L'éducation, l'apprentissage et la formation : Série de documents de recherche
Études après la migration des immigrants admis en 2010 et 2011 : incidence de l’achèvement d’une formation des métiers spécialisés au Canada sur les résultats économiques
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Introduction
Les immigrants récents au Canada peuvent faire face à des difficultés liées à leur intégration au marché du travail et à un manque de reconnaissance de leurs compétences et de leur expérienceNote . Des études antérieures ont montré que le fait de faire des études postsecondaires au Canada pourrait améliorer les résultats des immigrants sur le marché du travail, car elles pourraient mener à la reconnaissance de compétences et de diplômes déjà acquisNote .
Malgré l’importance des études après la migration, les études antérieures ne comprenaient pas de renseignements sur la formation en apprentissage ou ne faisaient pas la distinction entre celle-ci et d’autres types d’études postsecondaires. Cet article porte sur les immigrants qui ont obtenu leur certificat dans un métier spécialisé après la migration et compare leurs résultats sur le marché du travail à ceux des immigrants qui ont suivi un parcours d’études postsecondaires différent au CanadaNote . Cela peut permettre de mieux comprendre l’intégration des immigrants sur le marché du travail et l’incidence que l’éducation et la formation canadiennes peuvent avoir sur leurs résultats économiques.
Peu d’immigrants cherchent à obtenir un certificat dans un métier spécialisé
La présente étude examine 77 425 demandeurs principaux des volets d’immigration économique qui sont devenus résidents permanents en 2010 et 2011Note . Sept ans après leur admission, 16,7 % des immigrants avaient terminé des études postsecondaires au Canada (tableau 1) et 1,4 % (1 180 personnes) d’entre eux seulement avaient obtenu un certificat de qualification dans les métiers spécialisés (c.‑à‑d. qu’ils sont devenus des compagnons). Comme pour la population de compagnons générale, au sein de laquelle 12,1 % des certificats ont été délivrés à des femmes en 2019 (Statistique Canada 2022), la grande majorité des immigrants ayant obtenu un certificat étaient des hommes (91,9 %)Note .
Expérience en matière d'études postsecondaires au Canada dans les sept ans suivant l’admission | Immigrants | Femmes | Médiane Âge au moment de l’admission | |
---|---|---|---|---|
nombres | pourcentageTableau 1 Note 1 | pourcentage | années | |
Tous les immigrants admis | 77 425 | 100,0 | 38,0 | 35 |
Aucune étude postsecondaire | 64 480 | 83,3 | 37,4 | 36 |
Autres études postsecondaires | 11 765 | 15,2 | 44,3 | 33 |
Formation dans les métiers spécialisés | 1 180 | 1,5 | 8,9 | 34 |
|
Les immigrants qui sont devenus des compagnons, dont l’âge médian était de 34 ans, étaient légèrement plus âgés à l’admission que ceux qui ont fait d’autres études postsecondaires au Canada (âge médian de 33 ans), mais plus jeunes que les immigrants qui n’avaient pas fait d’études postsecondaires au Canada (âge médian de 36 ans). Toutefois, les immigrants qui sont devenus des compagnons étaient considérablement plus âgés que la population d’apprentis en général. L’âge médian au moment de la certification était de 30 ans pour tous les apprentis certifiés en 2010 et en 2011 (Statistique Canada 2023a).
La plupart des immigrants de l’échantillon avaient fait des études postsecondaires avant de venir au Canada (90,4 %). Toutefois, le niveau de scolarité des immigrants variait entre ceux qui sont devenus des compagnons et les autres immigrants. Comparativement aux autres immigrants, les immigrants qui sont devenus des compagnons étaient plus susceptibles d’avoir un certificat d’une école de métiers ou d’un collège (38,1 %) à leur arrivée au Canada comme niveau de scolarité le plus élevé, et moins susceptibles d’avoir un baccalauréat ou un diplôme d’études supérieures (graphique 1).
