La violence conjugale au Canada, 2019
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Diffusion : 2021-10-06
Les résultats de l'Enquête sociale générale (ESG) de 2019 sur la sécurité des Canadiens (victimisation) révèlent qu'environ 432 000 femmes et 279 000 hommes au Canada ont été victimes de violence conjugale au cours des cinq années ayant précédé l'enquête.
Il existe deux principales méthodes pour mesurer la violence conjugale au Canada : les données administratives recueillies auprès de la police et les données d'enquête recueillies directement auprès des Canadiens. En raison de la complexité des relations intimes, la violence conjugale est particulièrement susceptible d'être sous-signalée à la police. Ainsi, les expériences de violence autodéclarées sont un complément important aux données déclarées par la police.
Statistique Canada recueille des données autodéclarées sur la violence conjugale depuis plus de 20 ans. Au cours de cette période, il y a eu des diminutions importantes des cas de violence conjugale; de nombreux changements ont été apportés aux pratiques policières liées à la violence conjugale; et bon nombre de programmes et politiques visant à prévenir et à contrer différentes formes de violence entre partenaires intimes ont été mis en place.
Selon les résultats de l'ESG sur la victimisation, la violence conjugale autodéclarée était beaucoup moins fréquente en 2019 qu'en 1999. En effet, 3,5 % des Canadiens vivant dans les provinces avaient été victimes de violence conjugale autodéclarée de la part d'un conjoint ou d'un partenaire en union libre actuel ou ancien au cours des cinq années ayant précédé l'enquête de 2019; il s'agit d'une baisse de 54 % par rapport au taux de 7,5 % enregistré 20 ans auparavant. Malgré le fait qu'il n'est pas possible de faire des comparaisons pour les territoires au cours de la même période, les données de 2009 montrent que la violence conjugale n'a pas diminué de façon significative dans les territoires au cours des 10 années précédentes (10,2 % en 2009, par rapport à 9,8 % en 2019).
L'article de Juristat intitulé « La violence conjugale au Canada, 2019 », diffusé aujourd'hui, traite de la nature et de la prévalence de la violence conjugale, des caractéristiques des victimes, des conséquences physiques et émotionnelles de cette violence et de la façon dont les victimes ont demandé du soutien. L'infographie intitulée « Tendances en matière de violence conjugale au Canada, 2019 » est également diffusée aujourd'hui.
La pandémie de COVID-19 a commencé à avoir une incidence généralisée sur la vie des Canadiens en mars 2020, au moment où la collecte des données de l'ESG de 2019 sur la victimisation se terminait. Par conséquent, les données présentées dans cet article ne comprennent pas de renseignements sur la violence conjugale pendant la pandémie, au moment où, dans l'intérêt de la santé publique, bon nombre de personnes vivaient en isolement, et que certaines vivaient avec leur agresseur. Les résultats figurant dans le présent article serviront toutefois de référence pour une analyse à venir du problème de la violence conjugale au Canada. À Statistique Canada, les renseignements actuellement disponibles sur la violence familiale et la violence conjugale pendant la pandémie reposent sur des données déclarées par la police et des données recueillies selon une approche participative (voir la note aux lecteurs).
Dans les provinces, la violence conjugale diminue tant chez les femmes que chez les hommes, mais on observe une baisse plus marquée chez ces derniers
Cette tendance à la baisse à long terme de la violence conjugale a été observée dans le contexte des relations conjugales actuelles et antérieures. Plus particulièrement, bien que le quart (25 %) des Canadiens aient déclaré avoir été victimes de violence de la part d'un ex-conjoint au cours des cinq années ayant précédé l'ESG de 1999 sur la victimisation, en 2019, cette proportion avait diminué pour s'établir à un peu plus de 1 sur 10 (11 %).
Dans les provinces, la violence conjugale a diminué tant chez les femmes que chez les hommes : en 1999, 8,3 % des femmes et 6,6 % des hommes avaient été victimes de violence conjugale au cours des cinq années précédentes, des proportions qui ont diminué pour s'établir à 4,2 % et à 2,7 %, respectivement, en 2019. Il s'agit d'une diminution de 49 % du taux de violence conjugale chez les femmes et d'une baisse de 60 % chez les hommes.
