Regards sur la société canadienne
Différences au chapitre du statut de permanence et des opinions sur l’équité en matière d’embauche et de promotion chez les membres de genre masculin et de genre féminin du corps professoral des universités canadiennes

par Sharanjit Uppal et Darcy Hango

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Note de reconnaissance

La présente étude a été financée par Femmes et Égalité des genres Canada.

Aperçu de l’étude

La présente étude, fondée sur les données de 2019 du Système d’information sur le personnel d’enseignement dans les universités et les collèges, porte sur les différences entre les genres au chapitre du statut de permanence au sein du corps professoral des universités canadiennes. Elle s’appuie également sur les résultats de l’Enquête sur le corps professoral et les chercheurs du niveau postsecondaire pour analyser les opinions sur l’équité en matière d’embauche et de promotion.

  • En 2019, près de 6 membres du corps professoral universitaire à temps plein sur 10 au Canada étaient des hommes. Les professeurs d’université de genre masculin sont plus âgés et plus susceptibles d’être des professeurs titulaires que les femmes.
  • Les professeurs de genre féminin sont moins susceptibles d’occuper des postes permanents que les professeurs de genre masculin. En 2019, moins des deux tiers (63 %) des professeurs de genre féminin occupaient de tels postes, comparativement aux trois quarts (75 %) de leurs homologues de genre masculin.
  • Lorsque de multiples facteurs associés à la permanence ont été pris en compte (y compris le temps écoulé depuis l’obtention du plus haut grade acquis et le plus haut niveau de scolarité), l’écart entre les genres s’est réduit. Néanmoins, les femmes sont demeurées moins susceptibles d’occuper un poste permanent que les hommes (68 % par rapport à 71 %).
  • Les professeurs de genre féminin étaient moins susceptibles de croire que l’embauche était juste et équitable dans leur établissement. Plus précisément, environ 20 % des femmes interviewées étaient en désaccord ou entièrement en désaccord avec l’énoncé selon lequel l’embauche est juste et équitable dans leur établissement, comparativement à 12 % des hommes.
  • Les femmes (23 %) étaient également plus susceptibles que les hommes (14 %) de déclarer qu’elles étaient en désaccord ou entièrement en désaccord avec l’énoncé selon lequel les promotions sont justes et équitables dans leur établissement.
  • D’autres groupes étaient également moins susceptibles de croire que l’embauche était juste et équitable, notamment les professeurs appartenant à des groupes racisés, les professeurs ayant une incapacité et les professeurs de genre féminin de minorité sexuelle. De plus, les membres du corps professoral ayant une incapacité et les femmes appartenant à des groupes racisés étaient moins susceptibles de penser que les promotions étaient justes et équitables.
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Introduction

L’obtention de la permanence est un objectif clé de l’avancement professionnel du corps professoral des universités. Le statut de permanence assure au professeur un emploi permanent au sein de son université et le protège d’un renvoi sans motif valable. Le concept est étroitement lié à la liberté universitaire, car la sécurité qu’offre la permanence permet aux professeurs de faire des recherches et d’enseigner sur n’importe quel sujetNote .

Selon des études antérieures, outre l’augmentation de salaire associée à la permanence, ce sont le prestige, la stabilité, la liberté universitaire et d’autres avantages allant de pair avec la permanence qui rendent ce type de carrière très attrayantNote . En fait, l’obtention de la permanence est souvent l’objectif des étudiants au doctorat, même s’il est moins facile de l’atteindre aujourd’hui que par le passéNote . Les récents titulaires d’un doctorat doivent faire face à un marché de l’emploi hautement concurrentiel, car un plus grand nombre de candidats sont en lice pour un moins grand nombre de postes menant à la permanence, et parce qu’il existerait une tendance à embaucher des chargés de cours afin de doter des postes auparavant occupés le plus souvent par des professeurs titulairesNote . Les postes non permanents sont dotés par des instructeurs contractuels et se caractérisent par un salaire moins élevé et plus de responsabilités d’enseignement, ce qui peut réduire le temps à consacrer à la recherche et à la publicationNote .

L’obtention de la permanence n’est pas nécessairement vécue de la même façon par les hommes et les femmes. Les femmes sont moins susceptibles que les hommes d’occuper des postes permanents. En 2019, 63 % des postes permanents dans les universités canadiennes étaient occupés par des hommes, et 37 % étaient occupés par des femmesNote . Toutefois, l’écart entre les hommes et les femmes a diminué : en 1990, les femmes occupaient 14 % des postes permanents. De plus, en 2019, les femmes occupant des postes menant à la permanence ont presque atteint la parité à 49 %, en hausse par rapport à 33 % en 1990.

Des recherches américaines semblent indiquer que plusieurs facteurs peuvent expliquer l’écart persistant entre les genres en ce qui a trait à l’obtention de la permanence, y compris les différences touchant les domaines d’études et les départements fréquentés par les femmes et les hommes, le temps écoulé depuis l’obtention du plus haut grade acquis, et la dynamique du milieu de travail qui est parfois moins favorable aux femmesNote . Un autre facteur important est la structure par âge du corps professoral permanent, qui continue d’être dominé par des professeurs âgés et (essentiellement) de genre masculin. Comme il n’y a pas d’âge de retraite obligatoire dans le milieu universitaire, le corps professoral en place continue d’occuper des postes permanents, tandis que les membres plus jeunes et plus diversifiés restent en attente jusqu’à ce que ces postes deviennent vacants. De plus, la parentalité au début d’une carrière universitaireNote  a des répercussions différentes sur les femmes et les hommes, bien que ces répercussions puissent s’atténuer au fil du tempsNote .

La présente étude, fondée sur les données de 2019 du Système d’information sur le personnel d’enseignement dans les universités et les collèges (SIPEUC) et de l’Enquête sur le corps professoral et les chercheurs du niveau postsecondaire (ECPCNP), porte sur les différences entre les genres en matière d’emploi et d’avancement professionnel au sein du corps professoral des universités canadiennes (voir la section « Sources de données, méthodes et définitions »)Note .

Dans la première section, les données du SIPEUC sont utilisées pour établir le profil des hommes et des femmes qui sont membres du corps professoral à temps plein, en mettant l’accent sur le statut de permanence. Plusieurs facteurs qui pourraient expliquer l’écart entre les hommes et les femmes au chapitre de l’atteinte de la permanence sont pris en compte, y compris le temps écoulé depuis l’obtention du plus haut grade acquis, le plus haut niveau de scolarité atteint et le département fréquenté.

Dans la deuxième section, les données de l’ECPCNP sont utilisées pour étudier le lien entre les congés parentaux et le temps écoulé avant l’obtention de la permanence chez les hommes et les femmes qui occupent des postes permanents.