Tableau de données du graphique 1
Aucune étude postsecondaire | Autres études postsecondaires | Formation dans les métiers spécialisés | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Diplôme d’études secondaires ou niveau inférieur | 9,6 | 5,4 | 8,5 |
Certaines études postsecondaires sans diplôme (certificats d’une école de métiers ou d’un collège) | 17,1 | 14,1 | 38,1 |
Baccalauréat | 42,1 | 45,8 | 38,1 |
Certaines études supérieures (maîtrise et doctorat) | 31,0 | 34,7 | 14,8 |
Note : Les niveaux de scolarité sont fondés sur des valeurs autodéclarées et ne sont pas garantis comme équivalents aux diplômes canadiens. Source : Base de données longitudinales sur l’immigration et Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail, 2018. |
Parmi les immigrants qui sont devenus compagnons, la majorité a obtenu un certificat en suivant une voie de qualification professionnelle
Il y a deux façons de devenir un compagnon dans un métier spécialisé au Canada. La première est l’achèvement d’une formation professionnelle formelle au moyen de programmes d’apprentissage. La deuxième consiste à passer l’examen de qualification sans avoir terminé la formation formelle (c.-à-d. les travailleurs qualifiés). Chaque année, environ le quart des compagnons nouvellement certifiés au Canada sont des travailleurs qualifiés.
En revanche, parmi les immigrants qui ont obtenu un certificat dans les sept ans suivant leur admission au Canada, la plupart (785; 66,5 %) étaient des travailleurs qualifiés (graphique 2). Parmi les immigrants qui sont devenus des compagnons, environ le tiers (380) l’ont fait au cours des deux premières années, et près de la moitié (560), au cours des trois premières années (graphique 3)Note . Cela donne à penser que bon nombre d’entre eux pourraient avoir une expérience de travail préalable sur le terrain ou avoir reçu une formation (et une certification) dans leur pays d’origine avant d’immigrer au Canada en tant que gens de métier qualifiés.
Tableau de données du graphique 2
Nombre de compagnons | |
---|---|
A terminé une formation d’apprenti | 395 |
A passé l’examen de qualification professionnelle du métier (travailleurs qualifiés) | 785 |
Source : Statistique Canada, Base de données longitudinales sur l’immigration et Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail, 2018. |
À titre de comparaison, les apprentis canadiens prenaient généralement beaucoup plus de temps à obtenir leur certificat après avoir pris en compte la durée du programme, soit une moyenne de quatre ans à l’échelle du Canada. Moins du cinquième des apprentis au Canada terminent leur formation pendant la durée du programme (Jin, Langevin, Lebel et Haan 2020).
Tableau de données du graphique 3
Année par rapport à l’admission | Nombre de compagnons qui ont obtenu leur certification |
---|---|
Année de l’admission | 55 |
1 | 150 |
2 | 175 |
3 | 180 |
4 | 200 |
5 | 155 |
6 | 150 |
7 | 110 |
Source : Statistique Canada, Base de données longitudinales sur l’immigration et Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail, 2018. |
Les métiers d’électricien étaient les métiers les plus courants chez les immigrants admis au Canada en 2010 et en 2011. Parmi ceux qui ont obtenu un certificat dans les métiers spécialisés, 31,7 % ont obtenu un certificat d’électricien/électricienne en construction ou d’électricien industriel/électricienne industrielle, suivi de 6,4 % qui ont obtenu un certificat dans le métier de mécanicien industriel/mécanicienne industrielle (de chantier) (tableau 2). Étant donné que ces trois métiers ont des revenus d’emploi plus élevés par rapport à d’autres métiers, leur popularité pourrait être en partie liée au potentiel de rémunérationNote .