Plus de 1 victime de violence conjugale sur 4 a subi les formes les plus graves de violence
La violence conjugale peut prendre de nombreuses formes et sa gravité peut varier. Parmi les personnes qui avaient subi de la violence conjugale au cours des cinq années précédentes, plus de 6 victimes sur 10 (64 %) avaient été poussées, empoignées ou bousculées par leur conjoint, tandis qu'environ la moitié ont déclaré que leur conjoint avait menacé de les frapper (53 %) ou leur avait lancé un objet qui aurait pu les blesser (46 %). Plus de 1 victime de violence conjugale sur 4 (28 %) avait subi les formes les plus graves de violence conjugale mesurées au moyen de l'ESG sur la victimisation : battre, étrangler, menacer d'utiliser ou utiliser une arme à feu ou un couteau, ou agresser sexuellement.
Parmi les victimes de violence conjugale, les expériences différaient entre les femmes et les hommes. Les femmes victimes de violence conjugale étaient plus susceptibles d'avoir été poussées, empoignées ou bousculées (72 % par rapport à 52 % des hommes), agressées sexuellement (17 % par rapport à 7,4 %) ou étranglées (14 % par rapport à 3,4 %). En revanche, les hommes victimes de violence conjugale étaient plus susceptibles de s'être fait lancer un objet qui aurait pu les blesser (60 % par rapport à 39 % des femmes), d'avoir reçu des coups de pied ou d'avoir été mordus ou frappés (43 % par rapport à 18 %) ou d'avoir été giflés (37 % par rapport à 17 %).
Alors que la violence conjugale a diminué dans les provinces au cours des 20 dernières années, on a noté une baisse parmi les victimes des formes de violence conjugale les plus graves mesurées au moyen de l'enquête (battre, étrangler, menacer d'utiliser ou utiliser une arme à feu ou un couteau, ou agresser sexuellement). Ces formes de violence conjugale les plus graves ont été subies par 2,3 % des personnes en 1999 et par 1,0 % d'entre elles en 2019. La même tendance s'appliquait aux personnes qui avaient été victimes d'autres formes de violence, soit : donner des coups de pied, mordre, frapper ou frapper avec un objet pouvant blesser (les formes de violence les plus graves vécues par 1,9 % des personnes en 1999 et par 0,6 % d'entre elles en 2019); pousser, empoigner, bousculer ou gifler (2,3 % en 1999 et 1,2 % en 2019); et menacer de frapper avec le poing ou lancer un objet pouvant blesser (1,0 % en 1999 et 0,6 % en 2019).
Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de subir des blessures corporelles et des répercussions émotionnelles négatives après avoir été victimes de violence conjugale
Selon les données de l'ESG sur la victimisation, le tiers (33 %) des victimes de violence conjugale ont subi des blessures corporelles. Près de 1 homme sur 4 (23 %) a déclaré une blessure, comparativement à 4 femmes sur 10 (39 %).
Les répercussions émotionnelles les plus souvent déclarées par les victimes étaient le fait de s'être senties bouleversées (52 %), blessées ou déçues (48 %) et en colère (44 %). Plus du quart des victimes ont déclaré s'être senties isolées (27 %) ou avoir souffert de dépression ou d'attaques de panique (29 %). Environ 1 victime sur 6 (14 %) a déclaré avoir craint pour la sécurité de ses enfants et 1 sur 10 (10 %) a déclaré avoir eu des pensées suicidaires. Parmi les victimes de violence conjugale, les femmes étaient beaucoup plus susceptibles que les hommes de déclarer avoir ressenti chacune des répercussions émotionnelles négatives mesurées au moyen de l'enquête, tandis que les hommes étaient plus susceptibles que les femmes de déclarer n'avoir ressenti aucune répercussion émotionnelle.
