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    Une diversité qui perdure : le mode de vie des enfants au Canada selon les recensements des 100 dernières années

    De l’après-baby-boom à la fin du 20e siècle

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    À la fin des années 1960, certains événements comme la légalisation de la pilule anticonceptionnelle, la participation grandissante des femmes aux études supérieures et à la population active, sont survenus. Le déclin de l’influence de la religion a également touché la vie familiale. Au Québec en particulier, cette sécularisation accrue, qui est survenue en même temps que d’autres changements sociétaux et culturels, a pris le nom de Révolution tranquille. Collectivement, ces événements ont contribué au report de la constitution des familles, à la réduction de leur taille et à une plus grande diversité des structures familiales comparativement à la période du baby-boom qui a précédée. Avec la popularité croissante des couples parmi lesquels les deux conjoints sont actifs sur le marché du travail, les mesures de conciliation travail-famille ainsi que le temps familial disponible ont changé de façon importante par rapport aux décennies précédentesNote 30.  

    En outre, il y a eu une augmentation importante du nombre de divorces suite à la Loi sur le divorce de 1968 qui a instauré le divorce sans égard à la faute pour les personnes séparées depuis trois ans ou plus. Auparavant, le divorce était un parcours relativement peu commun  menant à la monoparentalité. Une deuxième forte augmentation du nombre de divorces est survenue à la fin des années 1980, après la modification de la loi, qui réduisait la période minimum de séparation à un anNote 31.

    Compte tenu de certains de ces changements sociétaux, la proportion d’enfants vivant avec un parent seul a plus que doublé de 1961 (6,4 %) à 1991 (15,2 %). Pendant cette période, l’état matrimonial légal des parents seuls a également considérablement changé. En 1961, environ la moitié (51,0 %) des enfants vivant dans des familles monoparentales habitaient avec un parent seul veuf, déjà en baisse par rapport à environ les trois quarts (75,9 %) en 1931. Trente ans plus tard, les parents seuls veufs étaient l’exception à la règle, représentant environ un enfant sur 10 (11,2 %) dans les familles monoparentales en 1991 (figure 4). Au lieu de cela, la majorité des enfants vivant dans des familles monoparentales, soit 70,0 %, vivaient avec un parent divorcé, séparé or marié (conjoint absent) en 1991; 18,8 % vivaient avec un parent seul dont l’état matrimonial était célibataire jamais mariéNote 32.

    Figure 4 Répartition (en pourcentage) des enfants de 24 ans et moins appartenant à des familles monoparentales selon l’état matrimonial du parent au Canada de 1931 à 2011

    Description de la figure 4

    En plus de l’état matrimonial des parents seuls, la prédominance des mères seules a fluctué considérablement au fil du temps. Alors que les parents seuls ont toujours été plus souvent des femmes, la mortalité maternelle relativement élevée pendant les premières décennies du 20e siècle a contribué au fait qu’on retrouvait proportionnellement davantage de pères seuls à cette époque comparativement à plus tard au cours du siècle (figure 5). Pendant les années 1990, la proportion d’enfants vivant au sein de familles monoparentales ayant un homme à leur tête a atteint son plus faible niveau observé : 15,5 % vivait avec un père seul en 1996, comparativement à 28,1 % en 1941.

    Figure 5 Nombre d’enfants de 24 ans et moins vivant dans une famille monoparentale et la répartition (en pourcentage) de ces enfants selon le sexe du parent au Canada de 1941 à 2011

    Description de la figure 5

    En plus de l’augmentation de la proportion des familles monoparentales, l’introduction, au Recensement de 1981, de questions permettant de distinguer les couples en union libre a permis de dresser un portrait plus diversifié encore du mode de vie des enfants. Dans certains cas, les personnes choisissent de vivre en union libre en guise de préparation ou d’essai en vue d’un éventuel mariage. Toutefois, les unions libres deviennent de plus en plus une forme de cohabitation alternative plus permanente pour nombre de couples — qu’ils aient déjà été mariés ou pas — dans laquelle des enfants peuvent être élevés. De 1981 à 1991, la proportion d’enfants habitant avec des parents vivant en union libre a plus que doublé, passant de 2,6 % à 5,9 %. Malgré leur popularité accrue, les unions libres au Canada demeuraient, à cette époque, plus susceptibles de se dissoudre que les mariages, et certaines données portent à croire que les enfants vivant avec des parents en union libre durant cette période avaient un risque plus élevé de voir leur famille se dissoudre, et cela à un plus jeune âge, que ceux qui étaient nés de parents mariésNote 33.


    Notes

    1. Lapierre-Adamcyk, E., N. Marcil-Gratton et C. Le Bourdais. 2006. « A Balancing Act: Parents’ Work Arrangements and Family Time », Canada’s Changing Families: Implications for Individuals and Society, K. McQuillan et Z. R. Ravanera éditeurs, University of Toronto Press, pages 49 à 75.
    2. Milan, A. 2013. « État matrimonial: apercu, 2011», Rapport sur l’état de la population du Canada, 91-209-X au catalogue de Statistique Canada.
    3. L’état de célibataire jamais marié comprend les parents seuls qui se sont séparés d’un ancien partenaire en union libre. 
    4. Marcil-Gratton, N. 1998. Grandir avec maman et papa? Les trajectoires familiales complexes des enfants canadiens, 89-566-XIF au catalogue de Statistique Canada. Marcil-Gratton, N. et C. Le Bourdais. 1999. Garde des enfants, droits de visite et pension alimentaire : résultants tires de l’Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes, Research Report Child Support Team CSR-1999-3E, Ottawa, Ministère de la justice. Bohnert, N. 2011. « Examining the determinants of union dissolution among married and common-law unions in Canada», Canadian Studies in Population, volume 38 (3-4), pages 91 à 109.
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