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Comptes du bilan national et des flux financiers, premier trimestre de 2022

Diffusion : 2022-06-13

La valeur nette nationale augmente sous l'effet de la croissance prononcée des prix de l'énergie et des maisons

La valeur nette nationale, soit la somme du patrimoine national et de la position d'actif net étranger du Canada, a augmenté de 2,6 % au premier trimestre pour s'établir à 17 590,6 milliards de dollars. Le rythme de croissance a ralenti par rapport à la série de hausses plus prononcées enregistrées au cours des six derniers trimestres et il a nettement ralenti comparativement à la hausse de 6,8 % enregistrée au quatrième trimestre de 2021. La vigueur continue de l'immobilier et la hausse du patrimoine en ressources naturelles ont été atténuées par un revirement de la position d'actif net étranger du Canada, qui a affiché un recul marqué à la fin du premier trimestre de 2022, après avoir progressé pendant sept trimestres consécutifs. La valeur nette nationale par habitant a atteint 455 573 $ au premier trimestre.

La valeur totale des actifs non financiers au Canada, aussi appelée patrimoine national, s'est accrue de 5,1 % pour atteindre 16 440,6 milliards de dollars. La valeur des biens immobiliers résidentiels a augmenté de 344,0 milliards de dollars pour s'établir à 9 101,9 milliards de dollars au premier trimestre, à mesure que les prix des maisons ont continué à progresser. Les perturbations de la chaîne d'approvisionnement mondiale et les sanctions découlant de l'invasion de l'Ukraine par la Russie ont exercé des pressions à la hausse sur les prix mondiaux de l'énergie et des minéraux. La valeur des ressources naturelles (à l'exclusion des terres) s'est accrue de 20,9 % par rapport au quatrième trimestre de 2021 pour atteindre 1 781,5 milliards de dollars.

La position d'actif net étranger du Canada, soit la différence entre l'actif financier international et le passif international du Canada, a diminué de façon marquée, en baisse de 352,6 milliards de dollars pour s'établir à 1 150,0 milliards de dollars à la fin du premier trimestre, ce qui constitue son niveau le plus bas depuis le troisième trimestre de 2020. L'effet de réévaluation découlant des fluctuations des prix du marché (-248,1 milliards de dollars), notamment les prix des actions, est le principal facteur qui a contribué à la baisse.

Faits saillants

L'économie canadienne a ralenti au premier trimestre sous l'effet des restrictions régionales découlant de la propagation rapide du variant Omicron de la COVID-19. La croissance du produit intérieur brut réel a été principalement attribuable à l'augmentation de l'investissement des entreprises, particulièrement dans la construction résidentielle, et des dépenses de consommation des ménages, en particulier pour des biens durables.

En valeur nominale, la rémunération des salariés a nettement augmenté, principalement en raison des hausses des salaires moyens, qui ont représenté près du double du taux de croissance de l'emploi. Les hausses de la rémunération ont été observées dans l'ensemble des secteurs et des régions et ont été le principal facteur à l'origine de la croissance du revenu disponible des ménages en valeur nominale et de la hausse subséquente du taux d'épargne au cours du premier trimestre. Sur une base désaisonnalisée, les emprunts hypothécaires des ménages ont atteint la troisième valeur en importance jamais enregistrée, sous l'effet de l'augmentation des prix de revente des maisons au début de la série de hausses des taux de la Banque du Canada, qui a commencé en mars.

Le gouvernement fédéral a continué d'emprunter en émettant des titres d'emprunt à long terme, mais à un rythme plus lent, tandis que la Banque du Canada a commencé à réduire la taille de son bilan. À la suite de la première hausse des taux directeurs depuis 2018, les prix des obligations ont nettement diminué au cours du premier trimestre sous l'effet des prévisions de nouvelles hausses des taux d'intérêt. Les baisses généralisées de la valeur des sociétés technologiques, combinées à l'augmentation de la valeur des sociétés de ressources naturelles, ont donné lieu à des rendements divergents chez les titulaires de titres canadiens et étrangers.

