Rapports sur la santé
Durée du sommeil, qualité du sommeil et obésité dans les Forces armées canadiennes

par Heather Gilmour, Diane Lu et Jane Y. Polsky

Date de diffusion : le 17 mai 2023

DOI: https://www.doi.org/10.25318/82-003-x202300500001-fra

Résumé

Introduction

Des recherches ont révélé un lien entre le sommeil et l’obésité dans la population générale. Il est également important d’examiner ce lien au sein d’une population militaire.

Méthodologie

Les données de l’Enquête sur la santé dans les Forces armées canadiennes (ESFAC) de 2019 ont été utilisées pour estimer la prévalence de la durée du sommeil, les caractéristiques de la qualité du sommeil, l’embonpoint et l’obésité chez les membres de la Force régulière. La relation entre, d’une part, la durée et la qualité du sommeil et, d’autre part, l’obésité, a été évaluée au moyen d’une régression logistique multivariable tenant compte des caractéristiques sociodémographiques, du travail et de la santé.

Résultats

Les femmes étaient proportionnellement beaucoup plus nombreuses que les hommes à déclarer avoir respecté la durée de sommeil recommandée (de 7 heures à moins de 10 heures; 48,7 % par rapport à 40,4 %), avoir de la difficulté à s’endormir ou à rester endormies (32,3 % par rapport à 23,5 %) ou trouver que leur sommeil n’était pas réparateur (64,0 % par rapport à 57,7 %). La difficulté à rester éveillé ne différait pas de manière significative entre les hommes et les femmes (6,3 % par rapport à 5,4 %). L’obésité, mais pas l’embonpoint, était beaucoup plus répandue chez les personnes qui avaient un sommeil de courte durée (moins de 6 heures) ou de durée limite (6 heures à moins de 7 heures) ou un sommeil de piètre qualité. Un sommeil de courte durée (rapport de cotes ajusté (RCA) de 1,3; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,2 à 1,6) et la durée limite de sommeil (RCA 1,2; IC à 95 % : 1,1 à 1,4) comparativement à la durée de sommeil recommandée étaient associés à l’obésité chez les hommes, mais pas chez les femmes, dans des modèles entièrement contrôlés. Les indicateurs de la qualité du sommeil n’étaient pas associés indépendamment à l’obésité.

Discussion

La présente étude s’ajoute au corpus de données probantes qui établissent un lien entre la durée du sommeil et l’obésité. Les résultats soulignent l’importance du sommeil comme l’une des composantes de la Stratégie de performance physique des Forces armées canadiennes. 

Mots-clés

Durée du sommeil, embonpoint, étude transversale, Forces armées canadiennes, indice de masse corporelle, insomnie, obésité, qualité du sommeil, troubles du sommeil

Auteurs

Heather Gilmour et Jane Y. Polsky travaillent à la Division de l’analyse de la santé à Statistique Canada. Diane Lu travaille au ministère de la Défense nationale, à Ottawa.

 

Ce que l’on sait déjà sur le sujet

  • Bien que les troubles du sommeil et la durée du sommeil aient été associés à l’obésité dans la population générale, le lien mérite d’être étudié dans le contexte des Forces armées canadiennes.
  • La durée et la qualité du sommeil sont des concepts interreliés qui peuvent se chevaucher, mais ils ne sont pas synonymes. Les données probantes tirées d’études récentes démontrent leurs effets différentiels et indépendants sur les résultats en matière de santé.

Ce qu’apporte l’étude

  • Lorsqu’on tenait compte des caractéristiques sociodémographiques, du travail et de la santé, un sommeil de courte durée ou de durée limite était associé de façon significative à l’obésité comparativement à un sommeil de durée recommandée pour les hommes, mais pas pour les femmes.
  • Les indicateurs de la qualité du sommeil n’étaient pas associés indépendamment à l’obésité.
  • Les résultats appuient l’importance du sommeil dans le cadre de la Stratégie de performance physique des Forces armées canadiennes.

Introduction

Les problèmes de sommeil sont courants au sein des populations militaires, en particulier pendant les périodes de déploiementNote 1. Le sommeil a récemment été défini comme l’un des piliers de la performance physique dans les Forces armées canadiennes (FAC)Note 2, ainsi que dans les Forces armées américaines. Bien que les études sur le sommeil aient tendance à porter sur les défis éprouvés en période de déploiement, le sommeil est un facteur important tout au long de la carrière militaire. En effet, il peut avoir une incidence sur l’état de préparation au déploiement et sur la qualité de vie pendant les périodes sans déploiementNote 1,Note 4 et constituer un facteur de risque dans le cas de problèmes de santé chroniquesNote 5,Note 6. La santé du sommeil peut avoir une incidence sur l’obésité en raison de changements comportementaux physiologiques, hormonaux et alimentairesNote 7. Par exemple, un sommeil de courte durée ou de piètre qualité peut entraîner une augmentation de la consommation d’aliments et davantage d’occasions de manger, des changements biologiques hormonaux liés à la faim et à l’appétit, ou une diminution de l’activité physique et des dépenses énergétiques attribuables à la léthargie et à la somnolence diurneNote 7. L’obésité, de son côté, représente un facteur de risque pour de nombreux problèmes de santé chroniques, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, certains types de cancer, l’asthme, les maux de dos, l’arthrose et les maladies de la vésicule biliaireNote 8, Note 9, Note 10, Note 11. Elle augmente également le risque de blessureNote 12.

Bien que les troubles du sommeil et la durée du sommeil aient été associés à l’obésité dans la population généraleNote 13, Note 14, Note 15, Note 16, Note 17, Note 18, le lien mérite d’être étudié dans un contexte militaire. Les exigences professionnelles des Forces armées diffèrent de celles de la population générale, notamment en ce qui concerne les déploiements et les affectations fréquentes et régulières; les impératifs en matière d’entraînement physique, de mise à l’essai et de maintien du niveau de condition physique; et une culture de la main-d’œuvre uniqueNote 6.

La santé du sommeil englobe de multiples dimensions en matière de sommeil qui vont au-delà de sa durée, lesquelles sont parfois examinées individuellement en relation avec l’obésité. Trois dimensions de la santé du sommeil — la difficulté à s’endormir ou à rester endormi, la difficulté à rester éveillé et un sommeil non réparateur — sont désignées comme des mesures de la qualité du sommeil dans la présente étude. La durée et la qualité du sommeil sont des concepts interreliés qui peuvent se chevaucher, mais ils ne sont pas synonymes. Les données probantes tirées d’études récentes démontrent leurs effets différentiels et indépendants sur les résultats en matière de santé tenant compte des deux aspects ensembleNote 19, Note 20, Note 21. Bien que peu d’études sur la santé de la population contiennent des mesures de la durée et de la qualité du sommeil, l’Enquête sur la santé dans les Forces armées canadiennes de 2019 (ESFAC), elle, en renferme. Fondée sur les données de l’ESFAC, cette étude présente la prévalence de l’embonpoint et de l’obésité, la durée du sommeil et les mesures de la qualité du sommeil au sein de la population de la Force régulière. De plus, elle examine les associations indépendantes entre, d’une part, la durée et la qualité du sommeil et, d’autre part, l’obésité. L’un des objectifs secondaires était d’évaluer l’association indépendante entre les covariables sociodémographiques, du travail et de la santé autres que la durée ou la qualité du sommeil avec l’obésité dans la population des FAC. En raison des preuves démontrant différents liens entre les mesures du sommeil et de la masse corporelle selon le sexeNote 5,Note 22,Note 23, les hommes et les femmes ont été analysés séparément.

