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Le paysage des fermes canadiennes semble avoir un charme idyllique et intemporel, mais l’industrie de l’agriculture demeure exposée à des risques, changements et perturbations similaires à ceux d’autres secteurs.
Les récents troubles qui ont secoué l’agriculture n’ont touché que certains produits : la crise de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), par exemple, a été catastrophique, mais limitée surtout à l’industrie des bovins.
À l’heure actuelle, trois changements majeurs exercent des pressions sur l’agriculture canadienne et mondiale. Les classes moyennes montantes dans d’autres pays ont maintenant les moyens de consommer plus de nourriture, particulièrement des protéines animales. De plus, l’approvisionnement mondial en vivres a été considérablement réduit en raison des sécheresses et d’autres conditions météorologiques défavorables qui ont sévi ces dernières années dans les principales régions productrices de cultures. En Amérique du Nord, la campagne encourageant la culture du maïs, du blé et d’autres matières premières destinées à l’industrie croissante de l’éthanol est en train de porter ses fruits.
Le territoire agricole du Canada est vaste — environ 167 millions d’acres selon le Recensement de l’agriculture de 2006 —, mais il constitue une ressource limitée. Des cultures peuvent soudainement en supplanter d’autres, faisant monter le prix des autres produits de base.
À la fin de 2006, la demande de maïs et les prix ont commencé à monter, en partie sous la pression de l’industrie croissante de l’éthanol à base de maïs, particulièrement aux États‑Unis. En réaction à la vigueur des prix, les agriculteurs ont ensemencé 3,4 millions d’acres en maïs‑grain en 2007 contre 2,7 millions d’acres en 2006. (En 2008, ils ont ensemencé 3,0 millions d’acres.)
En 2006, les deux plus importantes provinces productrices de maïs selon la superficie nationale ensemencée étaient l’Ontario (58 %) et le Québec (35 %).
Au printemps 2008, les agriculteurs des Prairies s’affairaient à profiter de la hausse des prix du canola et du blé en ensemençant une superficie record de ces céréales. Afin de cultiver 14 % de plus d’acres de blé et 0,9 % de plus d’acres de canola, ils ont diminué les superficies d’avoine de 19 % et celles d’orge de 18 % — des céréales de moindre valeur souvent destinées au bétail — ainsi que celles de maïs‑grain de 5 %. De plus, ils ont laissé 21 % de moins d’acres en jachère pour la saison.
La hausse des prix est toutefois récente. Dans la première moitié de la décennie, la faiblesse des prix des produits de base conjuguée aux coûts élevés des intrants, comme les engrais, les graines et les pesticides, ont poussé les agriculteurs de nombreuses provinces à abandonner les cultures annuelles — notamment le blé et l’orge — en faveur des terres améliorées et des plantes fourragères vivaces moins coûteuses telles que la luzerne et le foin cultivé. La valeur des céréales a chuté d’environ 11 % de 2000 à 2005, et les années de sécheresse ou d’inondation ont amené d’autres difficultés. Cependant, le prix des oléagineux a remonté d’environ 15 % pendant cette période : le canola gagne notamment en popularité depuis les années 1980.
Les prix qu’ont obtenus les fermes laitières ont augmenté de 19 % de 2000 à 2005. La chute des prix des bovins s’est stabilisée à plus de 11 % de 2000 à 2005, après avoir dégringolé de 26 % de 2000 à 2004, par suite de la crise de l’ESB. Lorsque les frontières ont été partiellement rouvertes aux bovins canadiens en 2005 — et jusqu’en 2006 lors du Recensement —, le prix des bovins avait quelque peu rebondi.
Depuis, les recettes monétaires des agriculteurs ont atteint un niveau record de 40,6 milliards de dollars en 2007, en hausse de 10 % par rapport à 2006. Ce montant est de 15 % supérieur à la moyenne pour la période de 2002 à 2006, une période marquée par la crise de l’ESB et la faiblesse des prix.