Graphique 1  Graphique 1: Variation de la valeur nette nationale, selon la composante
Variation de la valeur nette nationale, selon la composante

Le taux d'épargne des ménages augmente sous l'effet de la croissance des salaires

Au premier trimestre, sur fond de flambée de cas du variant Omicron, la consommation des ménages (sur une base désaisonnalisée) a augmenté de 2,4 % en valeur nominale. Même si les ménages ont été confrontés à une hausse des prix, leur revenu disponible a augmenté plus rapidement, en hausse de 3,3 % au premier trimestre, ce qui s'est traduit par un taux d'épargne de 8,1 %. Ce taux se compare à un taux d'épargne de 6,9 % au quatrième trimestre de 2021 et constitue, si l'on exclut les taux d'épargne élevés enregistrés pendant les années 2020 et 2021 de la pandémie de COVID-19 , le taux d'épargne le plus élevé depuis le quatrième trimestre de 1995.

Graphique 2  Graphique 2: Taux d'épargne des ménages, données désaisonnalisées
Taux d'épargne des ménages, données désaisonnalisées

Les ménages continuent d'investir dans des fonds communs de placement à un rythme élevé

L'épargne nette des ménages représente une source de fonds disponibles pour accroître leur patrimoine non financier et financier au moyen d'opérations, c'est-à-dire par l'achat d'actifs et le remboursement de passifs. Après avoir accumulé 314,5 milliards de dollars en devises et en dépôts au cours des deux années précédentes, les ménages en ont ajouté pour une valeur plus modeste de 19,5 milliards de dollars à leur portefeuille au premier trimestre de 2022. Les ménages qui avaient des fonds dans les banques à charte les détenaient principalement dans des dépôts à vue et à préavis, comme des comptes chèques et des comptes d'épargne, plutôt que dans des dépôts à terme fixe, qui sont généralement davantage destinés aux placements illiquides. Compte tenu de la récente hausse des taux d'intérêt, les dépôts à terme fixe, comme les certificats de placement garanti (CPG), pourraient être perçus comme un placement plus avantageux dans un proche avenir.

Les ménages ont continué d'acheter des fonds communs de placement à un rythme élevé au premier trimestre dans le contexte de la période de cotisation aux régimes enregistrés d'épargne-retraite (REER), acquérant pour 20,2 milliards de dollars en parts de fonds d'investissement, sous l'effet d'achats bruts largement supérieurs aux rachats. Les ménages ont ainsi poursuivi la tendance à l'investissement élevé dans cette catégorie d'actifs depuis la fin de 2020.

La valeur nette des ménages atteint un nouveau sommet malgré les conditions difficiles du marché

La valeur nette du secteur des ménages, c'est-à-dire la valeur des actifs moins les passifs, a augmenté de 194,7 milliards de dollars pour s'établir à 16 191,7 milliards de dollars au premier trimestre. Le passif financier s'est accru de 35,0 milliards de dollars (+1,3 %) au cours du trimestre, principalement en raison de l'expansion continue de la dette hypothécaire en cours, alors que la valeur des actifs financiers a diminué pour la première fois depuis le premier trimestre de 2020, lorsque les marchés ont été ébranlés par l'incertitude initiale entourant la pandémie. Cependant, la croissance de la valeur des actifs non financiers a plus que contrebalancé l'augmentation du passif et la diminution des actifs financiers, en hausse de 326,4 milliards de dollars (+3,5 %) pour atteindre près de 9,6 billions de dollars au premier trimestre de 2022.

La valeur des biens immobiliers résidentiels continue d'augmenter, parallèlement aux taux d'intérêt et aux rendements obligataires

La valeur des biens immobiliers résidentiels des ménages a progressé de 3,9 % au début de l'année 2022, après avoir augmenté de 6,5 % au quatrième trimestre de 2021. La valeur des terrains résidentiels (+4,4 %) et des structures résidentielles (+3,2 %) a considérablement augmenté. Le prix de revente moyen a augmenté de 10,2 % par rapport au quatrième trimestre de 2021 pour atteindre environ 800 000 $ au premier trimestre de 2022, tandis que les niveaux des stocks dans le secteur de la revente de maisons (sur une base désaisonnalisée) ont légèrement augmenté, mais sont demeurés inférieurs aux niveaux moyens. D'une année à l'autre, les ventes de maisons ont diminué de 12,5 % au premier trimestre.

En avril, le volume des ventes de maisons avait diminué encore davantage, sous l'effet d'une diminution des prix des maisons dans un certain nombre de régions; le prix de revente moyen a atteint un sommet en février, puis a affiché deux baisses mensuelles consécutives. La valeur des biens immobiliers en pourcentage du revenu disponible des ménages, un indicateur de l'abordabilité du logement, a continué d'augmenter pour atteindre 583,7 % à la fin du premier trimestre, comparativement à 509,4 % à la fin du premier trimestre de 2021.

