de police.  Il est important de noter que, bien que les données officielles sur les crimes déclarés par la police provenant du Programme de déclaration uniforme de la criminalité utilisent les noms normalisés des RMR de Statistique Canada, les frontières des services de police des RMR ne concordent pas toujours entièrement aux unités géographiques normalisées des RMR utilisées pour la diffusion des renseignements sur le Recensement de la population.

Région rurale et petite ville : Les services de police ruraux desservent un territoire dont la majorité de la population vit à l’extérieur d’une RMR ou d’une AR. Bien que les petites villes qui ne répondent pas aux critères d’une AR soient comprises dans cette catégorie, l’expression « région rurale » sera utilisée pour alléger le texte. Le classement des services de police (ruraux ou urbains) est établi en fonction de la majorité de la population desservie par ceux-ci et non en fonction du lieu de résidence exact de chaque Canadien. Par conséquent, les résidents d’un milieu urbain peuvent être desservis par un service de police classé dans la catégorie des services de police ruraux, et vice-versa. Afin d’assurer une certaine concision, les termes « milieu rural » (ou région rurale) et « milieu urbain » (ou région urbaine) sont utilisés pour désigner les territoires ou populations en fonction de la catégorisation des services de police les desservant. Les définitions des termes « rural » et « urbain » utilisés dans le présent rapport pourraient différer des définitions utilisées dans d’autres rapports de Statistique Canada.

Région urbaine : Les services de police urbains desservent un territoire dont la majorité de la population vit à l’intérieur d’une RMR ou d’une AR.

Homicide attribuable à des gangs : Un homicide est considéré comme attribuable à des gangs lorsque la police confirme ou soupçonne que l’auteur présumé ou la victime de l’homicide était un membre ou un membre potentiel d’un groupe du crime organisé ou d’un gang de rue, ou était associé d’une façon ou d’une autre à un groupe du crime organisé ou à un gang de rue, et que l’homicide a été commis en raison de cette association. Avant 2005, on demandait à la police si l’homicide était « attribuable à des gangs ». En 2005, la question a été modifiée de manière à permettre à la police de préciser a) si elle pouvait confirmer que l’homicide était attribuable à des gangs ou b) si elle soupçonnait que l’homicide était attribuable à des gangs.

Crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu : Les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu indiquent le nombre de victimes d’infractions avec violence au Code criminel lorsqu’une arme à feu a été tirée ou utilisée comme menace, ou lorsqu’une arme à feu était présente et non utilisée, mais que la présence de l’arme à feu était pertinente dans l’affaire, selon la police.

Homicide commis à l’aide d’une arme à feu : Un homicide est considéré comme étant commis à l’aide d’une arme à feu lorsque l’arme utilisée pour tuer la victime est une arme à feu. Les armes à feu comprennent les armes de poing, les carabines ou fusils de chasse, les armes à feu entièrement automatiques, les armes semblables à une arme à feu (p. ex. pistolets à clous, fusils ou pistolets à plombs) et les autres armes à feu dont le type est inconnu.

Crimes violents : Actes criminels qui comportent l’usage de la violence contre une personne ou la menace d’en faire usage. Ces crimes comprennent l’homicide, la tentative de meurtre, les voies de fait, l’agression sexuelle et le vol qualifié. Le vol qualifié est considéré comme un crime violent, car contrairement aux autres types de vol, il comporte l’usage de la violence ou la menace d’en faire usage. Voir le tableau 3 pour obtenir la liste de certaines infractions comprises dans cette catégorie.

Homicide : Comprend le meurtre au premier degré, le meurtre au deuxième degré, l’homicide involontaire coupable et l’infanticide. Les décès causés par la négligence criminelle, le suicide et les accidents ou l’homicide excusable ne sont pas compris dans cette catégorie.

Voies de fait : Renvoie aux catégories de voies de fait prévues au Code criminel.

