Prévalence du faible revenu chez les personnes vivant dans une famille monoparentale dirigée par un parent immigrant : une analyse intersectionnelle

Date de diffusion : le 25 mars 2024

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Faits saillants

  • En 2021, la plupart des parents des familles monoparentales (FM) ayant des enfants âgés de 17 ans et moins étaient des femmes. C’était le cas pour les parents immigrants tout comme les parents non autochtones non immigrants dans les FM, bien que la représentation des femmes parmi les parents dans les FM soit plus élevée chez les parents immigrants (82,5 %) que chez les parents non immigrants (75,5 %).
  • Selon les données du Recensement de 2021, la prévalence du faible revenu en 2020 était presque quatre fois plus élevée chez les personnes vivant dans des FM (26,0 %) que chez les personnes vivant dans une famille composée d’un couple avec des enfants (6,7 %). La prévalence du faible revenu était encore plus élevée chez les personnes dans les FM dirigées par une femme (27,4 %), comparativement aux personnes dans les FM dirigées par un homme (21,1 %). En plus du genre du parent, la prévalence du faible revenu chez les personnes vivant dans des FM variait selon le statut d’immigrant du parent. Les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante (26,5 %) étaient les plus susceptibles d’avoir un faible revenu, suivies des personnes dans les FM dirigées par une femme non immigrante (24,1 %), un homme immigrant (21,4 %) et un homme non immigrant (18,5 %).
  • En plus du genre et du statut d’immigrant du parent, la prévalence du faible revenu chez les personnes vivant dans des FM variait selon d’autres caractéristiques du parent, telles que la période d’immigration, la catégorie d’admission, le groupe racisé, le groupe d’âge, l’état matrimonial et le niveau de scolarité, ainsi que les caractéristiques de la famille et du ménage.
    • Par exemple, l’écart entre les genres dans la prévalence du faible revenu observé chez les personnes dans des FM dirigées par un parent immigrant récent était plus grand que l’écart entre les genres observé chez les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant établi. En outre, les personnes dans des FM dirigées par une femme immigrante âgée de 15 à 24 ans étaient environ trois fois plus susceptibles d’avoir un faible revenu que leurs homologues dans des FM dirigées par un homme immigrant dans le même groupe d’âge.
    • Les personnes vivant dans des FM dirigées par une femme immigrante n’étaient pas toujours plus susceptibles d’avoir un faible revenu que celles vivant dans des FM dirigées par une femme non immigrante. Par exemple, environ le tiers des personnes dans les FM dirigées par une femme ayant de jeunes enfants étaient dans une situation de faible revenu, quel que soit le statut d’immigrant de la femme.
    • Les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante âgée de 25 à 64 ans détenant un baccalauréat ou un grade supérieur étaient plus de deux fois plus susceptibles d’avoir un faible revenu que les personnes dans les FM dirigées par une femme non immigrante du même groupe d’âge ayant le même niveau de scolarité.

Remerciements

La présente étude a été financée par Femmes et Égalité des genres Canada.

Introduction

Le portrait des familles au Canada a évolué au cours des dernières décennies. Dans les années 1960, la grande majorité des enfants vivaient avec des parents mariés, tandis que très peu vivaient dans des familles monoparentales (FM)Note   Note  (Galbraith, 2015). Toutefois, la part des enfants dans des FM a augmenté lors des dernières décennies du XXe  siècle et a continué d’augmenter au cours du nouveau millénaire, à la suite d’un certain nombre de changements sociétaux survenus après le baby-boom, tels que l’adoption de la Loi sur le divorce ainsi qu’une augmentation du niveau de scolarité des femmes et de leur participation à la population active (Galbraith, 2015). Par exemple, 6,4 % des enfants âgés de 24 ans et moins vivaient dans des FM en 1961, alors qu’en 2011, c’était le cas pour plus du cinquième (21,5 %) des enfants (Galbraith, 2015).

Des inégalités existent en ce qui concerne le bien-être économique des personnes vivant dans des FM, par rapport aux personnes vivant dans des familles comptant un couple avec des enfants. Des recherches ont montré que les personnes dans des FM sont plus susceptibles d’avoir un faible revenu que les personnes vivant dans des familles comptant un couple avec des enfants (Galarneau, 2005; Milan, 2015; Statistique Canada, 2017). Les personnes qui vivent dans des FM demeurent aussi dans une situation de faible revenu pendant de plus longues périodes et sont moins susceptibles de sortir des situations de faible revenu que les personnes qui vivent dans des familles comptant un couple avec des enfants (Drolet et Morissette, 1999; Statistique Canada, 2021). En plus des écarts dans les taux de faible revenu observés entre les personnes dans des FM et les personnes dans des familles comptant un couple avec des enfants, il existe également des écarts entre les personnes dans des FM. Plus précisément, les personnes dans les FM dirigées par une femme sont plus susceptibles d’avoir un faible revenu que les personnes dans les FM dirigées par un homme (Galarneau, 2005; Milan, 2015; Statistique Canada, 2017).

La prévalence plus élevée du faible revenu chez les personnes vivant dans des FM n’est pas sans conséquence. En effet, le revenu est associé à la capacité de combler les besoins essentiels. Le revenu est aussi un déterminant social clé de la santé, et un revenu plus faible est associé à une mauvaise santé physique et mentale tant chez les jeunes que chez les adultes (Garriguet, 2021; Agence de la santé publique du Canada, 2018). Le faible revenu est également associé à une espérance de vie moins élevée et moins d’années en bonne santé (Bushnik et coll., 2020). En outre, les recherches ont montré les effets intergénérationnels de grandir dans une famille à faible revenu. Par exemple, comparativement aux personnes qui grandissent dans des familles à revenu plus élevé, les personnes qui grandissent dans des familles à plus faible revenu sont moins susceptibles de fréquenter l’université (Frenette, 2007) ou de détenir un diplôme universitaire (Statistique Canada, 2020). Elles ont aussi un revenu familial plus faible et sont plus susceptibles de déclarer que leur santé est mauvaise ou passable à l’âge adulte (Statistique Canada, 2020).