Enfin, les opinions autodéclarées sur la justice et l’équité liées à l’embauche et aux promotions sont examinées dans la dernière section. Bien que les différences entre les hommes et les femmes demeurent le principal point de mire de l’étude, les données de l’ECPCNP permettent une désagrégation approfondie, par exemple, selon l’appartenance à des groupes racisésNote , l’identité autochtone et la situation vis-à-vis de l’incapacité. Cette désagrégation est pertinente, car des recherches antérieures semblent indiquer que certains groupes, comme ceux appartenant à la population racisée, sont moins susceptibles d’obtenir un emploi menant à la permanence et un poste permanent dans leurs établissements respectifsNote . Par conséquent, ces groupes peuvent aussi être plus susceptibles de considérer que les processus d’embauche et de promotion sont injustes.

En 2019, près de 6 membres du corps professoral universitaire à temps plein sur 10 au Canada étaient des hommes

En 2019, d’après les données du SIPEUC, les professeurs d’université à temps plein au Canada n’étaient pas répartis de façon égale entre les genres : 59 % étaient des hommes et 41 % étaient des femmes (tableau 1). La majorité des professeurs d’université à temps plein étaient âgés de 45 à 64 ans (59 %), et environ le quart étaient âgés de 35 à 44 ans.

La plupart des professeurs d’université à temps plein (79 %) avaient acquis un doctorat comme plus haut niveau de scolarité. La proportion restante de 21 % des professeurs étaient répartis entre d’autres niveaux de scolarité, la proportion la plus élevée ayant une maîtrise, soit 10 %.

Les professeurs titulaires et les professeurs agrégés représentaient bien plus des deux tiers (70 %) de tous les professeurs d’université à temps plein au Canada, tandis que 19 % étaient des professeurs adjoints.

En ce qui concerne les départements, environ 1 professeur sur 5 (18 %) travaillait en sciences sociales et de comportements et droit, 17 % en santé et dans des domaines connexes, et 28 % dans les domaines de la science, de la technologie, du génie et des mathématiques (STGM), composés des sciences physiques et de la vie et des technologies, des mathématiques, de l’informatique et des sciences de l’information, ainsi que de l’architecture, du génie et des technologies connexes.

Parallèlement, près de la moitié des professeurs à temps plein travaillaient dans des universités offrant des programmes de médecine et de doctorat, près de 3 sur 10 travaillaient dans des universités à vocation générale, et 1 sur 10 travaillait dans des établissements principalement de premier cycleNote .

Enfin, près des deux tiers (64 %) des professeurs d’université à temps plein au Canada étaient citoyens canadiens, et 6 sur 10 ont atteint leur plus haut niveau de scolarité dans un établissement canadien. En outre, près de 2 professeurs sur 10 ont obtenu leur plus haut grade dans une école américaine, tandis qu’environ 1 sur 10 a obtenu le sien dans une école européenne.

Les professeurs d’université de genre masculin sont plus âgés et plus susceptibles d’être des professeurs titulaires que leurs homologues de genre féminin

Les professeurs d’université de genre féminin sont plus jeunes que leurs homologues de genre masculin. En 2019, 34 % avaient moins de 45 ans, comparativement à 27 % des hommes (tableau 1). Parallèlement, il y avait une plus grande proportion d’hommes (42 %) de 55 ans et plus que de femmes (34 %).

La différence de profil d’âge entre les professeurs de genre féminin et ceux de genre masculin peut s’expliquer en partie par le temps écoulé depuis l’obtention du grade le plus élevé. Près de la moitié (48 %) des femmes ont obtenu leur plus haut grade entre 2004 et 2019, comparativement à plus du tiers (35 %) des hommesNote . Cette tendance est révélatrice d’un nombre croissant de femmes dans le milieu universitaire au cours des dernières décennies. Cette différence est également évidente lorsque le rang est pris en considération : les hommes étaient beaucoup plus susceptibles d’être des professeurs titulaires (43 %) que les femmes (26 %). Le rang est directement lié à l’âge du corps professoral (ou au temps écoulé depuis l’obtention du grade), les professeurs âgés étant plus susceptibles d’être des professeurs titulairesNote .


Tableau 1
Profil des professeurs d’université à temps plein au Canada, 2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Profil des professeurs d’université à temps plein au Canada. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Total, Hommes et Femmes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Total Hommes Femmes
pourcentage
Genre
Hommes 59 100 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Femmes 41 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100
Âge
20 à 34 ans 5 4 6
35 à 44 ans 25 23 28
45 à 54 ans 31 31 32
55 à 64 ans 28 29 27
65 ans et plus 11 13 7
Nombre d’années écoulées depuis l’obtention du plus haut grade acquis
0 à 5 ans 9 8 12
6 à 10 ans 15 13 17
11 à 15 ans 16 15 19
16 à 20 ans 16 16 16
21 à 25 ans 13 14 11
26 à 30 ans 10 11 8
31 à 35 ans 7 8 4
Plus de 35 ans 7 9 3
Non déclaré 8 7 8
Plus haut niveau de scolarité
Doctorat acquis 79 82 75
Grade professionnel 3 3 3
Maîtrise 10 7 13
Baccalauréat 1 1 2
Toute autre attestation 1 0 1
Inconnu 6 6 7
Département
Éducation 5 3 7
Arts visuels et arts d’interprétation 4 4 5
Sciences humaines 12 10 13
Sciences sociales et de comportements, et droit 18 16 21
Commerce, gestion et administration publique 11 11 11
Sciences physiques et de la vie, et technologies 12 14 8
Mathématiques, informatique et sciences de l’information 7 9 4
Architecture, génie et technologies connexes 9 13 4
Agriculture, ressources naturelles et conservation 2 3 2
Santé et domaines connexes 17 14 22
Études multidisciplinaires et interdisciplinaires 1 1 1
Sécurité et services de protection 0 0 0
Non déclaré ou sans objet (chercheurs) 2 2 2
Type d’université
Médecine et doctorat 48 50 46
À vocation générale 29 29 29
Principalement de premier cycle 10 9 10
Autre type 13 12 15
Pays d’obtention du plus haut grade acquis
Canada 60 57 63
États-Unis 18 19 16
Europe 11 12 8
Reste du monde 3 3 3
Non déclaré 9 9 10
Pays de citoyenneté
Canada 64 62 66
États-Unis 5 5 4
Europe 5 6 4
Reste du monde 6 7 4
Non déclaré 21 20 22
Rang
Professeur titulaire 36 43 26
Professeur agrégé 34 32 36
Professeur adjoint 19 16 23
Chargé de cours, chargé d'enseignement ou autre membre du personnel enseignant 9 7 12
Autre rang (non classé) 2 2 3

Les professeurs de genre féminin sont également moins susceptibles d’avoir obtenu un doctorat comme plus haut niveau de scolarité. Environ 75 % d’entre elles possédaient un doctorat, alors que cette proportion était de 82 % chez les professeurs de genre masculin. En revanche, les femmes (13 %) étaient plus susceptibles que les hommes (7 %) de posséder une maîtrise comme plus haut niveau de scolarité. Cette différence s’explique notamment par le programme d’enseignement : les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d’occuper un poste dans le domaine de la santé et les domaines connexes (22 % par rapport à 14 %), et ces domaines nécessitent moins souvent un doctorat.

