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Au cours des premières décennies du 20^e siècle, les changements dans le mode de vie des enfants découlaient le plus souvent de circonstances imprévisibles comme la mort d’un parent ou d’autres membres de la famille. La structure des ménages des enfants était très fluide et flexible, mettant parfois à contribution des personnes en dehors de la famille immédiate de l’enfant. Les enfants étaient parfois en famille d’accueil, temporairement ou pas, chez les grands-parents, les tantes, les oncles ou les amis de la famille lorsque les ressources étaient limitées ou que des possibilités d’études ou de revenus se présentaient.

Au milieu du 20^e siècle, divers changements sociétaux qui ont donné lieu au baby-boom ont également réduit la diversité du mode de vie des enfants, la grande majorité de ces derniers étant élevés par des parents mariés et avec de nombreux frères et sœurs. Pendant la deuxième moitié du 20^e siècle, on a observé un retour à une plus grande diversité du mode de vie des enfants et à des familles plus petites, mais contrairement au début du siècle, cette situation était en grande partie attribuable aux choix des parents (de se divorcer ou de se séparer, ou d’avoir moins d’enfants, d'avoir des enfants au sein d’un couple vivant en union libre ou même à l’extérieur d’une union) et moins souvent à cause de circonstances incontrôlables.

Jusqu’à présent au 21^e siècle, le recensement a étendu la mesure du concept de la famille, ceci afin de faire état de la reconnaissance sociétale croissante de la diversité de la vie des enfants. Les familles recomposées, les familles comptant un couple de même sexe et les familles multigénérationelles sont quelques exemples des diverses structures familiales dans lesquelles vivent les enfants aujourd’hui.

Cette vaste rétrospective du mode de vie des enfants au Canada démontre que leur expérience de vie familiale a été touchée par les changements sociaux et culturels survenus dans l’ensemble du pays. Par contre, on peut noter une certaine constance dans le fait que les familles n’ont jamais été homogènes; en fait, les familles et la situation des enfants au sein de ces familles ont toujours été caractérisées par une certaine diversité. De plus, certains phénomènes plutôt associés au contexte récent — par exemple, les familles monoparentales, la hausse du nombre de jeunes adultes vivant au sein du foyer parental et les grands-parents vivant avec leurs petits-enfants — étaient en fait présents au Canada durant tout le siècle dernier.

En plus de sa longue série chronologique, la couverture des données sur la famille dans le recensement — cette couverture s’étend à l’ensemble de la population vivant en ménages privés — permet d’examiner un large éventail de caractéristiques et de modes de vie. Comme on l’a vu dans l’étude, les enfants ont toujours été dénombrés au recensement, mais les concepts et les indicateurs liés à la mesure de leurs circonstances familiales ont évolué au fil du temps. À partir des données du recensement et d’autres sources de données^{Note 46}, des politiques et des programmes axés sur les familles peuvent être élaborés en tenant compte de la diversité des situations familiales des enfants au Canada. Au cours des prochaines années, il est possible que des phénomènes démographiques comme le report de la formation des unions et de la constitution des familles, la faible fécondité et le vieillissement de la population, ainsi que d’autres changements culturels, puissent continuer de modifier le portrait des familles au Canada, et en particulier le mode de vie des enfants. Les prochains recensements pourront être utilisés pour observer l’évolution du mode de vie des enfants et dans quelle mesure les récentes tendances dans les familles au Canada se maintiendront ou se transformeront.

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Notes

46. De nombreux autres aspects des circonstances familiales des enfants n’ont pas été examinés dans cette étude ou ne l’ont été que superficiellement, comme le revenu familial, l’appartenance ethnique, l’appartenance religieuse, le statut d’immigrant (y compris le statut générationnel), la langue, le logement et la région de résidence. Les données du recensement ou d’enquêtes pourraient être utilisées pour examiner de plus près ces thèmes pour différentes périodes.