Indice des prix à la consommation : revue annuelle, 2020

Diffusion : 2021-01-20

La pandémie de COVID-19 a eu une incidence sur l'Indice des prix à la consommation (IPC), à la fois pour ce qui est des changements dans les habitudes de dépenses des consommateurs et en ce qui concerne les traitements d'imputation spéciaux mis en place pour compenser l'absence ou la non-disponibilité de produits et de prix en 2020. Pour en savoir davantage, veuillez vous reporter à la Note aux lecteurs.

En 2020, l'IPC a augmenté de 0,7 % sur une base annuelle moyenne, après avoir enregistré une hausse de 1,9 % en 2019. L'IPC a enregistré en 2020 sa plus faible croissance depuis 2009, durant le ralentissement économique. Cette décélération de l'inflation est principalement attribuable à une baisse des dépenses de consommation liée aux mesures de protection visant à restreindre les déplacements et à encourager la distanciation physique pendant la pandémie. Sans l'essence, l'IPC annuel moyen a progressé de 1,3 % en 2020.

Graphique 1 
Variation annuelle moyenne de l'Indice des prix à la consommation (IPC) et de l'IPC excluant l'essence, 2006 à 2020

La pandémie a ralenti la croissance des prix des biens et services de consommation en 2020 par rapport à l'année précédente, ce qui rend compte en partie de la façon dont les Canadiens se sont adaptés à rester à la maison, en voyageant moins et en achetant plus de certains articles et moins d'autres.

Malgré l'augmentation des prix des aliments, les prix des biens non durables ont fléchi en raison du recul des prix de l'essence, qui ont contribué le plus au ralentissement de la croissance de l'IPC en 2020. Les prix des biens semi-durables ont également diminué, principalement sous l'effet de la baisse des prix des vêtements et chaussures.

À l'inverse, l'augmentation annuelle moyenne des prix des biens durables (+1,4 %) a été semblable à celle observée en 2019 (+1,3 %), ce qui contraste avec le dernier ralentissement économique majeur, alors que les prix des biens durables avaient diminué de 3,1 % en 2009. La différence entre les prix des biens durables enregistrés en 2020 et ceux observés en 2009 est en grande partie attribuable aux véhicules automobiles. En 2020, une baisse marquée des ventes de véhicules au début de la pandémie a coïncidé avec une croissance plus faible des prix, mais cela a eu un effet modéré sur la variation annuelle moyenne des prix, puisque, en août, les ventes étaient remontées aux niveaux observés avant la pandémie. En 2009, bien que la baisse des ventes de véhicules automobiles ait été plus graduelle et moins prononcée que pendant la pandémie, les ventes sont demeurées faibles plus longtemps, ce qui a entraîné une baisse des prix annuels moyens des biens durables.

Les prix des services ont augmenté en 2020 (+1,4 %), mais à un rythme plus lent qu'en 2019 (+2,3 %). Les prix de l'hébergement des voyageurs ont exercé une pression à la baisse sur les prix des services en 2020, la demande de voyages ayant été fortement touchée par la situation liée à la COVID-19 et les Canadiens ayant choisi de rester plus près de chez eux. Parallèlement, les consommateurs ont déboursé davantage pour les primes d'assurance de véhicules automobiles (+6,0 %) et le loyer (+1,7 %) en 2020.

Certains fournisseurs de services qui ont engagé des coûts liés à l'adoption d'équipement de protection individuelle et à la mise en œuvre de mesures de sécurité en réponse à la COVID-19 ont refilé une partie de ces coûts aux consommateurs, ce qui a contribué à la hausse des prix des aliments achetés au restaurant (+2,2 %) et des services de soins personnels (+4,2 %).