Nom du métier | Compagnons |
---|---|
pourcentage | |
Électriciens en construction/électriciennes en construction | 20,3 |
Électriciens industriels/électriciennes industrielles | 11,4 |
Mécaniciens industriels (de chantier)/mécaniciennes industrielles (de chantier) | 6,4 |
Ingénieur/ingénieure en électricité / Ingénieur/ingénieure stationnaire (4e classe) | 5,9 |
Cuisiniers/cuisinières | 5,1 |
Essayeurs de frigorigène halocarboné (véhicules)/essayeuses de frigorigène halocarboné (véhicules) | 3,8 |
Mécaniciens/mécaniciennes et réparateurs/réparatrices de véhicules automobiles, de camions et d'autobus | 3,0 |
Coiffeurs/coiffeuses et barbiers | 3,0 |
Esthéticiens/esthéticiennes (techniciens/techniciennes en traitement des ongles) | 2,1 |
Adjoint au soutien en technologie de l’information (agent de service à la clientèle)/adjointe au soutien en technologie de l'information (agente de service à la clientèle) | 2,1 |
Mécaniciens/mécaniciennes en chauffage, réfrigération et climatisation | 2,1 |
Soudeurs/soudeuses et opérateurs/opératrices de machines à souder et à braser | 2,1 |
Plombiers/plombières | 1,7 |
Autre | 31,0 |
Source : Statistique Canada, Base de données longitudinales sur l’immigration et Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail, 2018. |
De nombreux immigrants compagnons prévoient de travailler dans des métiers spécialisés
Avant leur admission, 2 immigrants compagnons sur 5 avaient l’intention de travailler dans des métiers spécialisés au Canada. La question sur la profession envisagéeNote , posée dans la demande de résidence permanente pour l’admission au Canada, souligne qu’une grande partie de la population d’immigrants compagnons a été admise au Canada pour travailler dans des métiers spécialisés (tableau 3).
Environ le cinquième des immigrants compagnons ont une certification dans la profession qu’ils comptaient exercer. De plus, 39,4 % de ceux qui ont fini par obtenir leur certificat l’ont fait dans un métier ayant la même classification générale des professions que la profession qu’ils envisageaient d’exercer.
Compagnons | ||
---|---|---|
nombres | pourcentage | |
Même groupe de base (code CNP à quatre chiffres) | 210 | 18,6 |
Même groupe mineur (trois premiers chiffres du code CNP) | 315 | 27,9 |
Même groupe majeur (deux premiers chiffres du code CNP) | 375 | 33,2 |
Même classification générale des professions (premier chiffre du code CNP) | 445 | 39,4 |
Note. Ce ne sont pas tous les compagnons qui avaient les renseignements valides sur la profession envisagée dans la demande de résidence permanente. Ce tableau comprend seulement ceux qui les avaient. Source : Statistique Canada, Base de données longitudinales sur l’immigration et Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail, 2018. |
Une grande proportion d’immigrants compagnons avaient un certificat d’une école de métiers ou d’un collège comme niveau de scolarité le plus élevé avant d’arriver au Canada et avaient obtenu leur certificat d’une école de métiers canadienne à un rythme plus rapide et à un âge plus avancé que les apprentis canadiens. Cela laisse entendre que de nombreux immigrants compagnons avaient une expérience de travail importante ou avaient reçu une formation (ou une certification) dans les métiers spécialisés avant de venir au CanadaNote .
Les immigrants compagnons certifiés sont plus susceptibles de vivre au Québec et en Alberta
Au total, 4 immigrants sur 5 qui sont devenus des compagnons sept ans après leur admission au Canada vivaient au Québec, en Ontario ou en Alberta (graphique 4). En Alberta, les immigrants compagnons étaient plus nombreux que tous les autres immigrants. Environ 14,8 % des immigrants compagnons résidaient dans la province, comparativement à 8,1 % des immigrants ayant fait d’autres études postsecondaires et à 11,3 % des immigrants n’ayant pas fait d’études postsecondaires au Canada. Cela pourrait être en partie lié aux grandes industries pétrolières et gazières de la province, qui offrent des possibilités d’emploi à de nombreuses personnes de métier.
