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Les perceptions des Canadiens à l'égard de la sécurité personnelle depuis la pandémie de COVID-19

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Diffusion : 2020-06-09

La perception à l'égard de la sécurité est reconnue à l'échelle internationale comme un indicateur du bien-être de la population d'un pays. Avant la pandémie de COVID-19, la plupart des Canadiens se déclaraient satisfaits ou très satisfaits de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité. Parmi les citoyens des pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques, les Canadiens figurent au nombre de ceux qui se sentent généralement le plus en sécurité. En outre, au cours des 20 dernières années, les tendances générales qui se dégagent pour de nombreuses mesures autodéclarées en matière de sécurité font ressortir le fait que la population canadienne se sent plus en sécurité que par le passé.

Du 12 au 25 mai, plus de 43 000 Canadiens ont participé à une enquête réalisée en ligne selon une approche participative visant à faire part de leurs perceptions à l'égard de la criminalité et de la sécurité personnelle dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Il convient de noter que, contrairement aux autres enquêtes menées par Statistique Canada, les données obtenues selon une approche participative ne sont pas recueillies au moyen d'un plan de sondage s'appuyant sur un échantillonnage probabiliste. Il convient donc de faire preuve de prudence lors de l'interprétation des résultats, et aucune inférence quant à l'ensemble de la population canadienne ne doit être effectuée à partir de ces résultats.

Comme la vie des Canadiens a changé depuis le début de la pandémie de COVID-19, l'étude de leur sentiment de sécurité par rapport à la criminalité et à la violence est essentielle à la compréhension du bien-être des personnes, et des collectivités en général. Il s'agit également d'un moyen de mieux comprendre les éventuels besoins en matière de services de soutien aux personnes, aux familles et aux collectivités, pendant la période de reprise des activités, en particulier pour celles qui ont été les plus touchées.

La moitié des participants estiment que le niveau de criminalité dans leur voisinage est inchangé

Depuis le début de la pandémie, les services de police et les fournisseurs de services aux victimes, au Canada comme à l'étranger, ont fait état de variations quant au nombre et aux types de crimes qui leur sont signalés. Certains services de police ont, par exemple, constaté une baisse du nombre d'affaires de conduite avec les facultés affaiblies ou du nombre de crimes contre la personne, comme le vol qualifié, alors que le nombre d'infractions comme le vol visant des établissements commerciaux semble s'accroître. Des préoccupations ont été soulevées quant à la possibilité que certains types de crimes, comme les fraudes ou la violence familiale, soient plus répandus en période d'isolement, et que leur niveau de gravité augmente.

La moitié (50 %) des participants à l'enquête selon une approche participative estimaient que le niveau de criminalité dans leur voisinage était demeuré à peu près identique depuis le début de la pandémie, alors que 15 % estimaient que la criminalité avait diminué et que 11 % croyaient qu'elle avait augmenté. La proportion restante de 24 % des participants ont déclaré qu'ils ne savaient pas si le niveau de criminalité avait changé ou non.

Bien qu'elles ne soient pas directement comparables, les données de l'Enquête sociale générale (ESG) de 2014 ont révélé que près des trois quarts (74 %) des Canadiens estimaient que la criminalité dans leur voisinage n'avait pas changé au cours des cinq années précédentes, alors que 11 % et 9 % ont indiqué qu'elle avait respectivement augmenté ou diminué.

Les femmes (11 %) et les hommes (11 %) étaient tout aussi susceptibles d'estimer que la criminalité avait augmenté dans leur voisinage, alors que les femmes (13 %) étaient moins susceptibles que les hommes (17 %) d'estimer que la criminalité y avait diminué.

Graphique 1  Graphique 1: Changement perçu en matière de criminalité dans le voisinage depuis le début de la pandémie de COVID-19, selon le genre du répondant, Canada, 2020
Changement perçu en matière de criminalité dans le voisinage depuis le début de la pandémie de COVID-19, selon le genre du répondant, Canada, 2020

Des données probantes laissent croire que les femmes pourraient être plus préoccupées par la sécurité pendant la pandémie que les hommes. Par exemple, une enquête par panel en ligne, représentative et menée par Statistique Canada en mars, a révélé que 10 % des femmes et 6 % des hommes étaient préoccupés par la violence familiale pendant la pandémie.

Les participants autochtones (17 %) et ceux faisant partie d'une minorité visible (14 %) étaient plus susceptibles que les participants non autochtones et que ceux ne faisant pas partie d'une minorité visible (11 % dans les deux cas) de croire que la criminalité avait augmenté dans leur voisinage.

