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Les Canadiens et leurs activités politiques autres que le vote

par Leslie-Anne Keown

Le travail d’un citoyen est de s’exprimer constamment — Günter Grass

En 2003, 1 personne non retraitée sur 3, âgée de 19 à 64 ans, a été politiquement active. C’est-à-dire qu’elle a cherché de l’information politique, a fait du bénévolat pour un parti ou y a adhéré, a écrit à un journal ou à un politicien pour exprimer son point de vue. Ces formes de participation au processus démocratique autres que le vote sont souvent examinées pour déterminer la santé d’une démocratie et l’engagement civique de ses citoyens.

Selon des chercheurs, les facteurs qui poussent une personne à participer à la politique peuvent être classés en quatre grandes catégories : les caractéristiques sociodémographiques telles que l’âge et le niveau de scolarité; la perception du contrôle sur ses possibilités d’épanouissement (maîtrise de sa vie); l’expérience directe du processus démocratique et politique pendant la jeunesse (souvent appelée la socialisation politique); le fait qu’une personne suive activement les nouvelles et le média employé pour le faire.

Le présent article s’inspire de l’Enquête sociale générale de 2003 pour examiner les facteurs qui incitent les Canadiens à participer à la vie politique autrement qu’en exerçant leur droit de vote. Une analyse statistique multidimensionnelle a été réalisée pour déterminer l’importance relative de chacun de ses facteurs sur la participation. Seuls les Canadiens non retraités, âgés de 19 à 64 ans, ont fait partie de l’étude.

La forme la plus courante d’activité politique autre que le vote est la recherche d’information
Les jeunes adultes et les hommes sont plus susceptibles de participer à la politique
Les études postsecondaires constituent le facteur influant le plus sur la participation politique
Le sentiment d’avoir la maîtrise de sa vie a un lien avec la participation politique
Les enfants suivent le modèle de leurs parents
Le fait de suivre les nouvelles augmente la probabilité de l’engagement politique
Résumé
Ce qu’il faut savoir au sujet de la présente étude


La forme la plus courante d’activité politique autre que le vote est la recherche d’information

Le présent article examine quatre formes de participation à la vie politique autres que le vote, soit la recherche d’information politique, le bénévolat pour un parti, l’adhésion à un parti et le fait d’écrire à un journal ou à un politicien pour exprimer son point de vue. Dans l’ensemble, 1 Canadien sur 3 a pris part à au moins l’une de ces quatre activités (graphique 1). L’activité la plus commune était la recherche d’information politique. Le bénévolat pour un parti ou l’adhésion à un parti étaient les moins répandus, sans doute parce que ces activités sont plus soutenues lorsqu’un candidat se présente ou lors d’une campagne électorale.

Graphique 1  Un canadien non retraité sur trois participe à une forme quelconque d'activité politique autre que le vote. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 1  Un canadien non retraité sur trois participe à une forme quelconque d'activité politique autre que le vote


Les jeunes adultes et les hommes sont plus susceptibles de participer à la politique

Plusieurs caractéristiques sociodémographiques ont un impact considérable sur le fait qu’une personne soit plus susceptible qu’une autre de participer à la politique. L’âge est important, lorsque d’autres facteurs du modèle demeurent constants (tableau 1). Les jeunes adultes âgés de 19 à 24 ans étaient 1,2 fois plus susceptibles que les Canadiens âgés de 45 à 64 ans de prendre part à une activité autre que le vote1, et ceux âgés de 25 à 44 ans étaient 1,3 fois moins susceptibles de le faire. Cette constatation est un peu différente des résultats d’autres chercheurs et peut être simplement le reflet du choix des activités examinées dans la présente étude2.

Tableau 1  L'instruction et l'engagement civique ont un effet sur la participation politique. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 1   L'instruction et l'engagement civique ont un effet sur la participation politique

Le sexe était un autre indice majeur de la participation politique chez les Canadiens non retraités âgés de 19 à 64 ans. Les hommes étaient 1,5 fois plus susceptibles que les femmes de prendre part à des activités autres que le vote, ce qui n’a rien de surprenant étant donné la plus grande participation des hommes au domaine officiel du processus électoral.