Peu de recherches ont examiné si la prévalence du faible revenu chez les personnes vivant dans des FM diffère non seulement en fonction du genre du parent, mais aussi en fonction d’autres caractéristiques du parent, y compris le statut d’immigrant. Les recherches qui ont examiné la prévalence du faible revenu dans la population totale montrent que les immigrants (en particulier les femmes immigrantes) sont plus susceptibles d’avoir un faible revenu que leurs homologues non immigrants (Hudon, 2015; Statistique Canada, 2022). En outre, les recherches donnent à penser que les immigrants sont plus susceptibles d’avoir un faible revenu chronique que la population née au Canada, et que les parents immigrants dans les FM sont particulièrement susceptibles d’avoir un faible revenu chronique (Picot et Lu, 2017).

Cette étude, qui utilise des données tirées du Recensement de 2021, fait appel à une approche intersectionnelle fondée sur le genre pour examiner la prévalence du faible revenu parmi les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant. D’autres caractéristiques du parent (p. ex. la catégorie d’admission et la période d’immigration) ainsi que de leur famille et de leur ménage (p. ex. le nombre d’enfants et le type de ménage) sont également examinées afin de s’assurer que les diverses expériences des personnes dans les FM sont prises en compte. Il convient de noter que, dans la présente étude, l’unité d’analyse utilisée pour toutes les analyses liées au faible revenu est les personnes dans les FM plutôt que la famille.

La prévalence du faible revenu est plus élevée chez les personnes vivant dans des FM dirigées par une femme immigrante

En 2021, la majorité (77,8 %) des parents dans les FM ayant des enfants âgés de 17 ans et moinsNote  étaient des femmesNote  . La surreprésentation des femmes parmi les parents dans les FM se maintenait à la fois chez les parents immigrants et chez les parents qui n’étaient ni Autochtones ni immigrantsNote  , bien qu’elle soit plus prononcée chez les premiers. Plus précisément, plus de quatre parents immigrants sur cinq dans les FM étaient des femmes (82,5 %), alors qu’il en était de même pour les trois quarts (75,5 %) des parents non immigrants dans les FM.

En 2020Note  , 8,2 % des personnes dans toutes les familles de recensement au Canada étaient en situation de faible revenuNote  . Parmi les personnes dans des familles ayant des enfants de 17 ans et moins, les personnes dans des FMNote  (26,0 %) étaient presque quatre fois plus susceptibles d’avoir un faible revenu que les personnes des familles composées d’un couple (6,7 %). Les personnes dans les FM dirigées par une femme (27,4 %) étaient plus susceptibles d’avoir un faible revenu que les personnes dans les FM dirigées par un homme (21,1 %).

En plus du genre du parent, la prévalence du faible revenu chez les personnes dans des FM variait selon le statut d’immigrant du parent. Les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante étaient les plus susceptibles d’avoir un faible revenu (26,5 %), suivies des personnes dans des FM dirigées par une femme non immigrante (24,1 %), un homme immigrant (21,4 %) et un homme non immigrant (18,5 %; graphique 1).

Prévalence du faible revenu (MFR-ApI) chez les personnes dans des FM avec des enfants âgés de 17 ans et moins, selon le genre et le statut d’immigrant du parent, 2020

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 Femmes+ et Hommes+, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Femmes+ Hommes+
pourcentage
Immigrants 26,5 21,4
Non-immigrants 24,1 18,5

Même parmi les personnes dans des FM dirigées par un parent immigrant, des variations notables ont été observées dans la prévalence du faible revenu selon d’autres caractéristiques (p. ex. la période d’immigration, l’âge et le niveau de scolarité) du parent, ainsi que les caractéristiques de la famille (p. ex. la présence de jeunes enfants dans la famille). En effet, les statistiques agrégées sur le statut des personnes à faible revenu dans les FM dirigées par un parent immigrant masquent les expériences distinctes de ces familles. Par conséquent, le reste du présent article examine la façon dont la prévalence du faible revenu chez les personnes vivant dans des FM varie en fonction de l’intersection de ces caractéristiques.

Près des deux cinquièmes des personnes vivant dans des FM dirigées par une femme ayant immigré récemment ont un faible revenu

Parmi les FM dirigées par un parent immigrant, 13,8 % des mères et 10,7 % des pères étaient des immigrants récentsNote   Note  . La proportion de parents immigrants récents dans les FM qui étaient des femmes (85,9 %) était plus élevée que la proportion observée chez les parents immigrants établisNote  dans les FM (82,0 %).

L’écart entre les genres dans la prévalence du faible revenu observé chez les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant était plus grand chez les immigrants récents que chez les immigrants établis. Plus précisément, près des deux cinquièmes (38,5 %) des personnes dans les FM dirigées par une femme ayant immigré récemment étaient en situation de faible revenu en 2020, comparativement à plus du quart (26,3 %) des personnes dans les FM dirigées par un homme ayant immigré récemment, ce qui représente un écart de 12,2 points de pourcentage. Cet écart est environ trois fois plus important que celui observé chez les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant établi (3,9 points de pourcentage; graphique 2).