La valeur des actifs financiers des ménages recule sous l'effet de la faiblesse des marchés obligataires et des marchés boursiers étrangers

La valeur des actifs financiers des ménages a diminué de 1,0 % au premier trimestre, en raison de la dépréciation des titres d'emprunt et des actions étrangères directement détenus par ceux-ci. La valeur des parts de fonds communs de placement et des fonds de l'assurance-vie et des rentes, dans le cadre desquels les ménages sont exposés à d'importants investissements dans des titres d'emprunt et des titres en actions, a également diminué.

L'indice composé de la Bourse de Toronto (TSX) a progressé de 3,1 %, à la suite d'une augmentation de 5,7 % au quatrième trimestre de 2021, sous l'effet de hausses observées dans certains secteurs, comme celui de l'énergie. En comparaison, l'indice Standard and Poor's 500 (S&P 500), davantage axé sur les sociétés technologiques, a reculé de 4,9 % au premier trimestre de 2022. Il s'agit de la première fois que l'indice TSX, qui est davantage axé sur les sociétés de ressources naturelles, présente de meilleurs résultats que l'indice S&P 500, depuis le premier trimestre de 2021. Par conséquent, les rendements des actions canadiennes ont eu tendance à dépasser ceux des actions étrangères au premier trimestre.

La diminution des actifs financiers est aussi attribuable aux cours des obligations, qui ont enregistré une baisse importante, sous l'effet d'une augmentation des taux de rendement des titres d'emprunt, comme ceux des obligations sur cinq ans du gouvernement du Canada, qui sont passés de 0,55 % le jour où la pandémie a été déclarée le 11 mars 2020 à 2,39 % à la fin de mars 2022. Des taux d'intérêt plus élevés se traduisent par des taux de rendement plus élevés, ce qui résulte en des prix généralement plus faibles pour les titres à revenu fixes.

Par conséquent, la valeur du patrimoine des ménages détenue par l'entremise d'investisseurs institutionnels, par exemple dans des fonds communs de placement et des régimes d'assurance et de retraite, a diminué d'un montant considérable de 206,0 milliards de dollars au premier trimestre, principalement en raison des réévaluations à la baisse (-232,7 milliards de dollars), et malgré des entrées nettes de fonds généralement positives de 26,8 milliards de dollars des ménages dans ces instruments. Les obligations et les actions étrangères représentaient plus de la moitié (51,4 %) de l'actif financier total des fonds communs de placement et des régimes de retraite.

Les facteurs contrastants à l'origine de la croissance des actifs non financiers et de la baisse des actifs financiers ont entraîné une baisse du ratio des actifs financiers aux actifs non financiers, qui s'est établi à 97,1 % au premier trimestre. Il s'agit de la première fois que ce ratio passe sous la barre des 100 %, en raison de l'augmentation de la valeur des actifs immobiliers et de la diminution des actifs financiers, qui ont donné lieu à une inversion de la part relative de ces actifs dans le portefeuille agrégé des ménages.

Les emprunts hypothécaires continuent d'être le principal facteur à l'origine de l'augmentation de la dette des ménages

Sur une base désaisonnalisée, le rythme des emprunts sur le marché du crédit s'est légèrement accéléré comparativement au trimestre précédent, les ménages ayant ajouté 52,8 milliards de dollars en emprunt au premier trimestre. Les prêts hypothécaires, qui se sont chiffrés à 45,4 milliards de dollars, sont demeurés le principal facteur à l'origine de l'augmentation des emprunts. Ce chiffre était légèrement inférieur à la demande de 46,1 milliards de dollars au quatrième trimestre de 2021. Les ménages ont continué de préférer les nouveaux prêts hypothécaires à taux variable aux prêts hypothécaires à taux fixe au premier trimestre, malgré la hausse des taux d'intérêt. La proportion de l'encours des prêts hypothécaires à taux variable est ainsi passée de 28,1 % au quatrième trimestre de 2021 à 30,7 % au premier trimestre.

La demande de prêts non hypothécaires a augmenté pour passer de 3,6 milliards de dollars au quatrième trimestre de 2021 à 7,5 milliards de dollars au premier trimestre de 2022, et représentait la plus forte demande de prêts non hypothécaires depuis le deuxième trimestre de 2018.

