Section 3 : Affaires de violence entre partenaires intimes déclarées par la police
par Marta Burczycka
La violence entre partenaires intimes est considérée comme un important problème de santé publique à l’échelle mondiale qui est lié à la violence intergénérationnelle et qui entraîne des conséquences physiques, émotionnelles et économiques préjudiciables pour les victimes, les témoins et la société dans son ensemble (Organisation mondiale de la Santé, 2010). Des études canadiennes ont démontré que la violence conjugale et la violence entre partenaires amoureux touchent des centaines de milliers de personnes et donnent lieu à des blessures tant physiques que psychologiques (Burczycka et Ibrahim, 2016); elles laissent entendre que les enfants qui sont témoins de violence entre adultes souffrent aussi de ces répercussions (Burczycka et Conroy, 2017). Dans son Rapport sur l’état de la santé publique au Canada 2016, l’administrateur en chef de la santé publique du Canada a indiqué que la lutte contre la violence entre partenaires intimes faisait partie intégrante d’une stratégie visant à améliorer les résultats multigénérationnels des Canadiens sur le plan de la société, de l’économie et de la santé (Agence de la santé publique du Canada, 2016).
Le terme « violence entre partenaires intimes » désigne la violence commise à l’endroit d’un conjoint ou d’une conjointe, ou encore d’un partenaire amoureux ou d’une partenaire amoureuse (actuels et anciens). Le terme « conjoint » désigne les conjoints mariés ou vivant en union libre, les conjoints séparés d’un mariage ou d’une union libre, ainsi que les conjoints divorcés, alors que le terme « partenaire amoureux » englobe les petits amis et petites amies (actuels et anciens) ainsi que les personnes liées par d’autres relations intimes (relations sexuelles ou situations où il y a une attirance sexuelle réciproque, mais où la relation n’est pas considérée comme une relation amoureuse). Cette section présente des données sur la violence dans le vaste contexte des relations intimes, ainsi qu’une analyse de celle‑ci.
Dans la présente section, la violence entre partenaires intimes comprend les infractions avec violence prévues au Code criminel déclarées par la police à l’endroit de victimes âgées de 15 ans et plus dans le cadre d’une relation intime. À partir des données du Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l’affaire de 2016 et de l’Enquête sur les homicides de 2016, les renseignements fournis dans cette section comprennent une analyse de l’âge et du sexe des victimes, du lien de l’auteur présumé avec la victime, des types d’infractions avec violence commises et de la présence d’armes durant la perpétration des crimes violents. On y trouve aussi des comparaisons entre les victimes de violence conjugale et les victimes des autres formes de violence entre partenaires intimes. Une répartition géographique de la violence entre partenaires intimes est également présentée, de même qu’une analyse des tendances relatives à certaines infractions à l’endroit des partenaires intimes.
Cette section porte sur tous les types d’infractions avec violence prévues au Code criminel qui ont été portées à l’attention de la police en 2016, lesquelles vont des menaces aux homicides, en passant par la violence physique et sexuelle. Les crimes sans violence, comme le vol et la fraude, toutes les formes de violence qui n’ont pas été corroborées par la police ainsi que la conduite qui n’est pas visée par le Code criminel ne sont pas compris dans cette section. De plus, l’analyse fondée sur les données de l’Enquête sur les homicides exclut les homicides non coupables et les homicides qui n’ont pas été résolus par la police.
Bien que les données figurant dans cette section contiennent des renseignements contextuels importants sur les affaires de violence familiale qui ont été portées à l’attention de la police, il se peut qu’on y présente un portrait sous‑estimé de la véritable ampleur de la violence entre partenaires intimes au Canada. Par exemple, les résultats de l’Enquête sociale générale de 2014 sur la sécurité des Canadiens (victimisation) révèlent que 7 victimes de violence conjugale sur 10 ont indiqué n’avoir jamais signalé l’incident de violence à la police. À ce titre, la raison la plus souvent invoquée par les victimes de violence conjugale pour ne pas avoir signalé l’incident de violence à la police était qu’elles estimaient qu’il s’agissait d’une affaire privée. En ce qui concerne les victimes qui ont signalé l’incident de violence conjugale à la police, la majorité l’ont fait parce qu’elles voulaient mettre fin à la violence et obtenir une protection (Burczycka et Ibrahim, 2016).
