L’exploitation sexuelle des enfants et la violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne au Canada : un profil statistique des affaires déclarées par la police et des accusations portées devant les tribunaux, 2014 à 2020
par Dyna Ibrahim, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités
De 2014 à 2020, la police a déclaré 10 739 affaires
d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne (dans lesquelles la victime
avait été identifiée par la police) et 29 028 affaires de
pornographie juvénile en ligne (dans lesquelles la victime n’avait pas été identifiée).
Le taux global d’affaires
d’exploitation sexuelle d’enfants et de violence sexuelle à l’égard d’enfants
en ligne déclarées par la police affiche une tendance à la
hausse, étant passé de 50 affaires pour 100 000 habitants en
2014, année où les données sur la cybercriminalité ont été recueillies pour la
première fois à l’échelle nationale, à 131 affaires pour
100 000 habitants en 2020.
Le leurre d’un enfant représentait la grande
majorité (77 %) des infractions sexuelles contre des enfants en ligne. De
plus, la distribution non consensuelle d’images intimes en représentait une
part de 11 %, l’incitation à des contacts sexuels, 8 %, et les autres
infractions sexuelles contre des enfants en ligne, 5 %. Plus des deux
tiers (68 %) des affaires de pornographie juvénile concernaient la
production ou la distribution de pornographie juvénile, et environ le tiers (32 %)
de ces affaires concernaient la possession de pornographie juvénile ou l’accès
à de la pornographie juvénile.
Parmi les victimes d’infractions sexuelles
contre des enfants en ligne, 7 sur 10 (73 %) étaient des filles de 12
à 17 ans et 13 % étaient des filles de moins de 12 ans. Les
garçons de 12 à 17 ans représentaient quant à eux 11 % des victimes et
les garçons de moins de 12 ans représentaient les 3 % de victimes
restants.
Environ 2 victimes d’infractions sexuelles
contre des enfants en ligne sur 3 (65 %) ont été ciblées par un étranger
(39 %) ou une simple connaissance (25 %), et près de 1 victime sur 4
(23 %) a été ciblée par un ami (8 %), un membre de la famille
(7 %) ou un partenaire intime (7 %).
Parmi les infractions sexuelles contre des
enfants en ligne, plus de 1 infraction sur 4 (27 %) comprenait une
infraction secondaire, habituellement une infraction de pornographie juvénile
(17 % de l’ensemble des infractions sexuelles contre des enfants en
ligne).
Plus de 4 affaires d’infractions sexuelles
contre des enfants en ligne déclarées par la police sur 10 (44 %) ont été
classées (ou résolues). Des accusations ont été portées ou recommandées dans
74 % des infractions sexuelles contre des enfants dans lesquelles un
auteur présumé avait été identifié relativement à l’affaire. En revanche, la
grande majorité (85 %) des affaires de pornographie juvénile n’ont pas été
classées. Parmi les affaires de pornographie juvénile dans lesquelles un auteur
présumé avait été identifié, 64 % ont été classées par mise en accusation.
La grande majorité (91 %) des auteurs
présumés d’exploitation sexuelle d’enfants et de violence sexuelle à l’égard des
enfants en ligne (y compris les infractions sexuelles contre des enfants et la pornographie
juvénile) étaient des hommes et des garçons, et ces derniers étaient généralement
beaucoup plus âgés que les victimes. L’âge médian des hommes et
des garçons identifiés en tant qu’auteurs présumés
d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne était de 24 ans,
tandis que l’âge médian des hommes et des garçons
identifiés en tant qu’auteurs présumés dans les affaires de pornographie
juvénile était de 29 ans. La distribution non consensuelle d’images
intimes en ligne mettait en cause des victimes et des auteurs présumés dont
l’âge médian était de 15 ans.
Le Code criminel prévoit l’utilisation
d’un moyen de télécommunication dans sa définition de leurre d’un enfant et sa
définition d’entente ou arrangement (infraction d’ordre sexuel à l’égard d’un
enfant). En plus de ces deux types d’infractions, les données déclarées par la
police révèlent que la pornographie juvénile et la distribution non
consensuelle d’images intimes (dont les victimes sont des enfants) sont souvent
commises en ligne. Au total, de 2014-2015 à 2019-2020, les tribunaux de
juridiction criminelle au Canada ont été saisis de 27 522 accusations
liées à ces infractions sexuelles contre des enfants, lesquelles avaient
probablement été commises en ligne. Par ailleurs, plus de 8 accusations
sur 10 (85 %) ont été traitées par des tribunaux pour adultes.
Les accusations liées à des infractions
sexuelles contre des enfants qui ont probablement été commises en ligne étaient
plus susceptibles de se solder par un verdict de culpabilité que les
accusations relatives à d’autres infractions sexuelles contre des enfants
(probablement commises hors ligne) : plus de 1 accusation portée
devant les tribunaux sur 3 (36 %) relativement à des infractions sexuelles
contre des enfants qui ont probablement été commises en ligne s’est soldée par
un verdict de culpabilité à l’endroit de l’accusé, comparativement à 29 %
des accusations liées à de telles infractions commises hors ligne. Les
accusations de distribution non consensuelle d’images intimes étaient les plus
susceptibles de donner lieu à un verdict de culpabilité (45 %).
Parmi les causes portées devant les tribunaux
comportant au moins une accusation liée à une infraction sexuelle contre des enfants
et ayant probablement eu lieu en ligne, environ 6 sur 10 (61 %) se sont
soldées par un verdict de culpabilité comme décision la plus sévère pour l’une
ou l’autre des accusations, comparativement à 41 % des causes comportant
au moins une accusation d’infraction sexuelle contre un enfant qui a probablement
été commise hors ligne.
Au total, 8 adultes sur 10 (80 %) déclarés
coupables d’une infraction sexuelle contre des enfants probablement commise en
ligne ont été condamnés à une peine d’emprisonnement. Cette proportion est légèrement
inférieure à la proportion d’adultes condamnés à une peine d’emprisonnement
après avoir été reconnus coupables d’une infraction sexuelle contre un enfant
qui a probablement eu lieu hors ligne (83 %).
Fin de l’encadré 1
Plus
que jamais, la technologie, notamment Internet, fait partie intégrante de la
vie quotidienne des Canadiens. En 2018, on a estimé que tous les ménages
canadiens comptant des enfants, à l’exception d’environ 1 %, avaient accès
à Internet (Frenette et autres, 2020). Les
préoccupations au sujet de la sécurité et de la victimisation en ligne ont été
exacerbées par le passage en ligne, en 2020, de nombreuses activités
quotidiennes en raison de la pandémie de COVID-19. Alors que des mesures de
santé publique étaient mises en place partout au Canada pour combattre le
virus, de nombreux enfants ont dû poursuivre leur apprentissage en virtuel et
ont passé plus de temps à l’intérieur et en ligne (Moore et autres, 2020). La technologie présente sans aucun doute de nombreux
avantages et, pour les enfants, le fait d’être connectés les aide à apprendre,
à grandir et à atteindre leur plein potentiel (UNICEF,
2017). Cependant, l’utilisation de la technologie et d’Internet
comporte aussi des risques. Parmi les risques les plus graves liés au fait de
passer du temps en ligne figure la vulnérabilité à l’exploitation et à la
violence sexuelles en ligne, en particulier pour les enfants (ECPAT, 2016; UNICEF,
2017).
Il
n’existe pas de définition normalisée de l’exploitation sexuelle des enfants et de la violence
sexuelle à l’égard des enfants en ligne. Cette infraction englobe un large éventail
de comportements et de situations, tels que les avances sexuelles à l’endroit
d’un enfant — avec ou sans réponse de la part de l’enfant —, la
manipulation psychologique à des fins sexuelles (période pendant laquelle
l’auteur présumé acquiert la confiance de sa victime en vue de commettre une
infraction sexuelle à son égard), les interactions de nature sexuelle tenues en
ligne (cybersexe) ou non (lors d’une rencontre en personne) ainsi que la
production et la distribution d’images montrant de la violence sexuelle à
l’égard d’enfants et d’adolescents, ou l’accès à ces images (De Santisteban et Gamez-Guadix, 2018; Kloess et autres, 2014). Elle peut être
commise par des adultes ou des jeunes, et peut impliquer des étrangers ou des
membres de la famille et des connaissances (Mitchell
et autres, 2005). En règle générale, dans le contexte juridique
canadien, l’exploitation sexuelle des enfants et la violence sexuelle à l’égard
des enfants en ligne comprend le contenu montrant de l’exploitation sexuelle
d’enfants, les images prises par les personnes d’elles-mêmes et le sextageNote (messages,
photos ou vidéos souvent distribués sans consentement), la sextorsionNote , la
manipulation psychologique et le leurre, la diffusion continue en direct de
violence sexuelle à l’égard des enfants, et la production de contenu sur
demande (Sécurité publique Canada, 2022).
Les
effets à court et à long terme de la victimisation sexuelle pendant l’enfance
sont bien documentés (Beitchman et autres, 1991; Browne et Finkelhor, 1986; Hailes et autres,
2019; Olafson, 2011). Plus récemment, des études sur les effets
de l’exploitation sexuelle des enfants en ligne ont révélé que les victimes de
ce crime subissent souvent toute une gamme de répercussions négatives, y
compris des difficultés d’ordre psychologique, un développement sexuel
problématique ainsi que l’abus de substances et l’apparition de symptômes de
dépression plus tard dans la vie (Carnes, 2001; Hanson, 2017; Ospina et autres, 2010; Say
et autres, 2015; Whittle et autres, 2013a). De plus, la
victimisation des enfants qui font l’objet d’exploitation sexuelle en ligne
perdure en raison de la redistribution réelle ou de la menace de redistribution
de leurs images, longtemps après que la violence ait pris fin (Centre canadien de protection de l’enfance, 2017; Martin, 2015).
Tous
les enfants ont droit à la protection. Il s’agit d’un droit fondamental de
la personne. Compte tenu de leur vulnérabilité et de leur dépendance, les
enfants (personnes de moins de 18 ans) ont également des droits qui leur
sont propres et qui sont reconnus dans la Convention relative aux droits de
l’enfant de 1989. En 1991, le Canada a ratifié la Convention des
Nations Unies relative aux droits de l’enfant, s’engageant par le fait
même à protéger les enfants contre toutes les formes d’exploitation et de
violence, entre autres formes de préjudices et de menaces. Tous les
ordres de gouvernement sont tenus de garantir et de protéger les droits de
l’enfant énoncés dans la Convention (UNICEF Canada, 2022). Le Canada a également
signé le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant,
concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie
mettant en scène des enfants (Haut-Commissariat
des Nations Unies aux droits de l’homme, 2022). Étant donné que
l’utilisation de la technologie par les Canadiens a augmenté au cours des
dernières années, le Canada a redoublé d’efforts pour protéger les enfants
contre les cyberprédateurs. En 2004, la Stratégie nationale pour la
protection des enfants contre l’exploitation sexuelle sur Internet a été mise
en œuvre pour lutter contre ce crime au Canada. Depuis, la Stratégie
nationale a été renouvelée et élargie et, en 2019, le gouvernement du Canada
a renouvelé son engagement à l’égard de la protection des enfants en soutenant
financièrement des efforts visant à accroître la sensibilisation, à réduire la
stigmatisation associée au signalement de ce crime, à augmenter la capacité du
Canada de poursuivre en justice les contrevenants et à collaborer avec
l’industrie numérique pour trouver de nouvelles façons de lutter contre
l’exploitation sexuelle des enfants en ligne. Plus récemment, le budget de 2021 a proposé d’accorder 20,7 millions de dollars sur
cinq ans, à compter de 2021-2022, à la Gendarmerie royale du Canada afin
d’améliorer sa capacité de mener des enquêtes sur l’exploitation sexuelle des
enfants en ligne, d’identifier les victimes et de les retirer des situations de
mauvais traitements, et de traduire les contrevenants en justice, y compris
ceux qui commettent des infractions à l’étranger (Sécurité publique Canada, 2022).
À l’heure actuelle, on en sait bien peu sur la
prévalence et les caractéristiques de l’exploitation sexuelle des enfants et de
la violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne dans le contexte canadien. Pour éclairer la
question, cet article de Juristat présente une analyse des données
déclarées par la police tirées du Programme de déclaration uniforme de la
criminalité (DUC) portant sur les infractions sexuelles prévues au Code criminel qui ont été perpétrées au moyen d’une technologie de l’information et des communications, c’est-à-dire
des cybercrimes, dont les victimes étaient des enfants et des jeunes de moins
de 18 ans. L’article présente également des données sur les accusations et
les causes portées devant les tribunaux comportant des infractions sexuelles
contre des enfants (susceptibles de comporter une composante en ligne) ayant
été tirées des données de l’Enquête intégrée sur les tribunaux de juridiction
criminelle, ainsi que des décisions rendues dans ces causes.
En général, seule une fraction des infractions
sexuelles sont portées à l’attention de la police et, par la suite, portées
devant les tribunaux (Burczycka et Conroy, 2017).
De plus, lorsque la victime est un enfant, l’affaire est d’autant plus
susceptible d’être sous-déclarée, et ce, pour plusieurs raisons. Par exemple,
il est possible que certains enfants — surtout les plus jeunes — soient
incapables de signaler un incident ou de demander de l’aide (Finkelhor et autres, 2001; Taylor et Gassner, 2010).
De même, il se peut que certains enfants craignent de signaler un incident, ou
ne sachent pas comment le faire ou demander de l’aide. Par ailleurs, à mesure
que la technologie progresse, les tactiques utilisées
par les contrevenants pour leurrer et manipuler psychologiquement des enfants
en vue de les exploiter sexuellement ou de leur faire subir de la violence
sexuelle progressent aussi et, en tirant parti des capacités avancées en
matière d’anonymat, ils arrivent à mieux dissimuler leurs activités (Alliance mondiale WeProtect, 2019). Il est
donc difficile pour les organismes d’application de la loi de faire enquête sur
les affaires liées à ce crime, d’en identifier les victimes et de traduire les
contrevenants en justice. Néanmoins, les analyses présentées dans cet article
peuvent fournir des renseignements de base sur les affaires d’exploitation
sexuelle d’enfants et de violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne qui
ont été portées à l’attention de la police et des tribunaux de juridiction
criminelle au Canada, lesquels permettront de mieux éclairer les programmes et
les politiques visant à lutter contre ce crime. En outre, pour brosser un
tableau plus complet de la fréquence de ce crime au Canada, certaines données
accessibles au public provenant de la centrale canadienne de signalement des
cas d’exploitation sexuelle des enfants sur Internet, Cyberaide.ca, sont
présentées dans l’encadré 4.
Le présent article a été produit avec l’appui
financier de Sécurité publique Canada.
Début de l'encadré 1
Encadré 1
Mesurer et définir l’exploitation sexuelle des enfants et la violence sexuelle
à l’égard des enfants en ligne à l’aide des données déclarées par la police
Depuis 2014Note , le
Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) permet de recueillir
des renseignements sur la criminalité en ligne au moyen d’un indicateur de la
cybercriminalité. Une affaire est déclarée comme une affaire de
cybercriminalité lorsque la technologie de l’information et des communications
(TIC) est l’objet du crime, ou lorsque la TIC a été utilisée pour commettre
l’infraction.