Méthodologie

Sources des données

L’enquête transversale à participation volontaire de l’ESFAC de 2019 a permis de recueillir des renseignements sur l’état de santé, le recours aux services de soins de santé, le mode de vie et les conditions sociales des membres des FAC du ministère de la Défense nationale en service actif, tant au sein de la Force régulière que de la Force de réserve (classes A et B). Les données ont été recueillies au moyen d’un questionnaire électronique entre janvier et juin 2019. Le taux de réponse global a été de 38,4 %. Le taux de réponse a été de 39,9 % pour la Force régulière et de 26,4 % pour la Force de réserve. La présente analyse porte sur la population de la Force régulière. Les membres de la Force régulière travaillent à temps plein au sein des FAC et constituent la majeure partie du personnel employé au pays et à l’étranger dans le cadre d’opérations. Les membres de la Première réserve sont les membres qui occupent d’autres emplois civils à temps plein ou qui sont aux études et qui travaillent au sein des FAC à temps partiel.

L’échantillon d’analyse comprend 13 039 membres de la Force régulière âgés de 18 ans et plus (9 616 hommes et 3 423 femmes). Les réponses ont été pondérées pour représenter l’ensemble de la population de Force régulière, qui est de 56 400 personnes. Des ajustements ont été apportés aux facteurs de pondération de l’enquête afin de réduire le biais de non-réponse potentiel. Vous trouverez de plus amplesrenseignements sur l’enquête à l’adresse https://www23.statcan.gc.ca/imdb/p2SV_f.pl?Function=getSurvey&SDDS=5259.

Définitions

Variables de sommeil

Durée du sommeil : Les réponses à la question « En général, combien de temps dormez-vous chaque nuit? » ont été fournies selon des groupes d’intervalle : moins de 2 heures, 2 heures à moins de 3 heures, 3 heures à moins de 4 heures, et ainsi de suite jusqu’à 12 heures ou plus. Selon les lignes directrices de la National Sleep Foundation (NSF)Note 24, les réponses ont été regroupées selon les catégories suivantes : sommeil de courte durée (moins de 6 heures), sommeil limite de courte durée (6 heures à moins de 7 heures) et durée de sommeil recommandée (7 heures à moins de 10 heures) qui se rapproche de l’intervalle de 7 à 9 heures recommandé par la NSF (tableau 1), ainsi que par les Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures pour les adultesNote 25. Les personnes qui entraient dans la catégorie d’une longue durée de sommeil (10 heures ou plus) étaient trop peu nombreuses pour être prises en considération et ne pouvaient pas être logiquement combinées avec l’une des autres catégories de durée de sommeil. Elles ont donc été exclues de l’échantillon d’analyse (17 hommes et 8 femmes).


Tableau 1
Lignes directrices de la National Sleep Foundation sur la durée du sommeil
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Lignes directrices de la National Sleep Foundation sur la durée du sommeil. Les données sont présentées selon Âge (titres de rangée) et Durée du sommeil(figurant comme en-tête de colonne).
Âge Durée du sommeil
Recommandée Peut convenir Non recommandée
18 à 25 ans 7 à 9 heures 6 heures Moins de 6 heures
10 à 11 heures Plus de 11 heures
26 à 64 ans 7 à 9 heures 6 heures Moins de 6 heures
10 heures Plus de 10 heures

Qualité du sommeil : On a également posé aux répondants trois questions sur la qualité de leur sommeil :

  1. « À quelle fréquence avez-vous du mal à vous endormir ou à rester endormi? »
  2. « À quelle fréquence votre sommeil est-il réparateur? »
  3. « À quelle fréquence avez-vous de la difficulté à rester éveillé lorsque vous le désirez? »

Les personnes qui ont répondu « la plupart du temps » ou « tout le temps » à la première et à la troisième question par opposition à « parfois », « rarement » ou « jamais » ont été considérées comme ayant de la difficulté à s’endormir, à rester endormies ou à rester éveillées. On a considéré que les personnes qui ont répondu « jamais » ou « rarement » à la deuxième question n'avaient pas un sommeil réparateur.

Obésité

La taille (sans les chaussures) et le poids ont été autodéclarés. L’indice de masse corporelle (IMC) des répondants a été calculé par leur poids (kg) divisé par le carré de leur taille (m). Le poids des répondants (sauf pour les femmes enceintes) a été classé selon les catégories suivantes : insuffisance pondérale (moins de 18,50), poids normal (18,50 à 24,99), embonpoint (25,00 à 29,99) ou obésité (30,00 ou plus)Note 26,Note 27.

Renseignements sociodémographiques

Le sexe à la naissance a été déclaré comme étant masculin ou féminin. L’âge a été classé en groupes pour les analyses bivariées (18 à 29 ans, 30 à 39 ans, 40 à 49 ans et 50 ans et plus) et utilisé de façon continue dans les analyses à variables multiples.

Trois catégories d’état matrimonial ont été utilisées : marié ou en union libre; veuf, séparé ou divorcé; célibataire.

Le plus haut niveau de scolarité des répondants a été dichotomisé selon qu’ils étaient titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme supérieur comparativement à un diplôme inférieur à un baccalauréat.

Caractéristiques du travail

Les rangs des membres de la Force régulière ont été regroupés de la façon suivante : militaires du rang subalterne, militaires du rang supérieur, officiers subalternes ou officiers supérieurs. Un militaire du rang possède les compétences, les connaissances et l’expérience pratique dans les métiers spécialisés pour mener les opérations des FAC à l’intérieur du pays ou à l’étranger. Un officier a obtenu avec succès un diplôme d’études supérieures et ses responsabilités comprennent la planification, l’organisation, le commandement, la direction, le contrôle et l’évaluation des activités de son organisation par rapport aux objectifs établis. Les trois éléments de service représentés étaient l’air (Aviation royale canadienne), la terre (Armée canadienne) et la mer (Marine royale canadienne).

Caractéristiques en matière de santé

Les Directives canadiennes en matière d’activité physique recommandent au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse par semaine pour les adultesNote 28. Selon le nombre total de minutes qu’un répondant a consacré au transport actif, et à des activités récréatives et autres activités physiques d’intensité modérée à vigoureuse dans les sept derniers jours, les membres de la Force régulière ont été classés en trois catégories : les personnes dont le niveau d’activité physique était égal ou supérieur aux recommandations, les personnes dont le niveau d’activité physique était inférieur aux recommandations et les personnes qui n’ont déclaré aucune activité physique. Les répondants ont été classés dans les catégories suivantes en matière de consommation de tabac : consommation quotidienne, consommation occasionnelle ou ancien fumeur ou aucune consommation de tabac.