En ce qui concerne les départements, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d’occuper un poste en éducation (7 % par rapport à 3 %), tandis que les hommes étaient beaucoup plus susceptibles que les femmes d’être employés dans des domaines liés aux STGM, y compris les sciences physiques et de la vie et les technologies, les mathématiques, l’informatique et les sciences de l’information, ainsi que l’architecture, le génie et les technologies connexes (36 % par rapport à 16 %). L’écart entre les genres chez les étudiants postsecondaires et les diplômés dans les domaines des STGM est bien documentéNote . Les femmes semblent aussi légèrement moins susceptibles que les hommes d’être employées dans des universités offrant des programmes de médecine et de doctorat (46 % par rapport à 50 % chez les hommes).

Enfin, les professeurs à temps plein de genre féminin étaient plus susceptibles que leurs homologues de genre masculin d’être citoyens canadiens (66 % par rapport à 62 %) et d’avoir étudié au Canada (63 % par rapport à 57 %)Note . À l’inverse, les hommes étaient plus susceptibles que les femmes d’avoir obtenu leur plus haut grade aux États-Unis ou en Europe (31 % par rapport à 24 %).

Les femmes sont moins susceptibles que les hommes d’occuper des postes permanents

Il existe trois types de postes de professeurs d’université, à savoir les postes permanents, les postes menant à la permanence et les postes non permanents. Les postes permanents sont très convoités étant donné qu’ils confèrent une sécurité d’emploi accrue et une meilleure rémunérationNote .


Tableau 2
Type de nomination chez les professeurs d’université à temps plein au Canada, 2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Type de nomination chez les professeurs d’université à temps plein au Canada. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Personnel permanent, Personnel en voie de permanence, stagiaire, Personnel non permanent ou poste ne menant pas à la permanence et Autre personnel, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Personnel permanent Personnel en voie de permanence, stagiaire Personnel non permanent ou poste ne menant pas à la permanence Autre personnel
pourcentage
Total 70 18 8 4
Genre
Hommes 75 16 7 3
Femmes 63 22 11 5
Âge
20 à 34 ans 10 66 21 3
35 à 44 ans 45 40 12 3
45 à 54 ans 77 12 7 3
55 à 64 ans 86 4 6 4
65 ans et plus 91 1 5 3
Nombre d’années écoulées depuis l’obtention du plus haut grade acquis
0 à 5 ans 16 63 17 4
6 à 10 ans 46 39 11 4
11 à 15 ans 74 14 7 4
16 à 20 ans 85 6 5 3
21 à 25 ans 86 5 6 4
26 à 30 ans 89 2 5 3
31 à 35 ans 90 1 5 3
Plus de 35 ans 91 1 5 3
Non déclaré 53 29 16 3
Plus haut niveau de scolarité
Doctorat acquis 75 18 5 2
Grade professionnel 52 15 32 1
Maîtrise 48 18 21 13
Baccalauréat 37 10 33 20
Toute autre attestation 35 17 34 15
Inconnu 56 26 16 2
Département
Éducation 71 17 7 5
Arts visuels et arts d’interprétation 71 18 5 6
Sciences humaines 73 14 9 4
Sciences sociales et de comportements, et droit 72 19 6 3
Commerce, gestion et administration publique 66 20 10 4
Sciences physiques et de la vie, et technologies 76 15 6 3
Mathématiques, informatique et sciences de l’information 70 17 8 5
Architecture, génie et technologies connexes 75 18 5 2
Agriculture, ressources naturelles et conservation 72 19 5 3
Santé et domaines connexes 60 22 15 3
Études multidisciplinaires et interdisciplinaires 67 20 7 6
Sécurité et services de protection Note F: trop peu fiable pour être publié Note F: trop peu fiable pour être publié Note F: trop peu fiable pour être publié Note F: trop peu fiable pour être publié
Non déclaré ou sans objet (chercheurs) 72 15 12 2
Type d’université
Médecine et doctorat 68 21 9 2
À vocation générale 73 16 9 2
Principalement de premier cycle 68 18 8 6
Autre type 72 13 6 9
Pays d’obtention du plus haut grade acquis
Canada 69 17 9 4
États-Unis 74 20 4 2
Europe 77 15 6 2
Reste du monde 63 21 13 4
Non déclaré 61 23 14 2
Pays de citoyenneté
Canada 72 17 9 3
États-Unis 70 25 5 1
Europe 76 17 6 1
Reste du monde 66 25 8 1
Non déclaré 64 19 8 8
Rang
Professeur titulaire 97 1 1 0
Professeur agrégé 90 7 2 0
Professeur adjoint 11 73 14 1
Chargé de cours, chargé d'enseignement ou autre membre du personnel enseignant 15 15 43 27
Autre rang (non classé) 38 4 29 30

Selon les résultats du SIPEUC, en 2019, les postes permanents représentaient 70 % de tous les postes à temps plein du corps professoral universitaire, comparativement à 18 % pour les postes menant à la permanence et à 8 % pour les postes non permanents (voir le tableau 2). Les femmes sont moins susceptibles d’occuper des postes permanents que les hommes. Moins des deux tiers (63 %) des professeurs de genre féminin occupaient ce type de poste, comparativement aux trois quarts (75 %) des hommes. En revanche, les femmes étaient plus représentées que les hommes dans les postes non permanents ou les postes ne menant pas à la permanence (11 % par rapport à 7 %), ainsi que dans les postes menant à la permanence (22 % par rapport à 16 %).

Il existe un lien étroit entre le statut de permanence et le temps écoulé depuis l’obtention du plus haut grade acquis. Par exemple, 16 % des professeurs qui avaient obtenu leur plus haut grade au cours des cinq dernières années occupaient un poste permanent. Ce pourcentage grimpe à 46 % pour un grade obtenu depuis 6 à 10 ans, et à 74 % pour un grade obtenu depuis 11 à 15 ans. À l’inverse, près des deux tiers (63 %) des professeurs qui avaient obtenu leur plus haut grade depuis cinq ans ou moins occupaient un poste menant à la permanence, et 17 % occupaient un poste ne menant pas à la permanence. Parallèlement, les professeurs d’université titulaires d’un doctorat étaient plus susceptibles d’occuper un poste permanent (75 %) et beaucoup moins susceptibles d’occuper un poste non permanent ou ne menant pas à la permanence (5 %).

En ce qui concerne les départements, certains programmes comptent plus de professeurs permanents que d’autres. Plus des trois quarts (76 %) des professeurs d’université en sciences physiques et de la vie et technologies occupaient des postes permanents, tandis que des proportions légèrement inférieures de professeurs occupaient des postes permanents en architecture, génie et technologies connexes (75 %), en sciences humaines (73 %), en sciences sociales et de comportements et droit (72 %), et en agriculture, ressources naturelles et conservation (72 %). Par ailleurs, les départements de commerce, gestion et administration publique (66 %) et ceux de la santé et de domaines connexes (60 %) comptaient des proportions relativement moins élevées de professeurs permanents.