Prévalence du faible revenu (MFR-ApI) chez les personnes dans des FM avec des enfants âgés de 17 ans et moins, selon le genre, le statut d’immigrant et la période d’immigration du parent, 2020

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2 Femmes+ et Hommes+, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Femmes+ Hommes+
pourcentage
Immigrants établis 24,7 20,8
Immigrants récents 38,5 26,3
Non-immigrants 24,1 18,5

La prévalence du faible revenu était nettement plus élevée chez les personnes dans les FM dirigées par une femme ayant immigré récemment (38,5 %) comparativement aux personnes dans les FM dirigées par une femme qui est une immigrante établie (24,7 %). Cet écart a également été observé chez les personnes dans les FM dirigées par un homme immigrant, quoique dans une moindre mesure. Il convient de souligner que la prévalence du faible revenu parmi les personnes vivant dans les FM dirigées par une femme qui est une immigrante établie était comparable à celle des personnes vivant dans les FM dirigées par une femme non immigrante (24,1 %)Note  . Cela laisse supposer que l’écart de prévalence du faible revenu observé entre les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante et les personnes dans les FM dirigées par une femme non immigrante est en grande partie attribuable aux personnes dans les FM dirigées par une femme ayant immigré récemment.

La prévalence du faible revenu chez les personnes vivant dans des FM dirigées par un parent immigrant de la catégorie économique est comparable à celle des personnes vivant dans des FM dirigées par un parent non immigrant

Au Canada, les trois principales catégories d’admission sous lesquelles une personne immigrante obtient le droit de vivre au Canada de façon permanente pour la première fois par les autorités de l’immigration sont les immigrants de la catégorie économique, les immigrants parrainés par la famille et les réfugiés.

En 2021, 38,4 % des mères immigrantes et 44,2 % des pères immigrants dans les FM admis depuis 1980Note   Note  avaient été admis sous la catégorie économique. Par ailleurs, 37,1 % des mères immigrantes et 33,3 % des pères immigrants dans les FM avaient été parrainés par la famille. Enfin, plus du cinquième des mères immigrantes (21,9 %) et des pères immigrants (20,5 %) dans les FM avaient été admis en tant que réfugiés. Comparativement à l’ensemble des immigrants et des immigrantes âgés de 15 ans et plus, de plus faibles proportions de mères immigrantes et de pères immigrants dans les FM ont été admises sous la catégorie économique, alors que de plus grandes proportions ont été parrainées par la famille ou admises comme réfugiés.

Conformément à la tendance observée dans l’ensemble de la population, où le taux de faible revenu est plus élevé chez les réfugiés que chez les immigrants de la catégorie économique, les personnes dans les FM dirigées par un parent admis comme réfugié étaient plus susceptibles d’avoir un faible revenu que les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant de la catégorie économique (graphique 3). Dans toutes les catégories d’admission, le taux de faible revenu était plus élevé chez les personnes dans des FM dirigées par une femme immigrante que chez les personnes vivant dans des FM dirigées par un homme immigrant. Toutefois, l’écart était légèrement plus faible chez les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant de la catégorie économique (4,4 points de pourcentage) ou réfugiée (4,4 points de pourcentage) que chez les personnes dans les FM dirigées par un parent qui a été parrainé par la famille (5,3 points de pourcentage).

Prévalence du faible revenu (MFR-ApI) chez les personnes dans des FM avec des enfants âgés de 17 ans et moins, selon le genre, le statut d’immigrant et la catégorie d’admission du parent, 2020

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3 Femmes+ et Hommes+, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Femmes+ Hommes+
pourcentage
Immigrants de la catégorie économique 24,5 20,1
Immigrants parrainés par la famille 26,7 21,4
Réfugiés 31,0 26,6
Non-immigrants 24,1 18,5

La prévalence du faible revenu était plus élevée chez les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante admise comme réfugiée (31,0 %) et chez les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante parrainée par la famille (26,7 %), comparativement aux personnes dans les FM dirigées par une femme non immigrante (24,1 %). Toutefois, ce n’était pas le cas pour les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante admise dans la catégorie économique (24,5 %), pour qui la prévalence du faible revenu était comparable à celle de leurs homologues dans les FM dirigées par une femme non immigrante. Cette tendance a également été observée chez les personnes dans les FM dirigées par un homme.

La prévalence du faible revenu est la plus élevée parmi les personnes vivant dans des FM dirigées par un parent immigrant chinois ou arabe, mais l’écart entre les genres dans la prévalence du faible revenu est le plus important parmi celles dirigées par un parent immigrant sud-asiatique

En 2021, plus de quatre mères immigrantes sur cinq (82,5 %) et environ les trois quarts des pères immigrants (74,1 %) dans les FM faisaient partie de la population racisée, ce qui représente des proportions plus élevées que celles observées chez l’ensemble des femmes immigrantes (69,2 %) et des hommes immigrants (68,0 %) âgés de 15 ans et plus qui appartenaient à la population racisée. Les femmes noires et les hommes noirs étaient surreprésentés parmi les mères immigrantes (26,7 %) et les pères immigrants (18,9 %) dans les FM, par rapport à leur représentation parmi toutes les femmes immigrantes (9,1 %) et tous les hommes immigrants (8,9 %) dans la population totale.

Chez les personnes vivant dans des FM dirigées par un parent immigrant qui faisaient également partie d’un groupe racisé, la prévalence du faible revenu était plus élevée chez les personnes vivant dans des FM dirigées par un parent arabe ou chinois (graphique 4). À l’inverse, la prévalence du faible revenu était moindre chez les personnes vivant dans des FM dirigées par un parent philippin. Ces résultats correspondent à la tendance observée chez tous les immigrants au Canada, où de plus grandes proportions d’immigrants chinois et arabes et de plus faibles proportions d’immigrants philippins étaient en situation de faible revenu.

Prévalence du faible revenu (MFR-ApI) chez les personnes dans des FM avec des enfants âgés de 17 ans et moins et avec un parent immigrant, selon le genre et le groupe racisé du parent, 2020

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4 Femmes+ et Hommes+, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Femmes+ Hommes+
pourcentage
Sud-Asiatique 23,7 13,4
Chinois 36,0 30,4
Noir 25,5 24,3
Philippin 10,7 6,4
Arabe 38,6 33,1
Latino-Américain 27,2 20,4
Autre groupe racisé 29,5 23,2
Groupe non racisé 24,4 19,3

L’écart entre les genres dans la prévalence du faible revenu chez les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant était particulièrement prononcé chez les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant sud-asiatique. Plus précisément, près du quart (23,7 %) des personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante sud-asiatique étaient en situation de faible revenu, comparativement à 13,4 % dans les FM dirigées par un homme immigrant sud-asiatique, ce qui représente un écart de 10,3 points de pourcentage. À l’inverse, aucun écart n’a été observé chez les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant noir, dont environ le quart des personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant noir étaient en situation de faible revenu, peu importe le genre du parent.

