L’homicide au Canada, 2013
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par Adam Cotter
[Faits saillants] [Article intégral en PDF]
- Le taux d’homicides se situe à son plus bas niveau depuis 1966
- Le Québec enregistre son plus faible taux d’homicides en plus de 50 ans
- Regina affiche le plus fort taux d’homicides parmi les régions métropolitaines de recensement
- Le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu est le plus bas en plus de 40 ans, alors que le taux d’homicides perpétrés au moyen d’une arme pointue est à la hausse en 2013
- On observe un moins grand nombre d’homicides attribuables à des gangs en 2013
- La majorité des homicides résolus le sont dans la première semaine après être venus à l’attention de la police
- Les homicides commis par des étrangers sont à la baisse
- Le cinquième des homicides résolus ont été commis par un partenaire intime
- Les victimes et les auteurs présumés d’homicide sont généralement de sexe masculin
- Les homicides liés à la profession de la victime diminuent légèrement
- Le nombre de jeunes auteurs présumés d’homicide affiche une légère hausse en 2013
- Un auteur présumé d’homicide sur cinq était soupçonné d’être atteint d’un trouble mental ou du développement
- Les trois quarts des auteurs présumés avaient les facultés affaiblies par l’alcool ou la drogue au moment de l’homicide
- Résumé
- Description de l’enquête
- Tableaux de données détaillés
- Références
- Notes
L’homicide demeure un phénomène relativement rare au Canada, comme en témoigne le fait qu’il représente environ 0,1 % des crimes violents déclarés par la police et environ 0,2 % des décès annuels. En une année donnée au Canada, il y a environ 4 fois plus de décès attribuables aux accidents de véhicules à moteur et 7 fois plus de décès attribuables aux suicides que de décès dus aux homicidesNote 1. Bien qu’il soit rare, l’homicide est l’infraction criminelle la plus grave au Canada; il peut engendrer des conséquences dévastatrices pour les familles, les collectivités et la société en général. De plus, les homicides mobilisent des ressources considérables de la police et du système de justice pénale et, en raison de leur visibilité, ils peuvent influencer la perception du public à l’égard de sa sécurité (Romer, Hall Jamieson et Aday, 2003).
Depuis 1961, les services de police déclarent des données détaillées sur les homicides qui surviennent au Canada dans le cadre de l’Enquête sur les homicides menée par Statistique Canada. En 1974, le champ de l’enquête s’est élargi afin d’inclure les affaires d’infanticide et d’homicide involontaire coupable. À l’aide des données tirées de cette enquête, on examine, dans le présent article du Juristat, les caractéristiques des affaires, des victimes et des auteurs présumés d’homicide en 2013 et on compare ces constatations avec les tendances à court et à long terme.
Le taux d’homicides se situe à son plus bas niveau depuis 1966
Pour une deuxième année consécutive, le nombre d’homicides déclarés par les services de police canadiens a diminué. Au total, 505 homicides ont été déclarés en 2013, soit 38 de moins que l’année précédente; cela représente le plus faible nombre de victimes d’homicide noté au Canada en plus de 40 ansNote 2. De ce fait, le taux d’homicides au pays a reculé de 8 % pour s’établir à 1,44 pour 100 000 habitants, soit le taux le plus faible enregistré depuis 1966 (tableau 1a, tableau 1b, graphique 1).
Outre la diminution des homicides en 2013, il y a eu 23 victimes de moins de tentative de meurtre au Canada. Le taux de tentatives de meurtre au pays s’est donc situé à son niveau le plus bas depuis 1971 (Boyce, Cotter et Perreault, 2014). De façon générale, les tentatives de meurtre et les homicides suivent des tendances semblables depuis 20 ans (graphique 1).
Encadré 1
Taux d’homicides à l’échelle internationale
Il peut être difficile d’établir des comparaisons internationales de la criminalité en raison des différences au chapitre des lois, des tendances du signalement à la police, ou des normes relatives au dénombrement ou à la comptabilisation des infractions criminelles. Toutefois, le nombre et les taux d’homicides servent de baromètre de la violence au sein de la société et permettent d’établir des comparaisons internationales plus facilement que ce n’est le cas d’autres types de crime. En effet, l’homicide est défini de manière semblable d’un pays à l’autre et il est plus susceptible d’être déclaré de manière fiable et de faire l’objet d’une enquête approfondie (Nivette, 2011; Shaw, Van Dijk et Rhomberg, 2003; Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, 2011).
Selon les plus récentes données publiées, en 2013, le Canada a encore affiché un taux d’homicides relativement élevé comparativement aux pays semblablesNote 3 (graphique de l’encadré 1). Alors que le taux d’homicides du Canada (1,44 pour 100 000 habitants) était comparable à celui de la Belgique et de la Finlande (1,6 pour 100 000 habitants dans chaque cas), il dépassait de loin les taux d’homicides de la Suisse (0,6 pour 100 000) et du Japon (0,3 pour 100 000). Comme par le passé, les États-Unis ont affiché un taux d’homicides supérieur à celui des autres pays semblables. En 2013, le taux d’homicides affiché par les États-Unis (4,7 pour 100 000) était environ trois fois plus élevé que celui enregistré au Canada.