Tableau de données du graphique 4
Aucune éducation ou formation postsecondaire | Autres études postsecondaires | Formation dans les métiers spécialisés | |
---|---|---|---|
percent | |||
Provinces de l’Atlantique | 1,2 | 0,5 | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique |
Québec | 21,4 | 58,1 | 37,8 |
Ontario | 37,8 | 21,1 | 29,5 |
Manitoba | 9,3 | 2,1 | 6,5 |
Saskatchewan | 3,7 | 1,4 | 2,6 |
Alberta | 11,3 | 8,1 | 14,8 |
Colombie-Britannique | 15,0 | 8,5 | 7,8 |
x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique Source : Statistique Canada, Base de données longitudinales sur l’immigration et Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail, 2018. |
Sept ans après l’admission au Canada, la plupart des demandeurs principaux de l’immigration économique vivaient dans leur province de destination, comme il est indiqué dans la demande de résidence permanente (tableau 4). Même si les immigrants qui avaient terminé d’autres études postsecondaires étaient les plus susceptibles de vivre dans la province de destination (84,4 %), il n’y avait pas de grandes différences entre les immigrants ayant des cheminements scolaires différents au Canada.
Mesure | Expérience en matière d'études postsecondaires au Canada dans les sept ans suivant l’admission | ||
---|---|---|---|
Aucune éducation ou formation postsecondaire | Autres études postsecondaires | Formation dans les métiers spécialisés | |
nombres | |||
Immigrants | 64 480 | 11 765 | 1 180 |
pourcentage | |||
Vivant dans la province de destination sept ans après l’admission | 79,1 | 84,4 | 81,6 |
Source : Statistique Canada, Base de données longitudinales sur l’immigration et Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail, 2018. |
Sur le plan économique, la situation des immigrants compagnons est meilleure que celle des autres immigrants
Le fait de suivre une formation dans les métiers spécialisés présentait des avantages économiques importants, par rapport aux autres cheminements scolaires. La mesure du revenu d’emploi médian sept ans après l’admission au Canada a montré que les compagnons certifiés gagnaient 54 100 $, soit près de 20 000 $ de plus que ceux qui n’avaient pas terminé d’études postsecondaires au Canada, et 13 200 $ de plus que ceux qui avaient terminé d’autres études postsecondaires (graphique 5).
Tableau de données du graphique 5
Aucune éducation ou formation postsecondaire | Autres études postsecondaires | Formation dans les métiers spécialisés | |
---|---|---|---|
dollars de 2018 | |||
Nombre d’années depuis l’admission | |||
1 | 16 800 | 6 600 | 23 600 |
2 | 21 900 | 9 100 | 29 500 |
3 | 25 500 | 14 200 | 36 300 |
4 | 28 900 | 20 700 | 41 100 |
5 | 30 800 | 26 700 | 46 500 |
6 | 32 800 | 34 400 | 50 400 |
7 | 35 700 | 40 900 | 54 100 |
Note : Les personnes qui n’ont pas produit de déclaration de revenus pendant la période associée aux estimations ont été exclues de ces estimations. Le pourcentage de déclarants est une mesure importante de la qualité des données, qui souligne la couverture et la fiabilité des statistiques. Les pourcentages de déclarants qui ont produit des déclarations de revenus au cours de chaque année d’études variaient comme suit : pas d’études postsecondaires au Canada (de 79,9 % à 90,2 %), autres études postsecondaires au Canada (de 88,0 % à 94,9 %) et formation dans les métiers spécialisés au Canada (de 91,9 % à 97,5 %). Source : Statistique Canada, Base de données longitudinales sur l’immigration et Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail, 2018. |
Bien que la population d’apprentis et de compagnons ait connu une forte croissance du revenu chaque année, les personnes qui avaient terminé d’autres études postsecondaires avaient reporté la croissance du revenu d’emploi total parce qu’elles étaient aux étudesNote .