Bien que les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant faisant partie de la population racisée soient généralement plus susceptibles d’avoir un faible revenu que les personnes dans les FM dirigées par un parent non immigrant, ce n’était pas le cas pour les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant philippin. Ces derniers étaient beaucoup moins susceptibles d’avoir un faible revenu. Par exemple, 10,7 % des personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante philippine étaient en situation de faible revenu, comparativement à 24,1 % dans les FM dirigées par une femme non immigrante. En outre, la prévalence du faible revenu parmi les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante sud-asiatique (23,7 %) était comparable à celle observée chez les personnes dans les FM dirigées par une femme non immigrante.

Les personnes dans des FM dirigées par une femme immigrante âgée de 15 à 24 ans sont trois fois plus susceptibles d’avoir un faible revenu que les personnes dans des FM dirigées par un homme immigrant dans le même groupe d’âge

Dans l’ensemble, les mères immigrantes dans les FM étaient plus jeunes que les pères immigrants, mais plus âgées que les mères non immigrantes. Plus précisément, l’âge médian des mères immigrantes dans les FM était de 42,8 ans, comparativement à 46,4 ans pour les pères immigrants, 40,4 ans pour les mères non immigrantes et 43,6 ans pour les pères non immigrants dans les FM.

Des écarts importants entre les genres dans la prévalence du faible revenu ont été observés chez les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant plus jeune (c.-à-d. de 15 à 24 ans ou de 25 à 34 ans). Par exemple, parmi les personnes vivant dans les FM dirigées par un parent immigrant âgé de 15 à 24 ans, celles qui vivaient dans les FM dirigées par une femme immigrante (30,0 %) étaient trois fois plus susceptibles d’avoir un faible revenu que celles dans les FM dirigées par un homme immigrant (10,1 %; tableau 1).


Tableau 1
Prévalence du faible revenu (MFR-ApI) chez les personnes dans des FM avec des enfants âgés de 17 ans et moins, selon le genre, le statut d’immigrant et l’âge du parent, 2020
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Prévalence du faible revenu (MFR-ApI) chez les personnes dans des FM avec des enfants âgés de 17 ans et moins. Les données sont présentées selon Groupe d'âge (titres de rangée) et Immigrants, Non-immigrants, Femmes+ et Hommes+, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Groupe d'âge Immigrants Non-immigrants
Femmes+ Hommes+ Femmes+ Hommes+
pourcentage
15 à 24 ans 30,0 10,1 42,4 13,7
25 à 34 ans 33,9 14,7 35,0 22,3
35 à 44 ans 28,3 22,0 22,3 19,0
45 à 54 ans 22,2 22,1 15,3 16,4
55 à 64 ans 21,3 26,0 21,7 20,7
65 ans et plus 25,4 18,4 32,2 15,8

Malgré le fait que, dans l’ensemble, les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante étaient plus susceptibles d’avoir un faible revenu que leurs homologues dans les FM dirigées par une femme non immigrante, ce n’était pas le cas dans tous les groupes d’âge. En fait, la prévalence du faible revenu était considérablement plus élevée chez les personnes dans les FM dirigées par une femme non immigrante âgée de 15 à 24 ans (42,4 %) que chez les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante du même âge (30,0 %).

Les personnes dans des FM dirigées par une femme immigrante jamais mariée sont moins susceptibles d’avoir un faible revenu que les personnes dans des FM dirigées par une femme non immigrante jamais mariée

En 2021, les parents non immigrants dans les FM étaient les plus susceptibles de n’avoir jamais été mariés. Parallèlement, les parents immigrants dans les FM étaient les plus susceptibles d’être séparés ou divorcés. Plus précisément, plus de la moitié des mères non immigrantes (55,8 %) et des pères non immigrants (51,1 %) dans les FM n’avaient jamais été mariés, alors que ce n’était le cas que pour environ le quart des mères immigrantes (26,5 %) et des pères immigrants (24,7 %) dans les FM. À l’inverse, plus de la moitié des mères immigrantes (55,8 %) et des pères immigrants (52,5 %) dans les FM étaient séparés ou divorcés, tandis qu’il n’en était de même que pour 39,6 % des mères non immigrantes et 43,2 % des pères non immigrants dans les FM. Plus particulièrement, plus du dixième des mères immigrantes (11,7 %) et des pères immigrants (13,8 %) dans les FM étaient mariés, comparativement à 1,4 % des mères non immigrantes et à 1,6 % des pères non immigrantsNote   Note  .

L’écart entre les genres dans la prévalence du faible revenu chez les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant était le plus important parmi les personnes dans les FM dirigées par un parent ayant déclaré que son état matrimonial était « marié ». En 2020, 36,6 % des personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante mariée étaient en situation de faible revenu, comparativement à 23,2 % chez les personnes dans les FM dirigées par un homme immigrant marié (écart de 13,4 points de pourcentage; tableau 2). Cela s’explique en partie par le fait que les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante mariée étaient plus susceptibles d’avoir un faible revenu que les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante dont l’état matrimonial était soit jamais mariée, séparée ou divorcée, ou veuve. À l’inverse, l’écart était beaucoup plus faible chez les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant qui était séparé ou divorcé.