Description du graphique de l'encadré 1
Fin de l'encadré
Le Québec enregistre son plus faible taux d’homicides en plus de 50 ans
La diminution des homicides à l’échelle nationale découlait du fait qu’il y a eu un recul important des homicides au Québec, soit 40 victimes d’homicide de moins en 2013 qu’en 2012 (tableau 1a). La baisse d’une année à l’autre témoigne en partie du fait qu’un nombre d’homicides supérieur à la moyenne a été observé en 2011 (105 victimes) et en 2012 (108 victimes). Toutefois, les 68 homicides déclarés en 2013 représentaient le plus faible nombre de victimes d’homicide dans cette province depuis 1967, lequel était bien inférieur à la moyenne décennale précédente du nombre de victimes (97). Par conséquent, le taux d’homicides noté au Québec en 2013 (0,83 pour 100 000 habitants) était le plus faible jamais enregistré dans cette province depuis le début de la collecte des données en 1961. L’Île-du-Prince-Édouard (0,69 pour 100 000) est la seule province à avoir affiché un taux d’homicides inférieur à celui du Québec en 2013 (tableau 1b).
Le repli observé au Québec était attribuable aux diminutions enregistrées dans toute la province. Il y a eu moins d’homicides en 2013 qu’en 2012 dans chaque région métropolitaine de recensementNote 4 (RMR) au Québec, les baisses les plus marquées ayant été observées à Saguenay et à Montréal (quatre victimes de moins dans chaque cas). En outre, il y a eu 26 homicides de moins dans les régions du Québec autres que les RMR. Par ailleurs, le nombre d’homicides ayant fait plus d’une victime est passé de huit en 2012 à deux en 2013, ce qui a également contribué à la baisse globale enregistrée au Québec. Cela étant dit, il y a également eu beaucoup moins d’homicides ayant fait une seule victime en 2013 (64 par rapport à 88).
Contrairement à la diminution observée au Québec, certaines provinces ont fait état de modestes augmentations du nombre de victimes d’homicide en 2013. Les plus fortes hausses sont survenues en Colombie-Britannique (+5 victimes), en Ontario (+4) et à Terre-Neuve-et-Labrador (+4).
Le Manitoba a vu son taux d’homicides reculer de 7 % par rapport à 2012. Ayant affiché 49 homicides, le Manitoba demeure toutefois la province où l’on a observé le taux d’homicides le plus élevé (3,87 pour 100 000 habitants) pour une septième année consécutive. Conformément à la tendance des 20 dernières années, les taux d’homicides les plus élevés ont été observés dans les provinces de l’Ouest. Le Manitoba était suivi de la Saskatchewan (2,71 pour 100 000), de l’Alberta (2,04 pour 100 000) et de la Colombie-Britannique (1,66 pour 100 000).
Comme c’est le cas dans l’Ouest, les taux d’homicides ont tendance à être plus élevés dans les territoires, tendance qui n’a pas été observée au Yukon ces dernières années. Pour une troisième année consécutive, aucun homicide n’a été enregistré au Yukon. Toutefois, le Nunavut, où il y a eu 4 victimes, et les Territoires du Nord-Ouest, où l’on a dénombré 2 victimes, affichaient des taux d’homicides plus élevés que ceux enregistrés dans chacune des provinces en 2013 (11,24 pour 100 000 habitants et 4,59 pour 100 000 habitants, respectivement). Même si le taux d’homicides enregistré au Nunavut dépassait celui de l’ensemble des provinces et des territoires pour une neuvième année consécutive, il était à son plus bas depuis 2006.
En 2013, la plupart des provinces ont fait état de taux d’homicides se situant en deçà de leur moyenne décennale précédente, à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador et de l’Île-du-Prince-Édouard. Les quatre provinces de l’Ouest affichent les plus forts taux d’homicides moyens depuis les 10 dernières années, alors que les provinces de l’Est (l’Ontario, le Québec et les provinces de l’Atlantique) ont tendance à enregistrer des taux inférieurs à la moyenne nationale (graphique 2).
Regina affiche le plus fort taux d’homicides parmi les régions métropolitaines de recensement
Conformément aux tendances observées à l’échelon provincial, trois des quatre taux d’homicides les plus élevés parmi les RMR du Canada ont été enregistrés dans l’Ouest (tableau 2, graphique 3). En 2013, Regina a affiché le plus fort taux d’homicides parmi les RMR (3,84 pour 100 000 habitants), suivie de Winnipeg (3,24 pour 100 000); Edmonton (2,09 pour 100 000) s’est classée au quatrième rang. Thunder Bay, qui a fait état du plus haut taux d’homicides en 2012, a vu son nombre d’homicides baisser de quatre en 2013 et a inscrit le troisième taux d’homicides en importance parmi les RMR (2,46 pour 100 000).
Aucun homicide n’a été déclaré dans cinq RMR en 2013 : Moncton, Saguenay, Sherbrooke, Peterborough et Guelph. Dans le cas de Moncton, il s’agissait de la troisième année consécutive au cours de laquelle aucun homicide n’a été enregistré, alors que c’était la deuxième année consécutive pour Guelph.
En 2013, les cinq plus grandes RMR — Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary et Edmonton — comptaient 43 % des homicides perpétrés au Canada et représentaient 43 % de la population canadienne. De plus, ces cinq RMR suivaient la tendance générale selon laquelle les taux d’homicides étaient plus élevés dans l’Ouest (Vancouver, Calgary et Edmonton) et inférieurs à la moyenne dans l’Est (Toronto et Montréal).
Tout comme les années précédentes, les taux d’homicides étaient moins élevés dans les RMR que dans les autres régions, malgré la perception selon laquelle les crimes violents sont plus répandus dans les grandes régions urbaines (Francisco et Chénier, 2007). En 2013, le taux d’homicides était environ 9 % plus élevé dans les régions autres que des RMR (1,52 pour 100 000 habitants, par rapport à 1,40 dans les RMR).