La dette des ménages sur le marché du crédit (crédit à la consommation et prêts hypothécaires et non hypothécaires) a augmenté de 2,0 % par rapport au trimestre précédent pour atteindre 2 702,3 milliards de dollars au premier trimestre, sous l'effet de la vigueur de l'activité d'emprunt. La dette hypothécaire s'est établie à 1 996,2 milliards de dollars, tandis que les prêts non hypothécaires ont totalisé 706,2 milliards de dollars.

Graphique 3  Graphique 3: Dette des ménages sur le marché du crédit, flux désaisonnalisés
Dette des ménages sur le marché du crédit, flux désaisonnalisés

Le ratio de la dette des ménages sur le marché du crédit par rapport au revenu disponible diminue après avoir atteint un sommet

Sur une base désaisonnalisée, la dette des ménages sur le marché du crédit en proportion du revenu disponible des ménages a diminué pour s'établir à 182,5 % au premier trimestre, après avoir atteint un sommet de 185,0 % au trimestre précédent. Autrement dit, il y avait 1,83 $ de dette sur le marché du crédit pour chaque dollar de revenu disponible des ménages au premier trimestre. La dette des ménages sur le marché du crédit (+2,0 %) a toutefois augmenté moins rapidement que le revenu disponible des ménages (+3,3 %).

Le ratio du service de la dette des ménages, qui correspond au total des paiements obligatoires du capital et des intérêts sur la dette sur le marché du crédit en proportion du revenu disponible des ménages, s'est établi à 13,48 % au premier trimestre de 2022, en baisse par rapport à 13,72 % au quatrième trimestre de 2021. Il s'agit de la première baisse depuis le deuxième trimestre de 2021. Le revenu disponible des ménages avant les paiements d'intérêts s'est accru de 3,2 % au premier trimestre de 2022, tandis que les paiements de la dette totale ont augmenté de 1,5 %. Les paiements d'intérêts ont représenté 43,5 % de l'ensemble des paiements de la dette au cours du premier trimestre, comparativement à près de 50 % à la fin de 2019, avant la pandémie.

Au cours du premier trimestre de 2022, la Banque du Canada a annoncé sa première hausse du taux directeur, soit de 25 points de base, depuis le début de la pandémie. Elle a ensuite annoncé deux autres hausses du taux, de 50 points de base chacune, au cours du deuxième trimestre. Le ratio du service de la dette est touché par les changements apportés au taux préférentiel pour divers instruments d'emprunt à taux variable, tandis qu'une proportion importante de la dette est liée à des produits à taux fixe.

Graphique 4  Graphique 4: Dette des ménages sur le marché du crédit par rapport au revenu disponible des ménages, données désaisonnalisées
Dette des ménages sur le marché du crédit par rapport au revenu disponible des ménages, données désaisonnalisées

La demande de titres d'emprunt de l'administration publique fédérale sur le marché du crédit diminue et vise l'emprunt à long terme

La demande de titres d'emprunt de l'administration publique fédérale sur le marché du crédit s'est établie à 20,4 milliards de dollars au premier trimestre, ce qui constitue une légère baisse par rapport à 24,7 milliards de dollars au quatrième trimestre de 2021. Ces emprunts étaient constitués de 24,8 milliards de dollars en émissions nettes d'obligations de l'administration publique fédérale, lesquelles ont été partiellement contrebalancées par des rachats nets d'effets à court terme de 5,9 milliards de dollars, ce qui indique que l'administration publique fédérale maintient sa stratégie d'emprunt à long terme.

La Banque du Canada a enregistré des ventes et des rachats nets d'obligations fédérales pour la première fois depuis le premier trimestre de 2020, pour un total de 1,9 milliard de dollars. Cela s'explique par le fait que la banque centrale a mis fin à son programme d'assouplissement quantitatif et est passée à la phase de réinvestissement, réduisant ainsi ses achats d'obligations.

La demande des autres ordres de gouvernement (à l'exclusion des caisses de sécurité sociale) pour des fonds des marchés du crédit leur a permis de réduire l'encours de leur dette au moyen d'opérations nettes (-1,8 milliard de dollars). Cette réduction a été réalisée en grande partie grâce à des rachats nets d'effets de 14,4 milliards de dollars, qui ont dépassé les émissions nettes d'obligations (+10,7 milliards de dollars).