Tableau 2
Prévalence du faible revenu (MFR-ApI) chez les personnes dans des FM avec des enfants âgés de 17 ans et moins, selon le genre, le statut d’immigrant et l’état matrimonial du parent, 2020
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Prévalence du faible revenu (MFR-ApI) chez les personnes dans des FM avec des enfants âgés de 17 ans et moins. Les données sont présentées selon État matrimonial (titres de rangée) et Immigrants, Non-immigrants, Femmes+ et Hommes+, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
État matrimonial Immigrants Non-immigrants
Femmes+ Hommes+ Femmes+ Hommes+
pourcentage
Jamais marié 24,3 18,2 28,2 20,7
Marié 36,6 23,2 25,3 19,6
Séparé ou divorcé 25,8 22,9 19,2 16,6
Veuf 24,2 18,2 19,1 14,0

Bien que les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante soient généralement plus susceptibles d’être dans une situation de faible revenu que les personnes dans les FM dirigées par une femme non immigrante, ce n’était pas le cas pour les personnes dans les FM dirigées par une femme jamais mariée. Au contraire, les personnes vivant dans les FM dirigées par une femme immigrante jamais mariée (24,3 %) étaient moins susceptibles d’avoir un faible revenu que leurs homologues vivant dans les FM dirigées par une femme non immigrante jamais mariée (28,2 %).

Près du quart des personnes vivant dans des FM dirigées par une femme immigrante détenant un baccalauréat ou un grade supérieur sont en situation de faible revenu

En 2021, les parents immigrants âgés de 25 à 64 ansNote  dans les FM étaient plus instruits que les parents non immigrants dans le même groupe d’âgeNote  . Par exemple, plus du tiers des mères immigrantes (34,5 %) et des pères immigrants (35,7 %) dans les FM détenaient un baccalauréat ou un grade supérieur, comparativement à 21,6 % des mères non immigrantes et à 16,9 % des pères non immigrants dans les FM.

La prévalence du faible revenu était plus élevée chez les personnes dans les FM dirigées par un parent qui n’avait pas de certificat, de diplôme ou de grade que chez les personnes dans les FM dirigées par un parent qui détenait un baccalauréat ou un grade supérieur, peu importe le genre ou le statut d’immigrant du parent (graphique 5).

Prévalence du faible revenu (MFR-ApI) chez les personnes dans des FM avec des enfants âgés de 17 ans et moins et avec un parent âgés de 25 à 64 ans, selon le genre, le statut d’immigrant et le plus haut niveau de scolarité du parent, 2020

Tableau de données du graphique 5 
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5 Femmes+ et Hommes+, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Femmes+ Hommes+
pourcentage
Immigrants
Aucun certificat, diplôme ou grade 37,8 26,2
Diplôme d’études secondaires ou attestation d’équivalence 30,6 23,6
Baccalauréat ou grade supérieur 23,2 19,8
Non-immigrants
Aucun certificat, diplôme ou grade 44,2 30,9
Diplôme d’études secondaires ou attestation d’équivalence 30,8 21,4
Baccalauréat ou grade supérieur 10,5 10,7

Chez les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant, l’écart entre les genres dans la prévalence du faible revenu était le plus important parmi les personnes dans les FM dirigées par un parent ayant un niveau de scolarité moins élevé. Plus précisément, 37,8 % des personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante sans certificat, diplôme ou grade étaient en situation de faible revenu, comparativement à 26,2 % des personnes dans les FM dirigées par un homme immigrant ayant le même niveau de scolarité, ce qui représente un écart de 11,6 points de pourcentage. Cet écart était plus faible parmi les personnes vivant dans les FM dirigées par un immigrant qui détenait un baccalauréat ou un grade supérieur (3,4 points de pourcentage).

En particulier, la prévalence du faible revenu parmi les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante titulaire d’un baccalauréat ou d’un grade supérieur (23,2 %) était plus du double de celle observée parmi les personnes dans les FM dirigées par une femme non immigrante qui détenait le même titre de scolarité (10,5 %). À l’inverse, parmi les personnes vivant dans les FM dirigées par une femme n’ayant aucun certificat, diplôme ou grade, la prévalence du faible revenu était plus faible chez celles dans les FM dirigées par une femme immigrante, comparativement à celles vivant dans les FM dirigées par une femme non immigrante.

Comparativement aux personnes vivant dans des FM dirigées par un parent non immigrant, l’écart entre les genres dans la prévalence du faible revenu est plus important chez les personnes vivant dans des FM dirigées par un parent immigrant lorsque de jeunes enfants sont présents dans la famille

L’âge des enfants dans la famille est une caractéristique importante à prendre en compte lorsqu'on examine la prévalence du faible revenu chez les personnes vivant dans des FM, en partie parce que les jeunes enfants peuvent entraîner des dépenses importantes (p. ex. les frais de garderies et le temps disponible pour un travail rémunéré). Des études montrent que la présence de jeunes enfants a une incidence sur l’emploi chez les mères (c.-à-d. que le taux d’emploi augmente avec l’âge du plus jeune enfant dans la famille), ainsi que sur le nombre d’heures consacrées au travail rémunéré, alors qu’elle a moins d’effet sur l’emploi des pères (Moyser, 2017). Cela pourrait aussi s’expliquer en partie par le fait que les parents des familles ayant de jeunes enfants ont tendance à être plus jeunes et, par conséquent, plus tôt dans leur carrière.

La majorité des FM ne comptaient pas de jeunes enfants (c.-à-d. âgés de 0 à 5 ans). Les FM dirigées par une femme non immigrante (29,7 %) étaient les plus susceptibles de compter des enfants âgés de 0 à 5 ansNote  , suivies des FM dirigées par une femme immigrante (27,3 %), un homme immigrant (25,9 %) et un homme non immigrant (22,8 %).

