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Le présent document débute par un examen des publications récentes traitant des avantages sur le marché du travail que procure aux immigrants l'acquisition de la citoyenneté au Canada et aux États-Unis. Des données transversales de 2006 donnent à penser qu'après avoir tenu compte des différences dans le nombre d'années écoulées depuis l'immigration ainsi que des caractéristiques personnelles et liées à l'emploi, les immigrants devenus citoyens de leur pays hôte jouissent de taux d'emploi plus élevés et de taux de chômage plus faibles, et sont plus susceptibles d'avoir une profession de premier rang et d'être mieux payés que leurs homologues n'ayant pas obtenu la citoyenneté. Toutefois, l'obtention de la citoyenneté donne-t-elle lieu à meilleurs résultats sur le marché du travail? Pour répondre à cette question, l'utilisation de données longitudinales convient mieux. Selon une étude américaine fondée sur de telles données, devenir un citoyen a contribué à la hausse de la rémunération. Des données longitudinales de ce genre n'existent pas au Canada.
Si l'obtention de la citoyenneté représente un moyen d'améliorer les résultats sur le marché du travail, il est important de préciser les déterminants de la citoyenneté. Chez les immigrants qui satisfont aux exigences d'admissibilité, l'obtention de la citoyenneté est associée à certaines caractéristiques personnelles et de leur pays d'origine. La probabilité de devenir un citoyen du pays hôte varie d'un immigrant à l'autre en fonction du niveau d'études, du nombre d'années écoulées depuis l'immigration, de l'âge au moment de l'immigration et des compétences linguistiques. De surcroît, les caractéristiques de la région d'origine importent. Les immigrants provenant de pays ayant un faible produit intérieur brut par habitant et de pays où les libertés civiles sont limitées sont plus susceptibles que les autres de devenir des citoyens du Canada ou des États-Unis. Ceux provenant d'un pays géographiquement proche (p. ex. le Mexique par rapport aux États-Unis) sont moins susceptibles de demander la citoyenneté. Dans l'ensemble, les travaux de recherche semblent indiquer que les caractéristiques personnelles ont généralement une plus forte incidence sur la probabilité d'acquérir la citoyenneté que les caractéristiques du pays d'origine.
En 1970, les taux de citoyenneté des immigrants au Canada et aux États-Unis, de l'ordre de 68 %, étaient comparables. En 2006, le taux avait baissé aux États-Unis pour atteindre 46 % et augmenté au Canada pour s'établir à 79 %, donnant lieu à un écart de 33 points de pourcentage entre les deux pays. Une partie de la baisse observée aux États-Unis était vraisemblablement associée au nombre croissant d'immigrants non autorisés, qui n'ont pas droit à la citoyenneté. Cependant, même si l'on tient compte de l'effet de ce facteur, on constate que le taux de citoyenneté a malgré tout diminué de manière significative aux États-Unis, particulièrement entre 1970 et 1990.
Le présent document examine la mesure dans laquelle l'accroissement de l'écart entre les taux de citoyenneté observés au Canada et aux États-Unis est associé à des changements de caractéristiques individuelles et de pays d'origine des immigrants qui arrivent dans les deux pays. L'analyse porte sur des microdonnées provenant du Recensement du Canada, du Recensement des États-Unis et de l'American Community Survey.
Au cours des années 1970, période durant laquelle l'écart s'est creusé, la présente étude permet de constater que les changements de caractéristiques des immigrants arrivant au Canada et aux États-Unis expliquaient environ 65 % de l'accroissement. Au cours des années 1980, les changements de caractéristiques des immigrants rendaient compte d'environ 50 % de l'accroissement. Au cours de la période allant de 1990 à 2006, le taux de citoyenneté des immigrants a peu varié aux États-Unis, tandis que sa hausse continue au Canada était associée principalement à des changements de composition de la population d'immigrants. Enfin, au cours de la période de référence complète, du début des années 1970 à 2006, les changements de caractéristiques des immigrants arrivant dans les deux pays expliquaient de 48 % à 62 % de l'accroissement de l'écart entre les taux de citoyenneté chez les immigrants. En majeure partie, l'évolution des taux de citoyenneté dans les deux pays a suivi les directions prévues étant donné les changements de caractéristiques personnelles et de pays d'origine des immigrants résidant dans chaque pays.
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