Le ratio de la dette au produit intérieur brut diminue alors que la croissance économique dépasse celle des emprunts

Le ratio de la dette nette de l'administration publique fédérale (valeur comptable du total des passifs financiers moins le total des actifs financiers) au produit intérieur brut (PIB) a diminué pour passer de 37,1 % au quatrième trimestre de 2021 à 36,5 % au premier trimestre de 2022, tandis que le ratio de la dette nette des autres administrations publiques au PIB a lui aussi diminué au cours de la même période, pour passer de 23,6 % à 22,8 %. L'augmentation de la croissance du PIB par rapport à la dette a été l'un des principaux facteurs à l'origine de la baisse des ratios.

Graphique 5  Graphique 5: Dette nette (valeur comptable) en pourcentage du produit intérieur brut
Dette nette (valeur comptable) en pourcentage du produit intérieur brut

Les emprunts non hypothécaires des sociétés privées non financières diminuent

À la suite des importantes activités de fusion et d'acquisition au quatrième trimestre de 2021, la demande de fonds par les sociétés privées non financières a diminué pour passer de 66,9 milliards de dollars à 27,4 milliards de dollars au premier trimestre de 2022. Les emprunts étaient principalement sous forme de prêts non hypothécaires (+16,3 milliards de dollars), d'obligations et de débentures (+16,2 milliards de dollars) et de prêts hypothécaires (+8,5 milliards de dollars). Cette activité a été partiellement contrebalancée par une diminution des actions cotées en bourse (-12,3 milliards de dollars).

Par ailleurs, les sociétés privées non financières ont réduit leurs avoirs en devises canadiennes et en dépôts de 12,9 milliards de dollars au premier trimestre. Il s'agit de la première baisse depuis le premier trimestre de 2019. Les actifs en devises et en dépôts canadiens ont diminué pour se chiffrer à 619,0 milliards de dollars à la fin du premier trimestre de 2022, ce qui représente 13,5 % des actifs financiers totaux des sociétés privées non financières, en hausse par rapport à 11,5 % à la fin du quatrième trimestre de 2019.

Les réserves de minerais et de produits énergétiques des sociétés privées non financières, qui constituent d'importantes composantes du patrimoine en ressources naturelles et de la valeur nette des sociétés privées non financières, ont augmenté de 23,5 % par rapport au quatrième trimestre de 2021 pour atteindre 1 283,6 milliards de dollars au premier trimestre de 2022. Cela s'explique principalement par la hausse des prix de l'énergie, qui a fait croître la valeur du patrimoine en ressources du Canada. Selon l'Indice des prix des matières brutes de Statistique Canada, de décembre 2021 à mars 2022, le prix du pétrole brut et du bitume a enregistré une hausse prononcée de 60,0 %, tandis que le prix du charbon a progressé de 14,9 %. Les prix du pétrole brut ont continué d'augmenter au début de juin 2022.

Le ratio de la dette des sociétés privées non financières sur le marché du crédit (à la valeur comptable) au PIB s'est établi à 72,0 % au premier trimestre. Le ratio a poursuivi sa baisse, atténuée par la croissance du PIB, depuis le sommet inégalé de 75,5 % atteint au début de 2021. Toutefois, selon l'Enquête canadienne sur la situation des entreprises publiée en mai 2022, près du tiers des entreprises ont déclaré qu'elles n'étaient pas en mesure de s'endetter davantage, une hausse comparativement à un peu plus du quart en février 2022.

Graphique 6  Graphique 6: Demande de fonds par les sociétés privées non financières
Demande de fonds par les sociétés privées non financières

L'offre de fonds du secteur financier diminue

Les sociétés financières ont injecté 65,9 milliards de dollars dans l'économie au moyen d'instruments du marché financier au premier trimestre de 2022, en baisse de 46,0 milliards de dollars par rapport au trimestre précédent. L'offre de fonds a principalement pris la forme de prêts non hypothécaires (55,0 milliards de dollars) et hypothécaires (44,7 milliards de dollars), et a été partiellement contrebalancée par des liquidations nettes d'effets à court terme (-30,4 milliards de dollars).