En général, les personnes vivant dans des FM avec de jeunes enfants étaient plus susceptibles d’avoir un faible revenu que les personnes vivant dans des FM sans jeunes enfants, bien que cela ne soit pas toujours le cas en fonction du genre et du statut d’immigrant du parent (tableau 3). Chez les personnes vivant dans des FM avec de jeunes enfants, l’écart entre les genres dans la prévalence du faible revenu était plus important chez les personnes vivant dans des FM dirigées par un parent immigrant (15,3 points de pourcentage) que chez les personnes vivant dans des FM dirigées par un parent non immigrant (12,5 points de pourcentage). Cet écart plus grand peut s’expliquer, en partie, par le fait que la présence de jeunes enfants dans la famille n’a pas eu la même incidence sur les personnes vivant dans les FM dirigées par un homme immigrant que sur les personnes dans les autres FM étudiées. Au contraire, parmi les personnes vivant dans des FM dirigées par un homme immigrant, les personnes dans des familles avec de jeunes enfants (18,5 %) étaient moins susceptibles d’avoir un faible revenu que les personnes vivant dans des familles sans jeunes enfants (22,4 %).


Tableau 3
Prévalence du faible revenu (MFR-ApI) chez les personnes dans des FM avec des enfants âgés de 17 ans et moins, selon le genre et le statut d’immigrant du parent ainsi que les caractéristiques de la famille et du ménage, 2020
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Prévalence du faible revenu (MFR-ApI) chez les personnes dans des FM avec des enfants âgés de 17 ans et moins. Les données sont présentées selon Caractéristique (titres de rangée) et Immigrants, Non-immigrants, Femmes+ et Hommes+, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristique Immigrants Non-immigrants
Femmes+ Hommes+ Femmes+ Hommes+
pourcentage
Âge des enfants
Avec des enfants âgés de 0 à 5 ans 33,8 18,5 34,7 22,2
Sans enfants âgés de 0 à 5 ans 23,6 22,4 19,4 17,5
Nombre d’enfants âgés de 17 ans et moins
Un 21,3 18,8 19,1 16,4
Deux 28,9 22,3 24,3 19,0
Trois ou plus 35,5 28,9 35,3 24,9
Type de ménage
Ménage comptant une seule famille de recensement sans personnes supplémentaires 32,3 29,2 28,5 22,9
Ménage multigénérationnel 9,2 9,1 5,5 5,7
Ménage comptant plusieurs familles de recensement 3,8 4,7 5,0 4,4
Ménage comptant une seule famille de recensement, avec des personnes supplémentaires 12,3 10,1 10,4 7,4

Malgré le fait que, dans l’ensemble, les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante étaient plus susceptibles d’avoir un faible revenu que les personnes dans les FM dirigées par une femme non immigrante, ce n’était pas le cas des personnes dans les familles avec de jeunes enfants. Au contraire, la prévalence du faible revenu chez les personnes vivant dans les FM dirigées par une femme immigrante (33,8 %) était comparable à celle des personnes vivant dans les FM dirigées par une femme non immigrante (34,7 %) lorsque de jeunes enfants étaient présents.

Le nombre d’enfants âgés de 17 ans et moins dans la famille a une plus grande incidence sur la prévalence du faible revenu chez les personnes vivant dans des FM dirigées par une femme que chez celles dans des FM dirigées par un homme

Des recherches antérieures (p. ex. Statistique Canada, 2017) ont démontré que la probabilité de faire partie d’une FM à faible revenu augmente en fonction du nombre d’enfants âgés de 17 ans et moins dans la famille. En 2021, la plupart des FM ne comptaient qu’un seul enfant de 17 ans et moins. Les FM dirigées par un homme immigrant (62,4 %) étaient les plus susceptibles d’avoir un seul enfant âgé de 17 ans et moins dans la famille, suivies des FM dirigées par un homme non immigrant (59,4 %), une femme immigrante (58,2 %) et une femme non immigrante (54,7 %).

Dans toutes les FM, la prévalence du faible revenu a augmenté en fonction du nombre d’enfants âgés de 17 ans et moins dans la famille (tableau 3). Les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante étaient plus susceptibles d’avoir un faible revenu que leurs homologues dans les FM dirigées par un homme immigrant, peu importe le nombre d’enfants dans la famille. Toutefois, l’écart était plus marqué chez les personnes dans les FM ayant deux enfants (6,6 points de pourcentage) ou trois enfants ou plus (6,6 points de pourcentage) âgés de 17 ans et moins, alors qu’il était nettement plus faible chez les personnes dans les FM ayant un seul enfant âgé de 17 ans et moins (2,5 points de pourcentage)Note  .

Il convient de noter que la prévalence plus élevée du faible revenu chez les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante, par rapport aux personnes dans les FM dirigées par une femme non immigrante, s’est maintenue chez les personnes dans les FM ayant un ou deux enfants âgés de 17 ans et moins dans la famille. Toutefois, parmi les personnes vivant dans des FM avec trois enfants ou plus âgés de 17 ans et moins, la prévalence du faible revenu chez les personnes vivant dans des FM dirigées par une femme immigrante (35,5 %) était comparable à celle de leurs homologues dans les FM dirigées par une femme non immigrante (35,3 %).

Près du tiers des personnes vivant dans des FM dirigées par une femme immigrante vivant dans des ménages comptant une seule famille de recensement sans personnes supplémentaires est en situation de faible revenu

En plus de l’âge et du nombre d’enfants dans la famille, la situation des particuliers dans le ménage est également importante lorsqu’on examine la prévalence du faible revenu chez les personnes dans des FM. Le fait de partager un foyer avec des personnes en dehors de la famille de recensement peut aider à compenser une partie du coût de la vie. Dans ce contexte, des recherches antérieures ont démontré que le taux de faible revenu des enfants dont la famille vit dans un ménage avec d’autres personnes est inférieur à celui des enfants dont la famille vit seule. Cette tendance s’applique aussi bien aux enfants des familles comptant un couple qu’aux FM, bien qu’elle soit plus prononcée chez ces derniers (Statistique Canada, 2017).