La TIC comprend, sans toutefois s’y limiter,
Internet, les ordinateurs, les serveurs, la technologie numérique ainsi que les
appareils, les téléphones et les réseaux de télécommunication numériques. Les
crimes commis par message texte et au moyen de messages sur les plateformes de
médias sociaux sont également considérés comme des cybercrimes.
Dans le cadre du Programme DUC, les
services de police peuvent déclarer jusqu’à quatre infractions pour chaque
affaire. Le Programme DUC classe les affaires en fonction de l’infraction la
plus grave commise dans l’affaire (généralement l’infraction qui entraîne la
peine maximale la plus longue en vertu du Code criminel), et les
infractions contre la personne sont toujours classées comme des infractions
plus graves que les autres. Afin de veiller à une mesure uniforme de
l’aspect cybernétique de la criminalité, l’analyse des données sur les
cybercrimes est fondée sur l’infraction la plus grave et la plus susceptible de
mettre en cause la TIC dans chaque affaire, désignée par « infraction de
cybercriminalité» (voir l’encadré 2).
Au chapitre des affaires qui comportaient une infraction de
pornographie juvénile pour lesquelles aucune victime n’a été identifiée,
l’infraction la plus grave déclarée dans le cadre du Programme DUC est la
« pornographie juvénile ». Lorsqu’une victime est identifiée dans l’affaire,
celle-ci est déclarée au Programme DUC avec, comme infraction la plus
grave, une infraction d’agression sexuelle, une infraction d’exploitation
sexuelle ou une autre infraction sexuelle contre un enfant. La pornographie
juvénile peut également être déclarée comme infraction secondaire dans
l’affaire. Compte tenu de cette distinction et de la complexité des enquêtes
sur les affaires de pornographie juvénile, les analyses sont principalement présentées
dans cet article sous deux grandes catégories, à savoir les infractions
sexuelles contre des enfants en ligne, catégorie qui permet l’analyse des
caractéristiques de l’affaire et de la victime, et la pornographie juvénile
en ligne, catégorie qui comprend les affaires dans lesquelles la victime
n’a pas été identifiée. Cela dit, un résumé des tendances réunissant les deux
catégories d’infractions est présenté au début de l’article.
Les infractions sexuelles contre des enfants
en ligne comprennent les infractions suivantes :
les infractions sexuelles contre des enfants,
c’est-à-dire les infractions au Code criminel suivantes : contacts
sexuels, incitation à des contacts sexuels, exploitation sexuelle, père, mère
ou tuteur qui sert d’entremetteur, maître de maison qui permet des actes
sexuels interdits, leurre d’un enfant, entente ou arrangement (infraction
d’ordre sexuel à l’égard d’un enfant), et bestialité (en présence d’un enfant
ou incitation de celui-ci)Note ;
les autres infractions sexuelles,
à savoir les infractions sexuelles prévues au Code criminel qui ne sont
pas propres aux enfants, mais dans lesquelles une personne de moins de
18 ans a été identifiée comme victime. Il s’agit notamment de la
distribution non consensuelle d’images intimes, de l’agression sexuelle
(niveaux 1, 2 et 3), de l’exploitation sexuelle
d’une personne handicapée, de la bestialité (commettre, forcer ou
inciter une personne), du voyeurisme, de l’inceste et
d’autres crimes de nature sexuelle.
La pornographie juvénile en ligne comprend les affaires exclues de la catégorie des infractions sexuelles contre
des enfants ainsi que les infractions prévues à l’article 163.1 du Code
criminel, qui stipule qu’il est illégal de produire, de distribuer ou de
posséder de la pornographie juvénile ou encore d’y accéder.
Conformément aux définitions ci-dessus et à la structure du
Programme DUC, aux fins du présent article, l’exploitation sexuelle des
enfants et la violence sexuelle à l’égard des enfantsen ligne s’entend des
affaires de cybercriminalité déclarées par la policequi sont liées aux
infractions sexuelles prévues au Code criminel étant propres aux enfants
(y compris la pornographie juvénile) et qui sont liées à d’autres infractions
sexuelles prévues au Code criminel dans lesquelles une personne de moins
de 18 ans a été identifiée comme victime.
Étant donné que le Code criminel ne donne pas de
définition précise du crime d’exploitation sexuelle des enfants et de
violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne, des détails concernant
la façon dont les accusations portées devant les tribunaux ont été définies
dans le présent article sont fournis dans la section portant sur les tribunaux.
Dans cet article, les termes « en ligne » et « au
moyen de la technologie », de même que le préfixe « cyber- »,
sont utilisés de façon interchangeable et, dans le contexte des affaires
déclarées par la police, ils renvoient tous à des infractions que l’on a
indiqué avoir été commises au moyen de la TIC. De plus, l’expression « enfants
et jeunes » désigne les personnes de 17 ans ou moinsNote .
Fin de l’encadré 1
Le nombre d’affaires d’exploitation sexuelle des enfants et
de violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne augmente de plus du quart
au cours de la première année de la pandémie de COVID-19
Depuis 2014, année où les premières données sur
la cybercriminalité représentatives à l’échelle nationale sont devenues
accessibles, le nombre d’affaires d’exploitation sexuelle des enfants et de
violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne déclarées par la police suit
une tendance généralement à la hausse. En 2020, le nombre d’affaires déclarées
annuellement avait considérablement augmenté, passant de 3 080 affaires
en 2014 à 9 441 affaires. En tenant compte du nombre d’enfants dans
la population canadienne, le taux global de ce crime a presque triplé au cours
de cette période, passant de 50 affaires à 131 affaires pour
100 000 Canadiens de moins de 18 ans (graphique 1).
Graphique 1 début
Tableau de données du graphique 1
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Type d’infraction (titres de rangée) et 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Comprend les infractions sexuelles contre des enfants et les autres infractions sexuelles dans lesquelles une personne de moins de 18 ans a été identifiée en tant que victime.
Affaires de cybercriminalité déclarées par la police comportant des infractions sexuelles contre des enfants prévues au Code criminel y compris la pornographie juvénile, et d’autres infractions sexuelles prévues au Code criminel dans lesquelles une personne de moins de 18 ans a été identifiée en tant que victime.
Note : Une affaire est considérée comme une affaire commise en ligne si elle a été déclarée comme une affaire de cybercriminalité. Une affaire est déclarée comme une affaire de cybercriminalité lorsque la technologie de l’information et des communications (TIC) est l’objet du crime, ou lorsque la TIC a été utilisée pour commettre l’infraction. La TIC comprend, sans toutefois s’y limiter, Internet, les ordinateurs, les serveurs, la technologie numérique ainsi que les appareils et les réseaux de télécommunication numériques. Les crimes commis par message texte et au moyen de messages sur les plateformes de médias sociaux sont également considérés comme des cybercrimes. Les taux sont calculés pour 100 000 habitants. Les chiffres de population sont fondés sur des estimations au 1er juillet fournies par le Centre de démographie de Statistique Canada. Les services de police municipaux de Saint John, de Québec et de Calgary ainsi que la Police provinciale de l’Ontario (PPO) sont exclus des données pour les années 2014 et 2015. Les services de police municipaux de Saint John et de Calgary ainsi que la PPO sont exclus des données pour l’année 2016. Le service de police municipal de Saint John et la PPO sont exclus des données pour l’année 2017. Le service de police municipal de Saint John est exclu des données pour la période allant de 2018 à 2020. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.
Graphique 1 fin
Il est important de souligner que la hausse du
nombre d’affaires déclarées par la police peut être en partie attribuable à une
augmentation de l’utilisation de l’indicateur de la cybercriminalité depuis la première
année où il a commencé à être utilisé. Cela dit, il y a d’autres indications selon
lesquelles le nombre de cybercrimes est effectivement en hausse au Canada, y
compris des rapports de Cyberaide.ca, la centrale canadienne de signalement des
cas d’exploitation sexuelle des enfants sur Internet (Sécurité publique Canada, 2021). L’augmentation de ce crime est attribuable à un
certain nombre de facteurs, y compris l’élargissement de l’accès à Internet à
l’échelle du pays, ainsi que son utilisation accrue et la prolifération des
téléphones cellulaires et d’autres appareils intelligents chez les enfants.
Voir l’encadré 4 pour obtenir
plus de renseignements sur Cyberaide.ca.
De 2019 à 2020, le taux global de crimes
déclarés par la police, y compris les agressions sexuelles, a diminué après
plusieurs années d’augmentations (Moreau, 2021).
Ces diminutions étaient attendues, car le confinement qu’a entraîné la pandémie
de COVID-19 a réduit les possibilités que des crimes soient commis en personne,
étant donné que les citoyens ont passé plus de temps à la maison et que de
nombreuses entreprises ont fermé leurs portes. En revanche, de 2019 à 2020, la
cybercriminalité en général a augmenté, le nombre d’affaires de
cybercriminalité déclarées par la police ayant crû de 31 %. En 2020, la
première année de la pandémie, le taux d’affaires de pornographie juvénile en
ligne déclarées par la police (101 pour 100 000 habitants) a augmenté
de 35 % par rapport au taux observé en 2019, tandis que le taux
d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne s’est accru de 10 % (30
pour 100 000 habitants par rapport à 27 pour
100 000 habitants)Note Note .
On a observé une hausse globale de 28 % du taux d’affaires
d’exploitation sexuelle des enfants et de violence sexuelle à l’égard des enfants
en ligne de 2019 à 2020. Cette augmentation s’explique en grande partie par les hausses des taux de possession de
pornographie juvénile ou d’accès à de la pornographie juvénile (hausse de 33 %
de 2019 à 2020), et de production ou de distribution de pornographie juvénile (hausse
de 35 %), ainsi que par l’augmentation de 22 % du taux d’infractions
de leurre d’un enfant par rapport à l’année précédente (graphique 2). Ce sont surtout les affaires de pornographie
juvénile qui ont été à l’origine de la variation du taux global d’affaires
d’exploitation sexuelle d’enfants et de violence sexuelle à l’égard d’enfants
en ligne au cours de la période de sept ans.
Graphique 2 début
Tableau de données du graphique 2
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Type d’infraction (titres de rangée) et 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Production ou distribution de pornographie juvénileᵌ
Note ..: indisponible pour une période de référence précise
14
46
43
44
59
80
.. indisponible pour une période de référence précise
0 zéro absolu ou valeur arrondie à zéro
Note 1
La distribution non consensuelle d’images intimes est devenue une infraction en 2015 en vertu de la Loi sur la protection des Canadiens contre la cybercriminalité.
La catégorie « Autres infractions sexuelles contre des enfants » est une catégorie générale qui englobe toutes les infractions sexuelles contre des enfants (sauf la pornographie juvénile) qui ont été commises ou facilitées au moyen de la technologie.
Avant 2015, toutes les infractions de pornographie juvénile étaient déclarées au Programme de déclaration uniforme de la criminalité sous un seul code d’infraction. À compter de 2015, un deuxième code a été adopté pour permettre la déclaration des affaires de production ou de distribution de pornographie juvénile séparément de celles concernant la possession de pornographie juvénile ou l’accès à de la pornographie juvénile.
Note : Une affaire est considérée comme une affaire commise en ligne si elle a été déclarée comme une affaire de cybercriminalité. Une affaire est déclarée comme une affaire de cybercriminalité lorsque la technologie de l’information et des communications (TIC) est l’objet du crime, ou lorsque la TIC a été utilisée pour commettre l’infraction. La TIC comprend, sans toutefois s’y limiter, Internet, les ordinateurs, les serveurs, la technologie numérique ainsi que les appareils et les réseaux de télécommunication numériques. Les crimes commis par message texte et au moyen de messages sur les plateformes de médias sociaux sont également considérés comme des cybercrimes. Les taux sont calculés pour 100 000 habitants. Les chiffres de population sont fondés sur des estimations au 1er juillet fournies par le Centre de démographie de Statistique Canada. Les services de police municipaux de Saint John, de Québec et de Calgary ainsi que la Police provinciale de l’Ontario (PPO) sont exclus des données pour les années 2014 et 2015. Les services de police municipaux de Saint John et de Calgary ainsi que la PPO sont exclus des données pour l’année 2016. Le service de police municipal de Saint John et la PPO sont exclus des données pour l’année 2017. Le service de police municipal de Saint John est exclu des données pour la période allant de 2018 à 2020. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.
Graphique 2 fin
Caractéristiques des infractions sexuelles contre des enfants
et des jeunes en ligne
Selon les données déclarées par la police, de 2014
à 2020, il y a eu au total 10 739 affaires d’infractions sexuelles
contre des enfants et des jeunes en ligne, ce qui représente un taux annuel
moyen de 23 affaires pour 100 000 enfants et jeunes canadiensNote Note .
Les affaires de leurre d’un enfant
constituaient la grande majorité (77 %) des affaires déclarées de 2014 à 2020
(tableau 1). En 2015, la Loi
sur la protection des Canadiens contre la cybercriminalité est entrée en
vigueur et a fait de la distribution non consensuelle d’images intimes une
infraction. De son intégration dans le Code criminel en 2015 jusqu’en 2020,
cette infraction a représenté 11 % des infractions sexuelles contre des
enfants en ligne, suivie de l’incitation à des contacts sexuels (8 %). Les
autres infractions sexuelles contre des enfants en ligne constituaient la part
restante de 5 % des affairesNote .
Au total, 1 infraction sexuelle en ligne sur 6 comporte
une infraction secondaire de pornographie juvénile
Les services de police peuvent
déclarer jusqu’à quatre infractions pour chaque affaire dans le cadre du
Programme DUC. Dans près des trois quarts (73 %)
des infractions sexuelles contre des enfants en ligne déclarées de 2014 à 2020,
aucune infraction secondaire n’a été déclaréeNote .
Plus de 1 affaire sur 4 (27 %) comportait au moins une autre
infraction, et plus de la moitié (53 %) de ces infractions étaient liées à
de la pornographie juvénile. Autrement dit, environ 1 affaire d’infraction
sexuelle contre des enfants en ligne sur 6 (17 %) comportait également une
infraction de pornographie juvénile (graphique 3). Par ailleurs, la
possession de pornographie juvénile ou l’accès à de la pornographie juvénile
(12 %) ont été plus souvent déclarés comme une infraction secondaire que
la production ou la distribution de pornographie juvénile (6 %)Note . Environ
1 affaire sur 10 (9 %) comportait également d’autres infractions
sexuelles.
Graphique 3 début
Tableau de données du graphique 3
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Type d’infraction (titres de rangée) et Possession de pornographie juvénile ou accès à de la pornographie juvénile, Production ou distribution de pornographie juvénile, Autre infraction sexuelle contre la personne, Infraction liée au commerce du sexe, Aucune autre infraction et Au moins une autre infraction, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type d’infraction
Possession de pornographie juvénile ou accès à de la pornographie juvénile
Production ou distribution de pornographie juvénile
La distribution non consensuelle d’images intimes est devenue une infraction en 2015 en vertu de la Loi sur la protection des Canadiens contre la cybercriminalité.
La catégorie « Autres infractions sexuelles contre des enfants » est une catégorie générale qui englobe toutes les infractions sexuelles contre des enfants (sauf la pornographie juvénile) qui ont été commises ou facilitées au moyen de la technologie.
Comprend les infractions sexuelles contre des enfants et les autres infractions sexuelles dans lesquelles une personne de moins de 18 ans a été identifiée en tant que victime.