Les différences entre les personnes qui sont devenues des compagnons et celles qui ont terminé d’autres études postsecondaires pourraient être liées à la nature inhérente au travail de nombreux programmes d’apprentissage. Les apprentis sont rémunérés pendant leur formation en cours d’emploi et accumulent activement de l’expérience sur le marché du travail pendant cette période. En revanche, les personnes qui suivent d’autres programmes postsecondaires peuvent être incapables de travailler ou avoir moins d’occasions d’occuper un emploi rémunéré pendant leurs études.
De même, la situation économique des immigrants compagnons était meilleure que celle des autres immigrants après leur admission. Par exemple, un an après l’admission au Canada, les trois groupes d’immigrants — ceux qui sont devenus des compagnons, ceux qui ont obtenu un diplôme d’un collège ou d’une université et ceux qui n’ont pas fait d’études postsecondaires au Canada — avaient un niveau élevé de faible revenu (graphique 6)Note . Toutefois, sept ans après l’admission au Canada, le pourcentage d’immigrants ayant un faible revenu et qui avaient fait certaines études postsecondaires après l’admission avait diminué pour s’établir à des taux semblables à ceux du reste du Canada, soit de 10 % à 13 % (Statistique Canada 2023b).
Tableau de données du graphique 6
Aucune éducation ou formation postsecondaire | Autres études postsecondaires | Formation dans les métiers spécialisés | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Nombre d’années depuis l’admission | |||
1 | 45,8 | 63,6 | 40,4 |
2 | 36,4 | 52,8 | 30,5 |
3 | 31,3 | 43,0 | 23,1 |
4 | 26,7 | 32,7 | 16,7 |
5 | 23,6 | 24,9 | 12,8 |
6 | 21,2 | 18,1 | 9,9 |
7 | 19,3 | 13,8 | 9,6 |
Note : Les personnes qui n’ont pas produit de déclaration de revenus pendant la période associée aux estimations ont été exclues de ces estimations. Le pourcentage de déclarants est une mesure importante de la qualité des données, qui souligne la couverture et la fiabilité des statistiques. Les pourcentages de déclarants qui ont produit des déclarations de revenus au cours de chaque année d’études variaient comme suit : pas d’études postsecondaires au Canada (de 79,9 % à 90,2 %), autres études postsecondaires au Canada (de 88,0 % à 94,9 %) et formation dans les métiers spécialisés au Canada (de 91,9 % à 97,5 %). Source : Statistique Canada, Base de données longitudinales sur l’immigration et Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail, 2018. |
De plus, à la septième année, les immigrants qui n’avaient pas terminé d’études postsecondaires au Canada affichaient un taux de faible revenu deux fois plus élevé (19,3 %) que celui des compagnons certifiés (9,6 %). Le pourcentage d’immigrants compagnons ayant un faible revenu était encore plus faible que celui de la population canadienne.
Des tendances semblables ont été observées pour le pourcentage d’immigrants qui reçoivent des prestations d’aide sociale (graphique 7). Les pourcentages ont diminué au fil -du temps pour tous les immigrants, mais particulièrement pour les immigrants compagnons, qui étaient moins nombreux à recevoir des prestations sept ans après leur admission au CanadaNote .