En 2021, la plupart des FM vivaient dans des ménages comptant une seule famille de recensement sans personnes supplémentaires. Toutefois, une plus forte proportion de FM dirigées par un parent immigrant (29,6 %) vivait dans des ménages comptant des personnes supplémentaires, comparativement aux FM dirigées par un parent non immigrant (23,4 %).

Les FM dirigées par une femme immigrante étaient plus susceptibles que les FM dirigées par un homme immigrant de vivre dans des ménages comptant une seule famille de recensement sans personnes supplémentaires. C’était également le cas pour les FM dirigées par un parent non immigrant. Toutefois, l’écart entre les genres était plus marqué chez les FM dirigées par un parent immigrant (12,6 points de pourcentage) que chez les FM dirigées par un parent non immigrant (5,5 points de pourcentage). Les FM dirigées par un homme immigrant étaient plus susceptibles que les FM dirigées par une femme immigrante de vivre dans des ménages multigénérationnels (22,1 % par rapport à 15,7 %, respectivement), dans des ménages comptant plusieurs familles de recensement (5,1 % par rapport à 3,1 %, respectivement) et dans des ménages comptant une seule famille de recensement avec des personnes supplémentaires (12,9 % par rapport à 8,6 %, respectivement). La même tendance s’est maintenue chez les FM dirigées par un parent non immigrant, bien que les écarts soient moins prononcés.

Les personnes vivant dans des FM au sein de ménages comptant une seule famille de recensement sans personnes supplémentaires étaient plus susceptibles d’avoir un faible revenu que leurs homologues vivant dans d’autres types de ménagesNote  (tableau 3). Par exemple, la proportion de personnes vivant dans des FM dirigées par une femme immigrante en situation de faible revenu était 8,5 fois plus élevée chez les personnes vivant dans des ménages comptant une seule famille de recensement sans personnes supplémentaires (32,3 %) que chez les personnes vivant dans des ménages comptant plusieurs familles de recensement (3,8 %).

Bien que les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante étaient généralement plus susceptibles d’avoir un faible revenu que leurs homologues dans les FM dirigées par un homme immigrant, ce n’était pas toujours le cas lorsque le type de ménage de la famille de recensement était pris en compte. En fait, cela n’était le cas que chez les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant vivant dans des ménages comptant une seule famille de recensement sans personnes supplémentaires. Dans tous les autres types de ménages, la prévalence du faible revenu parmi les personnes dans les FM dirigées par une femme immigrante et les personnes dans les FM dirigées par un homme immigrant était comparable. Par exemple, environ 9,0 % des personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant vivant dans un ménage multigénérationnel étaient en situation de faible revenu, peu importe le genre du parent.

Conclusion

Dans l’ensemble, les personnes vivant dans les FM dirigées par une femme étaient plus susceptibles d’avoir un faible revenu que les personnes vivant dans les FM dirigées par un homme. Cette étude a révélé que les personnes vivant dans les FM dirigées par une femme immigrante étaient les plus susceptibles d’avoir un faible revenu, suivies des personnes dans des FM dirigées par une femme non immigrante, un homme immigrant et un homme non immigrant. Toutefois, la désagrégation par diverses caractéristiques du parent, de la famille et du ménage a mis en évidence la diversité des FM dirigées par un parent immigrant, ainsi que le fait que la prévalence du faible revenu chez les personnes dans les FM varie en fonction de l’intersection entre le genre du parent, son statut d’immigrant et d’autres caractéristiques.

Il est important de reconnaître que bon nombre des caractéristiques liées au faible revenu dans la présente étude sont associées au faible revenu parmi la population immigrante en général. Par exemple, comparativement aux immigrants de la catégorie économique ou aux immigrants parrainés par la famille, les réfugiés sont généralement plus susceptibles d’avoir un faible revenu. Par conséquent, l’étude actuelle ne peut pas conclure qu’il existe certaines caractéristiques propres aux FM dirigées par un immigrant qui pourraient expliquer la prévalence plus élevée du faible revenu observée chez les personnes vivant dans ces familles, en particulier les familles dirigées par une femme immigrante. Les études futures pourraient envisager d’élargir cette recherche pour déterminer quelles caractéristiques sont à l’origine de la prévalence plus élevée du faible revenu chez les personnes vivant dans les FM dirigées par un immigrant. Néanmoins, les connaissances acquises dans le cadre de cette étude peuvent servir de fondement grâce auquel les décideurs pourront créer et adapter des politiques et des programmes visant à réduire la prévalence du faible revenu parmi les personnes dans les FM dirigées par des immigrants, en particulier des femmes immigrantes.

Notes aux lecteurs

Pour la première fois en 2021, le recensement comprenait des questions portant sur le sexe à la naissance et le genre des personnes. Bien que des données sur le sexe à la naissance soient nécessaires pour mesurer certains indicateurs, à compter du Recensement de 2021, le genre (et non le sexe) est la variable normalisée utilisée dans les concepts et les classifications. Pour obtenir plus de renseignements sur le nouveau concept de genre, consultez le Guide de référence sur l’âge, le sexe à la naissance et le genre, Recensement de la population, 2021. Étant donné la petite taille de la population non binaire, il est parfois nécessaire d’agréger les données dans une variable sur le genre à deux catégories pour protéger la confidentialité des réponses. Dans ces cas, les personnes comprises dans la catégorie « personnes non binaires » sont distribuées entre les deux autres catégories de genre. Sauf indication contraire dans le texte, la catégorie « femmes » comprend les femmes de même que certaines personnes non binaires, tandis que la catégorie « hommes » comprend les hommes de même que certaines personnes non binaires. Un feuillet d’information sur les concepts de genre intitulé Combler les lacunes : renseignements sur le genre dans le cadre du Recensement de 2021 est également disponible.