Note : Une affaire est considérée comme une affaire commise en ligne si elle a été déclarée comme une affaire de cybercriminalité. Une affaire est déclarée comme une affaire de cybercriminalité lorsque la technologie de l’information et des communications (TIC) est l’objet du crime, ou lorsque la TIC a été utilisée pour commettre l’infraction. La TIC comprend, sans toutefois s’y limiter, Internet, les ordinateurs, les serveurs, la technologie numérique ainsi que les appareils et les réseaux de télécommunication numériques. Les crimes commis par message texte et au moyen de messages sur les plateformes de médias sociaux sont également considérés comme des cybercrimes. Exclut 6 % des affaires dans lesquelles le cybercrime n’est pas l’infraction la plus grave dans l’affaire. Les services de police peuvent déclarer jusqu’à quatre infractions pour chaque affaire. Par conséquent, la somme des pourcentages peut dépasser 100. Les services de police municipaux de Saint John, de Québec et de Calgary ainsi que la Police provinciale de l’Ontario (PPO) sont exclus des données pour les années 2014 et 2015. Les services de police municipaux de Saint John et de Calgary ainsi que la PPO sont exclus des données pour l’année 2016. Le service de police municipal de Saint John et la PPO sont exclus des données pour l’année 2017. Le service de police municipal de Saint John est exclu des données pour la période allant de 2018 à 2020. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.
Graphique 3 fin
Les affaires d’infractions sexuelles contre des
enfants en ligne ayant été déclarées par la police comportaient rarement plus
d’une infraction liée au commerce du sexe (3 %). Lorsqu’une infraction
liée au commerce du sexe était déclarée comme une infraction secondaire, elle
était habituellement associée à une infraction d’incitation à des contacts
sexuels (6 %). Comme le Programme DUC classe les affaires en fonction de
l’infraction la plus grave commise dans l’affaire, aucune infraction de traite
des personnes (qu’il s’agisse d’infractions au Code criminel ou
d’infractions à la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés,
qui interdit la traite des personnes) n’a été déclarée comme infraction
secondaire dans les affaires d’infractions sexuelles contre des enfants en
ligne. Il convient toutefois de souligner que l’examen des données déclarées de
2018 à 2020 sur les affaires dont l’infraction la plus grave était une
infraction de traite de personnes a révélé que certaines de ces affaires
comportaient aussi une infraction sexuelle contre des enfants, bien que rien
n’indiquait que celle-ci avait eu lieu en ligne. Plus précisément, dans
11 % des affaires de traite de personnes déclarées au cours de cette
période de trois ans qui comportaient une infraction secondaire, celle-ci était
une infraction sexuelle contre des enfants ou une infraction de pornographie
juvénile, mais rien n’indiquait qu’elle avait été commise en ligneNote . Il a
été signalé que l’exploitation sexuelle des enfants, en particulier par la
manipulation psychologique et le leurre en ligne, peut conduire les victimes au
commerce du sexe ou à la traite des personnes. Par exemple, les trafiquants
peuvent accéder aux renseignements personnels, aux images et aux vidéos
utilisés ou partagés en ligne et s’en servir pour repérer des victimes
potentielles, communiquer avec elles et les attirer, ou pour leur faire du
chantage ou les contraindre à faire quelque chose. Cependant, il est impossible
de mesurer ces trajectoires personnelles à partir des données du Programme DUC
(Bibliothèque et centre d’informatique Atwater,
2017; Farley et autres, 2013; Kotrla, 2010; Trafficking in America Task Force, 2021).
Il importe de noter que, bien que les services
de police puissent déclarer jusqu’à quatre infractions pour chaque affaire déclarée
dans le cadre du Programme DUC, la déclaration de ces infractions secondaires
n’est pas obligatoire. Par conséquent, il est possible que l’information sur
les infractions connexes soit sous-estimée.
La majorité des victimes d’infractions sexuelles contre des enfants en
ligne sont des jeunes de 12 à 17 ans, et les victimes sont habituellement
des filles
Au total, 7 743 enfants ont été
identifiés en tant que victimes d’infractions sexuelles en ligne de 2014 à 2020
(tableau 2)Note . De
plus, 1 243 enfants ont également été identifiés comme des victimes
dans ces affaires, mais l’infraction de cybercriminalité n’était pas
l’infraction la plus grave commise contre euxNote .
La majorité des victimes d’infractions
sexuelles contre des enfants en ligne étaient des jeunes de 12 à 17 ans. Plus
précisément, plus de 7 victimes sur 10 (73 %) identifiées dans des
affaires d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne étaient des filles de 12 à
17 ans, et 13 % de toutes les victimes étaient des filles de moins de
12 ans (graphique 4)Note .
Les garçons étaient généralement moins
susceptibles d’être des victimes d’affaires d’infractions sexuelles contre des
enfants en ligne déclarées par la police. Il est toutefois important de
souligner que les infractions sexuelles dont les victimes sont des hommes et
des garçons sont souvent sous-signalées (Sivagurunathan
et autres, 2019; Weiss, 2009).
Les garçons plus âgés, c’est-à-dire ceux de 12 à 17 ans, étaient plus
susceptibles que les garçons plus jeunes d’être identifiés comme des victimes
d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne (11 % et 3 %,
respectivement).
Graphique 4 début
Tableau de données du graphique 4
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Type d’infraction (titres de rangée) et Enfants (11 ans ou moins), Jeunes (12 à 17 ans), Filles et Garçons, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
La distribution non consensuelle d’images intimes est devenue une infraction en 2015 en vertu de la Loi sur la protection des Canadiens contre la cybercriminalité.
La catégorie « Autres infractions sexuelles contre des enfants » est une catégorie générale qui englobe toutes les infractions sexuelles contre des enfants (sauf la pornographie juvénile) qui ont été commises ou facilitées au moyen de la technologie.
Comprend les infractions sexuelles contre des enfants et les autres infractions sexuelles dans lesquelles une personne de moins de 18 ans a été identifiée en tant que victime.
Note : Une affaire est considérée comme une affaire commise en ligne si elle a été déclarée comme une affaire de cybercriminalité. Une affaire est déclarée comme une affaire de cybercriminalité lorsque la technologie de l’information et des communications (TIC) est l’objet du crime, ou lorsque la TIC a été utilisée pour commettre l’infraction. La TIC comprend, sans toutefois s’y limiter, Internet, les ordinateurs, les serveurs, la technologie numérique ainsi que les appareils et les réseaux de télécommunication numériques. Les crimes commis par message texte et au moyen de messages sur les plateformes de médias sociaux sont également considérés comme des cybercrimes. Les calculs sont fondés sur les enregistrements relatifs aux victimes dans lesquels l’infraction la plus grave contre la victime était le cybercrime. Les victimes dont le genre ou l’âge était inconnu sont exclues. Compte tenu de la possibilité de faibles comptes de victimes étant de « diverses identités de genre », les données du Programme de déclaration uniforme de la criminalité accessibles au public ont été recodées de sorte à attribuer aux victimes la valeur « genre féminin » ou « genre masculin », afin d’assurer la protection de la confidentialité et de la vie privée. La valeur « genre féminin » ou « genre masculin » a été attribuée aux victimes de diverses identités de genre en fonction de la répartition régionale des victimes selon le genre. En raison de l’arrondissement, la somme des pourcentages peut ne pas correspondre à 100. Les services de police municipaux de Saint John, de Québec et de Calgary ainsi que la Police provinciale de l'Ontario (PPO) sont exclus des données pour les années 2014 et 2015. Les services de police municipaux de Saint John et de Calgary ainsi que la PPO sont exclus des données pour l’année 2016. Le service de police municipal de Saint John et la PPO sont exclus des données pour l’année 2017. Le service de police municipal de Saint John est exclu des données pour la période allant de 2018 à 2020. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.
Graphique 4 fin
Ces constatations concordent avec les résultats
d’études précédemment publiés, qui ont révélé que le taux de crimes violents
déclarés par la police est le plus élevé chez les filles de 12 à 17 ans,
et que le taux d’infractions sexuelles en particulier est plus élevé chez les
filles de ce groupe d’âge, comparativement à leurs homologues masculins et aux
filles et garçons plus jeunes (Conroy, 2018; Cotter et Beaupré, 2014).
Bien qu’elles constituaient la grande majorité
des victimes dans toutes les catégories d’infractions, les filles de 12 à
17 ans étaient particulièrement surreprésentées parmi les victimes
d’infractions de distribution non consensuelle d’images intimes (86 %).
Parallèlement, les garçons du même groupe d’âge représentaient environ
1 victime de ce crime sur 10 (11 %).
Les enfants de moins de 12 ans étaient
généralement moins susceptibles d’être des victimes dans les affaires
d’exploitation sexuelle et de violence en ligne déclarées par la police. Cependant, lorsqu’un jeune enfant était identifié comme victime dans ces affaires, les infractions
concernées étaient plus souvent d’autres infractions sexuelles avec violence
commises au moyen de la technologie. Plus précisément, 1 victime d’autres
infractions sexuelles en ligne sur 7 (14 %) était une fille de moins de
12 ans, et 7 % des victimes étaient des garçons de moins de 12 ans.
Dans l’ensemble, les jeunes enfants de moins de 8 ans
étaient sous-représentés dans les affaires d’infractions sexuelles en ligne
déclarées par la police (1 %). Un certain nombre de facteurs peuvent
expliquer la proportion plus faible des très jeunes enfants qui sont déclarés comme
victimes d’infractions sexuelles en ligne, y compris un accès restreint aux
communications en ligne et une moins grande autonomie, ainsi que les
différences comportementales observées entre les jeunes enfants et les plus
vieux (Kuoppamäki et autres, 2011; Ospina et autres, 2010; Whittle et autres, 2013b). En outre, comme
les plus jeunes enfants dépendent des adultes autour d’eux pour signaler des
incidents à la police, il est probable que les affaires déclarées par la police
dont les victimes sont de très jeunes enfants, qu’elles aient été perpétrées en
ligne ou non, constituent une sous-estimation. Les résultats de l’Enquête
internationale auprès des survivantes et survivants de 2017 menée par le
Centre canadien de protection de l’enfance montrent que chez plus de la moitié
(56 %) des victimes d’affaires de violence sexuelle à l’égard des enfants ayant
été enregistrées, la violence a commencé avant l’âge de cinq ans (Centre canadien de protection de l’enfance, 2017).
Environ 2 victimes d’infractions sexuelles en ligne sur 3 sont ciblées
par un étranger ou une simple connaissance
Les données précédemment publiées par la police
révèlent qu’en général, un étranger est moins souvent en cause dans les
affaires d’infractions sexuelles commises à l’endroit des femmes et des filles
(Conroy, 2018; Rotenberg, 2017). En revanche, et probablement en
raison de l’anonymat associé aux crimes commis en ligne, environ les deux tiers
(65 %) des victimes d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne
ont été ciblées par un étranger (39 %) ou une simple connaissance
(25 %), et près de 1 victime sur 4 (23 %) l’a été par un proche,
à savoir un ami (8 %), un membre de la famille (7 %) ou un partenaire
intime (7 %)Note Note .
Ces proportions variaient toutefois selon le type d’infraction et le groupe d’âge
de la victime (tableau 3).
Parmi les victimes d’infractions sexuelles
contre des enfants en ligne, celles de moins de 12 ans, qui représentaient
15 % de ces victimes, avaient le plus souvent été ciblées par un étranger
(57 % par rapport à 36 % des adolescents qui ont été victimes de ces
infractions). Les enfants de moins de 12 ans étaient plus susceptibles que
les jeunes de 12 à 17 ans d’être victimes d’infractions sexuelles en ligne
impliquant un membre de leur famille (12 % par rapport à 6 %). En ce
qui concerne l’exploitation sexuelle des enfants et la violence sexuelle à
l’égard des enfants en ligne, il a été démontré que les jeunes enfants sont
particulièrement vulnérables à la violence infligée par des adultes ou des
pairs plus âgés au sein de leur famille ou dans un milieu ou une relation de
confiance (UNICEF, 2017). Les jeunes
enfants qui ont été victimes de leurre ont plus souvent été ciblés par un
étranger (63 %).
À l’instar des enfants moins âgés, chez les
jeunes de 12 à 17 ans qui ont été victimes de leurre d’un enfant, l’auteur
présumé était aussi plus souvent un étranger. Toutefois, moins de jeunes que de
jeunes enfants ont été les victimes d’un étranger (45 % par rapport à
63 %). Par ailleurs, chez le quart (25 %) des jeunes victimes de leurre
d’un enfant, l’auteur présumé était une simple connaissance. De même, un
étranger (30 %) ou une simple connaissance (31 %) étaient souvent l’auteur
présumé dans les affaires d’incitation à des contacts sexuels visant des
jeunes. Parmi les enfants moins âgés qui ont été victimes de ce crime,
38 % ont été ciblés par un étranger et 11 % l’ont été par une simple
connaissance. Une proportion considérable de 17 % des victimes de moins de
12 ans ont été incitées à avoir des contacts sexuels par un membre de leur
famille, une proportion près de deux fois plus élevée que celle observée chez les
jeunes qui ont été victimes de ce crime (9 %).
Près de la moitié des jeunes qui sont victimes de distribution non
consensuelle d’images intimes le sont aux mains d’un partenaire intime ou d’un
ami
L’infraction de distribution non consensuelle
d’images intimes est un crime qui peut concerner des victimes et des
contrevenants de tout âge. Cependant, des études donnent à penser que le
« sextage » — l’acte par lequel une personne communique de façon
consensuelle des messages ou des images sexuellement explicites, ou des images
sexualisées d’elle-même prises par elle-même — est assez courant chez les
jeunes (Chaudhary et autres, 2017; Soyeon et autres, 2020; Madigan et autres, 2018). Par conséquent,
la probabilité de transmission de ces images au-delà du destinataire prévu peut
être plus élevée chez les jeunes.
La distribution non consensuelle d’images
intimes, une infraction concernant principalement des jeunes de 12 à
17 ans, impliquait le plus souvent un auteur présumé connu de la victime.
En effet, pour près de la moitié (48 %) des jeunes qui ont été victimes de
cette infraction, l’auteur présumé était un partenaire intime (28 %) ou un
ami (21 %) et, pour plus du tiers (36 %), une simple connaissanceNote . Par
ailleurs, un étranger était l’auteur présumé de l’infraction pour environ
1 victime sur 10 (11 %).
La prévalence de ce crime chez les jeunes, combinée
à la surreprésentation des jeunes parmi les auteurs présumés (comme indiqué ci-dessous)
et les victimes de cette infraction, ainsi qu’à la constatation selon laquelle
les auteurs présumés et les victimes de ce type d’infraction se connaissent
habituellement, porte à croire que les jeunes sont particulièrement vulnérables
face à ce type de crime.
Les affaires comportant plusieurs infractions sont plus susceptibles de
donner lieu à un dépôt d’accusations
Les crimes de nature sexuelle sont moins
susceptibles d’être résolus par la police pour plusieurs raisons, y compris en
raison des difficultés liées aux enquêtes et des caractéristiques des affaires
qui sont portées à l’attention de la police, telles que le signalement tardif
et la moins grande quantité de renseignements accessibles sur l’affaire
comparativement aux voies de fait (Rotenberg,
2017). Le fait que ces crimes, ou même certains aspects de leur
perpétration, se produisent en ligne peut présenter d’autres complications et difficultés
pour les enquêteurs qui doivent identifier et trouver les auteurs de ces
crimes.
