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Nombre provisoire de décès et surmortalité, janvier 2020 à mars 2021

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Diffusion : 2021-06-07

Les effets de la COVID-19 se font toujours sentir sur les collectivités et les familles au Canada. Au-delà des décès attribuables à la maladie elle-même, la pandémie pourrait aussi avoir des conséquences indirectes qui font augmenter ou diminuer le nombre de décès attribuables à divers facteurs, comme le report de procédures médicales, l'augmentation de la consommation d'alcool ou de drogues ou la diminution des décès liés à d'autres causes, comme la grippe.

Pour comprendre les répercussions directes et indirectes de la pandémie, il est important de mesurer la surmortalité, laquelle se produit lorsque le nombre de décès enregistrés au cours d'une période est supérieur au nombre de décès attendu. Il convient de noter que, même en l'absence de pandémie, le nombre de décès survenus au cours d'une semaine donnée varie d'une année à l'autre. Par conséquent, le nombre de décès auquel on peut s'attendre devrait se situer dans une certaine fourchette. On constate une surmortalité lorsque le nombre de décès hebdomadaire enregistré est constamment plus élevé que le nombre de décès attendu, mais surtout lorsque le nombre de décès dépasse la fourchette du nombre de décès attendu pendant plusieurs semaines consécutives.

Après s'être traduit par une surmortalité importante depuis septembre 2020, le nombre de décès en surnombre au Canada a commencé à diminuer en janvier 2021, et la baisse s'est poursuivie en février. De mars 2020 jusqu'au début de mars 2021, soit presque 12 mois à compter du début de la pandémie, on estime à 18 511 le nombre de décès en surnombre au Canada, soit 6,7 % de plus que le nombre de décès attendu, après avoir tenu compte des changements survenus au sein de la population, comme le vieillissement.

Dans le cadre de son engagement à produire des renseignements à jour et pertinents sur la COVID-19 et ses répercussions sur les Canadiens, Statistique Canada a diffusé aujourd'hui une nouvelle mise à jour de l'ensemble de données provisoires tiré de la Base canadienne de données sur les décès de la Statistique de l'état civil, portant sur la période allant de janvier 2020 à mars 2021. Cette mise à jour s'accompagne d'une révision des estimations provisoires des décès, qui ont été corrigées lorsque cela était possible, pour tenir compte de la nature incomplète des chiffres. Les estimations provisoires continueront d'être révisées au moment des diffusions subséquentes, au fur et à mesure que de nouveaux renseignements seront fournis par les bureaux provinciaux et territoriaux de l'état civil, et que les méthodes d'estimation continueront d'être perfectionnées.

La deuxième période de surmortalité au Canada a été plus longue, mais a entraîné moins de décès par semaine que la première

Au cours des 12 premiers mois de la pandémie de COVID-19, le Canada a enregistré une surmortalité globale et importante sur deux périodes distinctes, à savoir du début de la pandémie en mars jusqu'à juin 2020, et de nouveau de septembre 2020 jusqu'au début de février 2021. Ces périodes correspondaient à des niveaux élevés de décès liés directement à la COVID-19 elle-même. On a constaté une surmortalité à d'autres moments pour certaines sous-populations, mais celle-ci n'était pas nécessairement liée à la COVID-19 elle-même.

Au cours des premiers mois de la pandémie, de mars à juin 2020, 8 423 vies de plus ont été perdues par rapport au nombre de décès attendu. Ce nombre de décès correspond étroitement aux 8 510 décès attribuables à la COVID-19 au cours de la même période. Ces décès ont touché de façon disproportionnée les Canadiens de plus de 64 ans, particulièrement au Québec et en Ontario. Au cours de cette période, on a enregistré 765 décès en surnombre par semaine, en moyenne. Le nombre de décès attribuables à la COVID-19 et le nombre de décès en surnombre ont atteint un sommet au cours des deux dernières semaines d'avril 2020. On a enregistré 2 705 décès de plus, ou 24,4 % de plus, que le nombre de décès attendu au cours de ces deux semaines, ce qui correspond très étroitement aux 2 715 décès attribuables à la COVID-19 au cours de la même période.