La peur, ainsi que la crainte d'une escalade de la violence, était une autre répercussion émotionnelle déclarée par les femmes victimes de violence conjugale. Près de 4 femmes sur 10 (38 %) ont déclaré avoir ressenti de la peur, tandis que plus du quart (29 %) des femmes ont déclaré avoir craint pour leur vie. Ces répercussions étaient moins fréquentes chez les hommes victimes de violence conjugale (11 % et 3,8 %, respectivement).
La grande majorité des cas de violence conjugale ne sont pas signalés à la police
Selon les résultats de l'ESG sur la victimisation, 1 victime de violence conjugale sur 5 (19 %) a déclaré que la violence subie au cours des cinq années précédentes avait été signalée à la police, soit par la victime, soit par une autre personne. Dans l'ensemble, la grande majorité (80 %) des victimes de violence conjugale ont déclaré que la violence subie n'avait pas été signalée à la police. Parallèlement, 35 % des cas de victimisation des ménages (c.-à-d. l'introduction par effraction, le vol de véhicules à moteur ou de leurs pièces, le vol de biens du ménage et le vandalisme) et 24 % des cas de victimisation avec violence non conjugale ont été signalés à la police en 2019.
La prévalence globale de la violence conjugale dans les provinces a diminué au cours des 20 dernières années, mais une plus faible proportion de victimes de violence conjugale ont déclaré que la violence qu'elles ont subie a été signalée à la police (28 % en 1999, par rapport à 19 % en 2019).
Une plus grande proportion d'Autochtones sont victimes de violence conjugale
Selon les données de l'ESG de 2019 sur la victimisation, une proportion plus élevée de la population autochtone ― c'est-à-dire les Premières Nations, Métis et Inuits ― avait subi de la violence conjugale. Alors que 3,4 % des non-Autochtones ont été victimes de violence conjugale au cours des cinq années précédentes, la prévalence était plus de deux fois supérieure chez les Autochtones (7,5 %). En particulier, cette différence reflétait les expériences des Inuits et des Métis, dont 15 % et 9,4 % avaient été victimes de cette forme de violence, respectivement. Par ailleurs, la proportion de personnes des Premières Nations ayant été victimes de violence conjugale ne différait pas de façon significative de celle des non-Autochtones.
De 2009 à 2019, la violence conjugale a diminué chez les femmes autochtones dans les provinces (15 % en 2009, par rapport à 7,5 % en 2019). La tendance comparable pour les hommes autochtones ne peut pas être présentée, car l'estimation de 2009 est trop peu fiable pour être publiée.
La violence conjugale est plus fréquente chez les personnes ayant une incapacité et moins courante chez celles appartenant à des groupes de minorités visibles
La violence conjugale était plus fréquente chez les personnes ayant une incapacité, 5,1 % d'entre elles ayant déclaré avoir été victimes de violence conjugale au cours des cinq années précédentes. À titre de comparaison, 2,7 % des personnes n'ayant aucune incapacité ont déclaré la même chose. Dans les provinces de 2014 à 2019, la violence conjugale chez les personnes ayant une incapacité n'a pas changé de façon significative.
Parmi les personnes appartenant à un groupe désigné comme minorité visible, 2,3 % ont déclaré avoir été victimes de violence conjugale au cours des cinq années ayant précédé 2019 (par rapport à 3,9 % de celles qui ne considèrent pas appartenir à un groupe de minorité visible). La violence conjugale parmi les populations de minorités visibles dans les provinces a diminué de façon significative de 1999 à 2019 (5,5 % par rapport à 2,3 %).
Note aux lecteurs
Le présent article est fondé sur les données de l'Enquête sociale générale (ESG) de 2019 sur la victimisation. Depuis 1999, l'ESG sur la victimisation permet de recueillir des renseignements sur la violence conjugale autodéclarée tous les cinq ans. Afin de mesurer la violence conjugale, dans le cadre de l'ESG sur la victimisation, on a posé des questions concernant une série de comportements violents dans le contexte de leur relation conjugale aux personnes mariées ou vivant en union libre, ainsi qu'aux personnes séparées ou divorcées qui avaient été en contact avec leur ex-partenaire au cours des cinq années précédentes.