Encadré 2
Les homicides faisant plus d’une victime au Canada
Les 505 victimes d’homicide déclarées par la police en 2013 ont été tuées dans 480 affaires distinctes. La grande majorité (95 %) des affaires d’homicide en 2013 ont fait une seule victime, alors qu’il y a eu un plus faible nombre d’affaires d’homicide ayant fait deux victimes (4 %) ou trois victimes (moins de 1 %).
Depuis 2003, 272 affaires d’homicide ont fait plus d’une victime, ce qui représente 4 % des homicides perpétrés au cours de cette période. Au total, 615 victimes ont été tuées dans ces affaires. Par comparaison, aux États-Unis, où le taux d’homicides est pourtant généralement beaucoup plus élevé qu’au Canada (voir l’encadré 1), environ 5 % des affaires d’homicide ont fait plus d’une victime, une proportion semblable à celle qu’on observe au Canada (Smith et Cooper, 2013).
Parmi les affaires d’homicide survenues depuis 2003, celles qui ont fait plus d’une victime étaient plus susceptibles que celles où il y a eu une seule victime d’avoir été perpétrées à l’aide d’une arme à feu (53 % par rapport à 30 %). Elles étaient également plus susceptibles d’impliquer une victime de sexe féminin (61 % par rapport à 27 %). De plus, dans les affaires pour lesquelles un auteur présumé a été identifié, il s’agissait d’un membre de la famille plus souvent dans celles qui ont fait plus d’une victime que dans celles où il y a eu une seule victime (55 % par rapport à 32 %)Note 5. Parmi les homicides dans la famille ayant fait plus d’une victime, l’auteur présumé était le plus souvent un parent (54 %)Note 6.
Fin de l’encadré.
Le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu est le plus bas en plus de 40 ans, alors que le taux d’homicides perpétrés au moyen d’une arme pointue est à la hausse en 2013
La grande majorité des homicides au Canada sont perpétrés d’une des trois façons suivantes : à l’aide d’une arme à feu, d’une arme pointue ou de coups portés. En 1979, pour la première fois, le nombre de personnes tuées au moyen d’une arme pointue a dépassé le nombre de personnes ayant succombé aux coups qui leur ont été portés; depuis, l’arme à feu et l’arme pointue constituent les deux principales méthodes utilisées pour commettre un homicide au Canada. Cette tendance s’est poursuivie en 2013, alors que les coups de couteau (40 % des homicides) et les coups de feu (27 % des homicides) représentaient les deux principales méthodes pour commettre un homicide, suivis des coups portés (21 %) (tableau 3, graphique 4).
Bien que les coups de feu et les coups de couteau soient demeurés les deux méthodes les plus fréquentes pour commettre un homicide en 2013, il y a eu 41 homicides de moins perpétrés à l’aide d’une arme à feu et 31 homicides de plus commis au moyen d’une arme pointue au Canada, par rapport à 2012. Par conséquent, le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu a baissé de 25 %, alors que le taux d’homicides perpétrés au moyen d’une arme pointue a progressé de 18 %.
Ce sont l’Ontario et l’Alberta qui ont le plus contribué tant à la diminution des homicides commis à l’aide d’une arme à feu qu’à l’augmentation des homicides perpétrés à l’aide d’une arme pointue. En 2013, ces deux provinces ont fait état des baisses les plus marquées du nombre d’homicides perpétrés à l’aide d’une arme à feu (17 victimes de moins en Ontario, 13 victimes de moins en Alberta). Une bonne partie de ces reculs est survenue dans les RMR de Toronto et d’Edmonton (10 victimes de moins dans chaque cas). En outre, l’Ontario et l’Alberta ont tous deux signalé 12 victimes d’homicide commis à l’aide d’une arme pointue de plus en 2013, une grande partie de l’augmentation enregistrée dans ces provinces s’étant produite à Calgary (10 victimes de plus) et à Toronto (7 victimes de plus).
Par suite de la diminution des homicides perpétrés à l’aide d’une arme à feu, le taux de ces homicides en 2013, qui s’établissait à 0,37 pour 100 000 habitants, était le plus faible enregistré dans le cadre de l’Enquête sur les homicides depuis le début de la collecte de données comparables en 1974 (tableau 4). Affichant 29 victimes d’homicide perpétré au moyen d’une arme à feu, la Colombie-Britannique a inscrit le taux le plus élevé parmi les provinces (0,63 pour 100 000), suivie de Terre-Neuve-et-Labrador, qui a enregistré trois victimes (un taux de 0,57 pour 100 000).
Le type d’arme à feu le plus souvent utilisé pour commettre un homicide varie d’une province à l’autre. La Colombie-Britannique a enregistré le taux le plus élevé d’homicides commis à l’aide d’une arme de poing (0,52 pour 100 000 habitants), suivie de Terre-Neuve-et-Labrador (0,38 pour 100 000) et de l’Ontario (0,26 pour 100 000). Les taux les plus élevés d’homicides commis au moyen d’une carabine ou d’un fusil de chasse ont été observés au Nouveau-Brunswick (0,26 pour 100 000) et au Manitoba (0,24 pour 100 000).
Parmi les RMR, Abbotsford–Mission (1,13 pour 100 000 habitants), Kelowna (1,08 pour 100 000) et St. John’s (0,99 pour 100 000) ont enregistré les taux les plus élevés d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu, chacune de ces RMR ayant déclaré deux victimes en 2013 (tableau 5). En 2013, le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu était plus élevé dans les RMR que dans les régions autres que les RMR, en raison du taux d’homicides commis au moyen d’une arme de poing, qui était considérablement plus élevé dans les RMR (0,31 pour 100 000) que dans les régions autres que les RMR (0,08 pour 100 000). En revanche, les homicides commis à l’aide d’une carabine ou d’un fusil de chasse ont été plus nombreux dans les régions autres que les RMR que dans les RMR (0,23 pour 100 000 par rapport à 0,03).