Tableau de données du graphique 7
Aucune éducation ou formation postsecondaire | Autres études postsecondaires | Formation dans les métiers spécialisés | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Nombre d’années depuis l’admission | |||
1 | 6,4 | 16,9 | 13,6 |
2 | 4,6 | 12,5 | 7,7 |
3 | 3,6 | 9,2 | 6,4 |
4 | 2,8 | 6,7 | 4,3 |
5 | 2,3 | 4,9 | 3,0 |
6 | 2,1 | 4,0 | 2,2 |
7 | 1,8 | 3,1 | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique |
x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique Note : Les personnes qui n’ont pas produit de déclaration de revenus pendant la période associée aux estimations ont été exclues de ces estimations. Le pourcentage de déclarants est une mesure importante de la qualité des données, qui souligne la couverture et la fiabilité des statistiques. Les pourcentages de déclarants qui ont produit des déclarations de revenus au cours de chaque année d’études variaient comme suit : pas d’études postsecondaires au Canada (de 79,9 % à 90,2 %), autres études postsecondaires au Canada (de 88,0 % à 94,9 %) et formation dans les métiers spécialisés au Canada (de 91,9 % à 97,5 %). Source : Statistique Canada, Base de données longitudinales sur l’immigration et Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail, 2018. |
Résumé
Alors que le Canada est confronté à une main-d’œuvre vieillissante dans les métiers spécialisés, au sein de laquelle près du quart (23,1 %) des travailleurs sont âgés de 55 ans ou plus selon le Recensement de la population de 2021, l’immigration jouera probablement un rôle clé pour combler certaines de ces pénuries de main-d’œuvre. La présente recherche s’est appuyée sur des données de la Base de données longitudinales sur l’immigration et de la Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail pour combler les lacunes dans la documentation en examinant les cheminements et les résultats sur le marché du travail liés à l’achèvement d’études postsecondaires et de la formation d’apprenti après la migration.
Cette étude a révélé que 1,5 % des demandeurs principaux ont reçu un certificat de qualification dans les métiers spécialisés après sept ans, tandis que 15,2 % ont terminé d’autres études postsecondaires. À l’instar de la population générale de compagnons dans les métiers spécialisés, la plupart des immigrants compagnons étaient des hommes. Comparativement aux autres immigrants, ils avaient un niveau de scolarité plus faible au moment de leur admission au Canada.
La plupart des demandeurs principaux de l’immigration économique qui ont obtenu un certificat dans les métiers spécialisés ont reçu un seul certificat de qualification, ont obtenu leur certificat au cours des trois premières années suivant leur admission au Canada et sont devenus des travailleurs qualifiés. Les électriciens/électriciennes en construction et les électriciens industriels/électriciennes industrielles étaient les métiers les plus courants chez ces compagnons certifiés, et plus de 30 % ont obtenu un certificat dans ces métiers. La plupart des immigrants compagnons avaient l’intention de venir au Canada pour travailler dans les métiers spécialisés. Ils étaient également plus susceptibles d’avoir obtenu leur certificat et d’avoir vécu au Québec, en Ontario ou en Alberta, et les quatre cinquièmes vivaient dans leur province de destination prévue.
Enfin, cette recherche a révélé que la formation dans les métiers spécialisés menait à de meilleurs rendements économiques pour les immigrants admis que les autres études postsecondaires ou l’absence d’études postsecondaires. En effet, sept ans après leur admission au Canada, ces compagnons certifiés affichaient le plus faible taux de faible revenu. Ils gagnaient près de 20 000 $ de plus que ceux qui n’avaient pas terminé leurs études postsecondaires au Canada et 13 200 $ de plus que ceux qui avaient terminé d’autres études postsecondaires.
Limites
Bien que cette recherche soit utile pour illustrer les caractéristiques des immigrants qui font des études ou une formation après la migration, particulièrement en examinant l’incidence des différentes formes d’études sur les indicateurs du marché du travail, elle comporte certaines limites.
La taille combinée de la cohorte de la population d’immigrants compagnons comprise dans cette étude était relativement petite, et s’établissait à 1 180 immigrants. L’analyse des petits nombres a été supprimée afin d’assurer que les estimations soient d’une qualité acceptable et les données demeurent confidentielles. Par conséquent, cela a fait en sorte que la capacité de désagréger les données pour étudier le genre, la région de naissance, les différences selon le métier de certification ou la rémunération après sept ans a été limitée.