Sauf indication contraire, tous les taux indiqués dans cette section sont calculés pour 100 000 personnes. Les termes « femmes » et « hommes » désignent respectivement les personnes de sexe féminin et les personnes de sexe masculin âgées de 15 ans et plus. La section « Description des enquêtes » qui se trouve dans la présente publication contient des renseignements sur les sources de données et les méthodes d’enquête ainsi que des définitions.
La violence entre partenaires intimes était la principale forme de violence subie par les femmes en 2016
- En 2016, un peu moins de 3 personnes sur 10 (28 %) de 15 ans et plus ayant été victimes d’un crime violent déclaré par la police ont été agressées par un partenaire intime. Il s’agissait d’un conjoint ou ex‑conjoint (12 %), d’un partenaire amoureux (actuel ou ancien) (15 %) ou d’un autre partenaire intime (0,4 %)Note . En outre, 34 % des victimes de violence ont été agressées par un ami ou une connaissance, 25 %, par un étranger, et 14 %, par un membre de la famille (autre qu’un conjoint) (tableau 3.1).
- Parmi les plus de 93 000 victimes de violence entre partenaires intimes déclarée en 2016, la grande majorité (79 %) étaient des femmes. Plus précisément, les femmes représentaient 8 victimes sur 10 de violence aux mains d’un conjoint actuel (78 %), d’un ex‑conjoint (79 %), d’un partenaire amoureux actuel (79 %) ou d’un ex‑partenaire amoureux (80 %). La violence entre partenaires intimes était la principale forme de violence subie par les femmes en 2016 (42 % des femmes victimes de violence) (tableau 3.1).
- Les victimes de violence entre partenaires intimes ont le plus souvent été agressées par un conjoint ou partenaire actuel que par un ex‑conjoint ou ex‑partenaire. Chez les femmes victimes, 35 % ont dit que leur agresseur était un partenaire amoureux actuel, 32 %, un conjoint actuel, 20 %, un ex‑partenaire amoureux, et 12 %, un ex‑conjoint. Ces proportions étaient semblables pour les hommes victimes de violence entre partenaires intimes (tableau 3.2).
- Comme il fallait s’y attendre, les jeunes personnes qui ont été victimes de violence entre partenaires intimes étaient les plus susceptibles d’avoir été agressées dans le cadre de fréquentations. Par exemple, parmi les victimes de 15 à 19 ans de violence entre partenaires intimes, 82 % des personnes de sexe féminin et 79 % des personnes de sexe masculin ont déclaré que leur agresseur était un partenaire amoureux actuel ou ancien. La violence commise par un conjoint marié ou un conjoint de fait actuel ou ancien touchait plus souvent les victimes plus âgées de violence entre partenaires intimes (tableau 3.2).
Début de l’encadré
Encadré 1
Renseignements autodéclarés sur la violence entre partenaires intimes
Il arrive souvent que les incidents de violence, quelle qu’en soit la forme, ne soient pas signalés à la police (Perreault, 2015). De ce fait, les données autodéclarées de l’Enquête sociale générale (ESG) sur la sécurité des Canadiens (victimisation) fournissent de précieux renseignements sur les expériences de victimisation des Canadiens, que celles‑ci soient venues à l’attention de la police ou non. L’ESG sur la victimisation permet aussi de recueillir une foule de renseignements sur d’autres aspects de la vie des victimes, dont les répercussions de la victimisation.