Après avoir atteint un sommet au cours des années 1970, le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu est généralement à la baisse. Poursuivant la tendance amorcée en 1991, les armes de poing constituaient le type d’arme à feu le plus souvent utilisé pour commettre un homicide en 2013. Environ les deux tiers (68 %) des homicides perpétrés au moyen d’une arme à feu en 2013 mettaient en cause une arme de poing, une proportion semblable à celle qui est observée pour les crimes violents en général commis à l’aide d’une arme à feu (Cotter, 2014)Note 7. Alors que les armes de poing demeuraient à l’origine de la majorité des homicides perpétrés au moyen d’une arme à feu en 2013, le taux d’homicides commis au moyen d’une arme de poing se situait à son niveau le plus bas depuis 1998, soit 0,24 victime pour 100 000 habitants (graphique 5).
En 2013, on a observé non seulement une diminution des homicides perpétrés à l’aide d’une arme de poing, mais également une légère baisse des homicides commis au moyen d’une carabine ou d’un fusil de chasse, le taux s’établissant à 0,09 pour 100 000 habitants. Bien que le taux d’homicides perpétrés à l’aide d’une carabine ou d’un fusil de chasse soit relativement stable depuis 2006, le taux enregistré en 2013 était de 89 % inférieur à celui noté en 1975, année où il était à son plus haut niveau.
On observe un moins grand nombre d’homicides attribuables à des gangs en 2013
En 2013, le nombre d’homicides attribuables à des gangsNote 8 a diminué après être demeuré inchangé pendant trois ans. Selon les données policières, il y a eu 85 homicides attribuables à des gangs au Canada en 2013, soit 11 de moins qu’en 2012 (tableau 6). Sous l’effet de ce recul, le taux d’homicides liés à des gangs (0,24 pour 100 000 habitants) s’est établi à son niveau le plus bas depuis 2004 (graphique 6).
Les homicides attribuables à des gangs ont diminué dans la plupart des régions au Canada en 2013, à l’exception de la Colombie-Britannique (+7) et du Manitoba (+3). De ce fait, ces deux provinces ont enregistré les plus forts taux d’homicides attribuables à des gangs : 0,63 pour 100 000 habitants au Manitoba et 0,59 pour 100 000 habitants en Colombie-Britannique. Conformément à la tendance générale observée au chapitre des homicides, le Québec a affiché le plus important recul du nombre d’homicides liés à des gangs (-8), suivi de l’Ontario (-7).
Le repli des homicides attribuables à des gangs a été observé dans la plupart des RMR, la plus forte baisse étant survenue à Saskatoon (trois victimes d’homicide attribuable à des gangs de moins); venaient ensuite Halifax, Québec, Montréal, Ottawa, Thunder Bay et Calgary (deux victimes de moins dans chaque cas). En revanche, Kelowna et Vancouver ont chacune déclaré deux victimes d’homicide lié à des gangs de plus en 2013 qu’en 2012. Douze des 34 RMR canadiennes ont déclaré au moins un homicide lié à des gangs en 2013, parmi lesquelles Kelowna (1,08 pour 100 000 habitants) a fait état du taux le plus élevé (tableau 7). Contrairement aux homicides en général, les taux d’homicides attribuables à des gangs ont tendance à être plus élevés dans les RMR que dans les autres régions, et cela s’est poursuivi en 2013.
En outre, les homicides attribuables à des gangs ont tendance à mettre en cause des armes à feu plus souvent que ce n’est le cas des homicides non attribuables à des gangs. En 2013, 71 % des homicides attribuables à des gangs ont été commis à l’aide d’une arme à feu, comparativement à 15 % des homicides non attribuables à des gangsNote 9. Au total, 60 homicides liés à des gangs ont été perpétrés au moyen d’une arme à feu en 2013, une arme de poing dans 83 % de ces cas.
La majorité des homicides résolus le sont dans la première semaine après être venus à l’attention de la police
Parmi les homicides qui sont venus à l’attention de la police en 2013, environ les trois quarts (76 %) ont été résolus. Cette proportion correspond à la moyenne décennale précédente (76 %). Les homicides peuvent être résolus par la police par le dépôt ou la recommandation d’accusations contre un auteur présumé, par le suicide de l’auteur présumé ou sans mise en accusation (notamment si l’auteur présumé est décédé autrement que par suicide). En 2013, 9 homicides résolus sur 10 (91 %) ont donné lieu au dépôt ou à la recommandation d’accusations, tandis que le reste a été classé par le suicide de l’auteur présumé (8 %) ou sans mise en accusation (2 %)Note 10.
La proportion d’homicides résolus variait selon la province et le territoire en 2013. À Terre-Neuve-et-Labrador (7 homicides), à l’Île-du-Prince-Édouard (1 homicide), au Nouveau-Brunswick (7 homicides), dans les Territoires du Nord-Ouest (2 homicides) et au Nunavut (4 homicides), tous les homicides dont la police a pris connaissance en 2013 ont été résolus. De plus, la proportion d’homicides résolus dépassait la moyenne nationale au Manitoba (92 %) et en Saskatchewan (97 %), soit les provinces ayant affiché les taux d’homicides les plus élevés en 2013. En revanche, la proportion d’homicides résolus était la plus faible en Colombie-Britannique (42 %) et au Québec (69 %), tendance que l’on observe depuis 20 ans (Trussler, 2010)Note 11.