La langue parlée le plus souvent à la maison est également un facteur d’influence. Le fait de parler anglais donne une probabilité d’environ 1,3 fois supérieure au fait de parler une langue autre que l’anglais ou le français. Il n’y avait pas d’écart significatif dans la probabilité de participer à une activité politique autre que le vote entre les anglophones et les francophones lorsque les autres facteurs du modèle demeuraient constants.


Les études postsecondaires constituent le facteur influant le plus sur la participation politique

Toutefois, la caractéristique personnelle la plus importante qui influe sur la participation à une activité politique autre que le vote est le niveau de scolarité. Plus de la moitié (51 %) des personnes ayant fait des études universitaires ont été actives en ce domaine l’année précédente, alors que moins de un cinquième (18 %) de celles qui n’avaient pas plus d’un diplôme d’études secondaires ont dit avoir pris part à la politique (graphique 2).

Graphique 2  Faire des études postsecondaires encourage la participation à des activités politiques autres que le vote. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 2   Faire des études postsecondaires encourage la participation à des activités politiques autres que le vote

Par conséquent, lorsque d’autres facteurs sont pris en compte, il n’est pas surprenant de constater que les personnes non retraitées âgées de 19 à 64 ans ayant fait des études postsecondaires partielles ou ayant un diplôme d’études collégiales sont 1,9 fois plus susceptibles de prendre part à une activité politique que celles n’ayant fait que des études secondaires; cela dit, les personnes ayant un grade universitaire sont 3,2 fois plus susceptibles d’en faire autant. Les chercheurs croient que le niveau de scolarité plus élevé influe sur la probabilité de l’activité politique puisqu’on présume que les personnes instruites connaissent mieux le fonctionnement du système démocratique et qu’elles se sentent donc plus à l’aise d’y participer3.

La pratique religieuse exerçait aussi une incidence sur les activités politiques, ceux qui assistaient souvent à des offices religieux étant 1,2 fois plus susceptibles de prendre part à ces activités que les autres. Selon des recherches antérieures, la participation régulière à des offices religieux a fait ressortir des possibilités de participation à la politique et offrait aux gens un lieu où ils pouvaient entrer en contact avec leur collectivité et aider à répondre à ses besoins4.

L’état matrimonial, le revenu, le lieu de naissance, la région de résidence et le fait de vivre en région rurale ou urbaine n’étaient pas des facteurs significatifs qui influençaient le comportement politique autre que le vote, une fois que tous les autres facteurs étaient maintenus constants.


Le sentiment d’avoir la maîtrise de sa vie a un lien avec la participation politique

Les résultats du modèle démontrent que le sentiment d’avoir la maîtrise de sa vie, c’est-à-dire la mesure dans laquelle une personne a l’impression d’exercer un contrôle sur ses possibilités dans la vie5, est un autre indicateur important de l’activité politique. Un plus grand niveau de maîtrise de sa vie augmente la probabilité de prendre part à la politique, comparativement aux personnes dont le sentiment de maîtriser leur vie est moyen ou faible, même lorsque l’incidence du niveau de scolarité et d’autres facteurs est maintenue constante. Ces résultats sont étayés par d’autres recherches qui ont constaté que, lorsqu’une personne a l’impression de pouvoir influencer certaines questions, elle est plus susceptible de s’engager que lorsqu’elle pense ne pas avoir de contrôle sur les possibilités de changement ou d’action6.


Les enfants suivent le modèle de leurs parents

L’exposition d’une personne à une activité politique ou civique pendant sa jeunesse ― processus qu’on appelle la socialisation politique ― influe sur sa participation politique à l’âge adulte7. L’expérience pendant la jeunesse inclut le fait d’avoir un parent qui a pris part à des activités communautaires. Tout comme les enfants peuvent prendre la relève de leurs parents dans l’entreprise familiale ou en exerçant une profession semblable, ils peuvent participer à la vie politique en suivant la trace de leurs parents qui ont fait du bénévolat et des études.

Quarante et un pour cent des Canadiens dont un parent avait fait du bénévolat participaient à la vie politique (graphique 3). Lorsque les autres facteurs étaient maintenus constants, le modèle démontre que les personnes dont les parents avaient fait du bénévolat dans la collectivité lorsqu’ils étaient à l’école secondaire étaient 1,3 fois plus susceptibles de prendre part à des activités politiques que celles dont les parents n’avaient pas été bénévoles.