Les participants de la Colombie-Britannique (24 %) étaient les plus susceptibles de croire que la criminalité avait augmenté dans leur voisinage depuis le début de la pandémie. Cette proportion est nettement plus élevée que la proportion affichée par les participants de l'Alberta (15 %), qui s'inscrivent au deuxième rang, et que la moyenne nationale (11 %).

La plupart des participants déclarent se sentir en sécurité quand ils marchent seuls dans leur voisinage lorsqu'il fait noir

Comme c'était le cas avant la pandémie, la majorité des participants ont déclaré se sentir à l'abri du crime quand ils marchent seuls dans leur voisinage lorsqu'il fait noir. Alors qu'un peu plus de 2 participants sur 10 (22 %) ont dit ne jamais avoir marché seuls dans leur voisinage lorsqu'il fait noir depuis le début de la pandémie, 83 % de ceux qui ont indiqué l'avoir fait ont déclaré qu'ils s'étaient alors sentis très en sécurité (40 %) ou plutôt en sécurité (43 %).

Graphique 2  Graphique 2: Perceptions de la sécurité par rapport à la criminalité en marchant seul dans le voisinage lorsqu'il fait noir, selon le genre du répondant, Canada, 2020
Perceptions de la sécurité par rapport à la criminalité en marchant seul dans le voisinage lorsqu'il fait noir, selon le genre du répondant, Canada, 2020

Selon les données de l'ESG de 2014, 92 % des Canadiens ont indiqué qu'ils se sentaient très en sécurité (52 %) ou plutôt en sécurité (40 %) quand ils marchent seuls dans leur voisinage lorsqu'il fait noir. la tendance observée au cours des 20 dernières années en avait été une de renforcement du sentiment de sécurité.

Les participantes, en particulier les jeunes femmes, sont moins susceptibles de déclarer se sentir en sécurité quand elles marchent seules dans leur voisinage lorsqu'il fait noir que leurs homologues de genre masculin

En général, les femmes sont moins susceptibles que les hommes de déclarer se sentir en sécurité quand elles marchent seules dans leur voisinage lorsqu'il fait noir. Les données de l'ESG de 2014 ont révélé que 64 % des hommes qui marchent seuls dans leur voisinage lorsqu'il fait noir se sentaient très en sécurité, alors que c'était le cas de 38 % des femmes. Le sentiment d'insécurité peut réduire la cohésion sociale et peut entraîner des répercussions négatives sur la santé physique et mentale des personnes, ainsi que sur leur bien-être en général.

Près de la moitié (49 %) des hommes qui ont participé à l'enquête selon une approche participative ont indiqué se sentir, depuis le début de la pandémie, très en sécurité quand ils marchent seuls dans leur voisinage lorsqu'il fait noir, comparativement à moins du tiers des femmes (29 %). Les participantes étaient près de trois fois plus susceptibles que leurs homologues de genre masculin d'indiquer qu'elles ne marchent pas seules dans leur voisinage lorsqu'il fait noir (32 % par rapport à 11 %).

Les jeunes femmes étaient les moins susceptibles de déclarer se sentir, depuis le début de la pandémie, en sécurité quand elles marchent seules dans leur voisinage lorsqu'il fait noir. Environ 1 participante sur 8 (12 %) chez les 15 à 24 ans et 1 participante sur 4 (25 %) chez les 25 à 34 ans ont déclaré se sentir très en sécurité quand elles marchent seules dans leur voisinage lorsqu'il fait noir. Parmi les participants, les jeunes femmes étaient également plus susceptibles de croire que la criminalité avait augmenté dans leur voisinage depuis le début de la pandémie de COVID-19.

Les participants faisant partie d'une minorité visible (27 %) et les participants autochtones (26 %) étaient plus susceptibles que les participants ne faisant pas partie d'une minorité visible (15 %) et que les participants non autochtones (16 %) de déclarer ne pas se sentir en sécurité quand ils marchent seuls dans leur voisinage lorsqu'il fait noir.

Parmi les participants, 1 sur 14 estiment que le harcèlement ou les attaques motivés par la race, l'origine ethnique ou la couleur de la peau s'intensifient

Les signes de désordre social, comme le harcèlement ou les attaques motivés par la race, l'origine ethnique ou la couleur de la peau, peuvent également contribuer à affaiblir le sentiment de sécurité. C'est particulièrement le cas lorsque ces signes surviennent au sein du voisinage, puisque la perception de sécurité est en grande partie influencée par les caractéristiques de l'environnement immédiat d'une personne.