Un certain nombre de facteurs influent sur la probabilité de résolution d’un homicide. Par exemple, des études antérieures ont révélé que les homicides mettant en cause des gangs, des armes à feu ou le commerce des drogues illicites sont moins susceptibles d’être résolus par la police (Armstrong, Plecas et Cohen, 2013; Hotton Mahony et Turner, 2012; Trussler, 2010). En 2013, cette tendance s’est poursuivie, comme en témoigne le fait que les homicides attribuables à des gangs étaient moins susceptibles d’être résolus que les homicides non attribuables à des gangs (32 % par rapport à 89 %), que les homicides commis à l’aide d’une arme à feu étaient moins susceptibles d’être résolus que les homicides ne mettant pas en cause une arme à feu (53 % par rapport à 88 %), et que les homicides liés au commerce des drogues illicites étaient moins souvent résolus que ceux qui n’y étaient pas liés (55 % par rapport à 85 %).
En outre, les données policières indiquent que la majorité des homicides résolus le sont dans les sept jours après être survenusNote 12. Au total, près de 7 homicides sur 10 (69 %) ont été résolus en l’espace d’une semaine, tandis que 26 % des homicides l’ont été en l’espace de 8 à 364 jours. La proportion restante (5 %) des homicides ont été résolus un an ou plus après être survenus. Parmi les homicides qui sont survenus et qui ont été résolus depuis 2003, le laps de temps médianNote 13 entre le moment où l’homicide est survenu et le moment où l’affaire a été résolue par la police était de deux jours.
Certains facteurs qui peuvent influer sur la probabilité de résolution d’un homicide par la police peuvent aussi avoir une incidence sur le laps de temps entre le moment où l’homicide survient et le moment où il est résolu par la police. Ce laps de temps médian était plus long pour les homicides liés au commerce des drogues illicites (sept jours) et pour les homicides attribuables à des gangs (six jours). Dans le cas des homicides commis à l’aide d’une arme à feu comme pour les autres homicides, le laps de temps médian entre le moment où l’affaire est survenue et le moment où elle a été résolue était de deux jours. Toutefois, lorsqu’il s’agissait des homicides résolus attribuables à des gangs qui ont été perpétrés à l’aide d’une arme à feu, le laps de temps médian était de 16,5 jours entre le moment où ils sont survenus et le moment où ils ont été résolus par la police.
Les homicides commis par des étrangers sont à la baisse
Comme par le passé, la plupart des homicides résolus en 2013 ont été perpétrés par une connaissance ou un membre de la famille de la victime (graphique 7)Note 14. Les taux d’homicides commis par une connaissance et les taux d’homicides dans la famille ont diminué pour une deuxième année consécutive, mais ils demeuraient considérablement supérieurs aux taux d’homicides perpétrés par un étranger ou commis dans le contexte d’une relation criminelleNote 15.
Dans l’ensemble, la plupart des victimes de crime violent connaissent l’auteur présumé, ce qui est également le cas pour les victimes d’homicide. En 2013, près de 9 homicides résolus sur 10 (87 %) ont été commis par une personne connue de la victime, alors que la proportion restante (13 %) des homicides résolus ont été perpétrés par un étranger (tableau 8). Au total, 49 homicides ont été commis par un étranger en 2013, soit 16 de moins que l’année précédente et 25 de moins que la moyenne des 10 dernières années. Sous l’effet de cette diminution, le taux d’homicides commis par un étranger en 2013 (0,14 pour 100 000 habitants) était à son plus bas niveau en plus de 40 ans, depuis que des données comparables sont disponibles.
Contrairement à la baisse des homicides perpétrés par un étranger, le nombre d’homicides commis par une connaissance est demeuré relativement stable en 2013. Cette année-là, on a dénombré 149 victimes d’homicide commis par une connaissance, ce qui est en deçà de la moyenne des 10 dernières années (158). De même, 82 personnes ont été tuées par un membre de la famille autre que le conjoint (c.-à-d. un parent, un enfant, un frère ou une sœur, ou un membre de la famille élargie)Note 16 en 2013. Ce chiffre était pratiquement égal à la moyenne décennale précédente (81).
Les homicides mettant en cause une relation criminelleNote 17 constituaient l’une des rares catégories à avoir affiché une hausse; on a dénombré 36 homicides de ce type en 2013 comparativement à 23 en 2012. Cette progression était presque entièrement attribuable à la hausse observée en Ontario (12 victimes de plus). Malgré cette augmentation, le nombre de personnes tuées dans le contexte d’une relation criminelle est demeuré inférieur à la moyenne des 10 dernières années (46).
Le cinquième des homicides résolus ont été commis par un partenaire intime
Une étude antérieure a révélé qu’environ le quart des crimes violents sont commis par un partenaire intime, ce qui comprend les conjoints mariés ou de fait (actuels et anciens), les partenaires amoureux (actuels et anciens), ainsi que les autres partenaires intimes (Sinha, 2013). En 2013, 18 % des homicides résolus ont été perpétrés par un partenaire intime.
Il s’est produit 68 homicides entre partenaires intimes en 2013, soit 14 de moins que l’année précédente. Parmi ces victimes, 56 (ou 82 %) étaient de sexe féminin, les femmes demeurant proportionnellement plus nombreuses que les hommes à être tuées par un partenaire intime (graphique 8). En 2013, il y a eu 0,37 victime d’homicide entre partenaires intimes pour 100 000 femmes de 15 ans et plus. Ce taux était de cinq fois supérieur à celui observé chez les victimes de sexe masculin (0,08 pour 100 000 hommes de 15 ans et plus).