De 2014 à 2020, plus de la moitié (56 %)
des infractions sexuelles contre des enfants en ligne qui ont été signalées à
la police n’ont pas été résolues — ce qui signifie que la police n’a pas été en
mesure d’identifier un auteur présumé relativement à l’affaire —, tandis que la
proportion restante des affaires (44 %) ont été résolues. La majorité
(74 %) des affaires classées l’ont été par le dépôt ou la recommandation
d’une accusation, alors que 26 % ont été classées sans mise en accusationNote . Dans l’ensemble,
des accusations ont été portées ou recommandées dans moins du tiers (32 %)
de l’ensemble des affaires d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne
qui ont été portées à l’attention de la police au cours de cette période.
Les affaires comportant au moins une autre
infraction étaient beaucoup plus susceptibles d’être résolues. Dans l’ensemble,
plus de 7 affaires d’infractions sexuelles contre des enfants
en ligne sur 10 (74 %) qui comportaient une
infraction secondaire ont été classées (graphique 5). En comparaison,
3 affaires sur 10 (30 %) ne comportant aucune autre infraction ont
été classées. En outre, les affaires qui comportaient
plusieurs infractions étaient beaucoup plus susceptibles d’être classées par
mise en accusation. Plus précisément, parmi les affaires classées, la grande majorité
(88 %) des affaires d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne
comportant des infractions secondaires ont donné lieu au dépôt ou à la
recommandation d’accusations (tableau 4).
Cette proportion était nettement plus élevée que celle observée dans le cas des
affaires qui ne comportaient pas d’infraction secondaire (58 %).
Graphique 5 début
Tableau de données du graphique 5
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5. Les données sont présentées selon Type d’infraction (titres de rangée) et Au moins une autre infraction et Aucune autre infraction, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
La distribution non consensuelle d’images intimes est devenue une infraction en 2015 en vertu de la Loi sur la protection des Canadiens contre la cybercriminalité.
La catégorie « Autres infractions sexuelles contre des enfants » est une catégorie générale qui englobe toutes les infractions sexuelles contre des enfants (sauf la pornographie juvénile) qui ont été commises ou facilitées au moyen de la technologie.
Comprend les infractions sexuelles contre des enfants et les autres infractions sexuelles dans lesquelles une personne de moins de 18 ans a été identifiée en tant que victime.
Note : Une affaire est considérée comme une affaire commise en ligne si elle a été déclarée comme une affaire de cybercriminalité. Une affaire est déclarée comme une affaire de cybercriminalité lorsque la technologie de l’information et des communications (TIC) est l’objet du crime, ou lorsque la TIC a été utilisée pour commettre l’infraction. La TIC comprend, sans toutefois s’y limiter, Internet, les ordinateurs, les serveurs, la technologie numérique ainsi que les appareils et les réseaux de télécommunication numériques. Les crimes commis par message texte et au moyen de messages sur les plateformes de médias sociaux sont également considérés comme des cybercrimes. Une affaire est considérée comme classée lorsqu’une accusation est déposée ou recommandée contre un auteur présumé, ou lorsqu’elle est traitée autrement qu'au moyen d'une mise en accusation. Les services de police municipaux de Saint John, de Québec et de Calgary ainsi que la Police provinciale de l'Ontario (PPO) sont exclus des données pour les années 2014 et 2015. Les services de police municipaux de Saint John et de Calgary ainsi que la PPO sont exclus des données pour l’année 2016. Le service de police municipal de Saint John et la PPO sont exclus des données pour l’année 2017. Le service de police municipal de Saint John est exclu des données pour la période allant de 2018 à 2020. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.
Graphique 5 fin
Le taux d’inculpation le plus élevé a été
observé pour ce qui est des affaires d’incitation à des contacts sexuels (96 %).
Cela dit, les affaires liées à ce type d’infraction sexuelle contre des enfants
et des jeunes en ligne sont également plus susceptibles de comporter plusieurs
infractions. Néanmoins, des accusations étaient plus souvent portées lorsque
les affaires concernant ce crime comportaient une infraction secondaire,
comparativement à celles qui n’en comportaient pas (97 % par rapport à 83 %).
La distribution non consensuelle d’images intimes est l’infraction la moins
susceptible de mener au dépôt d’accusations
Un peu moins de la moitié (48 %) des
affaires de distribution non consensuelle d’images intimes déclarées par la
police, qui sont moins susceptibles de comporter une infraction secondaire, ont
été classées. De plus, ces affaires étaient moins susceptibles de donner lieu
au dépôt d’accusations : environ 3 affaires sur 10 (29 %) dans
lesquelles un auteur présumé a été identifié ont été classées par mise en
accusation.
Il convient de noter que les affaires de
distribution non consensuelle d’images intimes étaient plus susceptibles d’être
classées sans mise en accusation (71 % par rapport à 26 % de l’ensemble
des affaires). Étant donné que les jeunes constituent la majorité des auteurs
présumés de distribution non consensuelle d’images intimes d’enfants (voir ci-dessous),
cette constatation concorde avec les résultats d’une étude antérieure qui a
révélé que les jeunes étaient moins susceptibles de faire l’objet d’accusations
dans les affaires d’infractions sexuelles commises et subies par des jeunes que
dans les affaires concernant un enfant victime et un jeune auteur présumé (Allen, 2016)Note . En
vertu de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents, on
doit s’efforcer de traiter les jeunes auteurs présumés de crimes par des moyens
autres que le dépôt d’accusations, par exemple en leur donnant des
avertissements ou en les plaçant dans des programmes de déjudiciarisation. Pour
cette raison, le taux de jeunes formellement inculpés est en baisse (Keighley, 2017).
Lorsque seules les affaires pour lesquelles des
données sur les victimes ont été fournies étaient prises en compte dans
l’analyse des taux de classement des affaires, les affaires commises contre des
enfants étaient moins susceptibles d’être classées que les affaires commises
contre des jeunes (30 % par rapport à 49 %)Note . De
plus, même si les affaires commises contre des enfants étaient également moins
susceptibles de comporter une infraction secondaire que celles perpétrées
contre des jeunes (23 % par rapport à 31 %), cette constatation demeurait
vraie même lorsque l’existence d’une infraction secondaire dans l’affaire était
prise en compte : 61 % des affaires comportant des infractions
secondaires commises contre des enfants ont été classées, comparativement à 72 %
de celles commises contre des jeunes. Ce résultat était semblable dans le cas
des affaires ne comportant pas d’infraction secondaire : 20 % de
celles commises contre des enfants ont été classées, comparativement à 39 %
de celles perpétrées contre des jeunes. Cette constatation pourrait illustrer
les difficultés liées aux enquêtes sur les affaires ayant pour victimes des
enfants moins âgés, lesquelles sont attribuables au fait que les enfants moins
âgés sont moins susceptibles d’être en mesure de s’exprimer en tant que témoins
ou de fournir des renseignements détaillés sur l’affaire.
Début de l'encadré 2
Encadré 2
Infractions sexuelles contre des enfants en ligne comportant une infraction
plus grave et autres affaires impliquant le fait de rendre accessible à un
enfant du matériel sexuellement explicite
Une affaire est déclarée comme une affaire de cybercriminalité lorsqu’une partie ou la totalité des infractions dans l’affaire peut avoir été
perpétrée au moyen de la technologie. Aux fins d’analyse, une infraction
précise dans chaque affaire de cybercriminalité est désignée comme étant l’infraction
de cybercriminalité. Cette infraction est la plus grave dans l’affaire qui
était la plus susceptible d’avoir été commise au moyen de la technologie de
l’information et des communications.
Dans la vaste majorité (98 %) des affaires
déclarées par la police de 2014 à 2020 qui comportaient des infractions
sexuelles contre des enfants en ligne, le cybercrime était l’infraction la plus
grave dans l’affaire. Pour une minorité des affaires (2 % ou
812 affaires), une infraction différente dans l’affaire a été identifiée
comme étant la plus grave. Ces affaires comprenaient le plus souvent le leurre
d’un enfant (37 % ou 298 affaires), l’incitation à des contacts sexuels
(31 % ou 253 affaires) ou la pornographie juvénile (22 % ou
182 affaires) comme infraction de cybercriminalité.
Dans la grande majorité (75 %) des
affaires dans lesquelles une infraction de cybercriminalité a été déclarée
comme infraction secondaire, les contacts sexuels étaient l’infraction la plus
grave, tandis que dans 1 affaire sur 5 (20 %), l’infraction la plus
grave était l’agression sexuelle de niveau 1. Parmi les affaires
comportant des infractions sexuelles contre des enfants en ligne, mais dans
lesquelles ces infractions ne constituaient pas l’infraction la plus grave, près
de 9 affaires sur 10 (88 %) ont donné lieu au dépôt d’accusations; cette
proportion augmente pour atteindre 96 % lorsqu’on examine toutes les
affaires classées, et 4 % ont été classées sans mise en accusation.
Rendre accessible à un enfant du matériel sexuellement explicite
L’article 171.1 du Code criminel prévoit que quiconque transmet, rend accessible, distribue ou vend du matériel
sexuellement explicite à un enfant en vue de faciliter la perpétration d’une
infraction commet une infraction criminelle. Il est essentiel de comprendre les
caractéristiques de ce crime dans le contexte de l’exploitation sexuelle des
enfants et de la violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne, car il
s’agit d’une méthode que les contrevenants utilisent pour manipuler
psychologiquement les enfants victimes en vue de les exploiter sexuellement,
ainsi que pendant la perpétration de la violence. Par exemple, il arrive
souvent que le contrevenant présente à un enfant du matériel sexuellement
explicite peu de temps après avoir communiqué avec celui-ci en ligne ou qu’il
lui montre de la pornographie adulte pendant la perpétration de la violence (Centre canadien de protection de l’enfance, 2017; Winters et autres, 2017).
De 2014 à 2020, la police a déclaré 602 affaires
d’infractions en ligne consistant à rendre accessible à un enfant du matériel
sexuellement explicite. Comme c’était le cas pour l’exploitation sexuelle des enfants
et la violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne, le nombre de ces
affaires déclarées augmente chaque année depuis que les données sur la
cybercriminalité sont disponibles, la police ayant déclaré 147 affaires en
2020, comparativement à 25 affaires en 2014.
Le fait de rendre accessible à
un enfant du matériel sexuellement explicite était
l’infraction la plus grave dans presque toutes les affaires (96 %) où ce
cybercrime était indiqué. Tout comme les affaires d’exploitation
sexuelle des enfants et de violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne,
les 25 autres affaires comportaient des contacts sexuels comme infraction
la plus grave dans l’affaire.
Une infraction secondaire a été déclarée dans
plus de la moitié (53 %) des affaires de cybercriminalité consistant à rendre
accessible à un enfant du matériel sexuellement explicite, et l’infraction
secondaire la plus souvent déclarée était le leurre d’un enfant (39 % de
toutes les affaires de cybercriminalité pour lesquelles le fait de rendre
accessible à un enfant du matériel sexuellement explicite était l’infraction la
plus grave)Note .
Venait ensuite la possession de pornographie juvénile ou l’accès à de la
pornographie juvénile, qui constituait l’infraction secondaire dans plus de
1 affaire sur 10 (13 %) et la production ou la distribution de
pornographie juvénile, dans 7 % des affaires.
Plus de la moitié (53 %) des affaires de
cybercriminalité consistant à rendre accessible à un enfant du matériel
sexuellement explicite ont été classées, la plupart (83 % de toutes les affaires
classées) par le dépôt ou la recommandation d’une accusation. À l’instar des
constatations relatives à l’ensemble des affaires d’exploitation sexuelle des
enfants et de violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne déclarées par la
police, le taux d’inculpation découlait de la présence d’une infraction
secondaire dans l’affaire. En effet, lorsqu’une affaire comportait une
infraction secondaire, elle était environ trois fois plus susceptible
d’être classée par mise en accusation (95 % par rapport à 33 % des
affaires pour lesquelles aucune infraction secondaire n’a été déclarée).
Fin de l’encadré 2
Caractéristiques de la pornographie juvénile en ligne
Jusqu’à maintenant, les données présentées dans
cette analyse ont porté sur les affaires d’infractions de violence en ligne
déclarées par la police dans lesquelles une victime a été identifiée. La
section qui suit porte plutôt sur les affaires de pornographie juvénile dans
lesquelles aucune victime n’a été identifiée et, par conséquent, les renseignements
sur les enfants victimisés étaient inconnus de la police.
Il existe un nombre important d’images de
pornographie juvénile sur Internet, et le nombre de signalements de matériel
montrant de la violence sexuelle à l’égard des enfants continue d’augmenter (Centre canadien de protection de l’enfance, 2022a). Par conséquent, les chiffres
concernant les affaires de pornographie juvénile déclarées par la police qui
sont compris dans le présent article représentent probablement des cas qui ont
été traités ou ouverts par la police au cours d’une année donnée, et pas
nécessairement tous les cas qui ont été portés à son attention durant cette
périodeNote .
Il convient de souligner que le Code
criminel ne limite pas la définition de lapornographie juvénile aux
infractions commises à l’aide d’un moyen de télécommunication ou commises en
ligne. Toutefois, comme le présent article met l’accent sur les infractions perpétrées
en ligne, et pour permettre des comparaisons entre les types d’infractions,
seules les affaires de pornographie juvénile commises au moyen de la
technologie de l’information et des communications sont comprises. Cela dit, il
est probable qu’une grande proportion des affaires de pornographie juvénile
déclarées par la police au cours des sept années visées dans cet article
étaient effectivement des cybercrimes (voir l’encadré 3).
Début de l'encadré 3
Encadré 3
Les cybercrimes en pourcentage de l’ensemble des crimes, 2018 à 2020
Avant 2018, toutes les données sur les cybercrimes
recueillies dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la
criminalité (DUC) étaient conservées dans une base de données distincte.
Toutefois, afin de permettre une analyse plus comparative entre les données sur
les cybercrimes et les crimes non liés à la cybercriminalité, à partir de 2018,
les données sur les cybercrimes ont été fusionnées avec toutes les autres
données sur les affaires du Programme DUC. En
raison de ce changement et de toute différence dans les méthodes de traitement
des données avant et après la fusion de 2018, l’analyse des affaires de cybercriminalité
en comparaison avec les affaires non liées à la cybercriminalité ne peut être
effectuée qu’à partir des données de 2018 ou des données ultérieures.
Dans l’ensemble, 2 % de tous les crimes
signalés à la police de 2018 à 2020 étaient des cybercrimes. Les deux tiers
(68 %) des affaires de cybercriminalité n’étaient pas liées à des
infractions contre la personne. En fait, plus de la moitié (54 %) des
affaires de cybercriminalité étaient liées à la fraudeNote .
Ainsi, les infractions contre la personne (qui sont aussi appelées « crimes
violents » et qui excluent les infractions de pornographie juvénile)
représentaient environ le tiers (32 %) des affaires de cybercriminalité
déclarées au cours de cette période ― il s’agissait le plus souvent
d’affaires de harcèlement (14 %), de menaces (8 %) ou d’extorsion
(4 %)Note .
Les affaires de pornographie juvénile
représentaient 11 % de toutes les affaires de cybercriminalité :
9 % concernaient la production ou la distribution de pornographie
juvénile, et la part restante (2 %) concernait la possession de
pornographie juvénile ou l’accès à de la pornographie juvénile.
Dans l’ensemble, 4 % de tous les
cybercrimes concernaient des infractions sexuelles contre des enfants en ligneNote .