De plus, cette étude pourrait ne pas saisir tous les immigrants qui ont travaillé dans des métiers spécialisés plus tard. Les secteurs de compétence provinciaux et territoriaux déterminent les métiers pour lesquels une formation d’apprenti est disponible et pour lesquels une certification est obligatoire. La présente étude porte précisément sur les immigrants qui ont suivi une formation dans les métiers spécialisés après leur admission au Canada. Ainsi, ceux qui ont travaillé dans les métiers où les certifications étaient facultatives pourraient ne pas avoir été saisis.
Enfin, les données sur la rémunération des compagnons sept ans après leur admission au Canada sont limitées. Elles pourraient ne pas correspondre à un emploi à temps plein ou pendant toute l’année ni tenir compte du nombre d’heures travaillées. De plus, ces revenus ne représentent pas nécessairement l’emploi dans les métiers spécialisés. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les données fiscales, consultez Statistique Canada (2015).
De futures recherches devraient continuer de mettre l’accent sur les résultats de chaque parcours scolaire pour les immigrants qui choisissent de faire des études après leur migration. De plus, il faudrait mener davantage de recherches pour mieux comprendre les raisons et les corrélations associées au retour aux études postsecondaires et à la formation. Enfin, le fait d’élargir cette recherche pour inclure un échantillon de plus grande taille permettrait d’obtenir une meilleure désagrégation et des renseignements plus utiles sur les répercussions du choix de métiers particuliers sur la rémunération des immigrants, par exemple, en ce qui concerne le genre.
Note aux lecteurs
Données et mesures
Cette étude a utilisé la Base de données longitudinales sur l’immigration (BDIM) de Statistique Canada couplée à la Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail (PLEMT) pour déterminer quelles personnes ont obtenu un certificat dans un métier spécialisé ou un diplôme d’un autre établissement d’études postsecondaires. Des statistiques descriptives ont été dérivées pour tous les immigrants admis en 2010 et en 2011, et cette cohorte regroupée a été suivie sur sept ans pour déterminer leurs résultats en matière de scolarité et sur le marché du travail.
Une attention particulière a été accordée aux personnes qui ont été admises en tant que demandeurs principaux dans un volet d’immigration économique sans permis temporaire antérieur. Les demandeurs principaux de la catégorie économique peuvent être définis comme étant des immigrants qui présentent une demande et qui sont acceptés comme demandeurs principaux de résidence permanente dans le cadre des volets d’immigration économiqueNote . Comme les enregistrements de la PLEMT antérieurs à 2009 sont limités pour déterminer les études postsecondaires au Canada, les résidents permanents titulaires d’un permis antérieur ont été retirés. Ce retrait a été effectué pour éviter de classifier incorrectement une personne qui a terminé ses études au Canada avant d’être admise comme résidente permanente du Canada dans la catégorie des personnes n’ayant pas fait d’études postsecondaires au Canada. De plus, les personnes qui n’ont jamais produit de déclaration de revenus ou qui n’ont jamais résidé au Canada dans les sept ans suivant leur admission ont également été exclues. L’imposition de ces restrictions s’est traduite par un échantillon analytique de 77 425 personnes.
Les revenus calculés ont été dérivés à partir du Fichier des familles T1 inclus dans le fichier de couplage de la BDIM. Ces revenus comprennent les revenus d’emploi, comme les salaires et traitements, les commissions d’emploi, les allocations de formation, les pourboires, le revenu d’emploi exonéré d’impôt d’un Autochtone et le revenu net provenant d’un travail autonome. Les revenus dans le présent rapport sont limités parce qu’ils pourraient ne pas représenter un revenu à temps plein ou pendant toute l’année. L’année d’admission au Canada a été exclue du rapport des revenus parce que les immigrants ont été admis à divers moments tout au long de l’année d’admission, ce qui a eu une incidence sur leur potentiel de revenus. L’année 1 a permis des comparaisons plus exactes entre tous les groupes, sans être influencée par la date d’admission.
Toutes les données sur le revenu ont été corrigées pour tenir compte de l’inflation et sont présentées en dollars canadiens constants de 2018. Les personnes qui n’ont pas produit de déclaration de revenus au cours de la période étudiée ont été exclues de ces estimations du revenu.