Au chapitre de la violence entre partenaires intimes, trois sujets abordés dans le cadre de l’ESG de 2014 sur la victimisation revêtent un intérêt particulier : la violence conjugale, la violence entre partenaires amoureux et le harcèlement criminel de la part d’un partenaire intime actuel ou ancien. Selon les données autodéclarées recueillies dans le cadre de l’ESG de 2014, environ 4 % des Canadiens de 15 ans et plus ont été victimes de violence conjugale — violence physique ou sexuelle commise par un conjoint ou conjoint de fait actuel ou ancien — au cours des cinq années précédant l’enquête (Burczycka et Ibrahim, 2016). Parmi les victimes de violence conjugale, le quart (25 %) ont dit avoir subi les formes de violence les plus graves : une agression sexuelle ou le fait d’avoir été battu, étranglé ou menacé avec une arme à feu ou un couteau. Environ 16 % des victimes ont déclaré avoir subi des effets psychologiques associés au trouble de stress post‑traumatique.
Des questions sur la violence physique et sexuelle entre partenaires amoureux ont été incluses dans l’ESG pour la première fois en 2014. On a constaté que la violence entre partenaires amoureux était aussi fréquente que la violence conjugale. Par exemple, 4 % des Canadiens de 15 ans et plus ayant eu des partenaires amoureux au cours des cinq années précédant l’enquête ont déclaré avoir subi de la violence physique aux mains d’un partenaire amoureux pendant cette période. Parmi les personnes ayant eu des fréquentations amoureuses, 1 % ont dit avoir été victimes de violence sexuelle dans le cadre de ces fréquentations (Burczycka et Ibrahim, 2016).
L’ESG de 2014 comprenait également une série distincte de questions portant expressément sur les expériences de harcèlement criminel vécues par les Canadiens au cours des cinq années précédentes. L’ESG définit le harcèlement criminel comme étant le fait d’avoir subi, de la part d’un ami, d’un étranger, d’un partenaire intime ou de toute autre personne, « une attention répétée et importune qui vous a fait craindre pour votre sécurité ou pour celle de l’une de vos connaissances », comportement qui correspond à la définition de harcèlement criminel du Code criminel. Parmi les Canadiens de 15 ans et plus, 1 % ont déclaré avoir subi du harcèlement criminel de la part d’un partenaire intime — un conjoint marié, un conjoint de fait ou un partenaire amoureux (actuel ou ancien) — au cours des cinq années précédentes. Le harcèlement criminel de la part d’un partenaire intime était un peu moins fréquent que la violence conjugale ou la violence entre partenaires amoureux, mais il était lié à une plus forte prévalence de violence dans le cadre de ces relations intimes. Pour en savoir davantage, voir la section 1 du présent rapport.
Fin de l’encadré
La violence subie par les hommes aux mains d’un partenaire intime est plus susceptible de comporter des voies de fait majeures, de mettre en cause des armes et d’entraîner des blessures
- Les voies de fait constituaient l’infraction criminelle la plus souvent commise contre les victimes de violence entre partenaires intimes (77 %), à savoir les voies de fait simples (niveau 1) (62 %) et les voies de fait majeures (niveaux 2 et 3) (14 %). Les voies de fait étaient plus courantes parmi les hommes victimes (87 % par rapport à 74 % chez les femmes victimes), qu’il s’agisse de voies de fait majeures (22 % par rapport à 13 %) ou de voies de fait simples (65 % par rapport à 61 %). Ces constatations découlent peut‑être du fait que d’autres infractions plus graves sont souvent commises en même temps que les voies de fait dans les affaires de violence entre partenaires intimes, et donc retenues dans les données policièresNote (tableau 3.3).
- Parmi les victimes de violence entre partenaires intimes, les infractions les plus graves — les infractions causant la mortNote et la tentative de meurtreNote — étaient relativement rares (0,2 % des affaires de violence entre partenaires intimes). Toutefois, comme les femmes formaient la grande majorité (79 %) des victimes de violence entre partenaires intimes dans l’ensemble, elles étaient aussi surreprésentées parmi les victimes de ces crimes plus graves. Par exemple, parmi les 81 victimes d’infractions causant la mort commises par un partenaire intime et déclarées par la police en 2016, 63 étaient des femmes (78 %) (tableau 3.3).