Infographie 1  Vignette de l'infographie 1: Nombre provisoire de décès hebdomadaires corrigé, nombre de décès attendu et nombre de décès attribuables à la COVID-19, Canada, janvier 2020 à juillet 2020
Nombre provisoire de décès hebdomadaires corrigé, nombre de décès attendu et nombre de décès attribuables à la COVID-19, Canada, janvier 2020 à juillet 2020

À l'automne, le nombre de décès attribuables à la COVID-19 et le nombre de décès en surnombre ont commencé à augmenter à nouveau. De la fin du mois de septembre jusqu'au début du mois de février 2021, on a enregistré 9 117 décès de plus, soit 7,9 % de plus, que le nombre de décès attendu. Au cours de la même période, 9 975 vies ont été perdues en raison de la COVID-19 elle-même. Alors que cette deuxième période de surmortalité était presque deux fois plus longue que la première période, au printemps 2020, le nombre moyen de décès en surnombre par semaine était plus faible, à savoir 456. Le sommet de cette période a également été moins prononcé : le plus grand nombre de décès en surnombre a été enregistré au cours de la première semaine de décembre, où 828 décès de plus, ou 14,6 % de plus, ont été enregistrés par rapport au nombre de décès attendu.

Infographie 2  Vignette de l'infographie 2: Nombre provisoire de décès hebdomadaires corrigé, nombre de décès attendu et nombre de décès attribuables à la COVID-19, Canada, juillet 2020 à février 2021
Nombre provisoire de décès hebdomadaires corrigé, nombre de décès attendu et nombre de décès attribuables à la COVID-19, Canada, juillet 2020 à février 2021

La surmortalité correspond moins aux décès attribuables à la COVID-19 au fur et à mesure que la pandémie sévit

Depuis le début de la pandémie, le nombre global de décès en surnombre et le nombre global de décès directement attribuables à la COVID-19 ont été étroitement liés. Cependant, alors que la pandémie sévissait toujours, ces tendances ont commencé à diverger et un examen plus approfondi des tendances pour les différents groupes d'âge révèle une déconnexion croissante entre les groupes de population qui affichent une surmortalité et ceux qui sont le plus touchés par les décès attribuables à la COVID-19.

Depuis le début de la pandémie, les personnes de plus de 84 ans ont affiché une part disproportionnée de décès attribuables à la COVID-19 et de décès en surnombre. De mars 2020 au début de mars 2021, environ 36 % de la surmortalité et 54 % des décès attribuables à la COVID-19 enregistrés au Canada concernaient des personnes de plus de 84 ans. Au cours de la première période de surmortalité, on a enregistré 4 197 décès en surnombre au sein de cette population plus âgée, ce qui correspond à 4 725 décès attribuables à la COVID-19. Au cours de la deuxième période de surmortalité, l'écart entre ces deux nombres s'est creusé; on a enregistré 3 691 décès en surnombre et 5 420 décès attribuables à la COVID-19, selon les données provisoires. Le nombre plus élevé de décès attribuables à la COVID-19 pourrait être dû à la maladie elle-même, qui a fait beaucoup de victimes chez certaines personnes qui pourraient avoir présenté un risque élevé de mourir pendant cette période, indépendamment de la pandémie. En outre, les effets indirects de la pandémie, qui pourraient entraîner une diminution du nombre de décès attribuables à d'autres causes, pourraient également être en jeu.

De même, les personnes âgées de 65 à 84 ans ont aussi été touchées de façon disproportionnée par la COVID-19. De mars à juin 2020, au cours de la première période de surmortalité, 3 295 décès attribuables à la COVID-19 et 2 976 décès en surnombre ont été enregistrés dans ce groupe d'âge. Comme en ce qui concerne leurs homologues plus âgés, l'écart entre ces deux chiffres s'est creusé au cours de la deuxième période de surmortalité. De septembre 2020 à février 2021, on a enregistré 3 148 décès en surnombre, comparativement à 3 980 décès attribuables à la COVID-19 chez les personnes de 65 à 84 ans.

En ce qui a trait aux personnes de moins de 65 ans, le nombre de décès en surnombre est demeuré plus élevé que le nombre de décès attribuables à la COVID-19.

Parmi les personnes de 45 à 64 ans, de mars 2020 au début de mars 2021, on a enregistré 3 028 décès de plus que le nombre de décès attendu et 1 120 décès attribuables à la COVID-19. Ces décès ont représenté 16 % des décès en surnombre enregistrés au cours de cette période et 6 % des décès attribuables à la COVID-19.