Le statut de permanence varie également selon le type d’université. Par exemple, les professeurs des universités offrant des programmes de médecine et de doctorat étaient un peu moins susceptibles que leurs homologues des universités à vocation générale d’occuper des postes permanents (68 % par rapport à 73 %) et, à l’inverse, plus susceptibles d’occuper des postes menant à la permanence (21 % par rapport à 16 %).

Les professeurs qui occupaient des postes à temps plein et qui avaient atteint leur plus haut niveau de scolarité en Europe affichaient la plus forte proportion de postes permanents. Par exemple, 77 % des professeurs ayant étudié en Europe occupaient des postes permanents, tandis que 74 % des professeurs ayant étudié aux États-Unis occupaient des postes semblables, comparativement à un peu moins de 7 professeurs sur 10 (69 %) ayant étudié au Canada.

D’après les propos précédents, il est clair qu’il existe des différences entre certains groupes en ce qui concerne l’occupation d’un poste permanent. Certaines de ces différences peuvent être attribuables à des caractéristiques variées. Par exemple, les femmes sont moins susceptibles d’occuper un poste permanent, mais sont en même temps moins susceptibles de détenir un doctorat, un attribut associé à une plus grande probabilité d’occuper un poste permanent, et ont aussi tendance à être plus jeunes.

Pour déterminer si les caractéristiques personnelles expliquent la totalité ou une partie des différences entre les hommes et les femmes quant à l’occupation d’un poste permanent, des modèles de régression ont été estimés (tableau 3). Dans le modèle de base (modèle 1), seul le genre a été inclus. Les résultats montrent que le corps professoral de genre masculin a une probabilité prédite plus élevée (écart de 12 points de pourcentage) d’occuper un poste permanent que le corps professoral de genre féminin (0,75 par rapport à 0,63).

Après rajustement du modèle en fonction du temps écoulé depuis l’obtention du plus haut grade acquis, l’écart entre les hommes et les femmes diminue pour passer de 12 points à 5 points de pourcentage (probabilité prédite de 0,72 pour les hommes et de 0,67 pour les femmes) (modèle 2). Enfin, après la prise en compte du plus haut niveau de scolarité, l’écart entre les professeurs de genre masculin et ceux de genre féminin diminue encore davantage pour atteindre 3 points de pourcentage (0,71 pour les hommes et 0,68 pour les femmes) (modèle 3). Comme il a été mentionné plus tôt, les professeurs de genre féminin sont plus susceptibles d’avoir obtenu leur diplôme dans un passé récent que les professeurs de genre masculin; par conséquent, lorsque l’on tient compte du temps écoulé depuis l’obtention du plus haut grade acquis, on explique la majeure partie de la différence entre les genres. De plus, les femmes sont moins susceptibles d’avoir un doctoratNote , et cette constatation explique également une partie de l’écart entre les genres.

Dans un autre modèle (modèle 4), des variables portant sur le type d’université, le département d’enseignement, le pays d’obtention du plus haut grade acquis, le pays de citoyenneté et la province de résidence ont été incluses. L’inclusion de ces variables n’a pas permis de combler l’écart entre les hommes et les femmes en ce qui concerne la probabilité d’occuper un poste permanent (0,71 pour les hommes et 0,68 pour les femmes).

Les résultats qui précèdent sont importants parce qu’ils montrent qu’un certain écart — certes plus modeste — persiste entre les genres au chapitre de la permanence, même lorsque d’autres facteurs importants sont pris en considération. Cependant, un point faible de cette analyse tient au fait que l’information sur les indicateurs de productivité, comme les résultats et le financement de la recherche, fait défaut dans l’ensemble de données. Ces indicateurs ont une incidence sur les décisions relatives à la permanence et peuvent différer d’un groupe à l’autre.


Tableau 3
Probabilités prédites d’occuper un poste permanent de professeur d’université à temps plein
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Probabilités prédites d’occuper un poste permanent de professeur d’université à temps plein. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Total, Hommes, Femmes, Modèle 1, Modèle 2, Modèle 3 et Modèle 4, calculées selon probabilités prédites unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Total Hommes Femmes
Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3 Modèle 4 Modèle 4 Modèle 4
probabilités prédites
Genre
Hommes (réf.) 0,75 0,72 0,71 0,71Note * Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Femmes 0,63Note * 0,67Note * 0,68 0,68Note * Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Nombre d’années écoulées depuis l’obtention du plus haut grade acquis
0 à 5 ans (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,16 0,16 0,14 0,14 0,14
6 à 10 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,47Note * 0,47Note * 0,45Note * 0,45Note * 0,43Note *
11 à 15 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,75Note * 0,74Note * 0,73Note * 0,75Note * 0,71Note *
16 à 20 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,85Note * 0,85Note * 0,85Note * 0,87Note * 0,82Note *
21 à 25 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,86Note * 0,86Note * 0,86Note * 0,88Note * 0,84Note *
26 à 30 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,89Note * 0,90Note * 0,90Note * 0,92Note * 0,88Note *
31 à 35 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,90Note * 0,92Note * 0,92Note * 0,94Note * 0,89Note *
Plus de 35 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,91Note * 0,94Note * 0,95Note * 0,96Note * 0,93Note *
Non déclaré Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,53Note * 0,41Note * 0,45Note * 0,52Note * 0,36Note *
Plus haut niveau de scolarité
Doctorat acquis (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,73 0,74 0,78 0,69
Grade professionnel Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,36Note * 0,47Note * 0,54Note * 0,39Note *
Maîtrise Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,47Note * 0,45Note * 0,48Note * 0,38Note *
Baccalauréat Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,28Note * 0,25Note * 0,32Note * 0,18Note *
Toute autre attestation Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,24Note * 0,26Note * 0,34Note * 0,17Note *
Inconnu Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,79Note * 0,73 0,76 0,70
Département
Éducation Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,75 0,80Note * 0,67
Arts visuels et arts d’interprétation Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,76Note * 0,80Note * 0,69
Sciences humaines Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,69Note * 0,74Note * 0,62Note *
Sciences sociales et de comportements, et droit (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,73 0,78 0,67
Commerce, gestion et administration publique Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,71Note * 0,75Note * 0,65
Sciences physiques et de la vie, et technologies Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,67Note * 0,73Note * 0,57Note *
Mathématiques, informatique et sciences de l’information Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,68Note * 0,73Note * 0,60Note *
Architecture, génie et technologies connexes Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,71Note * 0,76Note * 0,64Note *
Agriculture, ressources naturelles et conservation Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,68Note * 0,74Note * 0,60Note *
Santé et domaines connexes Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,66Note * 0,69Note * 0,59Note *
Études multidisciplinaires et interdisciplinaires Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,67Note * 0,75 0,57Note *
Sécurité et services de protection Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,74 0,82 0,63
Non déclaré ou sans objet (chercheurs) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,76Note * 0,81Note * 0,68
Type d’université
Médecine et doctorat (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,65 0,71 0,57
À vocation générale Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,72Note * 0,77Note * 0,66Note *
Principalement de premier cycle Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,70Note * 0,75Note * 0,63Note *
Autre type Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,80Note * 0,83Note * 0,76Note *
Pays d’obtention du plus haut grade acquis
Canada (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,70 0,74 0,63
États-Unis Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,71Note * 0,76Note * 0,64
Europe Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,68Note * 0,73Note * 0,62
Reste du monde Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,61Note * 0,67Note * 0,54Note *
Non déclaré Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,72Note * 0,77Note * 0,65
Pays de citoyenneté
Canada (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,70 0,74 0,63
États-Unis Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,68 0,74 0,60
Europe Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,71 0,77Note * 0,62
Reste du monde Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,69 0,75 0,59Note *
Non déclaré Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,71Note * 0,75 0,64
Province
Terre-Neuve-et-Labrador Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,70 0,75 0,62
Île-du-Prince-Édouard Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,66 0,72 0,57
Nouvelle-Écosse Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,68 0,74 0,60
Nouveau-Brunswick Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,74Note * 0,77Note * 0,69Note *
Québec Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,80Note * 0,84Note * 0,74Note *
Ontario (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,68 0,72 0,61
Manitoba Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,70Note * 0,75Note * 0,64
Saskatchewan Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,74Note * 0,77Note * 0,70Note *
Alberta Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,72Note * 0,76Note * 0,65Note *
Colombie-Britannique Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,55Note * 0,61Note * 0,47Note *