Depuis 20 ans, on observe des baisses notables des homicides entre partenaires intimes tant sur des hommes que sur des femmes. Le taux d’homicides entre partenaires intimes sur des hommes était de 73 % inférieur en 2013 à ce qu’il était en 1993, tandis que le taux observé chez les femmes a diminué de près de moitié (-48 %) pendant cette période. Selon les recherches, ces diminutions peuvent être attribuables à un certain nombre de facteurs, notamment l’augmentation du soutien, des ressources et des services communautaires, la formation améliorée des policiers, ainsi que certains changements socioéconomiques comme le report du mariage ou de la maternité, la croissance des revenus et la hausse du taux d’activité des femmes sur le marché du travail (Dawson, Pottie Bunge et Baldé, 2009; Johnson, 2006).
Au cours des 20 dernières années, les homicides entre partenaires intimes ont le plus souvent été perpétrés par un conjoint marié ou de fait. En 2013, pour la première fois, les homicides commis par d’autres partenaires intimes (c.-à-d. par un partenaire amoureux [actuel ou ancien] ou par un autre partenaire intime) représentaient une proportion d’homicides entre partenaires intimes qui était pratiquement égale à celle des homicides commis par un conjoint marié ou de fait (graphique 9). Environ le tiers des homicides entre partenaires intimes ont été perpétrés par un autre partenaire intime (34 %), un conjoint de fait (32 %) ou un conjoint marié (31 %), alors que la proportion restante (3 %) des homicides ont été commis par un partenaire de même sexe.
Le repli des homicides entre partenaires intimes enregistré en 2013 était entièrement attribuable à la baisse du nombre d’homicides perpétrés par un conjoint marié actuel ou ancien. Il y a eu 17 victimes de moins de ce type d’homicide en 2013. En revanche, on a observé une hausse des homicides commis par un autre partenaire intime (+4), et le nombre d’homicides perpétrés par un conjoint de fait actuel ou ancien est demeuré inchangé.
Les victimes et les auteurs présumés d’homicide sont généralement de sexe masculin
Conformément aux tendances historiques, la majorité des victimes et des auteurs présumés d’homicide en 2013 étaient de sexe masculin. Environ 7 victimes d’homicide sur 10 (71 %) étaient de sexe masculin, tout comme environ 9 auteurs présumés sur 10 (88 %) (tableau 9, graphique 10).
Les personnes les plus à risque d’être des victimes ou des auteurs présumés d’homicide en 2013 étaient celles âgées de 18 à 24 ans (2,85 victimes et 4,06 auteurs présumés pour 100 000 personnes de 18 à 24 ans). Au-delà du groupe des 18 à 24 ans, les taux de victimes d’homicide et d’auteurs présumés d’homicide diminuaient au fur et à mesure qu’augmentait l’âge (graphique 11).
En outre, plus de la moitié (54 %) des auteurs présumés d’homicide en 2013 avaient auparavant été condamnés pour une infraction criminelle. De ceux qui avaient déjà été condamnés, plus des deux tiers (68 %) l’avaient été pour une infraction avec violence. Parmi le reste des auteurs présumés ayant auparavant été reconnus coupables d’une infraction, 10 % avaient été condamnés pour une infraction relative aux drogues, 9 % pour un crime contre les biens et 13 % pour une autre infraction au Code criminel ou aux lois fédérales ou provinciales. En 2013, huit auteurs présumés, impliqués dans neuf affaires d’homicide distinctes, avaient déjà été condamnés pour homicide, soit 4 % des auteurs présumés ayant déjà été reconnus coupables d’une infraction.
Les homicides liés à la profession de la victime diminuent légèrement
Depuis 1997, l’Enquête sur les homicides permet de recueillir des renseignements sur la profession principale de la victime, qu’elle soit légitime ou illégale. La police doit indiquer si la profession de la victime était de quelconque façon liée à son décès.
Il y a eu 78 homicides liés à la profession de la victime en 2013, soit quatre de moins que l’année précédente. La majorité (95 %) des homicides associés à la profession de la victime en 2013 étaient liés à des activités illégales comme le trafic de drogues ou la prostitutionNote 18. Bien que le nombre de victimes d’homicide découlant de l’exercice d’une profession illégale soit passé de 68 à 74 en 2013, il est demeuré inférieur à la moyenne décennale précédente (90). Parmi ces 74 victimes, 12 étaient liées au commerce du sexe, soit 7 de plus que l’année précédente.
Au total, quatre victimes d’homicide ont été tuées en raison de leur profession légitime, soit 10 de moins qu’en 2012 et moins de la moitié de la moyenne décennale précédente (11). Des recherches antérieures ont montré que, parmi les professions légitimes, les policiers et les chauffeurs de taxi étaient les plus à risque d’être tués dans l’exercice de leurs fonctions (Perreault, 2012). En 2013, un policier et un chauffeur de taxi ont été tués en raison de leur profession.
Encadré 3
Femmes autochtones disparues et assassinées
En 2014, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a publié un rapport sur les femmes autochtones disparues et assassinées au Canada (Gendarmerie royale du Canada, 2014). En préparant le rapport, la GRC a combiné les données de l’Enquête sur les homicides pour la période allant de 1980 à 2012 avec ses propres données sur l’identité autochtone et les données sur l’identité autochtone des autres services de police. Statistique Canada a fourni à la GRC les données de l’Enquête sur les homicides après avoir obtenu le consentement des services de police quant au partage de leurs données, et après s’être assuré que les mesures nécessaires étaient en place pour protéger la confidentialité des renseignements.