Plus du tiers (37 %) des participants à l'enquête selon une approche participative estimaient que le harcèlement ou les attaques motivés par la race, l'origine ethnique ou la couleur de la peau étaient tout aussi répandus dans leur voisinage qu'avant la pandémie, alors qu'un peu plus de la moitié (52 %) ont déclaré l'ignorer. Toutefois, la proportion de participants ayant indiqué que le nombre d'incidents motivés par la race avait augmenté dans leur voisinage (7 %) était plus grande que la proportion de participants ayant déclaré que ce nombre avait diminué (4 %).

Graphique 3  Graphique 3: Changement perçu dans le voisinage au chapitre du harcèlement ou des attaques motivés par la race, l'origine ethnique ou la couleur de la peau depuis le début de la pandémie de COVID-19, selon le genre du répondant, Canada, 2020
Changement perçu dans le voisinage au chapitre du harcèlement ou des attaques motivés par la race, l'origine ethnique ou la couleur de la peau depuis le début de la pandémie de COVID-19, selon le genre du répondant, Canada, 2020

Plus de la moitié (54 %) des participants ont déclaré que le harcèlement ou les attaques motivés par la race, l'origine ethnique ou la couleur de la peau étaient rares dans leur voisinage, alors que 10 % ont indiqué que ces incidents y survenaient parfois et que 2 % ont dit qu'ils y survenaient souvent. Un peu plus du tiers (35 %) des participants ont indiqué ignorer la fréquence de ces incidents dans leur voisinage.

Dans le cadre de l'ESG de 2014, la grande majorité (92 %) des répondants ont déclaré que le harcèlement ou les attaques motivés par la race, la couleur de la peau, l'origine ethnique ou la religion n'étaient pas du tout un problème dans leur voisinage, alors que 6 % ont déclaré qu'il s'agissait d'un problème mineur, modéré ou important et que 2 % ont indiqué l'ignorer.

Les participants faisant partie d'une minorité visible sont plus susceptibles de percevoir une augmentation du nombre de cas de harcèlement ou d'attaques motivés par la race

Les hommes (8 %) étaient un peu plus susceptibles que les femmes (6 %) d'estimer que le harcèlement ou les attaques motivés par la race, l'origine ethnique ou la couleur de la peau s'étaient intensifiés depuis le début de la pandémie. Les participants non binaires (22 %) étaient beaucoup plus nombreux que les hommes ou les femmes à percevoir une telle augmentation.

Les participants plus jeunes, âgés de 15 à 24 ans (11 %) ou de 25 à 34 ans (9 %), étaient les plus susceptibles de déclarer que le harcèlement ou les attaques motivés par la race, l'origine ethnique ou la couleur de la peau avaient augmenté dans leur voisinage depuis le début de la pandémie. La proportion diminuait de façon constante avec l'âge, pour s'établir à 4 % chez les personnes de 65 ans et plus.

Certains services de police et certains médias de partout au Canada ont fait état d'une augmentation du nombre de crimes haineux depuis le début de la pandémie de COVID-19, en particulier ceux ciblant les populations d'origine asiatique. Près de 1 participant sur 5 (18 %) faisant partie d'une minorité visible estimait que les crimes haineux motivés par la race étaient plus nombreux depuis le début de la pandémie, comparativement à 6 % des participants ne faisant pas partie d'une minorité visible. Près du tiers (30 %) des participants d'origine chinoise ont indiqué qu'il y avait eu une augmentation du nombre de crimes haineux motivés par la race; il s'agit de la proportion la plus élevée, tous groupes confondus.

Les participants de la Colombie-Britannique étaient les plus susceptibles de percevoir une augmentation du nombre de crimes haineux motivés par la race (15 %), soit plus du double de la proportion affichée par ceux des provinces se classant aux deuxième et troisième rangs, soit l'Alberta (7 %) et l'Ontario (7 %). Les résidents des régions urbaines (8 %) étaient plus susceptibles que ceux des régions rurales (5 %) de déclarer que ces incidents étaient plus fréquents depuis le début de la pandémie.

Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de déclarer avoir communiqué avec les services aux victimes pour une raison liée à la criminalité

Selon leur mandat, les services aux victimes offrent des services de soutien relatifs à la protection, à l'information, à l'hébergement ou à la santé physique ou mentale, par exemple. La façon d'assurer ces services pourrait avoir changé en raison de la pandémie, mais les services aux victimes demeurent un point d'accès essentiel pour de nombreuses personnes ayant été touchées par le crime ou la violence — comme les victimes, les témoins, la famille ou les membres de la collectivité.