La valeur marchande des actifs financiers des sociétés financières a reculé de 0,8 % pour se chiffrer à 20 212,4 milliards de dollars à la fin du premier trimestre. Ce recul est attribuable à une baisse de 263,5 milliards de dollars de la valeur des actions étrangères et à une baisse de 138,9 milliards de dollars de la valeur des titres d'emprunt. Toutefois, ces baisses ont été partiellement contrebalancées par une hausse de la valeur des prêts et des actions canadiennes.

Les actifs financiers des fonds communs de placement, dont le patrimoine est principalement détenu par les ménages, ont diminué pour la première fois depuis le début de la pandémie, en baisse de 97,6 milliards de dollars pour s'établir à 3 262,9 milliards de dollars au premier trimestre de 2022, tandis que les investissements nets en part de fonds communs de placement ont diminué par rapport au sommet inégalé atteint au quatrième trimestre de 2021. La diminution des actifs financiers est principalement attribuable à une baisse de la valeur des actions étrangères (-88,6 milliards de dollars) et des obligations et débentures canadiennes (-16,6 milliards de dollars).

Au premier trimestre, environ 10 % des actions cotées en bourse détenues dans des fonds communs de placement étaient liées aux secteurs de l'extraction minière, de l'exploitation en carrière et de l'extraction de pétrole et de gaz, et de la fabrication de produits du pétrole et du charbon, tandis qu'environ 20 % étaient liées aux banques à charte canadiennes. Les actions cotées en bourse détenues dans des fonds communs de placement ont augmenté de 0,9 % au cours du premier trimestre, pour atteindre 523,4 milliards de dollars.

Graphique 7  Graphique 7: Prêts accordés par le secteur financier
Prêts accordés par le secteur financier





  Note aux lecteurs

Révisions

La présente diffusion des données du premier trimestre de 2022 des comptes du bilan national et des flux financiers comprend les estimations révisées du premier trimestre au quatrième trimestre de 2021. Ces données intègrent des données nouvelles, des données révisées ainsi que des données mises à jour sur les tendances saisonnières. Un aperçu des révisions apportées aux concepts, aux méthodologies et aux statistiques à partir de la publication des données du troisième trimestre de 2021 est présenté dans le document « Un aperçu des révisions apportées aux comptes financiers et du patrimoine, 1990 à 2021 ».

Des améliorations aux données des comptes du bilan national et des flux financiers, telles que l'élaboration de renseignements détaillés sur les contreparties par secteur, seront incorporées de façon continue. Pour faciliter cette initiative ainsi que d'autres initiatives, on doit prolonger la période de la révision annuelle (normalement les trois années précédentes) au moment de la diffusion des données du troisième trimestre. Ainsi, pour les deux prochaines années, lors de la diffusion des comptes financiers et du patrimoine du troisième trimestre, les données seront révisées rétrospectivement jusqu'à 1990 pour assurer une série chronologique continue.

Comptes financiers et du patrimoine sur une base de qui à qui : certains instruments financiers

Le produit de visualisation des données « Comptes financiers sur une base de qui à qui, certains instruments financiers » a été mis à jour en fonction des données du premier trimestre de 2021 au premier trimestre de 2022.

Prochaine diffusion

Les données du deuxième trimestre de 2022 sur les comptes du bilan national et des flux financiers seront diffusées le 12 septembre 2022.

Aperçu des comptes financiers et du patrimoine

La présente diffusion des données des comptes financiers et du patrimoine regroupe les comptes du bilan national (CBN), les comptes des flux financiers (CFF) et les comptes des autres changements d'actifs.

Les CBN sont composés des bilans de tous les secteurs et sous-secteurs de l'économie. Les principaux secteurs sont les ménages, les institutions sans but lucratif au service des ménages, les sociétés financières, les sociétés non financières, les administrations publiques et les non-résidents. Les CBN englobent tous les actifs non financiers nationaux et toutes les créances d'actifs et de passifs financiers non réglées de tous les secteurs. Afin de permettre une meilleure interprétation des données sur les flux financiers, certaines séries sur les emprunts des ménages sont offertes sur une base désaisonnalisée (tableau 38-10-0238-01). Toutes les autres données ne sont pas désaisonnalisées. Pour obtenir des renseignements sur la désaisonnalisation, veuillez consulter la page Données désaisonnalisées — Foire aux questions.