Autrement dit, au cours de la période de trois ans, les infractions
sexuelles contre des enfants en ligne représentaient environ 0,1 % de
toutes les affaires déclarées par la police.
Il convient toutefois de noter que, selon leurs
définitions dans le Code criminel, les infractions criminelles de leurre
d’un enfant et d’entente ou arrangement (infraction d’ordre sexuel à l’égard
d’un enfant) sont caractérisées par l’utilisation d’un moyen de
télécommunication pour perpétrer l’infraction et sont donc considérées comme
ayant été commises en ligne.
De plus, près des deux tiers (63 %) des
affaires de pornographie juvénile déclarées de 2018 à 2020 ont été désignées comme
des affaires de cybercriminalité. Des proportions plus faibles d’affaires de
distribution non consensuelle d’images intimes (39 %) et d’incitation à
des contacts sexuels (13 %) ont également été désignées comme des affaires
de cybercriminalité.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur
les affaires de cybercriminalité déclarées par la police, voir Statistique Canada, 2021.
Fin de l’encadré 3
La pornographie juvénile représente plus des deux tiers des affaires d’exploitation
sexuelle des enfants et de violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne déclarées
par la police
De 2014 à 2020, les services de police
canadiens ont déclaré au total 29 028 affaires de pornographie
juvénile en ligneNote .
Cela signifie que, dans l’ensemble, dans près des trois quarts (73 %) des
affaires d’exploitation sexuelle des enfants et de violence sexuelle à l’égard
des enfants en ligne déclarées par la police, aucune victime n’a été
identifiée.
Cela ne signifie pas que la pornographie
juvénile est un crime qui ne fait pas de victimes, mais plutôt que la police
n’a pas été en mesure d’en identifier les victimes. La police peut uniquement
recourir aux images portées à son attention, dans lesquelles les agresseurs
peuvent masquer les traits des victimes, ce qui fait qu’il est difficile pour
la police ou les robots d’indexation automatisés d’établir des correspondances permettant
de les identifier. Cela dit, comme il a été mentionné précédemment, selon les
données déclarées par la police, la pornographie juvénile a été déclarée en
tant qu’infraction secondaire dans 17 % des affaires d’exploitation
sexuelle des enfants et de violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne
dans lesquelles une victime avait été identifiée. De plus, les récits et les
témoignages des victimes jouent un rôle important dans le processus de justice
pénale; les victimes d’un crime en sont souvent les principaux témoins, elles contribuent
aux enquêtes policières ainsi qu’à l’identification des auteurs du crime, et
leur évaluation des répercussions du crime sur leur vie a une incidence sur les
décisions des tribunaux à l’égard de l’accusé (Cameron, 2003; Haskell
et Randall, 2019; ministère de la
Justice, 2021). Par ailleurs, les enfants victimes de
violence sexuelle ayant été photographiée ou filmée (que les images aient été
distribuées ou non) subissent de nombreuses répercussions négatives des suites
de cette violence, y compris une vie familiale néfaste durant l’enfance et tard
dans la vie, des difficultés à entretenir des relations amoureuses ou
sexuelles, et une situation financière défavorable à l’âge adulte (Centre canadien de protection de l’enfance, 2017).
Bien qu’il soit impossible de le mesurer au
moyen des données déclarées par la police, la nature des affaires de victimisation
sexuelle en ligne fait en sorte que cette dernière se répète et perdure. En
effet, les images de la victime sont susceptibles d’être reproduites et
diffusées à de nombreuses reprises, ce qui perpétue la victimisation, même
après que le contact avec l’auteur présumé de l’infraction ait pris fin.
Les deux tiers des affaires de pornographie juvénile en ligne concernent la
production ou la distribution de pornographie juvénile
Dans le cadre du Programme DUC, les
infractions de pornographie juvénile sont regroupées en deux catégories :
soit la pornographie juvénile — possession ou accès; et la pornographie
juvénile — fabrication ou distributionNote . Parmi
les affaires de pornographie juvénile en ligne, environ 1 affaire sur 3
(32 %) mettait en cause la possession de pornographie juvénile ou l’accès
à de la pornographie juvénile, tandis que les deux tiers (68 %) de ces
affaires mettaient en cause la production ou la distribution de pornographie
juvénile.
Dans presque toutes les affaires de
pornographie juvénile en ligne (99 %), aucune infraction secondaire distincte de
l’infraction la plus grave n’a été déclarée. Seules les affaires pour
lesquelles l’infraction la plus grave était la production ou la distribution de
pornographie juvénile en comportaient, et il s’agissait dans ces cas
d’infractions de possession de pornographie juvénile ou d’accès à de la
pornographie juvénile.
Des accusations sont moins souvent portées dans les affaires de
pornographie juvénile en ligne
Il existe un certain nombre de facteurs connus
qui peuvent influer sur le fait que des accusations soient portées dans une
affaire ou non, y compris les caractéristiques de la victime et de l’auteur
présumé, comme le genre ou l’âge, la nature du lien de l’auteur présumé avec la
victime ainsi que l’importance des blessures ou des préjudices infligés à la
victime (Baiden et autres, 2017; Dawson et Hotton, 2014). De plus, comme il a été mentionné précédemment,
les affaires d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne étaient plus
susceptibles de donner lieu au dépôt d’accusations lorsqu’elles comportaient
plusieurs infractions. Cependant, les difficultés liées aux enquêtes sur les
infractions en ligne, et plus particulièrement la pornographie juvénile, font
en sorte qu’il est difficile d’identifier les victimes et de trouver les
contrevenants, ce qui a une incidence sur les taux d’inculpation pour ce crime.
La grande majorité (85 %) des affaires de
pornographie juvénile en ligne déclarées par la police n’ont pas été classées, ce
qui signifie qu’en plus de l’absence de renseignements sur la victime, aucun
auteur présumé n’a été identifié dans ces affaires. Ce résultat pourrait
s’expliquer en partie par le fait que, même lorsqu’une affaire est signalée à
la police (souvent de façon anonyme), il demeure difficile de trouver l’auteur
présumé ou de déterminer son emplacement exact. Cela est d’autant plus vrai
lorsque la pornographie juvénile a été découverte ou qu’une personne y a eu
accès dans un espace public ou commun, ou au moyen d’une adresse de protocole
Internet (adresse IP), et que l’auteur présumé risque de ne plus se
trouver sur les lieux de l’infraction. En ce qui concerne les autres affaires
de pornographie juvénile en ligne déclarées par la police, 10 % ont été
classées par mise en accusation et 5 % ont été classées sans mise en
accusation, des proportions beaucoup plus faibles que celles observées pour les
affaires dans lesquelles la victime a été identifiée (32 % et 11 %,
respectivement). Autrement dit, 64 % des affaires de pornographie juvénile
classées ont donné lieu au dépôt ou à la recommandation d’accusations,
comparativement à 74 % des affaires dans lesquelles une victime a été
identifiée.
Les affaires de production ou de distribution
de pornographie juvénile étaient moins susceptibles d’être classées (90 %
n’ont pas été classées, que ce soit par ou sans mise en accusation) et
légèrement moins susceptibles de donner lieu au dépôt d’accusations, même
lorsqu’un auteur présumé avait été identifié (63 %; graphique 6). À
titre de comparaison, 65 % des affaires de possession de pornographie
juvénile ou d’accès à de la pornographie juvénile qui ont été classées l’ont
été par mise en accusation, et 35 % ont été classées sans mise en
accusation.
Graphique 6 début
Tableau de données du graphique 6
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6. Les données sont présentées selon Type d’infraction (titres de rangée) et Affaires non classées, Affaires classées par mise en accusation et Affaires classées sans mise en accusation, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Note : Les affaires de pornographie juvénile comprennent les infractions prévues à l’article 163.1 du Code criminel, qui stipule qu’il est illégal de produire, de distribuer ou de posséder de la pornographie juvénile, ou encore d’y accéder. Une affaire est considérée comme ayant été commise en ligne si elle a été déclarée comme une affaire de cybercriminalité. Une affaire est déclarée comme une affaire de cybercriminalité lorsque la technologie de l’information et des communications (TIC) est l’objet du crime, ou lorsque la TIC a été utilisée pour commettre l’infraction. La TIC comprend, sans toutefois s’y limiter, Internet, les ordinateurs, les serveurs, la technologie numérique ainsi que les appareils et les réseaux de télécommunication numériques. Les crimes commis par message texte et au moyen de messages sur les plateformes de médias sociaux sont également considérés comme des cybercrimes. Une affaire est considérée comme classée lorsqu’une accusation est déposée ou recommandée contre un auteur présumé, ou lorsqu’elle est traitée autrement qu'au moyen d'une mise en accusation. Les services de police municipaux de Saint John, de Québec et de Calgary ainsi que la Police provinciale de l’Ontario (PPO) sont exclus des données pour les années 2014 et 2015. Les services de police municipaux de Saint John et de Calgary ainsi que la PPO sont exclus des données pour l’année 2016. Le service de police municipal de Saint John et la PPO sont exclus des données pour l’année 2017. Le service de police municipal de Saint John est exclu des données pour la période allant de 2018 à 2020. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.
Le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE)
est un organisme de bienfaisance national voué à la protection de tous les
enfants. Cet organisme s’est donné pour mandat de réduire la violence sexuelle
à l’égard des enfants et l’exploitation sexuelle des enfants en offrant des
programmes, des services et des ressources aux familles, aux éducateurs, aux
organismes de services à l’enfance, aux forces policières et à d’autres
intervenants au Canada. Le CCPE gère également Cyberaide.caMD, la
centrale canadienne de signalement des cas d’exploitation sexuelle des enfants
sur Internet, et Projet ArachnidMD, une plateforme Web conçue pour
détecter les images montrant de l’exploitation sexuelle des enfants sur le Web
et sur le Web profond, et pour en demander le retrait à l’industrie. La
plateforme Cyberaide.ca est fonctionnelle depuis le 26 septembre 2002
et a été adoptée en mai 2004 dans le cadre de la Stratégie nationale
pour la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle sur Internet du gouvernement du Canada. En décembre 2011, le CCPE (par l’entremise de
Cyberaide.ca) a été désigné dans le règlement d’application de la Loi
concernant la déclaration obligatoire de la pornographie juvénile sur Internet
par les personnes qui fournissent des services Internet à titre d’organisme
désigné pour le signalement des cas de pornographie juvénile en vertu de
l’article 2.
Huit types de crimes contre les enfants en
ligne peuvent être signalés à Cyberaide.ca par le public, à savoir les
infractions liées à du matériel montrant l’exploitation sexuelle des enfants;
le leurre d’un enfant; la distribution non consensuelle d’images intimes; le
fait de rendre accessible à un enfant du matériel sexuellement explicite;
l’entente ou l’arrangement avec une autre personne pour perpétrer une
infraction d’ordre sexuel à l’égard d’un enfant; l’exploitation sexuelle des enfants
à des fins commerciales; la traite des enfants et le tourisme sexuel visant des
enfants.
En 2020, Cyberaide.ca a traité 33 903 signalementsNote . La
grande majorité (94 %) de ces signalements concernaient des affaires de
pornographie juvénile. En revanche, la distribution non consensuelle d’images
intimes (3 %) et le leurre d’un enfant (2 %) représentaient environ
5 % des affairesNote .
Un peu moins de la moitié (49 %) de ces
signalements étaient d’origine internationaleNote . Parmi
les signalements provenant du Canada, la plus grande part des signalements
provenaient de l’Ontario (27 % des signalements), du Québec (5 %), de
la Colombie-Britannique (4 %) et de l’Alberta (3 %).
Parmi tous les signalements reçus en 2020,
12 % (ou 4 135 signalements) ont été transmis à la police ou à
des organismes de protection de l’enfance au Canada. Environ
7 signalements sur 10 (71 %) ont été transmis au Centre national
contre l’exploitation des enfants de la Gendarmerie royale du CanadaNote . Les
autres signalements ont été transmis aux secteurs de compétence canadiens en
fonction de leur origine, le plus souvent à l’Ontario (11 %), au Québec
(5 %), à l’Alberta (4 %) et à la Colombie-Britannique (4 %).
Les données de Cyberaide.ca révèlent que l’exploitation
sexuelle des enfants et la violence sexuelle à l’égard des enfants en
ligne sont en hausse. La centrale nationale de signalement a traité plus de
4 millions de signalements de 2014 à 2020. En 2021, Cyberaide.ca
a observé une augmentation de 37 % par
rapport à l’année précédente des signalements de violence faite aux enfants sur
Internet, toutes formes confondues; une hausse de 83 % des signalements de
leurre informatique; une hausse de 38 % des signalements de distribution non
consensuelle d’images intimes; une hausse de 74 % des rapports de sextorsion
impliquant des plateformes en ligne que les jeunes utilisent souvent; une hausse
du nombre d’images intimes de jeunes publiées sur des sites pornographiques
pour adultes et partagées sur des plateformes de médias sociaux grand public (Centre canadien de protection de l’enfance, 2022a).
Caractéristiques des auteurs présumés d’infractions
d’exploitation sexuelle des enfants et de violence sexuelle à l’égard des enfants
en ligne
Un moins grand nombre d’auteurs présumés sont identifiés dans les affaires
de pornographie juvénile
De 2014 à 2020, les services de police de
l’ensemble du Canada ont identifié 9 766 personnes en tant qu’auteurs
présumés dans des affaires d’exploitation sexuelle des enfants et de violence
sexuelle à l’égard des enfants en ligneNote .
Bien que les affaires de pornographie juvénile
en ligne représentaient une plus grande proportion des affaires d’exploitation
sexuelle des enfants et de violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne
déclarées par la police, un moins grand nombre de personnes ont été identifiées
comme des auteurs présumés relativement à ces affaires. Plus précisément, les
auteurs présumés d’affaires de pornographie juvénile représentaient 49 %
des auteurs présumés d’exploitation sexuelle des enfants et de violence
sexuelle à l’égard des enfants en ligne. À titre de comparaison, il y avait
proportionnellement plus de personnes identifiées comme auteurs présumés dans
les affaires de leurre d’un enfant (32 %), de distribution non consensuelle
d’images intimes (8 %) et d’incitation à des contacts sexuels (7 %).
De plus, 4 % ont été identifiés comme auteurs présumés d’autres
infractions sexuelles contre des enfants en ligne.
De 2014 à 2020, l’âge médian des victimes
d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne déclarées était de
14 ans pour les filles et les garçons. En revanche, les auteurs présumés
de ces types de crimes étaient généralement plus âgés. En effet, l’âge médian
des auteurs présumés d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne (sauf
la pornographie juvénile) était de 23 ans. Il convient également de
souligner que la différence de neuf ans entre l’âge médian des auteurs présumés
et celui des victimes est attribuable au nombre d’hommes adultes identifiés en
tant qu’auteurs présumés dans ces affaires. Plus précisément, bien que les
victimes soient habituellement de jeunes filles, la grande majorité (93 %)
des auteurs présumés dans les affaires où des victimes ont été identifiées
étaient des hommes dont l’âge médian était de 24 ans, comparativement à un
âge médian de 15 ans chez les femmes et les filles identifiées en tant
qu’auteures présumées (tableau 5).