Les congés parentaux ont une incidence sur le temps écoulé avant l’obtention de la permanence, mais touchent les femmes davantage que les hommes

Bien que les femmes soient moins susceptibles d’occuper des postes permanents, celles qui en occupent ont souvent mis plus de temps que leurs homologues de genre masculin à atteindre la permanence. Cela peut avoir des répercussions sur le corps professoral de genre féminin, puisque le report de la permanence peut avoir une incidence sur le salaire plus tard en cours de carrièreNote .

Dans le cadre de l’ECPCNP, on a demandé aux membres du corps professoral permanentNote  combien d’années ont été nécessaires à l’obtention d’un poste permanent après leur première nomination à un poste menant à la permanence. Il s’agit d’une mesure importante, car le fait de prendre plus de temps pour obtenir la permanence peut indiquer que certains professeurs doivent faire face à des obstacles potentiels. À titre d’exemple, les femmes qui ont des enfants pendant qu’elles occupent un poste menant à la permanence pourraient devoir reporter leur titularisation en raison d’un congé de maternitéNote . Le même effet associé au fait de fonder ou d’avoir une famille peut s’avérer plus faible chez les hommes, car on a constaté que les professeurs de genre masculin consacrent moins d’heures au soin des enfants que leurs homologues de genre fémininNote .

Aux fins du présent article, le temps nécessaire à l’obtention de la permanence a été divisé en trois catégories, soit moins de cinq ans, cinq ou six ans et plus de six ansNote . En général, 1 membre du corps professoral sur 3 occupant un poste menant à la permanence a obtenu sa permanence moins de cinq ans après sa première nomination. Une proportion de 44 % de professeurs ont obtenu leur permanence en cinq ou six ans, et la proportion restante de 26 % l’ont obtenue au bout de sept ans ou plus. Ces proportions étaient presque les mêmes pour les hommes et les femmes.

Toutefois, ces valeurs changent lorsque l’incidence du congé parental (graphique 1) est prise en considération. Dans cette enquête, le moment de la naissance des enfants n’est pas connu, mais des renseignements ont été recueillis pour déterminer si les membres du corps professoral avaient déjà pris un congé parental depuis leur première nomination à un poste menant à la permanenceNote . Parmi les professeurs qui n’avaient pris aucun congé, 33 % ont obtenu un poste permanent au bout d’un délai maximal de quatre ans. En comparaison, parmi ceux qui avaient pris un congé, 22 % ont obtenu leur permanence dans un délai maximal de quatre ans. Lorsque les hommes et les femmes sont examinés séparément, l’incidence du congé pour obligations familiales sur le temps nécessaire à l’obtention d’un poste permanent semble être beaucoup plus importante chez les femmes.

Graphique 1

Tableau de données du graphique 1 
Graphique 1
Temps écoulé avant l’obtention de la permanence (en années), selon le genre et la prise d’un congé parental, 2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Temps écoulé avant l’obtention de la permanence (en années) Total, Hommes et Femmes(figurant comme en-tête de colonne).
Total Hommes Femmes
Aucun congé pris Congé pris Aucun congé pris Congé pris Aucun congé pris Congé pris
Permanence pourcentage
0 à 4 ans 32,9 22,3Graphique 1 Note  31,1 28,0 36,2 19,0Graphique 1 Note 
5 ou 6 ans 41,9 51,3Graphique 1 Note  42,4 50,4 41,1 51,8Graphique 1 Note 
7 ans et plus 25,2 26,4 26,5 21,6 22,2 29,2

Parmi les femmes qui ont pris un congé parental, moins de 1 sur 5 (19 %) a obtenu un poste permanent avant la cinquième année suivant sa première nomination, tandis qu’environ 36 % de celles qui n’ont pas pris de congé parental ont obtenu leur permanence au cours des premières années suivant leur première nomination. En revanche, 41 % des femmes qui n’ont pas pris de congé parental ont obtenu leur permanence en cinq ou six ans, tandis que 52 % des femmes qui ont pris un congé parental l’ont obtenue dans les mêmes délais. La même tendance est observée au-delà de la sixième année, mais l’effet du congé parental n’est pas aussi important. Parallèlement, chez les hommes, il n’y avait pas de différence notable liée au temps écoulé avant l’obtention de la permanence entre ceux qui avaient pris un congé parental et ceux qui n’en avaient pas prisNote . Par conséquent, ces résultats semblent indiquer que les femmes qui n’ont pas pris de congé parental peuvent avoir eu l’avantage d’obtenir leur permanence plus rapidement que leurs homologues qui en avaient pris unNote .

Les femmes ont moins tendance à penser que l’embauche est juste et équitable

Les préjugés et l’injustice touchant les processus d’embauche et de promotion ont été considérés comme des facteurs possibles pour expliquer la sous-représentation des femmes dans le milieu universitaire et dans les postes permanentsNote . Afin de comprendre à quel point ces perceptions sont courantes, on a demandé aux professeurs s’ils croyaient que les décisions relatives à l’embauche et aux promotions dans leur établissement étaient justes et équitables.

En ce qui concerne l’embauche, près des deux tiers (64 %) des professeurs des universités étaient d’accord ou tout à fait d’accord avec l’énoncé selon lequel les décisions d’embauche étaient justes et équitables, tandis qu’environ 16 % étaient en désaccord ou entièrement en désaccord. En outre, 14 % n’étaient ni d’accord ni en désaccord, et la proportion restante de 7 % des professeurs ont déclaré qu’ils ne le savaient pas (graphique 2).