Les CFF permettent de mesurer les prêts et les emprunts nets par secteur en examinant les opérations financières dans l'économie. Ils fournissent une mesure de l'investissement financier net, qui correspond à la différence entre les opérations en actifs financiers et en passifs financiers (p. ex. les achats nets de titres moins les émissions nettes de titres). Les CFF mettent également en lumière le lien entre les activités financières et non financières dans l'économie, lequel associe les estimations de l'épargne et l'acquisition de capital non financier (p. ex. l'investissement en logements neufs) aux opérations financières sous-jacentes.

Alors que les CFF enregistrent des changements dans les actifs et les passifs financiers entre l'ouverture et la fermeture du bilan associé aux transactions lors de la période de comptabilisation, la valeur des actifs et des passifs détenus par une institution peut aussi changer pour d'autres raisons. Ces autres types de changements, que l'on appelle les autres flux économiques, sont comptabilisés dans le compte des autres changements d'actifs.

Ce compte comporte deux composantes principales. La première composante principale est le compte des autres changements de volume d'actifs. Ce compte comprend les changements dans les actifs et les passifs non financiers et financiers liés à l'apparition économique et à la disparition d'actifs, les effets d'événements externes comme les guerres ou les catastrophes sur la valeur des actifs ainsi que les changements de classification et de structure des actifs. La deuxième composante principale est le compte de réévaluation, qui présente les gains et les pertes d'avoirs revenant aux propriétaires d'actifs et de passifs non financiers et financiers pendant la période de comptabilisation et découlant des changements dans les évaluations aux prix du marché.

À l'heure actuelle, seul l'agrégat des autres changements d'actifs est accessible dans le Système canadien des comptes macroéconomiques; aucun renseignement sur les différentes composantes n'est accessible.

Les définitions relatives aux indicateurs financiers sont présentées dans le document intitulé « Indicateurs financiers des Comptes du bilan national » et dans le Glossaire du Système canadien des comptes macroéconomiques.

Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages

Le CBN pour le secteur des ménages est réparti entre un certain nombre de dimensions socioéconomiques dans le cadre des comptes économiques répartis pour le secteur des ménages. Des données sur le patrimoine et ses composantes selon le quintile de revenu, le groupe d'âge, la génération et la région peuvent être consultées dans les tableaux 36-10-0585-01, 36-10-0586-01, 36-10-0589-01 et 36-10-0590-01.

Il est possible d'en apprendre davantage sur la méthodologie utilisée pour les estimations sur le patrimoine des comptes économiques répartis pour le secteur des ménages en consultant l'article « Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages, estimations des répartitions des actifs, des passifs et de la valeur nette, 2010 à 2019 : rapport technique sur la méthodologie et la qualité ».

Produits

Il est maintenant possible de consulter le produit de visualisation de données intitulé « Comptes financiers sur une base de qui à qui, certains instruments financiers », qui fait partie de la série Statistique Canada — Produits de visualisation des données (Numéro au catalogue71-607-X).

Comme complément à cette diffusion, vous pouvez également consulter le document « Un aperçu des révisions apportées aux comptes financiers et du patrimoine, 1990 à 2021 », qui fait partie de la collection Les nouveautés en matière de comptes économiques canadiens (Numéro au catalogue13-605-X).

Comme complément à cette diffusion, vous pouvez également consulter le produit de visualisation de données intitulé « Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages, patrimoine : outil interactif », qui fait partie de la série Statistique Canada — Produits de visualisation des données (Numéro au catalogue71-607-X).

Comme complément à cette diffusion, vous pouvez également consulter le produit de visualisation de données intitulé « Statistiques sur les titres financiers », qui fait partie de la série Statistique Canada — Produits de visualisation des données (Numéro au catalogue71-607-X).

Le portail Statistiques des comptes économiques, accessible sous l'onglet Sujets de notre site Web, offre un portrait à jour des économies nationale et provinciales et de leurs structures.

La publication Les nouveautés en matière de comptes économiques canadiens (Numéro au catalogue13-605-X) est accessible.

Il est également possible de consulter le Guide de l'utilisateur : Système canadien des comptes macroéconomiques (Numéro au catalogue13-606-G).

Il est également possible de consulter le Guide méthodologique : Système canadien des comptes macroéconomiques (Numéro au catalogue13-607-X).

Il est également possible de consulter le produit Norme spéciale de diffusion des données plus « Comptes des autres sociétés financières » aussi connu sous le nom « Actifs et passifs des autres sociétés financières par secteur, valeur marchande, trimestrielle » (tableau 36-10-0668-01).

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).

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