Ces constatations concordent avec celles d’une
étude précédente sur les agressions sexuelles (pas nécessairement commises en
ligne) déclarées par la police, selon lesquelles une grande majorité des
affaires commises contre des enfants ont été perpétrées par des personnes qui
avaient au moins 10 ans de plus que leurs victimes, et un bon nombre d’entre
elles répondaient aux critères relatifs à l’âge de la définition clinique de
pédophilie (Rotenberg, 2017).
Les hommes auteurs présumés d’affaires
d’incitation à des contacts sexuels ou d’affaires concernant d’autres
infractions sexuelles contre des enfants en ligne étaient généralement beaucoup
plus âgés que les victimes, et leur âge médian était de 28 ans et de 35 ans,
respectivement. Alors que, parmi l’ensemble des auteurs présumés, les femmes
étaient généralement plus jeunes que les hommes, dans le cas des auteurs
présumés d’incitation à des contacts sexuels ou d’autres infractions sexuelles
contre des enfants en ligne, les femmes étaient généralement plus vieilles (âge
médian de 29 ans et de 23 ans, respectivement, comparativement à un
âge médian de 13 ans et de 15 ans, respectivement, chez les victimes
de ces crimes). En somme, peu importe le genre de l’auteur présumé, les
affaires d’incitation à des contacts sexuels ou les affaires concernant d’autres
infractions sexuelles contre des enfants ne sont pas souvent perpétrées par
d’autres enfants, mais plutôt par des adultes considérablement plus âgés que les
victimes.
Alors que les femmes et les filles
représentaient généralement une faible proportion (7 %) de tous les
auteurs présumés d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne déclarées
par la police dans lesquelles une victime a été identifiée, elles étaient
surreprésentées (23 %) parmi les auteurs présumés de distribution non
consensuelle d’images intimes. Tant chez les hommes et les garçons que chez les
femmes et les filles identifiés comme auteurs présumés, les jeunes de 12 à
17 ans étaient responsables de la majorité des affaires de distribution
non consensuelle d’images intimes (89 % et 94 %, respectivement).
Autrement dit, la distribution non consensuelle d’images intimes impliquait
souvent des pairs, comme en témoigne le fait que les victimes et les auteurs
présumés avaient le même âge médian de 15 ans.
Comparativement aux infractions sexuelles contre des enfants en ligne, un
plus grand nombre d’auteurs présumés d’affaires de pornographie juvénile sont
des femmes et des filles, et sont le plus souvent des adolescentes
Comme c’était le cas pour les infractions
sexuelles contre des enfants en ligne, les hommes et les garçons constituaient
la grande majorité (89 %) des auteurs présumés dans les affaires de
pornographie juvénile en ligne. Cependant, il y avait plus de femmes et de
filles parmi les auteurs présumés de pornographie juvénile que parmi les
auteurs présumés d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne. Plus
précisément, les femmes et les filles représentaient plus de 1 auteur
présumé sur 10 dans les affaires de possession de pornographie juvénile ou
d’accès à de la pornographie juvénile (11 %) ou dans les affaires de
production ou de distribution de pornographie juvénile (12 %). À titre de
comparaison, les femmes et les filles représentaient 7 % des auteurs
présumés d’affaires d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne (dans
lesquelles une victime avait été identifiée).
Le profil des auteures présumées de
pornographie juvénile correspondait à celui des auteures présumées de
distribution non consensuelle d’images intimes. Par exemple, la grande majorité
des auteures présumées (femmes et filles) d’infractions de pornographie
juvénile, qu’il s’agisse de possession ou d’accès (82 %) ou de production
ou de distribution (72 %), avaient de 12 à 17 ans. Cependant,
contrairement aux auteurs présumés (hommes et garçons) d’affaires de
distribution non consensuelle d’images intimes, qui étaient habituellement
aussi des jeunes, les infractions de pornographie juvénile mettaient moins
souvent en cause des garçons de 12 à 17 ans — les jeunes auteurs présumés de
ces affaires représentaient environ le quart (26 %) des auteurs présumés
de genre masculinNote . Au lieu de cela, plus de la moitié des auteurs présumés d’affaires de
possession de pornographie ou d’accès à de la pornographie juvénile (53 %)
ou de production ou de distribution de pornographie juvénile (56 %) de
genre masculin avaient de 25 à 64 ans. Dans l’ensemble, les auteurs
présumés de genre masculin de pornographie juvénile en ligne avaient un âge
médian de 29 ans.
Les femmes sont plus souvent identifiées comme auteures présumées avec
d’autres personnes; les hommes agissent généralement seuls
De 2014 à 2020, des auteurs présumés d’affaires
d’exploitation sexuelle d’enfants et de violence sexuelle à l’égard d’enfants
en ligne ont été identifiés relativement à 8 768 affaires. Moins de 1
de ces affaires sur 10 (7 %) dans lesquelles un auteur présumé avait été
identifié mettait en cause plusieurs auteurs présumés, c’est-à-dire que plus
d’une personne était impliquée en tant que suspect dans le crime. Environ
1 auteur présumé sur 6 (16 %) était impliqué dans une affaire aux
côtés d’au moins un autre auteur présumé.
Les auteures présumées étaient beaucoup plus
susceptibles d’être impliquées dans des affaires d’exploitation
sexuelle d’enfants et de violence sexuelle à l’égard d’enfants en ligne qui
mettaient en cause plus d’un auteur présumé, tandis que les hommes et les
garçons étaient généralement les seuls auteurs présumés dans ces affaires. Plus
précisément, plus de la moitié (56 %) des femmes et des filles identifiées
en tant qu’auteures présumées étaient impliquées dans des affaires comportant
plus d’un auteur présumé, comparativement à 13 % des auteurs présumés de genre
masculin. Cette différence a été observée dans toutes les catégories
d’infractions incluses dans l’exploitation sexuelle
d’enfants et la violence sexuelle à l’égard d’enfants en ligne.
Cependant, l’écart était plus faible chez les auteurs présumés d’affaires de
distribution non consensuelle d’images intimes : parmi eux, 64 % des
femmes et des filles et 47 % des hommes et des garçons étaient impliqués
dans des affaires comportant plus d’un auteur présumé.
Début de l'encadré 5
Encadré 5
Où signale-t-on les affaires d’exploitation sexuelle des
enfants et de violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne? Perspective
géographique de 2018 à 2020
Contrairement aux crimes qui n’ont pas lieu en
ligne, lesquels peuvent généralement être rattachés à un emplacement physique
ou géographique en particulier, le caractère sans frontières et la nature
géographiquement non restrictive des activités en ligne signifient que la
victime d’un cybercrime peut résider à un endroit précis, tandis que l’auteur
du crime peut se trouver n’importe où. Par exemple, selon un rapport mondial de
2017 (UNICEF, 2017), la grande
majorité des sites Web de violence sexuelle en ligne à l’égard des enfants
dans le monde sont hébergés dans cinq pays, dont le CanadaNote .
Ainsi, le fait de déterminer les lieux où les victimes sont susceptibles d’être
ciblées ainsi que l’emplacement physique où les auteurs présumés sont identifiés
fournit deux chevaux de bataille distincts et importants pour les personnes et
les organismes qui luttent contre ce crime au Canada et ailleurs. Par
conséquent, le présent encadré porte sur l’emplacement géographique, et
présente les données déclarées par la police au chapitre des lieux où se
produisent les affaires dont les victimes et les auteurs présumés ont été
identifiés.
Au Canada, les services de police locaux
peuvent être appelés à traiter des plaintes initiales et des signalements
d’exploitation sexuelle des enfants et de violence sexuelle à l’égard des
enfants en ligne. Toutefois, c’est le Centre national contre l’exploitation des
enfants (CNCEE) qui est chargé de mener les enquêtes liées à ce crime au pays,
et qui constitue le point de contact pour le signalement par les organismes
internationaux des cas de téléversement de matériel montrant l’exploitation
sexuelle des enfants au Canada. Le CNCEE est un prolongement de la Gendarmerie
royale du Canada et offre des services et du soutien aux services de police
canadiens et internationaux (Gendarmerie royale
du Canada, 2019).
Il convient de noter que toute comparaison
géographique de la criminalité qui est fondée sur les données déclarées par la
police peut être influencée par les priorités des divers secteurs de compétence,
les politiques et programmes régionaux ainsi que les pratiques de déclaration.
Les affaires d’exploitation sexuelle des enfants et de violence sexuelle à
l’égard des enfants en ligne figurent probablement parmi les affaires les plus
susceptibles d’être influencées par ces facteurs. Par exemple, la présence ou
l’absence d’unités consacrées à la lutte contre l’exploitation des enfants sur
Internet ou de spécialistes chargés d’enquêter sur ces types de crimes au sein
d’un service de police donné pourrait avoir des répercussions sur sa capacité à
identifier les victimes ou à trouver les contrevenants. De plus, comme il a été
mentionné précédemment, les fournisseurs de services Internet au Canada sont
tenus de signaler toute image montrant l’exploitation sexuelle des enfants qui
circule sur Internet. Par conséquent, l’emplacement des fournisseurs de
services Internet ou des pôles technologiques au Canada peut avoir une influence
sur le nombre de signalements de pornographie juvénile en ligne qui sont
effectués auprès d’un service de police donné. Par ailleurs, les pratiques de
déclaration, par exemple le fait de déclarer les affaires pour lesquelles des
enquêtes sont ouvertes ou actives, ou encore le nombre total d’affaires,
peuvent avoir des répercussions sur le nombre d’affaires déclarées dans le
cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité, et ce, en
particulier pour les affaires de pornographie juvénile.
En raison de limites au chapitre de la
couverture des données qui ont eu une incidence sur les données recueillies
avant 2018, les analyses fondées sur l’emplacement géographique portent sur les
données recueillies de 2018 à 2020 seulement (voir la section « Sources des données »).
Un plus grand nombre d’auteurs présumés sont identifiés dans les
territoires et au Québec par rapport à la population
De 2018 à 2020, la police a déclaré 5 761 affaires
d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne dans lesquelles une victime
a été identifiée, et environ 4 800 personnes ont été identifiées en
tant qu’auteurs présumés. Ces chiffres représentaient un taux annuel moyen de
27 affaires pour 100 000 enfants et jeunes au Canada, et un taux
d’environ 5 auteurs présumés pour 100 000 personnes de
12 ans et plus (tableau 6)Note .
La plus grande proportion des auteurs présumés
d’affaires d’exploitation sexuelle d’enfants et de violence sexuelle à l’égard
d’enfants en ligne (qu’une victime ait été identifiée
ou non dans l’affaire) a été enregistrée au Québec (39 %), suivi de
l’Ontario (32 %) (graphique 1 de
l’encadré 5)Note .
Lorsque la taille de la population est prise en compte, le Québec affichait un
taux de 8 auteurs présumés pour 100 000 habitants, soit le taux
le plus élevé parmi les provinces, suivi du Manitoba (7 pour 100 000). Alors
que les territoires représentaient ensemble moins de 1 % des auteurs
présumés identifiés d’affaires d’exploitation sexuelle
d’enfants et de violence sexuelle à l’égard d’enfants en ligne déclarées
par la police au cours des trois années, les taux d’auteurs présumés dans les
territoires étaient supérieurs à la moyenne nationale. Les taux annuels moyens
d’auteurs présumés au Yukon (12 pour 100 000), au Nunavut (12) et dans les
Territoires du Nord-Ouest (11) dépassaient la moyenne canadienne (5).
Les taux d’affaires dans lesquelles une victime
a été identifiée étaient les plus élevés au Yukon (57 affaires pour
100 000 enfants et jeunes) et dans les Territoires du Nord-Ouest (53
pour 100 000). Parmi les provinces, Terre-Neuve-et-Labrador a affiché le
plus haut taux d’affaires dans lesquelles une victime a été identifiée (52 pour
100 000 habitants).
Graphique 1 de l’encadré 5 début
Tableau de données du graphique 1 de l’encadré 5
Tableau de données du graphique 1 de l’encadré 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données pour l’encadré de texte 5 Graphique 1. Les données sont présentées selon Province ou territoire (titres de rangée) et Auteurs présumés identifiés et Affaires d'infractions sexuelles contre des enfants en ligne, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Comprend les infractions sexuelles contre des enfants et les autres infractions sexuelles dans lesquelles une personne de moins de 18 ans a été identifiée en tant que victime.
Les calculs sont fondés sur les auteurs présumés identifiés relativement aux affaires dans lesquelles le cybercrime était une infraction d’exploitation sexuelle des enfants et de violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne (y compris les infractions liées à la pornographie juvénile). Les enfants de moins de 12 ans ne peuvent être poursuivis pour des activités criminelles et sont donc exclus des données. Sont également exclus les auteurs présumés dont le genre est inconnu.
Exclut un petit nombre d’affaires (représentant 0,7 % de l'ensemble des affaires) déclarées par le Centre national contre l’exploitation des enfants, mais qui ont été comprises dans le total aux fins du calcul des proportions.
Note : Une affaire est considérée comme une affaire commise en ligne si elle a été déclarée comme une affaire de cybercriminalité. Une affaire est déclarée comme une affaire de cybercriminalité lorsque la technologie de l’information et des communications (TIC) est l’objet du crime, ou lorsque la TIC a été utilisée pour commettre l’infraction. La TIC comprend, sans toutefois s’y limiter, Internet, les ordinateurs, les serveurs, la technologie numérique ainsi que les appareils et les réseaux de télécommunication numériques. Les crimes commis par message texte et au moyen de messages sur les plateformes de médias sociaux sont également considérés comme des cybercrimes. En raison de l’arrondissement, la somme des pourcentages peut ne pas correspondre à 100. Le service de police municipal de Saint John est exclu des données. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.
Graphique 1 de l’encadré 5 fin
Les victimes de leurre d’un enfant sont plus souvent déclarées au Québec, en
Colombie-Britannique et au Manitoba
Dans l’ensemble des provinces et des
territoires, les infractions de leurre d’un enfant représentaient la majorité
des infractions sexuelles en ligne dans lesquelles un enfant avait été
identifié en tant que victime. Toutefois, au cours de la période de
trois ans allant de 2018 à 2020, dans certaines régions du Canada comme au
Québec (84 %), au Manitoba (82 %) et en Colombie-Britannique (82 %),
ce crime représentait une plus grande proportion des affaires déclarées. Il est
important de souligner que ces régions sont celles où vivaient les victimes déclarées
par la police, et que le lieu de résidence de l’auteur présumé était
habituellement inconnu.
Dans l’ensemble, pour ce qui est des affaires
dans lesquelles aucune victime n’avait été identifiée (pornographie juvénile),
près de la moitié (49 %) des affaires déclarées au cours de la période de trois ans
l’ont été en Colombie-Britannique. Par ailleurs, pour la grande majorité (93 %)
des affaires d’exploitation sexuelle des enfants et de violence sexuelle à
l’égard des enfants en ligne déclarées au cours de cette période en Colombie-Britannique,
aucune victime n’avait été identifiée. Autrement dit, les infractions
d’exploitation sexuelle des enfants en ligne qui ont été portées à l’attention
des services de police de la Colombie-Britannique auraient pu être commises
n’importe où dans le monde. Le Québec (17 %), l’Ontario (12 %) et
l’Alberta (7 %) suivaient la Colombie-Britannique au chapitre des affaires
de pornographie juvénile au Canada. Toutefois, comme il a été mentionné
précédemment, les affaires de pornographie juvénile déclarées par la police
dans lesquelles aucune victime ou aucun auteur présumé n’a été identifié sont
particulièrement susceptibles de faire l’objet de biais de déclaration. Par conséquent,
l’analyse géographique de ces affaires n’est pas nécessairement représentative
de l’origine de ces crimes ni du lieu où se trouvent les victimes, mais elle
peut indiquer des divergences dans la façon dont les services de police
déclarent ces affaires au Programme DUC.