Au cours de la certification des données, une analyse des réponses entre les deux modes de collecte (par téléphone et en ligne) a révélé un « effet du mode de collecte des données », c'est-à-dire qu'il y avait des différences dans la façon dont les Canadiens ont répondu à certaines questions de l'enquête en fonction de la méthode qu'ils ont utilisée pour fournir leurs réponses. Ces différences ont une incidence sur la comparabilité des données de l'ESG de 2019 sur la victimisation par rapport aux cycles précédents de l'enquête sur la victimisation. Par conséquent, il n'est pas possible d'analyser les tendances des indicateurs de victimisation avec violence non conjugale et de victimisation des ménages. Toutefois, un tel effet du mode de collecte des données n'a pas été observé pour les variables de la violence conjugale.
L'analyse des tendances dans le présent article se limite aux provinces ou aux territoires. En raison des différences dans la façon dont les données ont été recueillies, les données des territoires ne peuvent pas être combinées aux données des provinces recueillies avant 2014. De plus, l'information sur le genre est recueillie depuis 2019, tandis que les données des cycles précédents sont fondées sur le sexe (c. à d. le sexe à la naissance) plutôt que sur le genre (c. à d. l'identité ou l'expression de genre). Les données sur les tendances des cycles antérieurs (c. à d. 1999, 2004 et 2009) ne sont pas disponibles pour tous les groupes démographiques.
D'autres résultats de l'ESG de 2019 sur la victimisation ont été diffusés par le Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités (CCSJSC), dont les articles intitulés « La victimisation criminelle au Canada, 2019 » et « Perceptions du public à l'égard des services de police dans les provinces canadiennes, 2019 ». En outre, le CCSJSC a publié plusieurs articles sur la violence entre partenaires intimes, y compris les relations conjugales et non conjugales. Fondés sur les données de l'Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés, ces articles portent sur des populations d'intérêt précises : « Violence entre partenaires intimes au Canada, 2018 : un aperçu »; « La violence entre partenaires intimes : expériences des femmes des Premières Nations, métisses et inuites au Canada, 2018 »; « Violence entre partenaires intimes : expériences des femmes appartenant à une minorité visible au Canada, 2018 »; « Violence entre partenaires intimes : expériences des femmes ayant une incapacité au Canada, 2018 »; « Violence entre partenaires intimes : expériences des femmes de minorité sexuelle au Canada, 2018 »; « Violence entre partenaires intimes : expériences des hommes de minorité sexuelle au Canada, 2018 »; et « Violence entre partenaires intimes : expériences des jeunes femmes au Canada, 2018 ».
Bien que les données de l'ESG de 2019 sur la victimisation aient été recueillies avant la pandémie de COVID-19, le CCSJSC a diffusé d'autres renseignements sur la criminalité et la violence au cours de cette période, dont les articles intitulés : « Certains crimes déclarés par la police et demandes d'intervention pendant la pandémie de COVID-19, mars 2020 à juillet 2021 »; « Statistiques sur les crimes déclarés par la police au Canada, 2020 »; « Les affaires criminelles déclarées par la police diminuent au cours des premiers mois de la pandémie, alors que les demandes d'intervention liées à des querelles de ménage sont à la hausse »; « La pandémie de COVID-19 et ses répercussions sur les services aux victimes au Canada »; et « Perceptions de la population canadienne à l'égard de la sécurité personnelle dans le contexte de la pandémie de COVID-19 ».
Certaines estimations concernant la population autochtone présentées dans l'article doivent être utilisées avec prudence; pour obtenir plus de renseignements, veuillez consulter l'article de Juristat intitulé « La violence conjugale au Canada, 2019 ».
Produits
L'article de Juristat intitulé « La violence conjugale au Canada, 2019 » () est maintenant accessible. L'infographie intitulée « 85-002-XTendances en matière de violence conjugale au Canada, 2019 » () est également diffusée aujourd'hui. 11-627-M
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