- Pour la majorité des victimes de violence entre partenaires intimes, aucune arme n’était présente lors de la perpétration de l’infraction (85 %)Note . Cette observation est conforme aux récentes constatations liées aux crimes violents dans l’ensemble (Cotter, 2012). Les affaires de violence familiale comportaient plus souvent de la force physique (71 %) ou des menaces (14 %). Les armes à feu étaient les armes les moins souvent présentes lorsque la victime était un partenaire intime de l’auteur présumé (1 % des victimes) (tableau 3.4).
- La présence d’une arme était presque deux fois plus courante dans les affaires de violence entre partenaires intimes commises contre les hommes comparativement aux femmes (23 % par rapport à 12 %), un constat qui vaut tant pour la violence conjugale que pour la violence entre partenaires amoureux. Dans les affaires où une arme était présente, il s’agissait plus souvent d’un couteau ou d’un instrument tranchant ou coupant semblable lorsque les victimes étaient des hommes (37 %) comparativement à des femmes (28 %), et plus souvent d’une arme à feu lorsque les victimes étaient des femmes (7 % par rapport à 2 % des hommes victimes) (tableau 3.4).
- Plus de la moitié (54 %) des victimes de violence entre partenaires intimes ont subi des blessures. La plupart (97 %) de ces blessures étaient mineures en ce sens qu’elles ne nécessitaient pas de soins médicaux professionnels. Des blessures étaient plus souvent déclarées dans les affaires de violence entre partenaires amoureux (56 %) que dans celles de violence conjugale (51 %), et elles étaient plus fréquentes chez les hommes victimes de violence entre partenaires amoureux (60 %) que chez leurs homologues de sexe féminin (56 %) (tableau 3.4).
Les affaires impliquant des hommes victimes de violence conjugale étaient les moins souvent classées par mise en accusation
- Une affaire criminelle est considérée comme classée lorsqu’une accusation est déposée ou recommandée, ou lorsque l’affaire est traitée autrement par la police ou les tribunaux (p. ex. au moyen d’un programme de déjudiciarisation). La majorité (86 %) des victimes de violence entre partenaires intimes ont vu les affaires dans lesquelles elles étaient impliquées être classées, le plus souvent par mise en accusation (72 % des victimes) (tableau 3.5).
- Les victimes de violence entre partenaires amoureux étaient un peu plus susceptibles que les victimes de violence conjugale de voir les affaires dans lesquelles elles étaient impliquées ne pas être classées (14 % par rapport à 12 %). Toutefois, dans les cas où les affaires ont été classées (par mise en accusation ou sans mise en accusation), les victimes de violence entre partenaires amoureux ont vu des accusations être portées plus souvent que les victimes de violence conjugale (75 % par rapport à 69 %). Les affaires impliquant des hommes victimes de violence conjugale étaient celles qui étaient les moins souvent classées par mise en accusation (55 %) (tableau 3.5).
Les taux de violence entre partenaires intimes sont les plus faibles en Ontario, particulièrement à St. Catharines–Niagara
- Parmi les provinces, les taux les moins élevés de violence entre partenaires intimes ont été observés en Ontario (224 victimes pour 100 000 personnes), à l’Île‑du‑Prince‑Édouard (240) et en Colombie‑Britannique (284). La Saskatchewan (680), le Manitoba (616) et l’Alberta (403) ont affiché les taux provinciaux les plus élevés, tandis que le Nunavut (3 790), les Territoires du Nord‑Ouest (2 555) et le Yukon (1 180) ont inscrit les taux les plus élevés au Canada. De façon générale, les provinces et les territoires où les taux de violence entre partenaires intimes étaient les plus élevés et les plus faibles ont aussi enregistré les taux de crimes violents parmi les plus élevés et les plus faibles dans l’ensemble en 2016 (Keighley, 2017) (tableau 3.6).