Au total, le rapport a permis de constater que 1 017 femmes autochtones ont été victimes d’un homicide entre 1980 et 2012, ce qui représente 16 % des femmes victimes d’homicide au cours de cette période. En 2011, 4 % de la population féminine totale a déclaré une identité autochtone. D’après le rapport, entre 1980 et 2012, le nombre de femmes autochtones victimes d’homicide est demeuré relativement stable d’une année à l’autre, alors que le nombre de femmes non autochtones victimes d’homicide a régressé. De ce fait, parmi les homicides dont la victime est de sexe féminin, la proportion ayant pour victime une Autochtone a augmenté (Gendarmerie royale du Canada, 2014).
Statistique Canada travaille en collaboration avec la GRC et d’autres services de police afin de mettre à jour sa base de données en y ajoutant les données supplémentaires que la GRC a utilisées aux fins du rapport et de continuer à recevoir ces données pour les années subséquentes.
Pour obtenir plus de renseignements sur les femmes autochtones disparues et assassinées au Canada, voir la publication Les femmes autochtones disparues et assassinées : Un aperçu opérationnel national (Gendarmerie royale du Canada, 2014).
Fin de l’encadré.
Le nombre de jeunes auteurs présumés d’homicide affiche une légère hausse en 2013
Après avoir atteint son niveau le plus bas en plus de 10 ans en 2012, le taux de jeunes auteurs présumés d’homicide a progressé de 14 % en 2013 pour s’établir à 1,63 pour chaque tranche de 100 000 jeunes de 12 à 17 ans (tableau 10, graphique 12). On a dénombré 39 jeunes auteurs présumés d’homicide en 2013, soit quatre de plus que l’année précédente. Les jeunes de sexe féminin étaient entièrement à l’origine de cette augmentation, le nombre de jeunes auteurs présumés d’homicide de sexe féminin étant passé de 1 à 5 entre 2012 et 2013. Malgré cette hausse, le nombre de jeunes auteurs présumés d’homicide de sexe féminin en 2013 est demeuré inférieur à la moyenne des 10 dernières années (7). Conformément aux tendances historiques, la majorité des jeunes auteurs présumés d’homicide étaient de sexe masculin.
Alors que les jeunes représentaient 9 % des auteurs présumés d’homicide en 2013, certaines caractéristiques des homicides impliquant de jeunes auteurs présumés différaient de celles des homicides mettant en cause des auteurs présumés d’âge adulte. Par exemple, 30 % des jeunes auteurs présumés d’homicide étaient impliqués dans le cadre d’une affaire attribuable à des gangs, comparativement à 9 % des adultes. De plus, comme les auteurs présumés de crime en général (Carrington et autres, 2013), les jeunes auteurs présumés d’homicide étaient plus susceptibles que les adultes d’être impliqués dans un homicide mettant en cause au moins un autre auteur présumé (38 % par rapport à 28 %)Note 19.
Depuis 2003, on a dénombré sept enfants de moins de 12 ans présumés avoir commis un homicide au Canada. Bien qu’un faible nombre d’enfants aient été identifiés comme auteurs présumés d’un homicide au cours de cette période, il importe de souligner que, au Canada, les enfants de moins de 12 ans ne peuvent être tenus criminellement responsables d’un homicide ni de toute autre infraction criminelleNote 20.
Encadré 4
Meurtres-suicides au Canada
Les meurtres-suicidesNote 21 représentent une forme distincte d’homicide (Brennan et Boyce, 2013; Liem, 2010). Parmi tous les homicides résolus par la police depuis 2003, 1 sur 10 (8 %) impliquait le suicide de l’auteur présumé. Au cours de cette période, on a dénombré 327 affaires de meurtre-suicide au Canada, qui ont entraîné le décès de 392 victimes et de 330 auteurs présumés.
Comparativement aux homicides classés par d’autres moyensNote 22, les meurtres-suicides sont plus susceptibles que les autres homicides résolus de mettre en cause une victime de sexe féminin (79 % par rapport à 28 %), de se produire dans la famille (75 % par rapport à 29 %) et de faire plus d’une victime (15 % par rapport à 3 %). En outre, l’âge médian des auteurs présumés de meurtre-suicide depuis 2003 est de 45 ans, soit près du double de l’âge médian des auteurs présumés d’autres homicides (25 ans).
Fin de l’encadré.
Un auteur présumé d’homicide sur cinq était soupçonné d’être atteint d’un trouble mental ou du développement
Depuis 1997, l’Enquête sur les homicides permet de recueillir des données sur la présence soupçonnée de troubles mentaux ou du développementNote 23 chez les auteurs présumés d’homicide. Il importe de souligner que ce renseignement est fondé sur la perception du policier chargé de l’enquête et qu’il ne repose pas nécessairement sur un diagnostic médical ou clinique.
En 2013, la police soupçonnait la présence d’un trouble mental ou du développement chez 75 auteurs présumés d’homicide, ce qui représente environ 1 auteur présumé sur 5 (19 %)Note 24. Bien que cette proportion d’auteurs présumés soit demeurée inchangée par rapport à 2012, elle était supérieure à la moyenne décennale précédente (15 %).
Au cours des 10 dernières années, la proportion d’auteurs présumés qui étaient atteints ou soupçonnés d’être atteints d’un trouble mental ou du développement avait tendance à augmenter avec l’âge. En 2013, conformément aux 10 dernières années, la proportion d’auteurs présumés qui étaient atteints ou soupçonnés d’être atteints d’un trouble mental ou du développement était la plus élevée chez les auteurs présumés âgés de 65 ans et plus (graphique 13).