Les répondants ont été répartis en cinq groupes selon leur réponse à la question suivante : « Combien d’heures passez-vous en position assise lors d’une journée typique au travail? » 3 heures ou moins, plus de 3 heures à 4 heures, plus de 4 heures à 5 heures, plus de 5 heures à 6 heures et plus de 6 heures. Ces groupes correspondent aux catégories de réponse de l’enquête.

Les personnes qui ont déclaré que la plupart des jours étaient « assez » ou « extrêmement » stressants étaient considérées comme ayant un niveau élevé de stress autoperçu, tandis que les personnes qui ont déclaré éprouver « pas du tout », « pas tellement » ou « un peu » de stress étaient considérées comme ayant un faible niveau de stress autoperçu.

La consommation d’alcool au cours des 12 derniers mois a été classée en trois catégories : jamais ou une fois par semaine ou moins, deux à trois fois par semaine et quatre fois par semaine ou plus.

Les problèmes de santé chroniques examinés dans la présente étude comprenaient des douleurs articulaires (à l’exception du dos et du cou) éprouvées au cours des 30 derniers jours, et les problèmes de santé suivants qui durent depuis six mois ou qui pourraient durer six mois ou plus et qui ont été diagnostiqués par un professionnel de la santé : arthrite, maux de dos (à l’exclusion de la fibromyalgie et de l’arthrite), troubles mentaux (trouble de l’humeur, trouble anxieux et trouble de stress post-traumatique) et apnée du sommeil.

Techniques d’analyse

Des fréquences pondérées et des tableaux croisés ont été calculés pour examiner les estimations de la classification de l’IMC, de la durée du sommeil et des caractéristiques de la qualité du sommeil. Une régression logistique à variables multiples a été utilisée pour déterminer quels facteurs de durée et de qualité du sommeil (inclus simultanément dans les modèles) étaient associés de manière indépendante à l’obésité (classes I, II et III combinées) par rapport à aucun (insuffisance pondérale, poids normal et embonpoint), tenant d’abord compte de l’âge (modèle 1) et, en plus, après la prise en compte des caractéristiques sociodémographiques, du travail et de la santé (modèle 2). Toutes les analyses ont été stratifiées en fonction du sexe. Pour déterminer si les résultats différaient lorsque la durée et la qualité du sommeil n’étaient pas incluses dans les mêmes modèles, une analyse de sensibilité a repris les modèles 1 et 2 et a modélisé séparément la durée du sommeil et chacune des trois variables de la qualité du sommeil.

Les facteurs d’inflation de la variance (2,9 et plus) et les estimations de la tolérance (0,2 et moins) ont démontré que la multicolinéarité ne posait pas de problème. Dans toutes les analyses, des poids bootstrap ont été appliqués dans le logiciel SUDAAN 11.0 exécutable par SAS pour tenir compte de la sous-estimation des erreurs types découlant de la conception complexe de l’enquêteNote 29.

Résultats

Les tableaux 2 et 3 présentent la répartition en pourcentage pondérée des covariables, la classification de l’IMC et les caractéristiques du sommeil au sein de la population de la Force régulière.

Dans la présente analyse, 50,7 % des membres de la Force régulière servaient sur terre, 33,2 % dans l’air et 16,1 % dans les éléments de service de la marine (tableau 2). Les hommes représentaient 85,5 % de l’échantillon; l’âge moyen était de 37 ans pour les hommes et de 38 ans pour les femmes. Parmi les membres de la Force régulière, 32,5 % détenaient un baccalauréat ou un grade supérieur, 69,5 % étaient mariés ou vivaient en union libre, et 31,7 % étaient des officiers (tableau 2).


Tableau 2
Répartition en pourcentage des caractéristiques sociodémographiques, du travail et de la santé, selon le sexe parmi les membres de la Force régulière, Forces armées canadiennes, 2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Répartition en pourcentage des caractéristiques sociodémographiques. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Les deux sexes, Hommes, Femmes, % et Intervalle
de confiance
à 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Les deux sexes Hommes Femmes
% Intervalle
de confiance
à 95 %
% Intervalle
de confiance
à 95 %
% Intervalle
de confiance
à 95 %
de à de à de à
Total 100,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Variables sociodémographiques
Groupe d’âge (années)
18 à 29 ans 24,2 23,9 24,6 24,8 24,4 25,2 20,7Tableau 2 Note  20,1 21,3
30 à 39 ans 39,5 39,1 39,8 39,6 39,2 40,0 38,5Tableau 2 Note  38,0 39,0
40 à 49 ans 24,6 24,4 24,9 23,9 23,6 24,2 28,9Tableau 2 Note  28,4 29,3
50 ans et plus 11,7 11,6 11,8 11,7 11,5 11,8 12,0 11,7 12,2
État matrimonial
Marié ou en union libre 69,5 68,6 70,4 70,0 68,9 71,0 66,6Tableau 2 Note  65,1 68,2
Séparé, veuf ou divorcé 8,2 7,7 8,7 7,5 6,9 8,1 12,2Tableau 2 Note  11,2 13,3
Célibataire 22,4 21,6 23,2 22,6 21,7 23,5 21,1 19,8 22,5
Plus haut niveau de scolarité atteint
Baccalauréat ou diplôme de niveau supérieur 32,5 31,6 33,4 30,8 29,8 31,8 42,4Tableau 2 Note  40,9 43,9
Niveau inférieur à un baccalauréat 67,5 66,6 68,4 69,2 68,2 70,2 57,6Tableau 2 Note  56,1 59,1
Caractéristiques du travail
Rang
Militaire du rang subalterne 43,1 42,2 44,0 43,8 42,8 44,8 39,0Tableau 2 Note  37,5 40,5
Militaire du rang supérieur 25,2 24,5 25,9 25,5 24,6 26,3 23,6Tableau 2 Note  22,4 24,8
Officier supérieur ou subalterne 31,7 30,8 32,6 30,7 29,8 31,7 37,4Tableau 2 Note  35,9 38,9
Élément de service
Air 33,2 32,4 33,9 32,2 31,4 33,1 38,8Tableau 2 Note  37,3 40,2
Terre 50,7 50,0 51,5 51,9 51,1 52,8 43,8Tableau 2 Note  42,2 45,3
Mer 16,1 15,6 16,6 15,9 15,3 16,5 17,5Tableau 2 Note  16,4 18,6
Santé
Directives canadiennes en matière d’activité physique
Égal ou supérieur aux directives 71,9 71,0 72,8 72,4 71,4 73,4 68,8Tableau 2 Note  67,2 70,3
Inférieur aux directives 21,8 21,0 22,7 21,4 20,4 22,3 24,6Tableau 2 Note  23,2 26,1
Aucune activité physique déclarée 6,3 5,8 6,8 6,2 5,7 6,8 6,6 5,9 7,4
Tabagisme
Consommation quotidienne 9,5 9,0 10,1 9,6 9,0 10,3 9,1 8,2 10,1
Consommation occasionnelle 7,4 6,9 7,9 7,7 7,1 8,3 5,7Tableau 2 Note  5,0 6,5
Ancien fumeur 42,1 41,1 43,0 42,7 41,6 43,8 38,3Tableau 2 Note  36,7 39,8
Jamais 41,0 40,0 42,0 40,0 38,9 41,2 46,9Tableau 2 Note  45,3 48,5
Nombre d’heures passées en position assise lors d’une journée typique au travail
3 heures ou moins 21,5 20,7 22,3 23,0 22,1 23,9 12,9Tableau 2 Note  11,9 14,1
Plus de 3 heures à 4 heures 15,0 14,3 15,7 15,6 14,8 16,4 11,6Tableau 2 Note  10,6 12,7
Plus de 4 heures à 5 heures 19,1 18,3 19,9 19,2 18,3 20,1 18,2 17,0 19,5
Plus de 5 heures à 6 heures 20,9 20,1 21,7 20,1 19,3 21,0 25,3Tableau 2 Note  23,9 26,8
Plus de 6 heures 23,5 22,7 24,3 22,1 21,2 23,0 31,9Tableau 2 Note  30,5 33,4
Degré autoperçu de stress dans la vie
Élevé 23,6 22,8 24,4 22,6 21,7 23,6 29,4Tableau 2 Note  27,9 30,9
Faible 76,4 75,6 77,2 77,4 76,4 78,3 70,6Tableau 2 Note  69,1 72,1
Consommation d’alcool au cours des 12 mois précédents
Une fois par semaine ou moins, ou aucune consommation 62,4 61,4 63,4 61,5 60,4 62,6 67,7Tableau 2 Note  66,2 69,1
De deux à trois fois par semaine 25,4 24,6 26,3 26,0 25,0 27,0 21,9Tableau 2 Note  20,7 23,3
Quatre fois par semaine ou plus 12,2 11,5 12,8 12,5 11,7 13,2 10,4Tableau 2 Note  9,4 11,4
Problèmes de santé chroniques
Douleur articulaire (au cours des 30 derniers jours) ou arthrite
Oui 63,4 62,4 64,4 63,1 62,0 64,2 65,0Tableau 2 Note  63,5 66,5
Non 36,6 35,6 37,6 36,9 35,8 38,0 35,0Tableau 2 Note  33,5 36,5
Maladie pulmonaire obstructive chronique
Oui 0,5 0,4 0,7 0,5 0,4 0,7 0,6 0,4 0,9
Non 99,5 99,3 99,6 99,5 99,3 99,6 99,4 99,1 99,6
Maux de dos, à l’exclusion de la fibromyalgie et de l’arthrite
Oui 29,6 28,7 30,5 29,8 28,8 30,8 28,6 27,2 30,0
Non 70,4 69,5 71,3 70,2 69,2 71,2 71,4 70,0 72,8
Troubles mentaux
Oui 21,3 20,6 22,1 20,4 19,5 21,3 26,7Tableau 2 Note  25,3 28,1
Non 78,7 77,9 79,4 79,6 78,7 80,5 73,3Tableau 2 Note  71,9 74,7
Apnée du sommeil
Oui 9,5 9 10,1 10,5 9,9 11,2 3,8Tableau 2 Note  3,2 4,4
Non 90,5 90 91,0 89,5 88,8 90,1 96,2Tableau 2 Note  95,6 96,8