Graphique 2

Tableau de données du graphique 2 
Graphique 2
Opinions autodéclarées sur l'équité des décisions d’embauche, corps professoral des universités canadiennes, 2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Opinions autodéclarées sur l'équité des décisions d’embauche D’accord ou tout à fait d’accord, Ni d’accord ni en désaccord, En désaccord ou entièrement en désaccord et Ne sait pas, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
D’accord ou tout à fait d’accord Ni d’accord ni en désaccord En désaccord ou entièrement en désaccord Ne sait pas
pourcentage
Total 64,0 13,7 15,7 6,6
Hommes 71,8 11,1 11,5 5,6
Femmes 56,1 16,4 20,1 7,4

Il y a une différence entre les genres dans les perceptions autodéclarées de la justice et de l’équité en matière d’embauche. Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d’être en désaccord ou entièrement en désaccord avec l’énoncé selon lequel l’embauche est juste et équitable dans leur établissement (20 % par rapport à 12 %). Cette conclusion est demeurée inchangée après la prise en compte de nombreuses caractéristiques importantes dans un modèle de régression, y compris les caractéristiques personnelles, le programme d’enseignement, la province de l’établissement et le statut de permanence (tableau 4). La probabilité que les femmes soient en désaccord ou entièrement en désaccord 0,21, comparativement à 0,13 chez les hommes.

D’autres groupes étaient également plus susceptibles d’être en désaccord ou entièrement en désaccord, notamment les membres du corps professoral appartenant à des groupes racisés ou de minorité sexuelleNote , ou ceux ayant une incapacité. Chez les professeurs appartenant à des groupes racisés, la probabilité était de 0,21, un chiffre plus élevé que celui enregistré chez les professeurs non racisés (0,16) (tableau 4). Les personnes ayant une incapacité étaient considérablement plus susceptibles que celles sans incapacité d’être en désaccord ou entièrement en désaccord (0,30 par rapport à 0,16). De même, la probabilité était plus élevée chez les minorités sexuelles (0,23 par rapport à 0,16).


Tableau 4
Probabilités prédites de désaccord ou de fort désaccord avec l'énoncé selon lequel les décisions d’embauche sont justes et équitables, corps professoral des universités, 2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Probabilités prédites de désaccord ou de fort désaccord avec l'énoncé selon lequel les décisions d’embauche sont justes et équitables. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Total, Hommes et Femmes, calculées selon probabilités prédites unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Total Hommes Femmes
probabilités prédites
Genre
Hommes (réf.) 0,13 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Femmes 0,21Note * Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Âge
20 à 34 ans 0,16 0,13 0,20
35 à 44 ans (réf.) 0,17 0,13 0,22
45 à 54 ans 0,17 0,13 0,21
55 à 64 ans 0,18 0,12 0,24
65 ans et plus 0,14 0,10 0,18
Plus haut niveau de scolarité
Doctorat acquis (réf.) 0,18 0,14 0,23
Maîtrise 0,17 0,12 0,23
Diplôme en médecine, médecine dentaire, médecine vétérinaire ou optométrie 0,13 0,07 0,22
Baccalauréat, certificat ou diplôme universitaire supérieur au baccalauréat 0,11Note * 0,09 0,14Note *
Inférieur à un grade universitaire 0,10 0,06 0,16
Appartenance à un groupe racisé
Racisé 0,21Note * 0,15Note * 0,28Note *
Non racisé (réf.) 0,16 0,12 0,20
Identité autochtone
Autochtone 0,20 0,19 0,23
Non-Autochtone (réf.) 0,17 0,12 0,22
Situation vis-à-vis de l’incapacité
Personne ayant une incapacité 0,30Note * 0,19Note * 0,41Note *
Personne sans incapacité (réf.) 0,16 0,12 0,20
Orientation sexuelle
Minorité sexuelle 0,23Note * 0,14 0,32Note *
Hétérosexuel (réf.) 0,16 0,12 0,21
Programme d’enseignement
Éducation 0,20 0,11 0,27
Arts visuels, arts d’interprétation et technologies des communications 0,20 0,18 0,23
Sciences humaines 0,19 0,15 0,24
Sciences sociales et de comportements, et droit (réf.) 0,21 0,18 0,23
Commerce, gestion et administration publique 0,17 0,13 0,22
Sciences physiques et de la vie, et technologies 0,16Note * 0,10Note * 0,22
Mathématiques, informatique et sciences de l’information 0,15 0,10Note * 0,22
Architecture, génie et technologies connexes 0,16 0,13 0,14
Agriculture, ressources naturelles et conservation 0,12Note * 0,07Note * 0,16
Santé et domaines connexes 0,12Note * 0,07Note * 0,18
Autre programme 0,22 0,09 0,38
Province de l’établissement
Terre-Neuve-et-Labrador 0,27Note * 0,26Note * 0,28
Île-du-Prince-Édouard 0,18 0,14 0,25
Nouvelle-Écosse 0,20 0,16Note * 0,25
Nouveau-Brunswick 0,20 0,15 0,25
Québec 0,18 0,15Note * 0,22
Ontario (réf.) 0,15 0,10 0,21
Manitoba 0,18 0,13 0,24
Saskatchewan 0,16 0,12 0,22
Alberta 0,15 0,11 0,20
Colombie-Britannique 0,16 0,10 0,22
Statut de permanence
Personnel permanent (réf.) 0,13 0,10 0,18
Personnel en voie de permanence, stagiaire 0,12 0,06Note * 0,19
Personnel non permanent ou poste ne menant pas à la permanence 0,20Note * 0,16Note * 0,24Note *

Comparativement au corps professoral des sciences sociales et de comportements et du droit (0,21), le corps professoral des domaines suivants était moins susceptible d’être en désaccord ou entièrement en désaccord : santé et domaines connexes (0,12); agriculture, ressources naturelles et conservation (0,12); et sciences physiques et de la vie et technologies (0,16). Les professeurs occupant un poste non permanent ou ne menant pas à la permanence étaient plus susceptibles que les professeurs permanents d’être en désaccord ou entièrement en désaccord (0,20 par rapport à 0,13). Enfin, parmi les provinces, le corps professoral de Terre-Neuve-et-Labrador (0,27) était plus susceptible d’être en désaccord ou entièrement en désaccord que celui de l’Ontario (0,15).

Des analyses ont été menées séparément pour les hommes et les femmes afin de déterminer s’il existait des différences entre les genres concernant le sentiment que les pratiques d’embauche étaient injustes et inéquitables. Les résultats montrent que les sentiments d’injustice et d’iniquité en matière d’embauche varient quelque peu entre les hommes et les femmes (tableau 4). Par exemple, la probabilité que les femmes de minorité sexuelle ne soient pas d’accord avec l’énoncé selon lequel l’embauche était juste et équitable était de 0,32, comparativement à 0,21 chez leurs homologues hétérosexuelles. Chez les hommes, la différence n’était pas statistiquement significative.