De plus, il est important de rappeler que les
différences géographiques constatées peuvent être attribuables à la présence ou
à l’absence de programmes ou de politiques spéciaux dédiés à la lutte contre ce
problème dans les divers secteurs de compétence. Par exemple, au Québec, la
Sûreté du Québec a une stratégie provinciale depuis 2012. Dans le cadre de la
stratégie, il y a un peu partout dans la province des unités spécialisées
coordonnées qui se consacrent à la détection de la cybercriminalité et aux
enquêtes à ce sujet (pour en savoir plus sur le travail de ces unités
spécialisées, voir Sûreté du Québec, 2022).
En Colombie-Britannique, le Behavioural Sciences Group―Integrated
Child Exploitation Unit (BSG) de la Colombie-Britannique a entrepris certains
travaux au moyen d’un logiciel mis au point par la Child Rescue Coalition afin
de détecter les ordinateurs situés dans la province qui ont servi à accéder à
de la pornographie juvénile sur Internet ou à la partager, et à partir desquels
il a pu entreprendre des enquêtes (pour obtenir plus de renseignements sur le
logiciel, voir Child Rescue Coalition, 2020).
Ces initiatives et politiques peuvent avoir une incidence sur le nombre
d’affaires déclarées dans les régions où elles sont mises en œuvre.
Fin de l’encadré 5
Accusations portées devant les tribunaux et décisions rendues
par les tribunaux liées aux infractions sexuelles contre des enfants
probablement commises ou facilitées au moyen d’Internet
L’EITJC sert à recueillir des renseignements
statistiques sur les causes portées devant les tribunaux de juridiction
criminelle pour adultes et les tribunaux de la jeunesse qui comportent des
infractions au Code criminel et aux autres lois fédérales.
Les paragraphes 172.1 (1) et (2) et 172.2 (2)
du Code criminel mentionnent explicitement l’utilisation d’un moyen de
télécommunication dans les définitions de deux infractions sexuelles contre des
enfants, soit le leurre d’un enfant et l’entente ou l’arrangement (infraction
d’ordre sexuel à l’égard d’un enfant). La présente section contient une analyse
des accusations portées devant les tribunaux relativement à ces infractions et
à d’autres infractions au Code criminel qui sont davantage susceptibles
d’être commises ou facilitées au moyen d’Internet, à savoir la pornographie
juvénile et la distribution non consensuelle d’images intimes (selon les
données déclarées par la police; voir l’encadré 3)Note . Dans
cette section, ces infractions sont combinées et sont également appelées des
infractions sexuelles contre des enfants en ligne.
D’avril 2014 à mars 2020, les
tribunaux de juridiction criminelle au Canada ont traité
27 522 accusations liées à des infractions sexuelles contre des
enfants qui ont probablement été commises ou facilitées au moyen d’InternetNote . Ces
accusations faisaient partie de 9 138 causes réglées, lesquelles
comptaient au total 58 984 accusationsNote . Selon
le nombre total d’accusations déposées et de causes réglées au cours de ces
six années, les causes portées devant les tribunaux pour adultes
comportaient en moyenne 6,8 accusations chacune, tandis que les causes
portées devant les tribunaux de la jeunesse comportaient en moyenne
4,7 accusations. Plus précisément, les causes portées devant les tribunaux
pour adultes comportaient en moyenne 3,1 accusations liées à des
infractions sexuelles contre des enfants en ligne, comparativement à
2,6 accusations de ce genre par cause portée devant les tribunaux de la
jeunesse.
Comme c’était le cas pour les données déclarées
par la police, tant pour les tribunaux de juridiction criminelle pour adultes que
pour les tribunaux de la jeunesse, les infractions de pornographie juvénile — à
savoir les infractions de production ou de distribution de pornographie
juvénile et celles de possession de pornographie juvénile ou d’accès à de la
pornographie juvénile — représentaient la plus grande proportion des
accusations d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne qui ont été
traitées au cours de la période de six ans (69 % des accusations
portées devant les tribunaux pour adultes et 65 % des accusations portées
devant les tribunaux de la jeunesse). Dans l’ensemble, plus de
8 accusations liées à des d’infractions sexuelles contre des enfants en
ligne sur 10 (85 %) ont été traitées par les tribunaux pour adultes. Les
accusations de possession de pornographie juvénile ou d’accès à de la
pornographie juvénile étaient le type d’accusation liée à des infractions
sexuelles contre des enfants probablement commises en ligne le plus souvent
portée devant les tribunaux pour adultes (41 % par rapport à 29 %
devant les tribunaux de la jeunesse), tandis que le type le plus courant
d’accusations traitées par les tribunaux de la jeunesse était lié à la
production ou à la distribution de pornographie juvénile (37 % par rapport
à 28 %) (graphique 7)Note .
À l’instar des incidents signalés à la police, les tribunaux de la jeunesse ont
également traité proportionnellement plus d’accusations de distribution non
consensuelle d’images intimes que les tribunaux pour adultes (14 % par
rapport à 6 % des accusations portées devant les tribunaux pour adultes).
Graphique 7 début
Tableau de données du graphique 7
Tableau de données du graphique 7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 7. Les données sont présentées selon Type d’infraction (titres de rangée) et Tribunaux de juridiction criminelle pour adultes et Tribunaux de la jeunesse, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Infraction contre les enfants qui est définie dans le Code criminel par l’utilisation d’un moyen de télécommunication, et qui est donc considérée comme ayant eu lieu en ligne.
Infraction contre les enfants qui n’est pas définie dans le Code criminel par l’utilisation d’un moyen de télécommunication, mais pour laquelle les données de la police indiquent qu’elle a probablement été commise en ligne.
La distribution non consensuelle d’images intimes est devenue une infraction en 2015 en vertu de la Loi sur la protection des Canadiens contre la cybercriminalité. Il s’agit d’une infraction dont les victimes ne sont pas uniquement des enfants et qui n’est pas définie dans le Code criminel par l’utilisation d’un moyen de télécommunication. Cependant, les données de la police indiquent que cette infraction visait le plus souvent des jeunes, et qu’une grande proportion (39 % des affaires déclarées par la police de 2018 à 2020) sont probablement commises en ligne.
Note : Ce graphique présente les données sur les infractions relatives aux affaires d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne au sens du Code criminel, et aux affaires comportant d’autres infractions au Code criminel qui sont davantage susceptibles d’être commises ou facilitées au moyen d'Internet, selon les données déclarées par la police. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Enquête intégrée sur les tribunaux de juridiction criminelle.
Graphique 7 fin
D’avril 2014 à mars 2020, moins de
4 accusations portées pour des infractions sexuelles contre des enfants
probablement commises en ligne sur 10 (36 %) ont mené à un verdict de
culpabilité. Environ 6 de ces accusations sur 10 (61 %) se sont soldées
par un arrêt, un retrait, un rejet ou une absolution. De plus, dans 2 %
des accusations d’infractions sexuelles contre des enfants ayant probablement
eu lieu en ligne, l’auteur présumé a été acquittéNote . Les
accusations liées à des infractions sexuelles contre des enfants qui ont
probablement été commises en ligne étaient plus susceptibles de se solder par
un verdict de culpabilité que les accusations relatives à d’autres infractions
sexuelles contre des enfants — lesquelles
ont probablement été commises hors ligne : 29 % de ces accusations
ont abouti à un verdict de culpabilité, 62 % se sont soldées par un arrêt,
un retrait, un rejet ou une absolution, et 7 %, par un acquittementNote .
Il est bien documenté que le fait de plaider des
causes liées à des crimes sexuels devant les tribunaux présente des difficultés
(Dodge, 2018; Randall, 2010; Sheehy,
1999). Toutefois, la prévalence plus élevée des
accusations liées à des infractions sexuelles commises en ligne qui se soldent
par un verdict de culpabilité peut donner à penser que, lorsqu’ils sont portés
devant les tribunaux, ces crimes sont plus faciles à prouver que d’autres types
de crimes sexuels. La présence de preuves matérielles ou de dossiers ou
d’empreintes traces numériques dont on peut retrouver l’origine peut contribuer
aux décisions rendues par les tribunaux à cet égard.
Les accusations de distribution non consensuelle d’images intimes sont plus
susceptibles de se solder par un verdict de culpabilité
Les auteurs présumés étaient le plus souvent reconnus
coupables d’accusations de distribution non consensuelle d’images intimes
(45 %), suivies des accusations de leurre d’un enfant (38 %)
(graphique 8). Les accusations d’entente ou d’arrangement (infraction
d’ordre sexuel à l’égard d’un enfant) étaient les moins susceptibles de donner
lieu à un verdict de culpabilité (26 %), la majorité de ces accusations s’étant
soldées par un arrêt, un retrait, un rejet ou une absolution (72 %).
Graphique 8 début
Tableau de données du graphique 8
Tableau de données du graphique 8
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 8. Les données sont présentées selon Type d’infraction (titres de rangée) et Verdict de culpabilité, Acquittement, Arrêt, retrait, rejet ou absolution et Autre décision, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Infraction contre les enfants qui est définie dans le Code criminel par l’utilisation d’un moyen de télécommunication, et qui est donc considérée comme ayant eu lieu en ligne.
Infraction contre les enfants qui n’est pas définie dans le Code criminel par l’utilisation d’un moyen de télécommunication, mais pour laquelle les données de la police indiquent qu’elle a probablement été commise en ligne.
La distribution non consensuelle d’images intimes est devenue une infraction en 2015 en vertu de la Loi sur la protection des Canadiens contre la cybercriminalité. Il s’agit d’une infraction dont les victimes ne sont pas uniquement des enfants et qui n’est pas définie dans le Code criminel par l’utilisation d’un moyen de télécommunication. Cependant, les données de la police indiquent que cette infraction visait le plus souvent des jeunes, et qu’une grande proportion (39 % des affaires déclarées par la police de 2018 à 2020) sont probablement commises en ligne.
Les autres décisions comprennent les décisions finales suivantes : accusé non criminellement responsable et désistement à l’extérieur de la province ou du territoire. Cette catégorie comprend également toute ordonnance pour laquelle un verdict de culpabilité n’a pas été enregistré, l’acceptation d’un plaidoyer spécial par le tribunal, les causes où l’on fait référence à la Charte dans l’argumentation et les causes où l’accusé a été jugé inapte à subir un procès.
Note : Ce graphique présente les données sur les infractions relatives aux affaires d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne au sens du Code criminel, et aux affaires comportant d’autres infractions au Code criminel qui sont davantage susceptibles d’être commises ou facilitées au moyen d'Internet, selon les données déclarées par la police. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Enquête intégrée sur les tribunaux de juridiction criminelle.
Graphique 8 fin
Les accusations d’infractions sexuelles contre des enfants en ligne qui
sont traitées par les tribunaux de la jeunesse donnent plus souvent lieu à un
verdict de culpabilité
Les accusations d’infractions sexuelles contre
des enfants en ligne traitées par les tribunaux de la jeunesse étaient plus
susceptibles de se solder par un verdict de culpabilité que celles traitées par
les tribunaux pour adultes. En effet, dans l’ensemble, 45 % des
accusations traitées par les tribunaux de la jeunesse relativement à des
infractions sexuelles contre des enfants qui ont probablement été commises en
ligne ont abouti à un verdict de culpabilité, comparativement à environ le
tiers (34 %) de celles qui ont été traitées par les tribunaux pour adultes
(tableau 7). Cette différence
s’explique en grande partie par le plus grand nombre d’accusations de leurre
d’un enfant et d’entente ou d’arrangement (infraction d’ordre sexuel à l’égard
d’un enfant) qui ont donné lieu à un verdict de culpabilité devant les
tribunaux de la jeunesse, comparativement à celles qui ont été traitées par les
tribunaux pour adultes. Plus de la moitié (56 %) des accusations de leurre
d’un enfant et une proportion presque équivalente (45 %) des accusations
d’entente ou d’arrangement (infraction d’ordre sexuel à l’égard d’un enfant)
traitées par les tribunaux de la jeunesse ont abouti à un verdict de
culpabilité, comparativement à 36 % et à 24 %, respectivement, de
celles qui ont été traitées par les tribunaux pour adultes. Ces dernières
étaient plus susceptibles de s’être soldées par un arrêt, un retrait, un rejet
ou une absolution.
Ces constatations demeuraient vraies lorsque l’on
prenait en compte les décisions rendues relativement aux accusations
d’infractions sexuelles contre des enfants n’ayant probablement pas eu lieu en
ligne. Parmi ces accusations ayant été traitées par les tribunaux de la
jeunesse d’avril 2014 à mars 2020, un peu moins de 4 accusations
sur 10 (39 %) ont donné lieu à un verdict de culpabilité, et 52 % se
sont soldées par un arrêt, un retrait, un rejet ou une absolution. À titre de comparaison, ces proportions
étaient de 26 % et de 65 %, respectivement, parmi les accusations
traitées par les tribunaux pour adultes.
Ces résultats peuvent être en partie
attribuables au fait que les causes traitées par les tribunaux pour adultes
sont plus susceptibles de comporter un plus grand nombre d’accusations, ce qui
fait en sorte que les procureurs ont plus de possibilités de prouver la
culpabilité d’un accusé ou que l’accusé accepte de plaider coupable relativement
à d’autres accusations dans la cause, et que les accusations d’infractions
sexuelles contre des enfants en ligne sont abandonnées (Sheehy, 2012; Spohn,
2001). Une cause peut comporter plus d’une
accusation, y compris plusieurs accusations pour une même infraction ou des
accusations connexes. De plus, ces accusations ne sont pas mutuellement
exclusives et, par conséquent, une cause peut également comprendre plusieurs
types d’accusations d’infractions sexuelles contre des enfants.
Bien que les accusations d’infractions
sexuelles contre des enfants en ligne traitées par les tribunaux de la jeunesse
se soldaient plus souvent par un verdict de culpabilité, parmi celles qui ont
été traitées par les tribunaux pour adultes, la proportion d’accusations donnant
lieu à un verdict de culpabilité variait selon le type d’infraction. Par
exemple, les accusations de distribution non consensuelle d’images intimes sont
celles qui étaient plus susceptibles de donner lieu à un verdict de culpabilité
chez les jeunes adultes de 18 à 24 ans, et la proportion semblait diminuer
avec l’âge. À l’inverse, le nombre d’infractions de possession de pornographie
juvénile ou d’accès à de la pornographie juvénile ayant donné lieu à un verdict
de culpabilité semblait augmenter avec l’âge, les personnes de 55 ans et
plus étant les plus susceptibles d’être reconnues coupables de cette
infraction.