Les trois quarts des auteurs présumés avaient les facultés affaiblies par l’alcool ou la drogue au moment de l’homicide
Une étude laisse entendre qu’il peut souvent y avoir un lien entre les crimes violents, y compris les homicides, et la consommation d’alcool ou de drogues (Kuhns et autres, 2013). Depuis 2003, la consommation d’alcool et de drogues est un facteur qui entre en jeu dans la majorité des homicides. Parmi les homicides pour lesquels des renseignements sur la consommation d’une substance intoxicante étaient connus de la police, un peu moins de 6 victimes sur 10 (59 %) et près des trois quarts des auteurs présumés (72 %) avaient les facultés affaiblies par l’alcool, la drogue ou une autre substance intoxicanteNote 25 au moment de l’affaire (graphique 14).
Les auteurs présumés étaient proportionnellement plus nombreux que les victimes à avoir consommé une substance intoxicante, mais les types de substances consommées étaient semblables. Tant chez les victimes que chez les auteurs présumés, l’alcool était la substance la plus souvent consommée. Environ le tiers des victimes (32 %) et 4 auteurs présumés sur 10 (41 %) avaient les facultés affaiblies par l’alcool au moment de l’homicide, alors que 17 % des victimes et 22 % des auteurs présumés avaient les facultés affaiblies par l’alcool en plus d’un autre type de drogue. La seule consommation de drogues ou d’autres substances intoxicantes était comparativement moins fréquente, puisqu’environ 10 % des victimes et des auteurs présumés avaient les facultés affaiblies par des drogues ou d’autres substances intoxicantes à l’exclusion de l’alcool.
En outre, depuis 2003, le mobile le plus courant chez les auteurs présumés d’homicide a été une dispute ou une querelle, ce mobile représentant 37 % de tous les homicides dont le mobile était connu. Dans la grande majorité de ces homicides (84 %), l’auteur présumé avait consommé de l’alcool ou des drogues au moment de l’affaireNote 26.
Résumé
Il s’est produit 505 homicides au Canada en 2013, soit 38 de moins que l’année précédente. Le taux d’homicides s’est donc situé à 1,44 pour 100 000 habitants, soit son plus bas niveau depuis 1966. La diminution à l’échelle nationale était attribuable au nombre moins élevé d’homicides au Québec; le taux d’homicides dans cette province était le plus faible jamais enregistré. Les taux d’homicides étaient les plus élevés dans l’Ouest et le Nord, sauf au Yukon, où il n’y a pas eu d’homicide pour une troisième année consécutive.
Alors que le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu se situait au plus bas niveau jamais enregistré dans le cadre de l’Enquête sur les homicides, la police a fait état d’une hausse du taux d’homicides perpétrés au moyen d’une arme pointue. Ces deux méthodes sont demeurées à l’origine de la majorité des homicides au Canada.
Comme par les années passées, la plupart des victimes d’homicide connaissaient leur assassin. En 2013, on a dénombré 16 homicides perpétrés par un étranger de moins, ce qui a fait baisser le taux de ces homicides à son niveau le plus faible depuis que des données comparables sont disponibles. En outre, il s’est produit 14 homicides entre partenaires intimes de moins en 2013. En revanche, 13 homicides de plus ont été commis par une personne connue de la victime dans le cadre d’une relation criminelle.
Description de l’enquête
L’Enquête sur les homicides permet de recueillir des données auprès de la police sur les caractéristiques de l’ensemble des affaires, des victimes et des auteurs présumés d’homicide au Canada. Dans le cadre de cette enquête, on a commencé à recueillir des renseignements sur l’ensemble des meurtres en 1961, puis le champ de l’enquête s’est élargi en 1974 afin d’inclure les affaires d’infanticide et d’homicide involontaire coupable. Les caractéristiques de ces affaires ne sont pas disponibles pour les années antérieures à 1974, mais des chiffres tirés du Programme de déclaration uniforme de la criminalité le sont, et ils sont pris en compte dans les totaux historiques globaux.
Lorsque la police prend connaissance d’un homicide, le service de police qui mène l’enquête remplit les questionnaires de l’Enquête sur les homicides, puis les envoie à Statistique Canada. Certains homicides sont portés à l’attention de la police des mois ou des années après avoir été commis. Ces affaires sont comptabilisées dans l’année au cours de laquelle la police en a été informée. Les renseignements sur les auteurs présumés d’homicide sont disponibles seulement pour les affaires résolues (c.-à-d. celles dans lesquelles au moins un auteur présumé a été identifié). Les caractéristiques des auteurs présumés sont mises à jour à mesure que les affaires d’homicide sont résolues et que de nouveaux renseignements sont envoyés aux responsables de l’Enquête sur les homicides. Les données recueillies au moyen des questionnaires sur la victime et sur l’affaire sont également mises à jour à la suite de la résolution d’une affaire. En ce qui concerne les affaires comptant plus d’un auteur présumé, seul le lien de l’auteur présumé le plus proche avec la victime est consigné.
Tableaux de données détaillés
Tableau 1a Nombre d'homicides, selon la province ou le territoire, 1983 à 2013
Tableau 1b Taux d'homicides, selon la province ou le territoire, 1983 à 2013
Tableau 2 Homicides selon la région métropolitaine de recensement, 2012 et 2013
Tableau 3 Homicides selon la méthode, Canada, 2003 à 2013
Tableau 6 Homicides attribuables à des gangs, selon la région, 2003 à 2013
Tableau 7 Homicides attribuables à des gangs, certaines régions métropolitaines de recensement, 2013
Tableau 8 Homicides selon le lien de l'auteur présumé avec la victime, Canada, 2012 et 2013
Tableau 9 Victimes et auteurs présumés d'homicide, selon le sexe, Canada, 2003 à 2013
Tableau 10 Jeunes auteurs présumés d'homicide (12 à 17 ans), Canada, 2003 à 2013
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Notes
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