Agression sexuelle : Les agressions sexuelles sont réparties en trois catégories prévues au Code criminel en fonction de la nature et de la gravité de l’affaire : niveau 1, qui correspond à une agression de nature sexuelle portant atteinte à l’intégrité sexuelle de la victime; niveau 2, agression sexuelle commise à l’aide d’une arme, en menaçant d’utiliser une arme ou en causant des lésions corporelles; niveau 3, agression sexuelle qui blesse, mutile ou défigure la victime ou qui met sa vie en danger.

Infractions sexuelles contre les enfants : Comprend les infractions prévues au Code criminel dont les victimes sont des enfants et des jeunes. Il s’agit notamment d’infractions telles que les contacts sexuels, l’incitation à des contacts sexuels, l’exploitation sexuelle, le fait de rendre accessible à un enfant ou à un jeune du matériel sexuellement explicite en vue de faciliter la perpétration d’une infraction sexuelle à son égard, le leurre d’enfants au moyen de télécommunications ou d’une entente ou d’un arrangement par un moyen de télécommunication pour perpétrer une infraction d’ordre sexuel à l’égard d’un enfant et, depuis décembre 2014, les infractions suivantes : père, mère ou tuteur qui sert d’entremetteur (Code criminel, art. 170) et maître de maison qui permet des actes sexuels interdits (Code criminel, art. 171). Un maître de maison est le propriétaire, l’occupant, le gérant, l’aide-gérant ou tout autre responsable de l’accès ou de l’utilisation d’un lieu (Code criminel, art. 171). Les affaires de pornographie juvénile ne sont pas comprises dans la catégorie des infractions sexuelles contre les enfants. Exclut les affaires d’agression sexuelle des niveaux 1, 2 ou 3 commises contre des enfants et des jeunes qui sont classées dans ces trois catégories d’infraction.

Autres infractions sexuelles : Infractions sexuelles dans lesquelles il n’y a pas eu d’agression ou d’infractions sexuelles contre des enfants; elles font partie de la catégorie « Autres crimes violents ».

Crimes sans violence : Comprend les crimes contre les biens et d’autres infractions au Code criminel ainsi que les délits de la route prévus au Code criminel, les infractions relatives aux drogues et les infractions aux autres lois fédérales.

Fraude, vol d’identité et fraude d’identité: De façon générale, la fraude est une infraction par laquelle une personne frustre le public ou toute personne de quelque bien, service, argent ou valeur (art. 380 du Code criminel). Le vol d’identité est une infraction par laquelle une personne obtient ou a en sa possession des renseignements identificateurs sur une autre personne dans l’intention de les utiliser pour commettre un acte criminel (art. 402.2). La fraude d’identité est une infraction par laquelle une personne se fait passer pour une autre personne avec l’intention d’obtenir un avantage, d’obtenir un bien, de causer un désavantage, d’éviter une arrestation ou une poursuite ou d’entraver le cours de la justice (art. 403).

Crimes contre les biens : Actes illicites commis avec l’intention d’acquérir des biens, mais qui ne comportent pas l’usage de la violence contre une personne ou la menace d’en faire usage. Ces infractions comprennent l’introduction par effraction, le vol et le méfait. Voir le tableau 3 pour obtenir la liste de certaines infractions comprises dans cette catégorie.

Autres infractions au Code criminel : Comprend notamment le fait de troubler la paix et les infractions contre l’administration de la justice, comme le défaut de se conformer à une ordonnance, le défaut de comparaître et le manquement aux conditions de la probation.

Infractions relatives aux drogues : Comprend les infractions à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, comme la possession, le trafic, la production, l’importation et l’exportation de drogues ou de stupéfiants. Par exemple, il y a le cannabis (avant l’entrée en vigueur de la Loi sur le cannabis le 17 octobre 2018), la cocaïne, l’héroïne et d’autres drogues comme la méthamphétamine (p. ex.. « méthamphétamine en cristaux »), la phencyclidine (PCP), la diéthylamide de l’acide lysergique (LSD) et l’ecstasy. Ces infractions comprennent également les infractions liées au cannabis en vertu de la Loi sur le cannabis et, à compter de novembre 2017, les infractions propres aux opioïdes (y compris le fentanyl, mais à l’exception de l’héroïne).

Infractions aux autres lois fédérales : Il s’agit notamment d’infractions aux lois fédérales autres que celles prévues au Code criminel et à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. Comprend notamment les infractions à la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents.