Graphique 2 
Les prix des biens durables et des services augmentent, tandis que les prix des biens non durables et semi-durables diminuent

Graphique 3 
Les prix augmentent dans cinq des huit composantes principales

Parmi les composantes principales, ce sont les prix des aliments (+2,3 %) qui ont augmenté le plus, mais ils se sont accrus à un rythme plus lent en 2020, après s'être accélérés en 2018 et 2019. Les prix des légumes frais ont progressé plus lentement en 2020 (+3,0 %) qu'en 2019 (+12,7 %), année au cours de laquelle ils avaient augmenté par suite des conditions météorologiques extrêmes ayant causé des problèmes d'approvisionnement dans les régions productrices. À l'inverse, les prix de la viande ont augmenté à un rythme plus rapide en 2020 (+4,5 %) qu'en 2019 (+3,8 %). Les fermetures temporaires et la réduction de la capacité d'exploitation de plusieurs grandes usines de transformation du bœuf ont contribué à la croissance prononcée des prix du bœuf au début et au milieu de 2020, mais les prix ont par la suite diminué à mesure que la production revenait aux niveaux observés avant la pandémie.

Ce sont les prix des véhicules automobiles et des primes d'assurance qui ont le plus contribué à la hausse de l'IPC annuel moyen, même si leur croissance a été moins prononcée qu'en 2019. Comme les Canadiens ont déboursé 2,4 % de plus pour les véhicules automobiles, ils ont également déboursé davantage pour les assurer. Les primes d'assurance de véhicules automobiles ont augmenté de 6,0 % en 2020, même si de nombreux assureurs ont offert des rabais au début de la pandémie.

La composante des vêtements et chaussures (-1,8 %) a enregistré la diminution des prix la plus marquée, principalement en raison de facteurs liés à la COVID-19. Les prix des vêtements et des chaussures ont affiché leur plus forte baisse annuelle moyenne depuis 2010, lorsque les prix avaient reculé en raison de la forte concurrence mondiale. Dans un contexte de hausse des stocks, de nombreux détaillants ont offert des rabais importants sur les prix en ligne en 2020, puisque les achats en personne de biens non essentiels avaient été suspendus dans la plupart des provinces en avril et en mai. Durant les mois qui ont suivi la réouverture des points de vente au détail, les ventes de vêtements sont demeurées inférieures à celles réalisées au cours de la même période en 2019, compte tenu du fait que les Canadiens sont demeurés à la maison pendant la plus grande partie de l'année.

Graphique 4 
Les consommateurs déboursent moins pour les vêtements et chaussures en 2020

Les prix de l'essence ont diminué de 14,0 % sur une base annuelle moyenne en 2020, ce qui représente leur plus forte baisse depuis 2015, au moment où la surabondance mondiale de pétrole avait fait diminuer les prix à la pompe. La réduction de l'activité économique, y compris le nombre limité de déplacements et la fermeture temporaire d'entreprises pour se conformer aux mesures de santé publique, a entraîné une baisse de la demande de pétrole en 2020 par rapport à 2019, ce qui a amené les États producteurs de pétrole à réduire leur production, afin de maintenir les niveaux des prix.

Graphique 5 
Les prix de l'essence diminuent par suite de la baisse de la demande de pétrole

Les prix de l'hébergement des voyageurs (-17,6 %) ont diminué au rythme le plus rapide jamais enregistré. Les prix ont baissé pendant la majeure partie de 2020 dans un contexte de réduction de l'activité touristique, attribuable à la fermeture des frontières terrestres et aux mesures d'incitation à demeurer à la maison et à n'effectuer que des voyages essentiels.

La baisse de la demande de transport aérien pendant la majeure partie de 2020 a entraîné une diminution de la variation annuelle moyenne des prix du transport aérien (-0,8 %). Même si un grand nombre de vols ont continué d'être annulés ou suspendus en raison de la pandémie, les transporteurs aériens ont offert des incitatifs sous forme de réductions de prix et de promotions pour encourager les consommateurs à voyager de nouveau. En outre, les prix du carburéacteur, qui représentent une portion importante des dépenses des compagnies aériennes, ont diminué de façon marquée au début de la pandémie en mars.