- Le taux de violence entre partenaires intimes au Canada était près de quatre fois plus élevé chez les femmes (483 victimes pour 100 000) que chez les hommes (133). Cet écart était semblable dans la plupart des provinces et des territoires, la différence la plus marquée étant observée au Nunavut (6 581 victimes pour 100 000 par rapport à 1 237). L’écart le plus étroit entre les deux sexes au chapitre des taux de violence entre partenaires intimes a été constaté au Yukon (1 781 par rapport à 597), où le taux de femmes victimes était néanmoins trois fois supérieur à celui observé chez les hommes victimes (tableau 3.6).
- Parmi les grandes villes (régions métropolitaines de recensement ou RMR)Note du Canada, le taux de violence entre partenaires intimes était le plus élevé à Thunder Bay (496 victimes pour 100 000 personnes), à Moncton (435) et à Regina (417). Les taux les plus faibles ont été observés à St. Catharines–Niagara (137), à Ottawa (163), à Barrie (184) et à Sherbrooke (184). Dans l’ensemble, le taux de violence entre partenaires intimes chez les résidents des RMR était nettement moins élevé que le taux correspondant au sein de la population des régions autres que les RMR (247 par rapport à 464). En général, les taux de crimes violents ont été historiquement plus faibles dans les centres de population que dans les régions rurales (Allen et Perreault, 2015) (tableau 3.7).
- Comme dans l’ensemble du Canada, le taux de violence entre partenaires intimes était près de quatre fois plus élevé chez les femmes vivant dans les RMR comparativement à leurs homologues de sexe masculin (386 victimes pour 100 000 personnes par rapport à 103). Parmi les différentes RMR, l’écart de taux le plus marqué entre les femmes et les hommes victimes de violence entre partenaires intimes a été observé à Abbotsford–Mission (575 par rapport à 89), alors que la différence la plus faible a été relevée à Kelowna (390 par rapport à 139) (tableau 3.7).
Les taux d’agressions sexuelles commises par un partenaire intime ont augmenté, alors que les taux globaux d’agressions sexuelles ont diminué
- Le taux combiné de certains des crimes les plus graves perpétrés contre les victimes de violence entre partenaires intimes — les tentatives de meurtre, les voies de fait et les agressions sexuelles — a fléchi de 7 % entre 2011 et 2016. Ce recul est principalement attribuable à la diminution du taux de ces crimes commis contre les femmes (-9 %), puisque le taux de ces crimes envers les hommes n’a presque pas varié (-0,3 %) (tableau 3.8).
- De 2011 à 2016, le taux de voies de fait — l’infraction la plus souvent liée à la violence entre partenaires intimes — a reculé dans l’ensemble (-8 %), passant de 255 victimes pour 100 000 personnes en 2011 à 235 en 2016. Cette baisse est en grande partie attribuable à la diminution de 10 % du taux chez les femmes (tableau 3.8).
- Les taux d’agressions sexuelles perpétrées par un partenaire intime ont augmenté de 2011 à 2016, surtout en raison d’une croissance du taux chez les femmes (passant de 16 victimes pour 100 000 femmes en 2011 à 20 en 2016). Il convient de souligner que cette hausse des taux d’agressions sexuelles commises par un partenaire intime tranche avec la diminution de 9 % des taux globaux d’agressions sexuelles déclarées par la police au cours de la même période (Keighley, 2017)Note (tableau 3.8).