La taille et le poids autodéclarés ont été utilisés pour déterminer l’IMC, et 43,6 % de tous les membres de la Force régulière ont été classés comme faisant de l’embonpoint et 28,3 % comme étant obèses (tableau 3). Les hommes étaient beaucoup plus susceptibles que les femmes d’être classés comme faisant de l’embonpoint (45,4 % par rapport à 32,6 %) ou d’être obèses (29,3 % par rapport à 21,9 %).


Tableau 3
Répartition en pourcentage de la classification de l’indice de masse corporelle, de la durée et de la qualité du sommeil, selon le sexe, parmi les membres de la Force régulière, Forces armées canadiennes, 2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Répartition en pourcentage de la classification de l’indice de masse corporelle. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Les deux sexes, Hommes, Femmes, % et Intervalle
de confiance
à 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Les deux sexes Hommes Femmes
% Intervalle
de confiance
à 95 %
% Intervalle
de confiance
à 95 %
% Intervalle
de confiance
à 95 %
de à de à de à
Indice de masse corporelle (kg/m2)
Insuffisance pondérale (< 18,50) 0,5 0,4 0,6 0,3Note E: à utiliser avec prudence 0,2 0,5 1,4Tableau 3 Note  1,1 1,9
Poids normal (18,50 à 24,99) 27,6 26,7 28,5 24,9 23,9 25,9 44,0Tableau 3 Note  42,4 45,7
Embonpoint (25,00 à 29,99) 43,6 42,7 44,6 45,4 44,3 46,6 32,6Tableau 3 Note  31,1 34,2
Obésité classes I, II et III (≥ 35,00) 28,3 27,4 29,2 29,3 28,4 30,3 21,9Tableau 3 Note  20,5 23,3
Durée du sommeil
Courte 24,4 23,6 25,2 24,9 23,9 25,8 21,5Tableau 3 Note  20,2 22,9
Limite 34,0 33,1 34,9 34,7 33,7 35,8 29,7Tableau 3 Note  28,2 31,3
Recommandée 41,6 40,6 42,6 40,4 39,3 41,5 48,7Tableau 3 Note  47,1 50,4
Difficulté à s’endormir ou à rester endormi
Oui 24,8 24,0 25,6 23,5 22,6 24,4 32,3Tableau 3 Note  30,9 33,9
Non 75,2 74,4 76,0 76,5 75,6 77,4 67,7Tableau 3 Note  66,1 69,1
Difficulté à rester éveillé
Oui 5,6 5,1 6,0 5,4 4,9 6,0 6,3 5,6 7,1
Non 94,4 94,0 94,9 94,6 94,0 95,1 93,7 92,9 94,4
Qualité du sommeil
Non réparateur 58,6 57,6 59,6 57,7 56,6 58,8 64,0Tableau 3 Note  62,4 65,5
Réparateur 41,4 40,4 42,4 42,3 41,2 43,4 36,0Tableau 3 Note  34,5 37,6

Les femmes étaient beaucoup plus susceptibles que les hommes de déclarer une durée de sommeil habituelle dans la plage recommandée (48,7 % par rapport à 40,4 %) et de déclarer avoir de la difficulté à s’endormir ou à rester endormies (32,3 % par rapport à 23,5 %) ou que leur sommeil n’était pas réparateur (64,0 % par rapport à 57,7 %). La difficulté à rester éveillé a été moins fréquemment signalée et ne différait pas significativement entre les femmes et les hommes (6,3 % par rapport à 5,4 %). 

Dans les analyses bivariées, l’obésité, mais pas l’embonpoint, était beaucoup plus répandue chez les personnes qui avaient une durée de sommeil inférieure à la durée recommandée, qui avaient de la difficulté à s’endormir ou à rester endormies, ou dont le sommeil n’était pas réparateur, tant chez les hommes que chez les femmes (tableau 4). La difficulté à rester éveillé était associée à l’obésité chez les hommes, mais pas chez les femmes.