Graphique 3  Près de la moitié de toutes les personnes s'étant engagées dans les associations étudiantes à l'adolescence ont participé à une activité politique autre que le vote. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 3   Près de la moitié de toutes les personnes s'étant engagées dans les associations étudiantes à l'adolescence ont participé à une activité politique autre que le vote

Le niveau de scolarité des parents était aussi un facteur important. Si l’un ou l’autre des parents avait un grade universitaire, les probabilités de la participation à une activité politique autre que le vote étaient environ 1,3 fois plus grandes que si les parents avaient fait moins d’études. Si les deux parents avaient un grade universitaire, l’effet était encore plus grand, la probabilité de la participation à la vie politique passait à 1,7. On croit que le niveau de scolarité plus grand des parents est important puisque les personnes instruites sont plus susceptibles de participer à des activités politiques, de suivre les questions politiques et d’en discuter, ce qui crée des occasions pour les enfants d’observer ce genre de comportement et de s’en servir comme modèle8.

Non seulement les enfants ont-ils tendance à suivre le modèle de leurs parents, mais encore, leur propre expérience des activités parascolaires à l’école secondaire constitue une forme de socialisation politique qui augmente la probabilité de leur participation à la politique au cours des années ultérieures. Près de la moitié (47 %) des Canadiens qui avaient fait partie d’une association étudiante ou d’un regroupement de jeunes participaient à des activités politiques autres que le vote à l’âge adulte.

Lorsque les autres facteurs étaient maintenus constants, les personnes qui ont fait partie de groupes de jeunes tels que les Guides, les Scouts ou les clubs 4‑H étaient 1,2 fois plus susceptibles de participer à la vie politique au moins sous une forme quelconque à l’âge adulte. En outre, elles étaient 1,7 fois plus susceptibles d’y participer si elles avaient fait partie d’une association étudiante. Non seulement ces résultats font-ils ressortir l’importance de la socialisation politique, mais encore, ils donnent à penser qu’une personne peut choisir d’elle-même de participer à des activités politiques à un âge assez précoce9.


Le fait de suivre les nouvelles augmente la probabilité de l’engagement politique

Selon une étude antérieure qui s’est aussi inspirée des données de l’Enquête sociale générale de 2003, il semblerait qu’il existe un lien entre l’engagement civique des Canadiens et leur habitude de suivre les nouvelles et l’actualité10. La présente étude confirme ces résultats. Lorsque les autres facteurs étaient maintenus constants, les Canadiens qui suivaient les nouvelles de façon hebdomadaire ou quotidienne étaient 1,8 fois plus susceptibles de participer à la politique que ceux qui suivaient les nouvelles moins souvent. Par ailleurs, ceux dont la seule source d’information était la télévision étaient 1,8 fois moins susceptibles de participer à une activité politique autre que le vote que ceux dont les sources d’information de nouvelles incluaient les journaux et Internet.

Ce résultat appuie les constatations des travaux antérieurs selon lesquelles la connaissance de l’actualité était l’un des éléments les plus importants qui influaient sur la participation aux affaires politiques, puisque la connaissance est le fondement essentiel sur lequel repose l’action. En outre, le média par lequel l’information est transmise est important, puisque la télévision est celui qui est le moins susceptible de pousser une personne à agir11.


Résumé

En 2003, environ un tiers des Canadiens non retraités âgés entre 19 et 64 ans ont participé à des activités politiques autres que le vote. Ceux qui avaient un grade universitaire étaient bien plus susceptibles que les autres de participer à une activité politique autre que le vote. De même, la connaissance de l’actualité et des nouvelles favorisait la participation, la source des nouvelles jouant un rôle important pour déterminer si une personne y prenait part. Le sentiment d’exercer un contrôle sur sa vie (maîtrise) était aussi associé à la probabilité de s’engager politiquement. Enfin, l’expérience à l’adolescence déterminait si une personne était susceptible d’être active sur le plan politique. Le fait d’avoir des parents ayant un niveau de scolarité élevé et des antécédents de bénévolat influençait la participation actuelle d’une personne à des activités politiques autres que le vote. De même, le fait qu’une personne ait fait partie de regroupements de jeunes et d'associations étudiantes à l’école secondaire était un indice important de sa participation à la vie politique autrement que par l’exercice du droit de vote à l’âge adulte.