Comparativement aux causes liées aux autres infractions sexuelles, une plus forte proportion
de causes liées à des infractions sexuelles contre des enfants probablement
commises en ligne se soldent par un verdict de culpabilité
Dans plus de 6 causes réglées sur 10
(61 %) comportant au moins une accusation d’infraction sexuelle contre un
enfant en ligne, la décision la plus sévère pour l’une ou l’autre des
infractions incluses dans la cause était un verdict de culpabilitéNote . En comparaison,
41 % des causes comportant au moins une accusation d’infraction sexuelle
contre un enfant n’ayant probablement pas été commise en ligne ont mené à un
verdict de culpabilité pour l’une ou l’autre des accusations dans la cause. Les
causes comprenant des accusations liées à des infractions sexuelles contre des
enfants n’ayant pas été commises en ligne étaient plus susceptibles de donner
lieu à d’autres types de décisions, car les décisions les plus sévères pour ces
accusations comprenaient l’arrêt, le retrait, le rejet ou l’absolution
(49 % par rapport à 35 % des causes comprenant des accusations liées
à des infractions sexuelles contre des enfants commises en ligne),
l’acquittement (8 % par rapport à 3 %) ou d’autres décisions
(2 % par rapport à 1 %).
Un peu moins de femmes que d’hommes sont reconnues coupables d’infractions
sexuelles contre des enfants en ligne
La grande majorité (95 %) des accusations
traitées par les tribunaux pour adultes et les tribunaux de la jeunesse
relativement à des infractions sexuelles contre des enfants qui ont
probablement été commises en ligne mettaient en cause un homme, tandis que 5 %
impliquaient une femmeNote Note .
Les hommes étaient légèrement plus susceptibles que les femmes d’être reconnus
coupables d’accusations d’infractions sexuelles contre des enfants probablement
commises en ligne; 36 % des accusations mettant en cause des hommes ont
donné lieu à un verdict de culpabilité, comparativement à 34 % des
accusations impliquant des femmes (tableau 7).
Les hommes étaient aussi plus susceptibles d’être reconnus coupables de production
ou de distribution de pornographie juvénile (31 %), de possession de pornographie
juvénile ou d’accès à de la pornographie juvénile (36 %) et de
distribution non consensuelle d’images intimes (45 %). À titre de
comparaison, les proportions correspondantes de femmes étaient de 29 %,
24 % et 39 %, respectivement. Cela dit, les femmes étaient beaucoup
plus susceptibles d’être reconnues coupables de leurre d’un enfant (54 % des accusations impliquant des femmes)
et d’entente ou d’arrangement — infraction d’ordre sexuel à l’égard
d’un enfant (34 %), comparativement aux hommes (37 % et 25 %,
respectivement).
La plupart des adultes sont condamnés à une peine d’emprisonnement, alors
que les jeunes sont plus souvent condamnés à une peine de probation
Au
chapitre des tribunaux pour adultes, 8 causes d’infractions sexuelles
contre des enfants probablement commises en ligne sur 10 (80 %) traitées
par les tribunaux pour adultes qui se sont soldées par un verdict de
culpabilité ont donné lieu à une peine d’emprisonnement (tableau 7)Note . Toutefois, en
ce qui concerne les tribunaux de la jeunesse, 1 jeune sur 25 (4 %) reconnu
coupable d’une infraction ayant probablement commise en ligne a reçu une peine de
placement sous garde ou de surveillance. En fait, les jeunes qui ont été
reconnus coupables de ces infractions étaient plus susceptibles d’être
condamnés à une peine de probation (61 %)Note .
Les peines imposées par les tribunaux à l’égard
des adultes et des jeunes reconnus coupables d’infractions sexuelles contre des
enfants probablement commises en ligne ont suivi des tendances semblables à
celles imposées dans les causes d’infractions sexuelles probablement pas
commises en ligne. Toutefois, la proportion d’adultes reconnus coupables
d’infractions sexuelles contre des enfants probablement commises en ligne qui
ont été condamnés à une peine d’emprisonnement était légèrement inférieure à la
proportion observée parmi les adultes reconnus coupables d’infractions n’ayant
probablement pas été commises en ligne (80 % par rapport à 83 %),
alors que la proportion d’adultes qui sont condamnés à des peines de probation
était légèrement supérieure dans le premier cas (8 % par rapport à
4 %). De même, en ce qui concerne les causes portées devant les tribunaux
de la jeunesse, la proportion de jeunes reconnus coupables d’infractions
sexuelles contre des enfants qui ont été condamnés à une peine de placement
sous garde était plus faible lorsque l’infraction avait probablement été
commise en ligne (4 % par rapport à 8 %), tandis que la même proportion
de jeunes condamnés à une peine de probation a été observée, que l’infraction
ait été probablement commise en ligne ou non (61 % chacune).
Résumé
L’exploitation sexuelle des enfants et la
violence sexuelle à l’égard des enfants en ligne constituent une infraction
criminelle au Canada qui englobe un large éventail de comportements, y compris
ceux liés à du matériel montrant l’exploitation sexuelle d’enfants, à des images
que les personnes ont prises d’elles-mêmes et au sextage, à la sextorsion, à la
manipulation psychologique et au leurre d’un enfant, à la diffusion continue en
direct de violence sexuelle à l’endroit des enfants, et à la production de
contenu sur demande.
Depuis 2014, année où les premières données sur
la cybercriminalité représentatives à l’échelle nationale ont été produites, le
nombre d’affaires d’exploitation sexuelle des enfants et de violence sexuelle à
l’égard des enfants en ligne déclarées par la police suit une tendance généralement
à la hausse. En 2020, le taux global de ce crime avait atteint 131 affaires
pour 100 000 enfants et jeunes canadiens, comparativement à 50 affaires
pour 100 000 enfants et jeunes canadiens en 2014. Bien que cette progession
soit en partie attribuable à une augmentation de l’utilisation de l’indicateur
de cybercriminalité, qui a été instauré dans tous les services de police au
Canada en 2014, ces hausses appuient également les rapports fondés sur des sources
de données externes, en particulier les données de Cyberaide.ca, la centrale
canadienne de signalement des cas d’exploitation sexuelle des enfants sur
Internet.
Dans l’ensemble, de 2014 à 2020, la police a
déclaré 10 739 affaires d’infractions sexuelles contre des enfants en
ligne dans lesquelles une victime avait été identifiée, et 29 028 affaires
de pornographie juvénile en ligne dans lesquelles une victime n’avait pas été
identifiée par la police. Les infractions de leurre d’un enfant représentaient
la grande majorité (77 %) des affaires dans lesquelles une victime avait
été identifiée, tandis que la distribution non consensuelle d’images intimes (11 %),
l’incitation à des contacts sexuels (8 %) et les autres infractions
sexuelles contre des enfants en ligne (5 %) en représentaient de plus faibles
proportions. Au chapitre des affaires de pornographie juvénile, les deux tiers
(68 %) des affaires concernaient la production ou la distribution de
pornographie juvénile, et le tiers (32 %) impliquaient la possession de
pornographie juvénile ou l’accès à de la pornographie juvénile.
La nature des crimes commis en ligne, si l’on
fait exception de l’incitation à des contacts sexuels et de l’enregistrement ou
de la diffusion en continu de la violence sexuelle à l’égard des enfants, est
telle que les victimes et les contrevenants ne se trouvent généralement pas au
même endroit en même temps. Cela complique les enquêtes policières sur les
affaires d’exploitation sexuelle des enfants et de violence sexuelle à l’égard
des enfants en ligne, qu’une victime ait été identifiée ou non. Plus de la
moitié (56 %) des infractions sexuelles contre des enfants en ligne
déclarées par la police dans lesquelles une victime a été identifiée n’ont pas
été classées, ce qui signifie que la police n’a pas été en mesure d’identifier
un auteur présumé relativement à l’affaire. Par ailleurs, cette proportion est
encore plus élevée (85 %) parmi les infractions dans lesquelles la victime
n’est pas identifiée (p. ex. dans les cas d’infractions de pornographie
juvénile). En général, les affaires d’infractions sexuelles contre des enfants
en ligne étaient plus susceptibles de donner lieu au dépôt d’accusations
lorsqu’elles comportaient plusieurs infractions.
De 2014-2015 à 2019-2020, les tribunaux de
juridiction criminelle au Canada ont traité 27 522 accusations liées
à des infractions sexuelles contre des enfants qui ont probablement été
commises ou facilitées au moyen d’Internet. La majorité (85 %) de ces
accusations ont été traitées par des tribunaux pour adultes. Pour environ 6 causes
sur 10 (61 %) comportant au moins une accusation d’infraction sexuelle
contre des enfants en ligne, la décision la plus sévère rendue pour l’une ou
l’autre des accusations était un verdict de culpabilité. À titre de comparaison,
cette proportion était de 41 % parmi les causes comportant au moins une
accusation d’infraction sexuelle contre des enfants n’ayant pas été commise en
ligne. À l’instar des constatations observées pour ce qui est des infractions
sexuelles contre des enfants qui ont probablement été commises hors ligne, les
condamnations liées aux infractions ayant probablement été commises en ligne ont
le plus souvent donné lieu à une peine d’emprisonnement pour les adultes et à une
peine de probation pour les jeunes.
Limites et facteurs à prendre en compte
Il existe de nombreuses limites à la collecte
et à la déclaration de données sur l’exploitation sexuelle des enfants en
ligne. Le présent article donne un aperçu des données qui ont été portées à
l’attention des services de police et qui ont par la suite été déclarées par
ces derniers. Bien que l’article vise à donner un aperçu de l’ampleur de ce
problème au Canada à l’aide des données officielles sur ce crime, il est
important de souligner un certain nombre de limites et de facteurs à prendre en
compte qui mettent en évidence la sous-déclaration qui existe au chapitre de
ces données. Quelques-unes des limites les plus importantes sont présentées
ci-dessous sans ordre particulier.
Il y a eu une augmentation du nombre de signalements
de pornographie juvénile en ligne depuis la mise en œuvre de la Stratégie
nationale pour la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle sur
Internet et la mise en place de Cyberaide.ca. Cette augmentation peut
mettre à l’épreuve la capacité des organismes d’application de la loi à traiter
ces signalements, puisque la charge de travail accrue qui en découle peut
amener les services de police à se concentrer sur les dossiers combinés liés
aux affaires les plus graves, ce qui peut avoir une incidence sur les
caractéristiques des causes et les décisions rendues dans celles-ci au fil du temps
(Reith, 2017).
La nature de la cybercriminalité est telle que
les victimes et les auteurs présumés peuvent se trouver n’importe où. Si les
victimes peuvent être ciblées au Canada, l’auteur présumé, lui, peut se trouver
à l’extérieur du Canada et, inversement, les contrevenants canadiens peuvent
cibler des victimes à l’étranger. Par conséquent, les enquêtes liées à ces
crimes transcendent les frontières provinciales et territoriales ainsi que les
frontières nationales et internationales.
Les progrès technologiques, les capacités
accrues en matière d’anonymat et la prolifération d’appareils intelligents capables
de diffuser du contenu en continu et en direct réduisent les traces numériques laissées
sur les appareils, ce qui vient compliquer le travail des organismes
d’application de la loi (Alliance mondiale WeProtect, 2019). Lorsque des cas de diffusion continue en direct sont
découverts, les données recueillies dans le cadre du Programme de déclaration
uniforme de la criminalité ne peuvent pas être ventilées davantage pour
distinguer les affaires d’accès à de la pornographie juvénile des affaires de
possession de pornographie juvénile. Par conséquent, il n’est pas possible
d’examiner précisément les affaires liées à la diffusion continue en direct ou les
autres distinctions entre ces deux catégories d’infractions.
Travaux de recherche futurs
Cette analyse présente un aperçu des données
déclarées par la police au chapitre des infractions sexuelles contre des
enfants en ligne, ainsi qu’un aperçu des décisions rendues par les tribunaux
dans les causes comportant certaines de ces infractions. Il serait judicieux de
répéter cette analyse pour obtenir une meilleure idée de la façon dont ce crime
peut évoluer ou changer au fil du temps, à mesure que la technologie progresse.
De plus, une analyse fondée sur le couplage des
données de la police aux données des tribunaux pourrait fournir un examen plus approfondi
des parcours des causes liées à ces crimes dans le système de justice. Les
données couplées peuvent également être mises à profit pour examiner les
démêlés répétés avec la police, ce qui permettrait de mieux comprendre les
aspects des infractions sexuelles à l’égard des enfants commises en ligne et
hors ligne. Une telle analyse pourrait constituer un jalon important dans la
réponse aux questions de recherche liées au cheminement criminel des
contrevenants et à l’incidence potentielle des décisions rendues par les
tribunaux sur ce cheminement.
Enfin, l’intégration continue de données
provenant de sources externes comme Cyberaide.ca et d’autres sources, qui
comprennent des données internationales, permettrait d’approfondir l’examen des
autres aspects de ce crime qui ne sont pas portés à l’attention de la police.
Comme il a été établi dans le présent article, dans la majorité des affaires
déclarées par la police, les victimes et les contrevenants n’ont pas été
identifiés. Ces sources de données pourraient contribuer à faire la lumière sur
la nature de ces crimes et l’endroit où les victimes et les auteurs présumés
peuvent se trouver.
Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l’affaire
Le Programme de
déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l’affaire (DUC 2)
sert à recueillir des renseignements détaillés sur les affaires criminelles qui
ont été portées à l’attention des services de police canadiens et dont le
bien-fondé a été établi par ces derniers. Les renseignements recueillis
comprennent les caractéristiques liées aux affaires, aux victimes et aux
auteurs présumés. En 2020, les données provenant des services de police
visaient 99 % de la population du Canada. Le dénombrement pour une année
donnée concerne toutes les affaires déclarées au cours de cette année, peu
importe à quel moment l’affaire est réellement survenue.
Les services de police
municipaux de Saint John, de Québec et de Calgary ainsi que la Police
provinciale de l’Ontario (PPO) sont exclus des données pour les
années 2014 et 2015. Les services de police municipaux de Saint John
et de Calgary ainsi que la PPO sont exclus des données pour l’année 2016.
Le service de police municipal de Saint John et la PPO sont exclus des
données pour l’année 2017. Le service de police municipal de
Saint John est exclu des données pour la période allant de 2018 à 2020.
Enquête
intégrée sur les tribunaux de juridiction criminelle
L’Enquête intégrée sur
les tribunaux de juridiction criminelle (EITJC) sert à recueillir des renseignements
statistiques sur les causes portées devant les tribunaux de juridiction
criminelle pour adultes et les tribunaux de la jeunesse qui comportent des
infractions au Code
criminel et
aux autres lois fédérales.
Tous les tribunaux pour
adultes déclarent des données à la composante de l’enquête sur les adultes
depuis l’exercice 2006-2007. Les données provenant des cours supérieures
de l’Ontario, du Manitoba et de la Saskatchewan, de même que les données
obtenues auprès des cours municipales du Québec, n’ont pas pu être extraites
des systèmes de déclaration électronique de ces provinces et, par conséquent,
n’ont pas été déclarées dans le cadre de l’enquête. Les renseignements des
cours supérieures de l’Île-du-Prince-Édouard n’étaient pas disponibles avant
2018-2019.
Une accusation réglée est une accusation officielle portée contre une personne ou une société concernant des infractions à des lois fédérales, cette accusation ayant été traitée par les tribunaux et ayant fait l’objet d’une décision finale. Une cause comprend une
ou plusieurs accusations contre une personne ou une société qui ont été
traitées par les tribunaux en même temps et qui ont fait l’objet d’une décision
finale. Elle regroupe toutes les accusations portées contre la même personne et
dont une ou plusieurs dates clés se chevauchent (date de l’infraction, date de
l’introduction, date de la première comparution, date de la décision ou date de
la détermination de la peine) en une seule cause.
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Renseignements supplémentaires
ISSN : 1205-8882
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