Tableau 4
Prévalence de l’embonpoint et de l’obésité selon les caractéristiques du sommeil et certaines caractéristiques sociodémographiques, du travail et de la santé auprès des membres de la Force régulière, Forces armées canadiennes, 2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Prévalence de l’embonpoint et de l’obésité selon les caractéristiques du sommeil et certaines caractéristiques sociodémographiques. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Hommes, Femmes, Embonpoint, Obésité, % et Intervalle
de confiance
à 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Hommes Femmes
Embonpoint Obésité Embonpoint Obésité
% Intervalle
de confiance
à 95 %
% Intervalle
de confiance
à 95 %
% Intervalle
de confiance
à 95 %
% Intervalle
de confiance
à 95 %
de à de à de à de à
Total 45,4 44,3 46,5 29,4 28,4 30,4 32,5 31,0 34,1 21,9 20,6 23,3
Durée du sommeil
Courte 44,1 42,0 46,3 35,8Note * 33,8 38,0 33,3 30,0 36,7 27,6Note * 24,5 30,9
Limite 45,8 44,0 47,7 30,6Note * 28,9 32,4 33,1 30,4 35,9 23,3Note * 20,9 26,0
RecommandéeTableau 4 Note  45,8 44,0 47,6 24,3 22,8 25,8 31,9 29,6 34,2 18,4 16,6 20,4
Difficulté à s’endormir ou à rester endormi
Oui 43,9 41,6 46,2 34,7Note * 32,5 36,9 34,4 31,7 37,1 25,6Note * 23,1 28,2
NonTableau 4 Note  45,8 44,6 47,1 27,7 26,6 28,9 31,6 29,7 33,6 20,1 18,5 21,9
Difficulté à rester éveillé
Oui 41,7 36,9 46,7 34,8Note * 30,3 39,6 35,8 29,6 42,4 26,1 20,8 32,1
NonTableau 4 Note  45,6 44,5 46,8 29,0 28,0 30,0 32,3 30,7 33,9 21,7 20,3 23,1
Qualité du sommeil
Pas réparateur 45,6 44,1 47,1 31,8Note * 30,5 33,2 32,7 30,8 34,7 24,5Note * 22,7 26,3
RéparateurTableau 4 Note  45,1 43,4 46,8 25,9 24,4 27,4 32,1 29,7 34,7 17,4 15,3 19,7
Variables sociodémographiques
Groupe d’âge (années)
18 à 29Tableau 4 Note  ans 45,2 42,7 47,8 19,9 18,1 22,0 29,5 26,0 33,3 19,6 16,5 23,2
30 à 39 ans 43,2 41,2 45,1 30,0Note * 28,2 31,8 32,1 29,7 34,6 18,6 16,6 20,8
40 à 49 ans 46,8 44,8 48,9 35,4Note * 33,4 37,4 33,7 30,9 36,6 26,0Note * 23,5 28,7
50 ans et plus 50,4Note * 47,9 52,9 34,9Note * 32,5 37,3 35,9Note * 32,0 39,9 26,0Note * 22,3 30,0
État matrimonial
Marié ou en union libreTableau 4 Note  46,4 45,0 47,7 31,6 30,4 32,8 33,0 31,1 34,9 21,7 20,1 23,4
Séparé, veuf ou divorcé 46,4 42,5 50,4 30,0 26,5 33,7 35,8 31,5 40,5 19,2 15,8 23,2
Célibataire 41,8Note * 39,3 44,3 22,7Note * 20,7 24,8 29,1 25,9 32,6 24,1 21,0 27,5
Plus haut niveau de scolarité atteint
Baccalauréat ou diplôme de niveau supérieurTableau 4 Note  45,8 43,8 47,9 21,9 20,3 23,6 29,9 27,5 32,3 17,1 15,2 19,1
Niveau inférieur au baccalauréat 45,0 43,6 46,4 32,8Note * 31,6 34,1 34,5Note * 32,4 36,6 25,4Note * 23,6 27,4
Rang
Militaire du rang subalterneTableau 4 Note  43,2 41,4 45,1 30,0 28,4 31,6 34,0 31,5 36,6 24,9 22,5 27,4
Militaire du rang supérieur 47,2Note * 45,1 49,4 36,5Note * 34,5 38,5 36,0 33,0 39,2 25,9 23,1 28,9
Officier supérieur ou subalterne 46,9Note * 44,9 48,9 22,5Note * 20,9 24,3 28,7Note * 26,2 31,4 16,2Note * 14,3 18,4
Élément de service
AirTableau 4 Note  45,1 43,3 46,9 27,4 25,9 28,9 32,7 30,2 35,3 20,7 18,6 23,0
Terre 46,5 44,9 48,2 29,5Note * 28,1 30,9 33,9 31,6 36,4 20,3 18,2 22,5
Mer 42,2 39,4 45,0 33,0Note * 30,3 35,8 28,8 25,3 32,5 28,8Note * 25,4 32,5
Santé
Directives canadiennes en matière d’activité physique
Égal ou supérieur aux directivesTableau 4 Note  46,4 45,1 47,7 28,2 27,1 29,4 33,1 31,3 35,0 20,4 18,8 22,0
Inférieur aux directives 43,5Note * 41,1 46,0 31,1Note * 28,9 33,3 31,4 28,3 34,6 26,2Note * 23,4 29,3
Aucune activité physique déclarée 40,1Note * 36,0 44,4 37,3Note * 33,4 41,3 31,0 25,6 37,0 22,4 17,5 28,2
Tabagisme
Consommation quotidienneTableau 4 Note  43,0 39,4 46,7 26,5 23,5 29,7 29,8 25,0 35,1 25,1 20,7 30,2
Consommation occasionnelle 46,9 42,7 51,1 30,8 27,0 34,8 41,7Note * 35,3 48,4 20,1 15,2 26,1
Ancien fumeur 46,5 44,7 48,2 31,1Note * 29,6 32,7 35,0 32,5 37,6 22,2 20,2 24,4
Jamais 44,4 42,6 46,3 28,0 26,4 29,6 30,0 27,8 32,3 21,2 19,2 23,4
Temps passé en position assise lors d’une journée typique au travail
3 heures ou moinsTableau 4 Note  47,0 44,5 49,4 25,2 23,1 27,4 35,3 31,2 39,6 16,3 13,1 20,0
Plus de 3 heures à 4 heures 45,9 43,1 48,9 30,5Note * 28,0 33,2 30,7 26,2 35,5 24,0Note * 19,7 28,9
Plus de 4 heures à 5 heures 45,8 43,4 48,1 29,5Note * 27,3 31,7 33,4 29,7 37,2 20,7 17,7 24,1
Plus de 5 heures à 6 heures 43,7 41,3 46,1 31,1Note * 28,9 33,3 32,7 29,6 35,9 24,0Note * 21,3 26,9
Plus de 6 heures 44,7 42,3 47,1 31,2Note * 29,2 33,4 31,5 28,8 34,3 22,5Note * 20,2 25,0
Degré autoperçu de stress dans la vie
Élevé 45,2 43,0 47,5 32,9Note * 30,8 35,1 33,1 30,3 35,9 22,1 19,7 24,6
BasTableau 4 Note  45,3 44,1 46,6 28,4 27,3 29,5 32,3 30,4 34,2 21,9 20,2 23,6
Consommation d’alcool au cours des 12 derniers mois
Une fois par semaine ou moins, ou aucune consommation d’alcoolTableau 4 Note  42,9 41,5 44,4 31,6 30,3 32,9 31,6 29,7 33,5 23,3 21,6 25,1
De deux à trois fois par semaine 49,6Note * 47,4 51,7 25,3Note * 23,5 27,2 35,8Note * 32,6 39,2 18,8Note * 16,2 21,6
Quatre fois par semaine ou plus 49,0Note * 45,8 52,2 26,5Note * 23,7 29,4 31,8 27,2 36,8 19,6 15,9 23,9
Problèmes de santé chroniques
Douleur articulaire (au cours des 30 derniers jours) ou arthrite
Oui 45,6 44,2 47,0 32,3Note * 31,0 33,6 33,6 31,8 35,5 24,7Note * 23,0 26,4
NonTableau 4 Note  45,1 43,2 47,0 24,2 22,7 25,9 30,6 28,0 33,3 16,7 14,6 19,2
Maux de dos, à l’exclusion de la fibromyalgie et de l’arthrite
Oui 45,9 43,9 47,9 34,1Note * 32,2 36,0 35,9Note * 33,0 38,8 26,8Note * 24,3 29,5
NonTableau 4 Note  45,2 43,8 46,5 27,4 26,2 28,6 31,2 29,3 33,1 19,9 18,3 21,5
Troubles mentaux
Oui 41,3Note * 39,0 43,7 38,3Note * 36,0 40,8 33,4 30,4 36,5 29,4Note * 26,5 32,4
NonTableau 4 Note  46,5 45,2 47,8 27,0 25,9 28,1 32,2 30,4 34,1 19,2 17,7 20,8
Apnée du sommeil
Oui 32,7Note * 29,7 35,7 59,7Note * 56,4 63,0 29,5 22,2 38,1 55,3Note * 46,8 63,5
NonTableau 4 Note  44,7 43,7 45,7 25,8 24,8 26,8 32,7 31,1 34,3 20,7 19,3 22,1