Notes

  1. Les lecteurs qui souhaiteraient examiner la participation des jeunes adultes à la vie politique de façon plus large peuvent consulter l’article suivant : Milan, A. 2005. « Volonté de participer : l’engagement politique chez les jeunes adultes », Tendances sociales canadiennes, no 79, produit no 11‑008‑XIF au catalogue de Statistique Canada, p. 2 à 7.
  2. Calavita, M. 2003. « Within the context of many contexts: Family, news media engagement, and the ecology of individual political development among Generation Xers », The Communication Review, vol. 6. p. 23 à 43; Glanville, J. 1999. « Political socialization or selection? Adolescent extracurricular participation and political activity in early adulthood », Social Science Quarterly, vol. 80, no 2, p. 279 à 290; O’Neill, B. 2006. Human capital, civic engagement and political participation: Turning skills and knowledge into engagement and action. Rapport aux Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques. http://www.cprn.com/documents/44366_fr.pdf (consultation le 9 mars 2007); Yates, M. et Youniss, J. 1998. « Community service and political identity development in adolescence », Journal of Social Issues, vol. 54, no 3, p. 495 à 512.
  3. Calavita. 2003; Glanville. 1999; O’Neill. 2006; Yates et Youniss. 1998.
  4. Glanville. 1999; Jennings, M. et Stoker, L. 2004, « Social trust and civic engagement across time and generations », Acta Politica, vol. 39, p. 342 à 379; Putnam, R. 2000. Bowling Alone, New York, Simon & Schuster.
  5. Les lecteurs qui souhaitent examiner plus à fond le concept de la maîtrise de la vie peuvent consulter : Milan, A. 2006. « Assumer son destin : perceptions de la maîtrise de sa destinée », Tendances sociales canadiennes, no 81, produit no 11‑008‑XIF au catalogue de Statistique Canada, p. 10 à 15.
  6. Calavita. 2003; Glanville. 1999; O’Neill. 2006; Yates et Youniss. 1998.
  7. Glanville. 1999; Niemi, R. et Hepburn, M. 1995. « The rebirth of political socialization », Perspectives on Political Science, vol. 24, no 1, p. 7 à 17.
  8. Egerton, M. 2002. « Higher education and civic engagement », British Journal of Sociology, vol. 53, no 4, p. 603 à 620; Hauser, S. 2000. « Education, ability and civic engagement in the contemporary United States », Social Science Research, vol. 29, p. 556 à 558; Rosenthal, S., Feiring, C. et Lewis, M. 1998. « Political volunteering from late adolescence to young adulthood: Patterns and Predictors », Journal of Social Issues, vol. 54, no 3, p. 477 à 493; Stolle, D. et Hooghe, M. 2004. « The roots of social capital: altitudinal and network mechanisms in the relation between youth and adult indicators of social capital », Acta Politica, vol. 3. p. 442 à 441.
  9. Egerton. 2002; McFarland, D. et Thomas, R. 2006. « Bowling young: How youth voluntary associations influence adult political participation », American Sociological Review, vol. 71, no de juin. p. 401 à 425; Rosenthal, Feiring et Lewis. 1998.
  10. Keown, L.A. 2007. « Suivre l’actualité : les Canadiens et leur rapport aux médias », Tendances sociales canadiennes, no 83, produit no 11‑008‑XIF au catalogue de Statistique Canada, p. 14 à 20.
  11. Jennings, M. et Zeitner, C. 2003. « Internet use and civic engagement », Public Opinion Quarterly, vol. 67, p. 311 à 334; Putnam. 2000; Shah, D., McLeod, J. et Yoon, S. 2001. « Communication, context, and community: An exploration of print, broadcast, and Internet influences », Communication Research, vol. 28, no 4, p. 464 à 506.

Article complet (PDF)

Auteur

Leslie‑Anne Keown est analyste à la revue Tendances sociales canadiennes.


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Date de modification : 2014-04-23 Avis importants