Selon d’autres caractéristiques, les hommes et les femmes avaient des opinions semblables au sujet de la justice et de l’équité en ce qui a trait aux pratiques d’embauche dans leur établissement. Par exemple, les résultats ont montré que les hommes et les femmes ayant une incapacité étaient beaucoup plus susceptibles que leurs pairs sans incapacité de déclarer des sentiments d’injustice et d’iniquité en matière d’embauche. En particulier, les femmes ayant une incapacité étaient deux fois plus susceptibles (0,41) que les femmes sans incapacité (0,20) de percevoir une injustice dans les processus d’embauche de leur établissement.

De même, les membres du corps professoral, tant de genre masculin que de genre féminin, appartenant à des groupes racisés étaient plus susceptibles d’être en désaccord ou entièrement en désaccord que leurs homologues non racisés.

Les femmes ont moins tendance à penser que les promotions sont justes et équitables

En ce qui concerne les promotions, environ la moitié (51 %) des professeurs d’université étaient d’accord ou tout à fait d’accord avec l’énoncé selon lequel les décisions liées aux promotions étaient justes et équitables, tandis qu’environ 18 % étaient en désaccord ou entièrement en désaccord (graphique 3). De plus, 17 % n’étaient ni d’accord ni en désaccord, et la proportion restante de 14 % des professeurs ont déclaré qu’ils ne le savaient pas.

Graphique 3

Tableau de données du graphique 3 
Graphique 3
Opinions autodéclarées sur l'équité des décisions liées aux promotions, corps professoral des universités canadiennes, 2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Opinions autodéclarées sur l'équité des décisions liées aux promotions D’accord ou tout à fait d’accord, Ni d’accord ni en désaccord, En désaccord ou entièrement en désaccord et Ne sait pas, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
D’accord ou tout à fait d’accord Ni d’accord ni en désaccord En désaccord ou entièrement en désaccord Ne sait pas
pourcentage
Total 50,6 16,7 18,3 14,2
Hommes 58,9 14,3 14,2 12,5
Femmes 42,1 19,2 22,7 15,7

Comme dans le cas de l’embauche, les femmes étaient proportionnellement plus nombreuses que les hommes à percevoir de l’injustice et de l’iniquité en ce qui concerne les promotions. Plus précisément, les femmes (23 %) étaient plus susceptibles que les hommes (14 %) d’être en désaccord ou entièrement en désaccord avec l’énoncé selon lequel les promotions sont justes et équitables dans leur établissement.

Il y avait aussi une différence notable entre les professeurs ayant une incapacité et ceux sans incapacité : environ 31 % des professeurs ayant une incapacité étaient en désaccord ou entièrement en désaccord, comparativement à 17 % de ceux sans incapacité. Les membres du corps professoral appartenant à des groupes racisés étaient également plus susceptibles d’être en désaccord ou entièrement en désaccord que la population non racisée (22 % par rapport à 18 %). Un résultat semblable a été observé chez les minorités sexuelles comparativement à leurs homologues hétérosexuels (26 % par rapport à 18 %).

Aucune des conclusions sur les sentiments à l’égard du caractère juste et équitable des promotions n’a changé après rajustement pour tenir compte de nombreuses caractéristiques dans un modèle de régression (tableau 5). Cependant, des divergences d’opinions sur l’équité ont été relevées en fonction de la discipline, du statut de permanence et de la province. Les résultats du modèle ont montré que, comparativement aux professeurs en sciences sociales et de comportements et droit (0,25), ceux des domaines suivants étaient beaucoup moins susceptibles d’être en désaccord ou entièrement en désaccord avec l’énoncé selon lequel les promotions étaient justes et équitables : mathématiques, informatique et sciences de l’information (0,16); santé et domaines connexes (0,19); et sciences physiques et de la vie et technologies (0,19).

Certaines différences entre les genres ont aussi été constatées lors de l’estimation de régressions distinctes liées aux promotions des hommes et des femmes. Par exemple, en ce qui concerne la population appartenant à des groupes racisés, l’effet était statistiquement significatif seulement pour les femmes. Certaines différences entre les genres ont également été relevées selon les programmes d’enseignement et la province de l’établissement.


Tableau 5
Probabilités prédites de désaccord ou de fort désaccord avec l'énoncé selon lequel les décisions liées aux promotions sont justes et équitables, corps professoral des universités, 2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Probabilités prédites de désaccord ou de fort désaccord avec l'énoncé selon lequel les décisions liées aux promotions sont justes et équitables. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Total, Hommes et Femmes, calculées selon probabilités prédites unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Total Hommes Femmes
probabilités prédites
Genre
Hommes (réf.) 0,17 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Femmes 0,26Note * Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Âge
20 à 34 ans 0,23 0,20 0,27
35 à 44 ans (réf.) 0,21 0,17 0,25
45 à 54 ans 0,23 0,17 0,30
55 à 64 ans 0,21 0,17 0,27
65 ans et plus 0,16Note * 0,12 0,19
Plus haut niveau de scolarité
Doctorat acquis (réf.) 0,21 0,17 0,26
Maîtrise 0,24 0,17 0,31
Diplôme en médecine, médecine dentaire, médecine vétérinaire ou optométrie 0,15 0,11 0,22
Baccalauréat, certificat ou diplôme universitaire supérieur au baccalauréat 0,17 0,16 0,19
Inférieur à un grade universitaire 0,25 0,16 0,31
Appartenance à un groupe racisé
Racisé 0,24Note * 0,17 0,33Note *
Non racisé (réf.) 0,21 0,16 0,25
Identité autochtone
Autochtone 0,19 0,10 0,29
Non-Autochtone (réf.) 0,21 0,16 0,27
Situation vis-à-vis de l’incapacité
Personne ayant une incapacité 0,32Note * 0,24Note * 0,42Note *
Personne sans incapacité (réf.) 0,20 0,16 0,25
Orientation sexuelle
Minorité sexuelle 0,26 0,22 0,29
Hétérosexuel (réf.) 0,21 0,16 0,27
Programme d’enseignement
Éducation 0,23 0,18 0,30
Arts visuels, arts d’interprétation et technologies des communications 0,21 0,26 0,20
Sciences humaines 0,24 0,14Note * 0,35
Sciences sociales et de comportements, et droit (réf.) 0,25 0,22 0,28
Commerce, gestion et administration publique 0,25 0,21 0,28
Sciences physiques et de la vie, et technologies 0,19Note * 0,14Note * 0,25
Mathématiques, informatique et sciences de l’information 0,16Note * 0,13Note * 0,17Note *
Architecture, génie et technologies connexes 0,22 0,18 0,24
Agriculture, ressources naturelles et conservation 0,18 0,17 0,20
Santé et domaines connexes 0,19Note * 0,11Note * 0,26
Autre programme 0,16 0,14 0,18
Province de l’établissement
Terre-Neuve-et-Labrador 0,36Note * 0,27 0,44Note *
Île-du-Prince-Édouard 0,17 0,12 0,23
Nouvelle-Écosse 0,20 0,19Note * 0,22
Nouveau-Brunswick 0,20 0,13 0,31
Québec 0,22 0,17Note * 0,26
Ontario (réf.) 0,20 0,16 0,25
Manitoba 0,24 0,15 0,33
Saskatchewan 0,22 0,15 0,31
Alberta 0,19 0,13 0,24
Colombie-Britannique 0,24 0,17 0,30
Statut de permanence
Personnel permanent (réf.) 0,17 0,13 0,22
Personnel en voie de permanence, stagiaire 0,15 0,08Note * 0,22
Personnel non permanent ou poste ne menant pas à la permanence 0,26Note * 0,22Note * 0,31Note *