Le fait d’avoir une durée de sommeil plus courte que la durée recommandée et de déclarer que le sommeil n’était pas réparateur était associé de façon significative à une probabilité accrue d’être obèse tant chez les hommes que chez les femmes dans les modèles tenant compte de la durée du sommeil et des indicateurs de la qualité du sommeil en plus de l’âge (tableau 5, modèle 1). Le lien entre la durée du sommeil plus courte que la durée recommandée et l’obésité était moins marqué pour les hommes et les femmes et perdait de son importance pour les femmes dans les modèles qui tenaient compte d’autres caractéristiques sociodémographiques, du travail et de la santé (tableau 5, modèle 2). Le lien entre le fait de déclarer que le sommeil n’était pas réparateur et l’obésité n’était pas significatif pour les hommes ou les femmes dans le modèle 2.


Tableau 5
Rapports de cotes ajustés entre le sommeil et d'autres caractéristiques retenues et l’obésitéTableau 5 Note 1, par sexe, parmi les membres des Forces régulières, Forces armées canadiennes, 2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Rapports de cotes ajustés entre le sommeil et d'autres caractéristiques retenues et l’obésité. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Hommes, Femmes, Modèle 1, Modèle 2, Rapport de cotes et Intervalle
de confiance
à 95 % (figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Hommes Femmes
Modèle 1 Modèle 2 Modèle 1 Modèle 2
Rapport de cotes Intervalle
de confiance
à 95 %
Rapport de cotes Intervalle
de confiance
à 95 %
Rapport de cotes Intervalle
de confiance
à 95 %
Rapport de cotes Intervalle
de confiance
à 95 %
de à de à de à de à
Durée du sommeil
Courte 1,5Note * 1,3 1,7 1,3Note * 1,2 1,6 1,4Note * 1,1 1,8 1,2 0,9 1,6
Limite 1,3Note * 1,1 1,5 1,2Note * 1,1 1,4 1,2Note * 1,0 1,5 1,2 1,0 1,5
RecommandéeTableau 5 Note  1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Difficulté à s’endormir ou à rester endormi
La plupart du temps ou tout le temps 1,1 1,0 1,3 1,0 0,8 1,1 1,0 0,8 1,2 0,9 0,8 1,2
Jamais, rarement ou parfoisTableau 5 Note  1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Difficulté à rester éveillé
La plupart du temps ou tout le temps 1,2 0,9 1,5 1,0 0,8 1,2 1,2 0,8 1,6 1,0 0,7 1,4
Jamais, rarement ou parfoisTableau 5 Note  1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Le sommeil n’est pas réparateur
La plupart du temps ou tout le temps 1,2Note * 1,0 1,3 1,0 0,9 1,1 1,3Note * 1,1 1,7 1,2 0,9 1,5
Jamais, rarement ou parfoisTableau 5 Note  1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Variables sociodémographiques
Âge (continu) 1,03Note * 1,02 1,03 1,02Note * 1,01 1,02 1,02Note * 1,01 1,03 1,02Note * 1,01 1,03
État matrimonial
Marié ou en union libreTableau 5 Note  ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Séparé, veuf ou divorcé ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,2Note * 1,1 1,4 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,4Note * 1,1 1,7
Célibataire ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 1,0 1,0 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 1,0 1,0
Plus haut niveau de scolarité atteint
Baccalauréat ou diplôme de niveau supérieur ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,4Note * 1,1 1,6 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,2 0,9 1,6
Niveau inférieur au baccalauréat ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Caractéristiques du travail
Rang
Militaire du rang subalterneTableau 5 Note  ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,3Note * 1,1 1,6 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,5Note * 1,1 2,0
Militaire du rang supérieur ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,2 0,9 1,4 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,2 0,8 1,7
Officier supérieur ou subalterne ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Élément de service
AirTableau 5 Note  ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Terre ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,1 1,0 1,2 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,9 0,8 1,1
Mer ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,3Note * 1,1 1,5 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,6Note * 1,2 2,0
Santé
Directives canadiennes en matière
d’activité physique
Égal ou supérieur aux directivesTableau 5 Note  ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Inférieur aux directives ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,1 1,0 1,3 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,3Note * 1,1 1,6
Aucune activité physique déclarée ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,3Note * 1,1 1,6 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,9 0,6 1,3
Tabagisme
Consommation quotidienne ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,7Note * 0,6 0,9 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,9 0,7 1,2
Consommation occasionnelle ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,1 0,9 1,4 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,8 0,5 1,2
Ancien fumeur ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,1 1,0 1,2 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,9 0,8 1,1
JamaisTableau 5 Note  ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Minutes passées en position assise lors
d’une journée typique au travail
(de manière continue)
... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,001Note * 1,000 1,001 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,001Note * 1,000 1,001
Degré autoperçu de stress dans la vie
Élevé ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 0,9 1,2 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,9 0,7 1,1
BasTableau 5 Note  ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Consommation d’alcool au cours des 12 derniers mois
Une fois par semaine ou moins,
ou aucune consommation d’alcoolTableau 5 Note 
... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
De deux à trois fois par semaine ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,8Note * 0,7 0,9 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,8 0,7 1,0
Quatre fois par semaine ou plus ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,7Note * 0,6 0,9 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,8 0,6 1,1
Problèmes de santé chroniquesTableau 5 Note 2
Douleur articulaire (au cours des 30 derniers jours) ou arthrite ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,1Note * 1,0 1,3 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,3Note * 1,1 1,6
Maux de dos, à l’exclusion de la fibromyalgie et de l’arthrite ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 0,9 1,1 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,1 0,9 1,4
Troubles mentaux ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,2Note * 1,1 1,4 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,4Note * 1,1 1,7
Apnée du sommeil ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 3,4Note * 2,9 3,9 ... ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 3,0Note * 2,0 4,6