Définitions
Les immigrants dans cette cohorte ont été divisés en trois groupes, selon leur cheminement scolaire au Canada : la formation dans les métiers spécialisés, les autres études postsecondaires et l’absence d’études postsecondaires. Les immigrants inclus dans le parcours de formation pour les métiers spécialisés étaient ceux qui avaient obtenu un certificat dans les métiers spécialisés au Canada au plus tard sept ans après leur admission. Les immigrants classés comme ayant fait « d’autres études postsecondaires » avaient terminé des études universitaires, collégiales ou des études menant à un certificat au Canada dans les sept ans suivant leur admission. Les immigrants qui n’avaient pas terminé d’études postsecondaires comprenaient les personnes qui n’avaient terminé aucune forme d’études postsecondaires ou de formation au Canada.
Les immigrants qui ont obtenu un certificat dans un métier spécialisé ont ensuite été répartis entre ceux qui avaient terminé une formation d’apprenti et ceux qui sont devenus des travailleurs qualifiés, selon leur méthode de certification. Les apprentis inscrits sont des personnes qui suivent un programme de formation en milieu de travail supervisé dans un métier désigné au sein de leur secteur de compétence provincial ou territorial. Pour terminer la formation, les apprentis doivent être inscrits auprès de l’organisme de réglementation approprié, comme le ministère de l’Éducation ou du Travail, ou d’un organisme de réglementation de l’industrie propre au métier désigné. Les travailleurs qualifiés sont des personnes qui ont travaillé dans un métier donné pendant une période prolongée, sans avoir nécessairement été un apprenti, et qui ont obtenu une certification d’un secteur de compétence, habituellement dans le cadre d’un examen d’évaluation des compétences requises dans leur métier. Après la certification, les apprentis inscrits et les travailleurs qualifiés deviennent des compagnons.
Références
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Banerjee, Rupa, et Anil Verma. 2012. “Post-migration Education Among Recent Adult Immigrants to Canada.” International Migration & Integration 13:59-82. https://doi.org/10.1007/s12134-011-0193-5
Ci, Wen, Michelle Laing, Marcel-Cristian Voia et Christopher Worswick. 2020. “Immigrant earnings returns to post‐migration education: Evidence for Canada, 1999–2013” Canadian Journal of Economics 53:1599-1617. https://doi.org/10.1111/caje.12476
Girard, Magali. 2010. “Match Between Pre- and Postmigration Education Among New Immigrants: Determination and Payoffs.” Canadian Journal of Higher Education/Revue canadienne d’enseignement supérieur 40(3):81-99. https://doi.org/10.47678/cjhe.v40i3.2019
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Annexe
Expérience en matière d'études postsecondaires au Canada dans les sept ans suivant l’admission | Immigrants | Femmes | Résident temporaire avant l’admission | Catégorie d’immigrantsTableau A1 Renseignements sociodémographiques de tous les immigrants admis, 2010 et 2011 Note 2 |
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---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Immigrants économiques, demandeur principal | Programme d’immigration économique, famille | Parrainage familial | Autre catégorie | |||||
nombres | pourcentageTableau A1 Renseignements sociodémographiques de tous les immigrants admis, 2010 et 2011 Note 1 |
pourcentage | ||||||
Tous les immigrants admis | 415 150 | 100,0 | 51,9 | 27,5 | 30,8 | 30,8 | 26,6 | 11,8 |
Aucune étude postsecondaire | 363 020 | 87,4 | 52,0 | 26,8 | 29,6 | 30,2 | 28,0 | 12,3 |
Autres études postsecondaires | 48 000 | 11,6 | 54,3 | 31,8 | 38,1 | 36,7 | 16,4 | 8,8 |
Formation dans les métiers spécialisés | 4 130 | 1,0 | 16,3 | 34,1 | 47,1 | 22,0 | 22,3 | 8,6 |
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