Enfin, selon les données déclarées à ce jour, les personnes de moins de 45 ans représentent moins de 1 % du nombre total de décès attribuables à la COVID-19 dans le contexte de la pandémie. Toutefois, ce groupe d'âge a affiché une surmortalité importante au cours de cette période de référence. Du début du mois de mai 2020 à la mi-février 2021, on estime à 13 140 le nombre de décès enregistrés chez les Canadiens âgés de 0 à 44 ans, ce qui représente 2 151 décès en surnombre. Contrairement à d'autres groupes d'âge, ces chiffres n'ont pas suivi le même genre de tendance que les décès attribuables à la COVID-19, mais ils ont atteint leur plus haut niveau au cours de la période allant de juillet à octobre 2020. Au cours de cette période, 67 décès en surnombre ont été enregistrés par semaine, en moyenne, soit 25,6 % de décès de plus par rapport au nombre de décès auquel on aurait pu s'attendre en l'absence de pandémie. Les hommes représentaient une grande partie des décès en surnombre enregistrés, et plus particulièrement en Alberta et en Colombie-Britannique. Étant donné que, à ce jour, on a attribué à ce groupe d'âge environ 105 décès attribuables à la COVID-19, ces chiffres sont probablement liés à d'autres facteurs, comme les effets indirects de la pandémie. Il convient de noter que certaines autorités provinciales, comme l'Alberta, ont déclaré avoir constaté plus de décès attribuables à des surdoses en 2020, comparativement à n'importe laquelle des années précédentes.

Infographie 3  Vignette de l'infographie 3: Nombre provisoire de décès hebdomadaires corrigé et nombre de décès attendu, âge 0 à 44 ans, Canada, mai 2020 à novembre 2020
Nombre provisoire de décès hebdomadaires corrigé et nombre de décès attendu, âge 0 à 44 ans, Canada, mai 2020 à novembre 2020

Seuls le cancer et les maladies cardiaques ont causé plus de décès que la COVID-19 en 2020 

Les données sur les causes de décès sont complètes à environ 93 % pour l'année de référence 2020. Les décès qui font l'objet d'une enquête des coroners ou des médecins légistes, comme les suicides, les accidents et les homicides, nécessitent souvent de longues enquêtes. Par conséquent, les données sur les causes de décès, particulièrement chez les personnes de moins de 45 ans, dont les décès sont plus susceptibles de donner lieu à une enquête, nécessitent généralement plus de temps avant d'être communiquées à Statistique Canada.

Selon les renseignements provisoires dont dispose actuellement Statistique Canada, la COVID-19 était la troisième cause de décès la plus fréquente en 2020 (5 %), derrière le cancer (26 %) et les maladies cardiaques (17 %).

Au cours de la première période de surmortalité au Canada, de mars à juin 2020, la COVID-19 (18 %) et les maladies cardiaques (18 %) étaient les causes de décès les plus répandues chez les personnes de 85 ans et plus. Au cours de la deuxième période de surmortalité en 2020 et 2021, le pourcentage de décès attribuables à la COVID-19 chez les personnes de 85 ans et plus a reculé pour s'établir à 11 %, en deçà des maladies cardiaques (18 %) et du cancer (13 %).

Chez les personnes de 65 à 84 ans, la COVID-19 était la troisième cause de décès la plus fréquente durant la première et la deuxième période de surmortalité. Toutefois, la proportion de décès attribuables à la COVID-19 a diminué et est passée de 11 % durant la première période à 7 % pendant la deuxième période. Dans ce groupe d'âge, le cancer a été systématiquement identifié comme la cause principale du décès dans un tiers de tous les décès, et 15 % des décès étaient attribuables à des maladies cardiaques.

La COVID-19 a été classée plus loin comme cause de décès chez les personnes de moins de 65 ans. Le cancer (35 %), les maladies cardiaques (14 %) et les accidents (5 %), qui comprennent les surdoses accidentelles, les accidents de la route et d'autres blessures involontaires, étaient les trois causes de décès les plus fréquentes chez les personnes âgées de 45 à 64 ans. Environ 2 % des décès survenus au sein de ce groupe d'âge ont été attribuables à la COVID-19 au cours de la même période.

Chez les personnes âgées de 0 à 44 ans, les données sur la cause du décès sont incomplètes dans 28 % des décès pour 2020. Les accidents (19 %), le cancer (10 %) et les lésions auto-infligées (10 %) sont les trois causes de décès les plus fréquentes à ce jour chez ce groupe d'âge.

L'émergence de variants préoccupants de la COVID-19 et le déploiement de stratégies de vaccination contre la COVID-19 au Canada entraîneront probablement d'autres changements dans la dynamique de la pandémie de COVID-19. Afin de mieux comprendre l'évolution des répercussions de la pandémie sur la mortalité au Canada, Statistique Canada continuera de fournir régulièrement des renseignements opportuns sur la surmortalité, les causes de décès et les comorbidités au fur et à mesure qu'ils seront disponibles.