Dans les modèles à variables multiples, les militaires du rang subalternes présentaient une probabilité accrue d’obésité comparativement aux officiers, tout comme ceux de l’élément du service maritime comparativement à ceux de l’élément du service aérien et à ceux qui passent le plus de temps en position assise au travail. Chez les hommes qui n’ont déclaré aucune activité physique et chez les femmes dont l’activité physique était inférieure aux lignes directrices, la probabilité d’obésité était également accrue. Plusieurs problèmes de santé chroniques ont été associés de manière indépendante à une augmentation des probabilités d’obésité, y compris les douleurs articulaires et l’arthrite, les troubles mentaux et l’apnée du sommeil.

L’annexe A montre des résultats très semblables là où les modèles 1 et 2 ont été exécutés avec la durée du sommeil ou chacune des variables de qualité du sommeil une à la fois, à l’exception de la variable du sommeil non réparateur, qui était significative pour les hommes et les femmes lorsqu’elle était la seule variable associée au sommeil dans le modèle.

Discussion

Moins de la moitié (41,6 %) des membres de la Force régulière ont déclaré respecter la durée du sommeil recommandée selon l’ESFAC de 2019. Cependant, la définition d’un sommeil de courte durée manque de cohérence entre les études publiées, ce qui rend les comparaisons difficiles. La classification recommandée de la durée du sommeil utilisée dans la présente étude repose sur les lignes directrices de la NSFNote 24, qui varient de « recommandé » à « pouvant être approprié » pour les adultes (de 7 heures à moins de 10 heures). Selon certaines études, la plage recommandée est de 7 à 8 heures de sommeil. Par exemple, deux études américaines sur les populations militaires ont révélé que 27,7 % et 29,9 % des militaires dormaient de 7 à 8 heuresNote 5,Note 30 par nuit. Le fait de trouver que le sommeil n’est pas réparateur (58,6 %) ou d’avoir de la difficulté à s’endormir ou à rester endormi (24,8 %) était également assez répandu dans la population de la Force régulière de la présente étude, alors que les difficultés à rester éveillé l’étaient beaucoup moins (5,6 %).

La proportion de membres de la Force régulière classés comme obèses (28,3 %) est comparable aux 26,8 % de la population générale adulte canadienneNote 31. Toutefois, une proportion plus élevée de membres de la Force régulière (44,6 %) a été classée comme faisant de l’embonpoint par rapport à la population générale (36,3 %)Note 31. Alors que dans la population générale, l’IMC a tendance à être sous-déclaréNote 32, ce pourrait être moins un problème au sein de la population militaire. Ce groupe subit des tests physiques fréquents, y compris la mesure du poids, et a donc peut-être plus de facilité à déclarer son poids avec précision. Une masse musculaire élevée au sein de la Force régulière peut entraîner une augmentation de l’IMC et une surestimation de l’embonpoint ou de l’obésitéNote 33, Note 34, Note 35.

Des durées de sommeil courtes et limites ont été associées de façon indépendante à une probabilité accrue d’obésité dans l’analyse multivariable pour les membres masculins des FAC, mais n’étaient pas significatives pour les membres féminins dans des modèles qui tenaient pleinement compte d’un éventail de covariables sociodémographiques, du travail et de la santé. Des études antérieures sur la courte durée de sommeil et l’obésité dans la population générale ont révélé des associations à la fois chez les hommes et les femmesNote 22,Note 37, alors que d’autres n’en ont pas constatéNote 23,Note 38. Une étude menée au sein d’une population militaire a révélé un lien important entre un sommeil de courte durée et l’embonpoint ou l’obésité, mais les résultats n’ont pas été stratifiés par sexeNote 6.

Aucune des variables sur la qualité du sommeil n’a été associée de façon significative à l’obésité dans des modèles complets qui tenaient compte de toutes les variables du sommeil simultanément. Les analyses de sensibilité qui ont modélisé séparément chacune des trois variables de qualité du sommeil ont révélé des résultats très cohérents par rapport à ceux des analyses principales. L’exception était la variable du sommeil non réparateur; son effet était d’une ampleur semblable à celle des principales analyses, mais a atteint une signification statistique pour les hommes et les femmes dans les modèles entièrement ajustés. Le fait de ne pas avoir un sommeil réparateur peut être lié à la durée du sommeil. Toutefois, les résultats des modèles combinant toutes les variables du sommeil laissent entendre que la durée du sommeil pourrait avoir un lien plus fort avec l’obésité dans la population des FAC.

La présente étude est transversale et ne peut donc pas permettre de conclure à une causalité ou à une direction. Des examens systématiques et des méta-analyses ont permis de conclure qu’un sommeil de courte durée est un facteur de risque de prise de poids, bien que les données probantes soient plus solides pour les enfants que pour les adultesNote 39, Note 40, Note 41. Une orientation bidirectionnelle est possible, de sorte que les personnes ayant un sommeil de courte durée peuvent prendre plus de poids au fil du temps, mais l’excès de poids peut aussi entraîner un sommeil de mauvaise qualitéNote 42, Note 43 . Cependant, on a laissé entendre que l’orientation principale est l’incidence du sommeil sur l’obésitéNote 44.

Plusieurs autres covariables importantes sont demeurées associées de façon significative à l’obésité dans l’analyse de variables multiples, comme le rang, l’élément de service, l’activité physique et l’apnée du sommeil. Les militaires du rang subalternes étaient plus susceptibles d’être obèses que les officiers, comme l’a constaté l’armée américaine1. Il a été démontré que la marine américaine présente un risque accru d’obésitéNote 45. L’obésité peut être plus répandue dans l’élément du service en mer en raison de facteurs comme les contraintes d’espace physique sur les navires, la perturbation des horaires de sommeil et l’absence de lumière naturelle. 

L’absence d’activité physique déclarée pour les hommes ou une activité physique inférieure aux Directives canadiennes en matière d’activité physique pour les femmes était associée à l’obésité indépendamment de l’incidence de la durée du sommeil.  Une étude sur les adultes canadiens a révélé que le lien entre les troubles du sommeil et l’IMC variait selon le niveau d’activité physique, de sorte qu’il était presque nul pour les personnes ayant un niveau élevé d’activité physiqueNote 13. Bien que la présente étude ait porté sur les troubles du sommeil et non sur la durée du sommeil, des études futures pourraient permettre de déterminer si le lien entre la durée du sommeil et l’obésité varie de la même manière en fonction du niveau d’activité physique. Cela peut présenter un intérêt particulier pour une population militaire où l’entraînement physique et l’activité physique sont des éléments obligatoires de la profession.