Tableaux de données détaillés

Tableau 1 Indices de gravité des crimes déclarés par la police, Canada, 2011 à 2021

Tableau 2 Taux de crimes déclarés par la police, Canada, 2011 à 2021

Tableau 3 Crimes déclarés par la police, certaines infractions, Canada, 2020 et 2021

Tableau 4 Indices de gravité des crimes déclarés par la police, selon la province ou le territoire, 2021

Tableau 5 Crimes déclarés par la police, certaines infractions, selon la province ou le territoire, 2021

Tableau 6 Crimes déclarés par la police et proportion d’affaires jugées non fondées, certaines infractions, Canada, 2019 à 2021

Tableau 7 Crimes déclarés par la police, certaines infractions, selon la région métropolitaine de recensement, 2021

Tableau 8 Crimes déclarés par la police, certaines infractions relatives aux drogues, selon la province ou le territoire, 2021

Tableau 9 Crimes déclarés par la police, certaines infractions relatives aux drogues, Canada, 2020 et 2021

Tableau 10 Crimes commis par des jeunes et déclarés par la police, certaines infractions, Canada, 2020 et 2021

Tableau 11 Jeunes auteurs présumés de crimes déclarés par la police, Canada, 2011 à 2021

Tableau 12 Indices de gravité des crimes commis par des jeunes, affaires déclarées par la police, Canada, 2011 à 2021

Tableau 13 Indices de gravité des crimes commis par des jeunes, affaires déclarées par la police, selon la province ou le territoire, 2021

Tableau 14 Taux de crimes déclarés par la police, selon la province ou le territoire, 2021

Tableau 15 Indices de gravité des crimes déclarés par la police, selon la région métropolitaine de recensement, 2021

Tableau 16 Taux de crimes déclarés par la police, selon la région métropolitaine de recensement, 2021

Description de l’enquête

Programme de déclaration uniforme de la criminalité

Le Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) a été mis sur pied en 1962 avec la collaboration et l’aide de l’Association canadienne des chefs de police. Le Programme DUC a été conçu pour mesurer les affaires criminelles qui ont été signalées aux services de police fédéraux, provinciaux, territoriaux et municipaux au Canada.

Une affaire peut comprendre plus d’une infraction. Afin d’assurer la comparabilité des données, les chiffres figurant dans le présent article sont fondés sur l’infraction la plus grave dans l’affaire, qui est déterminée d’après une règle de classification normalisée utilisée par tous les services de police. Toutefois, il est possible de produire des chiffres fondés sur toutes les infractions sur demande.

Chaque année, la base de données du Programme DUC est figée à la fin du mois de mai dans le but de permettre la production des statistiques de la criminalité de l’année civile précédente. Cependant, les services de police continuent d’envoyer des données à jour à Statistique Canada après cette date pour des affaires qui sont survenues au cours d’années antérieures. En général, ces révisions représentent de nouveaux enregistrements sur les auteurs présumés, au fur et à mesure que les affaires sont résolues et que les auteurs présumés sont identifiés par la police. Toutefois, dans certains cas, de nouveaux enregistrements sur les affaires peuvent être ajoutés et des enregistrements sur des affaires déjà déclarées peuvent être supprimés lorsque de nouveaux renseignements sont connus.

Des révisions sont acceptées pendant une période d’un an suivant la diffusion initiale des données. À titre d’exemple, lorsque les statistiques de la criminalité de 2021 sont diffusées, les données de 2020 sont mises à jour afin de tenir compte des révisions qui ont été apportées à partir de mai 2021 jusqu’à mai 2022. Les données sont révisées une seule fois, puis elles sont figées de façon permanente. Au cours des 10 années précédentes (2012 à 2021), les données correspondant aux années antérieures ont été révisées à la hausse 9 fois et à la baisse 1 fois, la révision annuelle moyenne s’élevant à 0,33 %. Les révisions de 2020 concernant les chiffres des personnes inculpées et des jeunes non inculpés ont entraîné une hausse de 0,8 % des chiffres de 2020.