Les hommes victimes d’un homicide aux mains d’un partenaire intime sont le plus susceptibles d’être tués par un conjoint de fait actuel ou ancien
- Le taux d’homicides entre partenaires intimes s’établissait à 2,4 victimes pour 1 million de personnes en 2016, en légère baisse par rapport à 2,8 victimes pour 1 million de personnes en 2015. Ainsi, le taux est demeuré généralement stable, se situant à près de 2 ou 3 victimes pour 1 million de personnes chaque année depuis 2007, et ayant atteint près de 4 victimes pour 1 million de personnes au cours de la plupart des 10 années précédentes (tableau 3.9).
- Les femmes représentaient 79 % des victimes d’un homicide entre partenaires intimes en 2016, affichant un taux près de quatre fois supérieur à celui observé chez les hommes (3,7 victimes pour 1 million de femmes par rapport à 1,0 pour 1 million d’hommes). Ce ratio est demeuré plutôt constant au fil du temps, le taux chez les femmes ayant été environ deux fois plus élevé en 2010 (4,4 pour 1 million de femmes par rapport à 1,9 pour 1 million d’hommes) et plus de cinq fois plus élevé en 2011 (5,5 pour 1 million de femmes par rapport à 1,0 pour 1 million d’hommes) (tableau 3.9).
- Les homicides entre conjoints demeuraient plus courants que les homicides entre partenaires amoureux en 2016 (69 % des homicides entre partenaires intimes par rapport à 26 %)Note . Ces proportions étaient semblables parmi les hommes et les femmes victimes, mais il y avait des différences selon le type de relation conjugale. De 2006 à 2016, les hommes victimes d’un homicide aux mains d’un partenaire intime étaient proportionnellement beaucoup plus nombreux à avoir été tués par un conjoint de fait actuel ou ancien (47 %) que par un conjoint marié actuel ou ancien (15 %). Par contre, cet écart était moins marqué chez les femmes victimes d’un homicide entre partenaires intimes, celles‑ci étant plus souvent tuées par un conjoint marié actuel ou ancien (41 %) que par un conjoint de fait actuel ou ancien (35 %) (tableau 3.10).
- Les homicides entre partenaires de même sexe — qui comprennent les conjoints mariés, les conjoints de fait et les partenaires amoureux actuels ou anciens — représentaient 4 % des homicides entre partenaires intimes en 2016. De 2006 à 2016, 14 % des hommes victimes d’un homicide entre partenaires intimes avaient été tués par un partenaire de même sexe, comparativement à 1 % des femmes victimes. La majorité (85 %) des victimes d’un homicide entre partenaires intimes de même sexe au cours de cette période étaient des hommes, ce qui tranche nettement avec ce que l’on constate pour les homicides entre partenaires intimes de sexe opposé (tableau 3.10).
- Les femmes représentaient la majorité des victimes d’un homicide entre partenaires intimes de 2006 à 2016, mais les jeunes femmes étaient particulièrement surreprésentées. Au cours de cette période, le taux d’homicides entre partenaires intimes chez les personnes de sexe féminin de 15 à 19 ans (3,0 pour 1 million) était 12 fois plus élevé que pour les personnes de sexe masculin de cet âge (0,2). Chez les femmes de 20 à 24 ans, le taux (6,1 pour 1 million) était presque sept fois plus élevé que chez leurs homologues de sexe masculin (0,9) (tableau 3.11).
Les hommes de 25 à 34 ans forment la plus grande proportion des auteurs présumés de violence entre partenaires intimes
- Parmi les plus de 71 000 auteurs présumés de violence entre partenaires intimes en 2016, la plupart étaient âgés de 25 à 34 ans (34 %) et de 35 à 44 ans (25 %)Note . En général, les taux de jeunes auteurs présumés de violence entre partenaires intimes étaient plus élevés lorsqu’il s’agissait de violence entre partenaires amoureux, alors que les taux de violence conjugale étaient plus élevés parmi les personnes plus âgées — un reflet de la répartition des taux de mariage au sein de la population générale (Milan, 2013) (tableau 3.12).