Dans l'ensemble, 10 % des participants ont dit avoir communiqué avec un fournisseur de services aux victimes pour une raison liée à la criminalité depuis le début de la pandémie. Les femmes (11 %) étaient plus susceptibles que les hommes (8 %) de déclarer avoir communiqué avec un fournisseur de tels services. Plus précisément, 14 % des participantes de 15 à 24 ans ont indiqué avoir communiqué avec un fournisseur de services aux victimes ou avoir utilisé de tels services, depuis le début de la pandémie, soit une proportion plus élevée que celles affichées par tout autre groupe d'âge, aussi bien chez les participantes que chez les participants.

Les participants ayant indiqué avoir communiqué avec la police ou un fournisseur de services aux victimes étaient aussi proportionnellement plus nombreux à estimer que la criminalité avait augmenté dans leur voisinage et à déclarer ne pas se sentir en sécurité en y marchant seuls lorsqu'il fait noir.

La plupart des participants déclarent que leurs voisins appelleraient la police s'ils étaient témoins d'un crime dans leur voisinage

Le fait de vivre dans un voisinage au sein duquel les résidents estiment que les voisins appelleraient la police s'ils étaient les témoins, auditifs ou oculaires, d'actes apparemment violents, perpétrés au domicile d'une autre personne, peut constituer un signe de cohésion sociale, ce qui est généralement associé, dans le cadre des études, à un sentiment accru de sécurité personnelle.

La plupart des participants estimaient qu'il était très probable (37 %) ou plutôt probable (41 %) que leurs voisins appelleraient la police s'ils étaient les témoins, auditifs ou oculaires, d'un acte apparemment violent commis dans un domicile. Dans le cadre de l'ESG de 2014, environ 9 Canadiens sur 10 estimaient qu'il était très probable (65 %) ou plutôt probable (26 %) que leurs voisins appelleraient la police s'ils étaient témoins d'un crime dans leur voisinage.

Les participants plus jeunes étaient proportionnellement moins nombreux à estimer que leurs voisins appelleraient la police s'ils étaient témoins de violence au domicile d'une personne. En effet, 7 participants sur 10 (70 %) âgés de 15 à 24 ans estimaient qu'il était très probable ou plutôt probable que leurs voisins agissent en ce sens, une proportion qui augmentait de façon constante avec l'âge pour atteindre 85 % chez les participants de 65 ans et plus.

Les participants plus jeunes semblent être ceux qui perçoivent le plus de changements au chapitre de de la criminalité et de la sécurité depuis le début de la pandémie

De nombreux participants ont indiqué ne pas avoir perçu de changements importants en matière de criminalité ou de sécurité en raison de la pandémie. Cela dit, les résultats semblent indiquer que la pandémie pourrait avoir une incidence plus importante sur les perceptions des plus jeunes en matière de sécurité.

Les participants plus jeunes, en particulier les jeunes femmes, étaient plus susceptibles d'estimer que, depuis le début de la pandémie, il y avait eu une augmentation de la criminalité dans leur voisinage, de même que du harcèlement et des attaques motivés par la race. Les jeunes femmes étaient aussi plus susceptibles d'indiquer avoir communiqué avec un fournisseur de services aux victimes ou avoir utilisé un tel service, et moins susceptibles de déclarer qu'elles se sentaient en sécurité en marchant seules dans leur voisinage lorsqu'il fait noir depuis le début de la pandémie.


  Note aux lecteurs

Au cours des prochaines semaines, de nouvelles initiatives participatives seront lancées pour obtenir des renseignements opportuns à propos d'autres enjeux importants, comme l'ampleur de l'incidence de la pandémie de COVID-19 sur la vie et le bien-être de divers groupes de Canadiens. On invite les Canadiens à continuer de consulter le site Web de Statistique Canada pour prendre part à ces initiatives.

Des modifications ont été apportées à la méthodologie pour tenir compte des différences relatives à l'âge, au sexe et à la province.

Lorsqu'il s'agit de mesurer les perceptions en matière de criminalité et de sécurité, bon nombre des personnes les plus sujettes aux changements au chapitre des perceptions à l'égard de la criminalité et de la sécurité pourraient ne pas être en mesure de participer aux initiatives.

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