La mesure des affaires criminelles

Les données du Programme DUC servent à mesurer tant le taux de criminalité traditionnel que l’Indice de gravité de la criminalité (IGC). Ces deux mesures sont fondées sur le compte agrégé des affaires criminelles. Une affaire criminelle comprend une ou plusieurs infractions liées qui ont été commises au cours d’un seul événement criminel et qui ont été signalées à la police. Lorsqu’un même événement criminel compte plus d’une victime, une affaire agrégée distincte est consignée pour chaque victime. Par exemple, un seul événement dans lequel trois victimes sont agressées au même moment et au même endroit est considéré dans les statistiques agrégées comme trois affaires de voies de fait. Pour qu’une affaire soit comptabilisée dans les statistiques de la criminalité, elle doit être consignée comme étant « fondée » plutôt que « non fondée ». Une affaire est « fondée » s’il a été déterminé après l’enquête policière que l’infraction déclarée s’est produite ou qu’il y a eu tentative de commettre l’infraction, ou qu’il n’y a pas de preuve crédible confirmant que l’affaire n’a pas eu lieu. Cela comprend les rapports fournis par une tierce partie qui répondent à ces critères.

Les services de police peuvent déclarer un maximum de quatre infractions pour chaque affaire; toutefois, cette façon de procéder est utilisée depuis la fin des années 1980 seulement, et elle n’a pas été adoptée par tous les services de police. Par conséquent, le taux de criminalité traditionnel et l’IGC sont tous les deux fondés sur l’infraction la plus grave dans l’affaire criminelle. En fondant ces mesures sur l’infraction la plus grave dans l’affaire, il est possible d’effectuer des comparaisons au fil du temps et de faire de meilleures comparaisons entre les services de police.

Toutefois, il se peut que certaines infractions soient sous-représentées lorsque seule l’infraction la plus grave est considérée. Cette méthode a peu ou pas d’effet sur les infractions graves avec violence, comme l’homicide, l’agression sexuelle et les voies de fait graves. Cependant, certains délits mineurs sont moins susceptibles d’être l’infraction la plus grave dans l’affaire lorsqu’ils se produisent en même temps que d’autres crimes plus graves. Ces infractions secondaires ne sont donc pas comprises dans le calcul des statistiques agrégées, du taux de criminalité ou de l’IGC.

Afin de publier dans les meilleurs délais possible les statistiques sur les crimes déclarés par la police, le présent article est fondé sur des données agrégées (des totaux), soit les premières données sur la criminalité accessibles chaque année civile. Des données plus détaillées sur les caractéristiques des affaires, des victimes et des auteurs présumés seront accessibles après la diffusion du présent article, et elles le seront pour les demandes de données personnalisées ou pourraient éventuellement paraître dans de prochains articles de Juristat.

Pour obtenir plus de renseignements sur le dénombrement des crimes au Canada, voir La mesure de la criminalité au Canada : Présentation de l’Indice de gravité de la criminalité et des améliorations au Programme de déclaration uniforme de la criminalité (Wallace et autres, 2009), La méthodologie de l’Indice de gravité de la criminalité déclarée par la police (Babyak et autres, 2009) et Updating the Police-Reported Crime Severity Index: Calculating 2018 Weights (Cormack et Tabuchi, 2020).

Taux de criminalité

Le taux de criminalité traditionnel, qui sert à mesurer les crimes déclarés par la police au Canada depuis 1962, est généralement exprimé sous forme de taux pour 100 000 habitants. Pour calculer le taux de criminalité, on fait la somme des infractions au Code criminel déclarées par la police, que l’on divise par la population. Le taux de criminalité exclut les délits de la route prévus au Code criminel et les infractions aux autres lois fédérales, comme les infractions relatives aux drogues.

Afin de calculer le taux traditionnel de crimes déclarés par la police, on compte toutes les infractions de façon égale, peu importe leur gravité. À titre d’exemple, une affaire d’homicide est comptée comme étant l’équivalent d’une affaire de vol. Ainsi, l’une des limites du taux de criminalité traditionnel, c’est qu’il peut fluctuer facilement en raison des variations du nombre d’infractions moins graves, mais fréquentes, comme les vols de 5 000 $ ou moins ou les méfaits. Autrement dit, une forte diminution des infractions fréquentes, mais moins graves, peut faire baisser le taux de crimes déclarés par la police, même si le nombre d’affaires plus graves, mais moins fréquentes, comme les homicides et les vols qualifiés, augmente.