En agriculture comme ailleurs, les chiffres agrégés peuvent dissimuler des gagnants et des perdants. La hausse des recettes monétaires des agriculteurs est principalement attribuable à l’accroissement marqué des prix des céréales et des oléagineux. Les producteurs de ces produits ont donc profité de leurs prix élevés en puisant davantage dans leurs stocks. Les recettes provenant de la vente de cultures, y compris les céréales et les oléagineux, ont augmenté de 25 % par rapport à 2006, et de 29 % comparativement à la moyenne quinquennale précédente.
Les producteurs de bétail ne s’en sont pas tirés aussi bien : en 2007, leurs recettes ont crû de 2 % par rapport à 2006, pour se chiffrer à 18,2 milliards de dollars. Les producteurs de lait, de volailles et d’oeufs ont reçu davantage malgré l’augmentation du coût des aliments, en raison des prix plus élevés. Pour les éleveurs de bovins et de porcs, ces coûts se conjuguaient aux prix du bétail plus bas et à l’appréciation du dollar, assombrissant leurs perspectives d’exportation.
L’agriculture n’est pas qu’une activité rurale : plus de 35 000, ou 16 %, des 229 373 fermes dénombrées dans le Recensement de l’agriculture de 2006 avaient leur siège social dans l’une des 33 régions métropolitaines de recensement (RMR).
L’agriculture dans une RMR peut évoquer des images de champs de maïs situés près de grands centres commerciaux, mais les RMR s’étendent parfois à des douzaines de kilomètres des centres urbains. La proximité d’une ville pose certes quelques problèmes pour l’agriculture, mais elle offre aussi des avantages.
Les régions urbaines offrent un marché prêt à acheter des produits agricoles, un bassin de main‑d’oeuvre (et une concurrence pour celle‑ci) et une occasion pour les agriculteurs de diversifier leurs gains au moyen de revenus hors ferme.
La valeur des terres agricoles est probablement plus élevée dans une RMR que dans les régions plus éloignées de la ville. Les coûts, dont les taxes à payer, sont donc plus élevés pour les propriétaires. De plus, l’agriculture entre en compétition avec d’autres intérêts économiques : les terres souvent scindées en plus petites bandes sont plus difficiles à cultiver. En outre, les citadins se plaignent parfois des pratiques agricoles, ce qui peut créer des frictions.
La valeur élevée des terres et la proximité des marchés font en sorte que les exploitations de culture en serre et en pépinière ainsi que les exploitations de floriculture trouvent leur compte près des RMR. Les exploitations productrices de fruits et de légumes sont également plus courantes. Les fermes d’élevage de bétail et de production de grandes cultures se trouvent, pour leur part, moins souvent dans les RMR que dans les régions rurales.
Les Canadiens voient régulièrement des fruits et légumes biologiques dans les épiceries, mais ils ne voient pas la majorité des produits des fermes biologiques canadiennes.
La catégorie de produits certifiés biologiques la plus courante dans les fermes était celle du foin et des grandes cultures, comme le blé et d’autres céréales, les oléagineux ainsi que les légumineuses comme les lentilles et les pois chiches. Certains de ces produits sont transformés et d’autres servent à nourrir le bétail (dont celui élevé selon les principes de l’agriculture biologique). Selon une étude fondée sur des données du Recensement de l’agriculture de 2006, 2 462 exploitations agricoles ont déclaré produire du foin et de grandes cultures biologiques destinés surtout à l’exportation.
En 2006, 916 des 3 555 exploitations certifiées biologiques du Canada ont déclaré produire des fruits et légumes. Les fermes « biologiques » comprennent trois catégories selon le Recensement de l’agriculture : certifiées organiques par un organisme certificateur, organiques non certifiées et en transition (processus de certification entamé). Près de 12 000 exploitations ont déclaré des produits agricoles biologiques non certifiés, tandis que 640 d’entre elles étaient en transition.
Le nombre d’exploitations certifiées biologiques représente 2 % des 229 373 exploitations agricoles du pays.