Dans le présent article, les données sur les groupes racisés sont mesurées à l’aide de la variable « minorité visible ». Minorité visible réfère au fait qu’une personne est ou non une minorité visible tel que défini dans la Loi sur l’équité en matière d’emploi. La Loi sur l’équité en matière d’emploi définit les minorités visibles comme étant « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ». La population des minorités visibles est principalement composée des groupes suivants : Sud-Asiatiques, Chinois, Noirs, Philippins, Latino-Américains, Arabes, Asiatiques du Sud-Est, Asiatiques occidentaux, Coréens et Japonais.

Source de données, méthodes et définitions

Source de données

La présente étude utilise les données tirées du questionnaire détaillé du Recensement de la population de 2021. Statistique Canada mène le Recensement de la population tous les cinq ans. Ce recensement vise à fournir des renseignements sur les personnes et les logements au Canada selon leurs caractéristiques démographiques, sociales et économiques à une date précise. Le recensement est la principale source de données socioéconomiques pour des groupes de population particuliers et pour des régions précises ou de petites régions. Un échantillon d’environ 25 % des ménages canadiens reçoivent un questionnaire détaillé. Tous les autres ménages reçoivent un questionnaire abrégé. Cela signifie que bien que des renseignements démographiques soient recueillis auprès de l’ensemble de la population, un échantillon aléatoire d'un logement privé sur quatre au Canada est systématiquement sélectionné pour recevoir le questionnaire détaillé. Pour obtenir plus de renseignements sur le Recensement de 2021, le questionnaire détaillé et le questionnaire abrégé, veuillez consulter la documentation du Recensement de la population.

Méthodes

La présente étude examine la prévalence du faible revenu chez les personnes vivant dans des FM avec des enfants de 17 ans et moins (les enfants de 18 ans et plus peuvent aussi être présents). Les personnes vivant dans des FM uniquement avec des enfants âgés de 18 ans et plus sont exclues de la présente étude. Dans cette étude, on a comparé les groupes en utilisant la technique de chevauchement des intervalles de confiance.

Le contexte historique et la situation des parents autochtones dans les FM (et de leur famille) sont uniques et nécessitent une analyse distincte. Par conséquent, les personnes dans les FM dirigées par des parents autochtones sont exclues de la population non immigrante de la présente étude.

La présente étude porte sur quatre types de ménages différents : les ménages comptant une seule famille de recensement sans personnes supplémentaires, les ménages multigénérationnels, les ménages comptant plusieurs familles de recensement et les ménages comptant une seule famille de recensement avec des personnes supplémentaires. Pour en savoir plus, veuillez consulter le Guide de référence sur les familles, les ménages et l’état matrimonial, Recensement de la population, 2021.

En raison de la petite taille des échantillons, les personnes dans les FM dirigées par un parent immigrant appartenant à l’un des groupes racisés suivants sont regroupées dans la catégorie « autre groupe racisé » : Asiatique du Sud-Est; Asiatique occidental; Coréen; Japonais; minorité visible, non incluse ailleurs; et minorités visibles multiples.

Mesure

Le statut de faible revenu est mesuré en utilisant la mesure de faible revenu après impôt (MFR-ApI). La MFR-ApI désigne un pourcentage fixe (50 %) de la médiane du revenu après impôt rajusté des ménages privés. La MFR repose sur la notion que tous les membres d’un ménage ont un faible revenu si le revenu ajusté du ménage est inférieur à la moitié du revenu médian ajusté.

Définitions

Catégorie d’admission : Le nom du programme ou du groupe de programmes d’immigration sous lequel un immigrant a obtenu pour la première fois le droit de vivre au Canada en permanence par les autorités de l’immigration. Dans le Recensement de la population de 2021, les données sur la catégorie d’admission sont disponibles pour les immigrants qui ont été admis au Canada du 1er janvier 1980 au 11 mai 2021.

Famille de recensement : Un couple marié et les enfants, le cas échéant, du couple ou de l’un ou l’autre des conjoints; un couple en union libre et les enfants, le cas échéant, du couple ou de l’un ou l’autre des conjoints; ou un parent dans une FM, peu importe son état matrimonial, habitant avec au moins un enfant dans le même logement et cet ou ces enfants. Tous les membres d’une famille de recensement particulière habitent le même logement. Les enfants peuvent être des enfants biologiques ou adoptés, peu importe leur âge ou leur état matrimonial, du moment qu’ils habitent dans le logement sans leur propre conjoint marié, conjoint de fait ou enfant. Les petits-enfants habitant avec leurs grands-parents, alors qu’aucun des parents n’est présent, constituent également une famille de recensement.

Femmes : Cette catégorie comprend les femmes de même que certaines personnes non binaires.

Hommes : Cette catégorie comprend les hommes de même que certaines personnes non binaires.

Immigrant : Une personne qui est, ou qui a déjà été, un immigrant reçu ou résident permanent. Il s’agit d’une personne à qui les autorités de l’immigration ont accordé le droit de résider au Canada en permanence. Les immigrants qui ont obtenu la citoyenneté canadienne par naturalisation sont compris dans ce groupe. Dans le Recensement de la population de 2021, « immigrant » comprend les immigrants qui ont été admis au Canada le 11 mai 2021 ou avant.

Immigrant établi : Une personne qui a obtenu le statut d’immigrant reçu ou de résident permanent pour la première fois avant 2016.

Immigrant récent : Une personne admise au pays de façon permanente au cours des cinq ans précédant un recensement donné. Pour le Recensement de 2021, cette période va du 1er janvier 2016 au 11 mai 2021.

Non-immigrant : Une personne qui est citoyen canadien de naissance. Dans la présente étude, les parents autochtones sont exclus de la population non immigrante.

Situation de faible revenu : La situation de revenu d’une unité statistique en lien avec une ligne de faible revenu donnée pour une année de référence. Les unités statistiques dont le revenu est inférieur à la ligne de faible revenu sont considérées comme à faible revenu. Dans cet article, la mesure de faible revenu est la MFR-ApI. Pour le Recensement de 2021, la période de référence des données sur le faible revenu est l’année civile 2020.

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