  Note aux lecteurs

Les données diffusées aujourd'hui sont provisoires, puisque, en raison des délais de déclaration, elles ne rendent pas compte de tous les décès qui sont survenus pendant la période de référence, et elles ne comprennent pas les données du Yukon. Les chiffres provisoires sur les décès sont fondés sur les données déclarées à Statistique Canada par les registraires provinciaux et territoriaux de l'état civil. Les estimations provisoires des décès ont été corrigées pour tenir compte des données incomplètes, dans la mesure du possible. Le nombre de cas de surmortalité dont il est question dans la présente analyse renvoie aux estimations provisoires. Pour obtenir des renseignements sur les méthodes utilisées, veuillez consulter le module Définitions, sources de données et méthodes relatif à l'enquête 3233 — Base canadienne de données de l'état civil – Décès.

Les chiffres et les estimations provisoires des décès diffusés aujourd'hui pourraient ne pas correspondre à ceux provenant d'autres sources, comme les reportages dans les médias, ou à ceux provenant des autorités provinciales ou territoriales de la santé ou d'autres organismes.

Les décès attribuables à la COVID-19 sont ceux pour lesquels il a été déterminé que la COVID-19 constituait la cause principale du décès, définie par l'Organisation mondiale de la santé comme « la maladie ou le traumatisme qui a déclenché l'évolution morbide conduisant directement au décès, ou les circonstances de l'accident ou de la violence qui ont entraîné le traumatisme mortel ». La cause principale du décès est choisie parmi les causes et les conditions énumérées sur le certificat médical de décès rempli par un professionnel de la santé, un médecin légiste ou un coroner. Il est possible d'obtenir de plus amples renseignements sur les causes de décès, y compris la classification et la certification des décès liés à la COVID-19, dans l'étude « Comorbidités liées aux décès impliquant la COVID-19 au Canada ».

Les chiffres provisoires du nombre de décès, les causes de décès et la surmortalité continueront d'être mis à jour au fur et à mesure que les provinces et les territoires continuent de déclarer des renseignements supplémentaires à Statistique Canada et que les modèles d'estimation sont perfectionnés. De plus amples renseignements sur la surmortalité enregistrée dans le contexte de la pandémie de COVID-19 au Canada peuvent être obtenus dans l'article « La surmortalité au Canada pendant la pandémie de la COVID-19 ».

Un certain nombre de périodes de référence différentes ont été utilisées dans le présent communiqué :

  • Les références à la période allant de mars 2020 à mars 2021 désignent la période allant de la semaine se terminant le 28 mars 2020 à la semaine se terminant le 6 mars 2021.
  • Les références à la période allant de mars 2020 à juin 2020, ou à la première période de surmortalité, désignent la période allant de la semaine se terminant le 28 mars 2020 à la semaine se terminant le 6 juin 2020.
  • Les références à la période allant de septembre 2020 à février 2021, ou la deuxième période de surmortalité, désignent la période allant de la semaine se terminant le 26 septembre 2020 à la semaine se terminant le 6 février 2021.
  • Les références à la période allant de mai 2020 à la mi-février 2021 désignent la période allant de la semaine se terminant le 9 mai 2020 à la semaine se terminant le 20 février 2021.
  • Les références à la période allant de juillet 2020 à octobre 2020 désignent la période allant de la semaine se terminant le 11 juillet 2020 à la semaine se terminant le 10 octobre 2020.
  • Les références à l'année de référence 2020 désignent la période allant de la semaine se terminant le 4 janvier 2020 à la semaine se terminant le 2 janvier 2021.

Produits

Pour déterminer plus facilement les tendances relatives à la surmortalité selon la province et le territoire, l'outil de visualisation interactif « Estimations provisoires hebdomadaires du nombre de décès, du nombre de décès attendus et de surmortalité : outil interactif » a été mis à jour.

Pour déterminer plus facilement les tendances relatives au nombre de décès hebdomadaires selon le groupe d'âge et le sexe, par province et territoire, l'outil de visualisation interactif « Nombre provisoire de décès hebdomadaires : outil interactif » a également été mis à jour.

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (STATCAN.infostats-infostats.STATCAN@canada.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias au 613-951-4636 (STATCAN.mediahotline-ligneinfomedias.STATCAN@canada.ca).

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