Outre le taux de criminalité global, des taux sont calculés pour les crimes violents, les crimes contre les biens et les autres infractions au Code criminel. De plus, les taux de jeunes qui ont été inculpés par la police ou qui ont fait l’objet de mesures extrajudiciaires sont calculés pour toutes les catégories de crimes.

Indice de gravité de la criminalité

L’Indice de gravité de la criminalité (IGC) a été mis au point pour remédier au fait que le taux de crimes déclarés par la police est établi par les infractions relativement moins graves, mais fréquentes. L’IGC tient compte non seulement du volume de crimes, mais aussi de leur gravité relative. Par conséquent, l’IGC suivra les variations du volume de la criminalité et/ou de la gravité moyenne des crimes lorsque ceux-ci seront consignés.

On calcule l’Indice de gravité des crimes déclarés par la police en attribuant un poids à chaque infraction. Les poids de l’IGC sont fondés sur le taux d’incarcération lié à l’infraction et sur la durée moyenne de la peine d’emprisonnement prononcée par les tribunaux de juridiction criminelle à l’égard de cette infractionNote  . Plus la peine moyenne est sévère, plus le poids attribué à l’infraction est important, ce qui signifie que les infractions plus graves ont un effet plus marqué sur l’indice. Contrairement au taux de criminalité traditionnel, l’IGC englobe toutes les infractions, y compris les délits de la route prévus au Code criminel et les infractions aux autres lois fédérales, comme les infractions relatives aux drogues.

Pour calculer l’IGC, il s’agit de diviser la somme des infractions pondérées par la population. Comme les autres indices (p. ex. l’Indice des prix à la consommation), on normalise ensuite l’IGC en fonction d’une année de base, dont l’indice est « 100 », et ce, afin de simplifier la comparaison (pour l’IGC, l’année de base est 2006). Toutes les valeurs de l’IGC sont relatives à l’IGC de 2006 à l’échelle du Canada. Les valeurs de l’IGC sont disponibles à compter de 1998.

En plus de l’IGC global, un Indice de gravité des crimes violents (IGC avec violence) et un Indice de gravité des crimes sans violence (IGC sans violence) ont été créés. Comme dans le cas de l’IGC global, on dispose de données sur ces deux indices à compter de 1998. L’IGC avec violence comprend toutes les infractions avec violence déclarées par la police, et l’IGC sans violence comprend toutes les infractions contre les biens déclarées par la police ainsi que les autres infractions au Code criminel, les délits de la route prévus au Code criminel et les infractions aux autres lois fédérales. Les différentes mesures de l’IGC sont également disponibles pour les jeunes auteurs présumés de crimes (inculpés et non inculpés).

Pour s’ajuster aux changements de modèles de détermination des peines par les tribunaux et aux modifications au Code criminel et aux autres lois fédérales, les poids sont mis à jour tous les cinq ans. La plus récente mise à jour a été effectuée en 2018 et s’applique aux données révisées de 2019 et 2020 présentées dans cet article.

Pour obtenir plus de renseignements sur l’IGC, veuillez consulter les publications La mesure de la criminalité au Canada : présentation de l’Indice de gravité de la criminalité et des améliorations au Programme de déclaration uniforme de la criminalité (Wallace et autres, 2009), La méthodologie de l’Indice de gravité de la criminalité déclarée par la police (Babyak et autres, 2009), Mise à jour des poids de l’Indice de gravité de la criminalité déclarée par la police : perfectionnement de la méthodologie (Babyak et autres, 2013) et Updating the Police-Reported Crime Severity Index: Calculating 2018 Weights (Cormack et Tabuchi, 2020), ainsi que la vidéo « La mesure de la criminalité au Canada : un aperçu détaillé de l’Indice de gravité de la criminalité » (Statistique Canada, 2016).

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