On a également signalé une prévalence d’apnée du sommeil plus élevée au sein de la population militaire que dans la population générale6. Dans cette étude, les membres de sexe masculin de la Force régulière étaient beaucoup plus susceptibles (p < 0,05) que les hommes de la population générale âgés de 18 ans et plusNote 46 de souffrir d’apnée du sommeil (10,5 % par rapport à 9,3 %), tandis que les membres féminins de la Force régulière étaient beaucoup moins susceptibles de souffrir d’apnée du sommeil (3,8 % par rapport à 4,9 %) que les femmes de la population générale. Les risques d’obésité étaient environ trois fois plus élevés chez les membres masculins et féminins de la Force régulière atteints d’apnée du sommeil; ces résultats concordent avec les preuves selon lesquelles l’apnée du sommeil représente un facteur de risque établi pour l’obésitéNote 43,Note 47. Cependant, un sommeil de plus courte durée est toujours associé à l’obésité chez les hommes, indépendamment de l’apnée du sommeil.

Étant donné que le sommeil a une incidence sur l’équilibre énergétique, les habitudes alimentaires et les comportements en matière d’activité physique, il a été déterminé qu’il s’agit d’un outil qui pourrait aider à gérer l’obésitéNote 48. La présente étude a mis en évidence une association transversale entre le sommeil et l’obésité, mais ne peut permettre de tirer aucune conclusion quant à l’efficacité des interventions sur le sommeil pour modifier les habitudes de sommeil ou traiter l’obésité. Les interventions visant à améliorer le sommeil ont connu un certain succès au sein de la population militaire. Par exemple, une étude allemande a permis de révéler qu’un programme de sommeil et de santé au travail peut améliorer les mesures objectives et autodéclarées du sommeil au sein de la population militaireNote 49. Bien que ces conclusions soient encourageantes, il n’existe aucune preuve claire que des changements en matière de santé du sommeil peuvent améliorer la gestion du poids ou les résultats en matière d’obésitéNote 41. Des études interventionnelles, en particulier au sein des populations militaires, sont nécessaires.

Forces

Parmi les points forts de la présente analyse, mentionnons un vaste échantillon représentatif et le contrôle d’un large éventail de covariables sociodémographiques, du travail et de la santé. La présente étude est également l’une des rares à examiner les multiples dimensions de la santé du sommeil (à la fois la durée du sommeil et les mesures de la qualité du sommeil), permettant d’évaluer l’aspect qui peut être le plus important par rapport à l’obésité.

De plus, comme la population des FAC est généralement exclue des enquêtes nationales sur la santé de la population, la présente étude permet de fournir des données sur une population militaire unique et peu étudiée.

Limites

Il n’est pas possible de déterminer le sens du lien entre les variables du sommeil et l’obésité en raison de la conception de l’étude transversale, ce qui souligne la nécessité de mener de futures études d’intervention et des études avec des données longitudinales. De plus, les questions sur le sommeil reposent sur un moment dans le temps et la durée des problèmes de sommeil n’a pas pu être évaluée. 

Il n’y a pas de données disponibles sur certains facteurs qui pourraient influencer le sommeil ou l’obésité, comme le comportement alimentaire et l’ingestion de calories, le travail par quart et les heures de travail, des professions particulières ou des médicaments qui pourraient accroître les risques de troubles du sommeil ou d’obésité.

Les options de réponses catégoriques relatives à la durée du sommeil entraînent une certaine perte de renseignements. Par conséquent, il n’a pas été possible de calculer les heures moyennes de sommeil ou d’utiliser la durée du sommeil comme variable continue dans les modèles.

La composante de la Force de réserve de l’ESFAC est petite, et le taux de réponse était relativement peu élevé; par conséquent, l’analyse s’est limitée aux seuls membres des groupes de la Force régulière. On ne sait pas si les liens seraient différents pour la population de la Force de réserve.

Le sommeil, le poids, la taille et les covariables ont été autodéclarés et n’ont pas été vérifiés par une autre source.

On sait qu’il existe des limites à l’application des estimations de l’IMC pour certains sous-groupes, comme les jeunes adultes qui n’ont pas terminé leur croissance, les personnes qui sont d’une constitution légère ou qui sont très grandes ou petites, et certains groupes ethniquesNote 36.

Conclusion

Une durée de sommeil plus courte que la durée recommandée, un sommeil de piètre qualité et l’obésité sont courants au sein de la Force régulière des FAC et sont préoccupants pour la santé et le bien-être à long terme et la préparation au déploiement de cette population.

Les résultats de la présente étude laissent entendre que la santé du sommeil est associée à l’obésité au sein de la population militaire. En particulier, un sommeil de courte durée ou de durée limite demeure indépendamment associé à l’obésité chez les hommes; par conséquent, les différences selon le sexe méritent d’être étudiées plus en détail. Ces constatations soulignent l’importance du sommeil dans le cadre de la Stratégie sur la performance physique des Forces armées canadiennes. Des études longitudinales ou des études d’intervention sont nécessaires pour mieux comprendre le rôle que peuvent jouer les saines habitudes de sommeil dans la gestion de l’obésité, particulièrement au sein des populations militaires.


Tableau A
Rapports de cotes ajustés établissant un lien entre la durée et la qualité du sommeil individuel et l’obésitéTableau A
Rapports de cotes ajustés établissant un lien entre la durée et la qualité du sommeil individuel et l’obésité1, selon le sexe, parmi les membres de la Force régulière, Forces armées canadiennes, 2019 Note 
1
, selon le sexe, parmi les membres de la Force régulière, Forces armées canadiennes, 2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Rapports de cotes ajustés établissant un lien entre la durée et la qualité du sommeil individuel et l’obésité. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Hommes, Femmes, Modèle 1, Modèle 2, Rapport
de cotes et Intervalle
de confiance
à 95 % (figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Hommes Femmes
Modèle 1 Modèle 2 Modèle 1 Modèle 2
Rapport
de cotes
Intervalle
de confiance
à 95 %
Rapport
de cotes
Intervalle
de confiance
à 95 %
Rapport
de cotes
Intervalle
de confiance
à 95 %
Rapport
de cotes
Intervalle
de confiance
à 95 %
de à de à de à de à
Durée du sommeil
Courte 1,7Note * 1,5 1,9 1,4Note * 1,2 1,6 1,6Note * 1,3 2,0 1,3 1,0 1,6
Limite 1,3Note * 1,2 1,5 1,3Note * 1,1 1,4 1,3Note * 1,1 1,6 1,2 1,0 1,5
RecommandéeTableau A
Rapports de cotes ajustés établissant un lien entre la durée et la qualité du sommeil individuel et l’obésité1, selon le sexe, parmi les membres de la Force régulière, Forces armées canadiennes, 2019 Note 
1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 ... Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Difficulté à s’endormir ou à rester endormi 1,1Note * 1,0 1,3 1,0 0,9 1,2 1,3Note * 1,1 1,5 1,1 0,9 1,3
Difficulté à rester éveillé 1,3Note * 1,1 1,6 1,1 0,9 1,4 1,3 0,9 1,7 1,0 0,7 1,5
Sommeil n'est pas réparateur 1,3Note * 1,2 1,5 1,1Note * 1,0 1,3 1,5Note * 1,3 1,8 1,3Note * 1,0 1,5
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