- La majorité des auteurs présumés de violence entre partenaires intimes en 2016 étaient des hommes (80 %). En particulier, le taux d’auteurs présumés de sexe masculin de violence entre partenaires amoureux était le plus élevé chez les hommes de 25 à 34 ans (472 pour 100 000 personnes). Du côté des femmes, le taux le plus élevé d’auteures présumées était également lié à la violence entre partenaires amoureux, sauf qu’il atteignait un sommet parmi un groupe un peu plus jeune (taux de 134 pour 100 000 chez les femmes de 18 à 24 ans). Les taux de violence conjugale étaient les plus élevés chez les hommes de 35 à 44 ans (325 pour 100 000 hommes) et chez les femmes de 25 à 34 ans (82 pour 100 000 femmes) (tableau 3.12).
- Des accusations étaient plus susceptibles d’être portées contre un auteur présumé lorsque la violence survenait dans le cadre de fréquentations plutôt que dans le contexte d’un mariage ou d’une union libre. Dans l’ensemble, 87 % des affaires classées de violence entre partenaires amoureux ont donné lieu au dépôt d’accusations. En revanche, pour ce qui est des affaires classées de violence conjugale, des accusations ont été portées contre 77 % des auteurs présumés (tableau 3.13).
- Parmi les plus de 1 800 homicides entre partenaires intimes survenus entre 1997Note et 2016, la majorité (52 %) ont été commis par des personnes de 25 à 44 ans et mettaient en cause des conjoints mariés ou des conjoints de fait actuels ou anciens (78 %). Des conjoints actuels étaient le plus souvent en cause (60 %), mais cela différait selon le sexe de l’auteur présumé. Par exemple, chez les auteurs présumés de sexe masculin de 25 à 44 ans, environ la moitié (53 %) des homicides entre partenaires intimes ont été commis contre un conjoint actuel, et 22 %, contre un ex‑conjoint. En revanche, parmi les auteures présumées de ce groupe d’âge, les trois quarts des homicides entre partenaires intimes ont été perpétrés contre un conjoint actuel (76 %), les ex‑conjoints représentant 9 % des victimes (tableau 3.14).
Tableaux de données détaillés
Références
AGENCE DE LA SANTÉ PUBLIQUE DU CANADA. 2016. Rapport de l’administrateur en chef de la santé publique sur l’état de la santé publique au Canada 2016 : Regard sur la violence familiale au Canada, ISSN no 1924‑7087.
ALLEN, Mary, et Samuel PERREAULT. 2015. « Les crimes déclarés par la police dans le Nord provincial et les territoires du Canada, 2013 », Juristat, produit no 85‑002‑X au catalogue de Statistique Canada.
BURCZYCKA, Marta, et Shana CONROY. 2017. « La violence familiale au Canada : un profil statistique, 2015 », Juristat, produit no 85‑002‑X au catalogue de Statistique Canada.
BURCZYCKA, Marta, et Dyna IBRAHIM. 2016. « La violence familiale au Canada : un profil statistique, 2014 », Juristat, produit no 85‑002‑X au catalogue de Statistique Canada.
COTTER, Adam. 2012. « Les armes à feu et les crimes violents au Canada, 2012 », Juristat, produit no 85‑002‑X au catalogue de Statistique Canada.
KEIGHLEY, Kathryn. 2017. « Statistiques sur les crimes déclarés par la police au Canada, 2016 », Juristat, produit no 85‑002‑X au catalogue de Statistique Canada.
MILAN, Anne. 2013. « État matrimonial : aperçu, 2011 », Rapport sur l’état de la population du Canada, produit no 91‑209‑X au catalogue de Statistique Canada.
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ. 2010. Prévenir la violence exercée par des partenaires intimes et la violence sexuelle contre les femmes : Intervenir et produire des données, ISBN 9789241564007.
PERREAULT, Samuel. 2015. « La victimisation criminelle au Canada, 2014 », Juristat, produit no 85‑002‑X au catalogue de Statistique Canada.
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