Conclusion

La présente étude a permis d’examiner le statut de permanence, le temps écoulé avant l’obtention de la permanence et les opinions sur la justice et l’équité en matière d’embauche et de promotion chez les professeurs des universités canadiennes. Une constatation importante laisse entendre que les femmes sont moins susceptibles d’occuper des postes permanents que les hommes, mais cet écart s’explique en partie par les différences entre les genres en ce qui concerne le temps écoulé depuis l’obtention du plus haut grade acquis et le plus haut niveau de scolarité atteint. L’un des points faibles de l’analyse tient au fait que l’information liée à la production de travaux de recherche et à l’enseignement n’a pas pu être prise en compte, car elle fait défaut dans l’ensemble de données. En outre, l’information sur le soin des enfants et les responsabilités familiales, pouvant aussi aller de pair avec la titularisation, surtout pour les femmes, n’était pas disponible et ne pouvait pas être prise en considération.

Des recherches antérieures ont également indiqué que les responsabilités familiales peuvent avoir une incidence sur le temps écoulé avant l’obtention de la permanence. La présente étude a révélé que le congé parental a une incidence sur le temps écoulé avant l’obtention de la permanence, surtout chez les femmes. Par exemple, moins du cinquième (19 %) des professeurs de genre féminin qui avaient pris un congé parental ont obtenu un poste permanent avant la cinquième année suivant leur première nomination, tandis qu’un peu plus du tiers (36 %) de leurs homologues qui n’avaient pas pris de congé parental ont obtenu leur permanence au cours des premières années suivant leur première nomination. Une tendance semblable est également observée chez les professeurs ayant obtenu leur permanence cinq ou six ans après leur première nomination. Chez les hommes, la prise d’un congé parental a aussi une incidence, mais celle-ci est plus modérée.

Non seulement les femmes étaient moins susceptibles d’occuper des postes permanents, mais elles étaient aussi moins susceptibles que les hommes de penser que l’embauche et les promotions sont justes et équitables dans leurs établissements. Cela était vrai même après avoir tenu compte de l’âge, du niveau de scolarité, du programme d’enseignement et d’autres caractéristiques. Les autres groupes qui étaient également plus susceptibles de déclarer que l’embauche et les promotions dans leur établissement étaient injustes et inéquitables étaient la population racisée et les personnes ayant une incapacité. L’écart est particulièrement important entre les personnes ayant une incapacité et celles sans incapacité. En particulier, les femmes ayant une incapacité étaient deux fois plus susceptibles que les femmes sans incapacité de penser que l’embauche dans leur établissement n’était pas juste ou équitable.

En conclusion, bien que les femmes soient moins susceptibles d’occuper des postes permanents, cet écart s’est atténué au cours des trois dernières décennies. De plus, les femmes sont tout aussi susceptibles que les hommes d’occuper des postes menant à la permanence. À la suite du départ à la retraite de professeurs âgés, surtout des hommes, au cours des prochaines années, l’écart entre les genres dans les postes permanents devrait se réduire davantage.

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Sources de données, méthodes et définitions

Cette étude repose sur les données de 2019 du Système d’information sur le personnel d’enseignement dans les universités et les collèges (SIPEUC) et sur celles de l’Enquête sur le corps professoral et les chercheurs du niveau postsecondaire (ECPCNP) de 2019. Le SIPEUC est un recensement obligatoire des enseignants à temps plein, nommés pour une période d’au moins 12 mois, dans les établissements canadiens conférant des grades. Sont compris tous les enseignants des facultés, le personnel universitaire des hôpitaux d’enseignement, le personnel universitaire invité des facultés, ainsi que le personnel de recherche dont le rang professoral et le salaire sont similaires à ceux du personnel enseignant. Le personnel administratif, les employés de soutien et les bibliothécaires sont exclus, de même que les employés qui se consacrent entièrement à la recherche, sans rang professoral et dont l’échelle salariale est différente de celle du personnel enseignant. Les adjoints à l’enseignement et à la recherche sont eux aussi exclus.

Le SIPEUC est une enquête annuelle qui permet de recueillir de l’information sur l’effectif et les caractéristiques socioéconomiques des enseignants à temps plein dans les universités canadiennes. L’information est recueillie pour chaque personne qui était membre du personnel d’un établissement au 1er octobre de chaque année universitaire depuis 1937.

L’ECPCNP est une enquête à participation volontaire menée en 2019 et commanditée par Innovation, Sciences et Développement économique Canada, en collaboration avec l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université, Collèges et instituts Canada, Polytechnics Canada, Universités Canada, les Instituts de recherche en santé du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et le Conseil de recherches en sciences humaines.

L’enquête vise à combler les lacunes en matière de données sur l’équité, la diversité et l’inclusion (y compris le genre, l’appartenance à un groupe racisé, l’identité autochtone, l’incapacité autodéclarée, l’orientation sexuelle et l’utilisation des langues officielles) chez les personnes qui enseignent ou qui font de la recherche dans les établissements postsecondaires canadiens. Elle porte sur divers sujets tels que l’équité et l’inclusion, la sécurité d’emploi, les tâches professionnelles et autres emplois, les possibilités d’apprentissage et de perfectionnement, l’accès au financement de la recherche, et le harcèlement et la discrimination.

La population cible est constituée de professeurs et de chercheurs des universités et des collèges canadiens financés par l’État au moment de l’enquête, y compris les professeurs d’université à temps plein et à temps partiel, les enseignants des collèges, les boursiers postdoctoraux et les étudiants au doctorat.

En l’absence d’une base de sondage permettant d’énumérer tous les professeurs et chercheurs des établissements postsecondaires, plusieurs fichiers ont été couplés, notamment les données fiscales (T1 et T4), les données du recensement, les données du Système d’information sur les étudiants postsecondaires, les données sur l’immigration et les ensembles de données sur le financement de la recherche. Les poids d’enquête ont été corrigés pour tenir compte des non-répondants. Cependant, ils n’ont pas été calibrés davantage en raison de la complexité de la conception de la base de sondage et de la non-disponibilité de totaux de contrôle externes qui correspondaient aux concepts et à la couverture de la population observée. Par conséquent, les résultats de l’enquête sont seulement représentatifs de la population observée et pas nécessairement de la population ciblée. En raison de la méthodologie utilisée, les résultats de l’enquête ne peuvent pas être diffusés pour les établissements postsecondaires individuels.

Renseignements additionnels

Articles connexes

Sources de données

Références bibliographiques

  1. Documents consultés
  2. Comment citer le présent article

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