Infographie 1 
Baisse des prix de l'hébergement des voyageurs en 2020

Les prix annuels moyens des articles ménagers ont augmenté de 1,8 % en 2020, après avoir diminué de 0,3 % en 2019. La forte demande pour les petits appareils électroménagers et la réduction du nombre de prix spéciaux ayant été offert en 2020 comparativement aux années précédentes ont soutenu les hausses de prix. Cela a coïncidé avec le fait que les Canadiens ont cuisiné davantage à la maison plutôt que d'aller au restaurant. Les consommateurs ont également déboursé 1,9 % de plus pour l'équipement de sport et de conditionnement physique en 2020, après avoir déboursé 0,5 % de plus à cet égard en 2019. Étant donné que des restrictions ont été imposées en ce qui concerne les rassemblements intérieurs, de nombreux Canadiens se sont probablement tournés davantage vers des activités sportives extérieures et de conditionnement physique à la maison, ce qui coïncide avec une augmentation des ventes au détail.

Les prix du cannabis récréatif ont diminué de 10,9 % sur une base annuelle moyenne, les entreprises productrices ayant baissé leurs prix pour faire concurrence au marché illicite. Au troisième trimestre de 2020, les ventes de cannabis légal ont été pour la première fois supérieures aux ventes illicites. Les prix ont subi une pression à la baisse supplémentaire en 2020 en raison de la concurrence importante parmi les nombreuses entreprises de cannabis qui se disputaient des parts de marché, ce qui a entraîné une augmentation des stocks.

Faits saillants régionaux

Les prix annuels moyens ont augmenté à un rythme plus lent dans chaque province en 2020 par rapport à l'année précédente. La croissance des prix a été la plus lente dans le Canada atlantique, où le mazout de chauffage est plus couramment utilisé. Les prix du mazout et autres combustibles, qui sont soumis à une dynamique semblable à celle des prix de l'essence, ont reculé de 17,3 %.

Graphique 6 
Les prix à la consommation augmentent à un rythme plus lent dans toutes les provinces

Le coût de remplacement par le propriétaire, qui est lié au prix des maisons neuves, a augmenté de 2,0 % sur une base annuelle moyenne en 2020, après avoir diminué de 0,1 % en 2019, et la hausse la plus marquée a été enregistrée au Québec (+5,9 %). Les taux d'intérêt historiquement bas, conjugués aux coûts plus élevés des matériaux de construction et aux stocks peu élevés de logements mis en vente, ont contribué à la hausse des prix des logements neufs tout au long de 2020. Les coûts ont diminué le plus en Saskatchewan (-2,6 %) et en Alberta (-2,0 %), ce qui est en partie attribuable au ralentissement de l'activité économique dans le secteur pétrolier et gazier dans ces provinces.

Graphique 7 
Le coût de remplacement par le propriétaire augmente le plus au Québec

Les frais de scolarité ont diminué de 1,8 % à l'échelle nationale en 2020. Il s'agit de la première baisse jamais enregistrée, et celle-ci est attribuable à la réduction prévue des frais de scolarité par le gouvernement provincial de l'Ontario pour l'année universitaire 2019-2020.

L'indice du transport urbain en autobus et en métro, qui est établi deux fois par année dans le cadre de l'IPC, a augmenté de 5,1 % sur une base annuelle moyenne en 2020; il s'agit de la hausse la plus marquée de l'indice depuis 2010. Malgré une baisse record de l'utilisation du transport en commun pendant la pandémie, les tarifs ont augmenté à mesure que les changements prévus ont pris effet. Par conséquent, et en raison des réductions des budgets municipaux, les prix du transport urbain en autobus et en métro ont augmenté de façon prononcée au début de 2020. Ce sont les prix enregistrés en Ontario qui ont le plus contribué à la hausse.

Produits

Il est possible de consulter l'Outil de visualisation des données de l'Indice des prix à la consommation sur le site Web de Statistique Canada.

Il est possible d'obtenir de plus amples renseignements concernant les concepts et l'utilisation de l'Indice des prix à la consommation en consultant le Document de référence de l'Indice des prix à la consommation canadien (Numéro au catalogue62-553-X).

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